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Chapitre 11

PDV EMILY

Je relevai ma capuche et la mis sur ma tête afin de ne pas mouiller mes cheveux pendant que je courais péniblement dans les rues de Los Angeles à la recherche d'un abri. Fichue averse, me dis-je intérieurement, voyant que mon portable que je tenais depuis le début de ma course contre la montre mon portable dans ma main. J'essuyai difficilement l'écran de mon objet électronique avant de recevoir, par surprise, un appel. Je regardai le numéro s'afficher, et je fus surprise de voir apparaître celui de ma tendre maman.

« Hey ! Maman. » dis-je après avoir décroché.

Je courais toujours et je devais sincèrement ressembler à une pauvre dégénérée sous cette pluie battante. J'avais l'impression que des petits cailloux me tombaient sur la tête. J'entendis difficilement la voix de ma mère à cause de cette eau qui fouettait à rafales de vent le bitume submergée.

« Emily, tu vas bien ? Je t'entends pas très bien là. » me fit-elle remarquer.

« Pas étonnant, je suis dehors, sous la pluie. » Un taxi klaxonna et me coupa dans mon élan. Je soupirai et dégageai mon front des mèches de cheveux humides qui retombaient malencontreusement sur celui-ci. « Ça ne te dérange pas si je te rappelle plus tard ? Pour l'instant il est très difficile de tenir une conversation normale. »

Je n'entendis toujours pas sa réponse. Mon téléphone faisait des bruits quelque peu étranges. D'un seul coup, je reçus un fort coup de jus qui me fit lâcher le téléphone portable sur le trottoir. Celui-ci s'explosa en mille morceaux. Je criai de toutes mes forces, tant cette journée était pourrie. Oui, le matin-même, j'avais dû aller faire les courses car Tania était avec son petit-ami et le frigidaire était vide. Dans le supermarché, qui d'habitude est sans problème, je fus agressée par une vieille dame par prétexte que je lui avais piqué son poivron. Le comble était que je n'avais même pas pris de poivron, mais une tomate. Quelques temps après, en sortant du bâtiment qui m'avait déjà énervé, je m'étais foncée sur un homme qui n'avait même pas pris la peine de me ramasser. Il fallait dire que la galanterie chez les hommes était parfois oubliée. Et ce n'était pas tout ! Alors que je comptais sur Momo pour me raccompagner chez moi, il eut un rendez-vous de dernière minute, et je dus rentrer toute seule, à pieds. Une fois arrivée à la maison, je pus poser les deux sacs remplis de babioles dans la cuisine, mais comme par hasard, l'un des deux tomba sur le sol, ce qui ne manqua pas d'exploser les œufs qui s'y trouvaient. L'omelette était déjà préparée avant même que je n'eus le temps de chauffer la poêle. Alors, pour me détendre, j'eus « l'excellente » de prendre l'air. Et après une dizaine de minutes, me voilà désormais en train de courir sous une averse imprévue qui était aussi violente que les cris de Tania lorsqu'elle apercevait une araignée.

« Emily ? »

Je levai la tête, me prenant par conséquent une autre rafale de vent dans la tête, et aperçus Tania sous un mini-toit situé juste devant notre appartement. Elle devait très certainement m'attendre.

« Ah te voilà ! »

J'accourus jusqu'elle avant de me soupirer de soulagement une fois protégée de cette invasion d'eau. J'avais beau me sentir malchanceuse ce jour là, je me sentais doublement mal à propos de ma rencontre avec Ethan, deux semaines auparavant. D'après Tania, je m'en étais remise. Ce qui était vrai. Néanmoins, même si je m'étais habituée à l'absence d'Ethan, je ne cessais de m'imaginer avec lui, juste de temps à autre afin de sourire d'une manière nostalgique. Pourquoi pensais-je toujours à lui ? J'allais finir par croire que le sort s'acharnait sur moi. J'étais partie à Los Angeles pour justement ne plus le recroiser, et qui était-ce la personne que je croisais ? Ethan. 

« Qu'est-ce que tu fais sous la flotte à une heure pareille ? Et sous la pluie en plus ! »

J'avais l'impression de me faire gronder par ma mère. J'allais riposter une blague, mais je me retins lorsque je vis le réel visage inquiet de Tania.

« J'ai voulu me changer les idées.. Je ne savais pas qu'il allait pleuvoir autant. »

Elle roula des yeux puis se plaignit que ses cheveux allaient friser à cause de l'humidité. Je la comprenais. C'était terriblement agaçant ce genre de choses que nous subissions, nous, les filles. Parfois, je m'imaginais à quoi ressemblerait ma vie si j'avais été un garçon. Bon, je devais avouer que j'avais du mal à m'imaginer en homme avec une barbe, une moustache, des poils sous les bras et un.. Bah ! Je me répugnai toute seule dans mes pensées.

« Pourquoi tu grimaces ? J'suis si moche que ça ? » 

Elle prit une mine de boudeuse professionnelle avant de baisser les yeux. Quelle comédienne celle là ! 

« Ne dis pas de bêtises. On rentre à l'appartement ? Sinon on va finir en afro. »

Elle rigola. Nous descendîmes les marches et atteignîmes avec rapidité notre appartement qui n'était pas loin de là. Nous essuyâmes nos pieds comme des taureaux sur le paillasson devant l'appartement puis j'ouvris la porte. Elle était déjà ouverte. Tania m'avait annoncé que Ryan était déjà à la maison. Il était parti durant quelques jours afin d'aller voir plusieurs de ses amis qui habitaient dans une ville adjacente à la nôtre. Je lui en avais voulu de ne pas m'avoir prévenu et de ne m'avoir donné aucune nouvelles durant plus de quatre jours, mais il avait réussi à se faire pardonner très rapidement au téléphone en me promettant des virées shopping. Je doutais de sa capacité à tenir sa promesse. Je savais très bien qu'il détestait faire les magasins, mais j'espérais que sa promesse serait tenue. Il tenait un caractère semblable au mien : très capricieux. Nous pouvions avoir ce que nous voulions lorsque nous étions perspicace. Parfois même, nous adoptions l'humour noir pour atteindre nos fins.

« Coucou sœurette ! » 

Il regarda mes cheveux qui gouttaient le long de mon dos avant de se plaindre que je mettais de l'eau partout dans le couloir. Ne pensait-il pas deux secondes à ce que je pouvais ressentir ? J'étais frigorifiée et monsieur pensait à son stupide sol. J'étais certaine que j'allais avoir un rhume le lendemain. 

« C'est bon, j'vais l'nettoyer ton sol là. » soufflai-je péniblement avant de monter à l'étage afin de prendre une douche et retirer cette odeur de pluie de moi. Même si cette odeur était loin d'être malodorante, elle m'était désagréable. Je préférais largement sentir le shampoing aux fruits rouges à vrai dire.

Après m'être lavée, Tania prit ma place et je dus m'asseoir sur le sofa, genoux pliés, devant une série américaine. A force de regarder la télévision sans les sous-titres, il m'arrivait de comprendre certaines paroles, même si c'était assez difficile pour moi de comprendre une langue qui ressemblait à du yaourt.

« Alors comme ça tu disparais sans même me prévenir ? » dis-je d'un ton assez approbateur.

Il me regarda avant de sourire en coin. Je n'aimais pas lorsqu'il prenait cet air sûr de lui, mais c'était un homme, que pouvait-on y faire ? 

« Je n'ai pas besoin d'autorisation pour aller voir des amis, Maman. » plaisanta-t-il.

« Je sais, mais je m'inquiétais, moi. Tu.. »

« Tu t'inquiètes pour rien. » me coupa-t-il.

« Parce que tu n'es rien ? »

Le voilà pris dans son propre piège. J'aimais bien lorsque je sortais ce genre de réplique. Il était bloqué. Soit il avouait que je ne m'inquiétais pas pour rien et donc que j'avais eu raison de réagir comme je l'avais fait, soit il avouait n'être rien. Dans les deux cas, c'était victoire pour moi. Oui, je me faisais un concours toute seule dans ma tête. Je voulais voir qui de Ryan ou de moi était le plus difficile à vivre lorsqu'il s'y mettait. Nous étions très taquins et nous nous chamaillions sans cesse comme au bon vieux temps.

« Je.. Euh.. » 

Il bégayait et un large sourire apparut sur mon visage, le faisant rager intérieurement.

« Voilà, j'ai raison. »

Il soupira avant de se concentrer sur la télévision, légèrement amusé. Je savais déjà ce qu'il pensait : « Tu as gagné une bataille, mais pas la guerre. ». Soudainement, la sonnette de l'appartement retentit, nous annonçant qu'une personne venait nous rendre visite. Ryan et moi nous regardâmes, incrédules. Nous n'avions aucune idée de qui pouvait venir à une heure pareille et en plus sous la pluie.

« J'y vais. » dis-je alors que Ryan allait se lever.

Il se laissa retomber sur le canapé et se concentra de nouveau sur la télévision. Je m'aventurai dans l'obscurité du couloir jusqu'à la porte d'entrée. Je tournai la clé dans la serrure et clanchai la poignée. Une silhouette se trouvait à l'entrée, le visage baissé, capuche sur la tête. Je ne pus deviner qui était dessous, mais le gilet que portait cet homme - ? - m'était familier..



[Chapitre 11 publié ! Je tiens à vous dire que je suis désolé de publier moins souvent que lorsque j'écrivais mon premier tome ! :/ Mais bon, en ce moment, je n'ai pas beaucoup le temps et j'ai des devoirs communs à réviser ainsi que des livres à lire. Les contrôles se succèdent et de plus, j'ai une série à terminer ! :( Bref, tout ça pour dire que j'essaierai de faire des efforts à partir de ce week-end, car je serai en vacances ! *-* Sinon, je vous souhaite une agréable journée/nuit/soirée/matinée ! Bisous à vous et bonne lecture pour la suite ! ;)♥]

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