Chapitre 20 : L'ultime confrontation
Ces révélations me firent tout de même un choc, je savais ma mère impliquée, mais je ne m'attendais tout de même pas à ce point. Dire qu'elle a accepté de les laisser m'effacer la mémoire et tenté de me faire croire que j'avais fais quelque chose d'horrible ! Est-ce qu'elle a au moins pensé aux conséquences que cela aurait pu avoir sur moi ? Non seulement la perte de mémoire mais aussi le fait que je me sois pensé capable de tous les crimes ayant été commis avant cet accident ! Je ne savais plus quoi penser et je ne savais surtout pas comment est-ce que j'allais pouvoir regarder ma mère en face après toute ces révélations.
Sayanel se retourna vers moi, aussi stupéfait que je l'étais et me demanda :
"- Bon, et qu'est-ce qu'on fait maintenant ?"
Il avait raison, qu'est-ce que l'on pouvait bien faire à présent que le secret nous avait été révélé. Je n'avais pas vraiment envie de rentrer à la maison et quand bien même je le ferais, que se passerait-il si notre mère venait à découvrir que nous avions fouillé dans ses affaires.
Je pousse un long soupir avant de m'allonger sur le lit de Lucas. Le problème est que je ne peux parler de ce problème à personne, surtout pas à la police. Et de toute façon qui me croirait, une jeune fille amnésique soupçonnée d'avoir fait quelque chose de très grave pour aller en prison. Je ne serais pas très crédible. Surtout que les flics doivent être corrompus pour avoir laissé faire mon passage en prison. Mais en y repensant, je ne savais pas si je me sentais prête à faire tomber ma mère. Elle faisait quand même partie de ma famille après tous. La tension montait, les choses s'accéléraient et je me rendais compte que je n'avais absolument pas pensé à la suite une fois que j'aurais découvert la vérité. Je suis à pieds joints dedans et je vais devoir aller à la confrontation. C'est inévitable. Je pris mon sac que j'avais posé sur une chaise, mis mon manteau puis fis comprendre d'un signe de tête à mon frère que nous y allions.
Le trajet se fit long, je redoutais cette confrontation tant je l'attendais. J'allais enfin avoir les réponses à toutes mes questions mais en un sens, elles allaient également complètement changer ma vie à jamais. La maison se rapprochait, je me demandais si je devais attendre de parler à mes deux parents en même temps ou juste à ma mère. Je ne connaissais toujours pas l'implication de mon père dans cette histoire. Était-il aussi coupable que ma génitrice ? Je n'allais pas tarder à le découvrir et cela me donnait des frissons. Je vis la porte d'entrée, mes deux parents devaient être à la maison puisque les deux voitures étaient là. Je n'avais pas le choix, j'allais devoir leur parler en même temps. Qu'il soit impliqué ou non. Je m'interrompis sur le seuil, pris une profonde inspiration, regarda Sayanel, ouvris la porte.
Mes parents étaient tous deux allongés dans le canapé. Afin de me faire entendre et l'excitation étant revenue en moi, je claquai la porte, les faisant sursauter. Surpris, ils se retournèrent presque d'un seule homme pour me faire face. Alors j'explosai, sans que je ne puisse me retenir, sans aucun filtre sur mes paroles, j'étais comme envahie par un souffle de vérité.
"- Je suis au courant de ce que vous avez fait, je suis au courant de tout vous ne pouvez plus le nier ! Fis-je presqu'en criant.
- Mais qu'est-ce que tu raconte, ça ne va pas de venir ainsi comme une furie, fit ma mère, demandant des explications.
- Ne commence pas et écoute moi, je fis à deux doigts d'exploser. Je sais que tu es une trafiquante d'armes et que tu es la raison de mon séjour en prison ! Je sais que c'est toi qui as tout manigancé et as tout fait pour me faire oublier ce que j'ai vu !
-Comment oses-tu me parler sur ce ton et profaner de telles idiocies ! Me répond ma génitrice en me coupant la parole. Tu ne sais pas ce que tu raconte et je sais très bien que tu ne peux pas savoir ce qui t'est arrivé parce que j'ai tout fait pour que tu ne te souviennes de rien !
- Donc tu admets que j'ai raison ! Tu viens juste de te dénoncer toi même tu es une bien piètre menteuse, repris-je en criant cette fois."
Alors que j'allais continuer sur ma lancée, mon père s'interposa entre ma mère et moi puis dit :
"- C'est l'heure des règlements de compte à présent mais pas comme ça. Cela ne rime à rien de s'énerver et de se crier dessus sans chercher à comprendre ce qu'il s'est vraiment passé. Allez vous calmer toutes les deux et on se retrouve dans le salon dans deux heures pour une discussion familiale quand vous vous serez calmé."
Alors que j'allais refuser et répliquer, mon paternel m'adressa un regard qui me glaça le sang et ma mère et moi acceptons. Rageant de ne pas avoir pu m'exprimer autant que je le voulais, je leur tournai le dos puis partis dans ma chambre. Je manquai de refermer la porte sur Sayanel, n'ayant pas vu qu'il était juste derrière moi. Désemparée, je m'effondrai sur le lit alors qu'il s'assis à mes côtés. Je lui dis doucement :
"- Je ne vois pas comment est-ce qu'on va pouvoir régler cette situation calmement. Elle vient d'admettre au moins que c'est elle qui m'a fait effacer la mémoire.
- Je sais, me répondit-il, mais est-ce que tu es sure que tu ne te trompes pas d'ennemis ? Voyant que je le fusillais du regard, il continua. Je veux dire, je ne pense pas que les parents veuillent vraiment te faire du mal ou quoi que ce soit. Juste qu'ils ne savent pas comment s'y prendre pour t'éloigner de leurs affaires.
- Peut-être, mais dans tous les cas il y avait d'autres solutions que m'envoyer en prison pendant cinq ans. je réponds sur la défensive."
Il haussa les épaules, puis s'assis sur mon lit. Mais au fond de moi, je savais qu'il n'avait pas tord. Je sentais qu'elle ne voulait pas que me faire du mal. J'appréhendais cette nouvelle discussion tant je l'attendais.
Deux heures étaient passées où je n'avais fais que réfléchir à toute cette histoire. J'avais besoin de réponses plus que tout, mais j'allais devoir laisser ma mère parler si je voulais réussir à avoir une réelle discussion. Mon père ouvrit ma porte, puis nous accompagna jusqu'au salon. Ma mère était déjà là, elle semblait avoir pleuré. J'eus un peu de peine pour elle à ce moment. Je ne savais quoi penser, c'était censé être elle la méchante dans cette histoire. Mon père, quant à lui, semblait énervé, même s'il tentait de la cacher. Ce dernier s'assis sur le canapé en face de moi, puis pris la parole :
" - Je sais que tu es énervée Adhara, mais je vais te demander de laisser ta mère parler et de ne pas l'interrompre, comme je l'ai fais.
- Lorsqu'on est parent, commença ma mère alors que j'acquiesçai, on doit prendre des décisions difficiles pour faire ce qu'on croit être le mieux pour nos enfants. Je ne pourrai jamais m'excuser assez pour ce que je t'ai fais subir, mais j'ai besoin que tu comprennes que je l'ai fais pour ton bien. J'ai longtemps travaillé en tant que trafiquant d'armes, activité dont ton père n'était pas au courant. Un jour, tu nous as suivis car tu commençais à avoir des soupçons mais tu t'es fait attrapé par l'un de nos gardes. Sachant que tu étais ma fille, mon patron m'a laissé le choix. Soit ils te tuaient, soit on t'effaçait la mémoire et t'envoyait en prison. Je ne pouvais pas supporter l'idée de te perdre par ma faute alors j'ai du faire ce choix. Je m'en suis toujours voulu, c'est pour cette raison que je ne suis pas venu te voir en prison. Je ne supportais pas l'idée de te faire face alors que je t'ai trahis. Bien sur, ton père n'était pas au courant de la vraie raison de ton enfermement. Je l'ai laissé croire que tu avais fais quelque chose d'horrible.
- Tu as dis à mes amis que j'avais tué une partie de la famille n'est-ce pas ? Je la coupai d'un ton calme, c'est ce que tu as dis aussi à papa ?
- Oui, me dit-elle en soupirant. C'est la seule chose que j'ai trouvé qui aurait pu concorder avec ta mise en prison. Ton oncle, ta tante et leurs enfants ont eut un incendie peu avant que tu ne nous découvre, et nous avons saisis l'opportunité. Je suis vraiment désolé, j'espère que tu me pardonneras un jour.
- Je ne sais pas trop quoi te dire, je commençai, je suis en colère, mais en même temps je sais que tu as fais ça pour me protéger. Une part de moi t'en veux, mais une autre aurait je pense, fait la même chose que toi. Quoi que peut-être pas à cet extrême. Mais tu aurais du me dire la vérité dès que j'ai commencé à chercher des réponses ! Tu m'as laissé croire pendant tout ce temps que j'avais fais quelque chose d'horrible, tu as laissé mes amis, papa et Sayanel que j'avais commis cet acte affreux. Je ne pense pas être prête à te pardonner pour ça. Mais comment est-ce qu'on va faire maintenant ? Les trafiquants vont bientôt se rendre compte que j'ai récupéré la mémoire, du moins en partie.
- Laisse moi m'en occuper, mais avant tout, tu dois me promettre, et vous aussi, fit-elle en regardant Sayanel et mon père, que vous ne parlerez à personne de mes activités illicites. Je sais que c'est beaucoup vous demander, mais si quelqu'un est au courant, nous finirons en prison, ou même tués. Je vous demande de me faire confiance pour ce coup là."
Nous regardâmes notre mère, puis nous regardâmes à tour de rôle. Nous étions une famille après tout, et même si cela n'avait pas été facile, nous devions rester unis et nous aider les uns les autres. Nous nous enlaçâmes tous ensemble tandis que ma mère se mit à pleurer. J'avais confiance, je savais qu'un jour, nous réussirions à nous remettre de cette épreuve. En attendant, mieux valait faire profile bas.
Voici le dernier chapitre de ce livre ! J'espère qu'il vous aura plu, que vous n'êtes pas déçu de la fin et que vous avez eus la réponse à toutes vos questions ! Un épilogue va arriver très bientôt ! Merci à tous !
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top