Chapitre 4
Je marche jusqu'au lac. Il fait nuit et un silence de mort y règne. Jusqu'à ce que j'entende ce cri qui déchire ce silence effrayant. On dirait un garçon qui crie à l'aide. Les cris cessent après quelques secondes. Je n'entends plus rien.
- Tu penses que c'était qui?
Je sursaute sur place.
- Oliver? Non c'est pas possible. Je suis entrain de rêver.
Je ferme les yeux fortement. Je commence à avoir vraiment peur.
- Bien sûr que tu rêves... Il n'y a que dans tes rêves que je peux te parler!
Je les ouvres.
- Tu es devenue une belle femme, Fan.
- Pourquoi tu es encore là?
Je ne comprend plus. Je n'ai plus besoin de mon ami imaginaire.
- J'ai cru que tu m'avais abandonné, tout comme Oscar. Il ne me voit plus! Alors que toi si! L'autre jour tu m'as vu. Avoue le.
- Mais je suis entrain de rêver.
- S'il te plaît Fan, j'ai besoin de toi.
Je me réveille en sursaut. Je regarde autour de moi. Le noir me fait soudain peur. J'allume ma petite lampe de chevet. Je me frotte vigoureusement les yeux. Ses cauchemars doivent cesser.
- Oliver? Dis-je doucement.
Je me sens complètement stupide. Mais je ne deviens pas folle, je suis sûre qu'il est là.
- Fan, je suis la. Dit-il en se posant sur mon lit.
Je fais un bon et me redresse contre le mur.
- D'accord... Dis-je en mettant une main devant moi et l'autre sur mes yeux pour les cacher.
Une brise vient caresser ma main. C'est sa main contre la mienne. Je ne ressens rien à part des frissons qui parcourent mon corps.
- Je t'ai toujours aimée.
- Comment est-ce possible?
Je ne bouge pas ma main d'un poil. J'aime cette sensation. Cela me rappelle tellement de souvenirs.
- Je ne suis pas imaginaire ma Fanny.
Je ne dit rien et le regarde toujours aussi émerveillée que la première fois que je l'ai vue. Il est le genre de garçon que j'ai toujours aimé. Il est dans le corps d'un adolescent au cœur d'un enfant.
- Fan, j'ai besoin de toi. J'ai besoin de savoir. J'ai besoin que tu me trouves.
Je retire ma main et reprend mes esprits. Il se retrouve en quelques secondes à mes côtés.
- Fan, je pense que je suis mort.
- Quoi!
J'ai failli m'étouffer avec ma salive. Comment est-ce possible? Non il ne peut pas être mort! Il est mon ami, mon amour d'enfance!
- Non, pourquoi tu dis ça !
- Comment expliques-tu qu' il n'y a que toi et Oscar qui me voyez et ta grand-mère qui arrive juste à me parler?
C'est donc ça! Grand-mère communique avec lui aussi! Je ne saurais expliquer le pourquoi du comment à cette question. Je suis perdue dans mes pensées. Lorsque je tourne la tête il n'est plus là.
- Oliver revient!
Mais rien. Pas un bruit. Pas un mot. Pas une apparition. Juste le faite de savoir qu'il n'est pas de mon monde me déchire. Tant de questions se posent en moi. J'ai aimé un esprit. Le pire est que mon cœur l'aime encore. Je le sens au fond de moi. Comme si mon âme d'enfant avait resurgit.
Je ferais tout pour le retrouver, si c'est sa volonté.
Je suis devant ma tasse de chocolat chaud perdue dans mes pensées lorsque Mamie apparaît.
- Et bien, ma chérie on a mal dormi? Pourtant tu as passé une bonne soirée hier.
- Ouais un peu trop bonne. Répond une voix masculine.
Je me raidit sur ma chaise.
- Mamie, il est là n'est-ce pas?
Elle me sourit.
- À toi de me le dire. C'est toi qui le voit.
Je soupire et baisse les yeux. Je regarde autour de moi mais ne le voit pas.
- Il est parti je pense. Mamie qu'est-ce qu'il m'arrive? Pourquoi je ne suis pas normale?
Elle me prend directement dans ses bras lorsqu'elle voit ma tristesse.
- Oh ma chérie! Mais tu es normale. C'est juste que ce garçon a fait appel à toi car il a besoin de toi.
- Mais...
Je ne sais pas quoi répondre en vérité. Je me contente de la serrer contre moi.
- Dis-moi c'est qu'il a l'air jaloux?
Elle me sourit.
- Il faut dire que nous n'avons jamais rompu. Dis-je en riant.
J'arrive à prendre la chose à la rigolade mais au fond de moi j'ai la trouille.
- Toi et Oscar, il se passe quelque chose n'est-ce pas?
Je rougis instantanément.
- Peut-être bien. Il m'a invité à dîner chez lui ce soir.
Je monte à ma chambre après cette petite conversation.
Je dois me faire une raison. Je vois un fantôme. Je n'arrive pas à croire que je pense ça. J'ai très envie de lui parler.
- Oliver?
Il apparaît devant moi en moins deux.
- Tu sors avec Oscar?
- Je pense que oui. Ça te dérange?
- Je ne sais pas. Je pense que je suis jaloux.
Je souris bêtement.
- Pourquoi tu souris?
- Parce que t'es mignon.
Je peux le voir rougir.
- Fan, je suis tomber amoureux de toi depuis le premier jour où je t'ai vu jouer près de ce lac. Je savais que c'était toi qui allait m'aider et m'aimer.
Je reste la bouche ouverte.
Je n'avais que sept ans. Maman et moi passions nos vacances chez Mamie comme chaque année. Elles m'autorisaient à jouer au lac. J'y étais chaque jour. Je me baignais et me construisais mon monde imaginaire.
- Salut.
Un jeune garçon s'était approché de moi.
- Mon nom est Oliver.
Je me rappelle avoir été émerveillée par sa beauté.
- Tu veux jouer avec moi?Lui avais-je proposé.
C'est à cet instant que j'ai su qu'il allait devenir mon meilleur ami.
- Mais tu n'es pas de mon monde. Nous, ça n'a pas existé. Tu le sais ça non ?
- Non Fan, dit pas ça. Toi et moi ça a existé. Même si je ne suis pas comme toi, on s'aime.
Bien sûr que je l'aime. Mais notre pseudo amour vivait il y a longtemps.
- J'étais une enfant.
- Dis- le que tu ne m'aime pas alors!
Je ne peux pas le dire. Mon cœur est incapable de lui dire ça.
- C'est tellement plus facile pour toi maintenant que tu as des sentiments pour Oscar. Lui au moins il peut te toucher, t'embrasser. Alors que moi je ne peux pas! S'énerve-t-il.
Il donne un coup de poing sur le mur, mais aucun dégât n'est visible. C'était comme si il n'avait rien fait.
- Pourquoi ça m'arrive à moi? Dit-il en baissant la tête.
Je m'approche de lui et lève ma main en face de lui.
- Oliver. Tu es mon ami et je t'aime. Je ferais tout pour savoir ce qu'il t'es arrivé.
Il dépose sa main sur la mienne.
- Merci. Dit-il en disparaissant.
Je souffle pour reprendre mes esprits. Bon dieu, il me fait toujours autant d'effet. La dernière fois que l'on s'est vu remonte il y a 5 ans. J'étais venue le temps d'une semaine. Je n'avais rien dit à Oscar. Je voulais juste passer du temps avec Oliver. Au fond de moi j'avais encore besoin de mon ami imaginaire même si j'étais adolescente. Mais il n'est plus si imaginaire que ça. Que se passera-t-il lorsque que je l'aurais retrouvé? Et dans quel état surtout?
Je retire mes vêtements et vais sous la douche. L'eau chaude détend mes muscles et j'essaye de vider mes pensées. Je ferme les yeux et me relaxe. Lorsque j'ouvre les yeux, je sursaute et cache mon corps de mes mains.
- Oliver! Qu'est-ce que tu fais là ! Sors!
Je me tourne dos à lui. Je tourne la tête pour voir si il est encore là. Il est toujours là à regarder mon derrière.
- S'il-te-plaît Fan, je n'ai jamais vu de femme nue.
Je me met à rire nerveusement.
- Jamais? demandé-je.
- Jamais.
Je ne risque pas grand chose.
- Bon, je te montre et ensuite tu sors d'ici, compris?
- Compris. Dit-il en lavant la main droite comme signe de serrement.
Je me retourne lentement. Mes mains ont du mal à se détacher de mes parties intimes. Il est nu devant moi, seul son collier l'habille. Je ferme les yeux et me met à rire.
- Quoi? Pourquoi tu ris?
- Tu es nu. Dis-je toujours les yeux fermés.
Un frisson parcourt mon corps. Ce même frisson lorsqu'il me touche. J'ouvre les yeux. Sa main caresse mon bras. Je reste là à le regarder de ma tête ahurie. Lentement, je retire mes mains de ma poitrine et me dévoile à lui. Du bout de ses doigts il vient caresser mon sein. Je ressens des picotements dans le bas de mon dos, signe que l'excitation en moi monte. Je le regarde droit dans les yeux. Sa main continue son parcours et vient me caresser la joue. Je suis entrain de me perdre dans ses yeux bleu vert. Il est entrain de me rendre complètement dingue. Je viens poser ma main sur la sienne. Je ne sens rien comme d'habitude mais une montée d'adrénaline me pousse à ressentir ce que je ne peux pas. Ses lèvres ne sont plus qu'a quelque centimètre des miennes. J'aimerais rien qu'une fois les sentir contre les miennes et pouvoir savoir ce que ce que l'on ressent lorsqu'on est embrassé par notre premier amour. Mais je en ressent rien. J'ouvre les yeux et découvre l'océan dans les siens.
- Tu as sentie quelque chose? Me demande-il.
Je secoue la tête.
Nous restons l'un en face de l'autre sans bouger. Ses yeux sont baisé vers nos pieds. Je vois bien qu'il est triste. Je regarde son collier et j'ai envie de le toucher, je ne sais pourquoi mais il m'intrigue comme si il m'appelait. Je dépose un doigt dessus. Je le retire immédiatement.
- J'ai réussi à le toucher!
Je ne pourrais expliquer pourquoi, mais j'ai su toucher sa plaque en métal.
- Comment c'est possible? Me demande-il ébahi.
- Je ne sais pas. Il était à mon père. Il était militaire et ça c'était sa plaque.
Je la prend entre mes doigts et la tourne. Le nom de Oliver y est gravé.
- Pourquoi il y a ton nom, si c'était à ton père.
- J'étais son porte bonheur et il est maintenant le mien. C'est tout ce que je me rappelle.
Il disparaît comme par magie, me laissant dans le déni. Je coupe l'eau et file me préparer pour aller voir Oscar.
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