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Une fois rentré, je repose soigneusement mes affaires puis je fais le tour du rez-de-chaussée. Je suis exténué mais j'y tiens. Toujours vacillant, je passe devant les plantes. Dois-je les arroser ? À quoi bon ? Elles seront bientôt mortes de toute façon. Je les dépasse et me rétracte finalement.

Ma tâche accomplie, je me dirige lourdement vers la cheminée. Je me penche. Mon dos hurle, mes genoux craquent, ma main peine à tenir la bûche. Je parviens néanmoins à allumer un feu puis je me redresse et m'écroule comme je peux dans un fauteuil.

« Vite ! Aide-moi à me redresser ! »

Je me précipite vers elle en paniquant, tentant de réfléchir à l'enchaînement des événements. Mon cerveau se met sur pause et mon corps se guide en pilote automatique.

Je la soutiens comme je peux, l'abandonne quelques instants pour aller chercher nos affaires et les clés de voiture et me précipite vers elle une fois chose faite. Elle se tord de douleur et ses gémissements me brisent le cœur. Néanmoins, je prends sur moi. Je dois l'aider autant que possible.

Je l'encourage dans cette salle blanche et désinfectée qui semble avaler tous ses cris. Pendant toute la durée de sa souffrance, je lui serre la main, de plus en plus fort, en réponse à ses hurlements. Elle en pousse un dernier, de libération cette fois, et bientôt un autre, bien différent se fait entendre. Le bonheur éclate sur nos visages.

Assis sur ce fauteuil, un sourire se dessine sur mon visage. Mon corps se réchauffe peu à peu et je me détends. Tous mes muscles se relâchent. Je ferme les yeux. Je suis un vieil homme fatigué. Fatigué mais comblé.

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