Chapitre 16

"Fini la fête, reste la vie. La vie est bête. Tant pis." - Francis Blanche

Point de vue de Nathan

J'étais prêt à tout lui dire, tout lui montrer. Elle aurait pu être la première personne à laquelle je dévoilerais mon secret. Hier après-midi, après son départ, je savais que c'était la seule solution, je tiens à elle et ça aurait été la seule façon pour ne pas que je la perde. J'avais bien moins à perdre en lui disant la vérité qu'en continuant de ne rien lui dire.

J'ai essayé de rassembler tout mon courage mais jusqu'à la tombée de la nuit, je n'avais toujours pas trouvé une manière de lui dévoiler mon secret. Ce n'est pas vraiment quelque chose que l'on peut caser entre deux blagues, ni entre deux baisers...

Quand elle m'a envoyé le message me disant qu'elle était déjà à la soirée, j'ai stressé, je lui ai immédiatement demandé de venir chez moi, ne respectant pas la règle des trois minutes. Je savais qu'il m'aurait fallut lui déballer plusieurs arguments pour qu'elle accepte de venir à ma rencontre alors que c'est moi qui aurait du le faire, mais je ne m'attendais pas à ce qu'elle ne me réponde pas et qu'elle se mette à ignorer royalement mes appels.

J'étais fou d'inquiétude, et elle se tient devant moi. Je ne suis toujours pas rassuré.

Elle me pousse et se faufile à l'intérieur de l'appartement, je la suis de très près et quand elle s'arrête brusquement je manque de rentrer en collision avec elle. Elle fixe Marine dans le blanc des yeux alors que cette dernière semble surprise de sa présence. Marine la détaille de haut en bas et elle est perplexe.

C'est vrai que Marguerite fait peur à voir aujourd'hui. Elle dégage une odeur nauséabonde d'alcool et sa tenue n'arrange rien à la chose. Elle porte une robe qui ne lui ressemble pas du tout, noire, bustier, moulante et affreusement courte. Je ne sais pas ce qu'il lui arrive, habituellement elle arrive à être sexy sans pour autant tomber dans le vulgaire. Alors que là on pourrait presque se demander ce qu'elle ne fait pas sur les trottoirs.

Je pense que le pire, c'est son visage, habituellement elle est toujours jolie, même quand elle est triste. Cet après-midi, elle a d'énormes tâches noires autour de ses yeux à cause de son maquillage et elle paraît ailleurs, comme si elle était là sans vraiment l'être.

Oui, j'ai envie de la prendre dans mes bras, bien-sûr que ça me fait mal de la voir dans cet état mais je dois aussi penser à ce que l'on appelle la fierté, parce quelque part entre hier et aujourd'hui, quelque chose s'est brisé entre nous et je lui en veux.

"-Qu'est-ce qu'elle fait là? Elle se retourne vers moi rouge de rage.

-Du calme, j'avais besoin de parler à quelqu'un. J'explique en la contournant pour aller m'asseoir.

-Tu n'as trouvé personne de mieux qu'elle? Elle réplique comme si Marine n'était pas dans la même pièce que nous.

-Tu crois vraiment que tu es bien placée pour me faire la morale Marguerite? Regarde-toi dans un miroir, tu ressembles à une alcoolique."

Elle reste plantée sur place, la tête baissée, elle tremble légèrement. Je sais qu'elle est déjà mal en point et que je ne devrais pas remuer le couteau dans la plaie, mais je ne supporte pas qu'après sa stupide fête dont j'ignore tout elle ait tout de même le toupet de me reprocher d'avoir invité Marine. Elle relève timidement la tête et entrouvre légèrement la bouche.

"-On... on pourrait discuter juste tous les deux, elle bégaie, s'il-te-plaît.

-Non. Je réponds simplement. Marine à quelque chose à te demander."

Marguerite porte son attention sur Marine et la dévisage de haut en bas. Il est très clairement visible qu'elle porte un jugement sur elle et je n'apprécie pas vraiment cet air hautain qu'elle a adopté juste après avoir sécher ses larmes.

"-C'est au sujet de Stefan, se lance honteusement Marine. Il... elle se pince la lèvre, il était à la fête?

-Non. Elle répond en roulant des yeux.

-Arrête de mentir. Je lâche en serrant mes mâchoires.

-Mais c'est la vérité Nathan! Elle sourit soudainement narquoisement. Comment peux-tu affirmer que je mens, ce n'est pas comme si tu étais venu à cette fête."

Putain, je déteste quand elle est comme ça, elle se met soudainement une carapace aussi épaisse qu'une centaine de couches de maquillage, parce qu'elle prend l'ascendant sur moi, qu'elle est insupportable, très fausse et surtout affreusement mesquine.

"-Appelle-le. Je lance à Marine. Je connais Marguerite et je peux t'assurer qu'elle ment comme une arracheuse de dents."

Marguerite défie Marine du regard, je boue, c'est qu'elle n'a pas froid aux yeux celle-là. Marine fouille dans son sac et en sort son téléphone portable. Elle pianote quelques secondes dessus avant que l'on entende une sonnerie. Parfait, elle l'a mis sur haut-parleurs. Après quelques sonorités où chacun de nous observait l'autre, il décroche enfin. Marguerite baisse la tête vaincue.

"-Allô? Il répond très lentement. Marine mon petit rat d'opéra. Il est bourré, ça s'entend.

-Stefan, où es-tu?

-Rat d'opéra, il répète hilare, tu crois que je devrais réfléchir à un autre surnom pour toi? Je sais pas, rat ça me fait penser aux égouts... mais si tu étais une fosse septique tu serais la plus belle fosse septique que je n'aurais jamais vu. Tu es septique? Il est mort de rire et n'en respire presque plus.

-Tu es bizarre, Stefan. Marine se mord la lèvre.

-Moi? C'est toi qui est bizarre! Il rigole encore. Tu ne veux même pas coucher avec moi, tu rates quelque chose de mémorable. Pas vrai Nikita, c'était mémorable hier soi..."

Marine raccroche brusquement. Elle serre son portable dans sa main et j'ai l'impression que si elle avait plus de force elle pourrait le broyer. Ses yeux bleus se remplissent légèrement d'eau et je me lève pour qu'elle puisse se réfugier dans mes bras. Je la serre et suis sincèrement désolé pour elle. Elle ne méritait pas qu'un garçon comme Stefan lui brise le cœur et encore moins dans ces conditions.

Elle m'assure qu'elle ira bien et je la laisse rentrer chez elle. En revenant dans le salon, je retrouve Marguerite le regard dans le vide.

"-Tu vois, il valait mieux lui mentir au moins elle n'aurait pas eu le cœur brisé. Elle dit d'un ton stoïque.

-Avoue tu es contente, tu ne l'aimes pas alors ça te plait de la voir souffrir comme ça.

-Non! Elle me regarde effarée. Je n'ai rien contre elle, elle est gentille mais je n'aime pas quand elle est avec toi.

-J'ai encore le droit de parler à qui je veux. Je ronchonne.

-Oui, sauf quand c'est ton père qui te le demande. Elle rétorque au tac-au-tac.

-C'est quoi cette robe? Je soupire en me passant la main sur le visage, ne préférant pas m'éterniser sur ce sujet une fois de plus.

-C'est... elle pose sa main sur son bas-ventre. Une longue histoire.

-Il s'est passé quoi hier soir? Je lui demande calmement.

-Tu n'es pas venu... Elle dit tristement en baissant la tête.

-Arrête, putain Marguerite, arrête de me dire ça. Je hausse fortement le ton.

-Mais c'est de ta faute si on en est là! Elle crie et sa voix se brise dans ses pleurs."

Je m'approche doucement d'elle et la serre dans mes bras. Elle a raison, c'est à cause de moi et de cette foutue anomalie que je n'ai pas pu la rejoindre. Je fais abstraction de ses relents et elle colle sa tête contre mon torse. Elle avait besoin de cet échange, elle était froide et moi aussi j'en avais besoin, malgré tout.

Je la décolle difficilement de moi, elle ne veut pas me lâcher, mais quand j'arrive à mes fins, je remarque que ses larmes ont été décuplées et je passe docilement mes mains sur son visage. J'attrape calmement sa main. Elle se laisse faire sans se débattre puis l'accompagne dans la salle de bain de mes parents. Elle ne parle plus, elle pleure juste.

Je cherche un coton et du démaquillant puis me dirige vers elle. Elle a un soudain mouvement de recul, mais, elle ne peut pas aller bien loin, elle est coincée par le vasque.

"-Ne t'en fais pas, ce n'est pas du dissolvant cette fois."

Elle force un sourire mais je sais qu'elle n'a pas vraiment la tête à ça. Je passe délicatement le coton sur ses yeux et ses alentours. Elle me fuit du regard en se mordant la lèvre.

"-On peut en parler sincèrement sans que ça ne parte en pugilat? Je la questionne.

-Je pense que c'est dans nos cordes. Elle passe sa main dans ses cheveux. Pourquoi tu n'es pas venu hier soir? Elle tente en maîtrisant ses pleurs.

-J'aurais aimé pouvoir. Mais le fait est que je ne pouvais pas. Je sais que tu dois être encore plus confuse mais, je suis désolé.

-Tu... tu savais pourtant ce que ça impliquait, elle évite mon regard.

-Oui... je souffle. Je le savais mais il ne faut pas que tu crois que je ne tiens pas à toi, parce que c'est faux c'est juste, compliqué. C'est pour cela que je souhaitais que tu viennes ici, tu aurais tout vu, tout compris. Je soupire. Il s'est passé quoi à la fête?

-Je... elle se mord la lèvre. Je ne sais pas.

-Quoi? Comment ça tu ne sais pas?

-Je ne sais pas, j'ai un trou noir, c'est comme si on m'avait volé mes souvenirs. Plus j'essaie d'y repenser plus j'ai mal à la tête.

-C'est à cause de l'alcool? J'hésite.

-Au point où on en est, je préfère être honnête avec toi. Non, elle expire. J'étais mal à l'aise à la fête, tu n'étais pas là et j'étais énervée. On m'a proposé une pilule rose, je ne savais pas ce que c'était réellement, je savais juste que ce n'était pas bon pour moi, alors je l'ai prise.

-Tu... tu t'es droguée? Je bégaie en la regardant outré.

-Je n'aime pas quand tu me regardes comme ça, elle baisse les yeux. J'ai l'impression que tu me juges, même si c'est tout ce que je mérite.

-Tu ne t'attends quand même pas à ce que je te dise que tu n'as pas à avoir de regrets. Merde, tu sais qu'il y a des gens qui en meurent? Rassure moi, au moins c'était la première fois que tu prenais ces merdes là?

-Non ce n'était pas la première fois, en revanche c'était la première fois que je l'ai regretté.

-Je savais que tu étais toquée Marguerite, mais, je crois que j'étais loin de m'imaginer à quel point j'avais raison. Je fais plus déçu qu'étonné en m'écartant d'un pas.

Elle ouvre grand les yeux et son souffle est momentanément coupé, elle est de nouveau au bord des larmes.

-Quand... quand je me suis réveillée ce matin, elle réprime un sanglot en tournant la tête, Ron...

-Quoi? Ronald Riott?

-J'étais à moitié nue dans son lit. Elle déballe à une vitesse hallucinante.

-Qu... quoi? Pardon? Je demande tremblant, le souffle coupé et sous le choc. Toi et Ronald, vous... Putain, tu as couché avec Ronald? Je me retourne en m'appuyant sur le mur pour ne pas qu'elle voit à quel point elle a brisé mon cœur. Pourquoi tu m'as fait ça, Marguerite? Je tape contre le mur. Merde! Moi qui comptais tout te raconter. Je te déteste. Je crache.

-Nate, elle murmure dans mon dos.

-Va-t-en, Marguerite."

Elle ne part pas, j'entends toujours sa respiration dans mon dos. Je lui fais face et elle est complètement désemparée face à mon expression faciale. Elle baisse une dernière fois des yeux avant de sortir par la petite porte.

Je ne comprends pas ce qui nous est arrivé. Je ne comprends pas que même sous l'influence de drogue elle soit allée aussi loin. Putain, je l'aime cette fille, pourquoi est-ce qu'elle a fait ça? Et Ronald... j'étais persuadé qu'il était gay.

C'est peut-être de ma faute si nous sommes dans cette situation mais c'est surtout de la sienne si nous nous arrêtons là.

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Hey!❤

J'espère que vous allez bien,

Et que ce chapitre vous a plu!

Oui, oui il y a eu quelques soucis de publications avec mais le plus important c'est qu'il soit là maintenant !

Sinon, hier y a eu le nouvel épisode de Teen Wolf, je l'ai pas encore vu, mais dès que je rentre chez moi ce sera mon premier réflexe !!! J'ai trop trop hâte !

Kiss kiss

Noémie =)

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