31 décembre 2026

J'ai mal très mal, et je sais pas le classifier face à toutes ses morts. Je crois que c'est tout aussi douleur de savoir que tu es là mais je t'ai perdu. C'est surement parce que je sais que c'est totalement de ma faute. Jimin ne m'a pas disputé. Il m'a appelé mais par pour me disputer. « Comment tu te sens ? Tout va bien ? » Je ne savais pas quoi lui répondre, que pouvais-je répondre ? Ce n'est que le juste retour des choses. Je t'ai abandonné, bien sûr que tu n'allais pas me reprendre avec une simple lettre. Ce n'était peut-être même pas ce que tu voulais. Peut-être ne veux-tu juste plus de moi.

****

Minuit sonne quand la porte se referme. Il reste là, figé dans cet escalier sans savoir comment réagir. Il ne sait pas ce qu'il doit faire. Attendre ? Partir ? Il se dit que peut-être leurs amis l'aideront. Sont-ils encore ses amis ? Il ne sait plus mais ... il n'aurait pas laissé de manteau, d'écharpe et de quoi boire et manger sinon, pas vrai ? Il soupire en s'asseyant dans les escaliers. Sa tête reposant sur les barreaux, il se répète à quel point il ne les mérite pas.

« Il est l'heure de rentrer Kook. »

Il sursaute malgré la douceur de la voix. Il s'est assoupie sans le savoir. Quelle heure est-il ? Il n'en a aucune idée. Il ne voit que le sourire triste que lui offre son ami. Il ne saurait lui sourire en retour. Il ne sait pas s'il a le droit. Une main lui est tendue. Il hésite à la saisir mais ne veut pas qu'il pense être aussi rejeté. Il n'en peut de les rejeter. 

« Je suis content que tu sois venu. Ce n'était pas une folle soirée que l'année dernière mais ... merci d'être venu et d'être encore là. »

Il n'est pas sûr de ce qu'il veut dire. Pourquoi le remercier ? Il l'a encore fait pleurer. Il a surement été triste par sa faute. Il a fini son anniversaire dans les larmes. Il aurait voulu qu'il le finisse dans un sourire. Il n'ose lui demander comment il se porte. Jimin doit le réconforter une fois de plus. Il est emmené par son ami qui a récupéré son écharpe. Il est content qu'il est au moins pu se couvrir correctement avant de sortir. 

Le froid les atteint à peine ils franchissent la porte. Il se retourne quand elle se ferme. Il l'a à peine vu, au travers de la lumière de son entrée. Il songe qu'il aurait peut-être du se retourner. Lui souhaiter droit dans les yeux. Il n'a rien fait de cela et il ne sait pas ce qu'il en a pensé. Etait-ce ce qu'il voulait ? Et s'il attendait d'autres mots ? Il s'arrête devant la portière de la voiture de son ami. Ce dernier le pense hésitant et lui ouvre la porte. Cependant en voyant son regard se porter sur une fenêtre en particulier, il finit par comprendre que c'est bien différent.

« Ca va aller Kook, laisse-lui un peu de temps. 
— Est-ce qu'il est trop tard ? »

Il reçoit une petite tape rassurante sur la tête avant d'être invité à monter. Cette nuit-là, pour la première fois, il laisse quelqu'un connaître son nouveau chez lui. Il l'invite même à monter, à voir ce qu'il construit de nouveau. Il n'y a plus rien qui le rattache à son Hyung. Il a laissé son frère s'en charger à sa place. Il ne voulait juste plus les voir. Cette nuit-là, il ne resta pas seul comme il l'espérait. Il était accompagné de cet ami, qu'il pensait ne plus méritait. Dans ses bras, il trouva un sommeil réconfortant, bien que ce ne soit celui qu'il espérait.

***

Les jours se sont écoulés bien lentement. Il voit plus souvent son ami. Il est là pour lui. Il commence à revoir tous ses amis, mais pas lui. Il sait qu'il doit patienter. Mais il aimerait faire plus. Il se sent passif et se demande souvent si c'est vraiment ce qu'il veut. Peut-être veut-il qu'il vienne à lui comme ce jour de juillet. Peut-être attend-t-il plus qu'un joyeux anniversaire. 

Le soleil est au zénith quand il approche de cet immeuble. Il ne sait pas trop comment se présenter. Il se demande s'il va encore devoir attendre, combien de temps. Il sonne, une fois, deux fois. Personne ne répond. Il attend quelque temps. Il laisse les minutes devenir quelques heures. Il demande à nouveau la permission de rentrer. Il sonne, une fois, deux fois. Personne ne répond. Cette fois, il n'a pas de feuille dans ses mains. Il veut peut-être de vrai mots, des paroles. Peut-être veut-il des actes. Combien de fois a-t-il attendu devant son immeuble sans le voir rentrer ? Combien de temps est-il resté là avant de voir qu'il partait ?

Il soupire s'échappe de ses lèvres. Le froid glace ses mains qu'il garde au plus chaud possible dans ces poches. Une part de lui est soulagé que ce soit arrivé au printemps. Il ne voudrait pas qu'il reste ainsi dans le froid à l'attendre des heures durant.

« Jungkook ? » 

Il relève la tête, les joues rougies par le froid, qu'il cachait en vain se révélant aux yeux de son ami. Il semble à mi-chemin entre amusement et inquiétude. Inquiétude de savoir qu'il a attendu si longtemps. Amusement peut-être de voir son visage rougit. Sans qu'il ne s'y attende, on l'invite à l'intérieur. Il pense devoir attendre dans le hall comme la dernière fois. Il pense que c'est sa place mais son bras est saisi, il est tiré à l'étage.

Plus vite qu'il ne peut le comprendre, il se retrouve dans cet appartement. La chaleur l'enveloppe mais il n'ose se déshabiller. Combien de temps avant qu'il n'arrive et ne le chasse d'ici ? Il ne veut pas le contrarié en devant récupérer ses affaires. Il doit pouvoir le laisser rapidement. 

« Il ne rentre pas ce soir, il y a un concert à Deagu. Il rentre que demain. Essaye de pas venir trop tôt, il sera fatigué. Tu veux un café ? »

Il ne boit pas de café, c'était Hyung qui en buvait vraiment. Lui est plus thé ou chocolat, mais pas café. Toutefois, il accepte, une substance chaude ne pourra que lui faire du bien. Il la boit en écoutant son ami parler de sa journée. Elle semble tellement plus palpitante que la sienne passée devant la porte d'entrée de leur immeuble. Qu'on pensé les passant en le voyant attendre en vain ? Ca a duré combien de temps ? A-t-il eu des problèmes à son travail à cause de lui ?

« Tu sais, je me suis dis que tu n'aurais pas du venir ce jour-là. Je l'ai dit aux autres quand il t'a rejoint que j'aurais aimé que tu ne viennes pas. Je ne pouvais que baisser la tête pris en faute. Et j'aurais aimé de pas te voir aujourd'hui. Est-ce que tu cherches à te faire pardonner en agissant comme lui ?
— Non.
— Alors que fais-tu ?
— Je veux ... lui dire que je suis désolé et ... je veux entendre tout ce qu'il a à me reprocher.
— Et pourquoi ? Pour avoir une nouvelle raison de le fuir ? Pour pouvoir encore te détester parce que tu es la pire merde qu'on a connu ?
— Ca lui a fait du bien de me dire ce qui n'allait pas. Ca l'aurait surement sauvé que je l'écoute. J'ai pas fait que du mal à Hyung et ... même si c'est dur pour lui, je sais que ça l'aidera. Il va surement me crier dessus, peut-être même pas. Il va peut-être pleurer. Je me sentirais mal mais ... je ne peux pas m'améliorer sans savoir. Il faut que l'entende. Alors j'ai besoin de lui demander et c'est pas s'il ne veut pas. Je veux juste le voir et lui demander. Si sa réponse c'est qu'il veut plus me voir alors je ferais. Je ferais ce qu'il voudra. »

Il marque un temps de pose dans leur discussion. Il observe sa réaction. Il attend sa réaction. Il lui a dit quand il serait là, c'est qu'il n'est pas totalement perdu, non ? Ou peut-être veut-il qu'il se confronte à ce mur qu'il a bâti. Il tape soudainement du poing sur la table, le faisait sursauter. Il est rare qu'il voit son ami s'énerver mais il sait qu'il le faut. Lui aussi doit dire ce qu'il pense. Lui aussi a surement dû souffrir dans cette histoire.

« Ce n'est pas comme ça que ça marche ! Est-ce que tu te rends compte de comment je l'ai récupéré ? Tu étais encore là pour lui ! Et du jour au lendemain ton frère lui dit que tu ne reviendras pas et refuse de dire où tu es ! Il pensait t'avoir perdu pour de bon.
— Je suis désolé ...
— Ce n'est pas à moi que tu dois t'excuser putain ! Il ne jurait jamais. Comment tu as pu faire ça ! 
— Ce n'est pas qu'au près de lui que je dois m'excuser Hyung. Ce n'est pas que lui que j'ai fais souffrir. Toi aussi parce que tu as dû le réconforter à chaque connerie que je faisais. T'as dû le réconforter quand Hyung est parti parce que je n'ai pas pu le faire. Je n'ai rien fais de bien plus deux ans. En fait, je n'ai rien fait de bien du tout. Je sais que tu ne veux pas que je le vois pas laisse-le faire ce choix, laisse me repousser s'il le veut et sinon aide-le à m'enchaîner.
— A ... t'enchaîner ? Sérieusement ? Parce que tu crois qu'il en a envie !
— Non, j'espère qu'il en aura envie. Je ne veux pas croire ce qu'il veut, je veux comprendre ce qu'il veut. Qu'est-ce qu'il voulait que je dise ce soir-là ? Surement pas que je lui souhaite son anniversaire et pourtant c'est ce que j'ai fait. Parce que je n'ai pas osé de le regardé. Je veux pas continuer comme ça. J'ai l'impression que j'ai encore une infime chance. Elle est minuscule ouais mais elle est là et si je l'ai brisé ce soir-là je dois le savoir et s'il ne veut pas le dire d'accord, mais laisse-le choisir. »

Il regarde son ami avec détermination. Il veut lui montrer qu'il ne veut vraiment plus fuir. Il veut qu'il le croit même s'il sait que ce sera difficile, il tiendra bon. Il n'obtient pas de réponse, la porte s'ouvrant lui semblant comme un coup de massue. Lui a-t-il menti pour qu'il soit à l'aise ? Ou pour se réjouir qu'il se fasse jeter comme un mal propre ? Il n'ose plus bouger sur sa chaise. Il n'ose plus lever la tête. Il a peur. Il a encore peur. Mais d'une chose différente cette fois. Il a peur de comment il va réagir. Alors il dit la seule chose qui lui paraît censé.

« J'ai commencé à voir une psy. » 

Les bruits dans l'entrée se sont arrêtés. Il sait que le nouvel arrivant s'est figé. Il a peur que cette porte qui se ferme soit un signe de sa fuite. Il le mériterait mais il ne veut pas que son aîné devienne comme ça. Il ne veut pas qu'il se sente obligé de fuir.

« Oh ! et elle pense quoi de tout ça ?
— Que ce qui m'est arrivé m'a traumatisé. Je lui ai pas parlé de tout, j'ai pas envie de finir dans un asile mais je lui a parlé de cette dernière journée. Il marque une courte pause, cherchant les bons mots. Elle dit que malgré tout j'ai eu de la chance de survivre jusque là et que j'ai de la chance d'avoir des personnes qui ont su m'épauler. Elle m'a aussi dit que j'aurais surement dû venir plus tôt mais que j'avais bien commencé le travail avec ... Taehyung. Et après je lui ai raconté la suite et ... on est tombé d'accord.
— Ah oui ? Et sur quoi ?
— J'ai été très égoïste. Elle comprend que j'ai du mal avec lui que c'était peut-être trop tôt pour moi mais elle a accordé que j'aurais dû parler plutôt que de me fermer. Que j'aurais dû lui dire ce que je ressentais et pas le fuir à cause de ça. Elle m'aide à remettre de l'ordre dans mes pensées et mes actes. Je l'ai vu après avoir déménagé. Elle a félicité ça mais je suis pas sûr que ce soit si bien. Certes j'ai avancé par rapport à Hyung avec ça mais ... c'est ce qui a creusé la distance, pas vrai ? Ca l'a même beaucoup creusé. »

Des bruits de pas s'approchent d'eux. Il ne sait pas encore ce qu'il va dire. Il ne sait pas encore s'il doit commencer à parler ou non. Il voit juste le regard inquiet de Jimin quand il entre dans la pièce. Il avale difficilement sa salive, se force à garder la tête relevé. Il ne doit pas fuir. Il doit l'affronter. Il doit affronter toutes ses bêtises. C'est le moment. Il doit accepter ce qu'il va se passer. Que ce soit un lourd silence de plomb ou des explications vives.

« Tu m'as abandonné. Tu sais ce que ça fait et tu m'as abandonné. T'as pleuré pendant des mois parce que Yoongi t'avait abandonné et ça ne t'en a pas empêcher. Sauf que toi t'es encore là. Tu crois vraiment qu'aller voir une psy va faire que je vais te pardonner. Tu crois vraiment que t'as foutu lettre et un joyeux anniversaire va tout arranger. »

Il ne crie pas. Il parle à son dos. Ils ne se regardent pas. Et le plus jeune sait que ce n'est pas bon. Ses jambes tremblent mais il se force à se relever. Des larmes s'approchent du bord de ses yeux mais il se force à se retourner. Il le voit pleurer mais il se force à le regarder. C'est ce qu'il doit faire prendre tout ses reproches de plein fouet. Il jette un vif regard à leur ami toujours assis. Il lui demande silencieusement de les laisser. Ce doit être eux, juste eux. Le coeur à vif. Leurs sentiments à découvert. Quand il accepte de quitter la pièce. Il sait que c'est ici que tout se joue. Une grande partie de cette histoire se joue là, dans leur cuisine.

« Tu n'as rien à me dire ?
— C'est à ton tour.
— Mon tour ? Tu te fous de moi !
— Non, c'est ... Tae, c'est ... ton tour. Lâche-toi, dis-moi tout ce que tu voudrais me dire. C'est pas grave si ça fait mal. Dis-moi tout. Absolument tout. Je le supporterais et ... je ne partirais pas sauf si tu le veux. » 

Le silence règne le temps qu'il accepte. Le silence règne alors qu'il lui montre qu'il est tout ouïe. Pour lui montrer qu'il encaissera tout, il retourne une chaise et s'assoit. La tête plus basse que lui il attend qu'il relâche tout. Tout ce qu'il a plus ressentir ces deux dernières années. Tout ce qu'il pense alors qu'il a lu cette lettre, alors qu'il a entendu ces plates excuses. Tout ce qu'il peut lui dire.

« Alors c'est vraiment ce que tu veux ? Que je dise là, ce que je pense ?
— Je suis prêt. Dis-le.
— Je t'aime. »

Il ne prononça pas un mot de plus.

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