Chapitre 4

PDV EMILY

Après cette ballade passée avec Momo, il me ramena chez moi où était Tania. J'entrai dans l'appartement avant de découvrir Tania accroupie au sol en train d'éponger une flaque d'un liquide jaunâtre.

« Qu'est-ce que tu fais ? » demandai-je après avoir refermé la porte d'entrée derrière moi.

« J'ai renversé du champagne. »

« Du champagne ? »

« Oui, j'ai voulu en boire un peu, mais la bouteille a glissé de mes mains. »

« Pas futée hein. » ris-je.

Elle fit la moue avant de continuer d'éponger l'énorme flaque qui continuait de s'étaler au centre de la pièce. Encore peu de temps et le sofa en tissu allait être submergé.

« Bon, laisse-moi t'aider. »

Je partis prendre ce qui me semblait être la première chose à utiliser lors d'un incident pareil : Une serpillière. Lorsque j'arrivai avec l'objet entre mes mains, Tania se tapa le front comme pour se dire « Pourquoi n'y ai-je pas pensé plus tôt ? ».

« Je te l'ai dit. Tu n'es pas futée. »

« Roh, ferme la. » rit-elle.

Après avoir nettoyé soigneusement les dégâts provoqués par Mademoiselle Cruche, nous nous installâmes sur le sofa rouge placé devant la grande télévision qu'avait acheté Tania lors d'un élan de gourmandise.

« Emily, j'ai oublié de te dire.. »

Je tournai la tête vers elle et aperçus son air effaré. Habituellement elle était très rarement dans cet état, et je pus deviner que nous allions nous aventurer dans une discussion quelque peu tumultueuse.

« Oui ? »

« Bah.. »

Elle se leva avant d'aller chercher un post-it et me le tendre.

« C'est ton frère. Il m'a dit de te laisser ce message. Il a appelé ce matin. »

Je lis le message qui était « Désolé de ma longue absence. Je compte venir à l'improviste d'ici quelque peu. Sois prête. » J'arquai un sourcil, surprise que Matthew puisse dire ce genre de phrase.

« T'es sûr que Matthew a dit ça ? » demandai-je.

« Pas ce frère là, Emily. »

Soudainement, je pensai à Ryan. Parlait-elle réellement de lui ? Je ne lui avais parlé de Ryan que très rarement, et le fait de le savoir vivant me surprit. Non pas que je le pensais mort, mais ne pas l'avoir vu depuis des années avait fait que je ne pensais plus beaucoup à lui.

« Il ne t'a pas dit il vient quand ? » 

« Bah non.. »

Je grimaçai. Ahlala.. Mais comment devais-je réagir face à cela ? Une seule possibilité s'offrait à moi : Demander des conseils de ma mère. Si ma mère recevait effectivement ces lettres menstruels de ma cher et tendre frère, elle serait très bien placée pour me parler de lui et de comment l'accueillir. Je ne savais pas moi-même si je devais lui en vouloir de m'avoir abandonné comme ça durant des années et revenir dans les poches, ou plutôt être heureuse savoir qu'il allait revenir.

« Tu fais quoi ? » me questionna Tania, voyant que je me dirigeai vers le téléphone.

« J'appelle ma mère. »

« Pourquoi ? »

« J'ai besoin de savoir certains trucs. »

Elle ne protesta pas et alla sur la terrasse, très certainement pour prendre l'air. Elle avait l'habitude d'aller s'aérer les idées ou alors tout simplement bronzer, même si elle n'en avait pas besoin. Je composai le numéro de ma mère puis collai mon téléphone à mon oreille. Une sonnerie retentit à trois reprises avant d'entendre le son de la voix de ma mère.

« Allô ? »

« Allô, c'est Emily. »

« Emily ! Comment tu vas ? » s'exclama-t-elle, d'un ton engoué.

« Très bien et toi ? »

« Ça va. »

Nous arrêtâmes de parler pendant plusieurs secondes qui me parurent une éternité puis elle mit fin au silence :

« Je suppose que si tu m'appelles, c'est pour me demander quelque chose, non ? »

Je n'aimais pas lorsqu'elle prenait ce ton là. Elle me faisait passer pour une fille indigne qui venait prendre des nouvelles de sa famille que lorsque cela était dans son propre intérêt. J'avais essayé à plusieurs reprises d'appeler ma mère, mais à chaque fois elle ne me répondait pas. Il fallait dire qu'avec le décalage horaire, nos heures de conversations étaient restreintes.

« Euh.. Bah là ouai. » Je lançai un regard à Tania qui regardait le ciel avant de poursuivre : « Ryan m'a contactée. »

J'entendis la respiration de ma mère s'accélérer, puis après une profonde inspiration elle répondit :

« Il va venir te voir ? »

« C'est ce qu'il m'a dit. »

Elle ne répondit pas. Comment devais-je le prendre ? Il y avait certains mystères comme celui de mon grand frère dans la famille qu'on voulait à tout prix me cachait pour une raison inconnue. J'en avais réellement marre que l'on me cache toutes ces choses. Je comprenais le fait qu'on veuille me mettre à l'écart des problèmes, mais je savais très bien que si mon frère avait disparu depuis autant de temps, ce n'était pas pour rien.

« Maman. Quand est-ce que tu voudras m'expliquer l'histoire avec Ryan ? »

« Emily, ce n'est pas le moment. »

« Si justement, ça l'est. »

« Non. »

Je soupirai.

« Dans ce cas, je demanderai à Ryan lorsqu'il sera à la maison. »

Elle n'ajouta rien d'autre. J'appelai à plusieurs reprises ma mère avant de recevoir une réponse de sa part :

« Bon, je dois te laisser, Matthew est en train de faire n'importe quoi dans la cuisine ! Bisous ! »

Ni une ni deux, elle raccrocha. Et ben dis-donc, je pouvais dire que ce jour était assez mauvais pour les conversations téléphoniques. Celles-ci étaient constamment coupées inopinément. Je posai mon téléphone portable sur mon piano droit avant de rejoindre Tania qui regardait à présent la ville.

« Tu fais quoi ? » demandai-je.

« Je réfléchis. »

Je laissai un court instant se passer avant d'ajouter :

« A quoi ? »

Elle se retourna et me regarda. Elle avait les yeux qui brillaient. Je n'aimais pas le voir comme cela. La dernière fois qu'elle avait ces yeux brillants, elle s'était écroulée dans mes bras tant la mélancolie la rongeait. Elle regrettait souvent le passé, en disant que ses amours d'enfance étaient beaucoup plus féeriques que les suivants. J'étais d'accord avec elle, mais je ne voulais pas devenir nostalgique. Cela n'allait dégageait que tristesse en moi.

« J'ai peur qu'il se foute de moi. »

« Qui ça ? Sofiane ? »

Sofiane était le nom de son nouveau petit copain. 

« Oui.. »

Je la pris dans mes bras afin de la rassurer. Je ne voulais pas qu'elle soit mal ou qu'elle se sente contrainte de craindre l'avenir. Si l'amour devait vivre être bénéfique, il devait être vécu au jour le jour sans se préoccuper du futur. J'avais vécu comme ça à l'époque, même si cela s'était mal terminé. Mais comme le disent beaucoup de personnes : Toute histoire a une fin.

« Il est sincère avec toi.. Sinon pourquoi t'aurait-il invité deux jours chez lui ? »

Elle releva la tête et son regard rencontra le mien.

« Peut-être.. »

Je déposai un baiser sur son front et elle me sourit avant de s'écarter de moi et d'essuyer ses yeux d'un revers de la main.

« Je ne vois pas pourquoi je me mets dans des états pareils.. Je suis vraiment conne. » rit-elle nerveusement.

« Je trouve ça normal.. Il faut dire que les garçons que l'on a rencontré ces temps-ci ne sont pas très.. »

« Charitables. » termina Tania.

« Ouai. » ris-je à mon tour.

« Ça te dit j'te paye le restau' pour t'remonter le moral ? » lui proposai-je.

Elle sembla hésiter mais finit par accepter. Je l'encourageai et essayai de plaisanter à plusieurs reprises afin de la faire rire, ce qui marcha. Ce n'était pas mes mots qui la faisaient rire, mais mon rire. Il fallait avouer que mon rire était à désirer. C'était un mélange entre l'étranglement d'une chèvre et le cri d'une poule.

« Dépêche-toi de te préparer. Dans moins de 45 minutes les rues seront pleines. » lui dis-je.

« Ouai ouai, j'enfile une robe et on y va ! »

Pendant qu'elle se changea, je jouais rapidement au piano. Je ne me concentrai pas et me contentai de faire glisser mes doigts sur les touches tout en faisant une mélodie improvisée mais assez agréable à l'écoute. 

Après plusieurs minutes, Tania redescendit et m'appela pour partir. Je me levai et sortis de la maison, refermant la porte à clé derrière moi. Je lançai les clés de voiture à Tania qui les rattrapa telle une basketteuse professionnelle puis monta dans la voiture, sur le siège conducteur. Je m'installai à ses côtés avant de m'attacher et de me regarder rapidement dans le rétroviseur. J'adorais mes yeux. Tout le monde me disait que c'était ce qui attirait le regard en premier lorsque l'on me reluquait.

« Prête ? »

« Prête. »

[Chapitre 4 publié ! Bref, je suis désolé si les premiers chapitres sont "ennuyants" mais il faut attendre le fait que je mette en place la situation et tout et tout. x) Bon, j'espère cependant que vous appréciez me lire etc. :') (Je ne vais pas me répéter à chaque fois..) Bisous bisous ! Merci à tous vos commentaires. *-*♥]