Marjolaine
Marjolaine est assise sur son lit, allongé, les bras tendus, tenant de ses mains le livre qu'on lui a prêté. Elle sourit parfois lorsque la page est drôle, et reprend son air concentré. Ses longs cheveux de lin tombent sur ses épaules, éparpillés comme si une fée les avait faits tomber un à un sur le dos de la jeune fille.
Dans une heure, elle sera métamorphosée : debout dans la chambre, son air calme l'aura quittée : elle fredonnera l'air de la Symphonie du Nouveau Monde à tue-tête, accompagnée de ses folles amies. Alors, on pourra voir son génie à travers son sourire doux, ses yeux pétillants, son air jovial. On constatera à quel point elle est merveilleuse, formidable, extraordinaire...
Avec elle, je partagerais quelques poèmes de Baudelaire, de Verlaine, d'Hugo ; on écoutera la "Sonate au Clair de Lune", en oscillant la tête, citant de temps en temps une phrase du Livre de Perle. Je trouverais en elle une personne qui me comprend, attentivement, avec patience.
Le soir, elle viendra avec nous, lire nos textes à la lueur d'une petite lampe. On ouvrira grand nos oreilles, alors, elle racontera. Ses mots s'envoleront avec la grâce des hirondelles, à la venue des beaux jours, et iront se poser dans notre imagination passionnée. Ses lettres, ses phrases, ses pages, tout sera parfait : le silence l'écouterait presque. Elle lira des paragraphes emplis d'oxymores, de zeugmas, de métaphores, sous nos yeux ébahis ; à la fin, on restera muettes, comblées.
Car tes mots, ton talent, ton génie, c'est l'essence même de notre vie ; et tu sais bien qu'on te trouve oraveillante, Marjo, petite Perle de Joie.
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