Le réveil sonne, il est sept heure. Si seulement je pouvais dormir un peu plus... Je passe mes mains sur mon visage et touche ma barbe rugueuse. Qu'est-ce que ça pousse vite !

Alice sort du lit avant moi, elle travaille aujourd'hui. Je me lève a mon tour et enfile un jean. 

- T'étais où hier soir ?

- Je suis allé boire un verre avec Max. mentais-je, et je suis tombé sur Holly, tu sais l'élève de ma classe de première. Bref elle a des problèmes familiaux  et je lui ai proposé de dormir dans le bureau, elle avait l'air un peu perdue et saoule.

- T'aurais pu me prévenir quand même ! s'écrit-elle.

- S'il te plait, calme-toi Alice. Nous sommes rentrés tard, je ne voulais pas te déranger.

- Je comprends ta démarche et je trouve ça bien, mais il faut qu'elle se débrouille. On fait pas famille d'accueil ! Il ne manquerai plus qu'elle s'attache à toi. 

- Mais tu t'entends ?? Comme si je n'étais pas capable de maitriser la situation ! Si je décide d'aider Holly, tu ne m'en empêcheras pas.

      Je sors en claquant la porte. Les enfants sont dans le couloir, ils ont une mine apeurée. Je m'approche d'eux et leur fais un bisou chacun.  

- Si Maman et Papa ne sont pas d'accord c'est pas grave. Ça arrive, mais ça ne veut pas dire qu'on ne s'aime pas, ok ?les rassurais-je.

- Dis Papa, pourquoi tu as laissé Maman toute seule hier soir ? me demande Noah.

- Papa devais aller voir quelqu'un, pour parler avec lui. Disais-je avec hésitation.Vous descendez ? Je vais vous mettre les dessins animés et on va déjeuner.

Les deux garçons descendent devant la télé et je me dirige vers le bureau.

J'ouvre doucement la porte et regarde mon élève endormie. Elle repose dans la même position où je l'ai installé, sur le ventre, la couverture remontée jusqu'aux épaules et le visage tourné vers moi. Je caresse ses cheveux et admire son visage apaisé.
La couverture ne couvre pas entièrement ses épaules et j'aperçois de grandes marques rouges. Est-ce moi qui ai fait ça ? L'envie de voir tous son dos me démange... Je tire sur le tissu, le spectacle est insupportable. Sa peau claire est zébrée de traits rouges plus ou moins enflés. Ces marques qui prendront plusieurs mois à s'effacer sont mon œuvre. Je me sens à la fois coupable et réjouis par ce que je lui ai infligé. Elle porte ma colère comme un souffre-douleur, mais elle a souffert dignement, courageusement. Je lui doit tout mon respect pour avoir enduré cette douleur sans protester, cela me montre qu'elle a confiance en moi et qu'elle est réellement masochiste.
J'embrasse son front avant de sortir de la chambre, elle a besoin de repos.

~

-Holly !! Holly, répond !!!me dit-il.
-Mm? Papa ? Qu'est-ce qui ce passe ? Pourquoi tu pleures ?

- Ne bouge pas, tout ira bien. Ne regarde pas en bas, Holly, regarde moi.
- Mais,..
- Écoute-moi, tu vas détacher ta ceinture et aller doucement derrière. Tu peux ?
- Oui...mais toi comment tu vas faire Papa ? Je veux pas que tu tombes !
- Ne t'inquiète pas pour moi, le principal c'est que tu sois sauve.

~

     Je me réveille par les larmes qui coulent sur mes joues. Cela faisait longtemps, que je n'avais pas pensé à ça... À l'accident. Lorsque j'essaie de me relever, je reste clouée au lit. La douleur est trop grande. Que m'est-il arrivé déjà ? Ah oui... Edward. C'est lui le responsable de cette douleur. Je tend le bras, et réussi à attraper mon téléphone qui était sur la table de chevet. 7 heure. Ce cauchemar m'a réveillé à 7heure, putain...