Chapitre final: La balance

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C'est la fin d'une belle aventure, quatre ans déjà.
Mais d'autres arriverons.

C'était une belle journée d'août. Un lundi. Izuku avait écouté les conseils de son avocate et s'était habillé avec un haut blanc et un short rouge. Des couleurs de victime.
Enfin, codées pour être des couleurs de victimes.

Il s'était sentit comme un imposteur essayant de manipuler les jurés, leur faisant inconsciemment voir sa pureté et le sang qui avait tâché ses cuisses avec ce rappel de couleur et ça ne lui plaisait pas plus que ça.

Quand le vert en a parlé à Kacchan, il lui a juste dit qu'il ne devait pas s'en faire avec un sourire pincé, comme s'il avait voulu rajouter autre chose -comme son réel avis- mais qu'il s'était restreint pour mettre toutes les chances de leur côté.

Izuku avait bien l'impression qu'ils devraient jouer déloyal et utiliser toutes les fourberies possibles et ça le faisait se sentir un peu criminel alors qu'il faisait face au palais de justice.

Il se tourne vers Kacchan quand il sent sa main prendre la sienne et essaie de lui sourire, anxieux maintenant qu'ils y sont enfin. C'est un peu comme s'il se retrouvait pris au piège comme avant, contraint de suivre et faire des choses qu'il ne veut pas faire et se retrouvant encore dépendant des décisions de quelqu'un d'autre.

C'est très désagréable et il sert les doigts fins entre les siens pour se redonner du courage, n'ayant pas la force d'affronter ces murs de pierres pâles tout seul.

Madame Trelape lui a dit que le procès de Marcus risquait de s'étaler sur toute la semaine, ou au moins sur plusieurs jours lors de leur dernier rendez-vous et c'est un autre facteur qui le fait suer. Il a peur que les jurés prennent son parti au fil du temps, l'humanisant et se mettant à sa place alors qu'en une journée, il y aurait bien moins de chance pour que ça se produise.

Mais Izuku est réaliste et chaque chef d'accusation doit être évalué un par un, il en est bien conscient. C'est bien la première fois qu'il souhaite que la justice française soit moins méticuleuse.

Il lance un petit coup d'œil au blond, détournant le regard du ciel bleu d'été avec son soleil qui commence déjà à taper sur leurs crânes de bon matin pour essayer de décrypter son expression fermée.

Ça fait déjà quelques jours que Kacchan a l'air dans sa bulle et même s'il sait que ça doit être parce qu'il est aussi stressé que lui, Izuku aimerait un peu égoïstement qu'il soit assez fort pour n'être que son pilier, qu'il soit assuré de ce qu'il doit faire au lieu d'être compatissant, incertain et précautionneux. C'est très cruel de penser ça, il le sait et s'en veut mais le garçon aux tâches de rousseurs ne peut pas s'en empêcher et, est-ce vraiment trop demandé que d'avoir une certitude dans toute cette histoire?

Il soupire longuement, se redonnant du courage et pose sa tempe contre l'épaule du blond pour se détendre. Ils sont tous sur les nerfs. Mitsuki a cassé un plat hier soir en préparant le dîner et s'est mise à crier contre elle même quand à Masaru... Izuku l'a surpris avec l'une des cigarettes de sa femme au bec, caché derrière l'arbre du jardin.

Et Izuku déteste le reconnaître mais lui aussi a changé ces dernières semaines. Se surprenant à refaire des terreurs nocturnes et à mouiller les draps sans s'en rendre compte. Il pense un instant que s'ils avaient mieux dormi, peut-être qu'ils se seraient moins disputés et se sentiraient plus serein.

- Je t'aime.

Izuku relève les yeux vers ceux de l'explosif qui vient de parler, se sentant un peu plus confiant quand il retrouve cette lueur déterminée dans ses prunelles, la même lueur qu'il a avant de combattre.

- Moi aussi, Kacchan. Dit-il en déglutissant avec peine, la boule au ventre.

- On va y arriver... Dit le garçon en le regardant dans les yeux. Ça va passer plus vite que ce que tu penses et après...

- On ira à la plage? Katsuki rit en l'entendant, évacuant sa tension.

- Ouais, c'est ça. Et je te paierai une glace. Ajoute-t-il en embrassant son front.

Comme si c'était un signal, ils sont rejoint par les parents du blond et rentrent tous ensembles dans la grande cours du palais alors que Kacchan l'entoure d'un bras ferme, se faisant accueillir par des caméras de chaînes télévisées qui suivent le déroulement du procès et des centaines de manifestants, principalement venus pour les encourager avec des bannières aux slogans douteux et vulgaires bien que d'autres en aient profité pour venir soutenir leur propre cause.

Il comprend la colère de ceux qui sont là, bien sûr. Mais en revanche, il ne comprend pas comment crier contre des bâtiments publiques va faire changer n'importe quelle institution. Ce n'est pas comme si les concernés les épiaient depuis derrière les rideaux en étant rongé par le remord...

Izuku reconnaît le logo de plusieurs associations de victimes et sent son cœur se serrer quand il voit plusieurs adultes qu'il pense être des parents manifester avec des pancartes sur lesquelles on voit des photos d'enfants, probablement les leurs... ils y en a aussi qui sont morts depuis quelques années.

Il sait qu'à quelques heures près, il aurait été sur ces pancartes, son prénom inscrit au marqueur avec son âge en dessous alors il fait un sourire compatissant aux mères de familles qui le regardent avec soutient et avec, au fond des prunelles, ce truc de détermination amère de celles qui ont réagi trop tard.

Il sait que sa maman va certainement intégrer un groupe comme ça si elle sort de prison.

- Monsieur Midoriya! Il se tourne vers le bruit pour faire face à un journaliste avec un micro et décide de l'écouter, faisant un sourire rassurant au blond dont les sourcils se sont froncés.

- Oui?

- Comment vous sentez-vous à l'aube du procès contre votre agresseur? Il lui plante le micro sous le nez et le vert met quelques secondes à percuter comment il doit s'y prendre et quoi dire avant de répondre.

- Euh... Je suis un peu stressé, je crois. C'est très impressionnant et- il s'interrompt pour réfléchir à ses prochaines paroles, conscient qu'il ne peut pas dire tout ce qu'il veut. J'espère qu'il ne sera pas relâché après tout ce qu'il m'a fait pour ne pas blesser d'autres enfants.

- Pourquoi avoir porté plainte? Il ne voit pas de malice dans les yeux de l'homme alors il sent la tension causée par la caméra s'atténuer un peu.

- J'ai eu beaucoup de soutient, dit-il en se tournant vers le blond qui a toujours une main dans son dos. Et pour être honnête, je ne pense pas que j'aurais pu le faire seul. Mais... je me suis dit que je ne devais pas lui laisser la chance de pouvoir me faire du mal ou d'en faire à quelqu'un d'autre.

- Je vais devoir y aller. Ajoute-t-il avec un sourire quand Mitsuki lui fait un petit geste en direction de la grande porte.

Izuku se sent un peu rassuré quand il voit que beaucoup des élèves de leur classe sont présent alors que c'est les vacances et se laisse même aller jusqu'à prendre le professeur Aïzawa dans une étreinte quand il le voit un peu à l'écart, le remerciant de sa présence. Il fait un petit signe de la main à All Might qui se tient à ses côtés, toujours un peu mal à l'aise en sa présence même s'ils ont parlé plusieurs fois depuis son éclat de colère en sport.

Il se fait soulever de terre par Eijiro quand il lui fait un câlin et se détend peu à peu en voyant que tous ses amis sont là pour lui. Même Shoto a fait l'effort de se regrouper avec les autres, bravant son aversion pour le bruit et lui chuchote que ça va bien se passer quand Izuku lui saute dans les bras.

Madame Trelape a revêtue sa robe d'avocate et en la voyant s'avancer avec un air aussi solennelle, il a du mal à se détendre, plongeant d'un coup dans le concret de la situation quand elle lui fait signe d'avancer à ses côtés.

Merde, c'est l'heure.

Depuis sa place, le garçon se dandine, un peu anxieux de ce qui va se produire alors qu'il voit les jurés s'avancer à sa droite et aller s'asseoir. Il prend une grande inspiration pour essayer de calmer sa jambe qui tressaute mais le brouhaha des gens qui rentrent dans la pièce pour s'installer n'aide pas son moral. Il voudrait être à côté de Kacchan, -pas que la présence de son avocate soit désagréable- mais il vient juste de découvrir que ce n'est pas possible et c'est peut-être ça qui le rend aussi nerveux. D'être seul, en première ligne.

Heureusement le blond n'est pas trop loin non plus et ils échangent un long regard alors que le procureur demande le silence dans la salle.

Izuku sent comme un bourdonnement dans ses oreilles quand une autre porte s'ouvre. Il sait qui va en sortir quand il voit plusieurs policiers passer la porte en premier et ses poils s'hérissent d'anticipation quand il voit d'abord ses mains menottées passer la porte puis, quand il voit son visage, son cœur rate douloureusement un battement tandis qu'il se sent crépiter de peur. Marcus vient de rentrer dans la pièce.

Il entend des gens crier des insultes alors que le procureur leur demande de se taire mais il n'en a rien à faire, les yeux fixés sur l'homme, l'adversaire.

Izuku pense un instant qu'il a l'air amaigri mais il reste tellement massif que ça ne se voit pas tellement. Il a toujours la même barbe noire, piquante comme des ronces, son teint cireux et le vert se force à ne pas laisser couler une larme traîtresse quand l'homme le voit parmi tous les visages de la foule et qu'il le fixe, le sonde... et sourit.

Bien qu'il soit sur les nerfs, les sens en alertes et trop conscient de tout ce qu'il se passe, Izuku a quand même l'impression que la matinée se passe dans un coton épais, comme s'il était bloqué au moment de son arrivée et qu'il avait manqué un détail capital qui l'empêche d'avancer.

C'est stupide et impossible, bien sûr. Mais il sursaute tout de même quand Kacchan pose une main sur son épaule pour le faire quitter la salle histoire d'aller manger, le sortant brutalement de sa rêverie.

Izuku se sent nu quand il sort de la pièce. Peut-être que c'est lié au fait que son avocate vient de présenter un nombre incalculable de preuves humiliantes aux jurés, des vidéos et photos en plus de l'ADN... mais maintenant, les regards compatissants des gens qui sont venus sont apitoyants.

Le détenteur du One for All mange sa salade avec lenteur, un peu abattu par la réalité de la situation. Lui qui voulait être si fort, faisant face à Marcus avec la tête haute, il se rend compte qu'il tremble comme une feuille rien qu'en ayant vu son visage et se hait un peu pour ça.

Sa cuisse est contre celle de l'explosif et il essaie de se concentrer sur la discussion que ses camarades ont en face de lui pour penser à autre chose. Dieu que c'est compliqué...

Les deux jours suivants se passent comme dans un brouillard épais, l'avocate du vert présentant preuve après preuve... et même si Izuku sait qu'il aurait pu ne pas venir au procès, il sait aussi que sa présence fait une différence alors il reste solide même si ça veut dire subir tout ça une seconde fois.

Marcus le sait aussi et le garçon aux tâches de rousseurs le hait plus encore quand il  voit ses yeux le fixer en essayant de ne pas trop sourire quand l'avocate de la partie civile parle des photos et des lésions qui ont conduit à son hospitalisation quand il avait sept ans.

Izuku est nerveux quand, le mercredi, son avocate demande à ce que Kacchan monte à la barre pour témoigner. Il n'était déjà pas très serein quand il a dû y aller mais là c'est un tout autre niveau d'angoisse qui l'assaille. Il n'est pas nerveux par rapport au témoignage en lui-même, il sait que Kacchan ne va pas mentir et que ce qu'il a vu est vrai mais il sait aussi qu'ensuite, l'avocat de la défense pourra questionner le blond et c'est exactement ce qui se passe.

- Monsieur Bakugo, depuis quand connaissez-vous la victime? Commence cet espèce de reptile.

- Depuis la maternelle.

- Et quelle est votre relation avec Izuku Midoriya? Le vert sent son cœur se serrer et croise le regard de l'adolescent une seconde avant qu'il ne réponde.

- Nous sortons ensemble.

- Depuis longtemps?

- Quelques mois...

- Soyez précis. Insiste l'homme.

- Depuis le mois de mars il me semble.

- Avez-vous toujours été en bons termes avec monsieur Midoriya?

Izuku commence à voir où il veut en venir et sent une sueur froide couler dans son dos.

- Non...

- Est-ce vrai que vous le violentiez au collège?

- Je ne le violentais pas! Sa voix tremble un peu.

- Vous l'harceliez?

- J'étais méchant avec lui c'est vrai mais j'avais treize ans-

- Répondez à la question.

- ...Oui. Grogne-t-il à contrecœur.

- Êtes-vous intime avec la victime? Kacchan lance un regard au procureur mais comme il ne réagi pas, il est contraint de répondre.

- Oui. L'homme en face de lui semble ravis.

- Oh, donc laissez moi récapituler... Vous avez eu un passif violent avec Izuku Midoriya mais ça ne vous a pas empêché d'avoir des rapports sexuels consentis avec lui, c'est bien ça?

- Oui. Mais je n'ai pas-

- Ça sera tout monsieur le procureur. L'interrompt l'avocat en se détournant de lui.

Katsuki bouillonne de rage, se retenant de faire quoi que ce soit qui pourrait nuire à son petit ami alors qu'il est toujours à la barre et croise son regard dans le public, ses yeux larmoyants et une expression de pure horreur sur le visage.

Il se sent cuisant d'humiliation mais plus important que ça, il a pour seule envie de venir  prendre l'autre garçon contre lui pour le rassurer, lui promettre que tout n'est pas gâché.

Seulement ils ne peuvent pas parler seul à seul pour le moment puisque le procès est toujours en cours alors le blond va s'asseoir à sa place en serrant les dents, à deux doigts d'exploser alors que Eijiro passe une main dans son dos pour essayer de le calmer.

Et Katsuki met toute son âme dans ce projet, essayant d'occulter la voix de l'avocat du diable le mieux qu'il le peut durant tout le mercredi après-midi, ce dernier ayant la scène pour lui tout seul. Et plus il dégobille ses horreurs, plus il voit la silhouette de son copain se recroqueviller quelques rangs plus hauts.

Il fait presque nuit quand le procureur de la république annonce la fin de la journée et le blond est presque obligé de courir pour rattraper le jeune homme qui s'enfuit de la salle.

Il rattrape Izuku dans un couloir assombri et le prend dans ses bras en ignorant les secousses qui le parcourent, se sentant comme une merde et pire que tout, comme le responsable de son malheur.

- C'est pas ta faute. Couine le vert avant qu'il n'ait pu dire quoi que ce soit, se pressant contre son torse avec force alors qu'un orage d'été éclate par la fenêtre.

- J'ai peur... prononce doucement le blond dans son oreille, serrant son petit corps plus près pour s'embaumer de l'odeur de tilleul qui l'accompagne.

Quand il reviennent vers les autres, leurs camarades les attendent sous la devanture du palais de justice, à l'abri de la pluie pour avoir la chance de leur donner du courage, bien conscient que c'est demain que tout va se jouer et que le verdict va être rendu. Izuku se retrouve dans une vingtaine d'embrassade en même temps et les remercie d'une voix éteinte, n'ayant plus l'énergie pour faire semblant.

Dans la voiture, Masaru met la radio pour couvrir le silence pesant et Izuku regarde par la vitre durant tout le trajet, bercé par le bruit des essuie-glaces.

- Acquitté. Prononce Izuku avec désespoir, répétant les mots qu'il vient d'entendre, ne réalisant pas ce que ça veut dire.

Les gens s'agitent rapidement autour de lui et il n'arrive pas à trouver Kacchan des yeux dans la foule, se sentant au bord du malaise. De toute façon il n'arrive qu'à voir l'homme qui le fixe avec un sourire mauvais derrière le box dans lequel il vient d'assister au procès alors qu'on lui ôte ses menottes et qu'il se frotte les poignets, certainement endoloris après tout ce temps.

Izuku a l'impression d'être coincé dans une dalle de béton alors qu'il se redresse lentement et s'approche de lui, devenant aussi grand qu'une montagne. Menaçant et vengeur.

- Réveille-toi Izuku, pitié. Se dit-il en se tirant les cheveux avec désespoir alors qu'il n'est plus qu'à quelques mètres.

Les gens crient toujours autour de lui et il se tourne un instant pour chercher une figure familière à laquelle se raccrocher mais se fait couper par une main qui l'attrape à la gorge et le soulève de terre.

Ses jambes qui étaient paralysées s'animent et se débattent maintenant dans le vide alors qu'il le tourne vers lui en serrant sur son cou qu'il tient dans une seule de ses grosses mains.

Son visage est près du sien alors que ses lèvres tremblent, et il commence à pleurer quand il voit ses dents pourries faire un grand sourire malsain.

- Ton petit cadavre... dit-il presque comme un surnom affectueux, lui rappelant sa promesse alors qu'Izuku commence à avoir très froid, comme s'il se rigidifiait.

Il a de plus en plus de mal à attraper de l'air et respire vite alors qu'il sent sa nuque craquer d'un coup dans sa main. Oh, ça y est il meurt. Pense-t-il alors que sa tête devient lourde et douloureuse et que des larmes dévalent ses joues.

Il se relève en sursaut entre les draps, la respiration anarchique, et essuie précipitamment ses larmes en comprenant que ce n'était qu'un cauchemar.

Izuku soupire lourdement en plongeant sa tête dans ses genoux et sanglote le plus silencieusement possible, dévasté et épuisé. Il ne pensait honnêtement pas que ça serait si dur. Il n'imaginait pas ça comme une promenade de santé mais l'idée d'avoir des remontées acides durant des semaines ne lui aurait pas traversé l'esprit.

Il a très envie de tout abandonner et il regarde un moment ses poignets en hésitant a ruiner les efforts qu'il fait depuis les examens pour les laisser cicatriser.

Kacchan se réveille avec cette vue et l'entoure rapidement de son corps, lui soufflant que ça va aller de sa voix endormie et embrasse son cou quand le vert vient s'asseoir sur ses cuisses pour être plus près de lui.

- J'ai tellement peur pour demain. Avoue Izuku en relevant la tête vers la sienne.

Kacchan a allumé la lampe de chevet et ça lui permet de voir les cernes sous ses yeux rouges.

- Je serais avec toi tout du long. Lui assure-t-il en prenant sa main dans la sienne pour pouvoir écarter ses doigts et les coincer dans les siens.

- Je sais, dit-il la gorge serrée. Mais je me sens tellement impuissant depuis lundi. Tellement faible face à lui. Il renifle.

- On peut pas faire grand chose. Dit Kacchan d'une voix rationnelle qui lui donne encore plus envie de pleurer.

- Je veux qu'il paie. Qu'il s'en morde les doigts.

- C'est déjà ce qui est en train de se passer, Deku. Le rassure Kacchan sans comprendre ce dont il a besoin.

- Je sais tout ça, balaie Izuku en soupirant. Mais il a quand même gagné dans un sens.

- Comment ça? Demande-t-il en le replaçant sur ses jambes pour passer ses mains dans son dos.

- Il a eu quelque chose de moi que personne d'autre n'a eu. Il m'a volé une partie de mon corps impunément et je ne veux pas que ça se termine comme ça.

- Qu'est-ce que tu veux? Il fixe ses yeux rouges avec détermination, bien décidé à être fort.

- Je veux récupérer ce qui m'appartient. Je ne veux pas aller là-bas demain en sachant qu'il emportera cette pensée en prison.

Kacchan sourit en l'entendant parler avec plus de conviction qu'il n'en a eu depuis le début de la semaine et se penche pour l'embrasser faiblement.

- D'accord. Tu as l'intention de lui parler pour qu'il le sache? Dit-il presque avec un sourire.

- Non, il le saura. Dit le vert avec un ton sombre. Il le sait toujours.

Izuku retire son haut de son pyjama sans un autre mot ou une autre pensée et l'explosif fait de même quand il passe ses mains balafrées sous son t-shirt pour toucher son ventre.

- Vraiment? Souffle le blond contre ses lèvres entre deux baisers alors qu'il s'est accroché à son cou pour sentir leurs peaux se frotter l'une contre l'autre.

- Oui. Izuku papillonne des yeux pour le voir vraiment et ajoute. Je ne veux plus avoir peur.

Katsuki a compris ce qu'il voulait dire quand il a commencé à se déshabiller et acquiesce en tout âme et conscience en voyant cette expression dans son regard qui lui donne suffisamment confiance pour ne pas qu'il le regrette demain matin et ne pas remettre sa parole en question.

Il laisse l'adolescent sur ses jambes se débarrasser de ses habits alors qu'il fait en sorte que son téléphone émette une musique douce puis se reconcentre sur son corps qui se dévoile à la lumière de sa lampe.

Izuku a un peu l'impression de flotter quand Kacchan l'attrape par la taille et le maintient contre lui et il se demande un moment s'il ne fait pas une erreur quand il faufile ses doigts dans l'intérieur de ses cuisses. Ça ne dure pas vraiment et la sensation de sa bouche contre sa jugulaire a vite fait de le faire se détendre.

Il se tend un peu quand Kacchan met un premier doigt en lui mais comme il n'a pas mal, l'appréhension s'efface rapidement et ses muscles se relaxent peu à peu tandis qu'il le fixe avec attention, leurs bouches se frôlants alors qu'il se tient à ses épaules.

Il est surpris de le sentir bouger aussi bien sans être accaparé par une douleur déchirante et son cœur cogne contre ses côtes au moment où il se rend compte qu'il est en train d'apprécier cet instant.

Même s'il sent que ça tire un peu quand le blond rajoute d'autres doigts, il a déjà eu tellement plus mal autrefois qu'il ne s'en préoccupe pas vraiment et il va jusqu'à fermer les yeux pour mieux sentir les doigts glissants et humides faire leur chemin en lui. Il retient un rire quand Kacchan les retire pour malaxer ses fesses avec tendresses, le touchant partout en embrassant sa gorge.

Il attrape son visage pour l'orienter vers le sien et lape ses lèvres avec un sourire puis se met même à rire quand ses mains passent sur son ventre avec lenteur.

Ça fait tellement du bien qu'il se sent sourire sans pouvoir s'en empêcher, la musique berçant ses mouvement quand il embrasse le front, le nez et les paupières du blond.

Katsuki lui rend chaque baiser qu'il donne avec douceur, presque comme un frôlement et l'odeur du sexe mélanger à celui caramélisé de l'adolescent ne le répugne pas mais est même étrangement confortant.

- J'ai l'impression d'être dans un rêve... chuchote-t-il comme si parler à voix haute serait trop perturbant.

- Tu te sens bien? Demande le blond de sa voix grave, le faisant frissonner agréablement alors qu'il acquiesce. Il entrouvre les yeux en l'embrassant, son corps se laissant emporter contre celui de Kacchan qui est assis, entrelacé et chaud.

Son ami d'enfance n'a pas besoin de lui demander pour qu'il attrape un préservatif dans sa table de chevet et Izuku l'observe, immobile, l'enfiler sur son sexe.

Il n'a plus aussi peur quand il ose le toucher, sentant sa chaire pulser dans sa main et n'a plus non plus la sensation qu'il va souffrir mais plutôt que ça va être agréable et qu'il va passer un bon moment.

Kacchan le fait se relever et le soutient par les fesses tandis qu'il est juste au dessus de son sexe pulsant. Le vert a remis ses mains autour de son cou et abaisse doucement ses cuisses quand il comprend que c'est lui qui va guider le mouvement.

Il serre les fesses par réflexe quand il touche d'abord le bout couvert de latex humide mais les mains confortantes du blond ne le pressent pas alors il se laisse le temps de respirer et d'appréhender le noeud dans son ventre pour le détendre et enfin, se laisser engloutir par la chaleur étouffante.

Il voit le changement d'expression sur le visage de Kacchan et a bien l'impression que ses poumons ont pris feu alors qu'il sent le corps étranger prendre plus de place entre ses reins avec un gémissement étouffé.

La musique a changé entre temps et même si Izuku sait que Kacchan ne tiendra pas jusqu'à sa moitié, il a étrangement envie d'en profiter le plus possible, bougeant un peu par lui-même pour voir à quoi ça ressemble.

Il ne devrait pas être si surpris parce qu'il connaît déjà la sensation de la pénétration mais couplée avec celle de pouvoir respirer, sa tête s'alourdit un peu et il arrive même une ou deux fois qu'il soit pris d'un sursaut de plaisir un peu plus fort que les autres avant que le blond n'agrippe ses cuisses avec plus de force et qu'il l'embrasse dans le cou, gémissant une unique fois.

Il rompt le rythme lent qu'ils partageaient et Izuku sourit, se sentant étrangement bien même après l'avoir sentit prendre du plaisir en lui.

Il se retire rapidement, sentant la transpiration sur son front coller ses cheveux contre sa peau alors que Kacchan se débarrasse de la protection qu'il jette dans la poubelle sans grande cérémonie.

Il se met contre lui quand il retourne dans le lit, toujours aussi nu et sent son cœur battre contre son corps alors qu'il le regarde paisiblement.

- Tu te sens toujours bien? Izuku sourit avec toutes ses dents pour toute réponse et ferme les yeux quand il l'embrasse, apaisé.

Il ne se rend pas compte qu'il s'est endormi mais ne refait pas de cauchemar avant le matin où c'est la sonnerie de téléphone du blond qui lui fait ouvrir les yeux.

Même s'il a passé un très bon moment la nuit précédente et qu'il est visiblement moins rigide, il est de nouveau sur les nerfs quand il rentre dans la salle d'audience et se répète en boucle les mots de Kacchan alors qu'il s'assoit sur le banc en bois.

- À la question, est-ce que l'accusé est coupable du chef d'accusation suivant, viol aggravé sur mineur, le jury répond: coupable.

Izuku se sent sursauter et commence à pleurer silencieusement alors que la femme à sa droite pose une main de soutient sur son épaule, comprenant bien la détresse de son client. Izuku essaie tout de même de rester attentif au procureur qui continue de parler comme si la moitié de la salle n'avait pas laissé passé des exclamations de joie.

- À la question, est-ce que l'accusé est coupable du chef d'accusation suivant, tentative d'homicide sur la personne de Izuku Midoriya, le jury répond: coupable.

Izuku est secoué par toutes les larmes de son corps et n'est même plus capable de regarder en face de lui. Son sang pulse jusqu'à son cerveau à un volume trop élevé et il se sent malade, comme s'il allait s'évanouir.

- À la question, est-ce que l'accusé est coupable du chef d'accusation suivant, séquestration sur la personne d'Izuku Midoriya, le jury répond: coupable.

- À la question, est-ce que l'accusé est coupable du chef d'accusation suivant, acte de barbarie, le jury répond: coupable.

Izuku arrive à se tourner pour regarder Kacchan qui est dans les bras de Eijiro et Denki, coincé entre eux alors qu'ils essaient de le calmer parce qu'il pleure autant que lui.

Il n'arrive pas à voir ses yeux carmins à cause de sa position et se remet droit en tremblant férocement, écoutant malgré lui la voix presque robotique du procureur qui résonne dans la pièce.

Il croise soudainement le regard de Marcus, pas très longtemps, à peine quelques secondes, mais c'est suffisant pour qu'il lui lance un tout léger sourire qui ne lui demande presque pas de recourber ses lèvres. Et il sait que l'homme l'a vu quand il se détourne de lui pour fixer la vitre de son box.

Une fois qu'il sait que l'homme va au moins faire vingt-cinq ans de prison ferme et que son avocate le lui confirme, Izuku arrête totalement de prêter attention à ce qui se passe autour de lui, bien trop épuisé pour en avoir quelque chose à faire.

Il a l'impression qu'une enclume est sortie de sa poitrine sans qu'il n'ait su qu'elle était là et quand il met les pieds hors du palais de justice quelques heures plus tard, il a l'impression que le monde se présente à lui sous un nouvel angle.

Et pourtant rien a changé. C'est très perturbant et même s'il ne s'attendait pas à une célébration en son honneur, le simple fait qu'en une seconde il soit devenu libre sans l'implication d'un moindre coup de vent rend l'affaire vertigineuse.

Enfin, ce n'est pas tout à fait vrai. Dès leur sortie de la salle, Mitsuki a bien proposé une fête ou un dîner pour célébrer la fin de cette horreur mais comme il lui a dit, ça ne prendra fin que lorsque tous les procès seront terminés.

Izuku ne se sent pas réellement impliqué durant ceux des complices de son beau-père et même s'il doit passer plusieurs fois à la barre, il n'a aucune réaction quand le chirurgien Peter et le directeur de l'hôpital sont condamnés à de grosses amandes et de la prison.

Il a l'impression que les jours dévalent à toutes vitesses comme dans une montagne russe... jusqu'à ce que sa mère rentre dans la salle d'audience le lundi suivant.

Elle aussi a maigri, elle a mauvaise mine mais Izuku se sent fier d'elle quand il la voit garder la tête haute alors que des gens la hue dans la foule.

Izuku ne sait pas comment elle doit se sentir par rapport à la condamnation de Marcus. Il sait qu'elle a dû être soulagé pour lui mais d'un autre côté, peut-être qu'elle s'est sentie nostalgique de leur relation?

Elle lui a plusieurs fois assuré que non au téléphone mais il n'arrive pas à savoir si elle a juste dit ça pour le protéger ou parce qu'elle le pense vraiment.

Et il réalise qu'elle doit avoir peur de se faire condamner aussi, être jugée aussi sévèrement que lui parce qu'ils ont vécu ensemble. Peut-être qu'il l'infantilise trop mais le vert n'a pas l'impression que sa mère pourra survivre à de la prison et certainement pas si c'est pour ces raisons là.

Il fixe sa petite silhouette depuis sa place dans le public, à moitié affalé sur le blond malgré la chaleur du mois d'août qui s'infiltre par les fenêtres avec agitation.

Izuku sait qu'il n'est pas chanceux. Il a toujours eu une poisse terrible et très collante alors quand le verdict est rendu, il pense d'abord que c'est une erreur et qu'elle va être rectifiée.

Mais quand Kacchan se lève de sa place pour le faire sauter dans ses bras, il réalise que oui, après deux semaines de procès intenses, c'est enfin terminé.

Il est enfin libre, pense-t-il au fond de sa tête alors qu'il est secoué de rires, se faisant chatouiller par le blond qui le maintient contre lui.

Sa mère s'en sort avec un suivis psychologique obligatoire et une grosse amande mais il n'arrive même pas à trouver quelque chose à y redire, trop heureux de pouvoir se laisser rêver d'autres choses.

Un sourire immense s'étale sur son visage quand ils sortent pour la dernière fois de cette salle d'audience et il regarde le ciel en essayant d'imprimer cet instant dans sa mémoire. Il veut toujours se souvenir de ces nuages et penser à cet instant quand on lui demandera « quand est-ce que tu t'es senti libre pour la première fois? ».

- Merci pour votre travail. Dit-il en serrant la main de son avocate une fois qu'ils sont dans la rue, tenant à ce qu'elle sache à quel point elle est devenue importante pour lui.

Elle ne tarde pas à partir et après avoir reparlé au journaliste qui l'a abordé quelques semaines plus tôt, il retourne vers le petit groupe qu'il peut maintenant appeler sa famille avec certitude et qui discute dans le parc qui borde le palais de justice.

Il sursaute presque quand une glace à l'eau se plante sous son nez avant de sourire quand Kacchan se décale pour l'enlacer doucement.

- Merci. Dit doucement le garçon aux tâches de rousseurs en léchant les gouttes sucrées qui viennent glisser sur sa main à cause de la chaleur.

- Je t'avais dit que je t'en prendrais une. Ajoute Kacchan en embrassant bruyamment sa joue.

- Hum. Acquiesce Izuku avec gaieté. Tu sais que je t'aime, toi?

- Ouais tu le dis tout le temps. Dit l'explosif avec un air moqueur.

- Je parlais à la glace. Dit Izuku avant de se faire soulever par derrière et presque balancer sur l'épaule du garçon, riant comme un idiot car il se sent heureux.

Ils se font interrompre par un homme qui s'avance timidement vers eux et Izuku le salut poliment une fois que ses deux pieds ont retrouvé le sol.

- Je suis content pour vous. Dit-il avec un sourire. C'est très mal ce que cet homme t'a fait et j'espère qu'il va y rester longtemps. Et c'est pas grave que tu sortes avec un garçon après ce qu'il t'a fait! Insiste-t-il alors qu'Izuku remarque le pin's arc-en-ciel épinglé à sa chemise à manche courte.

- Merci monsieur. Dit Izuku en apercevant sa mère au loin en train de parler avec celle de Kacchan.

- Ça vous dérangerait si on venait avec vous à la plage? Dit-il en pointant Denki et Eijiro. Je sais que Denki n'aime pas trop que je m'investisse dans sa relation mais moins ils sont seuls, moins ils s'embrassent. Ajoute-t-il sur le ton de la confidence alors qu'Izuku réalise que c'est le père de l'électrique.

- Pas de soucis! Dit le vert avec un sourire avant de s'éclipser pour retrouver sa mère.

Il s'approche avec moins d'assurance qu'il n'aurait voulu et attend qu'elle le remarque pour lui faire un petit signe de la main. Il sent son sourire vaciller quand elle le regarde enfin et fond dans ses bras en quelques instants, se fichant pas mal que les autres soient autour.

- Izuku. Souffle-t-elle dans ses cheveux alors qu'il sent ses yeux s'humidifier.

Ils restent encore presque une heure dans le parc pour parler avant de décider qu'il est temps de se diriger vers la plage et c'est quand il s'apprête à suivre le mouvement que le détenteur du One for All se rend compte de la présence de Shoto et de son père.

Il n'aime pas se mêler des affaires des autres et en temps normal, il laisserait certainement le pro-héros ramener son fils chez lui mais si une journée doit être différente, c'est bien celle-ci.

- Shoto tu viens? Dit-il en s'approchant d'eux d'un air décidé. On va à la plage.

Il prend l'adolescent par la main pour le tirer de son côté et se tourne vers l'adulte qui commence à ouvrir la bouche.

- Vous savez, vous portez le même parfum que Marcus. Ça a au moins le mérite de le stopper dans son élan mais Izuku ajoute quand même avec un sourire.

- J'espère vraiment pour vous que c'est la seule chose que vous avez en commun.

Il n'attend rien d'autre pour tirer Shoto vers les autres pour les rattraper et rit comme un imbécile une fois qu'ils se sont glissés dans la voiture de Masaru qui démarre.

La plage est vide quand ils arrivent, ce qui est assez surprenant compte tenu du mois d'août et de la chaleur à l'extérieur jusqu'à ce que Izuku se souvienne que les touristes ne viennent généralement pas si loin pour se baigner et qu'il n'y a pas de maîtres nageurs dans ce coin.

La plupart d'entre eux n'ont pas de maillots de bain mais ça ne semble pas déranger Eijiro et Denki qui se mettent en sous-vêtement avant de courir dans l'eau en hurlant pendant que les adultes descendent tranquillement vers le bord de la plage avec les serviettes et les glacières qui contiennent leurs provisions.

La plupart d'entre eux imitent leurs camarades en se disant que le soleil les séchera après et Izuku observe ses amis s'amuser dans l'eau depuis sa serviette All Might alors que Shoto  et Kacchan font un espèce de concours de « qui fera le plus grand trou ».

Bien sûr, Eijiro vient épauler l'explosif et ils sont bientôt tous en train de monter des équipes en faisant beaucoup trop de bruit pour ce que c'est. Izuku soupire de plaisir quand une brise fraîche passe, ayant chaud dans son haut à manche longue même s'il hésite franchement à le retirer.

Il se redresse sur le tissu, soudain plus conscient de ses cicatrices et salut timidement Charlotte et sa petite copine -une amie de Kacchan qui vit aux États-Unis et que ce dernier avait présenté à la fille de la psychologue peu après l'affaire désastreuse de la stalkeuse- qui les ont rejoints et qui s'installent sur leurs serviettes en encourageant les garçons qui balancent du sable de tous les côtés.

Ils s'arrêtent quand le père de Denki a fini de mettre les parasols pour venir manger avec le reste du groupe et une demi-heure après le repas, Izuku se fait à moitié réveiller par Kacchan qui le secoue doucement alors qu'il s'est allongé.

- Quoi? Demande-t-il en entrouvrant difficilement les yeux à cause du soleil.

- Tu viens pas te baigner? Demande le blond en prenant un pan du haut dans ses doigts.

Izuku le scrute sans se brider, zieutant son torse à découvert qui est un peu penché sur lui.

- Non...

- Tu vas crever de chaud ou chopper une insolation avec ce machin sur le dos. Tu peux le garder dans l'eau tu sais?

- Oui Kacchan, je sais. Sourit-il amoureusement. Je suis bien là, vraiment.

Comprenant qu'il ne pourra pas le convaincre, Katsuki acquiesce et lui donne un petit baiser en se penchant au dessus de lui.

Izuku lui fait un petit geste de la main quand il est dans l'eau pour le rassurer et éclate de rire quand Eijiro coule le blond qui ne l'avait pas vu venir. Il se rend compte que sa mère l'observe quand il se tourne de son côté et rougit un peu en pensant qu'elle l'a sûrement aussi vu embrasser l'adolescent plus tôt.

Il se lèche d'ailleurs les lèvres en se retournant vers l'eau puis décide que lui aussi a envie d'y aller et que ce ne sont pas quelques appréhensions qui vont gâcher sa bonne humeur.

Il enlève son t-shirt en se rendant compte qu'il a plus transpiré que ce qu'il ne pensait et pense que ça ne peut donc pas lui faire du mal que d'aller se rafraîchir. Et merde à celui qui parle de ses cicatrices.

Le garçon s'approche du petit groupe d'adolescents en essayant d'éviter les plus énergiques pour ne pas qu'il finisse la tête sous l'eau et se sent un peu mal à l'aise quand il voit que Kacchan et Shoto sont à un endroit où il n'a pas pied et où il ne peut donc pas, en conséquent, s'aventurer.

Il reste immobile, ayant de l'eau jusqu'aux épaules et fixe les autres en silence en se disant que c'était peut-être une mauvaise idée, d'autant plus quand il se fait éclabousser par Denki qui passe à côté de lui en riant. Il ne passe pas un très bon moment, réalise-t-il en sentant le regret tacher sa gorge.

En voyant qu'il ne s'approche pas plus, Katsuki nage jusqu'à sa hauteur et dégage son front chauffé par le soleil pour l'embrasser.

- Ça va?

Izuku fait un léger signe de tête avant de relever les yeux vers le blond avec un sourire.

- Oui. Le rassure-t-il en touchant le sable doux avec ses orteils. C'est sympa.

Le blond n'a pas le temps de rajouter quelque chose qu'une vague plus grosse que les autres arrivent sur eux et que le vert s'agrippe à lui avec force en poussant un cri.

Il passe instinctivement ses bras autour de lui alors qu'il toussote l'eau de mer qu'il a ingéré et n'a même pas le temps de lui demander ce qui lui arrive qu'il avoue.

- Je sais pas nager.

Izuku voit ses yeux s'écarquiller de surprise quand il l'annonce et se tient au cou de l'explosif la seconde suivante quand il les rapproche du rivage, histoire de ne pas tenter le diable.

- Tu veux que je t'apprenne? Propose le blond après l'avoir embrassé, les mains toujours sous les fesses du garçon.

- Pas maintenant. Sourit Izuku en resserrant la prise de ses jambes sur la taille de Kacchan, caché par l'eau qui leur arrive en haut du ventre.

- Je crois que ma mère nous prend en photo. Souffle Kacchan dans son oreille avant de poser ses lèvres sur sa joue.

Et c'est vrai qu'elle le fait, remarque Izuku en riant parce que l'adolescent mordille sa gorge.

Ils passent un petit moment à jouer un peu plus dans l'eau et Izuku fait même plus ample connaissance avec Lola, qu'il trouve bien gentille, jusqu'à ce qu'il n'y tienne plus et prenne son copain à part pour lui parler.

- Qu'est-ce qu'il y a? Dit-il avec un sourire, à moitié essoufflé d'avoir poursuivit l'électrique qui a essayé de lui faire boire la tasse.

- Est-ce qu'on peut se mettre un peu a l'écart? Propose-t-il avec une mine un peu gênée, faisant bien comprendre au blond qu'il a une idée derrière la tête.

Ils sortent de l'eau et marchent un moment sur le sable, prétextant une balade au bord de la plage pour que les autres ne les suivent pas.

Izuku sent son ventre faire quelques bons sur le chemin, ne faisant pas attention aux coquillages et aux petits cailloux qui blessent ses pieds, trop concentré sur sa pensée et l'indécision qui l'habite.

Il sait qu'il n'a aucune obligation, qu'il peut toujours inventer autre chose et que ce n'est pas parce qu'il est impulsif -pour une fois- que ça veut dire que tout ce qui lui passe par la tête est une bonne idée.

Mais en sentant la main toute chaude de Kacchan dans la sienne, il ne peut s'empêcher de sourire d'anticipation.

- De quoi tu veux me parler? Demande-t-il d'ailleurs en se tournant vers lui, faisant tout de même attention où il met les pieds.

- De rien! Dit Izuku, estimant qu'il ne sont pas assez loin des autres. Il repère d'ailleurs un renfoncement de roche et guide le blond jusqu'à cet endroit, sachant qu'on ne pourra pas les voir.

Son ventre fait un noeud terrible et il a même peur que ça le rende malade alors qu'il fait face à l'adolescent, s'arrêtant enfin pour s'asseoir sur un rocher, les pieds trempants dans une petite piscine naturelle faite par ces derniers.

Kacchan se met sur un autre, plus couvert d'algues que le sien et le regarde avec un sourire amusé.

- C'est tout? Tu voulais juste passer un peu de temps avec moi?

- Bah oui... sourit Izuku avant de se lancer. Mais pas que...

- Qu'est-ce que tu veux dire?

Il pose simplement une main sur l'intérieur de sa cuisse à la place de lui réponde et le blond ne met pas longtemps avant de sourire de façon plus narquoise.

Il se laisse porter quand Kacchan l'embrasse doucement puis plus vivement et ne l'arrête pas, même quand il se retrouve les fesses dans le sable, acculé contre la pierre avec le blond qui s'est glissé entre ses jambes.

Il ouvre les yeux quand Katsuki glisse sa main contre son caleçon trempé d'eau de mer et ralentit doucement le rythme, voulant retrouver le courage de finir sa pensée avant d'être trop désireux et de laisser tomber.

Le blond semble le comprendre quand il touche son torse longuement et anticipe son besoin de parler en murmurant dans son oreille, complètement plaqué contre lui.

- Tout va bien?

- Oui, commence Izuku, tout de suite suivit par la bouche de l'explosif suçotant sa jugulaire. J'ai juste envie de quelque chose d'un peu spécial...

- Spécial comment? Renchérit le blond en roulant des hanches contre lui pour qu'il puisse sentir tout ce que le tissu cache mal.

- Du genre que je pensais pas pouvoir faire.

Ça calme un peu le blond qui le regarde en attendant la suite et Izuku se mord la lèvre doucement avant de se pencher et de le chuchoter dans son oreille à voix basse puis de revenir à son précédent emplacement, les joues rougissantes et attendant sa réaction.

Katsuki se contente de sourire lentement et de se pencher pour embrasser son cou, puis son torse, très lentement pour qu'il sente bien ses lèvres réchauffer sa peau que l'eau salée a refroidi.

Izuku ferme les yeux en posant sa tête sur le rocher mousseux, sentant son Kacchan descendre le long de son ventre et glisse ses doigts dans les cheveux blonds en pensant qu'il passe vraiment une bonne journée.

FIN

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