Je t'ai perdue.

Je ne sais pas quand, et je n'ai aucune idée d'où.

Peut-être que tu t'es noyée dans ce verre en cristal, tu t'es brûlée avec le jus acide du citron. J'ai peur d'avoir poussé trop fort la balançoire et que tu te sois envolée.

Il semblerait que tu sois tombée dans le ruisseau, et que le rivage t'ait emportée. Loin de moi. J'ai beau t'attendre sur la berge, tu ne ressurgis pas.

Je t'avais pourtant tenu fermement la main au moment de le traverser ce court d'eau. C'était le seul obstacle.

Le pont s'est brisé.

Je suis condamnée à laisser ma main dans les flots, se laissant chatouiller par le courant de nos souvenirs.

Tu étais une bulle de douceur, une vague d'amour, un tsunami de colère.

Pendant qu'on se noyait, tu restais les yeux rivés sur ton écran. J'avais beau te lancer des bouées, tu les esquivais avec un sourire pour me rassurer.

Je pensais m'inquiéter car tu ne savais pas nager, mais au fond c'est à toi que je m'accrochais.