Chapitre 1: La sortie de prison

      Je me réveillai dans cette cellule froide et vide. Je ne savais pas qui j'étais ni ce que j'avais fait pour me retrouver dans une telle situation. Tout ce dont je me souvenait était mon nom, Adhara. J'avais mal à la tête, comme si que je venais de me réveiller de plusieurs années de sommeil. Mais surtout, j'avais peur, peur de cet endroit sinistre et humide, peur du sort que l'on me réservait.

     Le bruit d'une clé s'enfonçant dans la porte me vrilla les tympans et je crus que j'allais vomir. L'air était si rare dans cette pièce que c'en était alarmant. Un homme sembla me parler, mais j'avais l'impression qu'il était loin. Sa voix ne me parvenait que très difficilement, je n'entendais que des bribes de ses longues paroles.C'était un gardien, je le reconnaissais avec son uniforme et son air sévère. On voyait qu'il avait l'habitude des personnes comme moi. Mais qu'est-ce qu'une personne comme moi. Je ne pourrais même pas décrire ce que je suis.  Voyant que je ne réagissais pas, il se tut, me prit par le bras et m'emmena à la lumière du jour. Je mis ma main devant mes yeux pour empêcher que le soleil brûlant ne me rende aveugle, vu la puissance de luminosité qu'il dégageait pour moi qui sortais d'un trou sombre. Ce garde n'avait donc aucune pitié, bon sang qu'avais-je donc fais pour mériter tant de désinvolture.

      Un homme se tenait sur le seuil de la prison où je me trouvais. Pourquoi étais-je en prison d'ailleurs ? Je ne me sentais décidément pas dans la peau d'une criminelle. Quoi qu'il en soit, l'homme me ressemblait, même yeux noisette, mêmes cheveux vénitiens, un peu plus grisonnants peut-être, mais pas de doute, cet homme devait être mon père. Du moins je le pensais, je ne voyais pas quel autre homme pouvait bien venir me voir. Je n'avais aucun souvenir de lui, comme du reste d'ailleurs, mais peut-être allait-il pouvoir m'éclairer. Je m'attendais à ce qu'il ne me regarde à peine, je me trouvais quand même dans une prison. Mais à mon grand étonnement, il me prit dans ses bras comme un enfant retrouvant sa mère et me dit :

"- Comme je suis heureux que tu sois enfin sortis après ces cinq ans. Ça n'a pas dû être facile mais tu as tenu bon et j'espère que cela t'a servi de leçon et que tu ne referas plus les mêmes erreurs.

- Elle a perdu ses souvenirs lors du dernier interrogatoire, indiqua le garde d'une voix atone, mais nous pensons que si elle ne sait pas ce qu'elle a fait de mal, elle ne sera pas retentée, alors nous vous conseillons de ne pas lui en parler.

- Je vois, mais comment a-t-elle pu tout oublier ? Elle ne sait même plus qui je suis ?

- Pour tout vous dire, continua le garde, nous avons voulu lui poser des questions, mais elle n'a pas voulu nous répondre et s'est jetée sur nous. Elle a essayé d'étrangler celui qui l'interrogeait ! Nous avons été obligé de lui administrer une décharge électrique sur la tête pour qu'elle se calme, et elle en est devenue amnésique. Et non, elle ne se rappelle plus de vous ni de rien, à part peut-être son nom, mais nous ne savons pas bien car elle vient de se réveiller, vous avez eus de la chance.

- Je vois, vous êtes très extrêmes mais j'imagine que vous n'aviez pas le choix. Ne vous inquiétez pas, je vais l'amener chez nous et faire en sorte qu'elle ne vous cause plus aucun problème.

     Alors là j'étais révoltée ! Comment est-ce qu'ils pouvaient me traiter ainsi, comme si que je n'étais qu'un vulgaire jouet. On m'a rendu amnésique, ce n'est pas grave, c'est la routine. Non mais pour qui est-ce qu'ils se prennent. Et mon père ne semble pas s'en affoler plus que ça.

Néanmoins, je ne comprenais pas de quoi ils parlaient, j'avais l'impression d'être un nourrisson venant à peine de naître. J'eus tout de même la confirmation que cet homme était mon père grâce à la conversation que je venais d'entendre, mais je n'osais pas lui parler. De toute façon, tout ce que je voulais pour le moment était rentrer chez moi et dormir. Malgré tout, j'avais peur. Peur de ne plus avoir d'identité, peur de ce que j'avais bien pu faire pour me retrouver dans une telle situation, peur de la maison dans laquelle j'allais habiter, de ma famille, de mes amis, de tout ! De va vie en général ! Bien entendu, il me semblait reconnaître l'environnement dans lequel je me situais, j'arrivais à marcher, normalement à parler, à penser. Mais j'avais tout oublié de mon passé et de la plupart des choses et personnes qui m'entouraient. Je ne savais pas encore ce que j'avais fais, mais je comptais bien découvrir pourquoi on m'avait enfermé dans une cellule en taule et pourquoi je ne me souvenais plus de rien.

     Je suivis mon père jusque dans sa voiture, puis nous partîmes vers chez lui, enfin c'est ce que je pensais vu que nous ne nous disions pas un mot. En effet, après environ trente minutes de route, qui ne me disait rien en passant, nous débouchâmes sur une allée où se tenait une grande maison. Je ne la reconnaissais bien sur pas, mais je sentais que j'étais rentrée chez moi. La maison était assez grande, le toit pointu recouvert d'ardoises, laissant de la place à une petite lucarne. Elle était autrement blanche et semblait assez luxueuse vu de l'extérieur. Nous pouvions voir derrière un magnifique jardin très spacieux avec une piscine creusée, une balançoire et une cabane dans un arbre. Impossible de remettre un nom sur cet arbre d'ailleurs, cela m'échappait autant que le fait de revoir cette maison. Mais je fus d'autant plus convaincue que c'était la mienne quand une femme mince et élancée fit son apparition devant nous. Elle me souri et me dit d'avancer. Mon père avait du la prévenir par téléphone que j'avais perdu la mémoire car elle m'indiqua ma chambre.

     J'avais du mal à croire que cette femme était ma mère, elle avait une longue et flamboyante chevelure blonde qui lui arrivait jusqu'au bas du dos, ses yeux étaient d'un bleu tellement profond qu'on pouvait presque se perdre dedans, elle avait une nez fin et une bouche pulpeuse, bref, le rêve quoi.Contrairement à certaines femmes que j'avais vue dans la rue, elle ne semblait pas mettre un surplus de maquillage et avait l'air plutôt jeune.

     A peine m'avait-on présenté mon lit que j'avais envie de me glisser dedans. Mais curieusement, je n'étais plus fatiguée. En même temps avec tout le temps que j'étais restée dormir en prison, j'avais eus largement le temps de me reposer. Ma chambre n'était pas très colorée, du gris et du blanc s'étendaient sur les murs où étaient accroché des posters de groupes de Rock. Je fus dépitée en constatant que je ne me rappelais même plus de mes goûts. Mon lit était à deux places, et une couverture bleue et grise avec un casque et des notes de musique étaient dessus. Au moins j'étais sûre d'une chose. J'adorais la musique. Je parcourus le reste de ma chambre, il y avait une bibliothèque noire et blanche avec de nombreux livres dessus, surtout fantastiques. J'avais également une grande armoire noire spacieuse avec beaucoup de vêtements dedans. Je n'aimais pas vraiment le style, beaucoup de couleurs et de fleurs, mais j'allais arranger ça. La dernière bonne surprise de cette immense chambre était qu'il y avait une douche. Bon bien sur elle n'était pas bien grande, mais après avoir subit les douches communes de la prison, elle était la bienvenue. Elle aussi était dans les mêmes tons, du gris, du noir, du blanc. Mais ça ne me dérangeait pas parce que j'aimais beaucoup cette ambiance chaleureuse.

Je préférais prendre une douche tant j'étais sale et je devais bien l'admettre, je ne sentais pas la rose. Je n'avais jamais cru que se laver pouvait faire autant de bien. Sentir l'eau couler sur ma peau, le shampoing me piquant légèrement les yeux, je me sentais tellement bien que je pourrais rester toute ma vie dans cette douche, si seulement je le pouvais. Mais il fallait que je fasse face à la réalité. J'avais commis une erreur, j'en étais consciente, mais il fallait que je me rappelle mon ancienne vie. Cela n'allait pas être facile mais je pouvais arriver à retrouver les morceaux, coûte que coûte.

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