Jour 50
Ce matin, en me réveillant, je me sentais bien. Incroyablement bien, même. Même si je n'avais pas très bien dormi cette nuit. Mon sommeil avait été agité et très bien fourni en rêves dont je ne me souvenais déjà plus. Toutefois, j'avais l'impression de ne jamais avoir été autant en forme que ce matin.
Le soleil matinal filtrait à travers les volets, illuminant ma chambre et un léger ronflement me parvenait dans mon dos.
Je me retournai lentement pour ne pas réveiller Jordan, qui était allongé sur le dos, torse nu, la bouche entrouverte et les cheveux en bataille. Il était tellement beau, même endormi. Le seul fait de le regarder fit naitre un large sourire sur mon visage.
Mais je ne voulais pas le laisser dormir, malgré le fait que le réveil près de lui annonçait seulement neuf heure passé. Il allait surement être grognon toute la journée, mais peu importait.
Je me débarrassai alors de la couverture pour grimper doucement sur lui, une jambe de chaque côté de ses hanches. Toujours aussi lentement, je me penchai vers lui afin de déposer un doux baiser dans son cou, puis un second un peu plus bas, un troisième sur sa clavicule et ce fut le quatrième baiser sur son torse qui le fit bouger légèrement. Toutefois, il n'était toujours pas réveillé. Alors je continuai ce chemin de baiser.
En arrivant au niveau de ses abdos finement dessinés, Jordan commença à remuer. Signe qu'il se réveillait. Je relevai alors la tête pour le regarder et je vis ses yeux gris brillant me fixer intensément. Un large sourire incroyablement sexy prenait place sur son visage. Avant de disparaitre instantanément. Comme s'il venait de comprendre quelque chose.
D'un seul coup, il se redressa sur ses coudes, un air horrifié sur son visage.
- Nikky ? T-Tu fais quoi là ? bafouilla-t-il laborieusement.
Je ne comprenais pas sa réaction, mais je m'en fichais un peu ; je remontai jusqu'à ce cou dans l'idée de l'embrasser, mais il me repoussa en plaquant ses mains sur mes joues.
- Arrête ça Nikky. Qu'est-ce qu'il te prend ?
Je perdis mon sourire et me relevai en m'asseyant à califourchon sur ses cuisses.
- Toi, tu es de mauvaise humeur, bougonnai-je en posant mes mains sur son ventre.
- N-Non. Ce n'est pas... Ça va ?
- Très bien ! Mais pas toi, visiblement.
- Si si. C'est juste...
- Donc je peux t'embrasser alors ?
- Hum... Ouais. Je suppose ouais, rétorqua-t-il hésitant.
Retrouvant le sourire, je me penchai à nouveau sur lui pour embrasser ses lèvres. Il me répondit timidement, alors je déviai de sa bouche en parsemant sa mâchoire de baisers mouillés, allant jusqu'à son cou, puis son oreille que je mordillai légèrement. Mais il me repoussa violemment. Encore.
- Ok, stop ! s'écria-t-il.
Il m'attrapa par les épaules et se redressa pour s'asseoir, moi toujours installée sur ses cuisses. Il fronça les sourcils et me regardait bizarrement. Qu'est-ce qu'il lui prenait de réagir ainsi ?
- Nikky ?
- Quoi ? répondis-je assez sèchement, vexée qu'il m'ait repoussée aussi brusquement.
Il y avait plusieurs manières de le faire moins brutalement quand même.
- Si tu veux dormir, dis-le moi et je m'en vais, lui reprochai-je. Pas besoin de réagir comme ça.
Alors que j'allais me relever pour sortir de la chambre et le laisser finir sa nuit, comme il le souhaitait, il me retint par les poignets.
- Qu'est-ce que je t'ai ramené de mes vacances en Italie quand on était petit ?
- Quoi ? fis-je étonnée.
- Réponds.
- Une boite vide, dis-je immédiatement sans comprendre le sens de sa question. C'est quoi cette ques...
Je m'interrompis moi-même en réalisant ce que je venais de dire. J'écarquillai les yeux de surprise.
- Une boite vide qui contenait le vent que tu avais capturé en Italie, ajoutai-je. Je n'avais pas pu venir et tu voulais que... Oh mon dieu. Je m'en rappelle ! Demande-moi autre chose !
- Où est-ce qu'on a enterré le hamster que tu avais eu ? me demanda Jordan en cherchant mes yeux de son regard.
- Dans ton jardin. Mes parents ne voulaient pas qu'on le mette dans notre, dis-je en souriant. Alors on a mentit en disant qu'il avait fini dans la poubelle, mais il est juste en dessus du sapin de ton ancienne maison. Autre chose !
Jordan ne réagissait plus, et se contentait de me regarder, la bouche ouverte. De mon côté, un sourire immense ne quittait plus mon visage et je secouai mon copain par les épaules pour qu'il me réponde.
- Demande-moi encore quelque chose, s'il te plait. N'importe quoi.
- Je... Je ne sais pas... Hum.
- N'importe quoi Jordan, s'il te plait, insistai-je surexcitée.
- Hum... Comment mes parents se sont apperçus qu'on sortait ensemble ?
- On était chez toi, dans le jardin, répondis-je immédiatement. On ne les avait pas entendu entrer et ils nous ont vu en train de nous embrasser. Du coup, ils se sont moqués de nous en disant qu'ils savaient que ça finirait comme ça nous deux.
Je revoyais parfaitement cette journée et je ressentais encore mes joues chauffer quand le père de Jordan avait toussé pour nous montrer que nous n'étions pas seuls. Pendant plusieurs jours, mes parents et les siens n'avaient eu de cesse de nous charier, et à cause d'eux, on n'osait même plus se parler en leur présence. Et encore moins s'enlacer ou s'embrasser.
Le souvenir que m'avait raconté Jordan la veille, je m'en rappelais aussi. Tout était comme il l'avait décrit. L'école, la lecture, notre plan foireux mais plutôt intelligent pour des gamins, les pleurs... Tout. Tout comme ce qu'il avait raconté à mon père, même s'il en avait oublié certains passages. Comme le fait qu'on avait finit la nuit, endormi sur l'herbe dans le parc près de chez moi. Je me remémorisais parfaitement la tête de mon père en nous voyant revenir dans cet état-là. Le tee-shirt blanc de Jordan tâché de rouge, son short marron que je trouvais moche et qui, à ma plus grande joie, avait enfin terminé à la poubelle. Mon père avait hurlé ce jour-là, et comme avait dit Jordan, heureusement qu'on ne lui avait pas dit la vérité en revenant à la maison.
Je me souvenais aussi du jour où je m'étais noyée. Du moment où Simon avait sauté dans l'eau. Je me rappelais de la douleur que j'avais ressentis à la tête, puis du trou noir qui m'avait engloutie après avoir tenté de remonter à la surface.
Je me souvenais.
De tout.
Vraiment tout.
Du jour où j'avais attendu le Père-Noël une partie de la nuit et que je ne l'avais finalement jamais vu. De ma première rencontre avec Sam au collège qui m'avait fait prendre conscience que cette fille folle et surexcitée allait devenir ma meilleure amie. De la première fois que j'avais rendu visite à ma mère à l'hôpital après la naissance des jumeaux. De leur premiers sourires et premiers mots. De la bagarre qu'avait provoqué Jordan en récréation, la première année de collège parce qu'un garçon s'était moqué de moi, qui allait de paire avec l'éloignement de tout adolescent à une distance respectable de moi quand mon meilleur ami était dans les parages. De cette promesse que je lui avais faite de toujours être amoureuse de lui, le jour de ses six ans. Promesse qu'il m'avait d'ailleurs retournée en ajoutant qu'un jour, on se marirait sur la plage et qu'il y aurait des dauphins et plein d'arcs-en-ciel. Des bisous sur la bouche qu'on s'échangeaient en cachette étant petits, qui n'avaient absolument rien à voir avec le premier vrai baiser qu'il y avait eu entre nous quelques années plus tard. De ces milliers d'autres baisers qui ont suivis.
Je me rappelais.
De tout.
Alors que j'étais plus heureuse que jamais, cela semblait être différent pour mon petit ami.
- Je me souviens Jordan, murmurai-je en attrapant son visage entre mes mains. Je me souviens, tu m'entends ?
Lentement, il hocha la tête et une larme roula sur sa joue lorsqu'il croisa mon regard. Mon sourire avait disparu et je crois que mes joues étaient humides aussi. Ou peut-être pas. Je ne savais plus.
J'essuyai le bord de ses yeux et son visage alors qu'il ne bougeait pas. Il semblait sous le choc et ne fit pas à seul mouvement. À part son hochement de tête à peine perceptible, il n'avait pas bougé. Et son regard était vide. Il n'avait plus cette brillance de tout à l'heure, quand il s'était réveillé. Le gris était seulement gris. Terne, et sans vie. J'ignorais même s'il me voyait. Ses pupilles étaient rivées sur les miennes mais il ne me regardait pas.
- Jordan, soufflai-je.
Aucune réaction. Cette abscence totale de mouvement et de vie tout simplement, commençait à me faire peur.
- C'est finit mon Amour, insistai-je sans quitter ses yeux du regard. Terminé. Je me souviens de tout. De toi, de mes parents, des jumeaux, de Sam et de tout les autres. De tout, Jordan. Tu m'entends ?
Alors que je pensais qu'il ne réagirait toujours pas, ses paupières se fermèrent doucement, laissant s'échapper d'autres larmes, et sa tête retomba contre moi. Contre mon coeur qui battait à une vitesse folle qui me faisait mal. Mais Jordan appaisait cette douleur. Parce qu'il avait enfin bougé après de longues minutes. Et parce qu'il était avec moi, tout simplement.
Toujours assise sur ses jambes, j'enroulai mes bras autour de cou pendant que ses mains s'agrippaient fermement à mon tee-shirt. Peut-être voulait-il se persuader que ça n'avait rien d'un rêve. Que tout était réel. Que je ne disparaitrais pas.
Je ne me rendis compte que maintenant que mes joues étaient bel et bien trempées et que mes larmes continuaient de s'écouler silencieusement, finissant leur chemin dans le cou de Jordan.
Une éternité. C'était le temps que nous étions restés collés l'un à l'autre, sans bouger, sans dire un mot, sans faire un bruit. Ou alors, ce n'était qu'une heure. Ou peut-être deux. Je l'ignorais. Lui aussi, sans doute. Mais peu importait.
Au bout d'un long moment, Jordan se laissa tomber en arrière, m'entrainant avec lui dans sa chute. Ma tête reposant maintenant sur son torse, j'entendais son coeur, aussi perdu que le mien par ce trop plein d'émotions. Jordan était bel et bien revenu. Il réagissait enfin et caressait distraitement mon dos d'une main et mes cheveux de l'autre.
Jamais je n'aurais imaginé qu'il réagirait de la sorte. Pendant toutes ces semaines d'amnésie, je pensais qu'il sauterait de joie en riant en apprenant que j'avais récupéré la totalité de ma mémoire, mais je m'étais trompée. Ç'avait été un choc de plusieurs longues minutes, ou heures, je l'ignorais. Ma perte de mémoire avait dû l'affecter largement plus que je ne me l'étais imaginé. Et je m'en voulais tellement de lui avoir causé cettte douleur. Même si je n'y étais pour rien. Je me sentais coupable d'avoir oublié, voilà tout. Et je me sentirai toujours coupable, jusqu'à la fin de mes jours.
- Tu te souviens, murmura Jordan.
Oui je me souvenais. Enfin. Il venait d'en prendre conscience.
- Je croyais que ça n'arriverait jamais, avoua-t-il ensuite. Je pensais que...
Il ne termina pas sa phrase et j'ignorais ce qu'il avait voulu dire, mais peu importait. Il m'avait fait peur avec cette absence totale de réaction, et maintenant qu'il parlait, tout était parfait.
- Je t'aime Nikky. Si tu savais à quel point je t'aime, chuchota-t-il en resserant ses bras autour de moi.
- Je le sais Jordan. Je t'aime.
Quand il desserra un peu son emprise, je me redressai légèrement pour croiser ses beaux yeux gris. Il fit glisser son doigt le long de ma joue et me regardait à nouveau. Il me voyait à nouveau. Ses yeux brillaient face aux miens et un léger sourire éclairait son visage.
- Je t'aime mon petit coeur.
Ses mots me firent sourire, instinctivement, et je me penchai vers lui pour l'embrasser. Ce baiser était doux. Au début seulement. Puis plus empressé ensuite. Sa main se logea rapidement dans mes cheveux alors que sa langue caressait délicieusement la mienne. Ce baiser était si différent de ceux des derniers jours, mais en même temps tellement familier. Peut-être était-ce seulement mon ressenti, ou peut-être pas. Je m'en fichais finalement. J'avais retrouvé Jordan et mes souvenirs, et Jordan m'avait retrouvée, moi. La vraie Nikky. Celle d'avant. Celle dont il était tombé amoureux. Celle qui, finalement n'était pas très différente de celle que j'étais devenue après mon amnésie.
Le baiser se faisant de plus en plus demandeur, de plus en plus envieux et désireux, de son côté comme du mien, je passai une jambe par dessus les siennes pour me retrouver à nouveau à califourchon sur lui.
Rapidement, Jordan me repoussa sur le lit pour être au dessus de moi, sans avoir eu à quitter mes lèvres une seule seconde. Mes mains se promenaient sur son dos alors qu'une des siennes caressait mon ventre nu, avant de s'agripper à ma taille. D'une pression sur le bas de son dos, je le rapprochai de moi, collant brusquement ses hanches aux miennes, nous arrachant ainsi un gémissement à tout les deux. Puis ses lèvres délaissèrent les miennes pour s'attaquer à mon cou, sans ménagement. Je sentais ses lèvres, sa langue, ses dents, son souffle, embrasant mon corps instantanément. Sa main quitta mon ventre pour descendre lentement et atteindre ma cuisse nue après avoir frôlé mon short court qui me servait de pyjama. Instinctivement, je relevai la jambe en la pliant, posant mon pied à plat sur le lit contre lui. Ses doigts s'enfoncèrent dans la chaire de ma cuisse, en entendant un gémissement incontrôlé s'échapper encore une fois de ma bouche.
Il m'avait tellement manqué, et je voyais que c'était réciproque.
Par dessus le bruit que faisaient nos coeurs et nos respirations respectives et toutes ses sensations délicieuses, des bruits de pas très rapides se firent entendre dans les escaliers, accompagnés de rires et de voix que je connaissais très bien. Jordan dû entendre lui aussi puisqu'il cessa ses baisers passionnés ainsi que ses caresses et se tendit en relevant la tête pour croiser mon regard.
Juste avant que la poignée de ma porte ne s'abaisse Jordan retomba à côté de moi et, se faisant prévenant, décida d'enfouir sa tête dans un oreiller et d'en ramener un autre sur sa tête, avant que les deux monstres n'entrent dans la chambre en trombe en grimpant sur le lit et hurlant.
- Nikky ! Jojo ! La nounou elle s'en va ! Debout, debout ! s'écria Tony en s'asseyant sans aucune délicatesse sur le dos de Jordan qui grogna. Aller Jojo, tu dors trop !
Le retour sur Terre était bien trop brutal.
- Je n'étais pas vraiment en train de dormir, marmonna-t-il contre l'oreiller.
- Aller Jojo, viens jouer avec moi. Charlène ne veut pas jouer aux soldats et je ne peux pas tout seul.
Jordan tourna la tête et je pus croiser son regard plein de détresse et d'amusement à la fois, pendant que moi, je souriais joyeusement, malgré cette interruption que ni lui ni moi n'avions souhaité.
- Je viendrai tout à l'heure. Là, je crois que je vais devoir aller prendre une douche. Froide. Très froide, soupira-t-il.
- Pourquoi ? Tu as de la fièvre ? s'inquiéta Charlène en amenant sa petit main sur son froid.
- Ouais, s'esclaffa-t-il en riant. Beaucoup de fièvre. Aller, fillez maintenant.
L'entendre rire me faisait beaucoup plus de bien que je ne me l'imaginais.
- Venez, intervins-je en descendant du lit. On va dire au revoir à la nounou.
Avant de me lever, je l'embrassai sur la joue.
- Tu les noies dans la piscine et tu reviens ?
- Va te noyer dans la douche, lui lançai-je en sortant, le sourire aux lèvres, heureuse de l'avoir enfin retrouvé lui, comme avant.
***
Jordan et moi avions passé l'après-midi collés l'un à l'autre. On n'avait pas vraiment parlé et je pense que chacun de notre côté, on faisait défiler des images de notre passé commun. Pour ma part, c'est ce que j'avais fait, blottie dans ses bras, en gardant un œil sur les jumeaux. Ça faisait tellement du bien de se retrouver, de se rappeler, que je ne cessais de sourire.
Je gardais toutefois un goût amère de ces deux derniers mois qui avaient été un véritable calvaire tant pour moi, que pour Jordan et mes parents. J'avais hâte de leur annoncer.
Comme souvent le soir, ce fut mon père qui rentra du travail en premier. À peine avait-il refermé le battant de la porte que je lui sautai dans les bras. Sous le choc de l'impact, il fit un pas en arrière et lâcha la malette qu'il tenait dans ses mains. Il ignorait ce qui pourrait mériter cet élan d'affection, mais resserra ses bras autour de moi. Il était vrai que ça faisait une éternité que mon père ne m'avait pas prise dans ses bras, alors ça devait lui faire du bien. Tout comme moi.
- Je t'aime Papa, murmurai-je tout bas.
Rapidement, il s'écarta de moi pour me regarder attentivement. Je ne lui avais pas dit ces mots depuis tellement longtemps...
- Merci pour tout ce que tu as fait pour moi, continuai-je en souriant. Je sais que ça n'a pas dû être facile, mais ça va aller mieux maintenant.
- Que... Qu'est-ce qu'il se passe Nikky ? demanda mon père, visiblement perdu à cause de mes mots.
Il fronça les sourcils et son regard se porta rapidement derrière moi, où se trouvait probablement Jordan, puis revint se planter dans le mien.
- Je me souviens Papa.
- Tu te souviens de quoi ?
- De tout. Vraiment tout.
Lui aussi se retrouva en état de choc. Seulement pendant quelques secondes néanmoins. Son regard alternait entre Jordan et moi alors que je me contentais ne garder mes yeux rivés aux siens, le sourire aux lèvres. Il n'y croyait pas. Ou plutôt, il n'y croyait plus. Tout comme moi, il avait arrêté de croire que tout me reviendrait d'un seul coup, comme par magie, comme ça aurait dû être pendant les premiers jours. Mais ça venait de changer. Parce que la magie avait opéré cette nuit. Cette nuit, j'avais reçu le cadeau tant espéré des jumeaux pour leur anniversaire, et tant espéré de nous tous finalement. Et grâce à cette nuit, je croyais en la magie.
- Que... Comment ? Ce... C'est vrai ? De tout ? balbutia laborieusement mon père.
Bien que ce ne soit pas drôle du tout, je mis à rire doucement.
- Oui Papa. De tout.
Ses yeux s'agrandirent davantage et, à nouveau, il regarda par dessus mon épaule.
- C'est vrai Patrice, lui confirma Jordan.
Lui aussi souriait. Je l'entendais dans sa voix.
Alors que mon père allait dire quelque chose, la porte d'entrée s'ouvrit à nouveau sur le visage dubitatif de ma mère en nous voyant tous réunis dans l'entrée : Jordan et moi, un sourire indélébile placardé sur nos visages depuis le début d'après-midi, et mon père, toujours un peu sous le choc de ce qu'il venait d'apprendre.
- Qu'est-ce qu'il s...
- Nikky, le coupa mon père. Sa mémoire elle... Elle est revenue. Tout. Elle se souvient de tout, bafouilla-t-il.
Ma mère, elle, comprit immédiatement que c'était vrai. Que nos sourires n'étaient pas là pour rien. Que l'air à la fois perdu, surpris et heureux de mon père avait bel et bien lieu d'être. Que ses larmes étaient bien à leur place aujourd'hui.
En quelques mots : que tout était enfin terminé.
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