Chapitre 19 : Le moment de vérité

  Trop tard, j'étais déjà scotchée et à mon avis, je n'allais pas être au bout de mes surprises en entrant dans cette immense maison. 

     Effectivement, dès que nous entrâmes, je m'arrêtai stupéfiée  devant les dix majordomes, cinq de chaque côtés, qui nous ouvraient la porte pour nous laisser passer. Et devant nous s'étendait un escalier digne d'un chateau, avec des bustes, vases et tableaux placés un peu partout dans le hall. La décoration restait sinon plutôt sobre, pas de couleurs particulières, les murs étaient peins en blanc. Je trouvais que c'était cet escalier qui donnait tout le charme à l'intérieur, je me sentais comme une vraie princesse. Et pour cause, Will me prit par la main et me fit gravir les marches de ce gigantesque escalier. Je n'en revenais pas, je laissais mes yeux se poser sur tous les tableaux qui ornaient les murs. Ce n'étaient pas des portraits de famille comme on pouvait en voir dans les chateaux, mais des paysages plus fantastiques les uns que les autres. 

     Nous étions à présent arrivés devant un pièce que mon ami  présenta comme sa chambre. Je le regardai surprise en voyant toutes les autres pièces au loin mais ne dis rien. En voyant mon air dérouté, c'est lui qui répondit à mes questions muettes :

"- J'avais oublié que tu ne te rappelais plus de mon milieu de vie sinon je t'en aurais parlé avant que tu ne te retrouves devant cette immense maison, fit-il gêné.

- Ne t'inquiète pas, fis-je, comprenant tout à fait. Mais pourquoi est-ce que tu as besoin d'une maison aussi grande ? 

- Pour tout te dire, fit-il en passant sa main dans ses cheveux, en plus de faire partie d'un gang, mes parents sont très riches et ils n'acceptaient pas que leur fils soit dans une maison normale, ce n'est pas bon pour leur image tu vois. Mais même si je ne vais dans presque aucune pièces de cet étage à part ma chambre et la salle de bain, c'est pratique si je veux faire des fêtes. D'ailleurs, elles ont presque toutes lieu chez moi généralement. Tu en as loupé une quand vous étiez en fugue. D'ailleurs, il s'est passé quoi ? Vous en aviez assez de fuir ? 

- Pas exactement, fis-je en baissant la tête, rouge de honte. On s'est fait attrapé par un couple de personnes âgées qui nous ont reconnus et nous ont balancé aux flics pendant qu'on dormait. En même temps ce n'est pas facile quand tu es recherché de te cacher. On a pas réussi à s'enfuir malgré ton aide. 

- Ce n'est pas rien ce que vous avez fait, ce n'est pas facile de partir aussi longtemps que vous l'avez fait, je trouve que vous ne vous en êtes pas trop mal sortis pour des débutants en matière de fugue. 

- Tu veux dire qu'on avait aucune chance dès le début ? Fis-je dégoûtée et énervée

- Ce n'est pas ce que je voulais dire, fit-il en soupirant, seulement vous n'étiez pas assez préparés et êtes partis sur un coup de tête, c'est normal que vous ne soyez pas allé bien loin."

     Intérieurement, je rageais de savoir que nous n'avions aucune chance dès le départ. J'aurais bien aimé leur prouver qu'ils avaient tord. Mais nous étions là alors je devais me faire une raison. Même si ça ne me plaisait pas. Je pris mon portable dans ma poche puis vis l'heure, je devais bientôt rentrer et j'en fis part à mon ami, mais avant, je voulus lui poser une autre question :

"- Tu ne m'avais pas dis que j'allais avoir un test à l'entrepôt par le fils du propriétaire ?

- Normal, fis-il avant de me faire un sourire sadique, je n'allais pas t'aider en te prévenant, ça ne serait plus un test sinon."

     Je secouai la tête d'agacement, il avait raison après tout. Après cet échange où nous avions visité les trois étages, tout en parlant, il me raccompagna jusqu'à la porte. Au moins, il était au courant de la situation et je n'avais pas besoin de lui demander si il allait m'aider puisque je savais déjà qu'il allait le faire. Mais ça m'avait fait du bien de parler avec lui et comme ça, j'avais pu voir les milieux de vie de tous mes amis. Je rentrai donc chez moi en étant sûre d'avoir accompli quelque chose durant ma journée. Maintenant, la deuxième phase du plan était en marche. Réussir à trouver la vérité. Je savais bien que ça n'allait pas être facile, mais je n'étais plus seule désormais. 

     Dès que je fus à la maison, je cherchai l'ordinateur de ma mère des yeux mais impossible de mettre la main dessus. Elle avait dû le cacher bien sur, surtout si elle avait des choses à cacher elle n'allait pas le laisser à la portée de tout le monde. Mais je devais bien avouer que ça ne m'arrangeait pas vraiment, j'allais devoir attendre qu'elle l'utilise ce qui voulait dire que j'allais devoir passer mes journées ici. Cette supposition ne m'enchantait pas vraiment. 

     Une fois le dîner enfin terminé et la vaisselle faite, je me ruai dans la chambre de mon frère pour lui expliquer tout ce qu'il s'était passé durant l'après-midi. Bien sur, il allait m'aider à récupérer les données sur l'ordinateur et pour que ça ne soit pas trop louche, nous allions aller chacun notre tour dans les salles où elle serait pour réussir à la voir avec son ordinateur. Notre plan était parfait, plus qu'à attendre le lendemain pour le mettre en oeuvre. Et je sentais que le matin n'allait pas tarder à venir parce que j'étais si épuisée qu'à peine avais-je touché mon lit que je sombrais déjà dans les bras de Morphée. 

     Je me réveillai à huit heures trente mais je n'avais absolument pas envie de quitter mon lit. Je ne me rappelais plus la dernière fois que j'avais fais la grasse matinée, cela remontait à tellement longtemps. Et puis après tout, on avait convenu avec Sayanel que c'était lui qui commencerait le plan alors je n'avais aucune raison de me presser. Je pris un livre qui était sur ma table de chevet, mis mes écouteurs puis me laissai emporter par la musique. 

     Deux heure plus tard, je me fis réveillée par Sayanel qui se trouvait devant moi et qui me secouait. Je m'étais endormie sans faire attention et c'était maintenant à moi de surveiller notre mère. Il me rendit le boitier de Lucas puis je descendis dans le salon. Ma mère n'était pas sur son ordinateur sinon ça aurait été trop facile, alors je lui dis bonjour puis partis m'installer pour prendre mon petit-déjeuner, tout en faisant attention à toujours avoir un œil sur elle. J'espérais juste ne pas avoir l'air trop suspecte parce que si jamais elle découvrait que j'essayais de chercher encore la vérité, elle nous gardera enfermés dans notre chambre à vie. Mais je ne pouvais pas rester éternellement dans le salon alors je partis me mettre devant la télé pour la surveiller sans qu'elle ne le remarque. Je la voyais s'affairer dans la cuisine, le salon, et alors que j'allais remonter dans ma chambre pour passer le relais à mon frère, elle sortit enfin son ordinateur ! Maintenant il allait falloir que je l'approche assez longtemps. Et pour ça, mon frère allait devoir faire diversion, ce qu'il fit dès que je le lui demandai. J'étais partie me cacher dans ma chambre le temps qu'il l'emmène dehors pour lui montrer ce qu'il avait trouvé comme excuse, et dès que ce fut fait, je me précipitai pour télécharger toutes les données. Je restai trois minutes à attendre que tout soit copié puis une fois fait, je remontai dans ma chambre en vitesse en entendant la porte de la maison s'ouvrir. 

     Sayanel vint me voir quelques minutes plus tard pour me demander et j'avais réussis et je lui répondis victorieuse :

"- C'est dans ma boîte ! Plus qu'à donner le boîtier à Lucas ! J'y vais maintenant, tu veux venir ?"

Il acquiesça puis nous partîmes jusque chez mon ami que j'avais prévenu de notre visite. Ce qui fait que dès que nous arrivâmes chez lui, ils nous emmena dans sa chambre, comme un enfant tout content à qui on aurait donné un nouveau jouet. Il s'assit devant son ordinateur tandis que nous nous asseyions sur son lit, le laissant à ses magouilles dont nous ne comprenions rien. 

     Environ vingt minutes d'ennui plus tard, il poussa soudainement un cri de victoire :

"- C'est bon j'ai réussis ! J'ai enfin pu décrypter les informations même les plus secrètes ! "

Nous nous précipitâmes vers lui pour voir ce qu'il avait enfin trouvé, après tant d'attente.  Comme les informations étaient à nouveau cryptées, il nous expliqua solennellement :

"- J'ai réussis à déchiffrer ce qu'il y avait dans l'ordinateur de ta mère et tu ne vas pas en revenir alors je te conseille de t'asseoir. Alors voilà, ta mère fait partit d'une organisation secrète de trafiquants. Son rôle est de faire passer des armes dans le pays. Sauf que d'après ce que j'ai pu voir dans ses dossiers confidentiels, tu l'avais surpris à faire un transfert et la personne qui était avec elle l'avait obligé à te faire oublier toute cette histoire. Pour que ça soit plus crédible et que tu ne reviennes pas fouiller dans leurs affaires, ils ont décidé de t'envoyer en prison et de t'effacer la mémoire non pas à cause d'un soit disant acte que tu aurais commis ! Comme ça, trop effrayée de refaire de la prison tu serais restée tranquille sans te poser de questions. 

- Sauf que ce n'est absolument pas mon genre donc j'ai recommencé à me poser encore plus de questions.

- Exactement, répondit mon ami, ce qui a donné encore plus de fil à retordre à ta mère qui a tout fait pour t'empêcher de te replonger dans ses secrets. Mais tu n'es pas sa fille pour rien et a persévéré donc elle a du vouloir t'éloigner le plus possible en essayant de te priver de sorties avec tes amis ou autres. Je me demande alors pourquoi est-ce qu'elle ne préférait pas quand tu étais partis pour ta fugue. C'est pourtant le meilleur moyen que tu ne fouilles pas dans ses affaires si tu es partis. 

- Comme on dit, répliqua Sayanel, il faut garder ses amis proches et ses ennemis encore plus."


Bonjour à tous ! Me revoilà avec un nouveau chapitre après tant de temps ! Je dois avouer que je n'avais pas pensé à écrire la fin de ce livre mais j'ai un peu de temps alors pourquoi pas !


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