Bonus 2: True Colors

"Il m'a fallut du temps pour trouver ma voix; et maintenant que je l'ai, je ne vais pas être silencieuse." - Madeleine Albright

Point de vue de Nathan

Je prends ma tête entre mes mains. Je manque cruellement de sommeil. Il y a tout d'abord les préparatifs pour le mariage qui monopolisent une grande partie de mon temps, par exemple hier soir j'ai passé ma soirée entière à chercher un lieu pour festoyer. Il y a également Lila qui comme tout enfant a besoin d'attention. Il y a également Marguerite qui comme tout enfant a besoin d'attention. Je vous l'accorde, Marguerite n'est plus une enfant mais cela n'empêche qu'elle demande énormément d'attention. Comme pour ne rien arranger, au travail il y a un nouveau, son nom est Spencer. Il a sept ans de plus que moi, plus d'expérience dans le domaine de l'entreprise, plus de prestance, il n'a pas de famille, ce qui signifie qu'il a plus d'énergie que moi. Mon père semble lui porter bien trop d'attention, j'ai peur qu'il ne le choisisse comme successeur. Il ne faut pas que cet opportuniste s'approprie ce pourquoi on m'a modelé durant toutes ces années. Pour l'instant, je suis épuisé, il suffirait que je fasse une petite sieste, quelques minutes suffiraient à me revigorer. Je ferme les yeux, mon esprit s'en va rapidement...

"-Nathan! On m'interpelle et je me réveille en sursaut.

-Oui? Je cligne plusieurs fois des yeux afin de m'habituer de nouveau à la luminosité de cette pièce.

-Que je sache, je ne te paie pas pour dormir. Me réprimande mon père.

-Je suis désolé. Je me redresse dans mon fauteuil. Je suis pas mal épuisé ces temps-ci...

-Je ne veux rien entendre. Il secoue la tête. Au siège je ne suis plus ton père, je suis ton patron. Si tu as des problèmes on peut en parler après le travail. Pour l'instant nous avons une réunion dans 4 minutes, tu as juste le temps d'avaler 2 tasses de café avant de nous rejoindre."

Je m'assois autour de la table dans notre salle de conférence. Heureusement, je ne suis pas le dernier arrivé. Mon père est entré juste après moi. Je suis juste en face de Spencer. Il gribouille sur son calepin, il m'agace, je suppose qu'il développe une nouvelle idée pour le futur de l'entreprise qui charmera tant mon père. Il est trop parfait. Ce sont les mots employés par Marguerite. Elle m'a dit que son nez fin est parfait, sa bouche est parfaite, ses yeux bleus sont parfaits, ses mâchoires sont parfaites, son front est parfait, ses cheveux châtains sont parfait, sa musculature est parfaite. J'ai été pris de jalousie jusqu'à ce qu'elle me rassure en me disant que tout ce qui est parfait fini,un jour, par se casser la gueule. J'attends ce jour avec impatience.

"-Nathan! M'apostrophe mon père.

-Oui! Je me concentre subitement. Nous sommes en réunion, tous les regards sont tournés vers moi.

-Que penses-tu de l'idée de Spencer visant à améliorer les conditions de travail des employés? Il m'interroge sérieusement.

-Non, c'est une mauvaise idée. Je lance sans même savoir ce dont il s'agit.

-J'en déduis que tu as d'autres idées en tête. Peux-tu nous les faire savoir? Il semble ennuyé par ma personne.

-Je... hum... des cours de yoga...

-D'accord, quelqu'un aurait-il des idées censées afin de nous éviter d'autres plaintes pour de mauvaises conditions de travail? Il me coupe.

-Si je peux me permettre Richard, entame Monsieur Linh à ses côtés, j'aimerais en savoir plus sur son idée. Nathan?"

C'est une blague? Tente-t-il de se venger de mon attitude avec Naho, sa fille, en me laissant patauger dans de la vase ou trouve-t-il réellement mon idée judicieuse? Je jette un regard à mon père qui me fixe, à monsieur Linh qui est sérieux puis à Spencer qui sourit satisfait. Je n'ai pas le droit à l'erreur. Cette entreprise a beau être de famille, mon père n'aurait certainement pas de scrupules à me congédier si je ne me montrais d'aucun intérêt pour Amadeus Industry. Je me lève, lisse ma veste et me dirige vers le tableau.

"-Faut-il augmenter nos ouvriers afin qu'ils se taisent? Non. Ils se tairont certainement un moment mais ça ne durera jamais. Or ce qu'il nous faut c'est une mesure durable et qui ne crée pas un trou dans nos caisses. Peut-être que certains d'entre vous, je toussote à l'attention de Spencer, n'ont jamais mis les pieds dans une de nos usines mais moi oui. J'ai eu la chance de les observer travailler et j'ai discuté avec certains d'entre eux. Le problème qui revient fréquemment c'est que rester debout durant de longues heures leur donne mal au dos. Alors oui, nous pourrions leur octroyer des pauses plus fréquentes mais ces heures perdues ils devraient les rattraper en faisant de plus longues journées. Peut-on demander à une mère de famille, à un père de famille de rentrer tous les soirs chez lui alors que son enfant dort déjà? Non.

-En quoi le yoga pourrait-il nous être utile? M'interroge mon père attentif à mon speech improvisé.

-Les bienfaits du yoga sont reconnus à travers le monde. Ils ont des bienfaits physiques mais également psychiques. Ils permet de soulager les maux de dos, accroître sa résistance. Si nos ouvriers ont un bon dos, ils cesseront de se le masser durant 5 secondes toutes les 10 minutes en moyennes. En une heure nous économiserons 30 secondes perdues. De plus la pratique de ce sport apporte de l'énergie. Ainsi notre chiffre de production augmentera. J'explique tout en écrivant sur le tableau afin de me donner de la consistance.

-Et quand ces cours de Yoga auront-ils lieu?

-Tous les matins, durant 45 minutes. Il faudra bien-sûr veiller à ce que ça ne soit pas perçu comme une corvée, il faudra conserver une ambiance détendue et surtout divertissante. Je vous partage mon expérience personnelle, ma fiancée s'est récemment mise au yoga, certaines fois elle a besoin de mon aide afin de réaliser des postures. Mine de rien, c'est un travail d'équipe. Le yoga pourrait alors créer une meilleures osmose dans nos usines. Je rebouche le capuchon de mon feutre.

-Tu te rends compte qu'ils finiront 45 minutes plus tard. Comme tu dis, ce sont des mères et pères de famille pour beaucoup. Me contredit Spencer.

-Ils peuvent certainement laisser leurs enfants 45 minutes de plus à la garderie. Affirme mon père en souriant. Ils seront plus détendus, plus productifs. Bien évidemment nous ferons des tests sur une ou deux usines afin d'observer leur engouement ou non. Je te félicite Nathan. Il me fait une accolade avant de chuchoter. Je suis très fier de toi, mon fils."

Il sort du bureau et ses associés ne tardent pas à le suivre. Parmi lesquels on compte Monsieur Linh. Je lui serre la main de façon très professionnelle. Je sais qu'il m'en veut d'avoir briser le cœur de Naho d'une façon aussi ignoble. Je n'ai pas d'excuses si ce n'est que je ne savais plus où j'en étais. Cependant Naho va bien, elle a trouvé quelqu'un de bien. Ils sont tous deux dans le milieu du mannequinat. Je leur souhaite plein de bonheur.

Je me retourne, Spencer est encore présent. Il me regarde froidement les mains enfoncés dans les poches de son pantalon. Il semble agacé.

"-Oui? Je lance.

-Tu sais, il marche vers moi, un jour cette entreprise sera la mienne et tu seras la première personne que je mettrai à la porte.

-C'est mignon, je souris. Depuis que je suis né j'ai une longueur d'avance sur toi et plus les jours passent, plus cette distance s'accroît. Je suis plus compétent que toi et surtout, je suis un Amadeus.

-Ton père se rendra bien compte un jour que tu n'as pas les épaules pour le milieu. Il pouffe. Tu n'as pas cette hargne, cette arrogance nécessaire.

-Comme je te l'ai dit, je suis un Amadeus, la hargne et l'arrogance coulent dans mon sang. Je lui fait un clin d'œil avant de retourner dans mon bureau."

Ci-tôt assis dans mon fauteuil, ci-tôt la fatigue fait son retour. Je respire un bon coup puis tente de rédiger un rapport mais l'écran rétina de mon ordinateur me donne mal aux yeux et donc mal au crane. J'avale un cachet d'aspirine avec de l'eau et me concentre du mieux que je puisse sur mon travail.

Après ce qui me semble être une éternité mais après 1h15 selon l'horloge, mon téléphone portable sonne. L'écran affiche une photo que j'ai pris de Marguerite à son insu alors que celle-ci s'épilait les jambes à la cire. Elle m'a supplié à plusieurs reprises de l'effacer. Je n'ai jamais obéis.

"-Allô? Je décroche.

-Oui Nate, c'est Marguerite, mais tu le sais certainement déjà parce que la photo que je déteste tant a dû s'afficher sur ton écran. Tu travailles là?

-Oui, mais je t'écoute.

-Il faut que tu m'accompagnes à 18 heures chez le traiteur, nous devrons sélectionner le menu du mariage.

-Marguerite, je soupire. Je suis épuisé, on ne peut pas reporter à la semaine prochaine?

-Non Nate, on ne peut pas reporter à la semaine prochaine. Je sens qu'elle est déçue. Et puis moi aussi je suis fatiguée, je dois gérer ma galerie. S'il-te-plaît Nate, c'est important, c'est pour notre mariage, nous devons choisir le menu tous les deux.

-Je sais... pardon, c'est juste Spencer qui me tape sur les nerfs, je viendrai. Je t'aime Marguerite, mais j'ai du travail, je dois te laisser.

-Moi aussi je t'aime, on se voit chez le traiteur."

Je raccroche et m'adosse à nouveau à ma chaise. Il est 16 heures. La journée est presque finie je me répète encore et encore jusqu'à ce que l'horloge affiche 17h30. Ça y'est, je peux enfin m'en aller. J'enregistre le fichier sur lequel je travaillais, ferme mon ordinateur et le range dans sa sacoche.

Le traiteur se trouve à Brooklyn. Marguerite souhaite un mariage sur le thème de l'Inde puisqu'elle est passionnée par le yoga ces derniers temps. Le temps de vaincre les embouteillages New-Yorkais, je serai tout juste dans les temps. J'appuie sur la télécommande de ma voiture et la déverrouille à distance. Bien évidemment, elle a l'ouverture automatique des portes, mais je trouve le geste on ne peut plus stylé.

Je m'installe, pose la sacoche de mon ordinateur et alors que j'allais démarrer le moteur, quelqu'un toque contre ma vitre. Je sursaute. Je n'ai pas eu peur, c'est juste la fatigue. Je reconnais rapidement Anna Witmore, la journaliste m'ayant permis de retrouver Marguerite.

Elle ouvre alors la portière et s'installe dans ma voiture. Je la regarde perdu, ses boucles blondes tombent sur sa robe moulante au col carré bleue. Elle semble essoufflée et quand elle se retourne vers moi, elle force un sourire.

"-Je peux savoir ce qu'il vous arrive? Je commence.

-Il faut que nous discutions toi et moi.

-D'accord, vous prendrez un rendez-vous auprès de mon secrétaire.

-Alors nous en sommes encore là? Tu as déjà oublié ce que je t'ai donné? Elle plisse des yeux.

-Non, mais vous avez eu votre argent, nous sommes quittes.

-Ecoute-moi, je te promets que tu seras intéressé. Je soupire et elle reprend. J'ai été contacté par une famille, leur fille de 15 ans est comme toi. Elle a du mal à l'accepter et elle voudrait te rencontrer, elle m'a expliqué plus d'une fois au téléphone que tu étais son modèle.

-J'ai déjà reçu un bon nombre de canulars dans ce genre... j'expire. C'est impossible.

-Sauf que cette fois c'est réel, je m'en suis assurée personnellement. Ça ne t'excite pas de savoir que tu n'es pas le seul et de recenser tous ceux qui sont comme toi?

-Il n'y a que ma femme qui m'excite si vous voulez tout savoir. Mais oui cela m'intéresse. Nous irons peut-être la voir une autre fois. J'ai une obligation conjugale très importante.

-Ils repartent demain matin, à la première heure. Je suis certaine que Marguerite comprendra."

Je réfléchis durant un quart de seconde. Quoi que je dise, je sais que ça n'influencera pas les choix gastronomiques de Marguerite, que si j'ose contredire ses goûts elle m'en voudra. Je n'ai qu'à y envoyer Sacha, elle osera moins l'engueuler lui, de plus il a de très bonnes compétences culinaires.

Je hoche la tête et Anna inspire de soulagement. Je compose alors le numéro de Sacha. Il ne travaille pas et n'étudie pas non plus. Il a profité de sa notoriété pour créer son business via les réseaux sociaux. Avec sa petite-amie, ils explorent le monde, visitent des paysages plus exotiques les uns que les autres. Oui, ce sont des vacances rémunérées. Curieusement, mon père était plutôt enthousiaste face à ce projet. Au moins sa progéniture ne se déchirera pas pour accéder à la tête de l'entreprise.

"-Nathan? Il décroche.

-Oui, salut Sacha. Tu vas bien? Tu peux me rendre un service s'il-te-plaît?

-J'ai juste un peu de jetlag mais sinon ça va. Ça dépend... tu veux quoi?

-J'ai besoin que tu me remplaces aux côtés de Marguerite chez le traiteur du mariage ce soir. J'explique.

-Pourquoi tu n'y vas pas?

-J'ai quelque chose d'important à faire.

-Plus important que de planifier un des jours les plus important de ta vie aux côtés de ta fiancée? Marguerite est au courant ou je dois amener un gilet-pare-balles? Il plaisante.

-Non, elle ne sait rien. Tu n'as qu'à lui dire que j'ai un dossier très important à boucler au travail, ou quelque chose du genre. Je passe ma main dans mes cheveux.

-Nathan je peux je poser une question, de frère à frère? Il hésite.

-Je t'écoute.

-Tu trompes Marguerite?

-P-pardon? Quoi? Bien-sûr que non, jamais je n'oserai. Je manque de m'étouffer.

-Tant mieux, parce que si c'était le cas, je serais déçu de celui qui me sert de modèle. Je te couvre pour ce soir, à condition que tu lui expliques la vérité au plus vite.

-Merci, je t'envoie l'adresse."

L'adresse qu'a rentré Anna se trouve à une quarantaine de minutes. A peine avais-je traversé le pont menant au New-Jersey que je recevais déjà des messages de menace de mort de la part de Marguerite. Je lui ai alors envoyé un "je suis désolé" avant d'éteindre mon téléphone portable. Oui, le tout au volant, j'essaie juste de minimiser sa colère.

Je gare la voiture sur le parking d'un hôtel. Secaucus Plaza Hotel. C'est un hôtel simple, sûrement très fréquenté par des hommes d'affaires étrangers. Anna me montre le chemin et rapidement nous toquons à la porte de la chambre 814.

Je crois que j'étais bien trop fatigué et préoccupé par Marguerite pour penser à ressentir du stress. Mais en entendant des pas s'approcher de la porte, mon cœur accélère et je me sens soudainement inconfortable. Je desserre légèrement le nœud de ma cravate qui me compressait la gorge.

Une femme de petite taille et enrobée ouvre la porte. Elle est brune, ses cheveux sont courts et elle porte des lunettes rectangulaires qui ne devraient plus être produites à cause de leur manque d'esthétisme. En levant les yeux sur moi, elle sourit et semble instantanément émue. Elle nous accueille chaleureusement dans la petite chambre d'hôtel. Sur un des lits est assise une jeune fille, brune elle aussi. Elle se lève rapidement et court à grande vitesse dans mes bras.

Nous sommes restés 4 heures à discuter avec la mère et la fille. Elles ont fait le déplacement depuis Redmond dans l'état de Washington jusqu'à ici pour me rencontrer. Moon, c'est son nom, est touchée par la Fluoritosinum depuis sa naissance, tout comme moi. Elle s'est réfugiée dans la solitude et l'a tenu secret dans sa petite ville. Mais elle est aussi passionnée de chant, elle a une très belle voix, comme elle me l'a démontré un peu plus tôt. Elle rêvait d'être chanteuse. Seulement, son rêve n'était pas compatible avec son anomalie. Enfin, quand elle a appris pour moi, elle n'en revenait pas, elle croyait être seule au monde. Il lui a fallut près de deux ans pour se sentir enfin prête à révéler son secret. Je lui ai alors suggéré de le faire en suivant sa passion, le chant. Je lui ai donné les coordonnées du PDG de Ear Entertainment, Marlon Cain, je sais qu'il attestera son projet. Je lui ai également laissé mon numéro, il est certain que je veux que nous gardions contact. Je veux la voir évoluer et la soutenir face à cette épreuve qui demande énormément de courage. Elle ne sera, je l'espère, aussi atteinte par des messages de haine que je l'ai été moi mais si c'est le cas, je la défendrai face aux vautours.

Je n'avais certes pas énormément d'énergie, mais Moon, par son sourire et sa détermination m'a reboosté. Je reviens de loin, ce n'est pas une petite fatigue passagère qui va m'empêcher d'avancer.

Quand j'ouvre la porte du loft, il est presque minuit. Je me déchausse,retire ma veste, la plaçant sur le porte-manteau et pose des sacs de courses sur la table. L'appartement est silencieux mais je sais que Marguerite est présente. Il y a ses chaussures dans l'entrée. Je passe dans la chambre de Lila, elle est complètement vide. Je me rends alors dans notre chambre, Marguerite s'y trouve les genoux repliés contre sa poitrine, la tête baissée. J'ai beau chercher notre fille du regard, je ne la vois point.

"-Où est Lila? Je la questionne d'emblée.

-Chez Sacha... elle expire. Il a préféré la récupérer pour ne pas qu'elle assiste à notre dispute.

-Pourquoi est-ce que l'on se disputerait? Je fais perdu en m'asseyant sur le lit.

-Tu étais où? Elle lève les yeux vers moi, ils sont rougis par des larmes.

-J'avais du travail... tu pleures ?

-Je vois. Elle sèche énergiquement ses larmes. Je ne savais pas que ton travail consistait à voir de jolies pétasses blondes une fois le bureau quitté. Je ne veux même pas savoir ce que vous avez fait. Je veux juste savoir depuis quand est-ce que tu te fous de moi? Elle repart dans une nouvelle crise de larmes.

-Margu... j'essaie de lui caresser le bras mais elle s'écarte de moi. Je ne t'ai et je ne te tromperai jamais, tu n'as pas confiance en moi?

-Tu parles de confiance alors que tu me mens? Elle s'offusque. Je suis innocemment venue te chercher au bureau, on m'a dit que tu venais juste de partir, alors j'ai attendu que ta voiture sorte du parking. J'ai vu une femme blonde. Elle se pince la lèvre. Je me suis dit que c'était certainement une collègue que tu ramenais gentiment chez elle, enfin, jusqu'à ce que Sacha ait dû prendre ta place.

-C'est vrai que je n'aurais pas dû te mentir, mais je ne te trompe pas Marguerite, tu n'as pas à te mettre dans de tels états. Laisse moi t'expliquer. Je l'embrasse sur la joue et elle se laisse faire.

-Tu me le promets? Elle fixe sa bague du regard.

-Je te promets Marguerite."

Je m'allonge et elle finit par se caler dans mes bras. Elle caresse de sa petite main mon torse recouvert par ma chemise blanche. Je lui raconte tout, depuis l'histoire avec Anna jusqu'à ma rencontre avec Moon. Elle s'excuse ensuite d'avoir réagi bêtement et je lui confesse que j'aurais certainement dû tout lui avouer depuis le départ.

Elle fini par me donner la liste de ce qu'il y aura au menu de notre mariage, je ne connais aucun de ces plats exotiques. J'espère qu'ils sont bons... En fait, peu m'importe, qu'ils soient bons ou non, voir Marguerite tous les prononcer avec difficulté, tout en dégustant la crème glacée que j'ai acheté sur le chemin, est hilarant. Je me moque gentiment d'elle et caresse sa peau douce. Lila étant absente, je crois deviner comment s'achèvera notre soirée.

Un mois plus tard nous nous rendons Lila, Marguerite et moi dans un studio d'enregistrement situé à Brooklyn afin d'encourager Moon lors de son premier enregistrement studio. Nous retrouvons Moon, accompagnée de sa mère à l'extérieur du studio. Elle me fait directement un câlin, puis observe timidement Marguerite avant que cette dernière n'ouvre ses bras. Les deux brunes se serrent l'une contre l'autre et Lila se cache derrière moi. Elle n'est pas timide, elle est juste très espiègle.

"-Le studio n'est pas encore ouvert? Je demande.

-Les propriétaires ont du retard... m'explique Alice, la mère de Moon.

-Nous sommes là! S'écrie une brune en arrivant en courant. Elle porte une petite fille dans ses bras ayant certainement le même âge que Lila. Je suis Dana. Elle nous ouvre la porte en fer et nous entrons tous dans le studio.

-Désolés du retard, nous avons eu quelques soucis avec la nounou ce matin. Explique alors un jeune homme en entrant suivi par un garçon ayant certainement plus de trois ans. Je suis Kyle. Dis donc, je ne savais pas que nous enregistrerions un groupe aujourd'hui! Je suppose que la chanteuse c'est elle? Il désigne Lila en plaisantant.

[NDA: si vous savez vous savez qu'il s'agît de mes personnages de mon 1er livre "Nous", ils seront présents dans les prochains bonus mais ne vous inquiétez pas si vous n'avez lu que SPARKLE vous comprendrez tout de même :p]

-Non, c'est moi... fait timidement Moon.

-Moon, c'est bien ça? Demande Dana."

Les enfants jouent ensembles, enfin, Neels semble bien s'amuser avec Lila tandis que sa petite-sœur, Grace, fait danser sa poupée. Avant de passer à l'enregistrement de la chanson, Dana pose quelques questions à Moon alors que Kyle fait quelques réglages sur la table de mixage.

"-Tu vis à New-York? Dana sonde  Moon.

-Non, j'habite à Redmond, une petite ville dans l'Etat de...

-Washington. La coupe Dana. Kyle et moi y avons vécu durant une grande partie de notre vie. Le monde est si petit...

-Marlon nous a expliqué que tu avais un message spécial à faire passer. Tu peux nous en dire plus? Questionne Kyle depuis les platines.

-Je suis atteinte de la Fluoritosinum, comme Nathan. Répond timidement Moon.

-Nathan? S'étonne Kyle. Tu veux dire Nathan Amadeus? Ses yeux divaguent de moi à Moon. Je savais bien que je t'avais vu quelque part...

-T'es sérieux Kyle? S'écrie alors Dana. Depuis que je suis arrivée que je me retiens par politesse de crier de bonheur parce que Nathan Amadeus se trouve dans notre studio de musique.

-Elle est complètement fan de toi... il s'arrête. Je peux te tutoyer?

-Oui, bien-sûr. Mais aujourd'hui la star c'est Moon. Je souris en adressant un regard de sympathie à Moon.

-Tu as raison, j'ai un flair inouï pour traquer le talent et il se trouve juste là. Dana pointe Moon du doigt. De quoi parles ta chanson?

-Euh... de mon histoire...

-Tu as une partition? Histoire que je t'accompagne pendant que tu nous montres tout ça. Fait le brun."

Moon hoche la tête et sors des feuilles de son sac après avoir fouillé à l'intérieur.

"-Éblouis-nous, lui lance gentiment Marguerite."

[Un GIF ou vidéo devrait être inséré ici. Veuillez mettre à jour l'application pour le voir.]

Stars fall at my feet, keep me grounded as I reach
Les étoiles tombent à mes pieds, me gardant cloué au sol
Higher than I see, is there something there for me?
Plus haut que ce que je vois, y a-t-il quelque chose pour moi?
Pulling back the reins, letting go again
Tirer les rênes, abandonner encore une fois
I'm not afraid, I'm not
Je ne suis pas effrayé, je ne le suis pas

All my life, one page at a time
Toute ma vie, une page à la fois
I'll show you my, my true colors
Je vais te montrer mes vraies couleurs, mes vraies couleurs
No-no-no-no, I won't apologize for the fire in my eyes
Non-non-non-non, je ne m'excuserai pas pour le feu dans mes yeux
Let me show you my, my true colors,
Laisse-moi te montrer mes, mes vraies couleurs,
It ain't no rainbow
Ce n'est pas un arc-en-ciel

Si Moon paraît timide au premier abord, quand elle chante, on la redécouvre. Elle donne toute son âme et toute sa voix. Sa voix soul mais douce, éraillée mais pourtant si pure me donne des frissons et je dois me retenir de ne pas pleurer tant l'émotion est palpable. Je jette un coup d'œil à Marguerite à mes côtés. Elle ne se retient pas, son visage est baigné de larmes. Nous sommes tous deux très émotifs. Je serre sa main dans la mienne.

Kyle qui l'accompagnait au piano, arrête quelques instants, certainement pour mieux apprécier sa voix qui n'a besoin d'aucun artifice. Il est bouche-bée. Il n'aurait certainement jamais imaginé qu'une si jeune personne ait un tel coffre et des cordes vocales en or.

Quand Moon s'arrête de chanter, tous, y compris les enfants, applaudissons. Elle sera une star et brillera. C'est dans son ADN.

*******

Hey!

J'espère que vous allez bien,

Et que ce bonus vous a plu !

J'ai l'impression de ne pas avoir poster ici depuis une infinité ici! :( ça m'avait trop manqué ! Mais bon, j'avais mon oral du bac de français à passer, ça s'est plutôt bien passé, je suis tombée sur Candide de Voltaire et c'était la partie sur le Nègre de Surinam. Si vous aviez votre oral vous aussi dites moi comment ça s'est passé et quel texte vous avez eu? Si vous le passer bientot bon courage ❤️ et bon courage pour tous vos autres examens!

Merci pour tout ❤️

Noémie =)

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