Jour 22

Ce matin, je me suis réveillée avec ma sœur. Elle était venue me rejoindre dans mon lit quand je suis allée me coucher et j'avais besoin qu'elle reste pour me changer les idées. Elle n'avait fait que parler jusqu'à ce que je lui dise que ce soit l'heure de dormir.

Mon père avait voulu se lever tôt à cause de la longue route qu'on avait à faire. J'ai dis au revoir à mes grands-parents à neuf heure du matin et on est tous montés en voiture. Les jumeaux n'ont fait que parler les trois premières heures de voitures et ils se sont endormis après notre pause déjeuner. Ils étaient adorables mais c'était fou la quantité de mots qu'ils pouvait sortir.

- Tu es partie te coucher tôt hier soir, me fit remarquer mon père.

- Oui, j'étais fatiguée, mentis-je.

- Tu t'es disputée avec Jordan ?

- Pourquoi tu dis ça ?

J'esquivais sa question et je savais très bien que s'il disait ça, c'était qu'il avait un doute.

- Tu avais l'air énervée après ta discussion téléphonique avec lui hier soir. Il a dit quelque chose qui ne fallait pas ?

- Non. C'est moi, je... J'ai fais n'importe quoi, bafouillai-je.

- Tu veux m'expliquer ?

- Je n'en sais rien, répondis-je honnêtement.

Je triturais nerveusement l'ourlet de mon short en jean. Je ne savais pas si je devais lui parler de tout ça. Il m'avait mentis hier, et j'avais l'impression que tout le monde me cachait quelque chose. C'était peut-être seulement dans ma tête. Ou peut-être pas. Je ne savais plus.

- Je lui demandé pourquoi il avait bu l'autre soir. Pas parce que je voulais lui faire la morale ou quelque chose dans le genre, je voulais seulement comprendre. Et l'aider. Mais il m'a dit qu'il ne voulait pas de mon aide.

- S'il ne veut pas de ton aide, c'est que ce n'est pas si grave, tu ne crois pas ?

Il tentait de me rassurer mais il n'y arrivait pas du tout.

- J'accepte son aide à chaque fois. Pourquoi les rôles ne pourraient pas s'inverser pour une fois ? Tu as vus ce matin dans quel état il était, non ?

- Oui, j'ai vu. Il avait l'air heureux quand vous êtes revenus de la plage, je me trompe ?

- Non. Il m'a dit que c'était à cause d'un message qu'il avait reçu.

- Alors ne t'en fais pas.

Si, je me faisais du soucis. Et je ne pouvais pas m'en empêcher, alors j'allais laisser cette discussion avec mon père de côté.

Pour changer de sujet, il me demanda de quoi j'avais parlé avec Charlène toute la nuit, ce que je pensais de ma famille, comment je me sentais.

Comme les jumeaux ne se sont pas réveillés, mon père ne s'est pas arrêté et nous sommes arrivés à la maison vers dix-sept heure trente. Les petits se sont littéralement éjectés de la voiture et ont couru dans la maison en criant " maman ". De mon côté, j'ai fais le tour de la voiture pour ouvrir le coffre. Mon père a prit les deux petites valises, et j'ai pris mon sac et le sien.

On est immédiatement monté à l'étage pour déposer nos affaires puis je suis retournée vers ma mère. Elle était sur le canapé, Charlène et Tony de chaque côté. Je l'ai rapidement embrassée et me suis ruée à la cuisine pour boire quelque chose de frais.

Quand j'ai vu mon père rejoindre à son tour le canapé, je les ai regardé quelques minutes bavarder et rigoler ensemble. Je me suis sentie de trop. J'avais l'impression d'épier une famille. Je ne connaissais pas ces deux petits nouveaux et ils s'entendaient bien avec mes parents. Moi, quand je suis avec eux, je suis toujours stressée, je ne sais pas où me mettre et je ne sais pas quoi dire.

Alors je suis remontée et je les ai laissés ensemble. Je suis allée dans la chambre des jumeaux pour ranger leurs affaires. J'ai vidé les deux valises et placé tout les vêtements à leurs places, avant de retourner dans ma chambre. La rencontre avec mes grands-parents m'avaient fait du bien, mais maintenant, je me sentais seule. Avec les jumeaux de retour et Jordan qui ne voulait pas de moi, je serai à part. Oui, j'étais peut-être un peu jalouse, mais c'était comme ça.

Jalouse de ma sœur et de mon frère de pouvoir parler librement avec mes parents. Jalouse de mes parents d'avoir gardé leur souvenirs. Jalouse de Jordan qui semblait être le seul à pouvoir garder ses secrets pour lui. Jalouse de Sam qui était très loin de tout ça. Jalouse de tout et tout le monde.

J'ai pris mon téléphone et regardé parmi les contacts de mon répertoire.

- Nikky ! Je suis contente que tu m'appelles ! s'exclama ma meilleure amie.

- Je ne te dérange pas ?

- Pas du tout, je suis à la plage en train de bronzer. Tu vas bien ?

Elle avait l'air heureuse et je l'appelais pour lui parler de mes soi-disant problèmes. Si je le faisais, j'allais lui gâcher sa journée. J'ai respiré un coup pour tenter de prendre un air joyeux et déterminé.

- Oui, très bien et toi ?

- De même. Tu fais quoi de beau ces derniers temps ?

Je lui ai raconté mon week-end en occultant volontairement l'épisode Jordan et elle semblait vraiment intéressée par ce que je lui racontais. De son côté, elle m'expliqua qu'elle avait rencontré un garçon, un américain du nom de Sawyer qui était en Espagne pour les vacances. Ça me faisait rire qu'elle me parle de la façon dont ils se débrouillaient pour communiquer. Sam savait parfaitement parler espagnol mais ramait beaucoup en anglais. Quant à lui, il ne connaissait rien au français mais avait tout de même quelques notions d'espagnol.

Cette petite conversation avec elle m'avait détendue mais elle fut interrompue par Tony qui venait me dire que le repas était prêt, alors je raccrochai et descendis les escaliers.

- Jordan n'est pas là ? demandai-je en remarquant seulement cinq couverts.

- Non, il est chez Morgane. Ou Mélissa, je ne sais plus. Il est avec les autres dans tout les cas, s'embrouilla mon père.

Je me suis installée sur le tabouret de bar qui restait libre, et j'ai commencé à manger un peu. Les jumeaux ne faisaient que parler et j'hochais la tête de temps à autre en souriant pour faire comme si j'écoutais. Je n'avais pas la moindre idée de qui était Monsieur Bidou dont Charlène parlait, ni de ce que signifiait la présence du mot ouistiti dans une conversation traitant de la piscine. Même si apparemment, j'étais au courant puisque j'utilisais aussi ce terme, et ça, ça me prenait la tête. Je me sentais beaucoup très loin de cette table.

J'aurais dû parler de Jordan à Sam. J'aurais dû essayer de savoir ce qu'il avait. Peut-être qu'il lui avait dit quelque chose, peut-être que c'était d'elle le message qu'il avait reçu. Ou alors, il m'avait mentit, et il aurait des problèmes d'alcool.

Et pourquoi il était chez Morgane ? Est-ce qu'il y avait vraiment les autres ? Est-ce qu'il était en train de leur parler de ses problèmes ? De ce dont il ne pouvait pas parler avec moi ?

- Nikky, pourquoi tu ne réponds pas ? me demanda Tony en penchant la tête sur le côté.

Je relevai la tête et je pus voir que les quatre membres de ma famille me dévisageaient pendant que je réfléchissais à la question qui était posée. Impossible de la savoir, j'étais trop perdue dans mes pensées.

- Ce... C'était quoi la question ? questionnai-je mon frère.

- Tu es triste ?

- Quoi ? Non je... Non. Je ne suis pas triste.

Je gardais les yeux rivés sur lui pour ne pas confronter le regard de mes parents.

- On dirait que tu es triste, dit-il doucement.

- Je suis seulement fatiguée, lui souris-je.

- C'est vrai ? reprit Charlène.

- Oui, et j'aurais mieux fais de dormir comme vous dans la voiture, rigolai-je pour montrer que je disais vrai.

Je terminai mon assiette rapidement en continuant d'éviter de croiser le regard de mes parents. S'il y avait bien une chose dont j'étais sûre, c'est que je n'avais pas envie de parler avec eux ce soir.

- Je monte, dis-je après avoir déposé mon assiette dans le lave-vaisselle.

- Tu ne veux pas de dessert ? demanda mon père alors que je montais déjà les escaliers.

- Non merci.

J'ai fermé ma porte à clé et j'ai repris mon téléphone pour envoyer un message.

Moi : Salut. Je vais savoir quand ce que tu voulais me dire le week-end dernier ?

J'ai reçu la réponse quelques secondes plus tard.

Alex : Tu sauras bientôt.

Moi : Quand ?

Alex : Tu le veux vraiment ?

Moi : Oui. J'en ai assez des secrets. Et je sais qu'il y en a, ne me dis pas le contraire.

Alex : Devant chez toi dans vingt minutes.

Je le remerciai et partis dans la salle de bain pour me brosser les dents. Je passai un rapide coup de brosse dans mes cheveux et décidai de ne pas me changer. J'ai mis mes chaussures et je suis descendue. Les jumeaux jouaient dans le jardin, ma mère étaient près d'eux et mon père était à la table sur la terrasse en train de lire le journal. Je m'approchai de lui.

- Papa ?

Il leva la tête.

- Je peux sortir ?

- Tu rejoins Jordan ? me questionna-t-il en fronçant les sourcils.

- Non. Alex vient me chercher.

Je me balançais nerveusement d'un pied sur l'autre. Je ne savais pas du tout s'il allait me laisser sortir sans eux ou Jordan. Il replia son journal et le posa sur la table.

- Pour aller où ?

- On va seulement se promener. Je ne rentrerai pas tard, lui assurai-je.

- Tu ne veux pas plutôt qu'il vienne à la maison ?

- S'il te plaît, on n'ira pas loin.

Ma mère arriva et demanda ce qu'il se passait. Mon père lui expliqua.

- Non Nikky. Fais-le venir si tu veux mais tu restes ici, imposa ma mère.

- Pourquoi ? demandai-je durement.

- Tu demandes vraiment pourquoi ? répliqua-t-elle le regard menaçant, les poings sur les hanches.

Mon portable a vibré dans ma main et je venais de recevoir un message d'Alex me disant qu'il était devant chez moi.

- Je ne rentre pas tard. À tout à l'heure, dis-je en passant la baie vitrée, mon père sur mes talons.

- Nikky !

- Quoi ? lui demandai-je en me retournant. Je ne sortais jamais sans Jordan avant ? J'avais toujours besoin de quelqu'un pour aller quelque part ?

Je connaissais déjà les réponses à ses questions alors j'ai continué, un peu moins froidement.

- Ce n'est pas vous qui vouliez que je reprenne mes habitudes ? Que je fasse ce que j'avais envie de faire ? Je vais seulement me promener un peu, je ne vais pas braquer une banque, papa.

Il réfléchit quelques secondes et soupira avant de passer devant moi pour ouvrir la porte d'entrée. Il se dirigea vers le portail et je le suivais.

- Salut Patrice, dit Alex en lui serrant la main.

- Tu pourras la ramener pour vingt-deux heure s'il te plaît ? lui demanda mon père après l'avoir salué.

- Euh ouais. Pas de problème.

Mon père me souhaita une bonne soirée et me rappela de ne pas être en retard. J'avais donc une heure et demi de champ libre. Je pouvais dire sans trop me tromper que je n'avais pas autant de restrictions le mois dernier. Toutefois, je ne pouvais pas réellement en vouloir à mes parents de s'inquiéter.

- Ils ne voulaient pas te laisser sortir ?

- Non.

- Ça s'est vu sur le visage de ton père.

- Je crois que je l'ai un peu énervé, rigolai-je.

On tourna à droite au bout de la rue puis à gauche au bout de la suivante. On arriva dans le parc que j'avais déjà traversé avec Jordan. Sur le chemin, je lui ai demandé si je n'avais pas dérangé sa soirée mais il m'a certifié que non puisqu'il était devant la télé chez lui.

- Jordan n'était pas avec toi ? voulu savoir Alex.

- Non. Ma mère m'a dit qu'il était chez Morgane. Il n'était déjà pas là quand je suis rentrée.

Il me proposa de s'asseoir sur un bac et j'acceptai. Alex me demanda ce que j'avais fais de ma journée et je lui racontai. Je lui parlai aussi de mes rendez-vous avec les médecins.

- Ils pensent que la mémoire te reviendra un jour ?

- Tout peut me revenir du jour au lendemain, mais je peux aussi ne jamais rien savoir.

Cette seconde possibilité me faisait mal à chaque fois que j'y pensais, mais c'était la plus probable des deux.

- J'espère vraiment que tes souvenirs reviendront, me répondit sincèrement Alex en me prenant la main.

- Moi aussi, soupirai-je.

Je l'espérais mais je ne me faisais pas d'idées. Les médecins me l'avaient dit, ils ne voyaient rien d'anormal en moi. Ils ne pouvaient donc pas réparer ce qui est normal.

- Bon, dis-moi ce que tu as à me dire, me repris-je après un moment de réflexion.

- Il faut que tu me promettes de ne rien dire à personne. Ni tes parents, ni Jordan, ni...

- Je te le promet. Mais dis-moi parce que j'ai ai assez.

- Tu me laisseras t'expliquer une fois que je te l'aurai dis ?

Il avait l'air nerveux et remonta ses lunettes sur son nez à l'aide de son index. J'hochai la tête et il prit une grande inspiration avant d'ouvrir la bouche. Puis de la refermer. Il semblait chercher ses mots et esquivait mon regard. Je le rassurai en lui disant que je ne lui en voudrai pas quoiqu'il se passe - enfin, que j'essaierai de ne pas lui en vouloir - et ses yeux bruns s'accrochèrent aux miens.

- Je t'aime.

- Pardon ?

J'avais les yeux aussi ronds que des billes et je tentais tant bien que mal de voir s'il blaguait ou non.

- On... On sortait ensemble avant... Tout ça.

Il détourna le regard. Ce n'était donc pas une blague.

Je ne m'attendais pas du tout à ce qu'il me dise ça. Alex et moi ? Ce n'était pas possible... Depuis que je me suis réveillée, on ne s'est vu que quelques fois et personne ne m'a vraiment parlé de lui, même en tant qu'ami. Pourquoi personne ne m'a rien dit ? Pourquoi me cacher quelque chose d'aussi... important ?

- Ça me fait tellement mal que tu ne te souvienne pas, m'avoua-t-il en gardant les yeux rivés au sapin en face de nous. Ils ne voulaient pas que je te le dise mais tu mérites de savoir la vérité.

Je tentais d'assembler tout ce que j'avais appris ces trois dernières semaines mais rien ne me ramenait à un potentiel petit-ami. C'était pour ça que je n'en avais d'ailleurs jamais parlé. Pour moi, c'était comme une évidence, je n'avais pas de copain.

- Pour... Pourquoi ? Comment tu... Explique moi, bafouillai-je.

- Tes parents et Jordan ne voulaient pas que tu sois au courant parce qu'ils ne voulaient pas que tu te sentes forcée de m'aimer à nouveau. Comme c'était probable que tu ne recouvres jamais la mémoire, ils voulaient que tu te fasses toi-même ta nouvelle vie.

Il planta de nouveau ses yeux dans les miens.

- Mais je n'étais pas d'accord. Je ne te force pas à m'aimer à nouveau, je veux juste que tu sois au courant.

Je me suis levée pour mettre un peu de distance entre nous et réfléchir un peu. J'avais du mal à le croire. Je ne ressentais rien de spécial quand j'étais près d'Alex. Quand il m'a prit la main tout à l'heure, je n'ai rien éprouvé. Quand il me regardait, c'était... rien non plus. Si ça se trouve, je ne l'aimais pas. J'étais peut-être avec lui sans en être amoureuse.

- Depuis combien de temps on sortait ensemble ? lui demandai-je toujours dos à lui.

- Quelques mois, répondit-il vaguement.

- C'est à dire ?

- Début janvier.

Je me retournai pour lui faire face. On était resté ensemble pendant six mois et il n'est venu me voir que trois ou quatre fois ? La première fois que je l'avais vu, c'était au centre commercial et il ne m'avait pas décroché un mot. Et là, il me dit qu'il m'aime ?

Cela me rappelait ma discussion avec Jordan au restaurant de la plage. Je me disais que je l'aimais bien lui et que j'aimais mes parents parce que j'avais eut l'habitude de les aimer ; alors pourquoi je ne ressentais rien pour Alex ? Je me rappelais aussi de ce type qui était venu me parler alors que Jordan était quelques mètres plus loin. Personne ne drague ma meilleure amie, avait-il dit. C'était pour défendre Alex, en quelques sortes ? Donc il m'avait réellement mentit tout ce temps ? Un mensonge par omission, mais un mensonge tout de même.

- Je suis désolé Nikky, s'excusa Alex en se levant.

Il s'approcha pour me prendre la main mais je me suis reculée par réflexe. J'ai amené mes mains à mes cheveux et j'ai commencé à tirer nerveusement dessus tout en marchant rapidement.

- Comment... Tu...

Je ne trouvais plus mes mots. Je ne savais plus quoi répondre ni quoi penser.

- Nikky, écoute-m...

- Non ! criai-je. Non !

- Je suis vraiment désolé, je te le promet. Je voulais te le dire dès le début mais...

- Je veux rentrer, le coupai-je.

Il hocha la tête même s'il ne semblait pas d'accord avec moi. J'avançais en direction de la sortie du parc et il était sur mes talons. Silencieux. Tout comme moi.

- Tant qu'on y est, est-ce qu'il y a autre chose que je ne sais pas ? lui demandai-je froidement en continuant de marcher.

- Non. Est-ce que tu me laisserais t'expliquer s'il te plait ?

- Pas maintenant. Je crois que j'en ai assez entendu.

On entra dans la rue où j'habitais et le silence se fit jusqu'à ce qu'on arrive devant mon portail. J'allais entrer mais il m'a retenu par la main.

- Tu m'as promis que tu ne dirais rien à personne, me rappela-t-il.

- Je ne dirai rien, lui certifiai-je en regardant son pouce caresser le dos de ma main.

- Je sais que ça va être compliqué, mais n'en veux pas à tes parents. Ils ont pris cette décision parce qu'ils pensaient que c'était le mieux pour toi.

J'enlevai ma main de la sienne en riant nerveusement.

- Mieux pour moi ? répétai-je hors de moi. Mais bien sûr ! Me cacher quelque chose de ma vie c'est vrai que c'est beaucoup mieux !

Alex ne disait rien et se contentait de me fixer d'un air contrit et désolé. Je lâchai un grand soupir.

- Je vais y aller, merci de me l'avoir dit.

- Si tu as une question, envoie-moi un message. N'importe quand. Si ça ne va pas tu peux aussi m'appeler. Je répondrai à toutes tes questions, je te le promet.

- Ouais. Ok. Bonne nuit Alex.

J'ouvris rapidement le portail en le laissant seul et disparu dans ma maison. Ma mère m'appela mais je me suis précipitée dans ma chambre en fermant la porte à clé. Je me suis laissée glisser contre le mur et je n'ai pu réprimer mes sanglots.

- Nikky, tout va bien ?

J'ai pris quelques secondes pour contrôler ma respiration avant de dire à ma mère que tout allait bien. Que j'étais seulement fatiguée et que j'allais aller me coucher. Elle insista mais je lui ai confirmé à nouveau. Puis j'ai entendu ses pas dans les escaliers. Je suis allée dans la salle de bain pour m'asseoir dans ma douche et laisser l'eau brûlante couler sur moi plusieurs longues minutes.

Je suis sortie seulement quand mes larmes ont cessé de couler. Je me suis contentée d'un débardeur et de mes sous-vêtements puisque je ne trouvais pas mon short, puis je me suis assise à mon bureau. J'ai décroché chacune des photos pour les regarder une par une, et à chaque fois je jetais au sol le cliché que j'avais en main. J'ai ouvert les cadres qui reposait sur mon étagère pour vérifier s'il n'y avait pas d'autres photos derrière, et je n'ai rien vu. Je me suis installée sur le fauteuil et j'analysais les images que j'avais sous mes yeux. Rien ne me ramenait à Alex et moi. Il n'était d'ailleurs pas tellement présent. Jordan monopolisait une grande partie de ces morceaux de papier. Je ne comprenais plus rien.

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