Chapitre 19
"L'amitié double les joies et réduit de moitié les peines." - Francis Bacon
Point de vue de Nathan
Je jette un dernier regard à Marguerite, celle-ci fait la fière au-près de son Stefan et je baisse stupidement les yeux.
Elle m'a assuré qu'elle n'avait en faite pas dépassé les limites à la fête. Mais quelles limites? Elle m'assure juste qu'il ne s'est rien passé entre Ronald Riott et elle. Alors qu'elle s'est tout de même retrouvée en sous-vêtements devant Ronald. Il ne faut pas me faire croire que c'est anodin, on ne se dénude pas à ce point devant un simple ami sans aucune arrière pensée.
Le fait qu'elle était drogué n'arrange en rien la situation, mais l'accable encore plus de fautes. Elle s'est droguée parce qu'elle m'en voulait de ne pas être venu et même si elle me dit qu'elle le regrette, je n'arrive plus à la croire.
J'ai réalisé qu'en fin de comptes, je ne la connais pas du tout. Je ne sais pas grand chose d'elle, je sais qu'elle vivait à Miami, pourtant, elle reste très évasive quand je lui pose des questions sur sa vie là-bas. Je ne sais pas qu'elle est la vraie Marguerite, la bout-en-train, la fille sensible? Ou est-ce une autre personne que je n'ai pas eu le privilège de rencontrer?
J'ai perdu ma confiance en Marguerite, en même temps que je l'ai perdue, elle.
C'est vrai qu'embrasser Marine, sous ses yeux n'a pas arrangé la situation. Je n'ai aucune idée de pourquoi ai-je accepté d'embrasser Marine. Je crois que c'était pour couper la corde qui me relie à Marguerite. Elle a été ma première vraie amie, mon premier baiser, ma première petite-amie.
La vérité c'est que je pense constamment à elle et même aujourd'hui, quand Marine et moi discutions, elle continuait de parasiter mes pensées. Cette corde se montre bien plus robuste que prévue, je ne sais plus quoi faire, elle m'a complètement désorienté.
Marine trouvait que Stefan ne culpabilisait pas assez puisqu'il s'amusait avec ses amis. C'est la seule solution qu'elle a trouvé pour qu'il réagisse. Mais il a été aussi réactif qu'une plante verte qu'on aurait insulté d'élément de décoration.
En revanche Marguerite, elle, avait réagit aussi rapidement qu'un comprimé effervescent au contact de l'eau. Elle s'est mise à pleurer silencieusement dans la classe, elle tentait de camoufler sa peine, mais je la connais, elle a la larme facile. Je culpabilisais de la faire souffrir un peu plus encore et m'en voulais encore plus de me sentir toujours aussi lié à elle.
Quand elle m'a fait son speech, me narguant d'avoir mis au courant mon père sur mes récents agissements, sa façon de parler en souriant faussement, les petits mouvements qu'elle faisait avec son index ou encore sa manière de remuer sa jolie bouche, tous ces petits détails ont fait que j'avais une envie insatiable de l'embrasser sur le champs. Bordel, je suis un incapable, incapable de savoir ce qu'il veut.
Au jour d'aujourd'hui, tout est fini entre nous et ça me désole, j'ai toujours besoin d'elle et elle a toujours besoin de moi, son côté chiant me manque ainsi que son charme naturel. D'un autre côté, je me dis que c'est peut-être mieux comme ça, je n'aurais pas à lui dévoiler mon secret et plus important, je n'aurais pas à lui avouer les sentiments que je ressens pour toute l'entité de sa personne.
J'inspire autant d'air que mes poumons puissent absorber. Je me prépare à l'orage de reproches que va débiter mon père. Je rentre dans le cabriolet et la tension est déjà palpable.
"-Je peux tout t'expliquer! Je ne lui laisse pas le temps de commencer.
-Ah, oui? Il fait faussement surpris. Tu peux m'expliquer le fait que mon fils soit un incapable ratant tout ce qu'il entreprend?
-Tes vitres ne sont pas teintées. Tu veux vraiment que l'on en parle devant tout le monde?"
Pour toute réponse il allume le moteur, s'engageant sur l'avenue. Ses yeux sont focalisés sur la route alors que ses mains broient le volant. Je me craque les doigts en essayant d'évacuer mon stress, m'efforçant de ne pas penser à toutes les pensées de moyens de torture qui lui traversent probablement l'esprit.
En entrant à la maison, c'est à peine s'il ne me pousse pas pour que je rentre plus vite. Il claque la porte derrière lui et quand je me retourne vers lui j'ai la sensation d'avoir à faire mes adieux à ce monde.
"-Alors? Pourquoi est-ce que tu restes planté là à ne rien dire? Il commence sur les nerfs.
-Tu veux que je te dise quoi? Je sais que tout ce que je dirai sera retenu contre moi.
-Nathan! Il s'avance vers moi la main menaçante. Tous ces sacrifices...
-Je sais! Je le coupe énervé. Je sais que maman et toi faites d'énormes sacrifices pour moi! Mais moi aussi! Moi aussi j'en fait. Toute ma vie j'en ai fait et ça me rend malade de voir que tu ne le remarques même pas. Je me suis toujours privé d'avoir des amis, pour toi. Je sais que tu ne veux pas que j'en ai, tu as peur que je leur en montre trop et que ça gâche toute ta putain de réputation à la con. Mais tu crois que j'avais prévu que Marguerite, cette petite brune agaçante apparaisse comme par magie dans ma vie et qu'elle chamboule tout sur son passage? Non! Et j'ai essayé de la repousser, vraiment, mais c'était plus fort que moi. Je sais que tu penses que c'est réservé aux faibles mais je l'aime papa et je l'ai perdue à cause de ma putain de maladie.
-Tu n'as donc jamais pensé à te servir d'elle, de Marguerite? Il grince des dents.
-Papa c'est... Je souffle.
-J'ai toujours su que tu n'as pas le cran qu'il faut pour diriger un jour l'entreprise familiale. Te laisser avoir par des sentiments? Tu es faible Nathan. Dans mon milieu il faut des épaules, pas un cœur d'artichauts.
-Je suis faible? Je pouffe. Tu ne cesses de me le répéter. C'est quoi ton problème? Tu peux rabaisser tes employés si ça te chante, mais je suis ton fils, ce n'est pas sain! Tu es mon père, tu es censé être mon modèle, m'apprendre à me faire confiance mais tu t'amuses à me dévaloriser. Je ne suis pas faible putain, je te supporte alors j'ai un bon mental, je suis plus fort que ce que tu crois.
-Je suis ton père alors...
-Alors agis comme-tel. Je le coupe et le dévisage. Ce n'est pas encore trop tard."
Je réajuste mon sac sur mes épaules et monte dans ma chambre. Je dois avouer que je suis content de moi, j'ai réussi à lui dire ce que j'avais sur le cœur et il m'a écouté. J'ai même réussi à le laisser sans voix. Je demeure réaliste, je ne m'attends pas à ce que ça change quelque chose entre nous, mais, au moins il ne me réprimandera pas pour l'histoire avec Marguerite.
D'ailleurs, cette dernière monopolise mes pensées et je n'arrive pas à résoudre ce problème mathématique. Mes notes ont baissé, sans devenir pour autant catastrophiques, mais j'ai été légèrement distrait ces derniers temps. Je repense à toutes nos sorties, chacun de nos baisers, chaque petit regard qu'elle me lançait mais aussi toutes ces fois où elle se mettait à péter un câble sans raisons valables, j'aimais tout d'elle, j'aime tout d'elle.
Des coups contre ma porte me tirent de mes pensées et je lève la tête vers mon père.
"-Oui? Je demande après m'être éclairci la gorge.
-J'avais un rendez-vous au restaurant avec des collègues ce soir, mais j'ai annulé. Il annonce au seuil de ma porte. Ta mère rentre bientôt, je compte commander des pizzas pour le dîner, ça te dis?
-Des pizzas... je le regarde les yeux ébahis. Ce n'est pas trop gras?
-Une fois de temps en temps ça ne peut pas nous faire de mal! Il hausse les épaules. Mais si tu veux je peux commander autre chose, du chinois, de la gastronomie française, des sushis?
-Une pizza au pepperoni se sera parfait, mais tu vas bien papa?
-Oui... il soupire. J'espère juste qu'il n'est vraiment pas trop tard. Tu veux que je t'aide?"
Je lui souris et il vient s'asseoir près de moi. Je remarque qu'il est légèrement stressé et je le suis également, il n'est pas commun que nous passions du temps ensemble, entre père et fils.
Avec son aide, mon problème de maths m'a paru bien plus simple, presque évident et j'apprécie qu'il ai tenté de cacher son agacement lorsque je prenais trop de temps à comprendre l'énoncé. J'ai même rigolé à quelques reprises quand il me racontait des anecdotes sur un prof de maths mélomane de l'époque.
Quand ma mère nous a surpris dans la même pièce sans qu'aucune tension, bien au contraire avec une touche de bonne humeur, elle fut la plus étonnée. Moi, j'ai été agréablement choqué de voir mon père la prendre dans ses bras à peine avait-elle franchi le seuil de la porte. Je n'ai pas eu l'habitude de voir mes parents s'aimer.
Nous dînons où comme l'aurait habituellement dit mon père, nous augmentons notre cholestérol de manière affriolante. Le goût de la sauce tomate, additionné au goût du fromage et de ce salami épicé emporte mes papilles vers un monde parallèle que j'avais oublié. Que c'est bon de sentir des calories entrer dans son corps et de manger ce qui nous rend heureux, sans en abuser tout de même.
On pourrait croire que je suis un pauvre enfant affamé mais c'est le cas. Ça fait deux années entière que je n'ai pas mordu dans un morceau de pizza alors présentement, j'ai la sensation de redécouvrir la plus belle partie de la vie, la pizza.
"-Vous ne pensez pas que se serait une bonne idée de passer le weekend dans les Hamptons? Propose mon père.
-Oui, mais pas ce weekend, il y a le gala de charité de la WWF. Répond ma mère.
-Nous ferons ça le weekend prochain alors. Il sourit."
Son téléphone sonne encore une fois et je me demande comment est-ce qu'il fait pour tenir toute cette pression de PDG? Entre ses employés qui l'appellent à n'importe qu'elle heure du jour ou de la nuit, le taux variable de la bourse, il a de quoi être chauve depuis longtemps. Pourtant, il n'a a peine un début de calvitie, j'espère vraiment que je tiens de ses gênes.
Il s'excuse et s'éloigne pour prendre cet appel. Ma mère se rapproche de moi en me souriant gentiment.
"-Tu verras ces petits jours dans les Hamptons te feront du bien, loin de l'agitation de la grande ville, loin de la pollution, loin d'elle... Elle réchauffe ma main dans les siennes."
Je force une tête enjouée. J'aime passer des jours dans les Hamptons, là n'est pas le problème. Mais c'est plus la partie sur Marguerite dont je doute, je ne suis pas certain que m'éloigner d'elle de plusieurs kilomètres soit la meilleure idée et puis même, je ne crois pas au dicton "Loin des yeux loin du cœur."
"-Disons que ça ne peut pas être pire." Je souffle.
Point de vue de Marguerite
Après avoir récupéré nos plats chinois, nous avons rempli notre cadi de crèmes glacées, menthe-chocolat, stracciatella, myrtilles, framboises et bien sur mon parfum préféré, cookies Dough. J'ai déjà hâte de souffrir d'une crise de foi et d'avoir le cerveau gelé ce soir.
"-Tu fais exprès, Stef commence à s'exaspérer. Ça doit être la centième fois que je t'explique comment on fait.
-Mais, c'est pas ma faute! Je fais la moue. Pourquoi ils ne veulent pas être comme tout le monde, des lettres bizarres et pas capables d'utiliser de vrais couverts! Je ronchonne.
-Ils sont plus nombreux que nous, il explique. Je suppose qu'ils se disent la même chose, pourquoi est-ce que notre langue et notre mode de vie est-il si différent de le leur.
-Wow, je le regarde les yeux ébahis. Je ne t'avais jamais entendu parler aussi intelligemment. Êtes-vous toujours Stef?
-Je sais... il répond inquiet. Tu crois que j'ai un problème? Qu'avec la pollution mon cerveau a muté et que je suis le premier homme 2.0? Il le dit très sérieusement.
-Autant pour moi, je manque de m'étouffer de rire. Tu es toujours aussi con, pas de toutes tu es bien toi-même.
-Très drôle. Il rit jaune. Au moins moi, je sais me servir de baguettes chinoises. Maggie! Il s'écrie effaré."
Dans ma crise de rire, je n'ai pas réussi à garder le contenu de ma bouche dans cette dernière, ainsi des fragments de nouilles et de porc sauce aigre douce viennent se déverser sur le lit de Stef, plus exactement, sur sa couette blanche qui sent encore bon le pressing. Je ne m'arrête pas de rire pour autant. Je trouve la scène hilarante. Je ne sais pas si c'est la tête de Stef où la couette qui gardera certainement une trace de mon passage mais je n'arrive presque plus à respirer, j'en ai des crampes au ventre.
"-Putain, il ronchonne. Tu nettoies et plus vite que ça."
Pour toute réponse à ses attentes, je me penche sur le drap et récupère à l'aide de ma langue tout ce que j'avais préalablement recraché. Stef lâche un long cri de dégoût alors que mon fou rire s'estompe progressivement.
"-Tu es répugnante Maggie, tu le sais?
-Quoi? Mais n'importe quoi! Je me défends.
-Franchement je ne sais pas comment j'ai pu arriver à vouloir sortir avec toi! Il soupire. Ton sex-appeal avoisine le négatif.
-Oh Maggie! Je sais que l'on se connait depuis toujours, mais, voilà maintenant tu viens vivre à New-York, avec moi et les quelques jours que l'on a passé ensemble à Miami ont été tellement magiques, je n'aurais jamais cru pouvoir ressentir ça un jour pour toi... j'imite sa voix et ses mimiques, me passent la mains dans les cheveux de façon virile et lui sors mon regard perçant. Tu étais presque amoureux.
-Tu crois quoi? Il rigole. Si je t'ai sorti tout ce baratin c'est parce que je voulais que l'on baise. En tous cas sortir avec toi ça a été la pire idée de ma vie, c'est comme si je sortais avec ma sœur.
-C'est comme si je sortais avec mon frère jumeau. Je fais une grimace.
-C'est comme si je sortais avec ma sœur siamoise! Il renchérit.
-Dégueulasse! On s'écrie en cœur."
C'est vrai que depuis comme nous ne sommes plus qu'amis tout est bien plus simple. Quand nous étions ensemble, nous passions le plus clair de notre temps à faire la gueule, à être jaloux de l'autre et à le pousser à bout. Enfin... ça c'était quand nous n'étions pas occupés à nous embrasser avec fougue ou même quand nous ne faisions preuve d'aucune chasteté la nuit tombée...
La sonnerie de son portable attire notre attention et quand il voit le nom qui s'affiche sur l'écran il tire une tête étrange et s'empresse de raccrocher.
"-C'est qui? Je l'interroge.
-Alec, mais c'est pas grave je ne vais pas gâcher un moment avec toi pour lui! Il hausse les épaules.
-Je croyais que des meilleurs amis se disaient tout, alors, pourquoi est-ce que tu me mens? Je plisse des yeux.
-Soit pas parano! Il baille. On passe à la glace? Dans le salon cette fois."
Je déguste ma glace aux cookies et je commence à avoir mal au ventre à force, mais qu'importe c'est trop bon et je ne compte pas m'arrêter après mon sixième bol de crème glacée, je ne suis pas une petite joueuse.
Stef lui est un petit joueur, il s'est arrêté au deuxième bol, le nul. Il est allongé sur mes genoux, fixant le plafond et entre deux cuillères j'en profite pour passer ma main dans ses cheveux blonds.
"-Tu te rappelles de l'été que l'on a passé à passé quand on avait 5 ans dans les Maldives juste avant que mes parents ne divorcent? Il me demande.
-Oui! Je rigole. Comment est-ce que je pourrais l'oublier? Tu t'es fait agressé par une maman singe. Tu as pleuré pendant tout le reste du séjour. Ta mère m'a dit que j'étais plus courageuse que toi et tu as encore plus pleuré.
-Jamais je n'oublierais le regard démoniaque que cet animal me lançait! Il secoue la tête.
-Comment elle va d'ailleurs?
-La maman singe? Il fait inquiet.
-Non! Je pouffe. Ta maman à toi.
-Elle va bien, en même temps dans les Hamptons c'est les vacances toute l'année pour elle. Ça fait plusieurs semaines qu'elle me dit de venir la voir avec toi!
-Et pourquoi tu ne me l'as jamais dit? Je l'interroge septique.
-Parce que c'est ma mère et tu sais... il souffle.
-C'est ta mère et tu tiens énormément à elle alors nous irons la voir ce weekend dans les Hamptons! Je fais décidée.
-Ce weekend je ne peux pas, je me suis déjà engagé au près de mon père pour assister à une réunion des associés de l'entreprise.
-Le weekend prochain alors! Et si tu as un rendez-vous avec le roi du monde, dis lui que tu as ta mère à aller visiter."
Il hoche machinalement la tête avant de se terrer dans un silence assourdissant. Je chantonne alors la chansonnette que nous fredonnons depuis notre enfance, Boom, Boom, Ain't It Great To Be Crazy? (C'est pas génial d'être toqué?)
[Un GIF ou vidéo devrait être inséré ici. Veuillez mettre à jour l'application pour le voir.]
[NDA: ÉCOUTEZ SVP❤️❤️❤️]
"Boum, boum, c'est pas génial d'être toqué? Boum, boum c'est pas génial d'être dingue comme moi? Bête et stupide toute la journée. Boum, boum, c'est pas génial d'être toqué?
Un cheval, une puce et trois souris aveugles, assis dans un coin jouaient aux dés. Le cheval a glissé, sur la puce il est tombé. Oups! Dit la puce, un petit cheval est sur moi.
..."
Stef me regarde en souriant avant de se mettre lui aussi à chanter avec moi. Quelqu'un sonne à la porte et nous marchons en fil indienne jusqu'à la porte, il est devant il donne le rythme et s'amuse à freiner sans que je m'y attende.
Quand il ouvre la porte, il arrête immédiatement de chanter et je me décale pour voir de qui s'agit-il.
Marine... la petite salope de Marine se tient au seuil de la porte, ses cheveux longs dignes d'une pub de shampoing légèrement ébouriffés. Je perds immédiatement toute la bonne humeur que Stef, le chinois et les glaces m'ont apporté.
"-Qu'est-ce que tu fais là? Il cingle. Tu ne dois pas être consciente pour venir ici, où Maggie habite.
-Je veux juste te parler Stefan... Elle répond timidement.
-Pourquoi? Ton nouveau copain, Amadeus, n'est pas disponible? Il croise des bras et sans s'en rendre compte il me brise encore plus le cœur.
-C'est de ça dont je veux te parler... aujourd'hui... je ne suis pas fière de ce que j'ai fait.
-Maggie je peux te laisser seule quelques instants? Ça va? Stef se retourne soucieusement vers moi.
-Je vais bien. Je dis simplement mais j'espère tout de même qu'il saisira la contre-sens et qu'il ne me laissera pas seule."
Il me fait un bisou sur la tempe, prends sa veste et sors de l'appartement, me fermant la porte au nez. Il n'a pas saisi le contre-sens.
Je regarde autour de moi, je suis complètement seule, il n'y a personne pour m'arrêter, pour me retenir. Je fouille dans ma trousse de toilette et en sors un paquet de lames de rasoir non-utilisées. J'en sélectionne une et ferme ma porte de la salle de bain à clé.
Je m'observe dans le miroir, mes larmes noient encore mon visage et mon maquillage coule encore. Je me déteste. Je ne suis même pas cette magnifique blonde, vierge, dansant merveilleusement bien qui arrive à me voler les deux seules personnes à qui je tiens vraiment dans notre lycée. Comment fait-elle? C'est simple elle est parfaite, elle. Elle n'est dépressive, elle. Elle ne couchera jamais avec un mec sur un coup de tête, elle.
Je sors mon poignet gauche déjà bien abîmé par les années que je cache grâce à mes pulls, des bracelets et parfois même du correcteur.
Je presse la lame contre mon poignet, je me pince la joue, la douleur est toujours aussi insupportable que la première fois. Je la déplace sur une courte distance, et ça pique, ça brûle, ça me fait mal. Mais la douleur physique m'empêche de penser à mon cœur meurtri, alors c'est un bon parti.
Mon sang afflue dans le lavabo et une nausée me prend aux entrailles, c'est peut-être la glace que j'ai ingurgité, ou encore ma peur du sang qui se manifeste.
Pourquoi est-ce que ça fait aussi mal de vivre? Qu'est-ce qu'elle pensera de moi? Je ne l'avais plus fait depuis mon arrivée à New-York. J'avais promis d'arrêter de m'affliger autant de peine, le monde est trop méchant pour que je me traite mal. Non, non, c'est pas génial d'être toqué.
Je promets de ne plus jamais le faire parce que ce n'est pas bien, c'est grave et dangereux... enfin, jusqu'à la prochaine fois que je le ferai.
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Hey!❤️
J'espère que vous allez bien,
Et que ce chapitre vous aura plu! De plus il est vraiment long c'est mon cadeau de début décembre pour vous! ❤️
J'ai semé pas mal de petites pistes pars- ci, pars-là... saurez vous les retrouvez? 🤔
Kiss kiss
Noémie =)
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