Chapitre 41: Le verrou

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- Tu vas bien Izuku? T'as l'air pas mal agité aujourd'hui... L'adolescent sort de ses pensées avec un sourire d'excuse et répond au roux qui le regarde d'un air concerné tout en mastiquant.

- Oui, je vais bien. Se contente-t-il de dire en piquant plusieurs pâtes dans son assiette avec sa fourchette.

- Si tu le dis... Il n'insiste pas plus mais Izuku sait que les regards de ses camarades se tournent vers lui et il finit même par s'excuser en prenant son plateau quand il n'a plus la force de se faire épier et qu'il a l'impression d'étouffer.

- Deku! Il hésite quelques secondes puis s'arrête dans le couloir pour que son copain puisse le rattraper et sent son odeur l'envelopper quand il passe naturellement un bras autour de ses épaules.

- Tout va bien, Kacchan... J'ai juste eu l'impression de me noyer. Même à ses oreilles ça semble être une réponse effrayante et Kacchan ressert sa prise sur lui et dit près de son oreille.

- Viens avec moi, on va se mettre dans un coin tranquille pour que tu te calmes. Il acquiesce vivement et lui emboîte le pas comme une machine jusqu'à ce qu'ils arrivent dans leur classe où seuls quelques élèves sont présents, la plupart étant encore en train de manger dans la cafétéria.

- Assis-toi. Le guide le blond en décalant sa chaise pour se mettre face à lui.

Il a besoin de plusieurs minutes et d'un cachet pour totalement se calmer et éviter la crise qui fleurit dans son torse. Il tient les mains de Kacchan dans les siennes alors qu'il regarde les murs de Yuei par la fenêtre. C'est dommage qu'ils n'aient jamais le temps de se balader dans les jardins. Il prend de longues respirations et passe un doigt entre sa cravate et sa chemise pour laisser plus d'air passer dans ses poumons.

Il reprend les doigts chauds du blond dans les siens et sent un frisson de contentement le traverser quand il les serre dans les siens immédiatement. Merde, Kacchan l'aime pour de vrai.

- Ça va un peu mieux. Le prévient-il en se replaçant sur sa chaise, ayant très envie de frotter ses poignets.

- Tant mieux. Sourit le blond tandis qu'il lâche ses mains pour fouiller dans sa trousse.

- Garde-les avec toi pour la journée, s'il te plaît. Lui demande-t-il en lui tendant la paire de ciseaux bleus un peu à contre cœur. Il sait que c'était sa décision d'arrêter et que c'est pour son bien mais c'est tout de même presque invivable.

Kacchan ne le questionne pas et les range immédiatement dans son sac avant de commencer à parler des cours en collant son genou contre le sien.

- Tu es sûr que ça va? Se coupe-t-il en le voyant jouer avec ses manches. Il pensait qu'il pourrait se taire mais c'est trop dur même moins d'une journée après.

- Je dois te dire un truc... Dit-il en baissant son ton pour ne pas être entendu des autres.

- Tu veux qu'on ailles dans un endroit plus privé? Il bondit presque sur ses pieds, comme s'il attendait qu'il le propose et prend sa main pour le tirer où il veut l'emmener.

Il leur fait traverser la moitié du lycée et quand l'explosif lui fait remarquer, il s'arrête brusquement et les fait rentrer dans un minuscule placard rempli de balais et autres appareils ménagers.

- Tu vas me dire ce qu'on fait dans un placard? ...Deku?

- Hein? Oui, pardon! Il prend une grande inspiration, bien conscient que c'est le stress qui le fait s'éparpiller comme ça.

- Tu te rappelles de ce que m'a dit le médecin? Autant commencer par là, pense-t-il.

- Lequel?

- Celui qui m'a demandé si je me touchais-

- Ouais, me dis pas que c'est à cause de lui que t'es dans cet état?! Izuku se tait complètement et il peut presque voir la jauge de colère augmenter dans ses yeux rouges.

- Faut pas que tu l'écoutes putain! C'est des conneries et tu fais bien ce que tu veux! Deku, t'as pas à-

- Je l'ai fait. Le coupe-t-il en se statufiant. Kacchan s'arrête aussi de parler.

- Oh. Ok. S'il est tout à fait honnête, il attendait une réaction un peu plus concrète et construite que deux petits mots mais il refuse catégoriquement de croiser les yeux du blond.

- J'ai... J'y ai pas mal pensé depuis et t'avais raison l'année dernière, je l'avais jamais fait. Il ne sait pas où il va avec tout ça mais maintenant qu'il a commencé, ça semble un peu tard pour s'arrêter.

- C'est pour ça que t'es aussi stressé? Je comprend pas pourquoi. Tu t'es fait mal? T'as un problème?

- Non, non...Moi non plus. Kacchan doit voir son état de détresse parce qu'il s'approche et passe lentement sa main dans ses cheveux.

- Ça s'est mal passé? C'est comme si les mots étaient encore en bouillie dans sa tête et qu'il n'arrivait pas à leur donner du sens.

- Pas vraiment. Il se coupe en riant nerveusement. C'est un peu bizarre de parler de ça non?

- Non, t'en a besoin alors j'écoute. Il ferme les yeux en sentant la main toucher le haut de sa nuque.

Il se décide à parler après quelques secondes de doute et il ne sait pas ce qui s'est mal passé lui-même.

- C'est juste que, j'avais l'impression de me faire écraser par tout ce que je sentais, comme si mes sens étaient engourdis et j'ai eu tellement peur en perdant pied que j'ai tout arrêté.

Il déglutit en tirant sur la peau autour de ses ongles.

- J'étais curieux mais j'aurais pas dû. Il se sent comme un gosse qui a fait une bêtise ou qui s'est fait prendre en train de manger un bonbon la nuit et l'explosif le prend contre lui en le frappant derrière la tête.

- Tu vois, c'est pour ça que je déteste ce connard de médecin. Je savais que t'allais culpabiliser ou une connerie et résultat, t'as fait quelque chose que t'étais pas prêt à faire.

Il cache son nez contre le cou de son copain et le laisse râler pour lui alors qu'il sent ses yeux papillonner. Le blond n'a pas arrêté les mouvements dans ses cheveux et ça lui donne envie de rire parce que ça contraste bien avec son attitude.

- Kacchan, commence le vert en se décalant.

- Te force pas à faire ça Deku, si t'as envie tant mieux mais sinon ça vaut pas le coup.

- Je sais, je sais. Balaie-t-il d'un signe de la main pour qu'il le laisse parler. Je crois que je vais faire un épisode.

Ni une ni deux, le blond le reprend contre lui en le caressant dans le dos mais même s'il essaie de se calmer, moins il pense qu'il panique, plus il y pense et il commence à pleurer alors que Kacchan lui parle doucement en le faisant se balancer d'un pied sur l'autre.

Il a très envie de vomir et s'entendre gémir et pleurer le fait encore plus paniquer, au point où il a de nouveau l'impression d'être dans sa chambre en attendant que son beau-père termine sa bière pour venir lui faire sa fête.

- Respire, du calme... Il a autant envie de l'entendre que de lui dire de se taire et c'est comme s'il était loin de lui quand il parle.

Il grogne, s'accroche à ses épaules et sent les mains posées sur le bas de son dos répondre à son étreinte. Il ouvre difficilement les yeux et reconnaît la fenêtre de l'infirmerie avant de les refermer pour se cacher dans le cou de Kacchan.

Il est épuisé et tous ses membres sont lourds et comme fait en coton alors c'est une bonne chose que son copain le tienne sur ses jambes.

- Tu veux te coucher dans le lit? Demande le blond en passant une main dans son dos. Izuku se rend compte qu'il porte t-shirt à la place de sa chemise d'uniforme et un frisson interne assez désagréable le parcourt.

- Non, laisse-moi deux minutes... Soupire-t-il alors qu'il le sent se relâcher contre lui en entendant sa voix normale. Kacchan lui a déjà dit que sa façon de parler change quand il est dans cet état second.

- Tu te sens bien Deku?

- Hum... Combien de temps? Il sent le blond le remonter sur ses cuisses avant de répondre.

- Un peu plus d'une heure. Il a l'impression de s'enfoncer dans un nuage et ne s'est pas sentit aussi bien et insouciant depuis plusieurs jours. C'est comme durant les quelques secondes qui suivent le réveil où on ne sait plus où l'on est et notre vie.

- On peut rester là un moment et aller en cours pour l'heure d'après si tu le sens pas. Izuku acquiesce en se forçant à se lever et enlève ses chaussures sans défaire ses lacets.

- Allonge-toi... Dit-il les yeux entre-ouverts, voulant rester dans cet état comateux. Kacchan obtempère sans un mot et il grimpe sur le lit pour se coucher entre ses jambes, se tortillant pour se mettre à l'aise pendant que le blond les couvre avec la couette blanche.

- Ne me déshabille pas la prochaine fois, s'il te plaît. Dit-il en se forçant à rester éveillé. Je n'aime vraiment pas ça et ça m'énerve.

- Ok. Et si tu veux te déshabiller? Il ferme les yeux et souffle.

- Si je suis seul avec toi, oui. Mais je préfère que tu m'en empêche le plus possible. Il le sent embrasser sa tête.

- D'autres choses que je dois savoir? Il y pense un moment et baille avant de répondre.

- Agit comme tu le ferais avec Kaïto. Et si je veux des bisous, c'est seulement si je les initie.

- Ok.

Il sent la respiration du blond sous lui et se cale dessus en fermant totalement les yeux.

- J'ai déjà essayé de faire des choses étranges ou anormales? Il faut bien avouer que tout ce qu'il se passe dans ses épisodes reste dans un flou presque opaque à chaque fois qu'il revient à lui.

- Non, pas vraiment. Tu ne supportais pas la sensation de la chemise et je t'ai juste aidé à te changer pour que tu ne pleures pas.

- Et après?

- Tu m'as parlé des oiseaux que tu voyais dehors et d'autres choses...

Il l'écoute parler et se laisse bercer par sa voix grave qui résonne contre lui jusqu'à ce qu'il s'endorme.

Shoto lui tend ses cours quand ils reviennent en classe et il le remercie en allant s'asseoir alors que Kacchan tend leur mot au professeur. Il n'aime vraiment pas rater les cours et s'en veut parce que Kacchan non plus et qu'il devrait pouvoir se concentrer entièrement sur ses études.

Izuku espère vraiment qu'il ne va pas commencer à lui en vouloir s'il se rend compte que son état de faiblesse constant l'empêche de donner son maximum pour son statut de bon élève. Ça ne lui ressemble plus trop mais il sait que son petit copain est très facilement touché dans son égo et dans son orgueil même s'il sent qu'il s'assouplit ces derniers temps.

Peut-être que c'est grâce à son psy ou à d'autres choses mais il n'a pas envie de pousser sa chance trop loin parce qu'il sait qu'il pourrait réagir de manière excessive sur le sujet et maintenant qu'il est bien amoureux, il n'a pas envie de se faire écrabouiller le cœur.

C'est peut-être pour ça qu'il se décide à lui faire passer un petit mot quand Cementoss ne regarde pas, l'invitant à venir réviser dans sa chambre après les cours. Ses joues rougissent quand il le voit sourire en décryptant son écriture brouillonne.

Étonnamment, ils arrivent bien à se concentrer sur les cours malgré leur récentes expériences et le désir qui fleurit entre eux. Izuku est honnêtement surpris que Kacchan se contente de poser une main sur sa cuisse en travaillant et que lui même soit juste content de sa présence plutôt que déconcentré.

Il ne lui a pas dit ce que Marcus lui avait fait dans la voiture, ou du moins il ne se souvient plus s'il en avait parlé au poste de police mais la sensation de ses doigts chauds qui sont posés sur sa jambe couverte lui font revivre un mélange de déjà-vu et de nouveauté qu'il ne sait pas trop comment appréhender.

Izuku doit bien constater qu'il n'essaie pas de se rapprocher de son entrejambe au fil de l'heure et c'est vrai que le connaissant, il doit simplement vouloir être proche de lui, toucher sa peau ou être en son contact pour ne pas en être frustré.

C'est vrai que Kacchan est plus tactile que ce qu'il pensait mais ça lui va car il n'est pas comme Denki qui est constamment affalé ou en train de serrer Eijiro contre lui. Avec l'explosif, ce sont plus des contacts légers comme leurs jambes qui se touchent, leurs mains qui se tiennent du bout des doigts, la manie qu'il a de passer la sienne dans ses cheveux bouclés ou encore poser une main rassurante sur sa cuisse comme il le fait en ce moment.

Il regarde la main blanche posée nonchalamment sur lui, éclairée par sa lampe de bureau et la prend dans la sienne, s'empêchant de pouvoir écrire. Le blond la serre dans la sienne immédiatement et lui jette un regard en coin alors qu'il lui sourit.

- Il commence à se faire tard, dit-il en regardant l'heure sur son réveil sans le lâcher.

-  Tu veux qu'on reste dans ma chambre? Je n'arrive plus à me concentrer et j'ai besoin de boire un truc. Kacchan acquiesce en se levant et en rangeant ses affaires.

- Je t'accompagne. J'ai envie d'aller aux toilettes et celles d'en bas sont pas loin de la cuisine.

Ils décident de prendre les escaliers pour ne pas déranger ceux qui dorment déjà avec le bruit de l'ascenseur, leur session s'étant un peu éternisée. Ils n'ont même pas mangé avec les autres et la nuit commence à tomber à l'extérieur, rendant toute la bâtisse très sombre.

Comme ils sont en pleine semaine, ce n'est pas surprenant que le salon soit vide et que la télé soit éteinte. À part s'il y a vraiment un très bon film, elle est toujours comme ça, les étudiants se concentrant plus sur les devoirs qui les assomment parce que leurs professeurs se rendent compte qu'ils ne pourront pas terminer le programme ou parce que les filles font des soirées entre elles, comme ce soir.

C'est pour ça qu'ils sont surpris quand ils entendent des bruits -d'abord à peine perceptibles- quand ils s'approchent de l'espace commun. Ça ne serait pas la première fois que certains dépassent le couvre-feu pour parler de tout et de rien.

Il voit Kacchan froncer les sourcils quand ils se rapprochent mais il n'y fait pas trop attention et salut Eijiro qu'il discerne derrière le comptoir.

- Oh- Hey, salut les gars! Dit-il avec une espèce de grimace gênée sur le visage.

- Tu vas bien? Demande-t-il en le regardant bouger inconfortablement pour leur faire face alors qu'il était adossé contre l'évier. Il a l'air essoufflé et il pense un instant qu'il ne devrait pas faire du sport aussi souvent compte tenu de leurs cours qui sont déjà assez chargés.

- Oui, t'inquiète pas Izuku. Dit le roux en se raclant la gorge. Et sinon, qu'est-ce que vous faites là? Demande-t-il.

- Oh, et bien on vient de finir de réviser et on allait-

- Retourner dans les dortoirs. Le coupe Kacchan en fixant son meilleur ami d'un air sérieux. Eijiro a l'air mal à l'aise.

Izuku regarde le blond en fronçant les sourcils et sent bien que quelque chose lui échappe.

- Kacchan? Le blond se tourne vers lui, détachant son regard de l'autre qui est aussi rouge que ses cheveux et qui reprend encore une respiration normale, et il voit bien qu'il hésite à lui parler.

- Non, c'est mort. Dit-il tout haut en lui cachant les yeux et en le faisant se tourner alors qu'il rit un peu, surpris de voir son copain agir de façon si puérile.

- Kacchan! J'y vois plus rien, lâche-moi. Rit-il alors que le blond le guide vers l'ascenseur.

- Ouais c'est le but. Avance, Deku.

Il s'extirpe de sa prise après seulement quelques pas et sourit au blond.

- Pourquoi t'agis comme ça? L'explosif semble hésiter un moment puis se tourne vers celui qui n'a pas bougé de sa place.

- Tu devrais dire à Denki de se relever avant qu'il ait trop mal aux genoux.

- Hein? Laisse doucement échapper Izuku alors qu'il voit ce dernier surgir à côté de son copain comme une marionnette le ferait dans une pièce. Il se sent rougir quand les rouages de sa tête arrêtent de tourner et il regarde Denki qui est entre le rire et la gêne.

Il n'était quand même pas entrain de-

- Bon, qu'est-ce que vous voulez maintenant?! S'esclaffe l'électrique alors que le vert devient cramoisi.

- Un verre d'eau? Dit-il de sa toute petite voix alors qu'Eijiro a un fou rire nerveux.

Denki lui en rempli un et le pose sur le bar mais lui est comme statufié et c'est Kacchan qui s'avance pour lui prendre.

- Tu feras gaffe, t'en a encore un peu là- dit-il en montrant sa propre joue.

- Va chier Katsuki. L'explosif se retourne en ricanant et lui donne son verre qu'il vide d'une traite avant de le poser brutalement sur la table.

- Encore désolé. Tu viens Kacchan? On devrait retourner dans ma chambre. Dit-il à toute allure en se retournant et en commençant à partir sans l'attendre.

- Oui, je crois qu'il y a un consensus sur cette décision. Dit-il de son air trop narquois en appuyant sur le dernier mot et en le suivant.

Izuku est toujours aussi rouge quand ils sont de retour dans la chambre et Kacchan se contente de garder un sourire en coin alors qu'il est submergé par la gêne. Il s'esclaffe en boucle comme si ça pouvait le calmer et ça le rend encore plus dingue que Kacchan garde le silence.

- Ils ont une chambre! Pourquoi ils font ça là, devant tout le monde? Il se cache sous son oreiller, en boule puis sent la main du blond dans son dos.

- Parce que certaines personnes aiment le faire dans des lieux publiques. Et puis ils étaient seuls. Il sort de sa cachette.

- Comment ça peut être excitant? C'est flippant. Il regarde le sol alors que le blond s'adosse contre le mur.

- Le frisson de l'interdit, la peur de se faire surprendre, de devoir être discret... il se tourne vers lui.

- C'est quelque chose qui te plaît, toi? Kacchan hausse ses épaules.

- Pas spécialement, bien que ça me dérangerait pas de le faire. Une question lui brûle les lèvres et il décide de la poser.

- Qu'est-ce qui te plaît alors? Qu'est-ce que tu aimerais faire? Il le voit réfléchir mais ne manque pas le rose qui lui colore légèrement les joues.

- Je sais pas trop, j'ai pas d'expérience pour savoir ce que j'aime faire mais... j'ai quelques idées qui me plaisent.

- Comme quoi? Dit-il doucement, sentant que l'ambiance change entre eux. Kacchan se repositionne et dit.

- J'aime bien l'idée de ne pas avoir à contrôler la situation... de me laisser porter. Ils se regardent pour jauger leurs réactions et il poursuit en regardant partout dans sa chambre.

- Ça veut pas forcément dire que je dois être celui qui reçoit, hein. Comme il ne le regarde pas, Izuku ne sait pas si ses joues sont toujours roses. J'aimerais bien essayer le sexe oral mais je sais que c'est un truc qui te fait flipper et je veux pas te forcer.

- Non, c'est mort. Confirme le détenteur du One for All en secouant la tête, la simple idée de l'imaginer lui étant insupportable. Kacchan se tourne pour lui faire face en tailleur sur le lit et prend sa main dans les siennes pour jouer avec.

- C'est l'idée d'en faire qui te fait peur ou-

- Ça ne me fait pas peur Kacchan, le coupe-t-il. Ça m'a traumatisé. C'était humiliant, douloureux et... il reprend sa respiration.

- Je veux pas pousser sur tes limites mais est-ce que tu penses que tu pourrais changer cette vision un jour? Pas pour moi, pour toi. Continue-t-il en le regardant dans les yeux. Franchement je m'en fous si tu veux pas me sucer mais c'est horrible de te voir aussi mal et si c'était possible d'effacer-

Il le coupe encore.

- On peut pas et on pourra jamais effacer ces souvenirs. Tu pourras jamais me faire oublier mon quinzième anniversaire ou toutes ces fois où il s'est servis de moi comme d'un vidoir en me faisant marcher à quatre pattes dans la maison comme sa chienne. Kacchan sert sa main avec plus de force et il ouvre les yeux, s'en voulant un peu d'avoir été si virulent.

- C'est pas ce que j'allais dire. Oui, ça serait l'idéal si tu pouvais les effacer mais je veux surtout que tu effaces cette image que tu as de toi. Je sais que ça t'a beaucoup marqué et bordel, si seulement j'avais agit plus tôt... Il marque un temps de pause.

- Je sais que tu penses toujours des horreurs quand tu te regardes dans le miroir et j'ai juste envie que tu te vois comme je te vois.

Le blond écrase les larmes qui coulent sur ses joues en le rassurant et il renifle pour se calmer et les conserver dans ses yeux. Il vient se couler contre son copain qui l'accueille bien gentiment en l'entourant d'un bras alors qu'il écoute son cœur.

- Je peux reprendre avec ça? Il hoche la tête contre lui. Et si c'était l'inverse?

- Comment ça? Demande le vert en relevant la tête pour voir sa mâchoire. Il en profite même pour le faire l'embrasser avant de se remettre confortablement.

- Si c'était toi qui recevait une fellation? T'en penserais quoi? La question a au moins le mérite de le faire réfléchir.

- Non. C'est la même chose dans ma tête pour le moment et c'est vraiment quelque chose qui m'horrifie.

- Je ne te poserais plus la question dans ce cas mais tu peux m'en parler si tu veux. Il acquiesce, frottant sa tête contre son torse en appréciant son contact.

- Et sinon, reprend Kacchan, qu'est-ce qui te plaît, toi? Il est surpris par la question et ne laisse passer qu'un « euh... » perdu et prolongé.

- J'en ai aucune idée. Dit-il avec honnêteté alors que l'autre se redresse sur les coudes.

- Non, y'a forcément quelque chose qui t'excite! En le voyant hausser les épaules il roule des yeux.

- Deku, à quoi tu as pensé quand tu t'es touché? Il se sent rougir à la mention de ce qu'il a fait et répond en bégayant.

- Mais à rien! J'étais juste détendu, seul et j'ai voulu essayer. Il s'arrête. On est sensé penser à quelque chose de particulier pendant ce- ça?

- Non, dit le blond en prenant le temps de lui répondre. Tu peux avoir une idée en tête ou te laisser porter par tes pensées. Tu peux même penser à quelqu'un d'autre si tu veux, dit-il en faisant un clin d'œil.

- C'est pas un peu bizarre? Dit-il en fronçant les sourcils.

- Pas du tout, faut pas s'en vouloir de désirer des gens ou des trucs parce qu'il n'y a rien -ou presque- de bizarre. Tu peux pas juger les gens sur leurs fantasmes.

- T'as déjà pensé à des trucs étranges toi?

- Je pensais qu'on parlait de toi, là. Reprend l'explosif. Mais ouais, des gens que je peux pas encadrer en temps normal ou à l'inverse. C'est naturel.

Il ne peut pas s'empêcher de se sentir un peu mal, même si c'est stupide. Bien sûr qu'il ne le contrôle pas et il l'a dit lui-même, c'est naturel. Mais son cœur se sert un peu quand il pense que Kacchan désire d'autres personnes que lui.

- Ça veut pas dire que je les aime ou que je voudrais coucher avec eux. Ajoute le blond en voyant bien qu'il déprime même s'il ne le montre pas.

- Hum, je sais. Il caresse les cheveux sombres qui tombent devant son front plein de tâches de rousseurs.

- Du coup, tu devrais essayer de trouver ce qui t'excite. Pense à un truc qui te fait envie maintenant. Imagine quelque chose...

Kacchan le voit fermer les yeux contre lui et laisse les minutes passer dans le silence. Il pense un instant qu'ils vont s'endormir comme ça mais il entend finalement sa propre voix s'élever avec peu d'assurance.

- C'est trop gênant.

- Comme si j'allais me moquer. Allez Deku, crache le morceau.

- Mais-

- Rien du tout. Tu peux tout me dire et ça veut pas dire qu'on le fera si t'as trop peur.

- Tes- nan mais c'est trop gênant! Il met une main devant son visage en rougissant et même si c'est mignon du point de vue du blond, il l'entend s'exclamer.

- Mes fesses?

- Non! Enfin si mais c'est pas ce que je voulais dire... Il l'encourage à poursuivre et il se résigne.

- Ton torse... Il appuie justement plus sa tête contre ses pectoraux en disant ça.

- Pourquoi? Demande le blond. Maintenant qu'il y pense, c'est vrai qu'il a déjà surpris certains regards de Deku sur cette partie de son corps.

- Je sais pas. Les seins m'attirent pas mais c'est... différent.

- T'es pas en train de dire que j'ai des seins quand même?! S'exclame-t-il en riant. Il sait que ses muscles sont plutôt développés à cet endroit mais quand même.

Izuku rougit en l'entendant et préfère ne pas répondre.

- J'aime bien ta voix aussi... Laisse-t-il glisser dans un petit espoir de changer la direction que prend la conversation.

- Ma voix? Dit-il, faisant justement vibrer sa cage thoracique.

- Oui.

- C'est parce qu'elle est grave? Il sent sa main bouger dans son dos et prend son temps avant de répondre.

- Peut-être, je sais pas vraiment. Mais je l'aime bien.

- Ah oui? Il n'aime pas l'air joueur qu'il entend transparaître dans ses mots. Je peux faire pleins de choses avec ma voix si tu veux. Kacchan chuchote ça dans son oreille et fait l'abruti quand il se décale brutalement pour le regarder.

Ce serait mentir que de dire qu'il n'a pas frissonné mais l'explosif n'a pas besoin de le savoir.

Et ce n'est pas la seule chose qu'il n'a pas besoin de savoir. C'est pour ça que la nuit suivante, il essaie d'être le plus discret possible quand il se défait de son étreinte. Il retire le bras qui l'entoure en faisant attention à ne pas le réveiller et le couvre pour qu'il n'ait pas froid quand il se lève.

Il enfile ses chaussettes à tâtons -ses chaussons feraient trop de bruit en frottant sur le sol- et il va jusqu'à la porte en ne s'éclairant qu'à la lumière du réveil. Il ferme la porte tout doucement et descend les escaliers avec précaution au cas où un élève serait debout ou pire, qu'un prof fasse un tour de garde.

Heureusement il n'en est rien et il arrive dans le salon où il allume son téléphone portable qu'il avait tenu fermement dans sa poigne et est obligé d'en essuyer leur moiteur avant de chercher un nom dans ses contacts. Il fait glisser son doigt et voit la banderole verte apparaître sur le haut de l'écran, confirmant qu'il est bien en train de passer un appel.

Il entend les sonneries sourdes retentir dans le silence de la pièce et s'assoit sur un fauteuil en attendant de tomber sur la messagerie.

Sauf qu'il entend le silence blanc remplacer l'attente puis une voix de femme.

- Oui? Elle était sensée dormir et il n'attendait rien de ce coup de fil mais elle est là, et sa respiration se bloque dans sa gorge. Peut-être qu'il devrait raccrocher pour laisser un message une autre fois.

- Allô?

- Maman, allô... Il se sent pleurer et réalise que ça fait au moins trois mois qu'il ne lui a pas parlé. Leur dernière conversation lui revient et il se reprend alors qu'elle prononce son prénom avec espoir.

- Comment tu vas mon grand? Oh mon dieu, je suis tellement désolée! Tellement, tellement désolée... Il l'entend pleurer et elle a l'air dévasté. Mon pauvre bébé, tu ne méritais pas ça!

Il l'entend parler dans le vide et il a tellement envie de lui dire de se taire, d'arrêter de l'aimer comme ça après ce qu'il s'est passé.

- Je vais bien... Dit-il en camouflant ses larmes du mieux qu'il peut même s'il sait qu'il parle du nez et qu'il ne doit pas être plus convaincant qu'à l'époque où il se relevait après s'être cassé la figure dans l'aire de jeux.

- Personne ne s'est moqué de toi?

- Non. Mes amis sont très gentils. Ils me demandent tout le temps si ça va et prennent bien soin de moi. Pas comme vous, a-t-il envie de dire. Il est rongé par la colère, ou du moins c'est comme ça qu'il voudrait appeler la détresse qui lui dévore le ventre et le rend si paradoxal.

- C'est bien, je suis si fière de toi mon chéri, il entend presque ses larmes couler. Tu as été si fort, si courageux... Je t'aime tellement mon enfant et je souhaiterais chaque jour de ma vie jusqu'à ma mort que tu n'aies jamais eu à vivre ça.

- Pourquoi tu n'étais pas là maman! Cède-t-il enfin, laissant libre cours à ses sanglots d'enfant, fatigué de devoir être si fort et encaisser ces horreurs dans son petit cœur.

Il pleure en se tenant les yeux, renversé au sol, n'ayant pas eu la force de se retenir au canapé quand il s'est effondré. Il voudrait tellement qu'elle le tienne contre lui comme quand il était tout petit, peut-être même lui chanter une comptine et chasser ses cauchemars d'un coup de bisous, avec cette magie qu'ont les mamans.

À la place, il n'a que lui pour se tenir dans les bras et la voix de sa mère est étouffée par les interférences et la qualité médiocre de son portable. Il voudrait même probablement lui crier dessus si elle était en face de lui maintenant et il n'a plus la force d'être en colère contre le monde entier.

Il finit bien par se calmer et sert le téléphone contre sa joue humide. Il entend sa mère parler d'une voix douce pour qu'il se calme et il l'écoute religieusement, reprenant progressivement le contrôle sur ses poumons.

- De quoi voulais-tu me parler? Il pose un autre mouchoir usagé sur la table basse et répond.

- Je sais pas... Je crois que je voulais t'entendre. J'en ai marre de m'imaginer ce que tu vas dire.

- Je comprend, dit-elle d'une voix plus sérieuse, plus atteinte par la réalité.

Un silence plane entre eux et il voit les secondes qui augmentent sur leur appel qui dure depuis au moins une demi-heure.

- Mes notes ont augmenté en classe et j'ai repris le sport depuis les vacances. Ce sont des discussions banales dont il ne devrait pas avoir le luxe de s'offrir avec sa mère vu la situation mais il veut faire semblant d'être normal.

- C'est une bonne nouvelle mon chéri! Tu vas devenir un merveilleux héros. Il acquiesce dans le salon vide.

- J'ai plein d'amis aussi, Shoto... Il déglutit. Eijiro, Denki et aussi Kacchan.

- Il faudra que je le remercie d'avoir aussi bien pris soin de toi, d'avoir été là pour toi quand ce n'était pas mon cas. Il sent les larmes revenir et il se force à les éloigner.

- Il y a autre chose. Commence-t-il en essayant de donner de l'assurance à sa voix. Je suis en couple et-

- Oh je sais. Il s'arrête net et fronce des sourcils.

- Comment ça?

- J'ai croisé ta copine quand j'allais faire mes courses. Elle est venue me parler et m'a dit que vous étiez ensemble.

- Quoi?! Il sent une bouffée de colère gonfler dans son cœur mais sa mère ne semble pas le comprendre.

- Ne lui en veux pas trop, mon chéri. Elle m'a dit ça parce qu'elle voulait que je sache qu'elle prendrait bien soin de toi. La dernière chose que je veux, c'est causer des problèmes dans ta vie amoureuse.

Il s'apprête à répondre et à tout nier en bloc quand elle rajoute.

- Tu mérites tellement d'être avec une gentille fille après tout ce qu'il t'est arrivé.

Il a soudainement peur de nier. Il lui a dit qu'il avait quelqu'un, et après? Peut-être qu'avouer que c'est un garçon après tout ça n'est pas une bonne idée.

Et si son avis changeait sur ce qu'il s'est passé avec son ex? Il sait qu'elle ne remettra pas sa parole en doute ou la gravité de ce qu'il a fait mais il n'a pas envie qu'elle pense qu'il a trop aimé ça ou pire, que Kacchan est pareil et l'a choisis pour ça! Qu'il se fait encore manipuler ou qu'il est faible!

- Je vais aller me coucher maman, je suis très fatigué...

- Je comprend! S'empresse-t-elle de dire. Tu as cours demain, repose-toi bien. N'hésite pas à me rappeler quand tu veux et- et je serais très contente de te voir avec ta copine quand ce sera possible.

Il lui souhaite bonne nuit en soupirant quand il entend le sourire dans sa voix et pose sa tête dans ses genoux quand il éteint l'appareil.

Ça pourrait être n'importe quelle fille, peut-être même une qu'il ne connaît pas... Ça serait plus simple de dire à sa mère que ce n'est pas vrai mais il n'en a pas la force et pour le moment, trouver la coupable semble plus accessible. Il pourra même la faire s'excuser auprès de sa mère, pense-t-il en se relevant pour aller se coucher.

Ce n'est pas une surprise quand le lendemain, il passe sa matinée à se frotter les yeux, fatigué autant émotionnellement que physiquement. Izuku n'a pas envie de suivre les cours, pas plus que d'être assis sur sa chaise et son cahier semble soudainement fait pour être un coussin.

Il se force à rester concentré mais c'est compliqué, éreintant même et la voix de son professeur est agaçante. Il sait qu'il est un peu trop bougon quand il manque d'envoyer balader son copain qui lui tend juste le cours.

Heureusement, la récréation lui met un peu d'air frais dans la tête et ça le requinque tout juste assez pour tenir jusqu'au repas sans s'effondrer. Kacchan manque de le faire définitivement fondre quand ils s'isolent dans un coin pour s'embrasser juste avant la reprise des cours, le coinçant contre le mur des toilettes pour le câliner très, très longuement... Il sent ses muscles se détendre au rythme de leurs baisers et il se sent si bien dans les bras forts du blond...

Au moins, il sait qu'il dormira bien ce soir. Pense-t-il quand son dernier cours se termine tandis qu'il range ses cahiers comme s'ils pesaient des tonnes aux bouts de ses bras.

C'est très dur de résister à l'envie de faire une sieste quand ils se retrouvent tous dans l'herbe, profitant du beau temps qui s'installe depuis quelques jours. Il est jaloux de son copain quand il ferme les yeux, la tête sur son sac et il préfère détourner le regard avant de se foutre contre lui et ne plus jamais se relever.

Ça lui rappelle sa découverte de la veille et il zieute les lycéennes autour de lui, comme s'il avait la moindre chance de trouver un indice qui trahirait sa « copine ». Mais à moins qu'elle se dénonce en se pointant d'une grosse flèche rouge, il perd son temps.

Il n'est même pas sûr qu'elle ait son âge. Ça se trouve, c'est juste une collégienne qui a vu l'histoire aux informations et qui a décidé qu'elle pouvait s'inventer une histoire d'amour digne d'un roman. On fait des choses stupides quand on se sent seul...

C'est une bonne chose que l'accès à Yuei soit restreint car il est sûr que ça serait pire si les journalistes qu'il surprend maintenant en train de le photographier sans prévenir pouvaient le faire quand il est à l'école et il ne veut même pas imaginer ce qu'il peut se dire sur internet, surtout depuis qu'il a lu des messages de personnes qui parlent de Marcus comme d'un fantasme étrange.

Ses yeux se décalent de l'uniforme qui flotte dans les airs et il observe Denki qui montre quelque chose qui est apparemment très drôle à Momo en tenant son portable. Izuku se redresse en essuyant ses fesses de la terre et fait un sourire rassurant à son copain qui a ouvert un œil en le sentant bouger.

Leurs camarades sont tous assis en petits groupes dans la pelouse et certains sont même en train de manger en écoutant de la musique. Il se fraie un chemin pour ne pas les déranger.

Il s'approche des deux amis qui parlent avec entrain -surtout pour l'électrique, Momo se contente de l'écouter avec un sourire aimable- et s'arrête à un petit mètre, n'osant pas les interrompre.

Denki le voit planté dans le sol et s'approche de lui avec un sourire.

- Tout va bien Izuku? Demande-t-il en posant une main douce sur son épaule.

- Oui, oui. Dis, je peux te parler un moment? Il a peur de paraître mal poli mais Denki répond sans hésiter et ils s'éloignent à l'ombre d'un arbre.

- De quoi tu veux me parler? Dit le blond en posant ses fesses dans l'herbe contre le chêne.

- Euh, je me pose juste quelques questions depuis l'autre soir quand on... tu...

- Quand vous m'avez surpris en train de sucer Eijiro? Il ferme les yeux une seconde à cause de son langage cru. Merde, c'est vrai que Denki est toujours aussi direct.

- Oui, voilà... Je veux pas être mal poli, bizarre ou quoi que ce soit mais tu sais, avec ce qu'il m'est arrivé... J'aimerais bien comprendre quelques trucs. Il frotte son poignet au dessus de sa chemise et essaie de réduire la pression quand il s'en rend compte.

- Ouais! Je comprend, t'inquiète pas Izu. Je t'écoute. Il réfléchit à la tournure de phrase qu'il pourrait prendre mais abandonne vite pour laisser ses pensées surgir de sa bouche.

- Pourquoi tu fais ça? Des fellations, ajoute-t-il car ça n'est pas très clair.

- Parce que j'aime ça. Sourit-il simplement. Il le voit froncer les sourcils et argumente.

- J'aime bien lui faire du bien comme ça. C'est cool de savoir que je suis le seul qui le voit dans cet état. Il sourit encore.

- Tu te sens jamais forcé? T'as jamais l'impression que tu vas t'étouffer ou que tu vas vomir? D'un côté, il veut qu'il le rassure et de l'autre, il va se sentir con s'il ne valide pas un peu ses peurs.

- Vomir non. Dit Denki d'un ton plus posé. Si jamais je me sens mal, je prend mon temps pour me remettre correctement ou j'arrête. On en a tous les deux envie, Izuku. Dit-il en ayant l'air triste pour lui.

- Je sais que c'est le cas mais l'information ne veut pas faire le chemin dans ma tête. S'excuse-t-il avec un rire nerveux.

- Ouais, je vois. Le blond arrache des brins d'herbe et rajoute. Je te souhaite vraiment d'être en paix avec ça un jour...

Izuku se racle la gorge.

- Et sinon, vous avez déjà fait... tu sais, en entier. Il n'ose même plus croiser ses yeux.

- Ouais, quelques fois. Il a l'air content.

- Et c'est toi qui est dessous? Il doit être tout rouge et il n'ose pas réaliser qu'il est aussi intrusif sur sa vie intime.

- Toujours, mais je n'ai pas envie que ça change. Sa phrase le surprend vraiment.

- Pourquoi?

- Parce que c'est trop bon, enfin! S'exclame-t-il sans gêne. Enfin, avec Eiji c'est trop bien.

- Il t'a pas fait mal la première fois?

- Non, pas vraiment. Honnêtement, c'était un peu inconfortable au début mais quand tu prend l'habitude d'être souvent pénétré-

- Tu as l'impression que tes muscles sont déjà dilatés, je sais. Le coupe-t-il, se remémorant cette sensation d'horreur.

- Après y'a pas que ça et le but c'est juste de s'amuser. Ça lui rappelle une phrase que Kacchan lui a dit et il sourit aussi.

- Tu ne t'es jamais senti forcé ou gêné quand vous faites des trucs? Il secoue sa tête blonde.

- Non ou alors ça ne m'a pas marqué. Forcé, jamais. Assène-t-il. Gêné, peut-être. Je suppose que c'est normal quand tu te dévoiles à ce point à quelqu'un qui compte pour toi.

Il peut comprendre ça même si Kacchan semble sûr de lui, peu importe la situation. À moins qu'il ne lui ait pas dit, il est vierge mais c'est comme s'il savait toujours ce qu'il faisait. Il médite un peu sur ses mots, essayant de convaincre son cerveau paranoïaque que tout ne ressemble pas à ce qu'il connaît et que ça doit être bien si tout le monde le fait.

- J'espère que tu as eu les réponses que tu voulais. Dit-il en retirant quelque chose de ses cheveux. Eijiro et Katsuki sont à l'écoute et c'est suffisamment rare chez les mecs pour ne pas en profiter.

Il acquiesce, bien d'accord avec lui même s'il n'a pas autant d'expérience sociale. Il se met à bailler, épuisé et Denki le fait se mettre contre lui avant qu'il ait pu dire la moindre chose. Il n'a pas la force de protester et se laisse glisser dans son étreinte en fermant les yeux, ignorant que Kacchan et Eijiro qui les observaient au loin se sont approchés quand ils ont vu leur câlin, inquiets qu'il aille mal et se sont mis à quelques pas d'eux avec leurs sacs, les protégeants de n'importe quelle nuisance humaine pour qu'ils puissent dormir. Lui se contente de se cacher dans le cou de l'électrique pour faire une sieste.

Le lundi suivant, il est beaucoup plus en forme pour aller en classe et pour être tout à fait honnête, l'idée qu'une fille se fasse passer pour son amoureuse lui est presque totalement sorti de l'esprit et il n'y pense qu'au moment d'aller se coucher, trop occupé durant la journée.

Il sait qu'il va devoir en parler à Kacchan à un moment donné mais il veut encore se voiler un peu la face et faire comme si ce n'était rien avant d'encore se retrouver dans les problèmes. De toute façon, à chaque fois que ça lui revient à l'esprit, il n'est pas avec lui.

Il sent d'ailleurs le blond lui arracher son téléphone des mains et n'a pas le temps de protester qu'il voit monsieur Aïzawa passer à côté de leur rang pour ouvrir la salle de classe. Il remercie silencieusement Kacchan en le rangeant discrètement dans son sac et laisse volontairement leurs doigts se frôler pour se faire pardonner.

Ses camarades saluent leur professeurs quand ils rentrent dans la salle de classe et il le voit lui faire un petit signe de la main pour qu'il s'approche alors qu'il s'apprête à aller à sa place. Izuku se décale pour ne pas déranger les autres élèves en bloquant le passage et quand il ne reste plus qu'eux dans le couloir, son professeur ferme la porte pour leur laisser un peu d'intimité.

- Le cours d'aujourd'hui va être un peu spécial et je veux te prévenir avant que tu rentres en classe pour savoir si tu préfères aller à l'infirmerie. Il se sent soulagé de savoir qu'il ne l'a pas surpris en train de pianoter sur son portable mais il est quand même curieux de savoir ce qui pourrait pousser son professeur principal à le prévenir.

- De quoi allez-vous parler?

- C'est un cours d'éducation sexuelle. Dit-il en observant sa réaction. Le principal et les professeurs ont pensé que ce serait bien de vous en parler et ce n'est pas pour parler de reproduction comme au collège mais de sexe.

Il comprend mieux son inquiétude mais il se sent assez courageux pour y assister. Après tout, il n'est pas en sucre et il ne risque rien en apprenant des choses en classe.

Pourtant quand il informe le pro-héros de sa décision, il sent le fourmillement désagréable qui lui colle à la peau depuis des années revenir, réalisant tout juste qu'il l'avait quitté ces derniers mois. Ce sentiment poisseux d'être constamment sous tension qui lui donne la gerbe. Il a déjà envie qu'il reparte.

Il s'assoit à sa place après qu'il lui ait dit qu'il pouvait partir s'il se sentait mal et fait un petit sourire au blond pour le rassurer quand il se tourne. Il n'a pas le temps de lui expliquer tout ce qu'ils se sont dit mais son sourire permet au blond de se reconcentrer sur ses affaires.

Aïzawa se met à son bureau et le vert l'observe préparer son cours, trouvant ses gestes apaisants. Il est content qu'il soit aussi bienveillant avec lui et ça lui donne envie de le rendre fier, d'être un bon élève pour lui.

- Silence, le cours a commencé. Dit-il de sa voix ennuyée et un peu morne, accaparant leur attention et rendant la classe silencieuse parce qu'ils sentent quand même cette pointe menaçante qui est toujours dans sa voix quand il s'adresse à eux.

- Comme certains d'entre nous l'ont remarqué depuis l'installation des internats, des élèves de tous les niveaux ont de plus en plus des comportements inappropriés pour l'école. Izuku a l'impression qu'il s'attarde sur Denki un peu trop longtemps mais il n'en est pas sûr.

- On ne peut pas vous interdire d'avoir des relations sexuelles, je ne suis pas stupide et j'ai eu votre âge. Des gloussements gênés se font entendre dans la classe mais il les ignore.

- Comme vous êtes en internat, j'espère que vous serez assez malin pour faire vos affaires quand vous êtes seuls et vous retenir pour ne pas vous sauter dessus dans les couloirs ou les toilettes, n'est-ce pas?

Il sort des préservatifs et d'autres produits qu'Izuku ne reconnaît pas de sa sacoche et reprend.

- Yuei a décidé que plutôt que vous interdire d'avoir des relations sexuelles qui pourraient vous mettre en danger en prenant des risques, certaines règles seraient mises en place pour que je ne me retrouve pas avec des élèves avec des infections ou des étudiantes enceintes. Ces cours font partie des nouvelles mesures et tous vos condisciples sont en train d'avoir les mêmes au moment où je parle.

- Et je vous préviens d'avance, vos parents peuvent venir se plaindre tant qu'ils veulent, ça ne changera rien.

Il commence à expliquer que seuls les préservatifs peuvent protéger des maladies et des infections, qu'il en existe de différentes tailles et sincèrement, Izuku est très attentif jusqu'au moment où il explique l'importance du lubrifiant. Il commence peu à peu à se sentir mal à l'aise mais il se contente d'ouvrir un peu le haut de sa chemise pour chasser les bouffées de chaleur qui rendent ses mains moites.

Il se tortille un instant sur sa chaise quand il commence à parler de l'importance de savoir choisir la taille de son préservatif et essaie de rester calme et attentif à ce qu'il dit alors que des souvenirs veulent s'introduire dans ses pensées. Il se sent mal dans cette salle pleine d'étudiants et même si ça ne se voit pas sur sa tête, il commence à se sentir prisonnier de son corps.

Il n'a pas la force ou l'envie d'en parler à Kacchan pour le moment et regarde son professeur ouvrir un préservatif et prendre un... pénis -il n'y a pas d'autres mots- en plastique blanc qui doit servir de modèle de son sac.

Il le pose sur son bureau alors qu'il sent dans l'air que ses camarades sont un peu distrait par la situation et un flash passe devant ses yeux quand il se revoit en train de sucer son beau-père, coincé dans une situation qu'il ne veut pas mais qu'il ne peut pas éviter.

Il cligne rapidement des yeux alors que des sueurs froides coulent dans son dos et il concentre son attention sur l'homme qui a déroulé le préservatif sur le modèle et qui l'enlève. Il n'a pas suivit et essaie d'être attentif quand il leur montre le résultat s'il le met mal ou qu'il n'est pas à la bonne taille.

Ses camarades participent activement au cours alors qu'il est muré dans son silence et il se sent un peu coupable et honteux d'avoir surestimé ses capacités.

Il chasse de toutes ses forces les images qui veulent pénétrer sa tête quand il montre des schémas de sexes au tableau après avoir montré un modèle 3D de clitoris et sa voix part dans un brouillard alors qu'il montre l'emplacement du clitoris, son fonctionnement... La sonnerie de fin de cours retentit mais Aïzawa continue et il se rend compte que c'est un cours de deux heures.

Il voit ensuite un schéma en coupe d'un corps masculin et dégluti doucement alors qu'il fait tout ce qu'il peut pour écouter son professeur préféré et non la voix grave qui roule les r dans sa tête. Ce serait faux de dire qu'il n'a rien appris mais il revoit son sourire fou quand il venait sur son visage alors que l'effaceur d'alter explique que certaines zones qu'il pointe de sa souris provoquent l'éjaculation en rajoutant que si certains ont l'impression que quelque chose ne va pas, il faut consulter sans attendre.

C'est si difficile de rester attentif et il sent son corps résister à son envie d'appeler à l'aide. Il n'a pas la force de prendre sa règle pour toucher l'épaule de Kacchan pour attirer son attention et subit malgré lui le discours de son professeur qui n'est interrompu que par des questions d'élèves.

C'est quand il commence à parler de consentement que tout son corps se tend de nouveau. Cette fois-ci il ne peut pas y échapper et il sent des souvenirs qui remontent et ils font encore plus mal parce qu'ils sont vieux.

Il se revoit enfant dans pleins de situations alors qu'il parle et il n'arrive qu'à serrer des poings, impuissant. Il ressent de nouveau la peur, la faiblesse et la frustration d'être coincé et de ne pas comprendre ce qu'il lui arrive quand il parle de l'importance de demander l'accord de son partenaire.

Et alors qu'il explique qu'il ne faut pas le faire avec quelqu'un qui est sous l'influence de drogue, d'alcool ou de substances, il revoit la cabine de douches, les doigts, puis une scène qu'il voulait oublier pour toujours.

La plus humiliante sans doute. Il se rappelle du cimetière sous la pluie alors qu'il court pour rejoindre la tombe de son père. Il est trempé, essoufflé et s'excuse en tombant sur le marbre pour chercher son pardon.

Il se rappelle de Marcus qui arrive et qui le traîne dans la voiture alors qu'il se débat en hurlant, seul dans les bois trempés. Le trajet, long et effrayant parce qu'il est très en colère qu'il lui ait désobéit.

Il se rappelle comment il l'a trainé jusqu'au grenier et comme il avait peur qu'il le tape. Mais il a fait quelque chose de bien pire et humiliant et dans sa tête amnésique, c'était la première fois qu'il le touchait là. Il savait que ce n'était pas bien d'être fesses nues devant son beau-père, pas à quatre pattes comme ça.

Il pleurait des pardons et s'est mis à hurler quand il a mis le manche de la raquette de tennis dans ses fesses d'enfant. Il s'était juré de ne plus jamais y penser, de ne plus jamais penser à sa voix qui disait « tu n'en diras rien » ou à ses fesses toutes rouges et pleines de sang. Il n'aurait pas dû le mettre en colère et il s'en est rappelé à chaque fois qu'il s'est fait caca dessus dans les mois qui ont suivit, incapable de se retenir.

Katsuki est dérangé en entendant un bruit étranglé et se retourne vers son copain qu'il retrouve en larmes, les yeux fixés sur sa table. Il aurait dû vérifier plus tôt qu'il allait bien mais il pensait bêtement qu'il l'aurait prévenu.

- Deku, viens avec moi. Chuchote-t-il alors que personne ou presque ne s'en est rendu compte.

Il prend sa main dans la sienne en lui intimant de se lever et Izuku obéi sans broncher, attirant la plupart des regards sur eux quand il fait bouger sa chaise.

Katsuki les ignore tous, lançant un regard peiné à son copain qui garde la tête baissée et qui le suit comme un automate. Il ne demande même pas la permission pour pouvoir faire sortir le vert mais ça n'a pas l'air de poser problème puisque Aïzawa poursuit son cours comme s'ils n'étaient pas en train de passer devant son bureau.

Il lui fait juste un petit signe compréhensif de la tête.

Katsuki ferme la porte de la classe derrière eux et lâche la main du garçon pour qu'il reprenne son souffle. Deku n'est pas en état de supporter d'être coincé contre quelqu'un d'autre, il le sait, alors il ravale son envie de le rassurer et le laisse se couler contre le mur comme une poupée de chiffon en reniflant piteusement.

Il le voit, les yeux dans le vide fixant le plafond alors que lui reste planté bêtement à quelques mètres de lui.

Il entend le bruit étouffé du cours dans la pièce adjacente mais se concentre sur l'adolescent qui essuie son nez contre sa manche après avoir écrasé ses larmes pour prendre une une grande inspiration et se tourner vers lui.

- Tu te sens comment? Demande-t-il en le voyant se relever maladroitement en se tenant au mur.

Il hausse les épaules en jetant un coup d'œil par la fenêtre, ne semblant pas en état de parler.

- Je dois aller aux toilettes, tu viens? Dit-il après s'être mâchouillé la lèvre.

Le blond sait qu'il est épuisé parce qu'il n'essaie même pas d'être jovial en disant ça et il acquiesce en lui emboîtant le pas.

Derrière lui, il voit encore mieux les tremblements qui l'assaillent dans les jambes et qui rompent sa démarche.

Il se cale contre un lavabo en silence alors qu'il le voit s'enfermer dans une cabine et attend qu'il ait fini pour pouvoir l'emmener à l'infirmerie. Or de question qu'il retourner en classe dans cet état.

Il relève la tête de son téléphone avec un sursaut quand il l'entend vomir et fait grincer ses dents, se forçant à rester immobile car il ne peut rien faire, la porte étant verrouillée.

Il le voit sortir après plusieurs minutes où il l'a presque entendu s'étouffer et il s'approche alors que Deku s'essuie la bouche sur le papier, les yeux rouges de larmes et le nez dégoulinant.

Il pose une main sur son épaule pour qu'il puisse quand même le repousser facilement mais il n'en fait rien. Katsuki le fait donc se lover contre lui, sentant sa respiration se calmer contre son cou.

- J'ai eu des images... 'souvenirs. Geint Deku d'une voix un peu éteinte.

C'est comme si chaque mot était dur à prononcer. Il le force à se taire parce qu'il voit bien que c'est trop douloureux et que ça n'en vaut pas le coup et il le soulève par les cuisses, le portant comme un koala.

Izuku sent qu'il le fait s'allonger sur un lit et il ouvre les yeux, agacé d'être si faible et de finir si souvent à l'infirmerie. Recovery girl ne fait même plus attention à lui quand il vient maintenant.

Kacchan s'assoit sur le bord du matelas et prend sa main quand il l'a recouvert avec la couverture. Il sent qu'il pleure encore mais il ne sait plus si c'est de frustration ou de mal être.

Toujours est-il que Kacchan susurre des mots rassurants quand ses épaules se soulèvent à cause de la force des sanglots.

- J'étais qu'un bébé. Pleure-t-il en sentant son torse se faire ouvrir en deux à cause de la violence de ses propres mots. Kacchan! L'appelle-t-il à l'aide, à la merci de ses pensées qui veulent l'assassiner.

Le blond l'étouffe dans un câlin et il le laisse faire, chialant tout ce qu'il peut contre son épaule. Il haït tellement ces moments où il prend conscience d'à quel point tout était réel et violent et qu'il ne pourra jamais vraiment s'en échapper. Qu'il a échappé à la mort de si peu qu'il en sent encore le souffle contre sa nuque.

Il lui faut une bonne demi-heure pour se retrouver complètement silencieux contre l'épaule de son copain qui n'a pas bougé et qui le tient comme de la porcelaine de chine. Il a l'impression d'être mort plusieurs fois de l'intérieur, incapable de sortir les mots qui pourrissaient d'angoisse sur sa langue et il avale la bile acide qu'il a dans la bouche quand il se relève sur les draps.

Merde, il va devoir se changer parce qu'il est trempé de sueur. Ça serait même une bonne idée de prendre une douche parce qu'il sent toutes les couches de vêtements coller à sa peau et il passe une main tremblante sur son front pour décoller ses cheveux de son visage moite. Il ne doit pas sentir très bon non plus et il sort du lit pour ne pas le salir en balbutiant une explication pour le jeune homme qui le regarde.

L'infirmière lui fait la même remarque et le renvoi vers l'internat après lui avoir donné ses pilules, n'ayant pas envie de le revoir faire une crise aujourd'hui.

Izuku sent qu'elles commencent à faire effet quand il sort de la douche et qu'il enfile un survêtement, s'étant fait interdire de cours pour le reste de la journée malgré des protestations.

Kacchan l'attend dans le canapé de la salle commune, les pieds sur la table devant la télévision parce qu'il a accepté de rester avec lui. Apparemment personne ne veut le laisser seul et une part de lui se dit que c'est mieux parce qu'il aurait pu faire une grosse bêtise pour ne plus avoir à subir ses pensées.

Kacchan attrape sa taille quand il est à sa portée et le fait s'assoir contre lui, l'entourant d'un bras sans trop d'efforts. Ses cheveux humides se posent contre l'épaule du blond et il regarde silencieusement ce qui doit être un épisode quelconque d'une série mal doublée. Il s'en fiche et l'autre aussi mais c'est juste histoire d'avoir un fond sonore.

- Ça ne va pas trop ces derniers temps... amorce le blond en bougeant son pouce sur sa hanche.

- Pas envie d'en parler. Dit-il en regardant la télé.

- Deku, t'es sûr que tu veux me parler de rien? J'veux pas te forcer ni rien mais soit sérieux deux secondes.

- ... C'est juste que c'est pas facile pour moi, c'est tout. C'est l'anniversaire de mort de papa dans quelques semaines et il y a cette histoire stupide qui me travaille. Kacchan a l'intelligence de ne pas relever le début de sa phrase.

- Quelle histoire? Il ferme sa bouche un moment avant de lâcher la bombe.

- Une fille s'est faite passer pour ma copine auprès de maman. Je l'ai appelé en cachette et elle m'a dit ça.

- Quoi? Il le sent se redresser et il se décale de quelques centimètres. Tu sais qui c'est?

- Non. Je lui ai rien dit, j'avais pas la force de l'entendre s'énerver ou s'inquiéter en apprenant que je suis avec un garçon.

- Ça pourrait être une fille dangereuse, dit l'explosif en fronçant des sourcils. Elle pourrait être convaincue que c'est vrai et faire du mal à ta mère ou à toi. Et même, s'énerve-t-il, ça pourrait aller loin cette histoire.

- Je sais, c'est pour ça que je n'ai rien dit... Si jamais maman la revoie, elle sera pas en danger en mentant.

- Pourquoi tu m'en as pas parlé? Demande Kacchan d'un air renfrogné. J'ai pas l'impression d'être très jaloux et possessif avec toi mais ça me casse quand même les couilles qu'une pouffe s'approprie mon mec.

Izuku embrasse sa joue d'un bécot et se remet dans le fond du canapé.

- Je sais pas, soupire le vert. Je suis dans une mauvaise passe en ce moment et je pense que j'avais tout simplement pas la force d'en parler...

Le blond lâche l'affaire en éteignant le poste et ils montent dans la chambre du garçon aux tâches de rousseurs pour ne pas se faire déranger si jamais un élève passait récupérer quelque chose à l'internat pendant la récréation.

Katsuki met un film sur son ordinateur portable et ils le regardent à moitié, le blond étant trop préoccupé par l'état d'agitation de son copain pour suivre le scénario et ce dernier trop encombré par les restes de sa crise et par sa prise de médicaments pour avoir les yeux en face des trous.

Kacchan le réveille quand la sonnerie de mie-journée retentit dans tout le campus et il se sent un peu vaseux, ne s'étant même pas senti sombrer contre le garçon. Il doit vraiment avoir une sale tête parce qu'il se moque de lui mais Izuku ne dit rien parce qu'il voit la trace de l'oreiller sur la joue du blond et il se contente de frotter ses yeux.

Il n'a pas faim mais suit quand même son copain au rez-de-chaussée pour qu'il leur prépare un repas, pensant que même si l'appétit ne vient pas en mangeant, ça sera suffisamment bon pour qu'il passe un moment agréable.

Il s'installe à table alors que Kacchan se met derrière les fourneaux et il le regarde préparer deux assiettes en silence. Il se met à ses côtés quand c'est prêt et l'encourage à commencer de manger en posant brièvement ses lèvres sur sa joue ronde.

Comme on est lundi, il sait que ses camarades n'ont pas le temps de rentrer à l'internat pour manger et que par conséquent, ils sont seulement tous les deux jusqu'à la fin des cours, sauf si un incident se produit pendant le cours de sport.

- Oh merde! Hurle-t-il soudain en arrêtant de manger, faisant sursauter le blond qui ne s'y attendait pas.

- Quoi? Qu'est-ce qu'il y a? Demande-t-il en le voyant repousser son assiette pour se lever.

- Sh-Shoto et moi on avait prévu de réviser après les cours du matin et- je devrais y aller. Katsuki le voit se lever et il l'interrompt dans sa tentative de mettre ses chaussures.

- Où tu penses aller comme ça? Dit-il en le prenant par les épaules. Hey! S'exclame-t-il quand il le voit se mettre à pleurer.

- Il va me détester. C'est mon seul ami et il va m'en vouloir! J'ai l'impression de toujours le laisser en plan et-

- Chut. Assène le blond en serrant le garçon contre lui. Calme-toi Zuzu.

Il laisse leurs assiettes en plan et le fait s'asseoir sur lui en frottant son dos doucement.

- C'est pas ton seul ami, tu sais?

- Si... Eijiro et Denki, c'est d'abord les tiens et je me suis juste ajouté à votre groupe... Shoto c'est différent.

- Quand bien même, il ne va pas t'en vouloir pour si peu. Tous les extras de la classe ont compris ce qu'il s'était passé ce matin et ça serait stupide d'espérer que tu viennes quand même pour réviser. Izuku hausse vaguement les épaules, pas très convaincu.

- Deku? L'appelle-t-il pour qu'il le regarde. Quand il le fait, il pose sa tête sur son épaule pour le faire un peu sourire. Si tu as peur de le délaisser, invite-le la prochaine fois qu'on passe une soirée tous ensemble.

- Mais tu l'aimes vraiment pas... Katsuki fronce du nez.

- On va dire que je le supporte depuis qu'il m'a aidé à te sortir de chez toi. Et puis il compte pour toi, je peux le tolérer pour une soirée. Le sourire plein de larmes qu'il lui donne le conforte dans cette idée.

- Au revoir Izuku!

- Au revoir Kaïto. Répond-t-il en soulevant le garçon de terre pour embrasser sa joue.

- T'as les cheveux mouillés! Se plaint l'enfant en s'essuyant la joue, une moue gênée sur le visage.

Izuku le repose au sol et l'aide à mettre son gilet alors que sa mère attend sur le pas de la porte.

- Yep! Je viens de prendre ma douche. Il regarde le garçon et pose un bisou sur son front. Kacchan t'a dit au revoir?

- Ouiiiii! Dit l'enfant en s'accrochant à sa jambe. Il est allé prendre un bain, il m'a dit.

Les adultes semblent avoir terminé leur discussion puisque le cousin de son copain se précipite vers la voiture après un signe de la main dans sa direction. Il y répond et monte dans la chambre du blond, le silence résonnant dans sa tête après un après-midi entier à entendre l'enfant s'exclamer et crier de joie à tout va.

Kacchan rentre dans la pièce quelques minutes après lui, une serviette dans les cheveux pour éponger l'eau et un simple jean bleu pour tout habit. Il lui lance un regard en frottant sa tête et se tourne pour poser la serviette sur le bord de sa chaise.

- Ils sont partis?

- Oui. Dit-il en le regardant de haut en bas. Ce pantalon lui va vraiment bien et il ne lutte pas longtemps avant de regarder ses fesses. Il sait vraiment bien choisir ses habits parce qu'il ne pense pas que ça serait possible de le mettre plus en valeur.

Il n'a pas trop le temps de l'admirer parce qu'il se tourne pour récupérer un haut dans son armoire. Kacchan lui permet donc de fixer son torse à peine sec et ses tétons qui ont été dérangé par l'air frais de la chambre. Il ferme la porte au passage et commence à l'enfiler quand il sent les mains de son copain assit au bord du lit l'attirer vers lui.

Il ne s'arrête pas dans son geste mais lui lance un regard confus quand il l'attrape par le bord de son jean pour embrasser son nombril.

Izuku embrasse son ventre quelques autres fois en passant ses mains dans le bas de son dos, l'attirant encore plus près jusqu'à ce que ses genoux tapent contre le sommier en bois. Kacchan empêche juste que son t-shirt bloque le passage et Izuku se laisse totalement aller à ses folies, se surprenant même à jouer avec le bouton du pantalon.

Il entend un bruit surpris sortir de la bouche de son copain mais sans plus, et il laisse traîner ses doigts plus haut, remontant sur sa taille puis sur ses pectoraux quand Kacchan cède et s'assoit sur ses cuisses, un genoux de chaque côté de lui.

Le t-shirt à manches longues rose pâle retombe sur son torse mais le vert ne s'arrête pas et embrasse son cou alors qu'il passe ses mains dans les poches arrières du pantalon.

Pourquoi a-t-il envie de faire ça maintenant? Aucune idée. Mais il n'a pas vraiment envie de s'arrêter et ses amis ont raison, c'est plutôt amusant. Et puis Kacchan lui a dit qu'il pouvait toucher ses fesses.

Il les enserre d'ailleurs un peu plus dans ses paumes, retrouvant cette sensation palpitante à travers le tissu. Il sent que Kacchan ressert ses cuisses autour de sa taille en se rapprochant mais il aime bien le sentir aussi proche de lui tout de suite parce que les papillons volent dans tout son ventre.

Kacchan lui vole un baiser en se relevant sur le matelas. Izuku se recule un peu pour lui laisser de la place et ça lui permet de passer ses mains sous ses jambes pour attraper ses fesses, d'entendre et de sentir le gémissement qui lui échappe dans sa bouche tandis qu'ils échangent un baiser. Ses yeux rouges le fixent un instant avec stupeur et un peu de gêne mais la bouffée d'euphorie qui le prend le fait sourire.

C'est lui qui a fait ça.
Il vient de faire gémir Kacchan. Ils se sont embrassé et Kacchan s'est senti tellement bien qu'il a gémi. Oh mon dieu, c'est tellement bien!

- Encore. Dit-il un peu bêtement comme un gosse. Il veut en sentir plus, mieux. Est-ce que c'est ça que ressent le blond quand il est excité? Si c'est le cas, ça a l'air d'être vraiment pas mal!

- Comment ça « encore »? Demande ce dernier en se rasseyant sur ses cuisses, faisant accidentellement frotter son érection contre son ventre dans le mouvement.  Izuku sent ses mains se faire écraser par ses fesses serrées dans le jean.

- Je veux te faire du bien, encore. Il ne réfléchit pas trop à ce qu'il dit mais c'est comme s'il avait bu parce que ça ne fait pas trop peur de parler.

Kacchan a l'air hésitant et même s'il sait qu'il a de bonnes raisons de l'être en temps normal, il n'a pas envie qu'une discussion sérieuse gâche tout maintenant. Il baisse les yeux pour regarder la petite bosse qu'il aperçoit un peu coincée dans le pantalon et attrape son rebord à deux mains avant de se stopper.

Il lance un regard incertain à son copain et sent les poils blonds contre ses doigts quand il relâche sa respiration. Il a envie de suivre leur route avec curiosité mais il sait qu'il ne fera rien s'il ne lui donne pas le feu vert.

Les sourcils blonds se décrispent et il prend ça pour une invitation quand ses mains se posent sur les siennes, l'aidant à défaire le bouton en fer qui cache le haut de la fermeture éclair. Elle est un peu ferme quand il la descend et il garde les yeux rivés sur le caleçon noir en dessous et la légère protubérance qu'il a senti quand il a ouvert l'habit.

Il a envie d'être curieux et aventure sa main contre la forme sombre, sentant sa chaleur quand il la touche à travers le tissu fin. Il sourit malgré lui en déplaçant ses doigts sur une petite zone, prenant son temps pour le découvrir. Kacchan n'a toujours rien dit et il l'a juste vu rentrer son ventre derrière le tissu rose, sentant probablement des choses quand il le frôle.

Il ne bande pas complètement mais il sent son sexe pulser à travers le tissu, juste contre la pulpe de ses doigts. Il se souvient qu'il doit déglutir et il relève les yeux vers le blond qui a les joues un peu échauffées.

- Tu m'apprends? Dit-il en le regardant dans les yeux et en prenant sa main dans la sienne. Kacchan a l'air de comprendre et acquiesce.

- On serait mieux allongé. L'informe-t-il quand même.

Izuku hoche la tête et le laisse se relever alors qu'il va verrouiller la porte et fermer le rideau. Il n'a pas envie de gâcher ce qui se profile et c'est peut-être parce qu'il sait que ça n'ira pas au delà de ce qu'il se pense capable de faire mais il se sent totalement détendu, flottant presque sur un nuage.

À l'aise. C'est ça, il est à l'aise.

Kacchan a enlevé son pantalon quand il se met à genoux sur le lit, juste entre ses jambes et il le regarde un moment avant de l'aider à enlever son sous-vêtement qu'il laisse tomber sur le sol. Il a gardé son haut mais c'est peut-être mieux parce qu'Izuku sait que quelque chose va changer dans sa tête s'il se met tout nu.

Il sent ses fesses nues contre l'intérieur de ses cuisses, à travers son survêtement et le vert passe ses mains sur ses jambes encore chaudes du bain, appréciant la sensation douce de sa peau.

- Tu te sens bien?

- Oui Deku. Souffle le blond avec un sourire, appréciant les mouvements de ses mains qui passent maintenant sur son ventre un peu exposé par le t-shirt relevé.

- Je suis aussi un peu excité. Dit le vert et c'est vrai qu'il semble l'être quand il lance un rapide coup d'œil entre ses jambes, même s'il a un pull qui le cache.

- Tu veux que je te touche? Deku fait un non de la tête.

- Je veux que tu me montres comment tu le fais sur toi. Que tu m'apprennes. Il hoche la tête de nouveau et pivote un peu son bassin, les jambes écartées malgré lui sur celles de son copain et ouvre un tiroir pour prendre quelque chose de bien précis dedans.

- Qu'est-ce que c'est? Demande Izuku en voyant une pochette noire à côté du pot que Kacchan attrape. Il a lancé un rapide coup d'œil à ses fesses quand il s'est tourné et s'est un peu empêché de les toucher pour ne pas l'interrompre.

- Une autre fois. Élude Kacchan en rougissant un peu. Attrape. Dit-il en lui passant le pot qu'il réceptionne et ouvre. De la vaseline.

- Qu'est-ce que je suis sensé faire avec ça? Dit-il en relevant son regard vers le blond. Il sent ses pieds contre ses fesses puis plus du tout quand il s'assoit pour se servir dans le pot avec les doigts.

Kacchan en prend une petite quantité et l'étale dans sa main à lui, lui faisant comprendre qu'il doit comprendre tout seul en se rallongeant. Izuku réparti la substance grasse sur ses mains et fait une moue confuse parce qu'il ne sait pas vraiment où les poser en premier.

Kacchan a presque totalement débandé et il le fixe avec tellement d'insistance que c'est peut-être pour ça que le blond remue un instant. Ou alors il en a juste marre de cette position.

Il décide qu'il ne veut pas hésiter et pose timidement une de ses mains grasse sur le bas de son aine, sentant le jeune homme lui faire plus de place alors qu'il touche les poils blonds. Sa peau est très chaude et heureusement qu'il a fermé les yeux parce qu'il n'est pas sûr qu'il pourrait affronter son regard rouge maintenant.

Il l'entend prendre une plus grande inspiration quand il entoure la base de son pénis avec sa main et lui se statufie en réalisant ce qu'il fait. Oh putain.

Il sent le sang pulser sous ses doigts et même si la sensation est étrange et un peu étouffante, c'est aussi un peu fou et il a envie de bouger ses doigts parce que sa peau est toute douce et glisse bien avec la vaseline qui le rend luisant.

Sa main se pose sur son poignet et il relève le regard de son sexe pour voir ses pupilles brûlantes. Il l'accompagne, l'aidant à bouger sa main jusqu'à ce que ça commence à devenir moins mécanique et plus naturel. Puis il finit par le masturber par lui-même, émoustillé par les bruits mouillés qu'il fait faire à sa main.

Il sait qu'il va trop lentement mais la situation est tellement surréaliste qu'il se délecte de chaque réaction que Kacchan peut avoir. Il est beaucoup trop à l'aise avec son corps et il serait bien incapable de faire la même chose, pense-t-il en le regardant de nouveau dans les yeux alors que sa tête repose sur l'oreiller et qu'il bat paresseusement des cils.

Son membre est totalement dur sous ses doigts et il appuie un peu plus quand il passe sa main, pour le sentir vraiment et pas seulement effleurer sa peau. Kacchan a l'air d'apprécier et il regarde avec fascination les quelques gouttes de pré sperme qui se forment et coulent de la fente de son sexe.

C'est la première fois qu'il en voit comme ça, sans en avoir trop peur et même s'il évite son gland pour ne pas les toucher avec sa main, il finit pourtant par se laisser porter par sa curiosité. Il passe son pouce sur le gland un peu rougis et pulsant pour balayer le fluide qui fait un bruit et une sensation humide sous son doigt et entend un gémissement un peu sourd venir de son copain.

Kacchan a posé une main derrière sa tête blonde et la contraction qu'il sent dans sa jambe nue et qui fait qu'il cherche -ou semble chercher- à s'enfoncer dans son poing le fait sourire. Ça a l'air de faire du bien.

Il concentre ses mouvements sur le haut de son pénis et le sent trembler un peu plus jusqu'à ce qu'il l'attire un peu plus près de lui avec ses jambes.

- Pourquoi tu me regardes comme ça? Dit Izuku avec un rire quand il voit de nouveau les yeux carmins le fixer.

- Parce que c'est excitant de te voir faire ça. Sa franchise le déstabilise un instant mais il se contente de sourire.

- D'accord. Ajoute-t-il en déplaçant son autre main qui maintenait sa cuisse ouverte jusqu'à ses testicules. Il tire un peu sur peau sans stopper ses mouvements et il a le plaisir d'entendre un autre geignement échapper à sa respiration laborieuse quand il les presse doucement dans sa paume.

C'est juste si chaud et... doux. Sa peau est veloutée et il le sent bien quand il la fait bouger entre ses doigts. Il a presque envie de rechercher si c'est grâce à son alter mais ce n'est pas le bon moment pour y penser, surtout quand il est en train de jouer avec la peau de son prépuce.

Izuku a les mains poisseuses mais ça ne le dérange plus trop et il sent sa propre érection dans son sous-vêtement quand il se rapproche encore pour pouvoir aller un peu plus vite sans se faire mal au poignet.

Il voit Kacchan attraper les draps du coin de l'œil et les serrer dans ses doigts et il met plus de pression sur son pouce quand il passe le long de son frein. Il ne peut pas dire que c'est la première fois qu'il fait ça mais là, il le fait pour son copain et pour qu'il se fasse du bien.

- Ça va Kacchan? Demande-t-il quand il cligne des yeux, la tête un peu enfoncée vers l'arrière dans l'oreiller.

- Oui, ça va. Pourtant ses mains se crispent, comme s'il se retenait de faire quelque chose. C'est encore plus flagrant pour lui quand il laisse sa main glisser jusqu'à sa cuisse nue à laquelle il s'agrippe fermement.

Izuku s'arrête un moment pour reprendre de la vaseline, sentant que ses mouvements deviennent un peu plus rêches. Il n'a pas envie de faire mal à son copain et même s'il sait que ça ne va pas arriver, au fond de lui il a quand même peur qu'il le réprimande s'il ne fait pas ce qu'il veut.

- T'en penses quoi? Demande-t-il à son copain qui se relève un peu sur les coudes, respirant plus rapidement qu'à l'habitude.

- C'est... différent. Mais j'aime bien.

Izuku hoche la tête en reprenant un peu de produit et se laisse aller dans le baiser que le blond lui donne.

- Et toi? Il cligne un peu des yeux et comprend ce qu'il lui demande.

- Ça va... Il relâche l'air dans ses poumons. Ouais, ça va.

- Ça fait longtemps que j'ai pas fait ça comme ça. Dit Kacchan en se rallongeant sur les draps. Il n'est pas stupide et sent bien qu'il n'a pas dit ça pour rien, même si son ton nonchalant veut montrer le contraire.

- Crache le morceau, Kacchan. Dit-il avec un sourire.

- Quoi? Et il a l'audace de paraître surpris.

- Tu m'as bien entendu, qu'est-ce que tu veux que je fasses? Que je change?

Il le fixe quelques secondes en silence comme pour le jauger et devient tout rouge avant de regarder le plafond.

- Doigtes-moi.

Izuku a un mouvement de recul alors qu'il bloque sur ces deux mots et est incapable de le lâcher du regard même s'il est de plus en plus mal à l'aise sous lui. Il n'aurait peut-être pas dû insister et Kacchan a certainement aussi mal jugé sa façon possible de réagir.

Il ne veut pas vraiment qu'il le touche là, si? Parce que même s'il se doute que ça ne doit pas être la même chose dans sa tête, lui ne peut s'empêcher d'imaginer le grenier quand il pense à l'anal et ce n'est pas quelque chose de désirable.

- Oh. Il le voit éviter son regard, presque en le fuyant et Izuku réalise dans sa propre panique que ça doit aussi être compliqué pour lui de dire ce genre de choses à quelqu'un d'autre pour la première fois et de le voir réagir comme ça.

Ouais, ça ne doit pas être très encourageant pour la suite.

- C'est bon Deku! L'entend-t-il s'énerver, un peu sur la défensive. T'es pas obligé de le faire si t'as pas envie. Il se redresse en position assise et commence à s'enlever de lui.

- On devrait arrêter ça. Il est toujours très rouge, jusqu'aux oreilles en fait et c'est surtout l'éclat humilié qu'il voit sur son visage qui le dérange le plus.

- Hey, attend. Dit-il en attrapant son menton pour essayer de le tourner vers lui, ne faisant pas vraiment attention au fait qu'il a les mains pleines de vaseline.

Il résiste un peu et il pose une main ferme sur sa taille toujours nue.

- Kacchan! Ils se regardent et le vert soupire en baissant les yeux.

- Je peux pas dire que je me fiche que t'aimes ça... commence-t-il en essayant de prendre sa main. Il se fait repousser et même si ça ne l'étonne pas plus que ça à cause de ce qu'il ressent, lui se force à déglutir.

- Ça me fait bizarre, ok? Dit-il en relevant le regard. Ça me dérange pas mais c'est étrange. Et moi j'ai vraiment, vraiment peur de- d'agir comme lui. Il regarde le mur à côté de sa tête et va au bout de sa pensée.

- J'ai peur de commencer, de te forcer et d'aimer ça comme lui. D'y prendre du plaisir. Il se prend un coup dans l'avant-bras et croise ses yeux rouges.

- Hey, ça va pas arriver couillon. Il l'attire de nouveau contre lui et il se retrouve collé contre son corps, allongé au dessus de lui, leurs jambes entrelacées alors qu'il essaie de ne pas salir quelque chose en prenant appui dessus.

Il n'a plus l'air en colère.

- T'es pas lui et je sais que tu me forceras pas. Il lui met un autre coup dans l'épaule. Fais-toi confiance putain de Deku!

Il se redresse en riant alors qu'il s'agrippe à sa nuque, enroulant ses jambes autour de sa taille pour reprendre leur ancienne position.

- Tu veux vraiment reprendre? Demande-t-il entre deux baisers chauds.

- Pas toi? Izuku sourit et acquiesce avant d'embrasser son poignet qui est à la portée de son visage.

- Bon, comment je m'y prends du coup?  Il rit un coup mais ne trompe pas sa nervosité pour autant.

Les doigts chauds du blond attrapent sa main et il le laisse le guider gentiment plus bas, même s'il se sent devenir tout rouge et qu'il est totalement dépassé par la situation.

Il se rappelle de certaines choses alors qu'il sent ses doigts se faufiler entre ses fesses blanches et respire un bon coup en se rapprochant un peu.

Il passe ses doigts sur sa peau toute chaude pour qu'il se prépare, sachant d'expérience que ce n'est pas agréable d'être pris par surprise. Il sait aussi que c'était effrayant quand il faisait monter la pression en jouant autour mais ce n'est pas pareil et même si Kacchan n'a pas besoin d'être rassuré, peut-être que lui si.

C'est pour ça que son autre main entoure son sexe pour qu'il se redresse peu à peu alors qu'il laisse son majeur et son indexe passer sur son périnée avec un peu de pression. Pour le prévenir, lui laisser le temps de s'y faire et de le voir venir.

C'est bizarre de toucher quelqu'un d'autre à cet endroit mais c'est si chaud, brûlant et vivant sous le bout de ses phalanges qu'il se sent juste curieux. Il le voit bouger inconsciemment au rythme de ses coups de poignets et sent les picotements se raviver dans son bassin quand il se contracte au contact de son majeur passant sur son anus.

- C'est quand tu veux, Deku. Dit Kacchan de sa voix chaude, le poussant à détacher le regard du petit muscle rose avec honte, ne s'étant pas rendu compte qu'il le fixait comme ça.

- Tu me dis si t'as mal. Marmonne-t-il en faisant des légers mouvements circulaires sur le bord, se créant un passage pour le bout de son doigt.

- Ouais, t'inquiète pas. Il sent sa main se poser sur son bras et avance la première phalange de son majeur en même temps que l'autre caresse sa peau.

Son doigt est instantanément enrobé d'une sensation étouffante et un peu humide et c'est étrange de sentir tous ses reliefs contre son majeur.

Il a d'abord peur de lui faire mal quand il le sent se contracter autour de lui avec tellement de force qu'il n'est pas sûr de pouvoir bouger sa main mais ensuite il semble se détendre et l'invite à continuer.

Il regarde son doigt s'enfoncer un peu plus et relève le regard quand il ne peut pas aller plus loin. Kacchan lui sourit d'un air détendu, comme pour lui montrer qu'il n'avait pas à s'en faire et ça lui permet de relâcher l'air dans ses poumons.

- Tu veux que je bouge? Que j'arrête? Il a un peu délaissé son pénis et reprend des mouvements plus francs dessus pour retrouver son but initial, lui faire plaisir.

- Hey Zuzu, sourit le blond d'un air un peu mesquin. J'ai déjà fait ça avant, tu peux faire ce que tu veux.

Il ne comprend pas comment il fait pour avoir l'air si confiant alors qu'il a un doigt dans ses fesses mais il acquiesce sagement avant de commencer à bouger lentement, tâtant le terrain.

Il n'a pas vraiment du mal à le croire parce qu'après plusieurs va et vient, ça devient évident qu'il est très à l'aise et capable de prendre plus.

- Tu veux que... il tousse, que j'en mette un autre? Doigt?

- Oui. Inspire Kacchan comme s'il ne l'avait pas entendu paniquer. Et va un peu plus vite s'il te plaît, ça commence à être inconfortable de te sentir tourner autour du pot.

Il acquiesce de nouveau, et le masturbe un peu plus vivement alors qu'il ajoute son indexe dans son derrière. Il n'a besoin que de quelques secondes pour s'y faire et après, il peut bouger librement ses doigts, bien qu'il y aille très doucement, submergé par la gêne et sa timidité parce qu'en plus de sentir ses doigts se faire happer par son rectum, il entend la friction que ça fait quand il les enfonce complètement et le bruit de succion moite à chaque micro torsion.

Le pire c'est que ça semble plaire à son pénis parce que plus il le touche, plus il se sent bander dans son slip.

Il essaie quand même de les bouger plus vite pour que ses deux mains aillent à peu près à la même vitesse et il sent ses jambes trembler contre les siennes alors que Kacchan laisse sortir un son guttural et que son son sexe tressaute un instant dans sa main.

Izuku a bien compris que le haut était vraiment sensible mais est quand même surpris quand il le sent se cambrer et couiner après qu'il ait commencé à se concentrer dessus avec plus de force.

C'est comme s'il sentait son sexe pulser et se contracter contre sa paume puis, moins d'une seconde après, il le voit commencer à éjaculer sur sa main, la couvrant de cette substance translucide et presque liquide qu'il connaît.

Il a envie de l'enlever prestement durant quelques secondes mais il se calme et l'accompagne de ses mouvements de poignets alors qu'il vient sur ses doigts et sur le haut de son pubis parce que Izuku ne sait pas encore bien gérer cette partie là de l'orgasme.

Katsuki a le bon sent de se couvrir la bouche quand il se sent jouir, n'ayant vraiment pas envie que ses parents puissent l'entendre et parce qu'il n'arrive pas non plus à s'empêcher de gémir de bien être quand il atteint enfin l'orgasme.

Il a cru qu'il n'allait jamais en voir le bout parce qu'il prenait tellement son temps mais la frustration est définitivement oubliée quand il sent ses doigts passer sur le bout de son sexe pour l'empêcher de mettre du sperme partout sur les draps.

Katsuki contracte ses fesses autour du vide quand il retire ses deux doigts et l'entend prendre plusieurs mouchoirs pendant qu'il reprend son souffle, les yeux fermés.

- Tiens. Dit-il en lui en tendant un.

- Merci, répond le blond en se relevant, toujours un peu sous l'effet de son plaisir alors qu'il s'essuie le bas ventre et le sexe.

- Viens par là, soupire le blond en tirant l'adolescent sur lui par le poignet une fois qu'il s'est essuyé les mains dans le bout de mouchoir.

Il passe ses bras autours de sa taille quand il sent son poids l'écraser et soupire de contentement en fermant les yeux. Izuku ne bande pas contre lui, s'étant sûrement calmé mais il s'en fiche pas mal parce qu'il le sent contre sa peau nue et qu'il est en train d'embrasser ce point dans son cou qui lui fait du bien.

- Je devrais aller me laver les mains. Dit d'ailleurs sa voix étouffée contre son t-shirt et il grogne un peu dans ses mèches sombres, l'idée n'étant pas très intéressante.

- Pourquoi? On est bien là, Deku. Pour accentuer l'idée, il pose une main sur ses fesses rondes et embrasse ses lèvres quand il relève la tête pour le toiser.

- Kacchan, vraiment. Je déteste l'odeur du sperme. Il n'argumente pas plus et le laisse s'extirper de son étreinte pour se faufiler dans la salle de bain alors qu'il se rhabille en silence.

- Denki? Appelle la voix de sa belle-mère depuis le rez-de-chaussée. Ton père est là, il veut te parler! Il détache ses lèvres de celles du rouquin, un peu surpris par ce qu'il entend. Il ne s'y attendait vraiment pas.

- T'as entendu comme moi, j'ai pas rêvé? Eijiro quitte sa gorge qu'il vient juste d'attaquer à contrecœur pour lui répondre.

- Ouais. Tu veux lui parler? Le blond ne répond pas et le fait se pousser pour qu'il puisse se lever et aller voir par la fenêtre.

Merde, sa voiture est garée dans l'allée. Il sent son copain se mettre derrière lui et se pencher pour butiner sa nuque.

- Eiji, je devrais aller voir ce qu'il veut. Denki essaie d'avoir l'air autoritaire quand il le dit parce que la situation le préoccupe un peu mais c'est difficile quand il sent ses mains venir jouer avec ses tétons comme ça.

- Ok. Cède le roux en voyant bien que c'est important pour lui. Mais qu'on soit clair, dit-il en baissant sa voix et en le plaquant contre la vitre, quand tu remontes, je te baise la bouche.

L'électrique sait que l'autre sourit quand il frissonne contre lui et il ne peut pas s'empêcher de serrer un peu ses fesses pour mieux sentir l'érection qui est dure comme de la pierre, pressée contre lui.

Heureusement pour lui, l'idée de parler à son père a le même effet qu'une douche froide et quand il passe la porte pour lui faire face, ses ardeurs sont bien refroidies.

Il s'avance d'un peu pour empêcher à sa belle-famille d'entendre une discussion qu'ils ne voudraient pas entendre et d'en même temps permettre à son père de voir qu'il ne lui est pas trop hostile.

Il voudrait l'être plus mais rien que de le voir avec son air si malheureux lui donne envie de pleurer.

- Bonjour Denki.

- Bonjour papa... Il ne sait pas s'il a prévu d'être un peu plus chaleureux ou s'il a même quelque chose en tête mais pour le moment, ça s'annonce austère.

- Tu vas bien?

- Mieux que la dernière fois qu'on s'est vu. Dit-il avec le peu de venin qu'il a encore en réserve pour eux. Il ne leur a pas pardonné mais son père n'est pas la cible principale de sa rancune alors il doit se contrôler.

Et puis merde, ça lui fera les pieds.

- Heureusement que j'ai pu compter sur eux, sinon je serais resté à la rue.

- Je suis désolé pour ça, mon fils. J'aurais dû intervenir.

- Ouais, t'aurais dû! T'aurais dû papa.

- Je sais, Denki. Il se sent un peu déstabilisé parce que c'est la première fois qu'il voit son père avec des larmes dans les yeux. Lui, c'est un peu le sensible de la famille alors c'est normal qu'il doive déjà essuyer ses larmes mais son père, c'est une autre paire de manches.

- Je m'en suis voulu. Très longtemps. J'ai essayé d'en parler plusieurs fois avec ta mère mais tu la connais et- il fronce sa moustache en reniflant. Et bien j'ai décidé que mon fils -toi-, insiste-t-il comme si ce n'était pas assez évident, était plus important pour moi que ces idées.

- Papa, je sais que vous divorcez, Akari m'a cassé le nez je te rappelle. Il balaie sa phrase de la main.

- Non, non... tu comprends pas. Je me fiche que tu sois un pédé, un travesti ou n'importe quoi. Ça me dérange, c'est vrai, mais t'es mon gamin et je veux pas te perdre.

Denki fronce des sourcils plusieurs fois en son fort intérieur parce que son père a encore beaucoup à déconstruire mais il voit ce qu'il veut lui dire et il se sent encore aux bord des larmes.

- Mais alors pourq- il chasse son sanglot. Pourquoi tu m'as mis à la rue?

- Je suis désolé Denki, je pensais qu'on arriverait à un compromis, que tout redeviendrait comme avant mais c'était stupide de ma part et j'ai décidé de partir pour être avec toi, parce que je t'aime beaucoup.

- Mais c'est ça le problème papa, pleure-t-il, énervé de le voir sombrer aussi parce que merde, il a pas le droit d'être triste après ce qu'ils lui ont fait. Ça allait pas avant. On aurait jamais pu être une famille normale parce que j'ai jamais vraiment fait parti de votre parfaite petite famille à la base. Qu'est-ce qui te fait croire que j'ai envie d'être avec toi maintenant?

- Je ne sais pas. Oh merde, il est en train de faire pleurer son père. Il se sent comme une ordure tout de suite parce que ses mots n'ont pas à être aussi cruels.

- Je veux juste retrouver mon petit garçon.

C'est là que Denki fond totalement en larmes, l'appelant comme l'enfant blessé qu'il s'est senti être quand il a ramassé son sac sur le palier ce soir là. Il se laisse aller quand il sent ses bras autour de lui et se raccroche à sa veste pendant qu'il le sent embrasser sa tête blonde avec douceur.

- Je veux rentrer à la maison. Gémit-il faiblement, osant enfin le dire même s'il ne devrait pas le penser. Il n'y avait rien de bien à la maison. Rien pour lui, mais c'était quand même ça de pris.

Après plusieurs minutes à se laisser pleurer dans les bras de son père, il entend la porte d'entrée s'ouvrir sur leur gauche et il se tourne vers son copain qui a dû les entendre et est venu le plus vite possible. Il a dû être bruyant et il attrape le mouchoir que le roux lui tend en venant se mettre à ses côtés quand il se détache de l'adulte.

- Tout va bien? Chuchote-t-il dans son oreille en posant une main dans sa chute de rein.

- Oui. Le rassure Denki avant de se moucher, laissant le temps aux deux autres de se saluer un peu froidement.

- Je me suis pris un petit appartement. Dit son père pour relancer la conversation et lui dire ce dont il voulait parler depuis le début, n'ayant certainement pas prévu tout ce débordement d'émotions.

- Ah oui? Il sent la main d'Eijiro le tenir à la taille et en est reconnaissant parce que son statut de support émotionnel est bien indispensable sur le moment.

- Oui. Il est fait pour deux personnes et n'est pas trop loin des transports alors tu pourrais aller en ville ou chez tes amis pendant les week-ends.

Ça lui fait bizarre de voir que son père veut à ce point vivre avec lui quand le seul mot qu'il avait à la bouche pendant des années était le prénom de son frère mais ça fait aussi du bien et il aime à s'imaginer un nouveau départ. Après tout il l'a dit lui-même, il veut rentrer à la maison et c'est peut-être la seule chose qui y ressemblerait.

- Eijiro pourrait venir à la maison?

- Je suppose que oui. Dit-il en laissant quand même transparaître une certaine forme d'inconfort. Mais vous ne vous voyez pas déjà assez à l'internat? L'électrique ignore sa tentative d'humour et reprend.

- Et je pourrais aller chez lui? Pour dormir?

- Écoute Denki, dit son père en s'agaçant un peu. Je vois ce que tu veux dire, je ne suis pas stupide. Mais tu dois comprendre que c'est difficile à accepter pour moi.

- Mais c'est ma vie! Dit-il en s'énervant aussi. Je suis comme ça et je suis heureux avec lui. Et je veux pas changer, pas-

- Hey, du calme. Dit l'homme d'une voix plus apaisée. Je sais tout ça, tu me l'as déjà dit. Je ne dis pas non, je dis que ça va me prendre du temps pour comprendre ces trucs. Quand je t'ai dit que je voulais mon petit garçon, c'est tout entier.

Denki acquiesce avec le cœur un peu lourd et confus, retenant encore ses larmes.

- Je peux avoir plusieurs jours pour y réfléchir?

- Oui, prend ton temps. Le voir si prévenant réchauffe son cœur et il s'avance vers lui pour le serrer dans ses bras.

Il fond dans ce câlin typique de papa qui l'étouffe un peu et frotte ses yeux en retournant aux côtés de son copain.

- Merci papa, à bientôt.

- À bientôt mon fils.

Izuku sent son téléphone vibrer plusieurs fois dans sa poche, le forçant à interrompre sa conversation avec Shoto pour répondre à l'appel entrant alors qu'ils retournaient dans la classe pour attendre la fin de la pause.

Il ne reconnaît pas le numéro mais décroche quand même en s'éloignant, s'isolant au bout du couloir tandis que le bicolore l'attend en s'adossant contre le mur, aussi impassible qu'à son habitude.

Shoto le voit se pencher sur le combiner et parler précipitamment, puis se taire complètement pendant plusieurs minutes. Il ne veut pas être intrusif mais plus le temps passe, plus il voit son expression se dégrader et il a même l'air totalement ailleurs quand il raccroche.

- Tout va bien? Demande-t-il quand il revient vers lui en rangeant son portable dans sa poche.

Il sursaute quand il fond en larmes devant lui et reste statique une bonne seconde avant d'approcher une main de son épaule pour qu'il sorte la tête de ses mains, secouée de sanglots.

Izuku se laisse presque tomber contre lui et il l'entoure de ses bras pour que son ami ne s'écroule pas contre le mur. Il n'aime pas vraiment le voir dans cet état et se demande de plus en plus qui l'a appelé. Il ne sait pas s'il peut lui demander, surtout au vu de la situation.

- Shoto. Il baisse les yeux pour faire face au garçon qui l'a appelé de sa voix frêle.

- Oui?  Il le regarde étrangement et sent cette sensation de désespoir qui s'échappe de lui et qui précède souvent de grosses bêtises.

Il le voit déglutir sans le lâcher des yeux et sent son front se coller contre le sien quand il se rapproche.

- Dis-moi que ça va bien se passer s'il te plaît.

- Ça va bien se passer. Il essaie de garder une voix la plus stable possible quand la tête du garçon se met contre son épaule alors qu'il pleure plus.

- Tout va bien?

- Mon avocate a appelé. Il n'est pas au courant de toute l'histoire comme Katsuki mais comme Izuku est son ami, il en sait quand même suffisamment pour savoir qui elle est.

- Elle a une mauvaise nouvelle?

- Je sais plus. Il a un rire sans joie alors qu'il le sert plus fort durant une seconde, enfonçant son visage dans sa chemise. Elle vient de me donner la date du procès.

- Oh. Le bicolore est soulagé de savoir que ce n'est rien de grave mais comprend mieux la panique de son meilleur ami qui doit sentir toutes ces choses se concrétiser.

- Hum. Confirme-t-il d'ailleurs. Shoto se penche contre son oreille et murmure.

- Tu veux qu'on aille voir Katsuki? Il est presque sûr qu'ils sortent ensemble maintenant mais ne veut pas le pousser à lui dire.

- Tu m'amènes à l'infirmerie? Répond plutôt le détenteur du One for All. Je vais prendre un calmant et après on voit. Ça te va?

- Oui. Dit-il en s'éloignant de son visage. Il garde une main dans le bas de son dos et salut de la tête une de ses camarades alors qu'il rentre dans l'ascenseur à la suite de son ami.

Kacchan l'a rassuré durant presque une heure en essayant de le convaincre que c'était une bonne nouvelle mais il a du mal à le croire, même quand il lui propose de faire une petite soirée la semaine d'après. Il est obligé de lui dire que c'est juste histoire de se détendre sans penser à ses problèmes mais même en sachant ça, Izuku a quand même l'impression que tout le monde autour de lui voudrait qu'il fête la nouvelle comme si c'était quelque chose d'agréable.

Il n'a pas envie d'en faire tout un événement. En fait, la vérité c'est que l'idée même de se retrouver en face d'un juge le rend malade et que son ventre se presse désagréablement dès qu'il pense qu'il va revoir son beau-père.

Enfin bon, Shoto est en train de se servir un verre d'eau dans la cuisine et même si Denki a voulu porter un toast au procès, il sait qu'il ne pensait pas à mal et qu'il aura tous ses amis pour le soutenir au moment venu. Le procès n'est pas avant août de ce qu'elle a dit, ça lui laisse le temps de se préparer un peu mieux.

Il boit son verre d'alcool dilué -Kacchan est à deux doigts de le fliquer donc il le savoure bien- et raccompagne le bicolore jusqu'à la chambre de son copain pour qu'ils puissent reprendre le film.

Comme c'est lui qui a la plus grande maison et que ses parents sont plutôt souples avec les fêtes, ce n'est pas une surprise que ce soit ici que se fasse leur petite soirée, même si Kacchan a râlé en comprenant qu'ils voulaient la faire ici bien que ce soit un peu pour la forme.

Shoto s'était aussi proposé mais comme il n'est pas aussi proche que lui avec les autres et que son père est problématique, ce n'était de toute façon pas une bonne idée.

Izuku sait que Kacchan aime bien passer du temps avec cette petite bande et lui ne se sentait pas de rentrer en pleine nuit ou de dormir chez l'un d'entre eux. Il a encore du mal à dormir à l'internat en se sentant en sécurité alors même si c'est pénible, il ne préfère pas pousser sa chance.

Shoto ferme la porte derrière eux quand ils rentrent dans la pièce seulement éclairé par l'écran de la télé et il rejoint Kacchan qui est affalé sur le lit, se collant contre lui pour faire un peu de place à Shoto qui ne veut pas se mettre au sol. Il sent le bras du blond l'entourer alors qui prend des chips dans le paquet devant eux.

Eijiro prend la télécommande pour remettre le film avant de glisser sa main sous la couverture qui enveloppe lui et Denki qu'il a sur les genoux tandis qu'il est adossé contre le lit à ses pieds.

Malheureusement, le père de Shoto vient le chercher avant la fin du film mais comme il a déjà dépassé l'heure de son retour de presque une demi-heure, il ne négocie pas et rassure Izuku qui s'excuse d'avoir fait le programme dans cet ordre. Il lui assure qu'il ne lui en veut pas et qu'il a passé une bonne soirée et Izuku essaie de le croire parce que c'est vrai qu'ils ont aussi joué à des jeux vidéos et des jeux de plateau et que Shoto était plus sociable qu'à son habitude.

Kacchan l'embrasse quand il remonte de nouveau, conscient que même s'il n'est pas fan du garçon, son copain l'aime beaucoup et ils reprennent le film pour éviter de tomber dans une humeur morose, bien que le fait qu'il ne reste que vingt minutes le rend un peu bougon quand même.

Kacchan est à moitié couché sur lui et il caresse ses cheveux blonds en gardant les yeux rivés sur l'écran, totalement absorbé par la scène la plus tendue du film, jusqu'à ce qu'il entende un léger bruit qui le fasse se concentrer sur le couple devant eux.

Il voit la tête de Denki se pencher un peu sur le côté pour que Eijiro l'embrasse une unique fois et alors qu'il allait détourner la tête en se rendant compte que ce n'est qu'un geste amoureux, il remarque que la main du roux a glissé dans le sous-vêtement du blond et il comprend ce qu'ils font. Il voit la peau de Denki, à peine éclairée par l'écran et est à deux doigts d'apercevoir la base de son sexe, seulement caché parce que la main d'Eijiro est autour.

Il se tend un peu, même si Kacchan ne semble pas l'avoir remarqué parce qu'il s'endort sous ses caresses et les fixe malgré lui alors qu'il le voit bouger pour toucher son petit-ami qui écarte un peu les jambes.
Il croise le regard de Denki par accident et quand ce dernier comprend qu'il sait, il les couvre un peu mieux, chuchote quelque chose au roux et il le voit retirer sa main pour serrer l'électrique dans ses bras.

Izuku se recentre sur le film, son esprit ayant totalement occulté son scénario pour s'accrocher à la scène qu'il vient de voir. Il remue un peu du bassin, comme s'il avait la sensation d'avoir été à sa place et ne peut pas s'empêcher de les regarder plusieurs autres fois avant le générique, se remémorant les quelques secondes qui l'ont hypnotisées même s'ils ne font plus rien.

C'était choquant mais il se sent traversé par une sensation qui le presse de les espionner, comme s'il voulait les surprendre en train de faire plus. C'est dérangeant même si se sont ses pensées et il essaie de les chasser en se disant que c'est à cause de l'alcool, même s'il n'a clairement pas assez bu pour ça.

Ce qui le rend hystérique, c'est que ça avait l'air si familier pour eux, si banal que Denki n'a même eu l'air gêné de s'être fait surprendre mais plus inquiet de l'avoir dérangé lui. Et étrangement ça le détend.

Il essaie de penser à autre chose, par exemple à leur dire au revoir de manière polie quand ils décident de rentrer chez eux. Kacchan dit pourtant que la chambre d'ami est disponible mais lui sait pourquoi ils partent quand ils échangent un regard. Et puis comme l'explosif ne va pas les supplier de rester, ils prennent la moto du roux et quittent leur rue avant qu'Izuku ait pu encaisser la tornade qu'ils ont laissé dans sa tête.

Il remonte dans la chambre avant Kacchan qui met un peu d'ordre au rez-de-chaussée et frotte ses mains sur son pantalon qui deviennent un peu moites. Il ne sait pas vraiment pourquoi il est anxieux et ramasse les apéritifs qu'il pose sur le bureau, ne se sentant pas de faire des aller-retours dans la maison.

Kacchan s'assoit sur le lit en remontant dans la pièce et il le regarde un moment avant de s'approcher de lui et de l'embrasser, s'asseyant sur ses cuisses au passage alors qu'il vient choper sa lèvre dans les siennes.

Kacchan suit le mouvement sans rechigner, profitant autant que lui de ce baiser un peu chaud jusqu'à ce qu'Izuku se sépare de lui, le fixant avec l'espoir qu'il puisse répondre à la tempête qui le prend au ventre.

- Kacchan? Le blond lui sourit un peu, caressant son dos qu'il tient depuis qu'il s'est relevé. Izuku attrape ses avant-bras pour toucher sa peau et hoche la tête inconsciemment.

- Ça va? Sa voix grave le sort de sa tête et il acquiesce rapidement pour ne pas perdre le fil de ses pensées.

- Oui juste- il se revoit les genoux cognants contre les marches en bois quand il se faisait traîner par les cheveux et en train de hurler sur le lit, bien conscient que ça ne peut pas être pareil mais que la peur reste la même.

Il sent ses doigts toucher ses lèvres et il embrasse sa main distraitement avant de lui lancer un sourire.

- Je me sens prêt.

- À quoi? Rit le blond en lui lançant un regard doux parce qu'il a trop l'air sérieux.

- J'ai envie de faire l'amour.

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