Chapitre 25

"Tout le monde est à la recherche d'un père. Pour l'adorer ou pour le tuer." - Jacques Poulin

Point de vue de Marguerite

Je range mes cahiers et me masse le cou. Il est presque 17 heures de l'après-midi et j'ai enfin achevé mes devoirs. Nate veut que je travaille plus, parce qu'il me trouve fainéante alors quand je lui montrerai mes cahiers, il sera certainement heureux, me prendra dans ses bras et m'embrassera désirant, je le sais, que cette fois je veuille bien aller plus loin.

La porte d'entrée s'ouvre et Stef fait son apparition dans le séjour. Je ne l'avais pas vu depuis que je me suis réveillée. Il est vêtu d'un magnifique smoking, on dirait presque un homme d'affaire.

"-Salut! Je lance. Tu étais où beau comme ça?

-J'étais dans une réunion à l'entreprise. Il répond en se défaisant de sa veste.

-Pour quelqu'un qui ne compte pas en faire son métier, je te trouve bien engagé!

-Pourquoi tu dis que je n'en ferais pas mon métier? Tu ne m'en crois pas capable? Il fronce les sourcils.

-Du calme, je soupire. Je veux juste dire qu'il n'y a pas longtemps tu m'as expliqué que jamais tu ne voudrais faire comme ton père...

-Oui, mais mon avis a changé depuis. Je reprendrai l'entreprise.

-Si c'est à cause de ce que Marine a fait...

-Elle n'a strictement rien à voir là-dedans. Je crois juste qu'il est temps que nous prenions notre avenir en main. Il me coupe la parole.

-D'accord... j'expire. Je dois filer chez Nate, il m'attend et je suis déjà en retard. J'affirme pour mettre un point final à notre discussion.

-Tu l'as enfin autorisé à aller plus loin? Il demande subitement.

-Ça y'est tu remets ta casquette de meilleur ami? Je croise les bras.

-Mais je ne l'ai jamais enlevée! Il se défend et prend ma main quand il arrive à mon niveau. Ecoute, Maggie, je suppose que pour toi c'est un grand changement mais j'ai besoin de me consacrer à quelque chose de concret pour mon avenir. Je te promets que je trouverai toujours du temps pour toi. Tu veux parler ?

-Je n'arrive pas à laisser Nate faire. Il ne s'y prend pas mal, je dirais même qu'il s'y prend bien mais c'est moi, j'ai beau en avoir envie j'ai peur que ça change tout entre nous... Je raconte d'une traite.

-Comment ça? Il plisse des yeux perdus.

-Je l'aime et peut-être qu'il m'aime aussi. Mais pour le moment notre relation ressemble à celle de deux jeunes adolescents et j'adore parce que je me sens innocente. Mais si on passe à la vitesse supérieure, j'ai peur qu'il se mette à réfléchir sur le fait qu'il est loin d'être le premier à me toucher de la sorte et que je le dégoutte.

-Tu crois qu'il ne le sait pas déjà que tu n'es plus vierge? Oui, il le sait. Pourtant, il est toujours là alors même si je suppose que ça le met mal à l'aise de t'imaginer dans les bras d'un autre, il en fait abstraction parce qu'il sait que c'est impossible de changer ton passé et qu'il apprécie d'être avec celle que tu es aujourd'hui.

-Mais j'ai honte Stef... mes yeux sont humides.

-Attends d'être prête... ça passera."

Il m'embrasse sur le front et je me remets en état pour que Nate ne se doute pas que peu avant que j'arrive chez lui, j'étais triste. Une fois que j'ai claqué la porte, chargée de mes cahiers je me décide de l'appeler mais il ne répond pas... j'espère tout de même qu'il est chez lui.

Point de vue de Nathan

Mes parents rentrent demain de Chicago. Je ne sais pas quand pourrons nous avoir l'appartement libre, Marguerite et moi et l'envie de parcourir la moindre parcelle de son corps grandit de jour en jour alors j'espère qu'aujourd'hui, elle sera fin prête à se livrer à moi.

Comme j'ai peur de ne pas être à la hauteur pour cette grande connaisseuse, je tente depuis quelques temps de regarder des vidéos pour adultes. Mais dès lors que je rentre sur le site, mes yeux croisent le regard de plusieurs femmes nues, je culpabilise et stresse instantanément. Ce n'est pas bien. Alors je ferme mon ordinateur et me retranche, assis, dans ma chambre les yeux fixés dans le vide, les genoux ramenés à mon torse.

Pourtant, je réessaie à présent. J'allume mon ordinateur et le bruit du démarrage résonne dans la pièce. Je branche alors mes écouteurs et lance une fenêtre en navigation privée dans safari. Je rentre le nom du site que m'a conseillé Alec, parce que oui, quand ce n'est pas Marguerite qui me dissipe en cours de littérature, c'est lui qui se met à me taper la discussion. Enfin bon, il m'est au moins utile pour une chose.

Le cercle bleu tourne lentement vers la gauche, avant d'inverser son sens et d'accélérer le rythme. C'est bon la page a chargé. Je balade rapidement mes yeux dessus et ma culpabilité forme une boule dans mon estomac.

Comme si elle avait eu un pressentiment, je vois mon téléphone vibrer, annonçant un appel en provenance de Marguerite. Pris d'une soudaine panique, je ferme mon ordinateur puis décline l'appel. Je sais que sinon je bégayerais dès l'instant où elle me questionnera sur ce que j'étais entrain de faire, éveillant ses soupçons.

Je m'allonge sur mon lit et réfléchis au sens de ma vie, de la vie en fermant les yeux. J'y vois Marguerite m'embrasser dans le cou et caresser mon torse nu de sa main douce alors que je fourre la mienne dans... Que m'arrive-t-il, depuis quand suis-je devenu cette chose?

On sonne à la porte et je sors de cette espèce de transe dans laquelle j'étais perdu. Je me lève et réajuste mon jogging qui laissait entrevoir l'élastique de mon boxer. Je ne prends pas la peine de mettre un t-shirt. Je sais qu'il s'agit de Marguerite car jamais personne ne rend visite quand mes parents ne sont pas là, or mit elle.

Je suis toujours aussi perspicace puisqu'en ouvrant la porte, je croise immédiatement son regard septique jusqu'à ce qu'elle se détende rapidement.

"-J'ai cru que tu n'étais pas là! Elle s'exclame en pénétrant dans l'appartement. Tu n'as pas reçu mon appel, tu faisais quoi?

-Je... je me racle la gorge et essaie de contrôler ma respiration. Je dormais, désolé.

-Ok, elle plisse des yeux et se pince la joue. J'ai fait mes devoirs! Tu veux les vérifier?

-Non, ce n'est pas la peine je te crois. Je souris.

-Quoi? Elle manque de s'étouffer. J'aurais pu ne pas me casser la tête sur tous ces exercices et jamais tu ne t'en serais douter!

-Sauf que tu travailles pour toi Maggie, et ton futur, pas nécessairement pour moi."

Elle grimpe dans ma chambre et plonge sur mon lit comme s'il s'agissait d'une piscine. Elle fait rebondir mon ordinateur qui étais à quelques centimètres d'elle. L'objet semble soudainement l'intéresser. Je crie intérieurement, mon cœur bat vite. De toutes les fois où elle est venue à la maison, jamais elle ne s'est intéressée à mon ordinateur. Pourquoi le fait-elle quand j'oublie de fermer mon navigateur sur un site de vidéos pornographiques?

Je m'en vais sur mon lit pour distraire son attention, le cœur battant. Elle s'amuse à essayer de décoller l'autocollant qui sert de décoration à mon ordinateur.

"-Je voulais te faire écouter une musique! Elle lance soudainement.

-Viens on descend, tu la mettras dans la chaîne Hi-Fi. J'essaie.

-Mais non, c'est bon c'est sur Youtube. Elle met mon ordinateur sur ses cuisses.

-Il n'a plus de batterie! Je tente de le récupérer.

-T'es sûr? Elle me regarde déçue.

-Certain!"

J'agrippe mon ordinateur mais elle le retient le visage froissé. Elle doit certainement me trouver bizarre mais qu'importe. Plus elle essaie de l'ouvrir, plus je l'attire vers moi. Bientôt, elle se retrouve à califourchon, bataillant toujours pour gagner mon Mac. Je trouve qu'elle a du toupet, elle est chez moi et il m'appartient, elle n'a aucun droit dessus.

Elle a presque perdu, ses mains glissent et j'ai très clairement l'avantage. Face à ma force, elle fini par lâcher prise à mon grand soulagement.

"-D'accord, bravo Nate, tu as gagné."

Elle se penche sur moi et vient rapidement poser sa bouche contre la mienne. Elle titille mes lèvres, puis ma langue. Je dépose mon ordinateur plus loin, pour être plus libre. Je passe mes mains sous son t-shirt, les faisant remonter progressivement, vers l'élastique de son soutien-gorge. Malheureusement elle se stoppe. Sans que je ne m'y attende elle se propulse sur le côté et ouvre mon ordinateur. Quel con je suis!

Ci-tôt qu'elle l'ouvre, ci-tôt sa bouche forme un O. J'ignore si elle veut rigoler ou si elle est juste surprise.

"-Oh, Nate, je ne savais pas que tu étais ce type de mec... elle se pince la joue.

-Tu n'étais pas censée voir ça, on oublie, ok? Je propose en récupérant mon ordinateur.

-Non! Elle rigole. Tu sais que ces vidéos ne sont pas comme la réalité au moins?

-C'est que j'aimerais bien savoir comment c'est en réalité, moi.

-Tu vas me quitter si je ne passe pas le pas? Elle demande soudain triste, en s'asseyant à califourchon.

-Marguerite... j'expire longuement en secouant la tête. Je te l'ai déjà dit, non, je n'ai aucunement l'intention de te quitter. Comment est-ce que je dois te le dire pour que tu comprennes?

-Promets-le moi."

Je m'apprête à lui répondre que je n'ai rien à lui promettre qu'elle doit juste me croire mais dans ses yeux je peux clairement voir qu'elle n'est pas rassurée. Comment peut-on être aussi doux, sensible et fragile qu'elle? Elle a du être complètement brisée, un jour.

"-Je te promets Marguerite. Je n'ai pas envie que tu te mettes la pression... Tu sais ce qu'on va faire? Elle ouvre grand les yeux et je poursuis. Quand tu seras prête, fais le moi savoir par un message discret, pour que je sache que c'est le bon soir.

-Une sorte de code secret? Elle demande intéressée.

-Oui, un code que seul nous connaîtrons.

-Soirée crèmes glacées? Elle propose. Comme ça je n'aurais même pas à te le dire, si un soir tu me vois débarquer avec des crèmes glacées, tu comprendras.

-Eh bien, j'ai hâte d'y être à cette soirée crème glacées. Je lui fais un clin d'œil et elle sourit timidement."

***

Mes parents rentrent aujourd'hui de Chicago. Ils devraient arriver dans une heure tout au plus mais je n'ai pas encore demandé à Marguerite de rentrer chez elle, je veux profiter d'elle jusqu'au dernier moment.

Je fais brouiller nos œufs alors qu'elle danse sur le plan de travail en quartz. Oui, j'ai bien dit qu'elle danse sur le plan de travail fait sur-mesure par un artisan de Brooklyn. Je lui aurais bien fait un reproche si seulement ce n'était pas un aussi beau spectacle pour mes yeux. Elle porte un de ses indémodables short en coton et un pull bien plus moulant que ses sweat-shirts. Sa tenue est loin d'être affriolante pourtant son attitude, sa dance et son charme le sont.

Elle a branché sa musique via bluetooth sur les enceintes du séjour et j'ai du lancer discrètement Shazam pour ne pas paraître totalement inculte. Il s'agit de Six Feet Under par le chanteur The Weeknd et le rappeur Future. Je ne connais pas du tout. A la radio, avec mes parents nous écoutons les journaux d'informations, sur FM News par exemple.

Enfin bon, malgré le fait que les paroles laissent entrevoir un bon nombre de sous-entendus, la musique est bonne. Les basses sont parfaitement dosées. Au risque de faire brûler mes œufs, j'admire ma petite-amie, ses cheveux noirs volent dans tous les sens alors qu'elle ondule sensuellement des hanches. C'est un supplice, je me tends, il fait chaud, je crois que le feu est trop fort.

"-J'ai vraiment hâte d'être à cette soirée crèmes glacées. Je murmure en la regardant."

La sonnerie de la porte d'entrée arrive à se faire entendre malgré le brouhaha. Marguerite descend paniquée du plan de travail. Je regarde mes œufs, ils sont en train de brûler, c'est de sa faute ça.

"-Occupe-toi des œufs, je vais ouvrir. Je lui dicte.

-Quoi? Tu veux que je mette le feu à ton appartement? Elle s'étonne.

-D'accord, alors tu vas ouvrir.

-Et si ce sont tes parents? Elle se pince la joue.

-Ce ne sont pas mes parents, je la rassure. Avec le volume de la musique mon père serait déjà rentré en défonçant la porte."

Elle rigole avant de couper sa musique et de se diriger vers l'entrée, ou la sortie, tout dépend du point de vue. De mon côté, j'éteins le feu, observe mon plat, il est bon pour la poubelle...

"-Nate! J'entends la voix perçante de Marguerite. Tu ne m'avais pas dit que tu avais un cousin, ou alors un frère, je ne sais pas."

Qu'est-ce qu'elle raconte encore? Je n'ai pas de cousin, mon père est fils unique et ma mère a une sœur qui n'a jamais été tentée par le fait de fonder une famille et si j'avais un frère, je pense que j'en serais au courant. Face à sa bêtise, je la rejoins.

"-Pourquoi tu dis ça? Je soupire en passant un bras autour de sa taille."

Je porte mon regard sur notre visiteur, il porte des baskets noires bien abîmées qui salissent le paillasson. Son jean noir et son t-shirt noir sont déchirés et j'ignore si les trous sont dus à l'usure ou s'il essaie de suivre une nouvelle tendance de bad-boy. Je monte mes yeux sur son visage, c'est un garçon, il est blond. Au départ la ressemblance n'est pas frappante mais quand on s'y prend à deux fois sa mâchoire marquée et ses yeux verts me poussent à réfléchir sur les mots prononcés par Marguerite un peu plus tôt. Mais ça ne peut pas être ça, il est trop blond pour être un membre de la famille.

"-Il se passe quoi? Pourquoi vous vous observez en silence? Demande Marguerite en tirant sur ma manche.

-Bonjour... se lance le mec en noir. Je... il hésite. Est-ce que Richard Amadeus vit ici?

-Pourquoi? Je questionne sur la défensive. C'est déjà arrivé que des paparazzis arrivent jusqu'ici et vu sa tenue, il ne doit pas être du coin.

-C'est mon père. Il rétorque en me fixant dans le blanc des yeux.

-Ok! Marguerite se lance dans un fou rire et je l'observe ahuri. Je pensait ne jamais pouvoir ressentir plus de colère que quand cet inconnu a insinuer que mon père avait eu un autre gosse, mais son rire à elle n'a fait que quadrupler ma rage. Mon cœur bat vite et je sens rapidement le sang affluer dans mon poing. C'est une caméra-cachée! Bravo! Elle applaudit. Mais tu l'as déniché où ce sosie Nate? Si on enlève ses cheveux blonds c'est toi. Elle manque d'être à court de souffle.

-Je te jure Marguerite, ta gueule, je grogne. Je peux te faire un chèque ou sinon il y a une banque pas loin, je peux aller retirer de l'argent si tu préfères. Il te faut combien pour que tu disparaisses sans jamais revenir? Je demande à l'intrus.

-C'est quoi vos problèmes vous les Amadeus? Il passe sa main dans ses cheveux et serre ses mâchoires. Vous croyez que l'on peut tout acheter? Je n'en ai rien à foutre de votre putain de fric.

-Tu veux dire que... mon cœur s'arrête durant un instant. Mon père est au courant que tu existes?

-Oui, ton père, mon géniteur sait qui je suis.

-C'est vraiment ton frère Nate? Demande Marguerite tout doucement.

-Nate, c'est bien un prénom de gosse de riche ça. Il se moque. En tous cas elle est loin d'être maligne ta pute."

Cette fois, je vois rouge, j'essaye d'éloigner Marguerite de moi. Ça fait longtemps que je n'ai plus frapper le sac de boxe que m'a offert mon père, mais je pense que je pourrais tout de même lui refaire le portrait. Marguerite s'entête à me boucher le chemin. C'est là que j'entends un bruit de peau contre peau. Elle vient juste de lui donner une gifle laissant une marque rouge sur la joue de l'autre.

"-Sauvage, comme je les aime. Il se masse la joue en faisant un clin d'œil à ma petite-amie. Au moins, sur ce point on peut dire que nous avons les mêmes gênes Nate, sauf que contrairement à toi, c'est toujours moi qui mène la danse. Bon il est où Richard? Il se penche pour glisser son regard dans l'appartement.

-Il rentre de voyage dans moins d'une heure, je finis pas lâcher.

-D'accord, eh bien je l'attendrai à l'intérieur. Il annonce. Face à ma réticence à le laisser rentrer il reprend. S'il-te-plaît Nate. Il imite la voix de Marguerite."

Peut-être par faiblesse mais je pense plus que ça soit à cause de ma curiosité, je le laisse rentrer. Il se sent comme chez lui et va directement s'installer sur le canapé, posant ses chaussures crasseuses sur cette pièce de collection. Marguerite monte sur la pointe des pieds pour me chuchoter à l'oreille:

"-Je rentre chez moi.

-Quoi? Non! Je dis sans faire trop de bruits. Tu ne me laisses pas seul avec ce truc.

-Mais tes parents reviennent bientôt, ton père...

-Tu crois qu'il sera en mesure de me reprocher de te revoir? Je la coupe.

-Qu'ils sont mignons! S'exclame l'autre.

-T'es qui? Je fais froidement.

-Tu souffres d'amnésie? Il s'étonne. Nous sommes frères toi et moi Nate.

-Non. Je veux que tu te présentes, tu vis où?

-Je m'appelle Sacha, je vis à Charlotte, en Caroline du Nord, j'ai 16 ans et demi.

-Est-ce que c'est une blague? J'articule. Mon père t'as eu juste après moi...

-Richard, Richard, Richard... il secoue la tête. Et toi Nate, qui es-tu?

-Je ne m'appelle pas Nate.

-Je ne suis pas sourd, elle t'a appelé Nate.

-Je m'appelle Nathan, je vis ici, j'ai 17 ans et demi. Elle c'est Marguerite...

-Maggie! Elle se racle la gorge.

-C'est quoi votre problème dans cette ville? Vous vous amusez à modifier vos prénoms? Se moque Sacha.

-Non, c'est juste elle, je hausse les épaules. Comment est-ce que tu as su pour mon père? Je demande attentif.

-Mon beau-père m'a expliqué que ma mère à rencontrer ton père dans un bar, elle était naïve, elle était au début de ses études dans cette ville. Richard lui a raconté qu'il venait d'être papa et qu'il était déprimé pour une raison qu'il n'a pas dit à ma mère. Alors, elle s'est fait tout un scénario pour se donner bonne conscience, elle s'est dit que l'enfant était surement le fruit de l'adultère de la mère, ils ont couché ensemble. Un mois après elle a apprit qu'elle était enceinte, elle l'a dit à Richard, il lui a répondu qu'elle allait briser sa famille, il lui a promis de lui verser une grosse somme d'argent chaque mois si elle gardait le secret et qu'elle partait loin. C'est ce qu'elle a fait.

-Et tu veux quoi de plus de sa part? Je demande perdu.

-Tu me poses vraiment la question? Je veux qu'il arrête de faire comme si de rien n'était, comme si je n'était qu'un vulgaire bien que l'on peut acheter.

-Il verse encore l'argent? Je fais septique en voyant sa tenue.

-Oui, 2500$ tous les mois. Mais maintenant, quand je vois où il habite, je me dis que cet argent c'est loin d'être une grosse dépense pour lui. Il observe ses alentours et je ne le contredis pas.

-Il respecte sa part du contrat, tu ne peux pas lui en vouloir.

-Tu as un chéquier à la place du cœur? Il se frappe la tête.

-Nate, je pense qu'il veut connaître celui qui a participé à sa conception... dit gentiment Marguerite.

-Pas si conne ta pute! Il sourit.

-Tu vas détruire ma mère... je me pince la joue.

-Ce n'est pas un problème, elle ira se consoler dans un spa et tout ira mieux. Il sourit avec une arrogance dépassant la norme.

-Je vais te..."

Du bruit se fait entendre, la pore d'entrée s'ouvre et se referme. Des valises roulent sur le sol. Mon père rentre en premier, son visage est fatigué. Il me voit moi, puis il voit Marguerite et il bloque sur elle.

"-Qu'est-ce qu'elle fait là? Il est en colère. Je croyais que nous étions clairs, Nathan.

-Quoi? Je m'écrie. Oui, je la revois, oui, c'est ma petite-amie, oui, oui, oui, je lui ai tout dit. Mais tu ne vois qu'elle qui pose problème dans cette pièce?

-Oh, bonjour Marguerite! Bonjour jeune homme, vous êtes? Demande ma mère intriguée. Elle est gentille j'ai envie de pleurer pour ce qui l'attend.

-Sacha. Il répond en défiant mon père du regard."

Mon père se vide de toutes ses couleurs, il est aussi blanc que sa chemise. J'ai la sensation de le voir pour la première fois de sa vie rempli d'incertitudes. Il fuit le regard interrogatif de ma mère à tout prix et j'en fait de même. Je regarde Marguerite, elle aurait adoré ne pas se trouver dans cette pièce, elle fixe le sol.

"-Karma, karma, Richard! Ricane Sacha.

-Tu n'es pas bien de venir ici? Fait mon père en serrant des dents.

-Il se passe quoi? Demande ma mère désorientée, oh maman...

-Il se passe que juste après que tu aies pondu Nathan, Richard est allé batifoler ailleurs, je suis le fruit de ce batifolage. Annonce Sacha.

-Camille...

-C'est vrai? Ce qu'il dit est vrai? Ma mère est au bord des larmes malgré le fait qu'elle tente de faire bonne figure.

-Oui mais, c'était il y a longtemps... j'ai changé, c'était la seule fois.

-Toi et moi savons que ce n'était pas la seule fois, mais je t'ai toujours pardonné. Un gosse... tu le savais, tu ne m'en as jamais parlé. Je... elle fond en larme."

Elle récupère sa valise en se retournant. Je la suis alors qu'elle presse le pas. Dans le sas d'entrée j'arrive à la retenir et à la prendre dans mes bras.

"-Maman, s'il-te-plaît ne part pas. Ne fais pas ça... J'essaie.

-Nathan, tu sais que je t'aime? J'ai besoin... je ne peux plus rester avec ton père... pas après ça. J'ai essayé de l'accepter tel quel durant de nombreuses années, mais là...

-Alors je viens avec toi maman!

-Non... elle secoue la tête en passant sa main sur mon visage. Toi, tu restes ici, tu finis le lycée, tu restes avec Maggie, elle a besoin de toi, plus que tu ne le crois. Tu choisis si tu veux ou non reprendre l'entreprise, c'est ton choix, pas celui de ton père.

-Je t'aime maman..."

Elle me serre une dernière fois dans ses bras et je pleure vraiment. Je sens Marguerite se lover contre moi et je pleure dans ses cheveux. Ma maman est partie. Je sais qu'elle ne devait pas connaître le vrai bonheur avec mon père, mais, l'avoir avec moi a toujours été le soleil de ma journée...

"-Je pense que je vais y aller aussi... elle me dit. Vous devez avoir des choses à vous dire. Si tu as besoin de moi, tu peux m'appeler, je rappliquerai immédiatement."

Elle aussi elle s'en va, et je reste là, seul, comme un con, les yeux baignés de larmes. Je vais devenir fou si je suis seul à la maison avec mon père.

"-Sèche tes larmes. Quand on parle du loup. Mon père arrive en croisant des bras.

-Je te déteste. Je crache. Je finis le lycée, tu me formes pour que je reprenne ton entreprise et une fois qu'elle est à moi, je ne veux plus te voir, je ne veux plus que tu rentres en contact avec moi.

-Tu m'en veux parce que je t'ai caché quelque chose? Je ne suis pas le seul à avoir des secrets envers toi. Il dit bien trop calmement.

-Maman ne me cache rien. Je rétorque sûr de moi.

-Je ne parlais pas de ta mère, mais, plutôt de ta jolie petite-amie. Je baisse les yeux et il enfonce le clou. Même toi, il t'arrive de douter d'elle, tu n'es pas si naïf, ni même aveugle.

-Si elle me cache des choses, je suppose que c'est parce qu'elle attend d'être sûre pour m'en parler... elle n'est pas comme toi..."

Je lui tourne le dos. Je n'ai pas besoin de ces mots, il ne vaut plus rien à mes yeux, il a perdu tout le respect que je portais vers lui, au moment où j'ai vu ma mère pleurer pour lui et compris que ce n'était certainement pas la première fois.

Je passe devant le salon. Sacha y est encore, affalé sur le sofa. Lui aussi je le déteste, il est l'élément déclencheur et il s'imagine déjà être le roi. Vu son arrogance, je suis certain que lui, il n'a pas mon anomalie, mon père aura enfin un fils duquel il pourra être fière. Grand bien lui fasse.

*******

Hey!❤

J'espère que vous allez bien,

Et que ce chapitre vous a plu!

Vous allez certainement vous dire que ma vie n'a aucun intérêt, mais hier soir je me suis amusée à me taper la discussion avec le robot de Wattpad... c'était une expérience fort enrichissante!

J'aimerais que vous me disiez qu'elle est votre chanson du moment. Moi j'en ai 3: Shape of you - Ed Sheeran; Afro trap pt7 la puissance - MHD; Back to black - Amy Winehouse (je sais ça date mais pas grave j'adore)

Merci pour tout ❤

Noémie=)

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