Chapitre 7: Journée pleine de rebondissements
Il faisait noir, j'étais seule et je ne voyais presque rien à part une faible lumière au loin. J'étais dans une sombre forêt et j'avais froid, j'étais pieds nus et je me demandais ce que je faisais là. Tout à coup, je sentis une main m'agripper et m'entraîner vers la lumière. A mesure qu'on se rapprochait, je pus voir la petite maison, ou plutôt la petite chaumière qui se dressait devant nous. A l'intérieur se trouvait un couple d'une quarantaine d'années et une enfant qui devait avoir cinq ans, puis tout à coup, j'entendis cette voix glaciale qui me dit un mot : tire. J'avais un pistolet dans les mains, et c'est ce que je fis, sans me poser de questions.
Je me réveillai en sueur dans mon lit, ce n'était qu'un cauchemar, je soupirai de soulagement. Il avait pourtant l'air tellement vrai, j'avais encore cette sensation de tenir le pistolet dans mes mains, qui étaient ces gens, pourquoi avais-je tout à coup un pistolet dans la main ? Mais la question que je me posais surtout, était-ce vraiment un rêve ? J'espérais que ce n'était pas un bout de mon passé qui décidait soudainement de réapparaître, je commençais à me poser de plus en plus de questions et cela me fit froid dans le dos. Une goutte de sueur perla sur mon front, le mieux était sans doute que j'essaye d'oublier pour le moment ce rêve malheureux, et que j'attende le soir d'avoir la vérité. Mais il fallait avant que je prenne une douche car j'avais eus tellement peur de ce rêve qu'il fallait que je me détende un peu avant que je descende pour mes cours. Une fois sortie de la douche, je me vêtis d'un short en jean avec un débardeur bleu et une chemise blanche, le tout avec des bottines. Aujourd'hui il devait faire assez beau comme les jours précédents, alors je ne mis pas de veste. C'était pour l'instant une journée comme les autres qui s'annonçait, et j'espérais sincèrement que ça allait être le cas. Je descendis dans la cuisine pour prendre mon petit-déjeuner et je fus surprise par le calme qui régnait dans la maison. Mon frère était à l'école et mes parents devaient déjà être partis travailler, ce qui me laissait seule dans cette immense maison. Il ne me restait plus qu'à attendre que mes professeurs particuliers arrivent pour que je commence mes cours de la journée, cours que je n'avais d'ailleurs pas du tout envie de suivre. Il me restait encore une bonne heure avant de commencer, alors je pris mon portable et remarquai qu'il y avait deux messages. L'un était de Ambre qui me demandait si je voulais faire un après-midi shopping avec elle. L'idée ne m'enchantait guère, mais je me résignai en me disant que mes parents seraient ravis que je passe un peu de temps avec elle, et puis ainsi, je pourrai obtenir un peu plus d'informations sur son frère. Le deuxième venait de Lucas qui me souhaitait une bonne journée et qui espérait que je pourrai le voir très prochainement. Je leur répondis à tous les deux de façon à ce qu'ils soient contents et me lâchent pour le moment. Je donnai mon accord pour l'après-midi de Ambre, puis confirmai à Lucas qu'on s'organiserait quelque chose prochainement. Une fois les messages envoyés, je me demandais si j'avais de l'argent, car il était vrai que j'avais beaucoup d'affaires, mais avais-je au moins un peu d'argent, ou étais-je obligée de demander à mes parents. Il fallait que je leur demande une fois qu'ils seraient rentrés, c'est à dire pas avant le midi. J'entendis un coup frappé à la porte et descendis ouvrir, ça devait être le professeur de français avec qui j'avais cours. Quelle ne fut pas ma surprise quand je vis que c'était Will qui était derrière la porte. Je lui dis alors :
-Salut, qu'est-ce que tu fais là ?
-Je passais dans le coin, et comme j'ai vu que les voitures de tes parents n'étaient pas là, j'en ai déduis que tu étais seule chez toi, me répondit-il avec une clin d'œil qui me fit sourire. Sa présence me faisait du bien, mais il ne pouvait pas rester là car si jamais les professeurs le voyaient, ils le diraient tout de suite à mes parents. Gentiment, je lui dis :
-Ne restes pas là, tu pourrais te faire voir par l'un de mes professeurs et ils vont le dire à mes parents, je n'ai pas envie de ne plus jamais te revoir.
-Et depuis quand tu fais ce que te disent tes parents ? Tu es devenue bien docile, me dit-il.
-Et ça veut dire qu'elle est sur la bonne voie jeune homme, fit une voix derrière nous.
Je me retournai surprise, et vis mon professeur de français qui nous regardais depuis le seuil de la porte. Je fis signe à mon ami de partir, mais avant, il se pencha et me chuchota à l'oreille:
-Je reviendrais, que tes parents le veuillent ou non. Et tes professeurs ne pourront pas m'en empêcher.
Je soupirai d'exaspération, même si j'étais contente qu'il soit venu me voir et qu'il m'ai dit ça, et si cette fichue prof n'était pas intervenue, il aurait pu rester plus longtemps. Mon ami étant parti, nous nous mîmes au travail car j'espérais bien avoir finit avant le midi, et nous avions déjà pris beaucoup de retard. Toute la matinée, je dus supporter les jérémiades de mes professeurs qui ne cessaient de se lamenter sur mes résultats, car même si tout ce que je faisais à l'écrit était bon, je ne leur parlais pas souvent et sinon, c'était pour leur dire de se taire, ce qui ne leur plaisait pas du tout. Nous avions enfin finit pour midi et demi, juste avant que mes parents ne reviennent, et heureusement, car je ne voulais pas leur expliquer pourquoi nous avions une demi heure de retard sur le programme de la matinée. Ils arrivèrent donc quelques minutes après le départ de mon dernier professeur, celui de physique, et ils ne se croisèrent pas, à mon grand soulagement. Une fois qu'ils commencèrent à préparer le déjeuner, je leur demandai pour ma sortie de l'après-midi avec Ambre, et comme je le pensais, ils acceptèrent tout de suite sans hésiter. Je n'avais pas tellement faim alors je demandai si je pouvais aller m'acheter un sandwich et manger en ville avant d'aller chez mon amie. Comme j'avais bien suivis tous les cours de la matinée, ils voulurent bien en me faisant promettre de ne rien faire de mal, même si ce n'était pas ça qui allait m'arrêter, mais je promis pour faire bonne figure. Je n'avais pas l'intention de manger vu que je n'avais pas faim, alors je partis à l'école de mon frère pour voir si on pouvait parler un peu entre deux de ses cours. Il y avait tellement de monde dans ce lycée, qu'il m'était impossible de distinguer qui que ce soit à travers du grillage qui séparait le bâtiment et l'extérieur. Soudain, alors que je cherchais toujours mon frère des yeux, un garçon qui devait avoir son âge s'approcha et dit:
-Bonjour, tu dois être Adhara non ? Je suis un ami de Sayanel, vous le cherchez ?
-Oh, salut, oui tu as bien deviné, est-ce que tu sais où il est s'il te plait ?
-Et bien en vérité, il s'est fait viré de cours ce matin parce qu'il a répondu à un des ses professeurs et après il a séché, nous ne savons pas où il est allé.
-Très bien merci je vais l'appeler alors, à plus !
-Attends, me fit-il, je sais que tu es allée en prison et tout, mais tu ne pourrais pas essayer de le ramener dans le droit chemin ? Enfin, ne te fâche pas, mais je veux dire que s'il n'essayait pas tout le temps d'être comme toi, il n'aurait pas autant d'ennuis. Je ne veux pas te rejeter la faute, mais j'aimerais juste retrouver mon meilleur et ami d'enfance.
-Je comprends ce que tu veux dire ne t'en fais pas, et je vais essayer de le raisonner.
Il me remercia, puis je m'éloignai de la clôture de l'établissement pour appeler mon frère sur son portable, en espérant qu'il me réponde. Il y avait vraiment beaucoup de monde, de partout, et je dus aller beaucoup plus loin pour trouver un endroit assez calme. Il décrocha à la première sonnerie :
- Salut, qu'est-ce que tu veux ? me demanda-t-il froidement
- J'aimerais te parler, lui demandai-je, où es-tu ?
- Je ne vais pas pouvoir pour l'instant désolé, j'ai cours, me répondit-il.
- Menteur, je sais très bien que tu n'y es pas, fis-je sérieusement.
- Bon très bien, soupira-t-il, viens à l'entrepôt, celui où tu t'entraînais avant, si tu t'en rappelle.
- Qu'est-ce que tu fais là-bas ? m'écriai-je, bon j'arrive.
Mais pourquoi était-il dans un tel endroit, je ne savais même pas qu'il connaissait son existence. Je me sentais coupable de ce qu'il lui arrivait, c'était de ma faute s'il s'était mit à mentir, voler ou encore sécher, ce n'était pas une vie ça, je ne le savais que trop bien. Pour moi, c'était déjà fichu avec mon casier judiciaire, mais pour Sayanel, rien n'était fait, et je pouvais encore faire en sorte qu'il n'ait pas de problème avec la police. Même si pour ça il devait me détester. J'arrivai à l'entrepôt quelques minutes plus tard, il était treize heures et il me restait encore une heure avant d'aller rejoindre mon amie au centre commercial qui n'était d'ailleurs pas très loin. Comme je ne voyais pas mon frère dehors, je partis voir Frank, le même garde qu'hier, pour lui demander où il était:
-Salut Frank, fis-je, est-ce que tu sais où est Sayanel ?
-Désolé, mais il m'a demandé de faire en sorte qu'il ne soit pas dérangé.
-Je viens de l'avoir au téléphone, répliquai-je, c'est lui qui m'a dit de venir le retrouver ici.
Il me dit de patienter le temps sûrement d'aller voir si mon frère m'avait bien demandé de venir. Il revint une ou deux minutes plus tard, puis me demanda de le suivre. Il n'y avait pas beaucoup de monde car ils devaient tous être en cours, enfin, ceux qui ne séchaient pas. Je me retrouvai dans une salle de combat, et ce que je vis me mit hors de moi. Mon petit frère de seize ans était avec des personnes de mon âge à fumer je ne savais pas trop quoi. Je le tirai violemment pour l'obliger à se relever, et sans ménagement, bien qu'il ne tenait pas debout. En étant près de lui, je reconnus tout de suite la substance qui émanait de sa bouche. De la drogue, de l'herbe pour être plus exacte, il devait en avoir fumé beaucoup car il ne tenait presque plus debout et avait les yeux tellement rougis et gonflés, c'était affolant. D'un coup, alors que je m'apprêtais à faire sortir mon frère de là, un des garçons qui l'avaient entraîné avec eux se posta devant nous et m'obligea à le lâcher. Il ne semblait pas en meilleur état que Sayanel et avait du mal à garder son équilibre, ce qui n'était qu'une maigre consolation, car seule contre ces quatre garçons beaucoup plus forts que moi, je n'avais pas beaucoup de chances, même s'ils étaient dans le mal. Le garçon qui se tenait devant moi avait des cheveux bruns en bataille, des yeux verts clair et une bonne musculature se voyant parfaitement à travers son tee-shirt blanc moulant. Il avait un jean slim marron et je l'aurais trouvé plutôt attirant qi les circonstances avaient été toutes autres. Alors, il me cria dessus:
-Laisse le tranquille ! Il fait ce qu'il veut et ce n'est pas toi qui vas l'en empêcher !
-Ecoute moi bien toi, fis-je en criant encore plus fort car il m'avait énervée, mon frère est mineur et n'a que seize ans, alors il n'a rien à faire avec vous, surtout si vous lui faites fumer ces saloperies, je vais appeler les flics et vous mettre en taule si vous ne me laissez pas partir avec lui !
Je pris mon frère par le bras en le soulevant grâce à mon épaule et j'allais l'emmener malgré ces protestations, quand soudain, le garçon qui m'avait crié dessus me donna un gros coup de poing au visage, ce qui nous fit tomber par terre. J'étais un peu abasourdie et je sentais le sang me couler du nez, mais je repris vite mes esprits vu que c'était la santé de mon frère qui était en jeu actuellement. Je me remis sur pied et me prépara à riposter, quand un autre garçon s'approcha et stoppa mon poing avec sa main. Il était aussi grand que l'autre garçon, mais était blond avec des yeux indigos. Il avait l'air clean, mais ses yeux rejetaient tellement de haine et de froideur que s'en était effrayant, il aurait pu tuer n'importe qui. Je craignais le pire, je n'était pas de taille face à ce garçon qui était beaucoup plus fort que moi, je frissonnai et une goutte de sueur perla sur mon front, il fallait que je me reprenne, mais comment faire. Pourquoi mon frère avait-il été embarqué dans des histoires pareilles, ce fut là que je me dis que j'avais vraiment été absente très longtemps et que ça avait eut un mauvais impacte sur Sayanel. Je regrettais ce que j'avais fais, quoi que ça puisse être, c'était à cause de moi que nous nous étions retrouvés dans cette situation. Je décidai de me concentrer sur mon adversaire et j'étais prête à tout pour avoir une chance de partir sains et saufs, même si je savais que je ne faisais pas le poids. Et alors que je me concentrai pour me protéger de ses attaques, je vis qu'il s'était retourné vers son ami. Il lui dit alors à ma surprise:
- C'est bon laisse les partir, de toute façon ce n'est sûrement pas elle qui ira nous envoyer à la police. Tu ne comptais pas le faire j'espère ?
- Toi et tes copains vous avez fais fumer de la drogue à mon frère, tu crois vraiment que je ne vais rien faire ? fis-je sur un ton de menace
- Du calme ma belle, c'est ton frère et ses copains qui sont venus nous chercher, nous n'avons fais que leur donner ce qu'ils voulaient.
- Même, ils sont mineurs, vous ne pouvez quand même pas vendre ça à des mineurs, et pourquoi il n'y a que mon frère ici, si c'est vrai, où sont ses amis ?
- Ces gosses ont pris rendez-vous avec nous et il est le seul à être venu à l'heure, les autres devaient arriver en retard, du coup, pour être venu avant, on lui a proposer de goûter gratos, et tu parles qu'il n'a pas hésiter à accepter.
- Vous n'aviez pas à lui en proposer, fis-je méchamment, c'était irresponsable et regardez dans quel état vous l'avez mis, vous croyez que je vais expliquer ça comment à mes parents ?
- Débrouille toi, tu as déjà fais de la taule, tu sais comment c'est, alors tu ne vas pas nous y envoyer. Tu dois bien avoir des amis chez qui tu peux l'amener le temps qu'il dé saoul non ?
-Parce qu'il a bu aussi ! m'exclamai-je outragée
- Ce n'était pas prévu, mais mes amis étaient déjà en train de boire quand il est arrivé, il ne voulait pas en boire, mais ils étaient déjà bien et je suis arrivé trop tard pour les empêcher de le faire boire, désolé.
-Il n'aura plus jamais à faire à vous et si je le retrouve encore une seule fois avec vous, je vous jure que je vous tue !
Cette fois, je pris mon frère sur mon dos puis partis en laissant les garçons derrière moi. Sayanel était vraiment mal, mais il se prit quand même la peine de me dire un petit "merci" avant de s'endormir. Il fallait que je trouve un endroit à l'amener, je ne pouvais pas le faire rentrer à la maison à cette heure là et dans cet état. Soudain, une idée me vint, je pris mon portable et appelai:
-Salut Tobias, est-ce que tu es chez toi là ?
-Euh..Oui pourquoi ? Il s'est passé quelque chose ?
-Je t'expliquerai plus tard, je peux venir s'il te plaît ?
Il me confirma que ses parents étaient partis et que je pouvais venir. Après avoir raccroché, je partis immédiatement car mon ami m'avait envoyé son adresse, et je n'allais pas rester avec mon frère sur mon dos toute la journée. La maison se trouvait pas très loin de l'entrepôt, alors je n'eus pas beaucoup de mal à trouver. Je me trouvais à présent devant une maison assez normale avec un étage, un petit jardin s'offrait à nous à l'avant de la maison, laissant seulement passer une allée de petites pierres. Alors que je franchis la porte du grillage métallique, un flash back me prit. J'étais devant cette même maison, je m'avançais tranquillement dans l'allée, des cadeaux dans les bras. Je devais avoir dix ans. Il neigeait et tout était blanc autour de moi, soudain, la porte s'ouvrit et Tobias en était sortit. Il semblait surpris de me vois, comme si je n'étais pas censé venir maintenant. Il me demanda alors:
-Salut, qu'est-ce que tu fais là ? Tu devais venir demain
-Oui je sais, mais je voulais te donner tes cadeaux aujourd'hui, car demain je serais prise.
-Oui mais là tu tombes mal, mes parents se disputaient encore, et j'allais partir au coin de d'habitude.
-Je suis désolée, tu veux en parler ? avais-je demandé en voyant qu'il avait les yeux humides.
-Suis moi je vais tout te dire.
Et la scène s'arrêta là, je retournai dans le monde réel, toujours devant la maison de mon ami. Je me demandais si ses parents étaient divorcés maintenant, s'ils se disputaient régulièrement. Alors que je me rapprochais de la porte, celle-ci s'ouvrit et Tobias en sortit:
-Bon sang, mais qu'est-ce qu'il a ?
-Est-ce qu'on pourrait le poser à l'intérieur s'il te plaît, je t'expliquerai après.
Il acquiesça puis m'aida à le déposer sur le canapé du salon. Mon frère était encore endormi et ça me rassurait, j'étais vraiment inquiète pour lui. Les murs étaient blancs avec seulement quelques tableaux représentant des paysages de voyages de toutes sortes. C'était assez grand et spacieux, mais il n'y avait pas tellement de meubles. Comme je le pensais, il ne devait plus vivre qu'avec un seul de ses parents. Je me sentais triste pour lui, car j'avais la chance d'avoir mes deux parents ensemble, et je savais que c'était toujours les enfants qui souffraient du divorce de leurs parents. Me sortant de mes pensées, Tobias me demanda ce qu'il s'était passé, et je lui racontai tout dans les moindres détails. Il était déjà presque quatorze heures et j'allais être en retard, alors je laissai mon frère chez mon ami que me proposa de le monter dans sa chambre, me promettant de le renvoyer à la maison à temps pour mes mes parents ne s'inquiètent pas trop. J'allais partir quand tout à coup, Tobias me demanda si je voulais qu'il m'amène. Je regardai ma montre et comme je le pensais, j'allais être beaucoup trop en retard si j'y allais à pied, bien que ce n'était pas très loin. J'acceptai sa proposition car après tout, mon frère dormait à poings fermés et il ne risquait plus rien. Nous allâmes dans son garage et à ma surprise, il me tendit un casque. Au début, je me demandais pourquoi il me le tendait, mais je compris en voyant la sublime moto à l'intérieur. Elle était rouge et noire et je devais bien admettre que ces couleurs allaient très bien ensemble, ne faisant que se rajouté à la beauté de l'engin qui s'accordait parfaitement avec le casque de la même couleur. Je devinai que j'adorais les motos, étant donné que je crépitais de joie rien qu'en la regardant, et à l'idée que j'allais pouvoir monter dessus. Il me demanda de grimper une fois dehors, puis nous partîmes vers le centre-ville. Je vis mon amie à l'entrée des galeries marchandes, elle était facile à reconnaître, toujours habillée en noir. Elle était vêtue aujourd'hui d'un débardeur noir avec une élégante petite jupe plissée de la même couleur, auxquels venaient s'ajouter quelques petits accessoires dorés. Elle était très chic. Mon amie avait l'air de m'attendre depuis un bon moment déjà, même s'il venait à peine de sonner les quatorze heures. Je remerciai mon ami qui m'avait déposé juste devant Ambre, puis il repartit en me promettant à l'oreille qu'il s'occuperai bien de mon frère. Je le remerciai sincèrement, puis pendant qu'il partit, je dis bonjour à mon amie qui m'avait déjà serré dans ses bras et crié:
- Je suis contente que tu ais pu venir, honnêtement, j'avais des doutes, mais tu es là et rien ne pourra gâcher cette journée !
Je lui souris de bon cœur, cette fille était vraiment incroyable, elle était tout le temps joyeuse. C'était sûrement ce qui avait fait que je devienne son ami auparavant. Elle me prit par le bras et m'attira dans une boutique de luxe où il n'y avait que des vêtements sombres hors de prix. Mon amie se baladait dans tous les rayons en piochant des vêtements de toutes sortes sur son passage. Je le suivais, mais ne prenais rien car je savais que je n'avait pas moyen de m'acheter ne serait-ce qu'une paire de chaussettes dans cette boutique. J'attendis donc devant la cabine d'essayage le temps que mademoiselle ait essayé la dizaine de vêtements qu'elle avait prit. Je m'attendais à ce qu'elle me demande mon avis, mais elle sortit avec rien dans la main, m'entraîna avec elle, dit au revoir aux vendeuses, puis nous sortîmes du magasin. Surprise, je lui demandai une fois que nous nous étions éloignées:
-Mais où sont passés les vêtements que tu as essayé ? Tu les as laissés dans la cabine ?
-Bien sur que non, me fit-elle avec un clin d'œil, les voici, il y sont tous.
En me disant ça, elle souleva son tee-shirt, je n'en revenais pas, ils étaient tous sur elle, mon amie que je croyais si sage les avait volés dans le magasin, c'était pour ça qu'elle ne m'avait pas demandé mon avis. Finalement, ce n'était peut-être pas parce qu'elle était folle que j'étais devenue son amie. Je la regardai bouche bée, ce qui la fit bien entendu éclater de rire. Elle me déclara:
-Je n'ai jamais dis que j'étais une sainte.
-Oui, mais je ne m'attendais pas à ce que tu voles la moitié des tee-shirts de ce magasin, même s'il y en avait des très beaux.
-Oh mais ne t'inquiète pas j'en ai pris pour toi aussi, me fit-elle avec un sourire.
Cette fille était vraiment incroyable et je sentais qu'elle n'allait pas arrêter de me surprendre. Nous prîmes une glace, puis marchâmes un peu le long des boutiques où mon amie s'extasiait toujours devant les vêtements posés sur la vitrine, on pouvait affirmer sans problème que c'était une vraie fille celle-là. Nous avions passé la fin de l'après-midi à regarder les vitrines des magasins et sans qu'on ne s'en rende compte, le soleil se couchait déjà. Je devais comme d'habitude être rentrée pour le repas du soir, j'espérais que mon frère allait mieux et qu'il était rentré à la maison à temps.Mon amie me raccompagna chez moi, voulant quand même assurer à mes parents qu'on avait bien passé l'après-midi ensemble, et je trouvais que c'était une très bonne idée. Pour la remercier de m'avoir ramenée, mes parents invitèrent Ambre à rester manger et elle put, pendant le repas, parler de ce qu'on avait fait sans bien sur tout dévoiler sur ses talents de voleuse. Commençant à m'inquiéter de ne pas voir mon frère descendre pour manger; je demandai:
-Où est Sayanel, il ne vient pas manger ?
-Ton frère était un petit peu fatigué alors on lui apportera le repas dans sa chambre, me répondit mon père.
J'étais rassuré, il avait l'air d'être rentré à l'heure et mes parents ne s'étaient pas inquiétés. Peut-être que la directrice de son collège n'avait pas encore appelé pour signaler l'absence de mon frère en cours, mais je savais que ça n'allait pas tarder. Nous finîmes de manger quelques minutes plus tard et je raccompagnai mon amie à la porte et elle avait déjà prit soin de prendre un autre moment pour me voir avec l'accord de mes parents. Une fois mon amie partie, je montai dans la chambre de mon frère quand le téléphone fixe sonna à côté de moi. Je décrochai en regardant si mes parents étaient dans les parages, puis répondis:
- Allo
- Bonjour, je suis bien chez mr Chroman ?
- Oui c'est bien ça, qui êtes vous, répondis-je
- Excusez moi de vous déranger madame, mais je suis la directrice du collège louis Mordren où est scolarisé vôtre fils, et je voulais savoir si vous saviez que Sayanel n'est pas venu en cours de l'après-midi après une altercation avec l'un de ses professeur ?
- Oui nous sommes au courant et il ne se sentait pas bien, c'est pour ça qu'il est rentré à la maison. Je ferai un mot pour demain.
- Très bien je vous remercie, désolé du dérangement .
- Je vous en prie au revoir.
Je soupirai, mon frère avait eut chaud, nous avions éviter la catastrophe. J'étais montée dans ma chambre afin que mes parents ne surprennent pas notre conversation par hasard. Je redescendis puis posai le téléphone de la maison en disant à mes parents que c'était juste un ami pour dire qu'il n'avait plus de portable pour le moment. Ils se contentèrent de cette explication, puis je retournai dans ma chambre après avoir pris soin d'effacer l'historique des appels. Après avoir rangé quelque chose dans ma chambre, je frappai à la porte en face de la mienne. Pas de réponse, j'entrai quand même et j'entendis le bruit de la douche, je décidai de m'asseoir sur son lit le temps qu'il sorte, car après tout, ça ne devait pas être la première fois que je le faisais. Il en sortit quelques minutes plus tard, une serviette autour de ses hanches, le torse nu dégoulinant et les cheveux en bataille mouillés. Malgré son jeune âge, il était très attirant. Quand il me vit enfin, il me demanda avec embarrât:
- Qu'est-ce que tu fais là ?
- Désolé, répondis-je, j'ai frappé, mais tu n'as pas répondu, alors je suis entrée et comme tu étais sous la douche, je t'ai attendu. Je voulais te parler.
- Oui tu as bien fais, j'attendais que tu rentres, merci de m'avoir ramené et empêché que les parents ne soient au courant en interceptant l'appel de la directrice.
- C'est normal, mais maintenant tu me dois des explications, et je ne serais pas toujours là pour te sauver de toutes les situations.
Il prit le temps de se changer, puis prit place à côté de moi. Il semblait embarrassé par cette situation où il ne devait pas avoir l'habitude de devoir donner des explications. Il prit une grande inspiration, puis se lança dans son récit:
- Tout a commencé la deuxième année où tu étais partie en prison, j'avais onze an à l'époque, et tu me manquais beaucoup, je ne parlais presque plus à mes amis et je voulais être de plus en plus seul. Je ne suivais plus en cours t dormais tout le temps sur la table sans me soucier de ce qui m'entourait. Un jour, à la sortie du collège, trois de mon âge sont venus me voir, ils m'ont demandé pourquoi est-ce que je faisais tout le temps la tête et bien sur, je ne leur avais rien dis sur le fait que tu étais en prison. Ils n'avaient pas insisté et m'avaient laissé partir à mon grand soulagement, car je ne savais pas vraiment me battre à l'époque. Quelques jours plus tard, ils étaient revenus me voir entre deux cours, mes amis étaient déjà partis et ils étaient venus me trouver. Je me demandais ce qu'ils pouvaient encore me vouloir, et ils m'avaient dis qu'ils avaient trouvé un journal dans lequel ils disaient où tu étais. Contre toute attente, ils s'étaient excusés et m'avaient demandé si je voulais bien être leur ami. Malgré leur air de caïd de collège, ils avaient l'air sympas et j'avais immédiatement accepté leur offre. Après tout, même mes anciens amis depuis la primaire ne s'étaient pas donné la peine de savoir pourquoi j'allais mal. Ensuite, on a commencé à passer tout notre temps ensemble, ils étaient devenus mes meilleurs amis et au bout d'un moment, on a commencé à faire des bêtises ensemble, on a commencé à voler toutes sortes de petites babioles dans les magasins. Je m'amusais vraiment, ils m'avaient remonté le moral et redonné le sourire. Au fil des années, nous avons volé des choses plus grosses comme des voitures ou dans les maisons de riches, nous avons commencé à aller en soirées et comme mes amis avaient, comment dire, des mauvaises fréquentations, ils nous invitaient dans tous les endroits chauds de la ville. Je ne voulais pas fumer de drogue comparé aux autres, mais ils insistaient et généralement, je buvais quand même un peu. Jusqu'à aujourd'hui, je ne voulais pas toucher à ça parce que j'avais un peu peur de l'effet que ça allait me faire et aussi parce que c'était un coups à claquer toutes ses économies pour en avoir. Du coup ce midi quand ils m'ont dis que je pouvais en goûter gratuitement et que ça n'allait rien me faire de grave, j'ai voulu essayé.
-Et maintenant que tu as essayé et que tu as vu dans quel état ça te mettait, tu en penses quoi ?
-Honnêtement, me répondit-il, je ne suis pas sur de vouloir recommencer car c'est vrai que ça fait du bien, mais l'état dans lequel j'étais me fait un peu peur. Je ne suis pas sur de vouloir recommencer.
-Tu sais que rien ne t'y oblige ? Ce ne devait pas être pour rien si je ne fumais pas.
-Tu as sûrement raison. Je vais aller me coucher, je crois que je suis trop fatigué pour rester debout plus longtemps, me dit mon frère, encore merci pour tout, et fais moi penser à remercier Tobias aussi.
-Je te le promets.
Je le pris dans mes bras, nous étions peut-être presque des adultes, mais ce câlin que j'échangeais avec mon frère me fit vraiment plaisir. Il partit quelques minutes plus tard et je commençai à descendre l'escalier pour aller souhaiter une bonne nuit à mes parents, afin qu'ils ne se posent pas de questions et décident d'aller voir dans ma chambre si je dormais. Je pris un manteau, mis mes chaussures et ouvris la fenêtre, mis ma jambe par dessus la rambarde, tout en prenant soin de ne pas tomber, car j'étais quand même au premier étage. Je sautai en me réceptionnant agilement sur le sol en béton. Il était vingt heures trente et je me mis à courir pour être sûre de ne pas arriver en retard. Le point de rendez-vous était situé à quelques quartiers de ma maison, dans un grand jardin municipal à l'écart des maisons. Je connaissais déjà le chemin car j'y étais déjà allée plusieurs fois, malgré que je n'étais revenue que depuis une semaine à peine. Tellement de choses s'étaient passées depuis cette petite semaine que j'avais du mal à croire que je n'étais revenue que depuis si peu de temps. J'arrivai enfin au lieu de rendez-vous et remarquai qu'il n'y avait encore personne. Kylar devait être en retard, à moins que c'était moi qui étais tout simplement en avance. Quelques petites minutes plus tard, une Porsche noire et grise, Kylar en sortant. Il semblait content de son petit effet de surprise qui m'avait laissée bouche bée devant cette superbe voiture. Il était tard et je ne distinguais pas grand chose, mais je le vis s'approcher de moi et me faire la bise avant de me dire:
-Alors tu es venue finalement, l'envie de découvrir la vérité sur ton passé était plus forte que tout.
-Bien sur qu'est-ce que tu crois, répondis-je tout en restant sur mes gardes. Je ne savais pas encore si je pouvais lui faire confiance.
-C'est bien, mais es-tu réellement prête ? Tu vas apprendre beaucoup de choses, auras-tu assez de force pour tout supporter ?
-Tu cherches à me faire renoncer, fis-je amèrement, tu ne t'imagines pas que je vais le faire j'espère.
-Loin de moi cette idée. Vois-tu, tu étais plutôt rebelle à l'époque, tu en avais marre de tes parents, tu rêvais de liberté, tout en sachant que tu ne l'aurai jamais. Tu dois sûrement te demander comment je sais tout ça sur toi, c'est très simple car nous étions proches tous les deux à l'époque, j'étais comme ton confident. Bien entendu, ce n'est pas moi qui ai fais la connerie avec toi, celle qui a permis que tu te retrouves en taule, mais j'étais au courant de tout ce que vous prévoyiez de faire.
-Et tu n'as pas essayé de nous en empêcher, si tu savais qu'on allait sûrement se faire prendre ?
-Bien sur que si crois moi, c'était de mon meilleur ami et d'une très bonne amie dont il était question, mais tu es une vraie tête de mule, quand tu as une idée en tête, rien ne peut te l'enlever. C'est cela qui a causé ta perte.
-Admettons, mais qu'est-ce que nous avons fais de si grave, et avec qui étais-je ?
-C'était...
-Plus un geste !
Nous nous retournâmes instantanément. Des flics nous encerclaient pour une raison que j'ignorais, j'entendis Kylar jurer, et le policier dit alors:
-Kylar Windson, vous êtes en état d'arrestation pour vols à effraction dans plusieurs magasins de la ville et d'ailleurs. Veuillez nous suivre sans opposer de résistance, tout ce que vous pourrez dire sera retourné contre vous.
Je vis la personne qui avait parlé tirer mon ami par le bras et lui accrocher les menottes. Non. Tout cela ne pouvait pas s'arrêter là, il ne pouvaient pas l'emmener sans que je ne saches la vérité, ce n'était pas possible. Je voulus leur crier de le laisser, leur dire qu'il fallait que je saches la vérité, mais mon ami était déjà dans le camion, c'était trop tard. La pluie commença à tomber, j'étais désespérée, je n'allais jamais connaître la vérité.
Chapitre un peu long, mais j'espère qu'il vous plaira, n'hésitez pas à commenter, critiquer, conseiller, et voter si l'histoire vous plait :)
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