Chapitre 11 : Le prof de sport
J'étais paniquée, comment est-ce que les flics avaient pu connaitre cet endroit, la surveillance était pourtant rapprochée en cas de soirée comme ça alors comment avaient-ils pu passer. Je n'en revenais pas, j'étais clouée au sol et si Will ne m'avait pas tirée dans sa voiture, je me serais sûrement fais prendre comme mes amis. Je lui devais une fière chandelle. Le trajet se fut silencieux, nous réfléchissions tous les trois à comment est-ce que ça avait pu se produire, tout se passait tellement bien.
En arrivant devant chez nous, nous pûmes constater que nos parents n'étaient pas rentrés ce qui commençait un peu à nous inquiéter mais au moins, nous n'avions pas à leur mentir sur notre absence de ce soir. Nous étions épuisés il était près de quatre heures du matin et nous devions nous lever quelques heures plus tard. Sayanel pour aller au lycée et moi pour mes cours particuliers, la plaie. Après nous avoir dit au revoir, notre ami fila à travers la nuit tandis que nous rentrâmes à la maison. Mon frère était déjà parti dans sa chambre lorsque j'entrai dans la maison, alors je partis le voir :
- Est-ce que je peux entrer ? Fis-je derrière la porte
- Vas-y, me répondit-il la voix ensommeillée
J'ouvris la porte doucement, la lumière était encore allumée et il était torse nu. J'étais contente de voir que mon frère devait attirer beaucoup de filles avec sa carrure. Je m'assis sur son lit et lui dis :
- Tu ne regrette pas d'être venu avec moi ce soir ?
- Bien sur que non c'était génial ! En plus tu danses super bien je ne savais même pas !
- Ravie que ça t'ai plu alors, fis-je en éclatant de rire, aller il est temps de dormir ou tu ne vas pas réussir à te lever demain.
- Je crois que c'est déjà fichu, fis-il en gémissant, dis, tu penses que les parents vont revenir bientôt ?
- Je ne sais pas, lui répondis-je songeuse, nous verrons bien demain. En attendant, dors bien.
Il me répondit d'un bonne nuit puis je sortis de sa chambre en éteignant la lumière. En entrant dans la mienne, je ne savais pas trop quoi faire. Je n'avais pas tellement envie de dormir pour si peu de temps mais si j'étais trop fatiguée, je n'allais pas suivre aux cours et donc allais éveiller les soupçons. Je décidai donc de dormir un peu et qui sait, mes parents allaient peut-être revenir entre temps.
Après ces quelques heures de sommeil, mon réveil sonna sur une douce mélodie qui faillit me faire avoir une crise cardiaque. Princess of the night de Saxon et je peux vous dire que du rock au réveil, ce n'était pas vraiment une bonne chose. Je faillis casser mon portable le essayer de l'attraper pour l'éteindre mais heureusement, il tomba sur mon oreiller qui était à terre. Encore morte de fatigue, je voulus me rendormir jusqu'à ce que je réalise quelle heure il était. Neuf heures, mon premier cour devait commencer, j'étais en retard ! Je sautai hors du lit, fonçai vers mon armoire, pris un tee-shirt et un jean au hasard, les enfilai puis partis en vitesse dans les escaliers.
Arrivée en bas, je dis bonjour à monsieur Terdimdon mon professeur de littérature, tout en m'excusant pour mon retard. Je partis chercher un verre d'eau dans la cuisine, puis je vis ma mère buvant son café. Elle me dit :
"- Bonjour Adhara, je me suis permis de mettre ton réveil quand nous sommes arrivés ce matin parce que j'ai vu que tu avais oublié de le mettre. J'espère que j'ai choisis une bonne musique, je n'y connais rien à tout ça moi.
- Euh... Bonjour, je n'arrivais pas à dire quand chose, mais vous étiez où ? Et papa est là aussi ?
- Nous te le dirons ce soir quand ton père rentrera du travail, en attendant, vas rejoindre ton professeur qui doit commencer à s'impatienter.
Je pris mon verre puis partis dans la salle à manger. C'était étrange tout de même cette histoire, on ne part pas comme ça sans donner de nouvelles. Mais bon, j'allais avoir la réponse le soir de toute manière. Et d'un coup, il me revint un truc, est-ce que Sayanel avait réussi à se lever. Est-ce qu'il avait oublié de mettre son réveil comme moi, ou non. Je me demandais s'il était toujours en train de dormir.
"- Avez-vous lu le livre que je vous ai donné il y a deux jours ?
- Pardon, fis-je en sortant de mes pensées, quel livre ?
- Mais voyons, les raisins de la colère que vous deviez au moins commencer pour aujourd'hui."
Je l'avais complètement oublié, en même temps avec tout ce qu'il se passait, c'était normal. Il me dit en souriant :
"- Ne vous inquiétez pas, moi aussi quand j'étais jeune je préférais m'amuser plutôt que de lire des livres, mais ça fait partie de mon enseignement, on me paye pour ça."
Je lui souris, après ce commentaire, il me parut tout de suite plus sympathique. Nous continuâmes de parler pendant quelques temps jusqu'à finir l'heure, ça m'avait paru moins long que je ne le pensais au départ.
Ensuite ce fut le tour, du professeur de mathématiques. Il m'enleva toute ma bonne humeur en me donnant une série d'exercices que je n'avais absolument pas envie de faire. Une fois l'heure finie, je pus me relaxer un peu en attendant le prochain cour, de sport. Je n'avais pas encore essayé mais j'étais sûre que ce cours allait beaucoup me plaire. Je partis vite fait dans ma chambre pour me prendre un jogging noir et un débardeur beige, pris mes baskets, puis descendis en vitesse.
En effet, le professeur arriva quelques minutes plus tard. Il semblait assez athlétique, mais le plus étonnant était qu'il semblait avoir mon âge. Il était brun avec des yeux d'un vert très clair, faisant parfaitement ressortir son teint mâte. Je le fis entrer, tout en me demandant qui pouvait bien être ce beau mec. Il me salua :
"- Bonjour Adhara, ça fait vraiment bizarre de te voir avec cinq ans de plus. Alors tu es contente de me voir ? Tu sais pourquoi je suis là au moins ?
- Euh... Est-ce que je vous connais ? Vous êtes qui ?
Il me regarda comme si que je délirais alors j'en déduisis qu'il ne savait pas que j'avais perdu la mémoire et que je devais le connaitre avant. Puis ma mère fit son apparition :
- Tiens tu es pile à l'heure Jordan ! Adhara, voici ton professeur de sport et pas la même occasion, ton cousin. Le fils du frère de ton père.
- Enchanté, lui fis-je en essayant d'être polie, mais il n'avait pas l'air convaincu. Il demanda alors à ma mère :
- Je ne comprends pas tout là, elle me connait très bien on a passé notre jeunesse ensemble.
- Mon mari ne t'a pas expliqué ? Demanda-t-elle surprise, après son séjour en prison, elle est devenu amnésique donc elle ne se souvient plus de rien.
- Non il ne me l'avait pas dit. C'est vrai ? Oh la vache mais c'est énorme ça ! Enfin, fit-il en me regardant gêné, ce n'est pas cool pour toi bien sur, mais c'est énorme !"
Il avait l'air en plein délire alors je le laissai s'extasier sur la question tout en le regardant de plus près. C'est vrai qu'il avait un air de famille. Puis tout à coup, un souvenir me revint :
Flash Back
J'étais au bord de l'eau à côté d'un petit garçon, nous devions avoir dix ans, je portais un maillot de bain une pièce bleu et lui un short de bain noir. Nous nous amusions à nous lancer du sable à la figure tandis que mon frère ( que je reconnus tout de suite ) essayait de me faire couler. Nous rions aux éclats devant mes parents qui discutaient avec des inconnus. Je ne pouvais pas vraiment les voir vu qu'il étaient loin, mais j'étais sûre que c'était le frère de mon père et sa femme.
Fin du Flash Back
D'un coup, contente d'avoir retrouvé un souvenir, je m'écriai en me tournant vers Jordan :
"- Je me souviens d'un jour où nous étions tous à la plage, on devait avoir dix ans et tu essayais de me balancer du sable partout !
- Je croyais que tu ne te souvenais plus de rien, me dit-il en riant.
- Non mais ça m'est revenu à l'instant.
- Ce n'est pas possible, murmura ma mère, elle ne devrait pas pouvoir se souvenir.
- Qu'est-ce que tu as dis maman ? M'enquis-je
- Rien rien, fit-elle apeurée que je l'ai entendue, dépêchez vous de commencer le cours de sport ou vous allez être en retard pour le repas."
Mon cousin me prit par la main et m'amena dehors pour que nous puissions nous asseoir sur l'herbe, nous étions tout de même en été. Il commença son cours de manière professionnelle :
"- Pour ce premier jour, je vais t'expliquer un peu le programme et évaluer tes capacités. D'abord, nous aurons cours tous les mardi et jeudi en faisant une discipline précise pour ces chaque jours. Nous allons commencer les teste physiques pour que je vois quel sport te faire faire. Et ne me regardes pas comme ça, je veux faire prof de sport après mes études.
- Ok ok, fis-je déjà fatiguée par ce programme et par la nuit que j'avais envie de finir. Alors, on commence par quoi ?
- Nous allons d'abord courir un peu autour de chez toi pour voir si tu as un peu d'endurance et à quelle vitesse tu peux courir. Commence par t'échauffer cinq minutes le temps que j'ailles dire quelque chose à ta mère. "
Et il me laissa seule dans le jardin. Je soupirai et me mis à m'échauffer les mains, les pieds, bras, jambes, bassin, toutes les parties de mon corps pouvant souffrir de cet entrainement. Il revint comme promis quelque minutes plus tard puis me demanda de me suivre. Il partit d'abord à une allure assez lente et voyant que je pouvais parfaitement le suivre, il accéléra la cadence. Il semblait mieux connaitre le quartier que moi et savait où tourner pour accéder à une piste spécialement conçue pour les coureurs, autour d'un grand étang. Il fallait faire attention à ne pas se prendre dans les racines des arbres longeant ce lac, mais sinon ce chemin était pas mal. Nous allions à présent assez vite mais voyant qu'il était bientôt l'heure de rentrer, nous fîmes demi-tour pour retourner sur nos pas. Alors qu'il ne restait plus que quelques centaines de mètre à parcourir, Jordan me proposa de faire la course, et je m'élançai à travers les chemins que nous avions empruntés quelques minutes plus tôt. Arrivée devant la maison, je me retournai pour voir où mon cousin en était rendu quand une voix venant de la maison me surprit :
- Pas mal pour une fille, tu cours vraiment vite, fit mon cousin en éclatant de rire
- Mais comment ça se fait que tu sois devant moi, je ne t'ai pas vu me doubler !
- Tu oublies que je connais cet endroit par cœur, même les raccourcis.
Je fis la moue puis éclatai de rire, il m'avait bien eue sur ce coup là. Ma mère nous appela alors à table et Jordan pu lui expliquer comment c'était déroulé le cours. Après manger il partit, me rappelant qu'il reviendrait le jeudi avec les plannings. Le reste de la journée se passa plutôt rapidement, les profs défilaient en me donnant des devoirs, des leçons sans grand intérêt que j'avais déjà apprises. Rien de très exaltant. Et enfin vers dix-huit heures, Sayanel rentra du lycée. Finalement il y était bien allé, j'avais pu regarder lorsque j'étais partie me changer pour le sport. Nous partîmes dans ma chambre pour qu'il me raconte un peu sa journée :
"- Tu as réussi à te lever ce matin toi ? Lui demandai-je
- Oui, heureusement que j'avais mis mon réveil à sonner, surtout que les parents sont revenus pas longtemps après qu'on soit allés se coucher.
- Moi j'avais oublié, c'est maman qui m'a mit du rock super fort pour me réveiller. Je peux t'assurer que c'était encore plus fort que la musique qu'on avait hier. Bref tu as réussi à suivre en cours ?
- Pas du tout, me répondit-il en baillant, je crois que j'ai dormis à toutes les heures, sauf pour celle de manger je crois. Mon meilleur ami me regardait comme si que j'étais un zombi. Il n'avait peut-être pas tord remarque. Je devais avoir une sale tête. Et toi ?
- J'ai rencontré mon nouveau prof de sport, Jordan notre cousin. Et je me suis aussi souvenue d'un moment où nous étions à la plage et que tu essayais de me couler quand nous avions dix ans.
- J'avais réussi ? Me demanda-t-il narquois
- Je ne sais pas, fis-je en éclatant de rire, je n'ai vu qu'un petit moment de cette journée."
Il allait me répondre quand notre père qui devait être rentré, nous appela du salon pour que nous descendions. Ce que nous fîmes, j'expliquai à mon frère qu'ils allaient nous dire où est-ce qu'ils étaient durant ces deux jours. Nous nous assîmes sur le canapé. Mon père prit la parole :
"- Vous vous demandez sûrement où est-ce que nous étions durant ces deux dernier jours et il est normal que vous ayez une explication. Nous étions au bureau de police.
- Pour faire quoi ? Demanda mon frère assez sèchement
- Pour votre bien. Répondit ma mère d'un ton froid. Nous vous avons espionnés pendant ces deux jours, il y avait des caméras de surveillance dans le salon et la cuisine.
- Quoi, mais comment... Elle ne me laissa pas le temps de finir qu'elle continua :
- Nous cherchions depuis longtemps votre club où vous vous réunissiez tout le temps avec vos amis, alors les policiers nous ont donné des caméras et micros à mettre partout dans la maison. Nous n'avions plus qu'à partir puis à vous observer pour que vous nous meniez jusqu'à l'entrepôt. Le plan s'est parfaitement bien déroulé puisque vous nous avez conduis là-bah."
Nous n'en revenions pas, j'avais envie de pleurer. Comment est-ce qu'ils avaient pu nous faire ça ce n'était pas possible. Ils s'étaient servis de nous pour arriver à leurs fins et arrêter nos amis. Et pire que ça, ils avaient réussi, c'était à cause de nous que Tobias, Dylan et beaucoup d'autres étaient en prison aujourd'hui, à cause de moi. C'était moi qui les avais conduis au refuge. Je me sentis vraiment mal, il fallait absolument que je prenne l'air, que je partes le plus loin possible de cette maison. Mais avant cela, je devais aller dans ma chambre, j'était trop en colère par cette trahison, je ne pouvais pas rester une minute de plus ici. Je courus dans les escaliers pour atteindre ma chambre, tout en jetant un coup d'œil à mon frère qui était paralysé. Je pris un gros sac sous mon lit, puis préparai des vêtements de rechange et de l'argent que j'avais eus à mon retour. Il me manquait plus que d'attendre que mes "parents" aillent se coucher pour que je prenne à manger et un moyen de transport. Alors que je finissais mon sac, mon frère entra :
"- Qu'est-ce que tu fais ? Tu t'en vas ? Tu fugues ?
- Je ne peux plus rester une seconde dans cette maison en leur compagnie alors oui je m'en vais et n'essaye pas de m'en empêcher.
- Alors je viens avec toi. Fit-il fortement
- C'est hors de question, m'exclamai-je, je ne veux pas t'embarquer dans tout ça, reste ici, vis ta vie, oublie moi parce que je ne suis pas sûre que je reviendrai.
- Je t'ai déjà perdue une fois, ce n'était pas une question je viens avec toi. Et j'irais, que tu sois d'accord ou non. Alors il vaut mieux que tu le sois.
- Je ne veux pas te mettre en danger, je ne sais même pas exactement où je vais aller ni comment.
- Au moins, moi je sais comment mais avant, il faut que j'appelle quelques amis."
Il me laissa dans ma chambre et partit dans la sienne. Je ne pouvais que l'amener avec moi. D'abord parce que sinon il irait quand même tout seul et ça serait encore plus dangereux, et en plus je ne voulais pas le laisser seul avec les parents. J'avais pris ma décision. Plus rien ne pourrait me faire changer d'avis.
( On est mardi )
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