La chose

            On aurait pu croire que c'était la nuit. On aurait pu croire que le ciel se couvrait pour nous révéler nos plus énormes péchés. Pour mettre à nu nos erreurs. Nos crimes.

                  En l'espace de quelques minutes, les nuages d'un gris menaçant avaient remplacés le soleil couchant, brillant jusqu'à présent de mille feux.

Tout était devenu gris. Tout. Absolument tout. 

Les couleurs avaient disparues.

L'ambiance était devenue triste et morne, l'atmosphère pesante et tendue. 

             Je me sentais lourde, comme si j'allais m'enfoncer dans le sol, le matelas sur lequel j'étais allongée m'empêchant de sombrer. 

Je me sentais tel un poisson, prit au piège dans un filet au milieu de l'abysse de l'océan, cette immensité voulant m'aspirer vers le bas. Vers le néant.

Je sentais le bout de mes doigts, le bout de mes pieds se geler. La température avait baissé, faisant apparaître des frissons sur mes membres paralysés. 

Alors que je pouvais respirer, que je sentais mon torse se soulever, je croyais pourtant suffoquer. 

Les yeux grands ouverts, je regardais autour de moi, affolée.

La chambre était plongée dans une ambiance sombre, des ombres aussi mystérieuses qu'effrayantes se dessinant autour de moi.

Le grues s'étaient tues, laissant place à un silence pesant, peuplés de cris étouffés et d'hurlements étranglés.

J'écoutais, le cœur battant, mon souffle faisant trop de bruit à mon goût, ne laissant pas assez passer l'air dans mes veines.

La chose était là. Je sentais sa présence.

Je ne pouvais la voir. 

Je ne pouvais l'entendre. 

Mais tout mon être me signalait sa présence.

Tout mon être me hurlait le claquement de ses mouvements.

Soudain, j'entendis un grincement. Un petit grincement, sinistre et macabre.

Un autre crissement résonna dans le silence.

Le bruit provenait de l'extérieur.

Ma fenêtre était ouverte.

Le vent glacial s'engouffrait à l'intérieur de la pièce, pourtant, les grues semblaient insensibles à la bise, immobiles, comme pétrifiées.

           Lentement, comme si le moindre geste brusque pouvait causer une tempête, j'enlevai ma couverture, me redressai, tout en pivotant la tête vers la fenêtre, au ralentit.

Le grincement revint.

Plus proche cette fois ci.

Je me rapprochai du rebord, comme aimantée par le vide.

Les yeux écarquillés, je la vis.

La chose. Qui grinçait.

Ses  doigts rigides se dessinèrent sur le rebord en béton, s'élevèrent lentement en couinant.

Ses phalanges de bois vinrent s'agripper à la surface froide.

Puis, alors que mon corps refusait de bouger, que ma respiration s'était bloquée, son index se releva.

Elle me pointait du doigt.

Non.

Elle pointait quelque chose. Derrière moi.

Elle était là. 

La présence

Derrière moi.

Celle que je sentais se tenait à présent , dans mon dos.

La bouche scellée, m'empêchant de hurler, je pivotai ma tête.

Pour regarder en arrière.

Juste un coup d'oeil.

Mes yeux s'écarquillèrent, mon sang se glaça, des frissons parcoururent mon épine...

Puis je fus engloutie par le noir.

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Casting :

La chose
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"Salut !"

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Le noir

"Coucou."
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*Un tonnerre d'applaudissement pour cette équipe d'acteurs, qui ont su mener à bien leur mission et jouer leur rôle avec vivacité, assiduité et talent.*

*Clap clap clap clap clap*
*Le public est en admiration*
*Un sifflement retentit*
*Quelqu'un essuie une larme, l'émotion est à son comble.*
*Le publ* TA GUEUUUUUULE ON A COMPRIIIS BORDEL.

*Ce sont des jeunes acteurs en émergence, c'est le début d'une belle carrière et* J'AI DIT QUOI ?!

ON EN A MARRE. CHUT.
*Mais* CHUT.
*ok*

TU VAS LES FAIRE FUIR.

*Le public sort de la salle*
*La salle est vide*
*Une mouche vole*

BAH VOILÀ. BRAVO.

👏👏👏👏

AU REVOIR.

ET MERCI.

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