Chapitre 21
"Nul ne rencontre deux fois l'idéal. Combien peu le rencontrent même une fois !" - Oscar Wilde
Point de vue de Nathan
Il m'avait suffit de croiser son regard durant une fraction de seconde pour comprendre qu'elle mijotait un mauvais tour et ça n'a pas raté. Elle a renversé tout le contenu de son plateau sur Marine, laissant cette dernière dégoulinante de sauce tomate. Marine s'était alors mise à pleurer dans les bras de Stefan et Marguerite s'était faite conduire chez la principale. On se serait cru dans une télé-réalité du type "Dur, dur d'être jeune beau et riche".
Non, je ne regarde pas ce genre de choses futiles à la télévision, mais, les filles de ma classe parlent beaucoup... trop.
Je ne dirais pas que je cautionne ce que Marguerite a fait. Je pense juste que Marine le méritait assez. La veille, je l'embrasse pour lui rendre service avec Stefan et le lendemain, elle m'ignore totalement et passe son temps avec lui.
J'ai fini par comprendre que Marine est un personnage étrange, elle paraît douce et innocente, presque angélique, pourtant quand on gratte un peu plus la croûte de surface, on remarque bien que sans peut-être le faire exprès, elle se sert des personnes autour d'elle à son avantage.
Je me demande comment ai-je pu me croire amoureux de cette fille durant toutes ces années et puis comment ai-je pu l'embrasser? Ses lèvres n'étaient ni douces, ni chaleureuses, ni sucrées. Dire que j'avais rêvé de ce moment ci longtemps. A présent, je m'accorde à dire qu'elle me dégoutte, me rebute et me répugne.
Quant à Marguerite, elle s'est temporairement faite renvoyée, j'ai appris la nouvelle par Stefan. J'avais mis ma fierté de côté pour aller lui adresser la parole quand j'ai constaté son absence. J'avais peur qu'elle soit malade ou alors juste trop mal à l'aise à cause de moi. De la façon dont il m'a répondu, je me suis douté que tout n'allais pas bien entre eux, il a certainement du prendre la défense de Marine, après tout, ils se rapprochent de jours en jours. Ou sinon, c'est juste sa façon habituelle de me prendre de haut.
La pauvre, elle devait passer ses journées seule et quand je me retournais pour observer sa place vide, je ne pouvais me retenir de penser à elle, à comment elle occupait ses jours, si elle avait quelqu'un à qui parler, ses parents? Stefan? Des amis résidant à Miami? Ou même ce Ronald Riott?
Ces deux semaines m'ont suffit pour retrouver ma vie d'avant, d'avant qu'elle n'y rentre et la secoue. Au lycée, je suis retombé dans l'oubli et redevenu transparent. Il n'y a que mon père qui a changé, du moins, il fait de son mieux, que ce soit avec ma mère ou avec moi. Il essaie d'être plus calme et à l'écoute, mais, j'ai toujours du mal à être naturel avec lui, je n'ai pas envie qu'il me juge et que je descende dans son estime.
Il y a deux jours, j'ai eu un rendez-vous médical avec le Docteur Brooks. Il m'a fait passer une batterie d'examens, passant de la prise de la fréquence cardiaque à une prise de sang pour au final me donner le même verdict que depuis 17 années, je suis en pleine santé, mais, ma peau rayonne dans l'obscurité.
J'ai de plus en plus de mal à vivre avec, surtout depuis que ça m'a coûté de perdre Marguerite. Je me sens terriblement seul et l'amour et le soutien de mes deux parents est loin de me combler. Je meurs d'envie de me confier, je n'arrive simplement plus à porter ce fardeau tout seul, dans mon coin, dans l'obscurité.
Mais à qui pourrais-je bien le dire? Personne. Marguerite est la seule personne que je connaisse assez ouverte d'esprit pour ne pas me juger et pour, peut-être m'accepter comme je suis, mais le fait est que je n'ai plus confiance en elle et que notre histoire est achevée.
Cette nuit dans les Hamptons a été revigorante. J'ai envie de dire que pour un New-Yorkais de souche, tout espace sans gratte-ciel et avec un minimum de gens prenant leur temps sur un trottoir nous dépayse complètement.
Hier soir, j'ai profité de la salle de cinéma privative au sous-sol de notre villa pour regarder un film comme il se doit. Mon père avait choisi de diffuser Deepwater Horizon, le film retraçant l'histoire de la catastrophe pétrolière à laquelle mon pays a du faire face il y a quelques années. Certains y ont laissé la vie, d'autres ont survécu mais ils sont tous des héros, courageux, à mon humble avis.
Moi aussi je veux me sentir courageux aujourd'hui, je veux vivre, prendre des risques , avoir des amis. Je profite d'une sortie de couple de mes parents pour également m'absenter de la demeure saisonnière. Ils se sont offert un après-midi en hélicoptère qui débouchera, ce soir, sur un restaurant au bord de la plage.
Le temps que mon taxi arrive, j'ai le temps de me préparer, physiquement et mentalement. Je décide de ne pas mettre de gel dans mes cheveux et de les coiffer à la main. Ils retombent légèrement sur mon front. Je sais que Marguerite adorait les voir comme cela, elle s'amusait à y glisser ses mains et à...
Non! Si je veux aller de l'avant, il faut déjà que j'arrête de penser à elle! Mais l'hiver est très doux, on se croirait déjà au printemps et ici les fleurs, dont les marguerites ont déjà commencé à pointer le bout de leur nez. Non... il faut que je change son prénom, elle s'appellera, Marge. Oui comme Marge Simpson où encore la marge dans laquelle il faut écrire le nom sur une feuille de devoir.
Je me promène dans la ville tout en réfléchissant à ce que je pourrais faire pour cultiver mon courage. Les marguerites que je croise sur mon chemin ne me désarment pas et je ne perds pas mon objectif du jour de vue, enfin, je n'ose tout de même pas marcher dessus, ça reviendrait à écraser Margu... Marge.
Quand je passe à côté d'une jeune fille qui a certainement mon age ou une année de plus au maximum, je sais immédiatement ce qu'il me reste à faire. Elle lui ressemble dans sa façon de s'habiller et elle aussi est brune, ce sera facile, je n'aurais qu'à m'imaginer que c'est elle qui se trouve face à moi. Sois brave Nate, enfin, Nathan.
Je me dirige vers mon inconnue, elle lit un livre. Ça, c'est en revanche quelque chose que Marge ne fait jamais. Mais, moi, je m'y connais en littérature, c'est un sujet que je pourrai aisément mettre en avant.
"-J'adore ce livre! L'écrivain détaille vraiment bien les actions, on s'y croirait presque. Je lance en me pointant devant elle."
Elle lève timidement la tête vers moi en se mordillant la lèvre inférieure. Elle me détaille comme pour me demander si je suis sérieux puis elle me tend son livre afin que je puisse admirer la première de couverture "La sexualité pour les nuls". Mes yeux s'écarquillent automatiquement et j'ai envie de courir, loin, loin, de toute cette honte qui m'accapare.
"-C'est vrai que les actions sont bien détaillées et qu'on voudrait y être. Elle rétorque moqueuse. C'est ta technique pour aborder des filles? Tu complimentes leur goûts littéraires? elle sourit. C'est toujours mieux que de complimenter notre décolleté, c'est plus élégant. Elle finit par me tendre la main. Je m'appelle Marge Park.
[NDA: Si on inverse les syllabes des deux noms ça fait Marque-page. Riez svp!]
-Marge? Je m'écrie. C'est une blague c'est ça?
-Non, non, elle se froisse et ses sourcils déjà épais se rejoignent. Je m'appelle Marge, comme Marge Simpson, comme la marge d'une feuille de devoir... à ton âge tu oses encore te moquer des prénoms des autres?
-Désolé... c'est juste que tu t'appelles comme mon ex petite-amie, je masse mes tempes, enfin, pas vraiment mais... c'est compliqué, j'expire. Moi c'est Nathan.
-Ça m'a tout l'air d'une rupture difficile...
-Non. Je lâche sèchement. Tu ne préférerais pas abandonner le côté théorique de la chose, je récupère son livre et le ferme vivement. Pour laisser place à la pratique? Je m'arrange pour que ma voix paraissent envoûtante.
-Je... hum, elle se gratte la gorge en récupérant son livre.
-Hé! Mais c'est mon pote Nathan! S'élance une voix que je reconnais aisément."
Je me retourne et vois un Stefan Flynn s'approcher à petite foulées vers moi, un large sourire collé au visage.
"Qu'est-ce que tu fais dans les Hamptons toi aussi? Il passe sa main au-dessus de mon épaule. Oh, je suis content de voir que ton herpès a disparu, ce n'était vraiment pas très flatteur, mais cela dit, fait attention, ce genre de merde revient facilement et c'est surtout très contagieux!
-Quoi? Je chuchote. Marge, je peux t'assurer que je n'avais pas d'herpès, je ne connais même pas ce mec.
-Le pauvre, il grimace, ce n'est pas de sa faute, ce genre de choses le complexe."
Je regarde Marge qui affiche une mine écœurée. Elle réajuste son pull, ramasse son sac, y range son livre et s'empresse de partir. Alors que je m'apprête à la suivre, je suis retenu par Stefan. Qu'est-ce qu'il me veut? Et puis, qu'est-ce qu'il fait là, il me pollue déjà le paysage à New-York, il souhaite aussi s'incruster dans mon espace vital ici? Mais plus important, Marguerite, enfin, Marge est-elle dans les Hamptons également?
"-Ne me dis pas que tu draguais cette... Il peine à trouver ses mots et observe Marge partir au loin. Cette version discount de Maggie?
-C'est peut-être Marguerite la version discount, comme tu dis, de Marge. Je dis peu convaincu.
-Putain, tu as de le chance que ce soit moi qui t'ai surpris avec cette fille et non Maggie, elle aurait fait une crise sinon! S'exclame Stefan agacé.
-Je suis libre de faire ce que je veux. Je m'exténue.
-Oui, crois-moi je l'avais remarqué quand tu as foutu ta langue dans la gorge de Marine devant elle. Tu es inconscient de lui faire ça à elle? On parle de Maggie, tu sais très bien qu'elle est différente des autres.
-Si tu tiens tant à son bien-être, remets toi avec elle, de toutes façons c'est trop tard pour moi.
-Mais non! Il me tapote l'épaule. Je la connais, je ne suis pas son meilleur ami pour rien, je peux t'assurer que tu lui manques.
-Meilleur ami? Je m'étonne. Je croyais que c'était ta demi-sœur.
-Demi-frère, cousin, ex, meilleur ami, c'est la même chose! Il baille. L'important, c'est que c'est toi qu'elle veut, alors, cesse de faire l'autruche.
-Pourquoi tu me dis tout ça? Je croise les bras. Nous ne sommes pas amis toi et moi! Je lui rafraîchis la mémoire.
-C'est vrai, nous ne sommes pas amis, nous ne le serons jamais, tu es un Amadeus, moi un Flynn. C'est écrit dans l'Histoire. Mais ce n'est pas pour toi que je le fais, il sourit en coin.
-Oh, mon chéri tu as trouvé un ami à toi? Nous interromp une voix féminine dans mon dos."
Je me retourne et croise le regard d'une femme, blonde. Elle doit certainement avoir la quarantaine. Je ne savais pas que Stefan s'intéressait aux femmes plus âgées. Après tout, il est bizarre, la preuve, pour être meilleur ami avec Marguerite, il faut très clairement être taré. Néanmoins, le visage de cette bonne femme ne m'est pas totalement étranger et j'ai la confirmation de mes pensées quelques secondes plus tard.
"-Oui maman. Je te présente Nathan, tu te rappelles peut-être de lui, il vit dans l'immeuble, Amadeus.
-Oh oui! Tu étais encore un tout petit garçon la dernière fois que je t'ai vu. Tu as bien grandi, tu es devenu un magnifique jeune homme.
-N'exagérons rien! Stefan toussote. Il se trouve que Nathan ici présent est très proche de Maggie ici absente, c'est pourquoi je lui ai proposé de passer à la maison, qu'il a bien évidemment accepté et que j'attends ton consentement.
-Bien sûr! Elle répond en souriant. La maison est grande, autant en profiter!"
J'ignore pourquoi je me laisse faire et me laisse mener jusqu'à elle. C'est comme si toute la partie rationnelle de mon cerveau était tombée au fond d'un puis sans fond, de ce fait, je n'ai pas encore touché le fond et je ne le l'atteindrait peut-être jamais.
Point de vue de Marguerite
J'étais en pleine préparation culinaire quand j'entends la porte d'entrée s'ouvrir. Avec Roy nous avons entrepris de faire des cup-cakes mais nous sommes encore loin du compte. Nous étions supposés aller tous les quatre nous promener en ville mais j'ai préféré rester ici, suppliant Roy d'en faire de-même. Je sais que Stef est triste de s'être autant éloigné de sa mère alors si je peux les aider à resserrer les liens, je suis partante.
J'attrape un torchon et essuie les résidus de chocolat avec tout en me rendant vers l'entrée.
"-Je suis certain qu'elle sera contente de te voir! Je reconnais la voix de Stef."
Je crois qu'on parle de moi, alors je presse le pas et me mets à trottiner. J'étais à mille lieues de penser que je le trouverais face à moi, ici, chez la mère de Stef, dans les Hamptons, à 2 heures de New-York. Je reste figée sur place, la bouche entrouverte, j'hyperventile, mon cœur bat vite et je tremble.
"-Nate?"
Je demande le souffle court et je me précipite dans ses bras. Je n'ai pas réfléchi, j'avais juste envie de le prendre dans mes bras, alors, je l'ai fait. Il m'a tellement manqué, j'aimerais que notre étreinte dure pour toujours mais il ne prend pas la peine de ma la rendre et m'écarte vite fait de contre lui.
J'observe son visage et il esquisse un sourire. Ses yeux verts m'ont manqués et ses cheveux soyeux également, de même pour ses lèvres rosées. Je m'empresse de détourner le regard de lui, je n'ai pas confiance en moi, je serais très bien capable de l'embrasser sur le champs juste parce que j'en ai envie.
Nous sommes assis depuis plusieurs minutes, Nate, Stef et moi autour d'une table à l'extérieur. Il fait beau, les fleurs sentent bon et Nate est magnifique. Je remercie intérieurement Stef qui s'occupe de meubler la conversation pendant que Nate évite mon regard alors que je l'observe tendrement et silencieusement depuis un long moment.
Je ne l'avais pas vu depuis deux semaines, je ne sais pas comment j'ai fait pour respirer tout ce temps. La lumière post-méridienne se glisse dans ses cheveux et je me perds à me souvenir de comment est-ce qu'il arrivait comme personne antérieurement à me faire me sentir vivante et simplement heureuse. Je ne saurais dire à quel moment j'en suis tombée amoureuse, mais, je sais juste que je le suis.
Je laisse mes yeux glisser sur son corps et je le déshabille du regard. Si on omais les fait qu'il ait embrassé Marine devant moi, c'est l'homme parfait, il est beau, gentil, intelligent et drôle. C'est étrange si j'affirme soudainement que j'ai envie de le déshabiller? Parce que c'est très clairement le cas.
"-Maggie! M'interpelle Stef en criant presque."
Je sursaute et constate que Nate m'a surpris à le fixer telle une psychopathe en période féconde. Je détourne difficilement le regard vers Stef, il se retient de rigoler.
"-Qu'est-ce qu'il y a? Je demande timidement.
-Je disais que je vais prendre une glace près de la plage avec maman et Roy, tu sais pour reformer les liens de la famille.
-D'accord, je me racle la gorge. Attendez-moi, je vais me changer et je vous accompagne.
-Et laisser Nathan tout seul? Non, il sourit, reste ici avec lui et profitez de la maison!"
Je hoche lentement la tête. Je n'ai pas envie que Stef me laisse seule avec Nate... je ne sais même pas ce que je pourrais lui dire sans que ça n'embarrasse aucun d'entre nous. En se levant, Stef passe derrière moi et me chuchote à l'oreille:
"-Fais gaffe, tu baves Maggie."
*******
Hey!
J'espère que vous allez bien,
Et que ce chapitre vous a plu!
Dans le prochain, Maggie et Nate seront seuls à seuls... que vont-il faire? Pas d'esprits mal tournés svp!
Sinon, hier il y a eu Miss France et c'est miss Guyane qui a gagné ! Je suis super fière, elle est trop belle (et elle a des origines Martiniquaises en plus ^^)... enfin j'espère tout de même que Lepen respire toujours 🤔
ENORME MERCI A VOUS! ❤ SPARKLE a atteint les 100k de vues et les 10 k de votes !!! Je vous aime ❤
Coeur coeur !
Noémie =)
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