34 - Lâcher prise (Harlock)

« Franz... »

Il n'aime pas. Il n'a jamais aimé.

Il met un moment à reconnaître la femme qui lui fait face, qui sourit, qui s'avance malgré la posture défensive qu'il prend. Elle s'appelle Jelle, se remémore-t-il. Elle se superpose à des souvenirs bien plus anciens.

— Franz, tout va bien.

Il pourrait frapper. Il pourrait griffer. Il pourrait étrangler.

Franz...

Il ne comprend pas pourquoi elle s'entête. Il ne comprend pas pourquoi ça le retient. S'il tend le bras, s'il referme les doigts... Elle est à sa merci ! Pourquoi ses muscles ne lui obéissent-ils pas ?

Elle n'est pas armée. Elle sourit.
Les souvenirs sont anciens.

Son instinct lui hurle que l'ennemi est partout, tout le temps, sous toutes les formes, mais... pas là. La menace n'est pas là.

Lydia gigote pour se dégager de son emprise. Bon sang, cette enfant s'obstine toujours à courir au-devant du danger, s'agace-t-il. Il serre plus fort. Elle gémit. Il se fige.

La menace n'est pas là.

— Franz, dit Jelle. C'est terminé.

Il voudrait ne pas la croire, parce que c'est ainsi qu'il s'est forgé, parce qu'il a toujours tracé son chemin seul, parce qu'il n'a pas besoin du monde extérieur pour avancer.

Il n'y parvient pas.

Son sourire remue les vestiges ataviques d'une cellule familiale depuis longtemps tombée dans l'oubli. Ses bras ouverts sont un point d'ancrage dont il a été trop tôt dépourvu.

Elle ne ressemble pourtant pas à son passé, s'étonne-t-il.

La chaleur l'accable.

Ses genoux se dérobent sous lui.

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