Je suis épuisé après cette longue journée, mais je ne compte pas aller à l'hôpital. Je ne suis pas blessé, je dois juste avoir quelques bleus.

Gai est venu me voir dès que je suis rentré dans l'enceinte du village. Il a l'air inquiet. Il a l'air de parler... Parler beaucoup. Parler trop. Je ne l'écoute pas, les sons qu'il produit entrent dans mon cerveau mais ne s'impriment pas. Je ne fais que le regarder, bêtement.
Il me secoue. Là encore, je ne sens pratiquement rien, je vois juste que je bouge.

D'autres sons. Je crois que les gens s'amassent autour de nous. Trop de gens. Je veux qu'on me laisse seul...

"Moi: JE VEUX QU'ON ME LAISSE SEUL!!!"

Je respire, calmement. Ils me regardent avec de gros yeux. Comme si j'avais une tache sur mon visage.
En parlant de visage, je pose ma main dessus. Je n'ai plus mon masque de porcelaine. Est-il tombé?
Peu importe, au fond, puisque je vais être dégradé.
Mon corps se met en route. Direction, ma maison.

Il fait chaud, très chaud... Les flammes viennent d'être éteintes, celle de la maison voisine. La mienne a perdu son toit, mais tout ce qu'elle contient est resté intact.
Je vais dormir... Dormir... dormir...
Je n'y arrive pas.
J'ai froid. Il faut que je bouge. Oui... Je veux voir le village d'en haut. Les figures de pierre, je dois y aller.

Il fait encore plus froid qu'en bas... Pas grave. La vue que j'ai est du même endroit que celle que j'ai eu quand je courais...

Obito, c'est toi qui a fait ça?
Non. Minato l'a dit, c'est Madara qui l'a fait. Madara... Madara! Obito n'aurait jamais détruit son village, et encore moins tué Minato-sensei et Kushina.
C'est Madara le responsable.
Mais il est pas censé être très vieux?
Te pose pas de questions, c'est Madara, un point c'est tout.

Des pas...

"Moi: Qui va là?

Hiruzen: Range ton kunai, ce n'est que moi.

Moi: Troisième du Nom... ... Je suppose que vous allez me dégrader.

Hiruzen: Pourquoi cela?

Moi: J'étais là, quand ce type est venu à l'accouchement. J'étais là, quand Kyūbi a tué ceux que je devais protéger! Mais j'ai été complètement inutile! Je suis un incapable!

Hiruzen: Kakashi, ils avaient choisi de se sacrifier, ni ta présence, ni la mienne n'y a changé quoi que ce soit. Mais je crois que tu as identifié cet homme masqué. Dis-moi, qui était-ce?

Moi: C'est un Uchiwa... o... Madara... Madara Uchiwa. C'est ce que le Hokage Quatrième du Nom m'a dit...

Hiruzen: Il serait donc encore en vie... Et te concernant, je voulais, au contraire, que tu restes dans les Anbu. Tu es le plus brillant ninja que l'on ait au sein de forces spéciales, et j'ai besoin de tes services. Alors je le te demande, veux-tu bien rester dans les forces spéciales?

Moi: Si vous avez encore besoin de moi... C'est d'accord... Simplement, accordez-moi quelques jours...

Hiruzen: Bien sûr..."

Je saute de la falaise. Il ne m'a suffit que de ralentir ma chute pour retomber sur mes pieds.

J'erre dans les rues de Konoha toute la nuit, enjambant les innombrables débris qui jonchent le sol.
Les paroles de l'ancien Hokage m'ont fait réfléchir.
Je suis utile pour le village en temps que membre des forces spéciales...
Je ne dois pas oublier cela.
Et puis, je l'ai remarqué... Les sentiments ne provoquent qu'une vive douleur.

Papa, tu n'avais peut-être pas tort en choisissant de protéger tes amis... Mais il semblerait que nous soyons différents... Je ne suis plus fort que quand je ne m'attache à personne.

Je dois couper tous les ponts qui me lient aux autres. Ça devrait être simple, sauf pour une personne.

"Moi: Gai.

Gai: Oh! Ça va mieux? Hier, je t'ai parlé mais t'avais pas l'air de m'entendre...

Moi: Désolé si je t'ai inquiété. Mais à partir de maintenant, tu dois comprendre une chose. Franchement, l'amitié, c'est peut-être une bonne chose pour toi, mais moi, ça me ralentit. Alors, ne t'avises plus de t'approcher de moi. Ne viens plus me faire la conversation. Et si tu veux tout de même tenter...
(j'utilise mon Chidori et lui entaille la joue, fracassant la palissade qui se trouve derrière lui au passage)
Je te tuerai comme je l'ai fait pour Rin. C'est bien clair?"

Gai me regarde, apeuré. Je me recule pour le voir glisser parterre. Il doit avoir compris que je ne veux plus de lui.
Je retourne chez moi. Je suis exténué.

Quand je me réveille, le soleil me brûle la peau. Si même le ciel ne se met pas en deuil... Cela me conforte dans mon idée.

Au village, les travaux de reconstruction ont déjà commencé. Ça me fait penser que je devrais changer d'habitation.
Je rassemble tous mes effets personnels au centre de ma maison: les restes du katana de mon père, les photos, le kunai de Minato-sensei, les habits que Kushina m'a acheté... Tout est en ce centre.
Je ferme les yeux.
Je me remémore une dernière fois les bons moments que j'ai passé avec ces êtres disparus. Les entraînements, les chamailleries, les journées boutiques...

Des flammes.
J'ai décidé de tout réduire en cendre. Ce lieu, ces objets, mes bons souvenirs. Je ne dois garder qu'une raison de vivre. Celle de me battre pour mon village. Qu'importe les obstacles, qu'importe celui qui me donne les ordres. Je les exécuterai tous.

Un ninja est une arme.
Une armée n'a pas d'âme, de sentiment, de compassion.

Je ne vis que pour obéir, tel est ma voie du ninja.