Chapitre 16 : Le traître


            Cette phrase que sa mère lui avait laissé était comme un avertissement. Elle voulait que Yuno le sache. Une mère normale aurait laissé un mot d'amour pour sa fille comme « sois heureuse » mais non, pas elle. Cela m'avais donné un pressentiment, un mauvais. Je n'étais pourtant pas fataliste ni rien d'autre dans ce genre et pourtant une part de moi me disait de faire attention. Je voulais comprendre son sens, non, je devais comprendre son sens.

La seule chose que j'avais pu lui répondre quand elle m'avait annoncé cet avertissement était « Ne t'inquiètes pas, pense tu vraiment que le destin est quelque chose qui existe ? S'il te plaît Yuno ! Rien de tout ça n'est vrai. Crois moi. » Ce que je lui avait dit, même moi je commençais à en douter. Ma tête y croyait mais mon cœur frappait contre ma poitrine pour me dire qu'il n'était pas dupe. Traître.

La tête dans l'oreiller, les bras le long du corps, immobile. Je ne bougeais pas. Perdu dans mes pensées. Après avoir longuement réfléchi je prit mon téléphone et composa un numéro. Une petite voix endormie me répondit :

« Tu sais qu'elle heure il est ?! Ronchonnât elle.

-J'ai trouvé !

-Qu'est ce que tu racontes ?

-Le destin n'est pas définit, on le choisit. Je le cherchais depuis une heure ce proverbe.

-Tu ferais mieux de dormir Keita.

-Yuno ? Tu me fais confiance pas vraie ? Je te promets que rien ne se reproduira.

-Je te crois. Maintenant va dormir ! »

Elle raccrocha. Sans m'en rendre compte, mes lèvres s'étaient transformées en un sourire. Elle me croyait. Cela me suffisait. Je prit mon carnet qui se situé sur mon bureau et y écrit une nouvelle partie que j'inscrivis sur la dernière page.

Tout recommencera c'est notre destin.

Le destin n'est pas définit, on le choisit.

Lequel ? Lequel a raison ? Aucun.

Une idée. Une idée folle me vint alors. Je n'étais pourtant pas le héros d'une pièce tragique, ni même l'acteur d'une série dramatique et encore moins le personnage d'un roman. Et pourtant, je voulais le faire. Ce qu'ils faisaient tous à la télé, dans les films, dans les romans. Laisser une trace.

J'avais menti, je n'étais sur de rien. Est ce que le destin existait ? Je n'en sais rien. Est ce que je le saurais ? Seulement quand il sera trop tard. Je veux laisser une trace. Je repris mon stylo et commençai à griffonner d'une main hésitante mais déterminée sur la feuille de papier vierge qui se dressait devant moi.

...si quelqu'un lit ceci..........croyais pas..... j'ignore..........j'aimais........mort.............livre ?..............Dites.............Croyais...........Trop tard.

Des phrases. Des bouts de phrases. Cela ressemblait à une lettre de décès. Mais au fond en était-ce pas une ? Je laisser cette lettre au cas où quelque chose se produirai. Ne pourrait on pas dire qu'il s'agit de mon dernier mot ? Je laisse une trace de notre histoire au cas où. Oui, « au cas ou », au cas ou quoi ? Au cas ou c'est tout.

Je finis finalement par m'endormir. J'ignorais encore la raison mais ce soir là, je m'étais endormi une larme au coin de l'œil. J'avais pleuré. J'étais triste ? Pas dans mes souvenirs et pourtant mon coeur avait mal. Et ce mal dura longtemps. Très longtemps. Il revenait et partait. Dès qu'elle était là devant moi le pincement revenait. Comme ci ma souffrance provenait de celle que j'aimais.
Une semaine c'était écoulé, rien n'avais avancé mis à part la routine habituel. Se lever. Aller en cour. Rentrer avec Yuno. Parler. Se coucher. La seule chose qui avait changé était son sourire. On se forçait tout deux à avoir l'air joyeux sur le chemin du retour. Et pourtant aucun de nous ne faisait la réflexion à l'autre. On n'en avait pas besoin. Nos cœurs le faisaient à notre place.

« Keita ?

-J'ai pas envie j'ai dit.

-Allez s'il te plait !!!

-Naruse j'ai dit non ! Je te connais !

-Viiiiieeeeennnnnn Keita d'amour s'il te plaît ! »

Je m'étais retrouvé manette en main, chips à droite, coca à gauche. Naruse m'avais traine de force ? Chez lui. Il voulait sois disant faire une soirée entre mec mais j'avais pertinemment compris qu'on jouerait toute la nuit et que au bout d'un moment il se mettrai à me parler de ses peines de cœurs. Surement qu'il avait dû se faire rejeter par la fille qui suivait du regard depuis plusieurs semaine.

Il posa la manette et attrapa une chips qu'il enfourna dans sa bouche. Puis il me regarda ? Je connaissais ce regard. Le regard du chien battu, oh que oui il la faisait à merveille, trop bien même. Je compris, le moment était venu pour moi de revêtir mes ailes et de jouer à docteur cupidon. Notre soirée venait de se transformer en soirée pyjama entre fille... ironique bien sur.

« Je t'écoute.

-J'étais sur de mon coup tu vois... et pourtant elle a pas voulu de moi.

-Pourquoi tu souris ? Tu peux me montrer si tu es triste tu sais.

-Non en faite je voulais parler de toi ce soir Keita.

-De moi ? »

Naruse avait pris un visage neutre, il était rare de le voir aussi sérieux. J'ignorais de quoi il voulait parler. Soudain, une chose arriva en courant dans la chambre et me saute dessus. Naru le chien de Naruse. C'était un shiba qu'il avait nommé avec les deux premières syllabes de son prénom. Il avait dit l'avoir fait car Naru était aussi beau et aussi intelligent que lui. On en venait donc à douter de l'intelligence du chien.

Après ce petit dérangement, il reprit son ton grave et me fixa longtemps. Il hésitait à parler, il ouvrait puis refermait la bouche à plusieurs reprise ce qui le faisait ressembler à une carpe. Il soupira en fermant ses yeux puis parla.

« Yuno... L'accident vous avancez ?

-Le conducteur reste inconnu.

-Je vois.

-Tu voulais juste me demander ça ? »

Là. Cette tête là. Ce regard remplie de compassion ou de pitié, je l'ignorais. Mais j'avais déjà vu cette tête. Mon cœur commença à s'emballer. Naruse avait il menti ? Peut être connaissait il finalement le conducteur. Mais pourquoi ? Pourquoi cette impression de boule dans le ventre ? Une impression désagréable qui me donnait la nausée, le ventre qui se tordait, les battements de cœurs qui résonnaient dans mes oreilles. Pourquoi ?

« Keita tu ne te souviens pas ?

-Pardon ?

-Tu ne sais pas où tu fais semblant de ne rien savoir ? »

Je le regardais, la bouche ouverte, les yeux humides. Mes mains tremblaient. Non, tout mon corps tremblait. Le stresse qui m'envahissait c'était transformé peut à peut en peur. Une peur qui cachait quelque chose. Je savais sans savoir de quoi Naruse parlait.

« Tu le sais n'est ce pas Keita ? Tu le sais autant que moi.

-Je ne sais rien.

-Tu comptes te mentir encore longtemps ? »

Un blanc s'installa. Je ne parlais plus. Mon expression avait changé, mes sourcils étaient froncés, mes larmes prêtent à sortir. Je serrais mes mains en poing comme ci j'étais prêt à donner un coup. Je serrai tellement fort que mes ongles s'enfonçaient dans ma peau. J'étais énervé tout en étant apeuré. Un sentiment troublant que j'avais espéré ne jamais revivre. Je revins alors à moi même.

« Tu as vu la bande annonce du film de Stephen King ? Elle donne envie. Tu veux la voir ? »

Il comprit mon changement, il su que je ne voulais pas en parler. On s'assit alors côte à côte et je pris le téléphone. Pendant que le clown sortait la phrase « Tu m'as l'air sympathique. Je suis sur que tu as plein d'ami. » Je fixais Naruse sans savoir comment il savait tout ça.

J'étais finalement rentré chez moi après avoir passé une nuit blanche à jouer à dragon Quest. J'avais enlacé Naru avant de partir en donnant une caresse sr la tête de Naruse histoire de ne pas le rendre jaloux.

Je pénétrais dans ma chambre et m'assis à mon bureau. Je mis ma tête dans mes bras. Mes larmes se mirent à couler seule. J'étais à bout. Je ne pouvais plus. Je tapais violemment du poing contre le bureau ce qui fit s'envoler quelques feuilles qui étaient éparpillées. Entre deux sanglots je murmurai la phrase que j'aurai voulu lui répondre mais que cette fichu bouche ne voulait pas dire.

« Je le sais ! Bien sur que je sais ! Pourquoi ?! Je sais ! Oui je sais ! Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi !? »

Ma tristesse venait de se transformer en colère, en rage. Je balayais d'un coup de bras tout ce qui se trouvait sur mon bureau. Un cadre photo s'écrasa au sol et le verre se brisa en d'innombrables morceaux. Je souris en voyant le déluge que je venais de causer. Je me mis même à rire. Un rire de fou. Un rire effrayant qui fait traverser un frisson dans l'échine.

Je me baissais pour ramasser un à un les bouts de verre. Une douleur se fit ressentir au bout de mon majeur. Du sang, je m'étais coupé. Une petite goutte de ce liquide rouge s'écrasa sur la photo qui s'était retrouvé à même le sol. On pouvait y voir Yuno ainsi que tout les autres pendant notre petit camping. Ma tête était devenue écarlate. Mon sang avait visé pile. Cela en devenait ironique voir pathétique.

Mon téléphone vibra au même moment, Naruse. Je le prit et ouvrit son message.

Arrête de faire le dur. Tu veux la protéger je te comprends mais en gardant tout pour toi afin qu'elle ne souffre pas tu te détruis toi même. Je suis ton pote si tu deviens un fantôme en déprimant qui sera la pour me tapoter la tête quand je me ferai jeté ?! Egoïste.

Je souris et compris. En la protégeant, je souffrais. En soufrant, mes amis le ressentaient et étaient blessés. Conclusion, ne pas garder tout pour soit et se lâcher. Je n'étais pas doué avec les mots, je n'aimais pas partager mes sentiments. Cependant, il y avait une chose que j'aimais faire et pour laquelle j'étais doué. Ecrire.

Je le sais et pourtant je ne le dis pas. Naruse le sait lui aussi. Depuis longtemps mais il ne me l'avait pas dit. Par peur que je souffre ? Non, il savait juste que s'il le disais Yuno souffrirait et si elle souffrait je lui en aurait voulu. C'est pourquoi aujourd'hui dans ce carnet je veux écrire ceci. Ce carnet qui m'a suivi tout le long de notre enquête et qui me suivra jusqu'à la fin.

Le jour de l'accident, j'étais parti rejoindre des amis au foot. Mais en réalité ce jour la fut ma première rencontre avec Naruse. Je l'avait croisé seul sous la pluie et il pleuré. Je lui avez alors prêter mon manteau. A ce moment là, Naruse venait d'assister à l'accident de Yuno. J'étais ensuite parti en courant en lui laissant mon manteau ainsi que mon numéro de téléphone. On s'était ensuite retrouvé au lycée. Une coïncidence. Mais à ce moment là quand Yuno est arrivé on savait tout les deux mais sans le savoir vraiment qu'on connaissait cette fille. Nos cœurs ne mentaient pas. Sauf que je suis le traître. Oui je suis un traître. Car moi Keita je n'ai pas le droit d'aimer Yuno et Naruse le sait. Car je suis un fourbe, un traître. Car moi Keita ...







...Je connais le meurtrier.

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