L'extrait

"Je sombrais encore et toujours. Personne n'était . Non, je ne voyais personne. À chaque fois que je l'apercevais, ce sentiment noir s'éveillait en moi. Elle caressait ses cheveux avec délicatesse et souriait gracieusement devant les autres élèves de la classe. Je ne pouvais plus la supporter. J'avais juste envie qu'elle disparaisse une fois pour toute.

Son image était complètement faussé, elle mentait sans arrêt, et me ridiculisait quand elle en avait l'occasion. Tout le monde l'appréciait comme elle était, mais moi je la détestais. Ce qui me dégoûtait, c'est le moment elle parlait de "cette grande amitié" qu'on entretenait depuis un certain temps. Je ne qualifiais pas cette relation comme telle. C'était juste une connaissance... Pas plus pour moi en tout cas.

Je ne peux pas faire semblant de dire que le fait de rester avec elle était un véritable supplice, car malgré le fait que je souffrais à ses côtés, une part de moi s'amusait à découvrir d'autres faces de cette personne. Sa vie était emplie de rebondissements, je ne pouvais pas m'ennuyer avec elle.

Si j'aimais souffrir ? Encore aujourd'hui je me pose des questions...

Purée, mais t'es trop bête! s'écria-t-elle en attirant l'attention de toute la classe.

Je baissai la tête, en rougissent. On était en TP de physique. J'étais son binôme — non pas parce que je le voulais, mais je n'avais pas le choix, sinon...— et elle ne voulait pas assumer le fait qu'elle avait tort .

Bah si, cette personne est myope parce que les verres de ses lunettes sont divergentes, protestai-je.

Mais n'importe quoi ! Et qu'est-ce que tu en sais d'ailleurs ? s'écria-t-elle.

J'en sais beaucoup plus que toi puisque je le suis, rétorquai-je en levant un sourcil.

Elle n'ajouta pas un mot dessus même si elle savait que j'avais raison. Elle soupira seulement et continua d'écrire.

Il y a des jours comme ça qui me saoulent particulièrement. Les battements de mon coeur s'accélèrent tandis que mes actes sont freinés et mûrement réfléchis. Je parais calme alors que j'ai envie d'exploser. Pour évacuer ce stress, je cours dans le parc avec une chanson triste dans les écouteurs que j'écoute en boucle. Je vide mon esprit et me laisse emporter dans un autre monde... Le monde le plus obscur qui soit... Un monde dont je ne peux pas m'échapper facilement... Car il révèle ma vraie nature... Le côté sombre qui reste enfoui en moi chaque jour et nuit...

Je me souviens, ce jour , c'était son visage que je souhaitais effacer. Je ne savais plus pourquoi. Elle m'avait fait tant de choses pourtant ce n'était que maintenant que je voulais réagir. Elle avait juste brusqué les choses. Elle n'aurait pas du... Elle ne méritait pas sa place, c'est tout. Je devais restaurer la paix de «mon monde». Elle ne devait plus y apparaître. Même si je devais payer le prix le plus cher, mon coeur serait au moins allégé […]"

Pourquoi avais-je écrit ça? De qui je parlais avec tant de haine ? Même si ce n'était qu'une fiction, je sentais que je m'étais inspirée du vécu. Serait-ce cette Amy? Où était la suite de l'histoire ? Et le début ? Comment se faisait-il que la personne qui tenait à me donner cette lettre détenait mon cahier?

En relisant la lettre qui était accompagnée de l'extrait, je ne pus m'empêcher de douter de la personne que j'étais...

Ce qui me gênait, c'était le fait que ma fiction et ma vie réelle coïncidait . Mais ce qui me semblait certain, c'est que je ne l'avais pas tuée. Pourtant, j'avais l'impression que tout se retournait contre moi! Le doute s'installait petit à petit. Mes mains se mirent à trembler. J'avais peur, très peur, que je me mis à pleurer. Comment être sûre que ce ne soit pas moi la criminelle ?

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