Chapitre 39: Pulsations

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La musique que j'ai mis en média me faisait vraiment penser à ce que pourrait être la chose la plus proche d'un cauchemar d'Izuku au niveau gêne.

- Kacchan! Cri Izuku en passant une de ses mèches derrière son oreille pour qu'elle arrête de lui cacher la vue. Viens m'aider avec ma valise!

L'adolescent apparaît dans l'ouverture de la chambre avec sa brosse à dent encore dans la bouche et les cheveux dépeignés.

- Tu cashes les 'ouilles. Marmonne-t-il avant de repartir dans le couloir en le laissant se battre avec le contenant qui refuse de se fermer.

- Allez... ferme-toi! Grogne-t-il en attrapant la fermeture éclair.

- Pourquoi tu as pris tout ces trucs? Peste Katsuki en revenant, les mains occupées à boutonner sa chemise.

- Je veux pas dormir dans une chambre toute vide... et puis on a pas fait tout ça pour rien. Marmonne-t-il en fronçant ses sourcils.

Katsuki est obligé de lui céder ce point quand des images de la veille lui reviennent en tête.

Ils avaient eu l'autorisation de retourner dans la maison du vert pour prendre de nouveau quelques affaires et c'était la première fois qu'il voulait venir, même après qu'il ait exprimé une certaine retenue à cette idée.

Le blond l'avait serré contre lui durant de longues minutes alors qu'ils se tenaient immobiles dans l'allée. Sur le coup, il ne savait pas si c'était une bonne idée, encore moins quand il était tombé sur le parquet à peine rentré dans la maison, ses genoux l'ayant lâchés.

- J'ai l'impression qu'il est toujours là. Avait-il chuchoté dans son cou tandis qu'il s'était mis au sol à ses côtés pour le réconforter.

- Il est imprégné jusque dans les murs, ça suinte son odeur et ses menaces... Avait-il hoqueté.

Sa chambre sentait encore le sang oxydé quand ils sont rentrés dedans et Deku s'était précipité sur l'archet de son violon pour le caresser du bout des doigts et chasser la pellicule de poussière qui s'y accumulait. C'est là qu'il avait appris que l'homme avait brisé son violon quelques mois auparavant durant les vacances de Noël.

- Il m'a fait pisser dedans. Son regard était devenu si vide... lointain. Tout ça pour un peu plus insulter sa mémoire.

Il l'avait pris contre lui et avait collé leurs fronts ensemble pour se rassurer. Deku avait caressé son nez du sien en laissant une larme couler et tomber sur le sol de sa chambre où il s'était si souvent écroulé.

Ils avaient pris quelques bibelots et affaires, principalement de quoi habiller les murs de sa nouvelle chambre et des figurines d'All Might avant de vite partir de cette maison hostile.

Katsuki l'aide à fermer son bagage en deux temps trois mouvements et l'autre profite qu'il ait les mains prises par cette dernière qu'il essaie de descendre du lit pour embrasser sa joue avant de partir de la pièce en riant.

- Stupide nerd. Souffle-t-il avant de le suivre au rez-de-chaussée où ses affaires sont déjà entassées devant la porte d'entrée.

Sa mère est occupée à donner ses dernières recommandations au jeune homme qui acquiesce sagement en tenant son carnet de santé avec précaution entre ses bras.

- Bon, allez! Râle-t-il en les voyant s'attarder pour rien. Il est pas en sucre, on peut y aller avant de rater le bus?

- Mais quel fils ingrat, je te jure. Soupire sa mère a l'intention de Deku qui réprime son rire.

- Deku, ramène tes fesses! Peste-t-il en l'attrapant par le col de son uniforme.

- Kacchan! Jappe-t-il en se sentant tomber. Heureusement pour lui qu'il sait ce qu'il fait et qu'il ne fait que trébucher.

- Allez... Je veux pas être à la bourre. Chargés comme deux bêtes de somme, ils vont jusqu'à l'arrêt de bus où Izuku s'écroule sur le petit banc en plastique.

- T'es méchant, j'ai même pas pu remercier tes parents et leur dire au revoir correctement! Il fait une moue boudeuse qu'il efface rapidement quand il sent sa main prendre son visage et presser ses joues.

- Je sais, je suis un méchant monstre. Raille-t-il en déplaçant sa main pour pincer son nez.

- Mais-! Proteste Izuku en bougeant frénétiquement ses mains devant son visage comme pour faire fuir une mouche.

Katsuki sent  sa tête se poser contre son bras quand le bus tourne à l'angle de la rue et s'approche d'eux.

Il charge leurs affaires alors que Deku s'occupe de leur trouver deux places. Le bus est presque vide quand il rentre dedans et il s'assoit à côté du jeune homme qui regarde les arbres bouger leurs branches à l'extérieur.

Deku se tourne quand il sent sa jambe contre la sienne et se niche contre son torse en fermant les yeux et en repliant ses jambes sur le siège.

Katsuki embrasse le haut de sa tête en le tenant dans ses bras en pensant qu'il est bien content que Deku initie de plus en plus de contact entre eux même depuis qu'il lui a dit ce qu'il ressentait.

Si au début il avait peur qu'il ne le fasse que par curiosité et s'en lasse, il a de plus en plus l'impression qu'il est très conscient de son comportement tactile.

Après tout, c'est lui qui lui a dit qu'il voulait plus de contacts entre eux. Ils font des pas de fourmis et même s'il est suspicieux de ce qui l'a poussé à vouloir ça, c'est tellement agréable de le sentir se blottir contre lui sans raison et sans prévenir qu'il ne dit rien de peur de perdre ce privilège.

Deku est à moitié affalé sur lui quand ils arrivent en ville et il voit ses pieds qui dépassent dans l'allée bouger à chaque dos d'âne. Il l'a laissé poser une main protectrice sur son genou qui est posé en travers de ses jambes. Il le regarde lire un article sur son portable alors qu'il est presque adossé à la fenêtre et compte ses tâches de rousseurs quand elles se font éclairer par des rayons de soleil.

Il se redresse correctement quand ils approchent de l'établissement scolaire et prend sa main qu'il presse pour attirer son attention.

- Quoi? Demande le blond en tournant son visage vers lui.

- J'ai un peu peur d'y aller.

- Faut pas. Répond-t-il en caressant le dos de sa main.

- Je sais. Il lui fait un sourire d'excuse et ça le pousse à passer une main dans ses cheveux, la déplacer jusqu'à sa nuque et le faire se pencher pour embrasser son front.

- Détend-toi, Zuzu.

Il n'a pas le temps d'en dire plus que le bus s'arrête et ils descendent avec toutes leurs valises pour rentrer dans les quartiers du lycée.

Izuku découvre enfin l'endroit où il va vivre à partir de maintenant et accélère ses pas pour rattraper Kacchan qui connaît déjà les lieux et le guide. Il voit d'autres de ses camarades arriver avec leurs valises et pousser la porte qui laisse deviner un grand salon.

Katsuki l'emmène jusqu'à l'intérieur et il se fait immédiatement alpaguer par Aïzawa qui l'attendait.

- Ah, vous voilà. Commence-t-il en se levant d'un des canapés pour lui donner une clef.

- Pour ta chambre, complète-t-il. Tu es au premier, la chambre du milieu à gauche. Sans plus, le professeur s'en va alors que lui se tourne vers son ami d'enfance.

- On est pas au même étage. Constate Izuku une fois dans l'ascenseur.

- Faut pas t'en faire. Dit l'explosif en remontant son sac sur son épaule.

- Je dois déballer mes affaires?

- Non. Répond-t-il alors que les portes s'ouvrent. Pose-les dans ta chambre et on s'en occupe ce soir. Je vais poser ma valise et je te rejoins. Ajoute-t-il.

Izuku acquiesce et s'avance dans le couloir. Il compte les portes avant de se rendre compte qu'elles sont d'un nombre paire. Il s'immobilise, ne sachant pas quoi faire. Ça serait mal poli de rentrer dans l'intimité de quelqu'un comme ça et il n'a pas non plus envie de déranger un de ses camarades... S'ils sont arrivés. Son confit interne se coupe quand il voit l'une des deux poignées se tourner puis Denki en sortir.

- Oh, Izuku! Il lui fait un grand sourire. Ça va?

- Oui... Bonjour Denki. L'adolescent voit sa valise et son sac All Might qui reposent à ses pieds.

- Tu es dans quelle chambre? Le garçon pointe timidement l'autre porte du doigt.

- C'est trop cool! On est voisins!

- T'es toujours pas prêt? Demande Katsuki qui descend les escaliers, les mains dans les poches.

- Euh... Deux- deux secondes! Répond-t-il en déverrouillant la chambre et en y posant rapidement ses affaires.

Il rejoint les deux blonds qui l'attendent sur le bord du palier en enfilant son gros sac jaune avec maladresse. Il sourit un peu quand Denki lui fait un petit bisou sur la joue en guise de bonjour et se dépêche d'attraper la main de l'explosif quand ils commencent à se diriger vers leur classe.

Il n'a pas envie qu'il soit jaloux -même si ça lui paraît impossible- ou qu'il pense qu'il ne le prend pas au sérieux. Même s'il sait qu'il n'est pas amoureux de Kacchan, ce n'est pas la même chose qui se passe en lui quand c'est quelqu'un d'autre qui lui montre de l'affection.

Si Denki le voit entrelacer leurs doigts, il ne dit rien et parle avec entrain de l'exposé sur lequel il va passer ce matin et rappelle au détenteur du One for All qu'il va aussi devoir aller au tableau et parler devant toute la classe.

- Ça va bien se passer. Dit Katsuki, coupant l'autre dans son babillage et lui dans ses réflexions. T'as bien bossé et les deux débiles qui passent avec toi connaissent leur texte.

- Oh, merci Katsuki! Il lui saute presque dessus pour le remercier et se prend une volée d'insultes.

- Eijiro est arrivé. Dit Izuku. Denki se détourne presque instantanément quand il l'entend dire ça et fonce vers le roux qui l'attrape au vol.

- Ça vaut aussi pour toi. Prononce le blond dans le creux de son oreille. Sa voix lui provoque un frisson quand son souffle s'échoue sur sa peau. Il s'écarte un peu parce que ça le chatouille et regarde l'explosif qui le tient toujours par la main.

- De quoi? Les insultes ou le reste? Demande-t-il avec un tout petit sourire joueur.

- À ton avis, petit con? Katsuki l'entend rire alors qu'il le fait se rapprocher pour poser sa tête sur la sienne en le couvrant d'un bras qui passe en travers de son torse. Deku change de main pour se cramponner à ses doigts pendant que ses deux amis arrivent vers eux.

- Salut! Leur lance Eijiro alors qu'ils arrivent à la hauteur de leur classe. Bon week-end?

- Yep! Répond Izuku en ouvrant la porte alors que le blond est toujours collé contre son dos même s'il a déplacé sa tête. On a presque terminé le jeux, il nous reste que les gros boss.

- Je te prêterai celui dont je t'ai parlé. Ajoute Denki en posant son cartable contre sa table.

- Cool! Répond-t-il en s'asseyant à sa place. Tu le connais déjà Kacchan? Le garçon devant lui met sa chaise en équilibre pour se pencher un peu vers lui et fait signe que non alors qu'il lui passe un carnet.

Ils parlent un peu plus de jeux vidéos avant que leurs exposés ne leur reviennent à l'esprit et peu à peu, ils sortent tous leurs fiches de notes.

- C'est cool que ça se soit arrangé avec Izuku. Marmonne Eijiro à l'intention de Katsuki alors que les deux autres révisent à mi-voix.

- Qu'est-ce que tu veux dire? Demande le blond en s'avançant un peu vers lui pour ne pas être entendu.

- Il t'a pardonné ou vous sortez ensemble? Poursuit-il. Il y a un moment de silence où ils ne font que se jauger du regard.

- Je sais pas... Abdique Katsuki. Il m'en veut pas mais... Je veux pas trop en parler. Conclue-t-il. La vérité, c'est qu'il veut garder ce qui se profile entre eux -ou ce qu'il espère- pour lui encore un peu.

- Ok. T'as pas besoin de me mentir la prochaine fois. Ajoute Eijiro. C'est quand même pas la première fois que tu tombes amoureux, si?

- Si. Souffle Katsuki. Et je suis complètement paumé.

- Oh. Il le regarde avec surprise. Hum, tu veux qu'on en parle?

- Non, ça va. Je vais gérer ça seul. Eijiro acquiesce et retourne à ses révisions.

Izuku est entrain de parler avec Shoto de leur passage en essayant de faire une estimation de leur note alors qu'ils sortent du self. Midnight avait l'air satisfaite et même s'il tremblait beaucoup et n'arrivait pas trop à présenter ses infos même s'il les connaissait bien, Tsuyu et Shoto ont bien réussi à faire la balance. Il manque de bousculer un élève, trop plongé dans ses pensées et gratte son poignet en insistant auprès du bicolore pour qu'ils revoient le barème.

Ils traversent les couloirs et en voyant le beau soleil à l'extérieur, il fait un petit signe de la main à son camarade et s'éloigne pour profiter des rayons chauds. Shoto en a marre même s'il ne lui dit pas et il n'a pas envie de se prendre une remarque pour rien. Il descend doucement les escaliers en profitant du silence. Ça faisait longtemps qu'il n'avait plus été seul.

Il s'assoit sur un banc très bien éclairé et sent rapidement son uniforme attraper toute la chaleur qui lui est renvoyé. Le printemps se rapproche et ce n'est plus qu'une question de semaines avant que les températures augmentent.

Sa cheville le pique un peu mais il décide de ne pas y faire trop attention. Il ferme les yeux un moment jusqu'à ce qu'il sente quelqu'un s'asseoir à côté de lui. Il se tourne vers le rouquin qui s'est mis à l'aise et qui lui fait un sourire.

- On peut parler? Demande-t-il en laissant un ton plus sérieux passer au travers de ses lèvres quand il voit qu'il a capté son attention.

- Oui. Répond Izuku avec un petit sourire. De quoi veux-tu qu'on parle, Eijiro?

- D'un truc pas très drôle. Dit-il avec une grimace. Je sais que tu te coupes. Ajoute-t-il.

Izuku soupire en levant les yeux au ciel.

- Je sais que c'est pas bien, qu'il faut pas, bla-bla-bla. Anticipe-t-il. Comment tu sais ça?

- Katsuki. Avoue-t-il. Il me l'a dit quand tu t'es barré de l'hôpital... et je sais que t'as continué.

- Ça te regarde pas. Répond-t-il avec véhémence avant de s'écarter un peu.

- Je sais... Mais je suis pas là pour te juger. Je voulais te dire que je comprend. Piquant sa curiosité, le garçon lui lance un coup d'œil.

- Comment ça? Eijiro remonte sa propre chemise.

- Je l'ai fait aussi et je sais... je sais que c'est pas facile d'arrêter. Que c'est une vrai addiction. Izuku frotte le coin de son nez.

- Kacchan le comprend pas... Je sais qu'il s'inquiète mais c'est plus fort que moi.

- On s'inquiète tous pour toi. Dit-il avant de s'arrêter de parler durant une bonne minute.

- Je l'ai pas fait longtemps mais parfois j'y pense encore... Avoue Eijiro. Ça fait du bien, pour moi c'est comme une espèce de récompense bizarre qui te donne le droit d'aller mal. Dit-il doucement en passant inconsciemment ses doigts sur ses cicatrices.

- Comme si ça prouvait qu'on allait pas bien. Ajoute l'autre. Parfois j'ai l'impression que si je me fais assez mal, le reste disparaîtra.

- Ça disparaît jamais, bonhomme. Pas comme ça.

- Je sais... soupire Izuku avec lassitude. C'est mal mais quand je vais vraiment pas bien, je fais en sorte qu'il voit mes blessures parce que j'arrive pas à lui dire. Je sais que c'est pas le cas mais peut-être que si j'arrive à lui faire suffisamment mal, il verra les choses comme moi, comprendra de quoi j'ai peur et m'aidera à le chasser? Puisque j'y arrive pas seul...

L'autre reste silencieux, attentif.

- S'il connaît ma douleur, il paniquera comme moi et je me sentirai moins seul...

- Je comprend... Dit finalement Eijiro avant de lui tendre un mouchoir pour qu'il puisse essuyer les larmes qui ont glissé hors de ses yeux.

- Je l'adore, Eijiro. Vraiment... mais parfois j'ai juste envie de lui faire mal. Ne lui dis pas s'il te plaît.

- Promis. Mais pourquoi tu fais ça?

- Parce que j'ai l'habitude d'être seul et si je le pousse à m'abandonner, les choses seront plus gérable pour moi.

-  Il t'aime trop pour ça, tu sais. Rit-il.

- Je sais... J'ai juste peur qu'un jour il se rende compte que je vaux pas le coup.

- Tu vaux le coup, Izu. Et crois-moi, je pense qu'il a la même peur.

Il ne peut pas s'empêcher de penser à ce que lui a dit le rouquin toute la journée et son cerveau gamberge sur la question toute la soirée alors qu'il regarde le concerné s'entraîner à faire des explosions dans le grand terrain à côté du gymnase.

Il joue avec son stylo en le fixant, ses devoirs depuis longtemps abandonnés pour plutôt regarder l'adolescent qui remonte son haut pour essuyer la sueur qui coule le long de ses tempes.

Kacchan est beau. Ça c'est pas nouveau, tout le monde s'accorde dessus mais c'est la première fois qu'il y pense pour de vrai. Il a un très joli visage, il est musclé et tout ça mais... comment est-il sensé comprendre s'il lui plait? Il lance un coup d'oeil aux autres adolescents qui s'entrainent à côté avant le couvre feux.

Momo a revêtu son costume et il voit ses seins bouger à chaque pas qu'elle fait. Il espère que personne ne le voit entrain de faire ça mais il la regarde un peu plus. Elle aussi est belle, elle a des courbes mais... pfff. Rien. Ça a surtout l'air contraignant d'avoir deux gros globes qui se remuent à chaque pas.

Mina est en mini short, Hanta est dans un haut moulant à côté d'elle mais il ne sent rien se passer en lui quand il les regarde. Il se tourne de nouveau vers le blond qui s'étire en solitaire. C'est peut-être parce qu'il le connaît plus mais quand il le regarde, il a l'air beaucoup plus coloré. Plus complet, avec plus d'épaisseur. Il est tellement plus complexe qu'il ne pourrait jamais tout décrire.

Ses sentiments se contredisent quand il croise son regard et qu'il lui fait un petit clin d'œil de loin avant de reprendre son entraînement. Il voudrait tant lui ressembler... Si à une époque il enviait sa vie, maintenant il aimerait juste être aussi assuré et confiant que lui. S'il pouvait être aussi beau que lui, il ne dirait pas non mais... il n'a pas tout le temps envie de jeter son corps aux ordures... Il y a des moments où il se sent presque bien dans ses baskets.

- À quoi tu penses? Il cligne des yeux pour voir que le blond s'est rapproché et attrape la gourde à ses pieds pour boire un coup. Il a complètement retiré son haut, sûrement à cause de tout l'effort qu'il a fournis, et le tient d'une main.

- Euh... pas grand chose. L'autre a penché la tête pour boire et il en profite pour le regarder. On dirait presque qu'il a des seins tant ses pectoraux sont développés et même si sa taille est fine, ses muscles sont biens dessinés.

Il n'est pas comme Eijiro qui prend plus facilement de la masse. Lui est sec, fin mais pas moins fort... Il le sait au vu du nombre de fois où il l'a porté dans ses bras. Il n'a pas envie d'arrêter de regarder son ventre plat mais se force à le faire quand l'autre se penche pour ramasser ses affaires.

- Tu viens? J'ai besoin de prendre une douche. Il s'en va pour se diriger jusqu'à l'internat et l'attend à la porte pour qu'il n'oublie rien en rangeant précipitamment ses affaires.

- Tu ne vas pas remettre ton t-shirt? Demande-t-il quand ils commencent à traverser  le chemin pavé qui lie le gymnase aux blocs.

- Il est trempé et dégueux. Dit-il en fronçant du nez.

- Tu risques de tomber malade...

- Non, t'inquiète. On voit presque l'élastique de son caleçon quand il met ses mains dans ses poches. Il fait très chaud.

- Je trouve pas... Est-ce que c'est déplacé s'il n'a pas envie que les autres puissent voir la ligne de poils blonds qui descend depuis son nombril et qui se perd plus bas? Peut-être... On ne la voit pas vraiment après tout...pense-t-il pour se rassurer.

- Bakugo! S'exclame le délégué quand il les voit rentrer dans la pièce commune. Enfile quelque chose! Ce n'est pas une tenue décente pour un lieu comme celui-ci!

- Ta braguette est ouverte depuis ce matin, répond-t-il du tac au tac en continuant sa route jusqu'à l'ascenseur alors que l'autre se penche pour la remonter maladroitement.

Izuku retient son rire alors qu'il appuie sur le bouton.

- Non mais je te jure... Soupire-t-il. L'autre invisible est nue les trois quarts du temps et personne dit rien.

- Il a pas totalement tord... Marmonne Izuku en rentrant dans l'habitacle.

- Ça va! Je suis pas à poil non plus. Pourquoi il a une image mentale?! Oh non!

- Kacchan! Geint-il en se cachant les yeux, comme si ça pouvait effacer ce qu'il a en tête. Dis pas des choses pareilles!

- Pourquoi? Joue Katsuki avec un sourire narquois en le voyant rougir.

- Parce que ça me met mal à l'aise!

- C'est ça, ouais! L'emmerde Katsuki en le chopant pour le chatouiller.

- Kacchan! T'es tout poisseux, arrête! Il l'entend rire et ignore la porte qui commence à s'ouvrir au premier pour le faire se gigoter un peu plus.

- Pauvre petite chose! Se moque-t-il alors qu'il essaie de se dégager. Il abandonne car l'autre a trop de force et essaie de se venger pour tout simplement s'écrouler de rire au sol.

La porte se referme sans qu'il n'en soit sorti et l'autre n'arrête toujours pas alors qu'il est complètement démuni, incapable de se relever tant il rit.

- Ka- kaccha- Il le fait se relever avec un sourire et attrape ses poignets quand il essaie de lui rendre la monnaie de sa pièce, en vain.

Deku repart dans un fou rire quand il recommence en le plaquant contre la parois.

- C'est bien fait pour toi! Attise Katsuki en attrapant son visage et en léchant sa joue.

- Beurk! Rit l'autre avec désespoir, ne faisant que l'encourager à faire la même chose sur l'autre côté de son visage.

- Hé hé. J'ai gagné.

- Tu m'as bavé dessus... Geint Izuku en essuyant son visage.

- Gluant mais appétissant. Rit Katsuki à gorge déployée.

- Kacchan! T'es vraiment un gros gamin! Ils rient de plus en plus et s'écroulent presque dans le couloir vide du troisième étage.

- Ah... Je te déteste. Soupire Izuku en essuyant ses yeux avec des reste de rire dans la voix.

- C'est ça... Va te laver, on se rejoint dans ta chambre après.

Izuku s'assit sur son lit tout juste fait en observant ses murs. Le silence est pesant maintenant que Kacchan est retourné dans sa propre chambre et l'absence de son est étouffante dans ses oreilles. Sa lampe de chevet éclaire les posters aux couleurs d'All Might et comme il n'a rien à ranger ou à faire, il se glisse sous la couette après quelques minutes.

Il sert son doudou contre lui, seule source de réconfort dans cet endroit encore inconnu. Il ne se sent pas chez lui... Ce n'était pas non plus le cas chez Kacchan ou dans sa maison mais- mais là il se sent vraiment comme un étranger.

Peut-être que s'il avait emménagé en même temps que les autres il se sentirait mieux? Au lieu de ça, il est encore le mouton noir... Il repense à l'appel de Miguel et se frotte les yeux pour chasser le moindre picotement qui s'y installerait.

Il n'en a parlé à personne, même pas à Kacchan. Peut-être aurait-il dû mais bon, il va bien vite le savoir... L'anxiété est trop lourde sur sa langue et les mots ne sont pas assez forts pour surpasser sa peur. Il va laisser couler les choses, ne rien faire... Ça va bien finir par se terminer.

Il se cache un peu plus sous ses couvertures en essayant d'ignorer les bruits qui viennent de la chambre d'à côté.

Izuku se réveille à cause du bruit bourdonnant autour de lui et comprend en même temps que le cri strident qui se fait entendre vient de sa gorge. Il n'arrive pas à se souvenir de son rêve mais rien que d'y penser, il se sent en colère et très frustré. Tellement frustré qu'il en pleure.

Il ne va pas bien du tout et n'arrive qu'à pleurer en poussant des geignements d'inconfort. Il se sent tellement impuissant, faible et abusé mais il n'arrive pas à comprendre pourquoi. Il s'est encore fait pipi dessus et s'en veut d'avoir oublié de prendre des couches. Il a été stupide et tout le monde va le savoir.

Eijiro passe un peu la tête dans l'ouverture de sa chambre et quand il le voit assis dans le noir en pleurant et en se tenant le torse, il rentre.

- Ça va Izu? Ce dernier ne l'entend presque pas et voit qu'à l'extérieur, tout l'étage s'est levé et que plusieurs élèves s'amassent devant sa porte.

Denki rentre aussi alors qu'il pleure fort, la main prise dans celle du roux qui s'est accroupie à ses côtés.

- Tu veux qu'on appelle les profs? Qu'est-ce qui ne va pas bébé? Les adolescents le voient respirer difficilement et se reculer contre le mur en se protégeant avec ses bras. Denki ne s'approche pas plus et laisse son copain gérer la situation alors qu'il sort de nouveau pour essayer de faire partir les autres.

- Izuku, tu m'entends? Demande le rouquin en allumant la lumière. Un gros sanglot lui répond et il prend un mouchoir avant de se pencher sur le garçon pour essuyer son visage.

Il le laisse faire en geignant puis s'enlève, jette le mouchoir à la poubelle et s'assoit sur le tapis pour lui laisser un peu d'espace. Il le voit mordiller ses doigts sans pouvoir communiquer verbalement, juste par des bruits blessés et le laisse se conforter tout seul un moment, jusqu'à ce qu'il sorte presque totalement de son état second.

- Tu vas bien Izu? Il geint un peu, toujours avec les doigts à moitié dans sa bouche mais fait un signe de la tête qui lui confirme qu'il est assez conscient pour l'entendre.

- Tu viens avec moi? On va faire un petit tour, ça va te faire du bien.

- J'ai- j'ai- eu n'- accident. Les syllabes sortent n'importe comment de sa bouche mais Eijiro semble réussir à le comprendre.

- C'est pas grave, tu vas prendre une douche. Moi aussi d'ailleurs, tu viens? Il lui tend la main mais il le regarde en faisant non de la tête.

- Pourquoi tu veux pas?

- Je veux pas qu'on me voit. Je veux rester tout seul... marmonne-t-il en se cachant dans ses bras.

- On va attendre un moment pour que tout le monde se recouche et on y va. Il arrive à le faire acquiescer et s'en réjouit silencieusement.

Izuku recommence à pleurer après quelques minutes et le roux n'en peut plus d'entendre ses camarades à l'extérieur qui ne s'arrêtent pas de parler. Il entend Denki essayer de négocier avec tout le monde mais il a un autre problème pour le moment.

- Pourquoi tu pleures?

- J'ai peur... Il a pris son lapin contre lui et le regarde avec douleur.

- De quoi, bonhomme? Il le pointe brièvement du doigt avant de prendre une de ses mèches vertes et de tirer un peu dessus.

- Tu as peur de moi? Merde, il voulait juste l'aider, pas aggraver le problème.

- Non... Marmonne-t-il. Du truc... Il se cache un peu les yeux en disant ça avant de gémir de douleur.

- Quel truc? Demande le roux avec confusion.

- Le truc! Pleure Izuku avec désespoir. Il est gros et il va me manger... Il s'éloigne un peu plus dans les couvertures et Eijiro percute enfin.

- Oh! Non, bonhomme je vais rien te faire. Il ne sait pas quoi faire et ça le met vraiment mal à l'aise de voir l'autre fixer son entrejambe avec autant de peur.

Il sait que c'est du vécu pour lui, pas jusqu'à quel point mais comme il n'a qu'un caleçon, il sait qu'on devine assez facilement ce qu'il a entre les jambes. Il sait aussi que pour le garçon, ce n'est pas un compliment quand il lui dit que ça a l'air gros.

- Tout va bien se passer... Je vais rester là et personne ne va te faire de mal.

- Mais le monstre, il va- Marmonne-t-il en mordant une oreille de son lapin rouge.

- Le monstre ne va pas bouger. Assure-t-il en regardant autour de lui. Ça te rassure si je met un coussin sur mes cuisses?

- Oui! Sanglote-t-il. Eijiro se couvre devant lui et le voit distinctement se détendre. Le garçon se redresse un peu et renifle.

- Qu'est-ce que je peux faire pour que tu te sentes mieux? Demande-t-il en s'accoudant sur le tissu.

- Je peux avoir un câlin? Souffle Izuku d'une voix brisée.

- Oui! Bien sûr mon grand, viens là. Soupire-t-il avec soulagement en ouvrant les bras.

Il le voit se lever, l'attire vers lui et le fait s'asseoir en travers de ses propres jambes en tenant sa main. Il fait mine de ne pas avoir vu l'état de son pyjama et le laisse se serrer contre lui en suçant son pouce.

- C'est bien comme câlin? Il le sent hocher la tête et embrasse sa tempe en réajustant le coussin entre eux. Il ne peut pas sortir avec lui maintenant et c'est presque évident que leur prof va débarquer à cause du bruit dans le couloir.

- Tu veux que je te raconte une histoire? Propose-t-il pour faire passer plus facilement le temps.

Le garçon fait un léger non de la tête et se cale contre lui en faisant de drôles de petits bruits. La porte s'ouvre derrière eux et Denki rentre de nouveau et se penche à leur hauteur pour leur dire que Aïzawa est arrivé et parle avec les autres.

Izuku reste fixé sur les traces de morsures dans les cuisses du blond et fait comme s'il ne l'entendait pas parler. Il cogne sa tête dans la clavicule de l'autre en se cachant un peu plus et sent sa main frotter son dos.

- Bébé? Chuchote Denki. Aïzawa veut te parler, on peut le laisser rentrer? Il hoche la tête et entend l'adolescent chuchoter à l'autre qu'il va voir Katsuki en sortant.

Le professeur rentre dans la pièce sans faire trop de bruit et s'assoit sur la chaise de bureau qui est devant eux. Izuku refuse complètement de le regarder et va jusqu'à retirer les doigts de devant sa bouche pour couvrir ses oreilles.

Ce n'est pas comme s'il les agrippait ou bloquait tous les sons mais juste la position de ses doigts qui effleurent ses lobes fait bien comprendre à l'adulte qu'il a peur de l'entendre.

- Pardon. Dit-il si bas qu'on a l'impression que ses lèvres ne l'ont que mimé.

- Ça arrive. Dit l'adulte. Tout va bien? Il pensait faire face à un gosse traumatisé en pleine crise mais le voir de nouveau régressé change un peu ce qu'il avait prévu et il est beaucoup plus paternaliste.

- Tu vas aller te changer et on va te trouver une chambre pour que tu puisses dormir. Si tu veux parler avec moi, c'est aussi possible mais tes camarades doivent se recoucher. L'adolescent semble de nouveau déphasé et hoche la tête très lentement en fermant les yeux.

La porte s'ouvre de nouveau sans même un coup et Aïzawa n'est qu'à moitié surpris quand Katsuki rentre sans même faire attention à lui. Le blond s'avance comme un automate à peine sortit du lit et s'accroupit devant son ami qui a remis son pouce dans sa bouche.

- T'as encore fait un cauchemar? Il hoche la tête en tendant la main vers lui pour qu'il la prenne dans la sienne. Katsuki capte son attention en quelques secondes et embrasse ses doigts alors qu'il les bouge pour toucher son nez et son menton.

- Tu vas prendre une douche et je te rejoins au local quand j'ai changé tes draps, ok? Il le laisse jouer avec son visage endormi et pose légèrement ses lèvres dans l'intérieur de sa paume quand il cligne fortement des yeux pour chasser ses larmes. 

- Je l'amène en bas. Dit Eijiro en aidant le concerné à se relever avant de le porter contre lui.

Aïzawa s'en va en leur souhaitant un « bonne nuit » général, plus du tout inquiet en voyant que ses élèves savent comment gérer la situation. Il a envie de voir comment ils vont s'en sortir et ne veut pas intervenir pour traumatiser le jeune homme qui semble trouver son équilibre avec eux. Il suffit de voir comment il a réagi quand Bakugo est arrivé.

Ce dernier tend des affaires au roux qu'il coince dans son bras avant de descendre avec le jeune homme agrippé contre lui.

Eijiro referme la porte en silence alors que son meilleur ami commence à défaire les draps et se dépêche de descendre les escaliers sans prendre la peine d'allumer la lumière des couloirs.

Il était persuadé que tout le monde avait obéi à leur professeur principal et avait rejoint leur chambre et se laisse donc totalement gagner par la surprise quand il croise le regard de Mineta qui est dans le salon avec un verre d'eau dans les mains.

S'il a d'abord l'air pris sur le fait, il se met à pouffer de rire quand il voit la tache foncée sur l'entrejambe du garçon qui se fait porter. Eijiro le sent se blottir encore plus contre lui, presque pour disparaître et il le redresse dans ses bras en maintenant le contact visuel avec l'autre qui comprend bien que ça ne le fait absolument pas rire.

Il reprend sa route jusqu'aux douches communes et pose le garçon sur le carrelage froid pour poser les habits sur un banc.

Izuku sent l'eau couler sur ses épaules et cligne des yeux plusieurs fois pour comprendre ce qui se passe. Ce n'est pas qu'il a oublié ce qui s'était passé mais plutôt que ça n'a pas beaucoup de sens et que le lien entre les événements et comment il les a perçu n'est pas logique.

Il est totalement nu et des grandes traînées de savon liquide font un dessin sur le mur de carrelage en face de lui. Il reconnaît presque un bonhomme mais le liquide transparent a dégouliné. Apparemment, il a aussi essayé d'en manger et le goût chimique le pousse à cracher dans la bouche d'évacuation.

- Eijiro? Appelle-t-il alors que sa douche s'arrête automatiquement.

- Ça va Izu? La réponse vient de la cabine d'à côté et il voit des pieds dépasser à sa droite.

- Oui je... qu'est-ce que je fous là?

- Tu m'as dit que tu pouvais te laver seul et tu t'es enfermé là. Tu te souviens du reste?

- Ouais... dans les grandes lignes. Ça fait longtemps que je me lave? Il entend l'eau se couper de l'autre côté et la serviette rouge glisser de sa porte.

- Je sais pas vraiment si tu t'es lavé. Tu parlais un peu tout seul et tu chantonnais une souris verte... après plus rien et voilà.

- Ok... Il attrape le gel douche en pensant amèrement qu'il fallait que ce soit cette stupide comptine.

- Je peux te laisser seul ou tu as encore besoin de moi?

- C'est bon, merci Eijiro. Soupire-t-il. Heureusement qu'il a des gens sur qui compter ici...

- Bonne nuit, bonhomme.

Katsuki rentre dans les douches communes quand il se sèche les pieds, assis sur le banc entre les casiers de douche. Il lui fait un petit sourire en évitant son regard alors qu'il le voit s'approcher.

- Coucou... Dit-il de sa voix fatiguée. Il se plante juste devant lui et prend une serviette propre pour essuyer les mèches humides qui tombent devant ses yeux.

- Je suis désolé... Tellement désolé... Izuku abandonne sa tache et lâche le bout de tissu sur le sol sans la moindre volonté de la ramasser. Ses membres sont aussi engourdis que ses émotions.

- Hey, on s'en branle. Le rassure Kacchan en se mettant à sa hauteur et en faisant en sorte que ce soit impossible qu'il manque son regard, même tête baissée.

Les mains de l'explosif passent autour de sa taille et il colle leurs fronts ensembles. Il a presque l'air de loucher et le voit un peu trouble entre ses larmes.

- C'est pas grave si ça arrive. Tu as plus de traumas que la totalité de Yuei, même en comptant les profs, d'accord? On va pas te juger.

Il l'aide à se relever et le prend contre lui, respirant l'odeur acidulée du shampoing.

- Tu veux dormir avec moi? Il le sent hocher la tête contre son torse et ses mains s'accrochent à la peau de sa taille sous son haut. Le garçon relève la tête pour le regarder et ferme les yeux quand il pose ses lèvres sur son front.

Il peut sentir son ventre contre le sien et son menton pointu frotter contre son sternum. Izuku commence à se balancer un peu d'un pied sur l'autre, ses pieds nus faisant du bruit sur le sol carrelé et Katsuki le suit dans son jeu, le faisant bientôt danser en silence en tenant ses mains. Merde, c'est peut-être le truc le plus fleur bleue de toute sa vie et il n'a pas envie de s'arrêter quand il le fait tourner dans ses bras et fabrique un slow où il le laisse poser sa tête contre son épaule.

- Mineta s'est moqué de moi... Le silence se coupe et ils se stoppent aussi, immobiles au milieu des cabines de douche.

- À propos de quoi? Dit-il en fronçant des sourcils.

- Il sait que je me suis fait dessus. J'ai pas envie qu'il le cri sur tous les toits.

- Tu veux que j'intervienne? Son ton sous-entend fortement qu'il veut une réponse positive mais il n'a pas envie de le forcer à quoi que ce soit.

- Non... Qu'il aille se faire foutre. Izuku fronce les sourcils et passe ses mains autour de son cou. Katsuki ne peut pas s'empêcher de se pencher et de frotter son nez contre le sien. Je me défendrai tout seul. Souffle-t-il contre ses lèvres.

- Hum... Tu sais que c'est sexy, dit comme ça? Il le voit rire à peine et lever un sourcil.

- Tu trouves? Il prend une impulsion et s'agrippe à sa taille avec ses jambes. L'explosif est à peine déséquilibré qu'il l'attrape par les cuisses.

- Yep. Glisse-t-il en embrassant sa gorge. Il le sent se reculer à cause de la chatouille.

Ils prennent l'ascenseur jusqu'au troisième étage et rentrent dans la chambre du blond qui est encore plus utilitaire et simple que celle qu'il a chez lui. Le lit aussi est plus petit mais Izuku est trop fatigué pour vraiment en avoir quelque chose à faire. Kacchan est la personne en qui il a le plus confiance, ce n'est pas maintenant que ça va changer.

- Ça te dérange si j'enlève mon haut?

- Euh... non, non. Il ne sait pas s'il devrait faire la même chose mais dans le doute il reste figé en plein milieu de la pièce.

- Viens Zuzu, je vais pas te bouffer. Il s'avance vers l'autre qui s'est déjà glissé sous les couvertures. Il n'y a vraiment pas assez de place et il décide de s'affaler sur lui sans lui demander la permission.

- Bordel, Deku... Tu prends toute la place. Il se décale un peu plus et termine presque complètement allongé sur lui. Sa peau est toute douce et il est très confortable pour une oreiller.

Ça semble lui convenir puisqu'il l'entoure de ses bras sans rien ajouter. Izuku ne pensait pas finir endormi sur lui mais il se réveille une ou deux fois dans la nuit et se rend compte durant ses quelques secondes de conscience qu'il a toujours la tête sur son ventre et qu'il s'est trouvé une place entre ses jambes sans déclencher un de ses vieux démons. Il ne sent que le tissu de son bas de pyjama et ça le rassure suffisamment pour qu'il puisse se rendormir.

Il sent son corps se faire tirer vers le haut et les mains fortes qui sont sous ses aisselles bougent maintenant dans son dos, le forçant à ouvrir un peu les yeux. Quelque chose de doux se balade sous son oreille, à la rupture de sa mâchoire et descend dans le côté de son cou puis va dans l'autre sens.

Il geint un peu, n'ayant pas envie d'émerger pour profiter un peu plus de cette sensation mais les mouvements sur son corps ne peuvent pas le laisser dormir et il frotte ses yeux pour enfin les ouvrir.

- Bien dormi? Demande Katsuki alors que sa tête se repose sur son épaule.

- Voui. Ses côtes lui font mal comme ça alors il se relève un peu pour se retrouver à la hauteur des pectoraux de l'adolescent.

C'est vraiment par accident mais maintenant que le jour se lève, il les voit un peu mieux et hésite quelques secondes avant de poser sa tête dessus.

- Ça va? Je te dérange pas trop?

- Non... soupire l'autre en souriant paresseusement. Sa chaire est molle et c'est agréable de se reposer dessus. Bien sûr, il fallait qu'il pense ça pour que l'autre contracte ses muscles.

- Je me suis pas réveillé en avance pour ça, grogne Katsuki en réprimant le mieux qu'il peut ses idées qui voudraient bien le laisser continuer à se coller contre lui.

- Je suis fatigué... geint Izuku en regardant son pectoral droit et en laissant sa main gauche bouger dessus comme un bonhomme qui avance. Il fait grimper son indexe et son majeur jusqu'à sa clavicule et redescendre, tâtant sa chaire sans s'en rendre compte.

- Tu t'amuses bien? Soupire Katsuki en sentant sa gorge devenir un peu plus rouge.

- Tu sais que tu es la personne que j'aime le plus au monde? Répond-t-il sans sourciller.

- Maintenant oui. Dit-il sans savoir où il veut en venir. Il le voit sourire contre lui et sent qu'il fait des petits cœurs avec son doigt contre sa peau.

- Je sais que si je tombe amoureux de quelqu'un, ça sera toi... parce que ça pourrait pas être quelqu'un d'autre.

- Personne m'arrive à la cheville! Dit-il avec un peu de sarcasme, pas très convaincu des mots de l'autre garçon. On ne choisit pas qui on aime...

- C'est vrai, tu sais? T'es inégalable pour moi... Il n'a jamais compris pourquoi mais l'air passionné dans sa voix lui arrache un sourire.

- Tu me le diras si ça arrive?

- Bien sûr...  Il n'est pas sûr qu'ils parlent de la même chose.

Izuku sort de l'ascenseur en ajustant son uniforme et s'avance vers la grande table commune pour prendre son petit déjeuné. Il a quitté la chambre du blond pour s'habiller dans sa propre chambre donc il n'est pas vraiment surpris quand il le voit dans la cuisine entrain de se faire un chocolat chaud.

Il s'installe à côté de la vice-déléguée et prend le couteau à beurre pour se faire une tartine. Personne ne semble enclin à commencer la conversation sur « pourquoi il a crié cette nuit et les a tous réveillé » mais il ne s'en plaint pas vraiment. Il esquive le regard de Minoru quand il attrape la carafe et jette un regard distrait à la télévision dans le fond qui débite les nouvelles de la journée.

Il n'y fait pas trop attention jusqu'à ce que le présentateur tape ses fiches contre le plateau et qu'une photo de Marcus apparaisse sur l'écran. La nourriture ne veut soudainement plus passer dans sa gorge et il sent son rythme cardiaque augmenter alors que ses yeux restent rivés sur la télé.

- Des nouvelles sur l'affaire Marcus Ibranovski, commence le présentateur, l'homme de cinquante-sept ans a été appréhendé le mois dernier sur son lieu de travail, le commissariat de la petite ville de- sa voix devient lointaine et il est obligé de faire un effort surhumain pour rester attentif.

- ... tentative de meurtre, menace et de nombreux viols avec acte de barbarie sur le fils de sa compagne. Le volume de la télévision augmente dans la salle qui est bien silencieuse et Izuku essuie sa bouche avec le coin de sa serviette et regarde Kacchan qui ne quitte pas l'écran des yeux.

- S'il n'a pas démenti les faits, l'homme n'a pas pour autant avoué les faits et garde le silence malgré les nombreuses preuves qui l'accablent. Sa victime dont le nom n'a pas encore été dévoilé l'accuse de plusieurs années de violence gardées sous silence à cause de la peur et des menaces, l'homme ayant été on le rappelle, inspecteur de police dans une brigade pour mineur.

Les murmures autour de lui se lèvent mais il se contente de trembloter en silence alors que Denki lui lance un regard en coin désolé.

- Depuis plusieurs semaines, des citoyens manifestent devant le commissariat pour demander une peine lourde à l'égard de l'accusé ainsi que pour la mère du jeune homme dont l'identité a été gardée anonyme pour protéger sa présomption d'innocence. La caméra bouge jusqu'à sa collègue qui reprend.

- Mais cela risque de ne plus durer... En effet, ce matin la police a décidé d'assigner la femme à résidence jusqu'à la date du procès qui se tiendra d'ici quelques mois. On sait grâce à une conférence rapide que le procureur a tenu ce matin très tôt que la femme a un bracelet électronique et n'a pas le droit de contacter la victime.

Les images changent et il voit sa mère, encadrée par deux policiers rentrer le plus vite possible dans une voiture de police avec un manteau sur la tête pour cacher son visage. Les journalistes l'aveuglent de flashs en lui hurlant des questions. On voit un instant son visage avant que la portière ne se ferme.

- Il a également ajouté que la police mettait toute son énergie dans le but de rassembler des preuves et que l'histoire était aussi complexe qu'éprouvante. L'homme reprend la parole avec un sourire.

- Merci ma chère. Les journalistes parlent déjà du plus grand procès de pédocriminel que la France ait connu et la presse espère rapidement plus d'informations sur cette affaire qui inquiète et horrifie tout le pays.

La télévision s'éteint et tout le monde se tourne vers l'explosif qui tient encore la télécommande dans sa main.

- On va être en retard. Annonce-t-il d'une voix maussade en terminant sa tasse qu'il pose dans l'évier.

Izuku n'en attend pas plus et bondit pour mettre ses couverts au sale, réveillant ses camarades avant qu'ils n'aient le temps de répliquer. Il sait bien que ses deux anciens amis ont vu le nom de la ville sur le bandeau rouge qui passait sur le bas de la télé et sait aussi que c'est pour ça qu'ils ne le regardent pas en face.

La plupart des élèves quittent le bâtiment dans un mouvement homogène et il se retrouve seul avec ses pensées, ayant prétexté une envie pressante pour s'isoler.

Il sort des toilettes après une dizaine de minutes et traverse le salon pour voir que Kacchan l'attend à la porte. Il se dépêche d'arriver à sa hauteur pour se réfugier dans ses bras qui se sont ouverts en le voyant et essaie de ne penser à rien quand il embrasse son crâne en reniflant.

- Tu le savais? Il donnerait tout pour tout oublier mais ce n'est pas possible et rien que d'y penser, ça lui fait mal.

- Oui... J'ai eu un appel hier soir pour me prévenir que maman sortait. Soupire-t-il le nez contre le creux de sa gorge.

- Kacchan, j'ai peur de ce que les gens vont dire. Je veux pas qu'ils me voient comme un faible ou qu'ils me jugent... Il passe un bras entre son dos et son sac à dos jaune et répond en jouant avec les cheveux dans sa nuque.

- Il y aura toujours des cons... T'es pas tout seul. Izuku prend une grande inspiration dans son cou et profite comme il le peut de cette odeur de parfum qui se rajoute inhabituellement à celle qu'il a.

- On y va? Propose le détenteur du One for All alors qu'il n'est pas encore prêt à bouger. Il le faut pourtant, il n'a pas le choix.

Katsuki s'écarte un peu et le laisse sortir en premier pour prendre sa main en fermant la porte. Ils avancent en silence en trainant un peu des pieds et il essaie vraiment de se focaliser sur autre chose pour tenir le coup.

- Tu t'es parfumé? Demande-t-il finalement après qu'il l'ait entouré d'un bras.

- Ouais... C'est un truc que m'avait donné mon père pour noël et je sais même plus pourquoi je l'ai pris avec moi.

- J'aime bien... Admet-il en se tournant un peu vers lui, le faisant s'arrêter.

- Tu voudras que je te le passe? Demande le blond alors que l'autre se met en face de lui.

- Non, non... Je l'aime bien sur toi. Il sent la gêne monter sur son visage, c'est bizarre dit comme ça. Il s'approche un peu plus de lui et se colle de nouveau contre son cou pour humer l'odeur masculine et rassurante, à peine piquante mais pas au point de l'étouffer comme les déodorants de ses camarades. Ça sent le garçon et rien que la sensation de ses bras qui se placent autour de lui comme une armure suffisent pour qu'il se colle encore plus contre son corps.

Ils sont seuls et risquent d'arriver pile à l'heure mais cette odeur est tellement réconfortante qu'il pourrait s'y noyer. Il a carrément envie de la manger...

- Je pense que je vais le mettre plus souvent. Rit Katsuki en sentant l'adolescent poser ses lèvres sur la base de son cou et se presser encore plus fort contre lui.

- Oui... geint-il, c'est parfait. Il ne va pas lui dire qu'il a essayé de l'enlever ce matin parce qu'il était trop fort et que c'est un miracle qu'il puisse le sentir maintenant.

Mais d'un autre côté, il a le nez collé contre sa peau et c'est presque indécent d'être aussi proche de quelqu'un d'autre dans une école. Il ne se rend pas compte qu'il ne pourrait littéralement plus bouger s'il le voulait parce qu'il s'entraverait dans ses jambes et il retient ses mains qui le démangent à l'idée de bouger autre part que dans son dos qu'il entoure.

Il attrape son visage et embrasse fermement son front, le tirant de son petit nuage.

- Je t'aime, ok? S'exclame le blond avant qu'il n'ait le temps de répliquer. Je veux bien te faire des câlins mais essaie de ne pas gémir dans mon cou alors que tu t'accroches comme un désespéré pour me sentir. Il le voit devenir tout rouge et se reculer de plusieurs pas avant de marcher rapidement en direction du bâtiment.

- On va être en retard! Cri presque Izuku alors que le blond tente de le rattraper en riant. Il arrive à le distancer jusqu'à l'ascenseur où il est bien obligé de le laisser rentrer à ses côtés.

Il lui sert son petit sourire moqueur et il se sent mortifié. Il n'a pas vraiment fait ça, si? Il le regarde dans le miroir de l'ascenseur et ne comprend pas pourquoi il a autant envie de toucher sa peau. Rien que sa main lui suffirait... Mais l'image du sexe revient comme un flash d'horreur dans sa tête et il se sent glacé. Il s'imagine soudain piégé sous lui et sa tête ne le laisse pas tranquille. Dès qu'il pense à lui prendre la main, il se voit entrain de hurler pour qu'il le lâche.

Il fait une tête tellement maussade le reste de la matinée que le blond le coince finalement dans la cage d'escalier en voyant qu'il a l'air sur le point de pleurer depuis plusieurs heures et qu'il n'a presque rien mangé durant le repas.

- Zuzu, pourquoi tu es dans cet état? Il est comme une poupée de chiffon quand il l'attrape par l'épaule et ne réagit presque pas quand il le secoue pour qu'il relève la tête de ses pieds.

- Me suis coupé... murmure-t-il dans un espèce de brouillard léthargique.

- Beaucoup? Lui demande-t-il avec inquiétude, voyant bien qu'il n'est pas dans son état normal.

- Me touche pas... Geint-il en laissant sa voix monter dans les aiguës. Il le lâche immédiatement et le voit passer ses bras autour de son torse en se reculant. Ses yeux sont trempés en quelques secondes, il respire un peu vite et ça le dérange. S'il ne veut pas de son aide et qu'il fait une crise, ça ne va pas aller.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé?

- Promets-moi quelque chose, Kacchan...

- Quoi? Il le voit se coller contre le mur en regardant les escaliers qui descendent vers le rez-de-chaussée.

- Si je te demande d'arrêter de me toucher, ou de me parler...

- Je le ferais, coupe le blond en se sentant quand même un peu inquiet de le voit s'éloigner de lui. Sans poser de questions.

- Même si t'en a pas envie?

- Oui Deku! Il le voit soupirer un peu fortement avant d'enfin poser les yeux sur lui.

Il le regarde avec peine et voit ses mains trembler autour de ses bras fins.

- Je peux? Demande-t-il silencieusement, tendant une main pour prendre le plus frêle contre lui. Il le laisse s'approcher et se retrouve encore contre lui alors qu'il le soulève pour le serrer très fort.

- Je voulais pas, ce matin... pleure-t-il soudain contre son épaule.

- C'est pas grave! C'était juste pour te taquiner, je suis désolé... S'excuse Katsuki en posant un bisou sur sa joue. Il se déteste un peu de ne toujours pas avoir compris à quel point il est fragile.

- Je veux pas que tu penses que c'est un signe ou... Sa voix tremble tellement que c'est à peine soutenable pour lui.

- Chut... Je prendrai jamais ça comme un signal. Si tu ne me le dis pas clairement avec des mots, je ne le prendrai jamais pour acquis. Ça te va?

- Oui... Il essuie ses larmes et s'accroche à son cou pour mieux le regarder.

- J'ai tellement peur de me faire encore-

- Je sais Zuzu, je sais... Souffle Katsuki en sentant ses mains trembler sur ses épaules.

- Je peux t'embrasser? Demande-t-il de sa voix tremblante. Il n'a pas envie de refuser mais merde... faut qu'il écoute sa tête.

- Pourquoi?

- J'ai vraiment envie de t'embrasser... il pose ses mains toutes chaudes sur ses joues et son torse s'enflamme.

- Ne le fait pas si tu ne m'aimes pas... Dit-il doucement. Ça lui fait mal de se battre contre quelque chose dont il a tant envie mais l'air coupable sur son visage est encore pire car il sait qu'il l'aurait vécu comme une trahison.

Il détourne le regard en fronçant ses sourcils et pose doucement ses lèvres sur sa joue, rien qu'une fois et laisse le bruit humide de ses larmes qui ont coulées se faire entendre quand il décolle sa bouche.

Ils retournent dans la salle de classe en se tenant par la main même si Izuku le lâche discrètement quand ils passent la porte. La récréation se termine et tous les élèves parlent entre eux, ce qui facilite bien l'arrivée du détenteur du One for All qui a le temps de vraiment sécher ses larmes.

Les discussions animées portent sur pleins de sujets futiles mais il entend les filles parler de l'affaire de ce matin et ça lui retourne encore l'estomac. Il n'a plus à le cacher maintenant mais c'est un réflexe. Est-ce qu'ils ne vont pas remettre ses capacités à devenir un héros en question quand ils vont comprendre?

- Après il y a la présomption d'innocence... Souffle une des filles sans vraiment trop d'entrain. Ce n'est pas très surprenant, la plupart d'entre elles doivent s'être déjà pris des remarques ou des gestes déplacés...

- Quand même! Sa mère devait sûrement le savoir. Comment tu peux ignorer que  ton gosse se faire taper pendant des années? S'exclame Kyoka.

- C'est horrible... souffle Momo. Izuku a envie de se boucher les oreilles. Il ne veut pas l'accepter, sa maman n'a pas pu lui faire ça...

- Izuku, ça va? Il relève la tête vers Shoto qui se penche un peu vers lui, inquiet.

- Non, ça va pas du tout... Geint-il, encore au bord des larmes. Le garçon prend sa main et le fait se lever pour l'accompagner hors de la classe mais il se braque.

- Ta maman, tu sais pourquoi elle n'a rien dit quand ton père t'entraînait et te tapait? Lui demande-t-il avec la voix qui tremble. Le bicolore lance un rapide regard autour d'eux mais personne ne les regarde. À part Katsuki qui s'est tourné quand il l'a entendu parler au plus jeune. Il les fixe, prêt à réagir.

- Non... pas vraiment. C'est elle qui m'a brûlé mais je sais qu'elle était sous l'emprise de mon père, pourquoi?

- Donc c'était pas sa faute? Hein, Shoto? Il le regarde avec tellement d'implication et de pitié qu'il sait que sa réponse soulagera une autre question.

- Si. Mais elle n'était pas responsable de ses faits. Le garçon tremble et se tourne de nouveau vers ses camarades qui parlent de cette histoire.

- Deku, infirmerie. Lance Katsuki en se levant de sa chaise pour venir l'encadrer de l'autre côté.

- Non... Kacchan, s'il te plaît. Il avale sa salive et le regarde avec un faux sourire. Je vais bien...

- Écoute-toi. Je vais pas te forcer mais joue pas au con. Il le fait acquiescer et retourne à sa place alors que les conversations vont bon train. Il n'est pas stupide et a bien compris d'où venait le problème.

Aïzawa rentre dans la salle alors qu'un élève cri.

- Qu'est-ce qu'il se passe? Demande-t-il avec agacement, n'ayant pas prévu de gérer des gosses surexcités cet aprèm.

- Euh... rien, désolé. Répond maladroitement Denki en cachant son téléphone dans son dos en voyant que tout le monde le regarde.

Eijiro qui est juste derrière lui voit la bande d'informations sur son portable et se sent pâlir.

- Professeur, commence Mina d'une voix faible, les yeux rivés sur son propre mobile.

- Quoi? Rangez vos téléphones, la classe commence.

- Ils ont révélés le nom de la femme de Marcus... Un brouhaha se fait entendre et plusieurs élèves sortent leurs portables alors que le professeur leur dit de s'asseoir en silence. Ils désobéissent mais à peine ont-ils posés les yeux sur leur téléphones qu'ils relèvent les yeux vers Izuku avec un air horrifié.

- C'est pas possible... Souffle l'un d'entre eux alors que les filles se cachent le visage progressivement.

Il ne sait plus où regarder et sent ses mains devenir atrocement moites. Est-ce qu'il doit dire quelque chose?

- J'ai dit tout le monde À SA PLACE! Hurle leur professeur en frappant le bureau à deux mains. Un silence mortuaire flotte dans l'air et ils obéissent sans broncher même s'il sent des yeux dans sa nuque.

L'homme les assomme avec des fiches entières d'exercices à faire durant l'heure de cours et il sait bien que c'est pour qu'ils soient tous concentrés et qu'ils le laisse tranquille. Il se sent paniquer et n'arrive même plus à répondre aux plus simples des équations. Son crayon touche la feuille mais ne bouge plus.

Il n'a plus de force et c'est à peine s'il peut soutenir l'idée d'être entouré d'élèves qui le scrutent en l'imaginant se faire violer. Ils sont sûrement entrain de repenser aux phrases des journalistes en calquant sa tête dessus et ça lui donne envie de vomir. Ils savent tous ce que ça implique et c'est comme se mettre nu devant une vingtaine de personnes.

Il n'a aucun doute sur le fait que les journalistes ont trouvés une photo de sa mère pour aller avec le titre de leur article et comme il lui ressemble énormément, ils savent tous que c'est sa mère.

Il a beaucoup trop été absent pour qu'ils ne fassent pas de lien et il se sent perdre pied. Il ne peut plus mentir à tout le monde avec un sourire et sait qu'il va perdre son sang-froid si quelqu'un lui parle maintenant.

La sonnerie le fait sursauter et il range ses affaires avec rapidité pour pouvoir se précipiter vers l'internat dès qu'il le pourra. Le message semble être clair puisque personne ne l'embête et seul Kacchan est assez rapide pour prendre son poignet et l'arrêter dans sa fuite.

Il se met devant son bureau quand il le lâche et attend que le blond ait pris ses affaires pour traverser les couloirs jusqu'à l'ascenseur. Il ne croise pas d'autres élèves et même si c'est étrange, il s'en fiche et en profite pour se cacher dans la boite de métal.

Kacchan ne lui pose pas de question et lui laisse de l'espace, voyant bien qu'il est à deux doigts de faire une connerie. Comme avec une bombe, il se contente de l'accompagner en silence et ils traversent la cours sans prononcer le moindre mot, sans pour autant ignorer le fait que tout le monde sait et que c'est certain, les élèves se passent le mot et le pointent du doigt.

Izuku accélère le pas quand il voit l'internat et se précipite dans sa chambre où il s'enferme jusqu'au soir. Il n'ose plus sortir et feuillette chaque article pour voir les réactions de l'internet qui s'affole et crache tantôt sur sa mère, tantôt sur lui et sur Marcus. Il a envie de se cacher dans un trou. Peut-être était-il trop faible pour affronter toute cette histoire? C'est trop tard maintenant, il n'y a pas de retour en arrière possible et ce n'est pas un mauvais rêve qui disparaîtra demain.

- Merde! Peste-t-il quand il sent sa cheville le piquer plus fort que prévu. Il lâche son téléphone pour regarder sa jambe qu'il coupait de l'autre main. Ce n'est pas prudent mais il était trop paniqué pour penser à autre chose.

Plus de peur que de mal, heureusement. Il recouvre la blessure d'un mouchoir plié et enfile ses chaussettes avant de descendre dans le salon et de grignoter un petit quelque chose. La nuit est noire à l'extérieur et personne n'a pris la peine -ou le courage- de venir le prévenir que c'était l'heure de manger. Il aurait fait le mort de toute façon.

Il fait un saut rapide dans les douches où il se nettoie le minimum, n'ayant pas l'énergie pour se tremper tout le corps. Il avale ses médicaments sans faire trop attention puis hésite un moment avant de retourner dans sa chambre. Il vérifie dans chaque recoin que personne ne s'est caché avant de la fermer à clef et de se coucher sans trouver le sommeil avant tôt dans le matin.

Les discutions se coupent quand il descend le lendemain pour prendre son petit-déjeuner. Ils le regardent tous plus ou moins et Hanta a la grandeur d'esprit de couper la télé quand il s'assoit pour prendre les forces que ses quelques heures de sommeil ne lui ont pas donné.

Shoto lui tend la confiture et il le remercie d'une petite voix, permettant aux autres de reprendre de fausses conversations qui les rassurent, le silence étant une épreuve trop lourde.

- Midoriya, pourquoi tu ne t'es pas défendu? La question créée un blanc et fait se couper plusieurs respirations. Izuku regarde Mineta qui a posé cette question comme s'il ne comprenait pas pourquoi c'était mal.

- Parce que je ne pouvais pas. Les élèves sont tendus et respirent à peine, sentant bien qu'il pourrait vriller à n'importe quel moment.

- Mais t'es un mec! Dit-il comme si ça voulait tout dire. Comme personne ne semble réagir à sa remarque il reprend. T'as un alter super fort! T'as pas pu sérieusement te faire-

- Pourquoi tu n'as pas demandé d'aide!? S'exclame Ochaco sans le regarder. Elle serre sa fourchette avec force et quand tout le monde la regarde, elle reprend.

- On est constamment entourés de héros! Pourquoi?

- Heureux de voir que tu m'adresses enfin la parole. Répond le vert en coupant un peu de beurre, esquivant totalement sa question, ce qui ne lui plaît pas du tout.

- Répond-moi!

- PARCE QUE J'AVAIS PEUR! Cri-t-il, faisant sursauter la plupart des autres. PERSONNE NE M'AURAIT CRU ET ILS AURAIENT AGRAVÉ LA SITUATION!

- Mais t'en sait rien! Dit-elle, sidérée.

- Ochaco, dit calmement Shoto. Ce n'est pas parce que tu culpabilises de l'avoir presque condamné que tu dois te chercher des excuses en le rendant coupable.

Des murmures s'élèvent et elle reprend.

- Qu'est-ce que tu veux dire, Shoto?! Je- j'ai rien fait.

- Ce qu'il veut dire, Ochaco, reprend Izuku en la regardant dans les yeux, c'est que ce n'est pas parce que tu as tenté de les décourager quand ils venaient me sauver que tu dois trouver une manière de dire que c'est ma faute si je me suis fait violer.

Il a enfin lâché la bombe et il termine de beurrer sa tartine sans les regarder et la porte à sa bouche en tremblant le moins possible.

- Pour en revenir à ta question, ajoute-t-il en regardant le garçon. J'ai déjà essayé de me défendre et d'en parler... Il est juste devenu plus violent et m'a rendu complètement parano. C'est pas parce que je suis un garçon que ça l'a arrêté... et alter ou pas j'avais cinq ans quand il a commencé.

- Si vous avez d'autres questions, vous attendrez le procès. Dit-il en croquant dans son pain. Ras le cul de donner des détails à tout le monde. Il sent bien que son ton est détestable mais il est à deux doigts de défaire sa ceinture et de frapper quelqu'un avec pour leur montrer que ce n'est pas quelque chose qu'ils peuvent prendre à la légère et que si la solution était si évidente, ça ferait bien longtemps qu'il serait tranquille.

Comme si sa journée n'avait pas assez mal commencé, il a oublié un de ses cahiers dans sa chambre et quand l'heure du cours de sport est arrivée, il a croisé All Might qu'il n'avait pas revu depuis son retour en classe. Du moins, il ne s'était jamais retrouvé face à lui en seul à seul et rien que d'échanger un regard avec lui le mettait déjà mal à l'aise.

Alors qu'il s'apprêtait à s'asseoir dans les gradins, il a entendu l'adulte l'appeler et s'est approché jusqu'à être seul avec lui dans un coin alors que ses camarades se battaient contre la seconde B sous la surveillance des autres professeurs.

- Vous vouliez me voir, All Might? Sa voix n'a rien d'engageant et l'autre le sait.

- Je voulais savoir comment tu allais, jeune Midoriya.

- Mal. C'est ce qui arrive après un viol, généralement. Dit-il avec amertume. Il n'a pas envie de faire semblant, pas en face de lui.

- Je suis désolé de n'avoir rien vu...

- Je pensais qu'il faisait ça pour mon bien? Répond-t-il avec venin. Je comptais sur vous! Vous étiez sensé me sauver! Il se met à pleurer sans pouvoir s'en empêcher. Je pensais que vous alliez l'arrêter...

- Izuku...

- J'ai fait exprès de vous laisser voir mes blessures! J'ai essayé de vous laisser des indices, de vous dire qu'il était sévère et colérique...mais à chaque fois vous lui trouviez des excuses! Vous savez le nombre de fois où j'ai essayé de me tuer?

- Midoriya, je suis désolé...

- SIX FOIS! J'AI ESSAYÉ DE ME PENDRE! DE- de m'ouvrir les veines... Il renifle. De sauter d'un pont, d'une falaise! Il sent deux bras le prendre par derrière et reconnaît l'odeur de Kacchan.

- Deku... Viens-là, mon bébé. Chuchote-t-il dans son oreille. L'adolescent sait à quel point ça lui fait mal d'avoir cette conversation avec son modèle de toujours alors Izuku le laisse le prendre contre lui et le bercer dans ses bras, fuyant l'homme qui n'a rien su faire.

- Vous n'avez rien à dire. Vous l'avez utilisé sans vous en faire. Il pouvait se casser les os, vous ne disiez rien alors ça ne m'étonne pas que vous ayez ignoré ses appels à l'aide. Kacchan aussi est blessé, réalise-t-il en se serrant plus fort contre lui.

Izuku sait bien que le garçon l'admirait autant que lui-même et si ça l'avait déjà heurté qu'All Might le prenne sous son aile et l'ignore, le considérant à peine et ne le voyant pas à sa juste valeur même après avoir gagné le championnat, ça a dû le rendre fous de voir que lui avait cherché de l'aide et qu'il l'avait ignoré, le mettant encore plus en danger.

C'est d'ailleurs un miracle qu'il ne soit pas déjà entrain de lui casser la figure à coup d'explosions.

- Vous voulez vous faire pardonner mais si on avait uniquement dû compter sur vous, il serait mort depuis longtemps. L'homme les regarde en silence et ça l'énerve encore plus.

- Mais réagissez merde! Cri le blond. Pourquoi vous êtes pas capable de vous comporter comme son mentor pour une fois! Izuku se détache de son ami d'enfance pour faire face à l'adulte et le regarde droit dans les yeux.

- J'ai une seule question... Est-ce que vous m'avez déjà vu autrement que comme votre successeur? Que comme un outil que vous deviez parfaire?

- Izuku, mon garçon... Je me suis beaucoup attaché à toi et j'ai fait de grosses erreurs...

- Répondez, s'il vous plaît.

- Je ne sais plus vraiment... mais j'aurais dû m'en rendre compte. Izuku acquiesce douloureusement et se recule.

- J'ai eu ce dont j'avais besoin... Je vais y réfléchir.

- Par rapport au One for All-

- Je verrais avec Aïzawa... Répond Izuku en prenant la main du blond et en retournant dans les gradins, laissant All Might dans l'ombre de ces derniers.

Ils s'assoient en silence et Katsuki remonte son masque sur son front comme un bandeau avant de boire à sa gourde.

- Je suis désolé que tu aies entendu ça Kacchan...

- Pas ta faute. C'est un con...

- Peut-être... Soupire-t-il.

- Tu peux pas sauver tout le monde, Zuzu... Sûrement pas si tu t'es pas sauvé d'abord.

Il se force à ignorer les regards qui le suivent durant les jours suivants et est bien content d'avoir Kacchan à ses côtés car même s'il n'est pas aussi méchant qu'il en a l'air, ça a au moins le pouvoir de dissuader les étudiants qui veulent lui poser des questions déplacées.

C'est pour ça qu'il mange avec Shoto et lui et qu'ils finissent par toujours être ensemble, peu importe l'heure de la journée. C'est d'ailleurs surprenant de voir qu'il ne s'énerve pas tant en présence du bicolore mais peut-être qu'il fait un effort car il sait que c'est l'un de ses plus proches amis.

Quand ils rentrent ce week-end, c'est une vraie bénédiction car il n'a pas à être constamment sur ses gardes. Il n'est pas du genre à aimer l'attention et ça ne s'est pas améliorer avec cette semaine, bien au contraire. Alors quand ils passent deux jours à jouer comme des cons à des jeux vidéos et aux cartes, c'est définitivement l'un des meilleurs moments qu'il a passé depuis longtemps.

Kaïto est venu passer quelques heures avec eux le samedi et ça lui a aussi permis de s'évader tranquillement et il repense aux histoires que Kacchan lui a raconté en fixant le bracelet que le petit lui a offert et qui est attaché à son poignet.

- C'est passé trop vite... Souffle-t-il alors que le blond se repose sur son épaule, partageant un de ses écouteurs.

- Yep... Grogne-t-il alors que son propre bijou se reflète à la lumière du soleil. Le bus s'arrête au feu rouge et Katsuki se redresse en s'étirant.

- Allez... Courage Zuzu. Il voit le nuage de journalistes qui attendent devant le portail de Yuei et même s'il savait que ça risquait de provoquer de fortes réactions, il ne s'attendait pas à ça même à partir du moment où son nom fût dévoilé dans la presse.

- Merde... Souffle Kacchan en les voyant. Il se tourne vers lui et jauge sa réaction.

- Tu l'as dit...

- Ça va le faire? Demande-t-il en prenant son visage dans ses mains pour embrasser son nez.

- Pas le choix. Il avale sa salive avec peine.

- Tu regardes devant toi et tu les ignore, peu importe ce qu'ils disent. Lui recommande-t-il. Tu prends ma main et tu la lâches pas, ok?

Il acquiesce et enfile son sac avant d'obéir. Il cache quand même le petit bleu que la ceinture de Marcus semble avoir imprimé sur sa joue et qui ne veut pas partir mais il n'a pas trop le temps d'y penser qu'il se retrouve avec des dizaines de caméras braquées sur lui.

Le principal fait son possible pour les faire partir et Aïzawa leur ouvre le passage et repousse les plus téméraires avec ses bandelettes. Izuku sent des mains le retenir mais la poigne de l'explosif est ferme et il se retrouve bientôt entre les murs de Yuei.

- Ça va? Demande le blond en l'aidant à se remettre debout, lui s'étant fait projeter au sol à cause de sa force.

- Oui... C'est arrivé trop vite pour vraiment tout comprendre mais il a toujours sa tête, ses deux bras et sa valise.

- Ils sont déchaînés, vous avez vu!? S'exclame Denki quand ils rentrent dans l'internat pour poser leurs affaires.

- C'est rien de le dire... Peste Kacchan qui l'entoure d'un bras protecteur.

Ils vont en classe en parlant de la presse -en râlant pour être plus précis- et croisent d'autres de leurs camarades qui leur racontent leurs expériences.

- Un d'entre eux voulait me demander si tu nous avais parlé de Marcus... Dit Momo en soufflant. Quand il a compris que je ne dirais rien, il m'a bloqué le passage et heureusement que monsieur Aïzawa l'a vu sinon...

Elle ne termine pas sa phrase mais n'en a pas besoin pour lui tirer une grimace. Ils s'installent en parlant un peu alors qu'ils voient le portail toujours bondé depuis leurs places.

Denki s'approche de la fenêtre avec ses camarades et s'apprête à leur faire remarquer qu'ils commencent à s'impatienter quand il sent quelque chose l'attraper dans le dos, le retourner puis son nez le brûler.

- SALE MERDE! Un autre coup de poing atterrit directement dans son visage et il entend un crac qui hérisse tous ses poils.

- Tu vas le payer, petit pédé! Sa voix contient à peine toute la haine qu'il pousse dans ces mots.

Eijiro reste une seconde interdit avant que la rage ne monte d'un coup et alimente chaque parcelle de son corps. Cette fois c'est trop. Il se fraie un passage entre ses camarades choqués qui essaient de séparer les deux frères et il se projette littéralement sur l'aîné pour le plaquer au sol. Son poing agit par réflexe et il lui fait goûter à sa propre médecine sans le moindre remord.

Des éclairs piquent sa peau durcie mais il a l'habitude que Denki ne gère pas très bien son alter alors il ne réagit même pas face à cette minable tentative et lui fout un coup dans l'arcade qui fait valser ses lunettes sur le sol.

Il sent que Katsuki essaie de le dégager mais il ne répond plus de rien et ses mains commencent à glisser sur sa chaire à cause du sang qui gicle de son nez.

- CONNARD! FILS DE PUTE! J'VAIS T'ÉCLATER! Hurle-t-il au garçon sous lui.

-  EIJIRO! ÇA SUFFIT! Gueule l'explosif tout aussi fortement. Il se fait attraper par les épaules et il faut au moins trois élèves pour le dégager d'Akari alors qu'il essaie encore de lui donner des coups de pieds.

Le roux réalise qu'il a réussi à lui donner plusieurs coups également et sa joue le lance tandis que Aïzawa rentre dans la pièce avec une expression qui balance entre l'énervement et l'épuisement.

- Lundi matin et vous êtes déjà entrain de vous attirer des problèmes! C'EST PAS LA FOIRE ICI, C'EST UNE ÉCOLE DE HÉROS! Il se tourne vers Rikido et Mezo et pointe l'adolescent toujours au sol.

- RAMASSEZ-LE! Il se tourne ensuite vers Mashirao et Katsuki qui le tiennent toujours. EXPLICATIONS, MAINTENANT! Eijiro voit l'autre se relever et toujours empli de rage, il lui crache dessus, ce qui n'échappe à personne.

Il sent une tape lui arriver en pleine tête et lance un regard noir à son professeur qui vient de le frapper avec une bande.

- Lâche-moi. Souffle-t-il à son meilleur ami et ce dernier s'exécute quand il voit son regard qui part vers l'électrique qui couvre son nez sanglant.

- LE PROCHAIN QUI POSE PROBLÈME, C'EST UN RENVOI DÉFINITIF! J'EN AI MARRE DE VOTRE CLASSE! Il se tourne vers eux alors que le rouquin aide son copain à se relever.

- KIRISHIMA! KAMINARI CADET ET AÎNÉ, DANS LE BUREAU DU DIRECTEUR!

Eijiro fixe le principal avec fureur alors qu'il entend Denki renifler en silence, assis sur un fauteuil devant lui. Ils ne lui ont même pas laissé le temps de s'expliquer ou d'aller se soigner et le pauvre a une main sous son nez pour éviter de tacher le sol avec son sang qui goutte et s'écoule à bon flot.

- Bon... commence la souris. Expliquez-moi le motif de votre dispute. Vous êtes des élèves disciplinés d'habitude, qu'est-ce qu'il s'est passé?

- C'est pas une dispute!

- Kirishima, interrompt le directeur. Chacun son tour. Il se tourne vers Akari et ce dernier arrive à répondre malgré son état pitoyable. Il s'est pris une raclée monumentale et Eijiro s'en contente intérieurement.

- Des affaires de familles, l'autre s'en est mêlé mais ça le regarde pas. Denki reste silencieux depuis le début et avale sa salive qui a le goût de fer dans son mutisme. Ses lèvres sont couvertes de son propre sang.

- Si c'est des affaires privées, ça n'a rien à faire au lycée. Et vous êtes frères, vous pourriez faire un effort quand même...

- Des conneries... Souffle Eijiro sans cacher sa voix. Il attrape le regard de Nezu dans le sien et crache presque ses mots.

- Vous voyez ça et vous pensez vraiment que ce n'est qu'une dispute? Ce connard a déboulé dans la classe pour le tabasser et-

- Eijiro, s'il te plaît. Dit-il en le coupant de sa main. Je pense que nous pouvons régler ça de manière civilisée, non? Vous êtes grands et ce n'est peut-être pas la peine que je marque ça dans votre dossier, surtout que l'un d'entre vous passe en professionnel l'année prochaine, n'est-ce pas? Ce n'est pas non plus la peine de prévenir vos familles, vous êtes assez grands pour assumer vos responsabilités.

- C'est pas mon problème! Dit-il en haussant le ton. C'est un connard doublé d'une enflure et s'il peut devenir un héros quand même c'est n'importe quoi!

- Eijiro, calme-toi maintenant! Menace Aïzawa qui se tient dans le coin de la pièce en silence.

- Non, je me calmerai pas! Il se tourne vers son professeur. C'est sa faute si ses parents ont foutu Denki à la rue! Il fait tout pour lui pourrir la vie et c'est pas mon problème s'il se fait renvoyer ou si ça fait tache!

- Akari, explique-toi. Dit Aïzawa d'une voix beaucoup plus basse.

- C'est sa faute! Cri-t-il soudain, laissant paraître ses vraies raisons. Si c'était pas une tapette, mes parents seraient pas en train de divorcer!

- Répète ça espèce d'ordure!? S'exclame Eijiro en s'apprêtant de nouveau à lui refaire le portrait. Aïzawa le retient d'un bras fort et parle bas dans son oreille alors qu'il voit le garçon aux cheveux rouges retenir ses larmes, sans doute épuisé de se prendre des insultes et de voir son copain souffrir.

- Reprend-toi, gamin... Allez, reste calme... Il le relâche pour le voir reprendre sa respiration et pointer un doigt menaçant vers l'homme hybride.

- Ça va pas se passer à l'amiable, d'accord? Vous devriez appelez leurs parents parce que ma mère est déjà en route. Les yeux de la souris s'agrandissent un peu et il sort son téléphone pour s'approcher de son copain et photographier son visage ensanglanté.

- Ça, je viens de l'envoyer à son père. Je suis sûr qu'il sera ravis de voir que vous ne l'avez pas fait soigner pour préférer parler avec vous.

Bien qu'il sache que c'est trop tard, le principal les envoie tous les trois chez l'infirmière et cette dernière s'affole en voyant l'état dans lequel ils se sont mis.

- Quelle idée, non mais quelle idée! Rouspète-t-elle en distribuant des bisous. Leur professeur reste encore une fois dans le coin de la pièce et se met à parler alors que la vieille femme fait pencher la tête de Denki vers l'arrière.

- Pourquoi t'as fait en sorte que ton frère finisse à la rue? Qu'est-ce que t'as bien pu dire à tes parents pour qu'ils le fassent?

- Il a fait en sorte qu'ils apprennent pour nous. Répond Eijiro en fixant l'adolescent sur le lit d'en face qui touche une de ses dents qui bouge alors que lui tient la glace sur sa joue.

- Je vois... Dit l'adulte dans l'atmosphère pesante autour d'eux. L'infirmière prévient l'électrique qu'elle va lui recoudre l'arcade et Aïzawa reprend.

- Et il vit où?

- Chez moi. Ajoute Eijiro sans quitter l'autre des yeux.

- Très bien... Se rassure le professeur en pensant qu'il n'aura pas trop à s'inquiéter. Akari, tu sais que je suis « une tapette », comme tu aimes le dire?

L'adolescent semble un peu désarçonné et il poursuit.

- Ça fait même des années que je suis en couple, on est marié... Il se tourne vers lui et dit d'une voix sombre. Tu t'en es pris à la mauvaise personne.

- Mais-

- Ta gueule, coupe-t-il. Je vais veiller personnellement à ce que tu te fasses renvoyer, bon élève ou pas je m'en branle. On devrait pas autoriser des cons à sauver des vies. Il coince une cigarette entre ses lèvres et le regarde de nouveau.

- C'est con, si t'avais été plus malin tu serais presque passé entre les mailles du filet. Sur ce, il sort de la pièce, les abandonnant avec la femme.

- C'est qui la tafiole maintenant? Ricane Eijiro en le fixant.

Izuku écoute le blond leur raconter que leurs parents sont venus parler avec le directeur et les sanctions qui ont été appliquées alors qu'il est assis sur les genoux du rouquin dans leur salle de classe.

- C'est vraiment un abruti. Dit Momo en fronçant des sourcils, pleine de dédain.

- Tu l'as dit! Dit Hanta en se tournant vers le roux qui n'a que plusieurs bleues sur le visage. En tout cas, bien joué mon gars. Tu l'as bien défendu.

- J'allais pas le laisser faire, dit Eijiro en tournant le visage de Denki vers lui. C'est mon mec. Ils s'embrassent à peine pour ne pas toucher le nez fragile du blond et les élèves s'attendrissent autour d'eux.

- Vous êtes mignons! Dit Mina alors que Hanta la tient par la taille et que les filles acquiescent en cœur.

Izuku se tourne vers son ami d'enfance et va s'asseoir avec lui plus loin.

- Au moins, il n'a qu'une poignée d'heures de colles. Soupire-t-il en faisant en sorte que l'autre tourne sa chaise vers sa table.

- Ouais. Katsuki voit le garçon prendre sa main et l'ouvrir pour jouer avec sa paume et ses doigts en silence.

- Ça te gêne qu'ils se fassent des bisous devant tout le monde? Demande-t-il en relevant ses yeux verts vers lui.

- Non... 'font ce qu'ils veulent. Je suis pas une bête de foire, c'est tout.

- T'es timide? Dit-il avec un sourire joueur.

- Non, Deku! Répond le blond en donnant une pichenette dans son front. Je n'aime pas me faire observer, c'est tout. Pas quand je suis vulnérable, pense-t-il. Il n'a pas besoin de le dire car l'autre l'a bien lu dans ses pupilles.

- Ton anniversaire c'est le mois prochain... Amorce le plus jeune avec une petite moue.

- Et alors?

- Tu veux quoi? Demande-t-il avec un sourire. Je veux te faire un cadeau mais j'ai pas d'idée...

- Tu vas trouver, écoute. Élude Katsuki en prenant sa main qu'il presse un peu. Ça fait des années que j'ai pas fait mon anniversaire alors te prends pas la tête.

- Je suis invité? Le blond lui lance un regard blasé.

- Bien sûr que oui, idiot. Je me casse pas la tête à rester avec des gens qui m'intéressent pas. Il lui fait un grand sourire et, trop gêné pour l'affronter, il se contente de se tourner dans l'autre sens pour reprendre ses cours et attendre que leur professeur rentre.

- Deku! Appelle Katsuki en rentrant dans la salle commune.

- Oui? Izuku le voit s'approcher du canapé sur lequel il est étendu sans bouger le moindre orteil et lui fait un sourire.

- Qu'est-ce que tu fous là? Tu te sens pas bien? Il s'accroupit et pose une main sur son front.

Il rigole en l'enlevant et se redresse pour s'étirer.

- Je viendrai pas avec vous au terrain d'entraînement cet après-midi, désolé.

- Pourquoi? Si c'est parce que tu te sens seul dans les gradins, on peut rester avec toi, faut le dire.

- Non... C'est gentil mais c'est pas ça. Il attrape sa main alors qu'il s'assoit à côté de lui.

- Et puis t'as pas trop chaud en manches longues?! Coupe-t-il encore.

- Les cicatrices, Kacchan... grimace-t-il.

- On s'en fout, non? Il n'insiste pas quand il voit son air maussade et l'invite à poursuivre.

- J'ai un examen à l'hôpital, ils veulent voir comment je cicatrise.

- Oh. Il se tourne vers lui en serrant ses doigts. Tu veux que je vienne?

- Non... Je préfère pas. Ta maman va m'emmener mais j'ai pas très envie d'être avec quelqu'un quand ils vont me faire l'examen.

- C'est-à-dire? Il baisse la voix pour ne pas être entendu des quelques élèves qui traînent plus loin.

- Ils vont me mettre une sonde... en bas.

- Ah, c'est une colosco- Il se fait interrompre par la main du jeune homme qui se pose sur sa bouche pour l'empêcher de finir sa phrase.

- Kacchan! Siffle-t-il. S'il te plaît, on est pas seuls!

- Ouais, pardon. Marmonne-t-il avant de mieux se positionner sur le canapé et de poser ses jambes sur celles du plus jeunes, se fichant que ses pieds se retrouvent contre son ventre, lui s'étant décalé pour lui faire face.

Il n'a pas l'air plus gêné que ça même s'il hausse un sourcil, clairement exaspéré de son attitude.

- Ça va, j'ai des chaussettes! Il monte un peu son pied vers son visage pour l'embêter mais se fait couper par sa main qui baisse ce dernier et ses bras qui les emprisonnent contre son ventre. Il bouge un peu pour le taquiner et l'entend réprimer un rire quand ses orteils palpent son ventre.

Il sent qu'il a pris un peu de poids et ça le rassure car même s'il reste maigre, il sent de la chaire sous son haut.

- Bon, reprend le blond pour s'interrompre dans ses pensées. Tu y vas dans combien de temps?

- Une petite heure... Je rentre dans la soirée si tout va bien et sinon je reste un peu à l'hôpital... Katsuki sent ses sourcils se froncer en l'entendant et lui fait signe de s'approcher.

- Si jamais c'est le cas, tu m'appelles et je reste avec toi au téléphone jusqu'à ce que tu dormes, d'accord? Pas de fugue.

- Oui... Souffle-t-il en s'adossant contre un coussin. De toute façon si je reste, c'est pour une opération.

- Tu saignes encore parfois? Demande-t-il tout bas, rendant impossible toute tentative d'espionnage.

- C'est rare... Dit-il presque sans aucun son. Ça va aller je pense, j'ai juste peur d'avoir mal ou... de paniquer quand- Il se coupe et avale sa salive en baissant les yeux. Tu sais...

- Tu seras endormi... Rassure le blond en caressant sa main. Tu ne vas même pas t'en rendre compte et tu seras de retour ici en un battement de cil.

- C'est pas ça... Dit le garçon en gigotant un peu. Ça m'est déjà arrivé de me réveiller pendant qu'il me- tu sais... ou de me lever le matin et de comprendre qu'il m'a touché dans mon sommeil.

Il lui laisse quelques secondes de calme complet avant de répondre en serrant ses doigts.

- C'est pas pareil du tout, ok? Tu ne risques pas de te réveiller en plein milieu et on pourra en parler quand tu rentres.

- Ok... Il le voit humidifier ses lèvres rongées et se taper un peu les joues pour penser à autre chose.

- Tu veux manger un truc? Propose le blond en regardant le comptoir de la cuisine. Je crois qu'un des débile a fait des biscuits.

- Je dois être à jeun. Soupire Izuku en touchant son ventre vide. J'ai le goût de la purge coincé sur la langue depuis ce matin... eurk.

- Tu veux qu'on ailles faire un tour avant que ça soit l'heure? Comme la plupart des autres sont encore au self, ils seront tranquille.

- Je dois prendre une douche mais pourquoi pas après? Ils se fixent là dessus et il le voit partir vers les douches tandis qu'il va s'asseoir à la table commune où deux filles mangent leurs plats.

Ses cheveux sont humides quand il passe une main dedans et il l'entend rouspéter un peu alors qu'il coupe par la pelouse pour aller plus vite vers le portail.

- Deku, t'as eu le temps de faire les devoirs?

- Oui. Il se tourne et l'attend alors qu'ils passent le portique avec leur carte étudiant avant de pousser la grande porte pour arriver sur le parking. Je me suis avancé hier soir.

Il soupire alors que le blond le rattrape et s'assoit sur le bord du trottoir à sa gauche.

- J'y crois pas, je vais à l'hôpital le seul jour de pause...

- Et tout ça pour reprendre un jeudi bien chargé! Ricane Katsuki pour l'embêter. Il se prend un coup dans le bras et lui tire la langue comme un gosse.

- Je te déteste. Se plaint le détenteur du One for All en soutenant sa tête avec sa main, les yeux vers le lointain pour essayer d'apercevoir la voiture de l'infirmière.

- Mais non, tu m'adores.

Une voiture noire se gare sur le parking alors qu'ils parlent de tout et de rien et même si personne n'en sort, Izuku ne peut pas s'empêcher de lui lancer des petits coups d'œil à intervalles réguliers.

- Ça va? Demande finalement le blond en le voyant moins attentif.

- Je sais pas... Tu trouves pas ça bizarre que cette voiture ne bouge pas?

- Peut-être que c'est un parent d'élève? On s'en fous...

- Elle a arrêté le moteur et- oh merde, Kacchan. S'exclame-t-il en se relevant.

- Quoi? Qu'est-ce qu'il se passe? Demande-t-il en l'imitant.

- On doit rentrer dans Yuei, maintenant! Les deux garçons se dépêchent de pousser le portail et Izuku entend clairement la portière de la voiture claquer.

- Putain... Katsuki regarde l'adolescent à ses côtés s'écrouler au sol quand ils sont entre les murs et le force à se relever pour qu'il puisse lui dire ce qu'il se passe.

Eijiro qui les a vu au loin s'approche avec Denki et Hanta et le rouquin fronce les sourcils d'inquiétude quand il se rend compte que le plus jeune est blotti dans le cou de son meilleur ami et qu'il pleure.

- Qu'est-ce qu'il se passe? Demande-t-il une fois à leur hauteur.

- La sœur de Marcus est sur le parking. Répond Katsuki en le regardant avec un air dépassé. Le pauvre jeune homme entre ses bras tremble et pleure de plus belle.

- Elle me déteste... Hoquète-t-il en essayant de sécher ses larmes. Son visage est tordu par la peur. Elle me fixait dans la voiture et- et m'a sourit quand je l'ai reconnue.

Il plaque une main contre sa bouche pour s'empêcher de hurler et Katsuki le prend contre lui avec plus de force et ils le voient tous s'échouer contre son torse.

- Qu'est-ce qu'on fait? Demande Denki en se tournant vers les autres.

- Je vais chercher Aïzawa. Dit Hanta en partant immédiatement.

L'adulte arrive d'un pas rapide après un petit quart d'heure, suivit de près par l'adolescent aux cheveux noirs qui revient.

- Allez tous à l'internat. Ordonne-t-il quand il arrive à leur hauteur.

- Je peux pas... Répond le concerné qui s'est un peu calmé. J'ai un rendez-vous à l'hôpital. Son professeur soupire et se tourne vers les autres pour leur faire un geste, les pressant et se retrouvant seul avec les deux amis d'enfance.

- Tu sais ce qu'elle fait là?

- Pas du tout... Elle a dû entendre parler de son frère aux infos. Je ne la connais pas, ajoute-t-il en frottant ses yeux. Je ne l'ai vu que trois ou quatre fois.

Son téléphone vibre soudain dans sa poche et il le sort pour voir qu'il a un appel entrant de sa marraine.

- Elle doit être arrivée... Dit-il en se pinçant la lèvre. Je fais quoi? Il sent la main du blond qui masse un peu sa nuque et regarde l'adulte, à la recherche de réponse.

- Écoute, je vais t'accompagner jusqu'à la voiture et on avise. Tu risques rien, assure-t-il en poussant le portail.

Ils s'avancent tous sur le trottoir en béton et il n'a que le temps de faire deux pas qu'il voit la femme blonde qui se tient droite à quelques mètres de l'école et qui fume une cigarette. Sa silhouette élancée est droite et avec son style, il ne fait aucun doute que la trentenaire est bien une femme de l'Europe de l'Est.

Elle le fixe de ses yeux pâles et il voit qu'elle tache le bout de son bâtonnet avec son rouge à lèvre quand elle le retire d'entre ses lèvres pour parler. Elle a un accent extrêmement fort et ne se dérange pas pour traduire tous les mots quand elle le fixe.

- Tu penses que tu peux accuser mon frère sans problème? Il s'est bien occupé de toi et tu décides que ça ne te suffit pas? Elle écrase son mégot et s'approche en faisant claquer ses talons noirs.

Il laisse passer un geignement de peur et se cache derrière le blond qui lui sert de rempart. Kacchan n'a pas hésité une seule seconde et fixe la femme d'un air meurtrier alors que son corps s'est placé devant le sien.

- Raconter des mensonges pareils, on se croirait rêver!

- Partez d'ici. Dit le professeur alors que la mère de Bakugo sort de sa voiture au loin en voyant l'altercation. Vous n'avez rien à faire là, ces enfants sont sous notre protection et je n'hésiterai pas à intervenir si besoin.

Elle le regarde avec dédain avant de croiser les yeux verts qui sont remplis de larmes. Elle laisse passer ce qui ressemble à des insultes et Katsuki se tourne vers l'adolescent pour le prendre par la main alors qu'elle parle plus fort.

- Viens. Dit-il en ignorant la femme qui lui crie presque dessus, maintenant. Izuku obéis en essayant d'ignorer les mots qu'elle lui lance et qu'il est le seul à pouvoir comprendre. Les mots s'enchaînent dans sa tête jusqu'à ce que ça soit celui de trop.

- C'est pas vrai! Cri-t-il soudain en se tournant vers elle. Je l'ai pas mérité! Il retient ses larmes et reprend alors qu'elle s'arrête avec un sourire.

- Pourquoi tu le défends? Tu sais très bien ce qu'il m'a fait! Il essuie les traîtresses qui ont coulé sur ses joues et la regarde alors qu'elle perd son sourire.

- C'est pas contre moi que tu dois être en colère Irina. Sur ces mots, Katsuki tire un peu plus sur sa main et le force à avancer jusqu'à sa mère qui le fait rentrer dans la voiture alors que la femme hurle des insultes dans sa langue natale.

Izuku voit son professeur et son ami d'enfance faire face à cette femme alors que la voiture démarre et il se cache les yeux, cette langue lui donnant mal à la tête quand il l'entend la crier. Ça lui rappelle trop de mauvais souvenirs et ça lui fait mal au cœur de réaliser qu'il comprend tous ses mots.

- Qui est-ce? Demande Mitsuki alors qu'ils s'engagent sur la route.

- Un mauvais souvenir... Soupire Izuku en vérifiant qu'elle ne les suit pas dans le rétroviseur.

Izuku regarde par la fenêtre en jouant avec les cheveux blonds. Kacchan s'est allongé sur ses jambes et pianote un truc sur son téléphone alors qu'il passe ses doigts sur son front et entre ses mèches presque platines. Il se repositionne sur le lit, étant depuis trop longtemps en tailleur sur le matelas et lance un regard circulaire à la chambre en inspirant profondément.

Il aime bien ces petits moments de calme où ils ne font rien... Pas de devoirs dont il faut se préoccuper, pas de peur, juste des parents qui parlent au rez-de-chaussée autour d'un café... Il n'est pas chez lui mais il n'a pas envie de partir. Il passe une main dans les cheveux tous doux du garçon et le voit soupirer de bien être en repositionnant sa tête pour être mieux.

Il le voit éteindre l'écran de son portable et fermer les yeux en posant l'objet sur son torse. Ses cils blonds frémissent et l'air passe plus fort à l'extérieur, faisant bouger les rideaux de la baie-vitrée qui est ouverte, donnant un grand accès sur le balcon. Il se sent tellement bien qu'il pense un instant qu'il devrait y avoir plus de week-end dans une semaine.

Le jeune homme se repose entre ses bras et il a l'air aussi fort que fragile quand il passe ses doigts sous son menton pour l'effleurer. Kacchan se laisse faire sans rien laisser paraître et penche même un peu plus la tête en arrière pour lui laisser plus de place. Sa pomme d'adam se fait à peine sentir contre sa gorge découverte et Izuku sent l'océan qu'il a dans le torse se gonfler et déborder d'émotions qui s'entrechoquent.

Il se penche un peu au dessus de l'ange qui s'endort et il sait qu'il se rend compte de son geste quand il est assez près pour sentir sa respiration sur son visage. Il n'est pas tétanisé mais attend sûrement de le voir agir, d'une manière ou d'une autre. Ce n'est pas mal en soit même si ça devrait être un crime de salir un être aussi parfait que le blond par sa simple présence.

Au lieu de ça il le laisse passer ses mains sous sa nuque pour la soutenir et frôler ses lèvres pour mieux les embrasser. Il sent sa joue se faire caresser du bout des doigts et augmente juste un peu la pression qu'il a sur sa lèvre inférieure, emprisonnée entre les siennes.

Katsuki sent une goute tomber le long de son cou et presque simultanément, la respiration du garçon au dessus de lui se froisser. Il s'autorise à ouvrir les yeux et même s'il ne voit que son cou tacheté, il le pousse gentiment à se décaler pour pouvoir se relever correctement.

- Pourquoi tu pleures? Demande-t-il en le voyant essuyer ses yeux. Il avait plutôt envie de lui demander ce qui l'a poussé à faire ça -pas que ça lui déplaise- mais il haït le voir aller mal.

- C'est rien, vraiment. Ose-t-il dire en souriant. Le jeune homme le prend par la main alors qu'il s'allonge sur le lit en fixant le plafond et il se laisse porter par son instinct pour faire la même chose à ses côtés.

Le blond regarde le profil de son ami en silence et attend qu'il l'ait vu pour reprendre.

- On ne pleure jamais pour rien. Il le voit de nouveau sourire avant de renifler légèrement puis de le fixer sans sourciller.

- Je suis juste... content. Il se sent faire une expression dubitative jusqu'à ce qu'il poursuive en se rapprochant.

- J'ai juste compris que le seul moment où je me sens à la maison, c'est quand tu es là.

- Et c'est une bonne raison pour pleurer? Souffle-t-il tandis que le plus petit passe une main dans son cou. Il oublie un peu qu'il attend une réponse quand il se colle contre lui et frotte son nez contre le sien en faisant se frôler leurs lèvres.

Izuku sent les bras forts de l'adolescent passer dans son dos et la peur qui couve dans son torse ne déborde pas encore, ce qui lui laisse l'audace suffisante pour accepter l'invitation évidente qu'il lui tend et de laisser sa bouche épouser la sienne sans que des frissons débiles n'en soient le seul aperçu.

C'est chaud dans son ventre quand il touche ses lèvres, les mains qui l'englobent sont rassurantes contre sa colonne et il bouge timidement, trop gêné par les bruits qui se créent et qui semblent beaucoup plus fort.

Kacchan n'a pas l'air dérangé et contrairement à lui, il n'entrouvre pas ses yeux pour le voir. Ça fait du bien quand il aspire un peu l'un de ses lèvres dans les siennes et il lui fait la même chose, laissant son souffle chaud se perdre sur lui. Il se sent basculer et se détache juste un peu pour mieux s'allonger sur lui.

Ses yeux rouges se sont ouverts et il le regarde sans trop oser affronter ses pupilles alors que leurs ventres sont chauds l'un contre l'autre. Il sent sa jambe entre les siennes et c'est pareil pour lui. Ça ne semblait pas « trop » il y a à peine quelques secondes quand ils étaient si proches mais là, quand il est si conscient... peut-être que si.

Il sent une de ses mains bouger dans son dos, remonter sur le tissu et même s'il doit avoir l'air d'un lièvre pris dans les phares d'une voiture, le garçon termine son geste dans sa nuque avec un sourire.

Il sait que c'est à lui de faire le prochain mouvement et même si ça lui coûte, il ravale la douleur de l'appréhension dans ses poumons pour se pencher. Il sent avec soulagement la main l'encourager en s'accrochant à ses cheveux avant de se remettre contre ses reins.

Deku l'embrasse encore et il essaie de réfréner sa fougue pour goûter ses lèvres comme une friandise. Il n'a pas l'air de trouver ça désagréable et il est même un peu surpris quand il sent que le garçon mord sa lèvre inférieure. C'est léger mais c'est suffisant pour qu'il ressente pleins de picots pétiller sur sa bouche pendant plusieurs seconde.

Il le laisse guider leur baiser, s'habituer à être aussi proche de lui et à tenter des choses. Ils ont tous les deux la sensation de faire un saut dans le vide mais le noeud dans l'estomac qui l'accompagne n'est pas désagréable. C'est dur de se laisser faire sans bouger ou y mettre trop de passion mais il ne veut vraiment pas le faire fuir.

Il laisse échapper plusieurs soupires quand Deku le mordille de nouveau et refuse de relâcher la tension qui s'accumule en lui quand il dérive et embrasse son menton et son cou, posant des traces brûlantes partout sur sa peau, l'air ambiant les stimulant quand il pose sa bouche dans le creux de sa mâchoire. Son poing se serre un peu sur le gilet du jeune homme quand il sent des pointes de plaisir plus chaud le saisir à la gorge, juste là où il l'embrasse.

- Deku... Tu me fais confiance? Arrive-t-il à dire en regardant le plafond pour essayer de ne pas trop se laisser aller.

- Hum... oui Kacchan. Dit-il contre sa peau d'une voix plus égarée que d'habitude.

Il se redresse, le garçon toujours sur lui et le regarde dans les yeux en posant sagement ses mains sur sa taille. Il ne se sent pas assez aventureux pour plus que ça et n'a pas envie de le faire se braquer après si peu... ce serait trop dommage et il veut juste le mettre en confiance.

Ses pupilles sont un peu dilatées et même s'il est clairement dans la bulle qu'ils se créent, il a quand même ses réflexes timides qui font rosir ses joues. Il le voit fermer ses mains sans savoir quoi en faire ou où les poser avant d'en approcher une de son torse assez fébrilement en cherchant l'approbation dans ses yeux.

Il le voit chercher une prise, un endroit qui lui semblerait juste et se décide à poser une main sur son épaule et laisser traîner l'autre sur le haut de son pectoral.

- T'es bien comme ça? Demande le blond, n'ayant pas pu s'en empêcher. Il le voit hocher timidement la tête et il rit à peine avant de lui voler un frisson. On ne peut pas appeler ça un baiser, c'était trop bref.

- Hey... Râle-t-il à peine tandis qu'il sourit sans se cacher.

- Quoi? Joue-t-il. Viens là. Il pose un doigt sous son menton pour le faire se pencher vers lui et la rougeur qui s'étend sur son visage quand il lape ses lèvres et délicieuse.

Il le voit les presser en une fine ligne, gêné mais sans s'offusquer. Katsuki le regarde se détendre de nouveau et esquisse même un sourire quand il le voit passer un petit bout de sa langue sur sa bouche pour chasser le fantôme de la sienne.

- J'ai bon goût? Souffle-t-il, le faisant réaliser son geste.

- Euh... Il n'a pas le temps de parler qu'il sent son pouce passer contre ses lèvres humides, le rendant encore plus mortifié.

- J'ai le goût de ton baume à lèvres dans la bouche. Dit le blond sans se rassasier de l'idée bien réelle que le garçon est assis sur lui et le tient tout près pour l'embrasser.

Izuku le voit s'approcher un peu et ferme les yeux pour coller ses lèvres aux siennes. Il n'est pas doué mais au moins, il commence à avoir moins peur de le faire. Ça semble encore incroyable qu'un garçon comme lui puisse le vouloir mais il n'arrive pas trop à y penser, sentant toutes ses terminaisons nerveuses se faire déborder.

Il sent de nouveau sa langue chatouiller sa bouche et il essaie de ne pas se braquer pour profiter de cette nouvelle sensation mais ne peut pas s'empêcher de reculer quand elle passe juste entre ses lèvres et frôle ses dents.

- Ça va? Lui demande instantanément le blond en prenant sa main.

- Oui, je- Ça va. Il ne s'y attendait pas vraiment et passe une main nerveuse dans ses cheveux.

- C'est juste un jeu, Zuzu. Souffle l'explosif en embrassant son front. Il sert ses doigts dans les siens et ajoute. Si c'est trop pour toi sert ma main, ok?

- Ouais. Acquiesce-t-il en forçant un sourire. Il n'a pas à le forcer longtemps car il manque presque d'exploser de rire quand il fait pleins de baisers bruyants sur sa bouche. C'est presque une attaque mais ça le détend suffisamment pour que lorsqu'il l'embrasse pour de vrai, presque tout son stress soit bien loin.

Il n'arrive pas à accepter la présence de sa langue dans sa bouche, même quand il réessaie en caressant le dos de sa main avec son pouce. Rien que la sensation le braque et il manque de le mordre, sa bouche se fermant hermétiquement.

Kacchan se recule immédiatement avec un sourire rassurant et embrasse sa main, toujours emmêlée à la sienne.

- C'est pas grave, on a pas besoin de faire ça. Dit-il comme si ce n'était pas important.

- Mais t'en as envie-

- Pas toi. Coupe le garçon. On peut s'en passer, vraiment. Il ne peut pas s'empêcher de l'embrasser pour chercher à se faire excuser mais l'étreinte dans laquelle il le bloque et le regard si... doux qu'il lui lance rendent son cœur tout mou.

-  Je t'aime... C'est comme si c'était son petit organe qui l'avait soufflé à son oreille et même si ces mots font peur, ils ne sonnent pas faux.

Il lui fait un sourire où il voit bien ses canines pointues et se penche jusqu'à toucher sa bouche de la sienne.

- T'as intérêt.

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