บท13 (quelque peu bordelique)

Bien heureusement, le malheureux événement s'était passé un samedi, la veille, et je bénissais intérieurement le week-end d'exister. Qui disait jour de congés et transformation, disait journée des plus amusantes. Quand j'étais plus jeune, je passais mes matinées à voler où bon me semblait, dans la limite du raisonnable évidemment, les cheveux et plumes au vent, à juste me vidé la tête de toutes contraintes du monde plus bas, de ce qui me séparait constamment de jouer avec Jisung sans devoir lui mentir. Oui, j'avais toujours rêvé de voler avec lui, de faire la course et de le surprendre, qu'il s'énerve un peu en râlant sur le fait que "ce n'était pas juste puisque je possédais des capacités que lui n'avait pas", qu'il boude mais que j'arrive à le dérider et l'emmenant faire une promenade au dessus des nuages, qu'il oublie sa petite bouderie et qu'il se mette à caresser les nuages qui passeraient près de sa main. Je rêvais de le voir sourire plus qu'à la normale, me regarder avec des étoiles dans les yeux, rigoler aux éclats quand je lui aurais fait faire des loupings inattendus, j'aurais tout donné pour qu'il me dise "vous êtes fantastique". La condition de l'époque ne l'offrait pas, et j'avais vu ce rêve devenir de plus en plus inespéré, s'enterrer au fond de moi pour ne plus jamais faire surface. Cela aurait été bien trop dangereux, pour lui comme pour moi, et rien ne devait lui arriver de mal. J'avais déjà fait l'erreur deux fois de ne pas être assez a ses côtés pour le sauver, je ne recommencerais pas. Il devait apprendre à se défendre seul, jusqu'à ce que je le rejoigne, jusqu'à ce que je puisse l'aider convenablement. Mais en étais-je vraiment capable ? Je voulais y croire, je priais intérieurement tout les jours pour que cela soit le cas.
Assis dans ma voiture, le chauffage activé à puisse modérer, la vitesse constante sur l'autoroute dans une direction que seul mon esprit connaissait parfaitement, Jisung à mes côtés assis sur son siège, couvert d'une couverture assez grande pour cacher ses attributs quelques peu... imposants. Il dormait, les sourcils parfois froncés et la respiration de temps à autre lourde, il n'avait pas vraiment ouvert les paupières depuis que nous avions quitté le centre ville. Je voulais l'éloigner, nous éloigner, que nous soyons tranquille et à l'abri complet des regards, qu'il se sente à l'aise et non épié, que je n'ai pas cette boule au ventre, cette peur qu'un humain nous surprenne, cette journée devait être parfaite pour une première transformation. Même après trois heures à rouler sans arrêt, il ne s'était pas inquiété de notre destination et encore moins de ce que je pouvais lui faire, genre le tuer. Théoriquement, j'ai bien dit théoriquement, il ne me connaissait pas, je pouvais très bien être un tueur en série, un fou furieux qui egorge les gens, quelle ironie, ça pourrait tellement être le cas. J'y avais songé un jour, à me perdre complètement, de me laisser aller et juste être diriger par mes instincts primaires. Soit la soiffe de sang et la séduction permanente de mes victimes. J'aurais mené une vie de vampire errant et sans but, un non régit par ses émotions et torturé par ses souvenirs mais c'est parce que ses souvenirs étaient toujours présents que je ne l'étais pas devenu, me rappelant constamment ce qu'il était arrivé à mon ami profondément endormi dans le véhicule. Je ne me le pardonnerai jamais, et lui non plus.
Une sortie, un chemin de terre peu emprunté, des arbres à perte de vue, la suite de la route, de longues minutes de muscles tendus pour maintenir notre trajectoire droite puis le but. Le soleil était toujours caché par ses nuages gris d'hiver qui ne semblaient pas vouloir déserter le ciel de si tôt, un bâtiment désaffecté gris en ruine, des barrières fermés par des chaînes et cadenas, la faune qui avait pris entièrement possession de ses lieux, et cette pancarte anciennement rouge vive où les écritures "propriété privé" commençait à disparaître. Je savais que cet endroit était vide, qu'aucun squatteur n'y résidait et ne viendrait nous déranger, l'endroit parfait. Garant la voiture plus loin, je la cachais entre des arbres dont les branches assez grandes pouvaient la camoufler aisément. Ce n'est que lorsque j'allais couper le moteur que j'entendis une grande inspiration venir de mon côté droit, suivit d'un mouvement. Après avoir tourné la clé, je tournais la tête vers mon ami enfin réveillé mais encore un peu vaporeux, la marque de la ceinture de sécurité sur la joue, deux trois mèches rebelles en bataille, il était si mignon comme cela. Inconsciemment, je me mis à sourire.

"- On est arrivé ?

- Hum, tu as dormi tout le trajet."

Il regardait ce qui l'entourait puis suivit ma démarche quand j'ouvris la portière pour sortir, fourrant les clés dans ma poche après avoir fermé la voiture puis il me suivit, l'incitant à le faire, en direction de la propriété abandonner. Il ne dit rien, toujours la couverture sur les épaules, s'affairant à ne pas se laisser distancer dans cet endroit qu'il ne connaissait pas, puis le vent vînt nous chatouiller délicatement le visage quand nous sortîmes de la forêt pour nous diriger vers le bâtiment délabré.

"- Où est-ce qu'on est ?"

Je tournais mon regard vers lui, qui observait les alentours avant de venir me regarder, incertain.

"- C'est une ancienne imprimerie qui a fermé il a de cela vingt ans je crois, on est un peu loin de la maison certes mais on y sera tranquille.

- Pour faire quoi ?"

Je ne repondis rien, lui souriant seulement avant de m'arrêter devant l'immense grille qui semblait inoffensive et frêle, laissant Jisung me rejoindre après qu'il ait observé l'immensité de la protection auparavant électrique. M'interrogeant du regard, je lui tendis ma main pour l'aider à la franchir mais il l'observait hésitant, comme s'il avait peur que je lui fasse un sale coup.

"- Tu me fais confiance ?"

Son regard se leva brusquement sur moi, comme si j'avais dis quelque chose de blessant à son égard mais il ne lâchait plus mes yeux comme s'il m'analysait, cherchait des réponses. Il hocha la tête, venant déposer sa paume sur la mienne, me faisant frissonner au passage. Je le rapprochais, venant déposer ma main de libre sur ses reins pour le maintenir fermement, observant son expression paniqué avant de pousser un petit cri lorsqu'il ne sentit plus ses pieds au sol, accrochant ses deux mains autour de mon cou comme si, si je chutais, il m'entraînerai avec lui. De nouveau sur la terre ferme, il gardait les yeux fermés, son visage caché sur ma clavicule et sa prise ferme, oui il avait eut peur, mais c'était si mignon de le voir comme cela. Après quelques secondes sans bouger d'un pouce, il relevait la tête vers moi, le regard paniqué et le souffle court, j'attendais qu'il se rende compte d'un détail. Quelque chose de non négligeable mais il ne semblait pas vouloir quitter mon visage, comme si j'étais plus rassurant que la terre. Nos regards se rencontrèrent, nos souffles aussi, sa proximité me perturbait à un point que j'eus du mal à respirer, mon cœur battait si fort dans ma poitrine qu'il aurait pu exploser, s'en était presque douloureux. J'aurais pu l'embrasser si cela avait été dans des circonstances différentes, je voulais le sentir contre moi, partager sa bouche douce et agréable, l'aimer encore plus mais non, je ne pouvais pas, je ne devais pas. Alors, prenant une force dont j'ignorai l'existence, je pris son menton à deux doigts avant de lui faire détourner le regard sur la gauche, obtenant enfin une réaction. Il arrêtait de respirer, les yeux écarquillés sur ses ailes qui nous entouraient, pour nous protéger. S'il chutait, je serais entraîné avec lui. Gené, il s'écartait en rougissant et baissant le regard sur ses pieds en s'excusant dans un murmure et je n'eus d'autre réaction que d'exploser de rire. Il était vraiment à croquer ce gosse, il était encore un nouveau né alors oui ses réactions étaient seulement contrôlées par ses émotions et si je ne me trompais pas, il avait eut peur que je me fasse mal.

"- Vous moquez pas...

- Je ne me moque pas, je ne me moque pas, répondis-je en essayant de m'arrêter."

J'avançais vers lui en venant lui ébouriffé doucement les cheveux avant de lui dire de me suivre, me dirigeant vers le bâtiment plus très loin, d'une démarche qui se voulait confiante mais dont l'hôte était tout chamboulé. S'il savait l'effet qu'il me faisait ce chenapan ! Après avoir passé la porte qui avait grincé en s'ouvrant, je tentais de me diriger vers la pièce centrale, plus spacieuse que les autres, Jisung sur mes talons. Des débris par terre encombraient le passage, des étagères s'écroulant sur le mur d'en face ne nous rendaient pas la tâche facile non plus, et la pièce principale se présenta à nous, pleine de poussière, les machines semblaient si vieilles que les réactiver me semblait des plus dangereux, la peinture du mur partait en lambeaux et l'ambiance pouvait paraître stressante. Un endroit abandonné et en piteux état, soit un endroit tranquille où personne ne pourrait nous déranger. Au centre de la pièce, où le toit était le plus haut, je me tournais vers Jisung qui observait minutieusement les alentours, peu serein.

"- Ne t'en fais pas, personne ne viendra nous déranger.

- C'est pas vraiment rassurant, répondit-il en chuchotant.

- Tu as peur que je te fasse du mal ?, rigolais-je doucement en me rapprochant de lui, lui tournant autour comme un prédateur, que tu te sentes pris au piège, que tu ne puisses pas te défendre ?

- Ne dites pas n'importe quoi, vous ne me feriez pas de mal.

- Moi non, soufflais-je à son oreille, mais les autres certainement.

- Qui sont les autres ?"

Je me mordis la lèvre intérieure, m'éloignant de lui afin que la distance de sécurité soit respectée. Il était statique, droit et ses muscles étaient tendus, il ne savait pas trop à quoi s'attendre.

"- Tu sais, quand j'étais plus jeune, lorsque j'en avais l'occasion et la discrétion, commençais en me tournant pour faire les cent pas dans le bâtiment désaffecté, j'aimais prendre mon envol, volé au dessus des nuages, les caressés de ma main, me remémorais-je en observant mes doigts en forme de knackies (?) reproduire les mouvements qui m'avaient été si familier à l'époque, faire la rencontre du soleil, des oiseaux, et parfois de canards qui tentaient de faire la course avec moi."

      Je l'entendis rire doucement à l'évocation de ses volatiles compétiteurs, il écoutait attentivement ce que je lui contait, mes souvenirs.

"- Ne veux-tu pas toucher les nuages ? Te sentir libre ?"

      En me tournant de nouveau vers lui, je remarquais qu'il avait légèrement dévié son regard en direction du seul espace laissant apparaître le ciel, se mordillant la lèvre inférieur montrant qu'il en avait envie mais qu'au fond, il avait peur.

"- Si."

       Comme hypnotisé par lui et sa contemplation, je me rapprochais de nouveau, lentement, prenant le temps de l'observation tranquillement, de remarquer ses doigts détendus sur son jean, son pull légèrement de travers sur ses frêles épaules, sa bouche légèrement entrouverte pour laisser l'air circuler plus facilement, ses cils attrapés les rayons de lumière en face de lui. Et Dieu savait que je voulais le prendre dans mes bras plus qu'à n'importe quel moment, lui embrasser chaque partie non explorer de son doux faciès, de sentir sa fraîcheur presque électrisante sous mes doigts. Mais je ne devais pas le brusquer, ne pas lui faire peur et ne pas abuser de lui alors qu'il refuserait sûrement mon contact trop... tactile pour un inconnu.

"- Alors vole, dis-je après quelques secondes de silence.

- Quoi ? Pardon ?, s'etonna-t-il en se tournant brusquement vers moi, mais... mais je ne... je ne peux pas !

- Pourquoi ?

- Je... je ..."

Il fuyait mon regard, se détournait et se mit à marcher lentement, perdu dans ses pensées.

"- Vole. Apprends. Tu verras c'est incroyable, magique, tentais-je de le motivé en me rapprochant encore plus, détruisant subitement les quelques mètres nous séparant.

- Je ne peux pas....

- Vole, soufflais-je en essayant d'agripper ses prunelles fuyantes.

- Minho, je...

- Pas d'hésitation, le coupais-je en pinçants les lèvres, personne n'en aura, alors n'hésite pas.

- Minho, commençait-il en se tournant vers moi, au sol.

- Pas de mais.

- Min...

- Jisung, j'ai dis non."

Je ne pris pas le temps de l'écouter, de le regarder plus, s'il voulait seulement se plaindre alors qu'il reste là. J'étais sincèrement déçu de son comportement peu volontaire et défaitiste qu'il affichait, je voulais qu'il apprenne, qu'il soit libre et plus indépendant. Je voulais le voir voler, resplendir dans ce bleu incroyable, y remarquer le soleil se refléter sur chaque parcelle de son dos.
       Les lèvres pincées, le regard détourner, je déployais mes ailes et partie, après un dernier échange d'à peine deux secondes avec ses prunelles, en direction de la seule vitre brisée par laquelle je pouvais passer. Peut-être que cette peur de se retrouver tout seul comme il l'était dans l'appartement ou le fait de savoir que j'étais déçu de son attitude le motiverait ne serait-ce qu'un peu, un chouillat, qu'il tenterait de voler ou d'y arriver. Pourtant mon instinct me hurlait de ne pas le laisser seul, ne pas trop m'en éloigner.

"- Minho ! Minho ! S'il vous plaît ! Je ne suis pas prêt ! Min..."

Un bruit. Un craquement. Un souffle. Une présence. Quelqu'un était avec nous. Mais l'odeur n'était pas humaine. Elle était... magique. Familière.
J'eus soudainement le souffle coupé, les membres bloqués et les ailes paralysées. Paniqué, je me mis à battre des jambes dans le vide avant de me sentir chuté sans pouvoir bouger mon corps d'un poil. Je connaissais ce sort, que trop bien. C'était WooJin. Une fraction de seconde, je basculais la tête vers l'entrée par laquelle nous étions arrivés pour y voir mon ami capuché d'un sweat noir des plus banal, me regardant tomber, une main dans ma direction. Quel batard. Ça allait faire mal, très mal. D'appréhension, je fermais fortement les yeux, m'attendant à ne plus respirer et bouger d'un seconde a l'autre, je m'attendais à cette douleur fulgurante qui allait me parcourir tout le corps et qui allait prendre du temps à se régénérer. Nous avait-il suivit ? Comment ? Comment savait-il que nous serions là ? Que faisait-il ici ? Je lui poserais les questions après, après mon quart d'heure souffrance. Je m'attendais à entendre Jisung retenir sa respiration et être incapable de bouger le moindre membre mais apparemment, il ne fallait pas tout le temps se fier à ses suppositions attendues puisque je me sentis frôlé le sol mais ne pas l'atteindre, être transporté de l'autre côté de la pièce avant de recevoir un choc considérable mais pas fatal. Nous venions sûrement de foncer dans une machine pour amortir notre chute, le bruit fût notable et assourdissant, mêlant force et métal impacté. J'eus le souffle coupé mais que quelques secondes avant que je ne sentes des mains soulevées ma nuque et que ma tête ne soit emprisonnée entre deux bras chaud.

"- Minho..."

En reouvrant les yeux, je tombais nez-à-nez avec un tee-shirt blanc partant en lambeaux, une odeur de brûlé prit possession de mon nez avant que je ne sentes mon épiderme me chauffer désagréablement. Mon corps frissonnait pour essayer de réguler ma température mais rien n'y faisait.

"- Tu me fais mal...

- C'est pour votre bien."

J'avais de plus en plus chaud, ma tête me tournait violemment et mon corps se contractait avant que sable ne m'emporte avec lui.

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