- Pardonne-moi, avait-il murmuré.

Mes yeux se remplirent de larmes. Mon coeur se resserra, ma gorge se noua. Je m'attendais déjà au pire. Il resserra son étreint. Ce qui me rendait plus mal au point. J'avais le pressentiment qu'il regrettait ce qu'il avait fait, mais aussi que j'aurai du mal à le pardonner.

- Dis-moi Killian ! Dis le moi! l'ordonnai-je le noeud au ventre.

- J'ai fait une grosse bêtise. J'ai essayé ce fameux jeu il n'y a pas longtemps alors que papa me l'avait fortement déconseillé. Je suis vraiment désolé...

Il pleurait. Il ne parvenait plus à continuer de parler. Je le repoussai délicatement pour voir son visage. Il était rouge, rempli de larmes. Il recula de quelques pas et mis sa tête dans ses mains. Il se laissa tomber sur les genoux.

- Je le regrette vraiment! Je te l'assure.

À ce moment-là, je ne savais pas s'il s'adressait à moi ou à Gabi. Mais on était toutes les deux bouleversées par ce qu'il disait.

- Je vais attendre que tu sois prêt, le rassurai-je.

Quelques heures plus tard, une infirmière me réveilla: je dormais les poings fermés sur le lit. Je remarquai par la suite que le garçon n'était plus là. Je me redressai et me mis à le chercher du regard. Je sortis de la chambre en courant. Où avait-il bien pu partir? Je l'avais cherché partout, mais je ne l'avais vu nulle part. Je paniquais à l'idée de le retrouver mort.

«Grand frère! Grand frère!» appelait la voix affolée de Gabi.

Ma vision se floutait. J'avais une énorme envie de vomir. Et puis, comment vous l'expliquer, je ne voyais pas ce que Gabi était censée voir mais autre chose. Pour être plus précise, je me trouvais dans la cage d'escalier, pourtant je voyais des scientifiques, qui s'approchaient de moi avec une seringue, dans une sorte de laboratoire. À ma plus grande surprise, je vis Killian à leur côté. Il était trainé de force. Ils parlaient mais je n'entendais rien.

«Kelly! Réveille toi! Il se passe quelque chose d'étrange avec ton corps!», s'écria la voix du démon.

«Tiens le coup s'il te plaît ! Afin de retrouver mon frère... » m'encouragea la voix douce de Gabi.

J'avais mal à la tête. Bouger devenait trop dur. Je n'avais plus la force de continuer...

«Ils sont en train de donner de ton sang au garçon!» s'écria la voix de l'esprit. «Il court un grave danger!!»

- Et tu ne peux pas faire quelque chose? m'impatientai-je. Possède ces scientifiques, ou Killian, je ne sais pas moi!

- Ce n'est pas aussi simple! intervint l'infirmière du jour précédent.

- De quoi vous parlez? demandai-je surprise.

- De ce que tu parles, puisque tu vas mourir. Autant t'expliquer quelques trucs, avant que la mort ne frappe à ta porte, affirma-t-elle en soupirant.

J'avalai avec difficultés ma salive. Je sentais réellement le danger qui me guettait. Elle me prit le bras et m'emmena de force, dans le laboratoire que j'avais vu auparavant.

- C'est bon, la fille est là ! affirma la jeune femme.

- Tant mieux! s'exclama un homme, costard cravate. Comment vas-tu Gabi? Ou plutôt Kelly?

Je ne répondis pas, je ne faisais que le dévisager avec haine. Gabi semblait le connaitre.

- Tu as perdu ta langue? demanda-t-il d'un ton moqueur. Ça ne fait rien. Regarde Killian, on a ta soeur. Tu devrais te tenir à carreaux maintenant !

- Pourquoi tu ne t'es pas enfuie! Pour te venger? hurla celui-ci.

- Je ne pouvais pas et je ne comprends pas pourquoi je devrais me venger, soupirai-je.

- C'est moi qui l'ai tuée! T'es satisfaite maintenant? Alors barre-toi avec le corps de ma soeur.

- De quoi tu parles? m'étonnai-je. Je ne peux plus bouger je te dis.

- Sauve la, par pitié!! Ils la tueront aussi...

L'infirmière avait le sourire aux lèvres. Elle allait être récompensée pour le service qu'elle avait accomplit. Un homme de sécurité se tenait à côté de l'homme qui m'avait adressé la parole. Il se dirigea vers la femme, avec une valise.

- L'argent a été rassemblé. Comme promis, finit-il par dire.

- Merci professeur Falcovy, je promets de garder ma bouche fermée.

- Je n'en doute pas, s'exprima l'homme costard cravate avec un large sourire sur les lèvres.

Elle s'en alla rapidement. Je voulus la suivre mais l'homme de sécurité pointa son arme sur moi, enfin sur Gabi. Je ne bougeais plus. J'étais effrayée. Quelques minutes plus tard, on entendit le dérapage d'une voiture.

- Enfin il était temps! soupira le professeur.

Je le fixais du regard. De quoi parlait-il? Quelques secondes plus tard, un autre agent de sécurité entra, en possession de la valise...oui cette valise. Elle était tachée de sang.

- Voilà l'argent! finit-il par dire.

- Bon travail Staneley, le félicita Falcovy, pose le ici! (Il désignait une place contre le mur, à côté de Killian).

- Bon, voilà l'argent Killian! L'argent qui te permettra d'avoir une vie sereine.

- Je ne veux pas de votre argent sal!! Je veux juste que ma soeur soit mise hors de danger.

- Tu en demandes beaucoup après ce que tu as fait à ma fille adorée. L'avoir tuée sans pitié alors qu'elle ne t'avait rien fait! dit-il sans émotions. Ah, c'est vrai, je n'en ai rien à ciré de tout ça. Je veux juste voir mon projet à l'oeuvre.

- Vous êtes le père d'Amy?

- Oh! La demoiselle a une langue!

- Et c'est toi qui a tué sa fille? demandai-je à Killian sous le choc.

- Oui et cela sous tes yeux, répondit-il à bout de forces.

- Sous les yeux de qui?

- De toi Kelly.

Je ne parvenais plus à continuer. Gabi pleurait. Je pleurais aussi.

- Ashley a sûrement dû te parler de moi. Je suis son petit ami...

- C'est toi qui me menaçais!? C'est toi qui as mon cahier?

- De quoi tu parles?...

- Taisez vous vous deux! ordonna Staneley. Le professeur a besoin de se concentrer.

Je n'en revenais pas. Il se jouait de moi depuis le début. Il était au courant de tout. Une main se posa sur mon épaule. Je constatai que c'était la femme qui prétendait être ma tante.

- Si tu veux parler de ce cahier! On l'a trouvé dans ta chambre lorsqu'on a mené l'enquête sur ton suicide.

Elle me jeta le cahier dans la figure. J'étais perdue. Mais qui étaient-ils bon sang?

- Oh, je te présente ma secrétaire, Catherine Maillet. Elle est resplendissante n'est-ce pas?

- Arrêtez professeur de me complimenter de la sorte, je vous prie.

Lors de ma première rencontre avec elle, ce n'était pas moi qui se sentait mal mais Gabi. C'est pour cela que je ne me sentais pas en sécurité à ce moment là! Elle l'avait déjà vue! Et sûrement aux côtés de cet horripilant professeur (je ne sais pas si ça se dit, mais j'ai envie de le dire). Elle me dégoûtait! Non, elle ne dégoûtait que Gabrielle. Pour moi, cette femme me décevait seulement. D'une certaine façon, je ne voulais pas y croire. Je pensais vraiment qu'elle me soutenait les moments où j'en avais le plus besoin. Elle m'avait fait ressentir la joie de vivre, m'avait fait donner une certaine importance à la vie. Elle avait comblé ce vide qui était en moi. Pendant un moment j'y avais cru. Je pensais refaire ma vie, dans cette fausse famille. Même si le démon m'avait déjà averti, je voulais croire qu'il y avait au moins un bon côté en elle. Je m'approchai d'elle lentement, malgré le fait que l'arme était toujours pointée sur moi. Je voulais revoir son sourire. Je lui pris la main, tout en pleurant.

- Tout était faux? Le fait que tu restes à mes côtés n'était qu'un mensonge?

Elle me repoussa violemment, que je tombai au sol.

- GABI!! hurla Killian.

- Ferme-la toi, si tu tiens à la vie de ta soeur! le menaçai-je. C'est Kelly en ce moment, t'as compris? En ce moment, c'est moi qui est blessée, et pas ta soeur.

Cette femme représentait mon seul espoir dans la vie. Je me sentais trahie par tout le reste sauf elle, étrangement. Je ne voulais pas la perdre.

- Tu m'as promis...

- Je t'ai menti, finit-elle par avouer. Ce n'était qu'un mensonge pour te rapprocher. Tu ne pensais tout de même pas que c'était mon vrai caractère!? Rassure moi!

Elle lâcha un rire épouvantable, qui résonnait dans la salle. Elle s'avança vers moi, et me souleva par le col. Son regard était terrifiant. Il était perçant. La tristesse fut remplacée par la frayeur, puis par une colère sombre, et enfin par une haine incontrôlable. Ils m'avaient tout volé. Je n'avais plus goût à la vie. Je voulais leur faire regretter. À tous...

« Je suis là, petite! Accomplissons notre revanche!» s'écria la voix du démon.

Ma vision se brouilla. J'étais comme aspirée par le sol. Alors que je pensais tomber, lorsque j'ouvris les yeux, je me tenais debout.

- Gabi! Réveille toi, je t'en supplie! cria Killian.

Ce n'était pas moi qu'il regardait, mais le corps d'une jeune brune étendue sur le sol.

- L'heure de la vengeance a sonné ! dis-je avec une voix dédoublée par le démon.

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Coucou,
Je ne sais pas si c'est compréhensible mais en tout cas je l'espère :)
Et vous, vous en pensez quoi?