Chapitre 16 : Une nouvelle perspective
"- Police du Mans, vous êtes en état d'arrestation, vous avez le droit de garder le silence, tout ce que vous direz pourra être retourné contre vous."
Non, ce n'est pas possible. Pas maintenant. Pas après avoir fait tout ce chemin. Nous avions été constamment sur nos gardes, comment avions nous pu nous faire attraper. Puis d'un coup, je les vis. Le couple qui nous avait accueillit, parlant avec les policiers. Ils nous avaient reconnu et nous avaient balancé, c'est pour ça qu'il ne semblaient pas méfiants en nous emmenant chez eux. J'avais la rage, comment avions nous pu nous faire humilier de la sorte. Je pestais contre moi-même. J'aurais dû être plus méfiante, rester sur mes gardes , nous étions tout de même des fugitifs. Quand je pense à nos amis qui ont tout donné pour que nous puissions nous échapper, nous avions tout gâché. Sayanel ne bougeait pas, il semblait comme paralysé. Moi-même, je ne savais plus quoi faire.
La route fut longue pour arriver chez nous, surtout que l'ambiance dans cette voiture de police n'était pas la meilleure qui soit. Heureusement, nous voyagions de nuit alors même si nous n'arrivions pas à dormir, le temps semblait passer plus rapidement. Je fis le tri dans mes pensées dévastées, nous avions échoué et nous ne pouvions rien changer à ça, mais à présent, il fallait réagir et ne pas se laisser faire, montrer que nous ne sommes pas des personnes facilement manipulables. Ils ont réussi à nous reprendre, mais la partie n'est pas terminée.
Ils étaient là, devant la porte de la maison, les mains jointes et un rictus victorieux aux lèvres. Mais je ne leur donnais aucun mérite, ce n'était pas eux qui nous avaient retrouvés, mais leurs sous-fifres. Leur lançant un regard empli de haine, j'entrai dans la grande maison, escortée par le flic qui nous avait ramené. Il attendait sûrement sa prime. Malheureusement, je fus séparée de mon frère et après ce qu'il s'était passé, ils savaient bien que nous avions créé des liens solides et ça leur faisait peur.
Sans dire un mot et malgré les réticences de mes "parents", je partis dans ma chambre, Sayanel sur mes talons. Bien sure, nous n'avions pas le droit de nous retrouver seuls au même endroit alors il se dirigea vers sa chambre, me lançant un regard empli d'une tristesse non dissimulée. C'était aussi dur, voir plus pour lui que pour moi.
Et notre humeur ne put s'arranger puisqu'à peine avais-je fermé la porte de ma chambre que je remarquai qu'il n'y avait plus de serrure. À dieu l'intimité. Mais je ne comptais pas en rester là. Bien sur ils m'avaient prit mon portable pour m'empêcher de communiquer avec mes amis, mais ce n'était que partie remise, je ne comptais pas me laisser tout prendre aussi facilement.
Mes parents entrèrent dans ma chambre, enfin, ma mère. Mon père avait du aller voir Sayanel. Elle resta quelques secondes à me regarder en souriant, mais je la regardai sans broncher, ça lui aurait fait trop plaisir. Elle s'assit à mes côtés sur mon lit puis me dit d'une voix mielleuse :
"- Ma chérie, pourquoi est-ce que tu nous as fait ça, t'enfuir avec ton frère alors que tout ce que nous voulions, c'était que tu retrouves une vie normale.
- Ne joues pas à ça avec moi, lui fis-je d'un ton cinglant. Je n'avais plus besoin d'être gentille à présent. Je sais très bien que tu nous caches quelque chose mais ne t'inquiète pas, je vais le découvrir.
- Tu penses peut-être tout savoir mais tu es bien loin du compte. Cette situation te dépasse complètement et il vaut mieux que tu laisses les adultes faire ce qu'ils ont à faire.
- De toute façon c'est finit maintenant, je sais très bien que vous n'allez plus nous laisser faire quoi que ce soit.
- Malheureusement, ce n'est pas aussi simple. Ton père pense que si vous vous êtes enfuis, c'est justement parce que vous n'aviez pas assez de liberté. Donc vous pouvez lui dire merci parce que si ça n'avait tenu qu'à moi, tu serais déjà retournée en prison ou en foyer pour les jeunes dérangés comme ton copain Tobias. On se demande pourquoi est-ce qu'ils l'ont fait sortir de prison celui-là.
- Il y était seulement parce que vous l'y aviez envoyé ! En nous faisant espionner vous avez trahis notre confiance, c'est pour ça que nous sommes partis et tu peux dire ce que tu veux, ce n'est certainement pas finit. Je vais découvrir pourquoi est-ce que j'ai fais ce tour en prison et pourquoi est-ce que j'y suis restée aussi longtemps.
- On te l'a dit ça, répliqua ma mère sauvagement. Tu ne dois pas le savoir ou tu risquerais de refaire la même chose et cette fois, d'entraîner ton frère dans ta chute."
Sur ces mots, elle quitta ma chambre en claquant la porte. J'avais réussi à l'énerver et elle allait être encore plus sur ses gardes à présent. Mais je ne désespérais pas. Surtout si nous allions pouvoir sortir librement, ça allait me rendre la tâche encore plus simple. Il faudrait que je pense à remercier mon père. Mais pour l'heure, je ne pouvais pas sortir et comptais bien passer mon temps à élaborer une stratégie pour enfin découvrir ce que mes parents me cachent. Mais ce que ma mère m'a dit me fit quand même penser à quelque chose d'important. Il est vrai que mon frère ne mérite pas que je le fasse tomber avec moi. Il fallait que j'aies une conversation avec lui. Puis il me vint une idée. Mais je savais que je ne pouvais pas le faire toute seule, il me fallait l'aide de quelqu'un.
La nuit passa sans que je ne puisses dormir une seule seconde tant j'avais d'idées dans la tête. De ce fait, je descendis prendre mon petit-déjeuner vers sept heures du matin, afin de ne surtout pas croiser mes parents. Je n'avais vraiment pas envie d'une confrontation dès le matin. Je retrouvai Sayanel qui devait avoir fait la même chose que moi. Avant que je ne pus le saluer, il me montra d'un signe de tête notre mère qui était dans la cuisine. J'allais finalement devoir lui parler. Étonnamment, elle nous dit juste ces mots :
"- Vous pouvez sortir où vous voulez à partir d'aujourd'hui, mais si je prends l'un de vous à faire encore n'importe quoi ou à vous enfuir encore, vous ne pourrez plus jamais sortir. C'est votre dernière chance."
Sans nous attarder davantage, nous allâmes dans notre chambre prendre quelques affaires, puis sortîmes sans demander notre reste. Rien que de sortir de cet air étouffant nous faisait le plus grand bien. Sayanel se posta à côté de moi et me demanda :
"- Qu'est-ce que tu comptes faire aujourd'hui ?
- Je pense que je vais aller voir mes amis, Tobias est sortit de prison et je dois aller remercier Will pour son aide. Tu peux venir si tu veux."
Il acquiesça d'un signe de tête. D'abord Tobias, comme ça je pourrais prendre aussi des nouvelles de Dylan car après tout, il nous a aidé à nous enfuir lors de la descente des flics.
Il est là, assis sur le perron de sa maison de fortune. J'avais réussi à trouver son adresse, mais je ne pensais pas que mon ami vivait dans un tel taudis. Je me trouvais dans un coin très reculé de la ville que j'avais eus beaucoup de mal à trouver. Sa maison était délabrée et tenait à peine debout. La façade était faite de ce qu'il me semblait être des planches de bois plus très stables. Les fondations avaient l'air plus solides, mais pas autant qu'elles auraient dû l'être. En regardant de plus prêt, cela ressemblait plus à un appartement. Il ne devait pas être le seul à y habiter.
Tobias avait l'air perdu dans ses pensée, des écouteurs dans les oreilles mais quand il nous vit, il vint de suite à notre rencontre, le sourire aux lèvres. Il s'approcha, nous salua, puis nous invita à aller nous asseoir chez lui. L'intérieur était aussi déplorable que l'extérieur, il y avait de la moisissure partout, ça sentait l'humidité. Je me demandais vraiment comment est-ce qu'il pouvait vivre là-dedans.
"- C'est vrai que tu as oublié, ça doit te faire un choc de découvrir notre milieu de vie, me dit mon ami en voyant mon air sûrement horrifié.
- Comment ça nous ? Demandai-je surprise
- Moi, mes deux frères et ma sœur."
Là, j'étais définitivement sous le choc. Mais comment est-ce qu'ils pouvaient vivre à plusieurs là-dedans. La pièce principale semblait si petite et je ne voyais qu'une chambre minuscule. Ils dormaient tous les quatre dedans.
"- Et vos parents, ils ne peuvent pas vous payer un lieu plus adapté ? Plus descend ?
Il me regarda, abattu, puis me répondit :
"-Nos parents nous ont abandonné il y a six ans pour partir dans un autre pays juste tous les deux. C'est d'ailleurs à ce moment que l'on s'est connu. Des fois, tu venais nous donner ce que tu trouvais dans les placards chez toi. Mais ne t'inquiète pas, quand tu es allé en prison, il a bien fallu qu'on s'adapte et maintenant, on arrive à trouver un peu d'argent pour payer le loyer de ce squatte et se prendre un peu à manger.
"- Je suis désolée, lui répondis-je attristée.
- Ne sois pas si mielleuse ! Me dit-il en riant, on n'a besoin de la pitié de personne. Tu l'as bien compris le jour où l'on s'est rencontrés, c'est toi qui nous as sortis à coups de pieds de la misère alors ne fais pas la fragile maintenant. "
Son sourire me fit chaud au coeur, je ne pensais pas qu'on pouvait être aussi heureux en vivant dans une telle misère. J'ai encore beaucoup de choses à apprendre dans cette nouvelle vie.
Merci à vous chers lecteurs qui continuez de suivre ce récit malgré le temps que je mets à chaque fois pour les écrire ! Je m'excuse mais je promets d'essayer de publier mes chapitres beaucoup plus vite à présent ! Merci à tous et n'hésitez pas à me laisser des commentaires ! Et pour vous, qu'est-ce qu'il s'est passé pour qu'elle aille en prison ? À vous de jouer !
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