Je n'ai pas peur. Je n'ai plus peur. Parce que je sais pourquoi je me bats. Je sais pourquoi je meurs. C'est arrivé comme ça, comme la foudre qui frappe la cime d'un arbre, comme un coup de feu dans une nuit calme. La certitude. La raison pour laquelle je n'ai jamais cessé d'y croire, pour laquelle je n'ai jamais abandonné. Il y a toujours eu quelque chose en moi qui refusait d'admettre que mon existence pouvait être vaine. J'ai toujours voulu devenir quelqu'un, accomplir de grandes choses. Et j'ai presque failli me trahir. J'ai presque réussi à me faire croire qu'un grand cœur se perdrait dans la cruauté du monde. Mais c'est faux. Je ne crois pas au destin. Je pense que mon futur m'appartient. Je pense que le temps n'est qu'une invention, qu'il ne me mènera nulle part si je ne le dompte pas. Les secondes passent. Nous misons notre existence sur un temps qui se meurt. Tout s'écoule, rien ne dure. Tout s'écroule. Je ne regarde en arrière que pour puiser ma force dans celle de nos prédécesseurs. L'horizon m'attire. Il me fascine. J'y imagine tant de choses. Je n'ai pas peur, non, tant que je peux rêver, tant que je peux fermer les yeux et laisser mon inconscient me guider. J'ai appris à croire en ma nature profonde. J'ai appris à croire en l'homme qui grandit en moi. Il me déçoit parfois, vous savez. Il y a encore des choses que je ne me suis pas pardonné. Je pense que l'homme et la bête sauvage ont besoin de temps pour s'apprivoiser. Je ne veux abandonner ni l'un ni l'autre. Je ne veux pas oublier qui je suis, ni haïr qui je deviens. Le choix se fait maintenant. A cet instant. Et il faudra probablement le refaire demain. C'est ainsi qu'ils me testent. Je réussirai.