Chapitre 5 : Par où l'histoire se prolonge

Aramis et d'Artagnan sont envoyés en mission, non loin de Paris à la recherche d'une femme et son bébé. Ils ignorent tout des motivations, mais s'exécutent. Aramis est amené à réfléchir à sa jeunesse et cet amour qui l'a brisé, le menant à aimer toutes les femmes pour leur apporter ce qu'elles espèrent et qu'elles ne reçoivent plus de leurs maris, tout en profitant lui-même pleinement de la vie et de ses plaisirs.

Il a pris le parti, depuis ses 16 ans, d'être libertin, pour ne jamais se restreindre et toujours découvrir de nouveaux amours. Ce qui, dans cette époque trouble, peut le conduire à prendre des risques parfois inconsidérés, comme c'était le cas avec la maîtresse du cardinal, la belle Adèle. Mais la plupart du temps, il se joue des hommes et satisfait les femmes.

Cette femme, et ce bébé qui vient d'être enlevé, le surprennent. Qui menacent-ils ?

D'Artagnan est jeune, il doit encore apprendre à se conduire avec les femmes car Aramis a bien compris l'attachement qu'il éprouve envers Constance. Mais il le sait homme d'honneur et donc il sait que son ami ne commet par l'irréparable avec elle puisqu'elle est mariée et que ses principes lui interdisent de courtiser une épouse. Ce qu'Aramis a bien des difficultés à admettre, lui. Les fruits défendus l'attirent.

Ces amours semblent opposer les deux hommes et pourtant rien de cela ne les empêche d'être amis, frères, et de lutter l'un et l'autre côté à côte lorsqu'il s'agit de prendre la défense de l'un des leurs, d'assurer la réussite d'une mission ou de contrecarrer les plans du cardinal.

Ils ont à cœur de sauver cette femme et surtout son enfant. Non tant pour l'accomplissement de la mission elle-même, mais plutôt parce qu'ils ont été touchés par cette histoire malheureuse. En particulier Aramis qui n'a su, contrairement à ce qu'il recommandait à d'Artagnan, « garder ses distances ».

Mais voilà qu'une figure oubliée, ou que chacun espérait pouvoir oublier et ce pour toujours, apparaît et menace le roi, Marie de Médicis. Elle tente de retrouver de sa superbe et sa place sur le trône en destituant son propre fils.

Nous apprenons alors que Louis n'est qu'un puîné, son frère aîné était difforme et pour cela a été écarté du pouvoir, de la cour même. Mais il a un fils et ce dernier est donc l'héritier primordial sur le trône.

Henri n'est qu'un bébé. Et pourtant sur ses fragiles épaules reposent tous les espoirs de la reine mère.

Marie était une reine intraitable, vindicative et surtout avide. Elle a été écartée par son fils, mais le prix fut élevé pour Louis qui vit dans le souvenir permanent de son père, une image qu'il imagine forte, sans doute plus qu'elle ne l'a été, et qui le met en peine chaque jour. Plus que le roi, celui qui lui a manqué est le père qu'il avait et qui est mort, assassiné, trop tôt pour cet enfant qu'il était. Il ne sait pas toujours comment se comporter, il voudrait lui ressembler, mais cela lui est si compliqué. Il n'a pas cet allant qu'avait Henri IV. Vivre dans l'ombre d'un roi qui fut apprécié n'est pas chose aisée et Louis en souffre quotidiennement. Il se sait plus faible que ne l'était son père, craintif. Ce qui parfois le pousse à des décisions hâtives, influencées par Richelieu la plupart du temps. Louis XIII manque de présence et d'aplomb. C'est un homme rendu fragile par une disparition venue trop tôt, avant que le temps ait eu l'occasion d'œuvrer pour faire de lui un roi assuré sa politique et de ses pensées.

Les mousquetaires vont donc s'efforcer de sauver, encore une fois, au péril de leurs vies, le trône, le roi, Henri et sa mère. Aramis n'en sort pas indemne, son cœur a chaviré pour Agnès. Elle l'a touché car elle éprouve un véritable amour, pur, pour son époux, même décédé et surtout pour son fils. Or, Aramis se révèle très protecteur envers le petit. Rien ne pourrait plus l'attendrir qu'un enfant. Parce qu'il a manqué être père lui-même. Mais il en a été privé. Brutalement. Et il ne s'en est jamais vraiment remis. Cette blessure, qu'il cache au tréfond de son cœur est ravivée par cette aventure et il ne peut accepter l'idée qu'un enfant soit arraché à sa mère. Avec ou sans l'aide de ses compagnons, il va secourir Agnès. Et c'est alors que la raison, incarnée par Aramis, laisse la place à la passion. Jusque là elle primait, mais pas cette fois. Aramis est amoureux de la vie, mais il se bride lui-même sans cesse, réprimant la passion animale qui l'anime au profit d'une raison toujours maîtrisée. Du moins en apparence.

D'Artagnan découvre ce caractère vif, à la fois intransigeant mais également terriblement ardent d'Aramis, tout comme ses amis. Et pour eux, la vie l'emporte sur les raisons d'Etat. Par conséquent, et puisque cela peut à la fois contrecarrer les projets du cardinal comme de la reine mère, rien ne vaut plus que l'idée plaisante de se tourner vers le combat proposé par Aramis. Ils sont hommes de parole et s'engagent, du plus profond de leurs tripes, à protéger Agnès et Henri. Par-delà le danger, par-delà le royaume. Cet enfant a gagné leurs cœurs.

Contre toute attente, leur manœuvre a fonctionné et l'enfant a pu être sauvé, quand bien même pour y parvenir ils ont dû faire croire le pire à Agnès. C'était pour être sûrs d'être crus. Agnès est trop droite, trop honnête pour feindre. Aramis, lui, a repris raison et en est capable. La dissimulation dont il fait preuve n'est pas un subterfuge qu'il apprécie mais il y est contraint par les circonstances et puisque cela peut éloigner les ennemis d'Henri, alors il vaut la peine d'être mené à terme.

Au bout du compte, la témérité de tous aura raison et Agnès peut fuir, loin de la cité royale, loin du tumulte de la cour, loin des intrigues plus ou moins sinistres dans lesquelles ni elle ni son fils n'ont leur place.

Certes Aramais n'a pas tant que cela gardé ses distances, il s'est impliqué corps et âme dans cette aventure et d'Artagnan prend plaisir à le taquiner à ce sujet car Aramis se moque parfois de son amour pour Constance qu'il ne déclare pas. Ce sont des jeux entre frères. Ce qu'ils sont par-dessus et contre tous.

Constance a montré qu'elle était une femme d'honneur et qu'elle avait à cœur d'aider ses amis. Car les quatre hommes, depuis que d'Artagnan est entré dans sa vie, le sont devenus, au fil du temps. Elle s'est prise d'amour pour eux, avec tendresse mais surtout elle apprécie cette agitation qu'ils engendrent, parfois malgré eux. Sa vie était monotone, presque morne. Elle est enfin ce qu'elle en attendait, pleine de rebondissements. Pas toujours facile, car parfois, il faut payer un prix onéreux, comme cette vie qu'elle avait ôtée pour sauver d'Artagnan au fort dans lequel s'étaient installés les assassins d'Alexandre. Mais le jeu en vaut la chandelle. Elle se sent vivante. Elle se sent à sa place. Elle s'accomplit auprès d'eux.

A peine le temps de souffler que déjà les quatre hommes sont obligés de s'occuper d'une nouvelle affaire. La sécurité du couple royal doit être assurée lors d'une traversée de Paris or la foule parisienne est un danger permanent, les rues étroites sont difficiles à sécuriser et la compagnie des mousquetaires comme les gardes rouges ont tous été mobilisés pour assurer le convoi royal.

Mais alors que le cortège traverse les rues de Paris, une jeune femme se jette dessus, tandis qu'Athos et Aramis étaient occupés ailleurs. Elle meurt sous les roues du véhicule lancé à pleine allure. Porthos et d'Artagnan découvrent bien vite que cette jeune femme voulait remettre un message à la reine, enjoignant cette dernière à prendre fait et cause pour l'instruction de toutes les femmes.

Athos et ses amis vont découvrir les salons de Ninon comtesse de Larroque, une femme libre et une femme d'esprit. Elle est accusée de sorcellerie, pour un prétexte fallacieux. Mais Athos qui est charmé par cette femme ne peut que prendre fait et cause pour elle.

Aucun des trois amis ne souhaite se départir de cette mission dont ils s'investissent eux-mêmes. Et ce d'autant plus facilement qu'elle implique Constance et son amie Fleur, et puisqu'au final elle est encore une occasion de contrecarrer les projets du cardinal, rien ne saurait être négligé. Mais tout ceci doit toujours être réalisé avec le panache qui caractérise les mousquetaires.

A cette occasion, Athos va rencontrer une femme qui ne le laisse pas indifférent. Attiré par son esprit vif et son côté libre-penseur, il se laisse fasciner par Ninon. Pourtant quelque chose le retient encore. Un fil ténu certes et cependant indéfectible. Parce qu'il ne conçoit pas d'être avec une femme sans se marier, ancré dans des principes qui lui ont été inculqués dans son enfance à Pinon, par des parents conservateurs. Bien qu'il ne soit plus lié, du moins moralement, par son mariage avec Anne, il estime qu'il serait malhonnête de sa part de courtiser une femme par pur jeu. Il n'est pas Aramis. Et ce qui le séduit chez la comtesse n'est pas tant son physique que le charme qui émane d'elle. Une femme qui ose défier les hommes et le pouvoir. Qui se dresse fièrement contre l'obscurantisme des plus grands en accordant une place à celles pour qui la vie offre peu d'avenir.

Et Athos, lors du procès de Ninon, découvre qu'Anne ose se montrer en plein jour. Il tente de la discréditer mais le cardinal veille sur sa créature. Celle qu'il a forgée et qui se révèle être un personnage particulièrement doué pour les complots les plus tordus ?

Ses amis découvrent alors qu'Anne, qui se prétend, Madame de la Chapelle, n'est autre que l'épouse d'Athos. Celle à cause de qui, beaucoup trop souvent, le mousquetaire se noie dans le vin. Un mal qui le ronge et dont il devra se défaire, quoi qu'il en coûte à l'homme mais qui pourrait le perdre s'il ne s'en défait pas.

Le cardinal manque de mourir, empoisonné. Aramis parvient à le sauver in extremis. Et pendant ce temps ses amis continuent leurs recherches pour comprendre comment venir en aide à Ninon et toutes ces femmes qui n'aspiraient qu'à une certaine liberté de penser et surtout à une éducation qui leur est refusée par les hommes.

La reine a pris la défense de Ninon, soutenue par le roi mais elle s'est sentie trahie par Aramis à qui elle avait offert un magnifique crucifix, objet qu'elle a vu au cou de Ninon. Serait-elle une maîtresse de plus de ce mousquetaire dont elle s'est elle-même éprise ?

Ayant parlé avec Aramis, la reine comprend que Ninon n'est pas une énième conquête, juste une femme qu'il admire et a souhaité, tout comme elle, soutenir. Elle apprend à connaître cet homme et ses facettes. Il n'est pas si libertin qu'il y parait, bien plus profond qu'il ne le montre au premier abord et très respectueux de celles que l'on dit du sexe faible.

Les hommes ont compris que le poison venait de ce prélat romain, venu parler au roi et surtout au cardinal.

Encore des machinations politiques dans lesquelles chacun se trouve embarqué, bien malgré soi.

Les quatre amis n'en peuvent plus de ces stratagèmes incessants dont ils doivent toujours se dépêtrer.

Rassemblés à l'hôtel des mousquetaires, les amis parlent et tentent de trouver une issue à cette affaire, plus favorable que celle du bûcher auquel le cardinal destine la belle Ninon.

Aramis et Porthos veulent savoir comment Athos était au courant pour Madame de la Chapelle et qui elle est pour lui. Il leur avoue en quelques mots rapides.

- « Cette femme n'est nullement Madame de la Chapelle, elle n'est qu'une usurpatrice. Elle était ma femme. Mais là aussi, elle avait menti. Elle ne sait que faire cela. Mentir, manipuler, détruire tout ce qui l'entoure. Je ne m'explique pas ce qu'elle faisait là ni pourquoi elle a eu cette conduite inqualifiable. Je pensais ne plus jamais la revoir, elle ne cesse de revenir vers moi. Cette femme est une diablesse, elle va bien avec ce serpent qu'est le cardinal. »

Malgré les obstacles dressés devant eux, les mousquetaires sauvent le cardinal par deux fois dans cette aventure ; tout d'abord de son empoisonnement dont le ministre comprend qu'il est l'objet offert par le prélat et enfin de Sestini lui-même qui, constatant l'échec de son stratagème en est réduit à tenter d'assassiner directement Richelieu.

Et c'est en échange de cela qu'Athos obtient du ministre royal la faveur de la vie sauve pour Ninon. La ferveur sincère et profonde d'Athos étonne puis semble toucher, étrangement, Richelieu. Il lui accorde la liberté, à la condition que Ninon disparaisse pour toujours et que ses biens soient « cédés » au royaume.

Le roi rêve d'une marine puissante, il va pouvoir l'obtenir désormais car cette femme était surtout issue d'une famille très fortunée.

Ninon, sauve, mais contrainte à l'exil, a rendu à Aramis le bijou qui l'a protégée et informe Athos que Madame de la Chapelle est une créature du cardinal. Cette nouvelle est un choc sans nul doute. Mais une information essentielle. Et Ninon donne à Athos le courage de balayer, définitivement, Anne de son cœur. Il ne dépend plus d'elle. Il est à nouveau libre.

Il va falloir, un jour ou l'autre, trouver le moyen de se débarrasser de cette femme dangereuse, qui agit dans l'ombre du pouvoir et passe son temps, visiblement, à tenter de les éliminer.

Touché par la force de Constance, d'Artagnan finit par lui avouer son amour. Elle n'attendait que ces mots pour lui céder. Pour eux, la vie commence. Semée d'embûches, mais il n'est pas encore temps d'en parler. Charles est tout à son présent, enfin avec celle qu'il aime d'un amour sincère et passionné.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top