Chapitre 38: Cœur de souffre

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Une respiration hachée, des draps qui bougent, une plainte étouffée puis une lampe de chevet qui s'allume.

Katsuki détourne la tête de l'objet aveuglant pour jeter un coup d'œil à Deku. C'est bien lui qui l'a réveillé et il se bouge jusqu'au bord du lit pour voir dans quel état il est.

- Qu'est-ce qui va pas? Grogne-t-il sans pouvoir s'en empêcher.

Izuku est plié en deux sur le bord du sommier, les jambes dans le vide et l'ombre projetée sur son visage lui laisse deviner son expression torturée.

Il se tient le ventre des deux mains, plié en deux et aux bords des larmes si ce n'est pas déjà trop tard.
Il tremble de froid et de peur et sa nuque est trempée quand il la touche de sa main.

L'adolescent ne répond que par des sons gutturaux entrecoupés, incapable de lui répondre même s'il essaie de faire des mots.

- M-Ma- hn-... Ah- ah-

- Tu as mal? Il secoue la tête avec vigueur et se force à laisser sortir les sons.

- Mar-cus. Il voit sa jambe tressauter et ses bras appuyer plus fort sur son estomac.

- Il est pas là. Dit-il en passant sa main dans ses cheveux en bataille. Recouche-toi, c'est juste un cauchemar.

- Je vais vomir. Réalise-t-il en se levant fébrilement pour aller aux toilettes.

Katsuki s'adosse contre la porte des chiottes en attendant qu'il ait fini de rendre son repas, pieds nus sur le sol gelé et la tête dans le coton.

Il l'accompagne dans la salle de bain pour qu'il puisse boire un verre d'eau et sécher ses larmes. Son reflet est tout tremblant dans le miroir et la pâleur de sa peau est presque maladive. Il vibre presque quand il pose sa tête contre son torse à la recherche d'un bref réconfort et le blond le sert fermement contre lui en les regardant dans le miroir.

Deku est faible et apeuré dans ses bras et il maintient sa tête contre son haut d'une main pour qu'il puisse fermer les yeux sans avoir peur du noir.

- T'es pas en état, Deku. Katsuki rompt le silence avec cette constatation en jouant avec ses mèches folles.

- Si, c'est juste un coup de mou. Il sent chacune de ses respirations et la difficulté qu'il a pour prendre de l'air l'inquiète.

- Tu as tout le temps dont tu as besoin, ici.

- Je veux retourner à Yuei.

- C'est pas sérieux Deku, tu recommences à vomir et à faire pipi au lit, c'est un signe.

- C'est une coïncidence!

- Ça s'était calmé et ça reprend de plus belle parce que tu paniques.

- Mais je veux vraiment y retourner!

- On en reparle demain. Dit-il en le soulevant par les aisselles. Le vert s'agrippe à lui avec ses jambes et ne bronche pas, s'endormant presque sur son épaule.

Il le tient d'une main quand il bouge la couverture pour se glisser dessous avec son fardeau.

- Kacchan...

- Chut. C'est l'heure de dormir. Izuku bouge quand même pour prendre une petite gélule avant de retourner se blottir contre son ami d'enfance qui lui sert de bouillotte et d'attrape rêve.

Katsuki le recouvre d'un bras paresseux et embrasse son front. Il sent sa bouche contre sa gorge s'étirer en sourire puis s'endort en baignant dans son odeur de tilleul.

Son alarme les réveille d'un coup brutal et il entend Izuku crier alors qu'il l'éteint.

- Ça va? Il hoche la tête en se tenant le cœur puis il se lève pour ouvrir les rideaux pour ne pas se recoucher.

Katsuki le regarde faire avec fatigue et se met sur le bord du matelas pour s'étirer.

- Tu es toujours sûr de toi? Grogne-t-il d'une voix rauque.

- Oui. Il déglutit et se tape un peu les joues pour les faire rosir.

- Tu peux toujours changer d'avis.

- On rentre bien ce soir? Lui demande Izuku, ayant besoin de se rassurer.

- Oui. Tu as une semaine de transition et après tu pourras faire tes soins tout seul donc on ira à l'internat.

- J'arrive pas à croire que ça fait déjà un mois... Dit-il distraitement en se dirigeant vers l'armoire de Katsuki. Il s'accroupit et prend son sac duquel il sort son uniforme propre et repassé.

- J'vais aux toilettes. Dit le blond en se levant et en trainant des pieds.

- Ok, Kacchan... Le vert reprend ses marmonnements sans faire plus attention à lui en vérifiant qu'il a tout ce qui lui faut dans son sac.

- T'es prêt? Demande Katsuki en prenant leurs sacs pour les descendre dans l'entrée.

- O-oui. L'explosif se rend dans la salle de bain pour vérifier si c'est bien le cas, ne faisant pas vraiment confiance à la fébrilité de sa voix.

Il passe une tête dans l'ouverture et remarque que l'adolescent fait face au miroir et qu'il tremble un peu.

Il rentre dans la pièce et tourne le garçon face à lui pour nouer correctement sa cravate.

- Montre tes poignets. Ordonne-t-il sans cligner des yeux. Izuku remonte passivement ses manches et le laisse observer ses bras qui n'ont pas de nouvelles coupures depuis l'incident d'avant les vacances, comme il le fait tout les jours depuis deux semaines.

Katsuki hoche la tête en baissant sa chemise pour cacher ses cicatrices. Il le tourne pour être face à leurs reflets et pose ses mains sur ses épaules. Sa silhouette est massive derrière celle du garçon mais elle n'a pas l'air effrayante.

- Ça va bien se passer. Le rassure-t-il en posant machinalement son menton sur son crâne.

- J'ai peur qu'ils fassent le lien entre les nouvelles et moi. Katsuki redoutait ça depuis que la presse avait fait part de l'affaire publiquement, il y a déjà deux semaines de cela.

- Comment pourraient-ils savoir que c'est toi? Eijiro et Denki ne diront rien. Ces derniers l'avaient appelé quand ils avaient vu la nouvelle à la télé et il n'avait pas réussi à leur mentir. Il ne s'inquiétait pas plus que ça à leur propos, ils n'étaient pas du genre à répandre ce genre d'infos.

- Son nom est sur toutes les bouches depuis le début des vacances et... comme ça se passe dans la région tout le monde en parle. Il voit la peur dans ses yeux.

- C'est normal, Deku. Une histoire aussi sordide, ça fait parler. Mais personne ne sait que tu es la victime et aucune preuve n'a été divulguée.

- J'ai peur qu'on se rende compte que c'est moi... J'ai peur de les entendre en parler en classe et- et faire des remarques.

- Je laisserai rien passer. Assure-t-il en le bloquant dans ses bras. Deku pose ses mains sur ses avant-bras avant de se tourner et de le serrer beaucoup trop fort contre lui.

- Doucement, Deku! Grogne le blond en plaignant ses poumons qui n'ont plus de place.

- J'ai peur... Il soupire alors qu'il lui accorde un peu d'air en allégeant sa prise.

- De quoi?

- Et si jamais je fais une crise en classe? Que je me sens pas bien? Il décoiffe ses cheveux.

- On va voir avec les profs. Si ça va pas, tu me le dis et je te traine jusqu'à l'infirmerie.

- Je veux pas te déranger.

- Ça me dérange pas. Peste-t-il en se dégageant de son étreinte pour sécher ses larmes et le foutre devant la glace.

- Si t'as besoin de soutient, je suis là. Tu m'as dit qu'on était amis, non? Dit-il en le fixant par l'intermédiaire de son reflet.

- O-oui. Bredouille Izuku.

- Bon bah voilà. Te prends pas plus la tête.

- Mais t-tu préfères pas rester avec tes vrais amis? Ajoute-t-il en fourrant un de ses doigts entre ses dents. Ils vont faire des remarques.

- Mais qu'ils en fassent! J'm'en branle! Ses yeux brûlent d'un rouge sanglant.

- Je reste pas avec des gens qui valent pas le coup! Tu penses que je laisserai n'importe qui être aussi proche de moi?!

Izuku secoue doucement la tête, un peu perturbé par la violence avec laquelle il parle.

- Tout à fait! Arrête de te descendre constamment! Il arrive à lui tirer un sourire et y répond.

- Viens manger, on va être en retard.

Katsuki est obligé de réveiller Izuku quand le bus scolaire arrive dans l'enceinte du lycée, bien qu'il n'en ait pas plus envie que ça. Sa tête est lourde sur son bras engourdi. Le jeune homme se redresse sur son siège et défait sa ceinture de sécurité après avoir retiré ses écouteurs.

Kacchan semble avoir compris qu'il était très stressé et comme il n'ose pas lui demander de lui tenir la main il se contente de marcher très près de lui.

Ils vont directement à l'infirmerie et Izuku remet son dossier médical à la vieille femme qui vient juste d'arriver. Elle le feuillette, le range et l'autorise à avoir ses médicaments sur lui. Ce n'est qu'une formalité mais Izuku est rassuré de voir qu'elle ne pose pas de questions ou ne fait pas de commentaires.

- Je peux reprendre le sport dans un mois et demi. L'informe-t-il.

- Tu seras dispensé en attendant. Assure la femme en notant des choses sur un calepin. Tu pourras venir à l'infirmerie pour te reposer ou aller à la bibliothèque pour travailler.

Izuku hoche la tête et elle ajoute.

- Je suis toujours là si tu as besoin de parler ou si ça ne va pas. Les professeurs te laisseront sortir de classe si c'est nécessaire.

- D'accord. Ils savent déjà ce que j'ai? Demande-t-il avec inquiétude. Il n'a pas envie de recevoir des regards de pitié.

- Aïzawa nous a dit que tu avais une condition particulière par mail qui nécessitait des aménagements mais je sais ce qui t'es arrivé dans les grandes lignes.

Il baisse le regard pour éviter son jugement ou quoi que ça puisse être.

- Tu vois un psy?

- Non...

- Je peux te donner quelques noms, si tu veux.

- Il est pas prêt, on va attendre encore un peu. Dit Katsuki qui tient leurs sacs et qui reste derrière lui en support depuis qu'ils sont arrivés.

- Je vois. Dit la femme en souriant. Tu connais le nom de ton infirmière? J'aimerai prendre contact avec elle pour tes traitements.

- C'est la maman de Kac- Katsuki. La vieille dame lance un regard à l'adolescent qui sert de rempart au plus jeune et ne peut pas s'empêcher de sourire de nouveau en pensant qu'il ne risque pas de lui arriver grande chose de plus avec un tel gardien.

Ses yeux brûlent d'une telle méfiance et colère mais sont tellement plus protecteurs et rassurants quand ils se posent sur le garçon...

- Si jamais tes blessures se rouvrent durant le temps scolaire ou tout simplement que tu as mal à l'internat ou en classe, je m'occuperais de toi.

Ils s'apprêtent à partir quand elle ajoute.

- Katsuki, je peux te voir seul une petite minute? Il hoche la tête et Izuku ferme la porte.

- Je voulais savoir si tu vas bien.

- Oui. Pourquoi ça irait pas? Son ton est sur la défensive.

- Ça doit être dur émotionnellement de voir un proche passer par de telles épreuves. Ça pourrait te faire du bien d'en parler aussi.

- J'ai pas besoin d'un psy.

- Je vois bien que tu veux le protéger mais ce n'est pas bon si tu t'épuises en le faisant. Il est très fort, n'en doute pas.

- Je vais pas le laisser seul!

- Je n'ai pas dit ça. Dit la femme d'un ton apaisant. Mais il n'est pas fait de sucre et tu n'as pas à porter le poids de tous ses traumatismes sur tes épaules. Tu n'es pas seul pour le soutenir et tu n'as pas à te méfier de tout le monde.

Le jeune homme garde le silence devant elle.

- Fais attention. Tu ne peux pas être la seule personne à qui il fait confiance car sinon, dès qu'il ira mal il se tournera vers toi et le jour où tu n'iras pas bien non plus, vous allez vous effondrer à deux. Tu ne peux pas être son ami, son confident et son psy...

Il ne lui répond pas mais semble avoir compris ce qu'elle voulait lui dire.

- Tu peux y aller mais si tu changes d'avis, je suis là. Il hoche la tête et quitte son bureau.

- Qu'est-ce qu'elle te voulait? Demande Izuku alors qu'il appuie sur le bouton de l'ascenseur en rangeant la clef dans sa poche.

- Pas grand chose. Dit le blond en rentrant dans la cabine avec son ami d'enfance. Il tient leurs deux sacs sans problème et laisse le jeune homme prendre sa main le temps d'arriver à leur étage.

- Deku, tu veux qu'on reste avec les autres durant les récrés ou pas?

- Euh... oui. Dit-il un peu surpris qu'il lui donne le choix. Il n'a pas envie de le priver de ses amis et à l'entendre, il passerait avant eux.

Ils se dirigent vers leur classe quand ils croisent Eijiro et Denki qui viennent des escaliers.

- Izuku! S'exclame l'électrique en le voyant. Il sursaute mais est encore plus surpris quand l'adolescent s'approche de lui et le sert dans une étreinte forte.

Il n'ose plus bouger et Kacchan fronce les sourcils en voyant le blond le serrer si fort.

- Hey, débile! Tu vas lui faire mal. Dit-il avec une colère latente dans la voix.

- Denki, sérieux... Dit Eijiro en s'approchant plus doucement.

- Je suis content de voir que tu vas bien. Dit-il en se reculant et en lui souriant. Il le voit déglutir et a l'air affolé.

- Oh mon dieu! Je t'ai vraiment fait peur? Désolé! Izuku prend sur lui et secoue la tête alors que l'électrique prend ses mains moites dans les siennes.

- Ça va, vraiment Denki. Le blond se recule sous le regard noir de l'explosif qui comprend bien qu'il ment.

Eijiro s'approche de lui et cette fois il est plus préparé quand il passe une main dans ses cheveux et embrasse sa tempe.

- Salut bonhomme. Content de te voir de nouveau parmi nous.

- C'est réciproque, Eijiro. Dit-il avec un sourire.

Kacchan est étrangement silencieux et ils reprennent leur route jusqu'à la classe. Izuku est vraiment stressé à l'idée de revoir ses camarades et prend une grande inspiration avant de pousser la porte.

La plupart des élèves sont déjà là et un silence s'abat dans la pièce quand il rentre et même s'il n'est pas surpris, il espérait vraiment que ça se passe autrement.

- Izuku! S'exclame Mina qui se fraie rapidement un chemin jusqu'à lui. Il fait un pas en arrière par réflexe parce que, premièrement elle est très impressionnante et secondement, tout le monde le regarde.

Il rencontre un torse derrière lui et lève la tête pour voir que Kacchan ne bouge pas et lui fait un léger signe pour lui faire comprendre qu'il protège ses arrières si ça dérape.

Il regarde la jeune femme en face de lui et joue avec ses manches, inquiet de savoir ce qu'elle veut.

- Je voulais te demander pardon parce que j'ai été odieuse avec toi. On est tous vraiment désolé et tu ne méritais pas qu'on agisse comme ça sans même avoir entendu ta version de l'histoire. Dire qu'il est choqué serait un mensonge. Il est littéralement sur le cul.

- Euh... dit-il sans avoir réfléchi à ce qu'il allait répondre.

- Tu n'as pas à nous pardonner ou même répondre. Dit Mina qui a vraiment l'air coupable et repentante.

- Vous saviez pas... Dit-il avec un timide sourire.

- Prend le temps d'y réfléchir. Dit Kacchan derrière lui qui a l'air beaucoup plus rancunier qu'il ne l'est lui même. L'explosif a envie qu'ils s'en mordent les doigts.

Momo s'approche de lui avec un sourire et s'excuse aussi, bien qu'il essaie de l'en dissuader.

- Non, Izuku. Je prend ma part de responsabilité. Dit-elle avec un sourire. On t'a presque harcelé en se liguant tous contre toi et c'était très irresponsable venant de futurs héros. Il se sent tout rouge et se cache derrière ses mains.

- On a organisé une petite fête à l'internat ce soir si ça te tente, ajoute-t-elle alors qu'il lance un coup d'œil à Ochaco. Elle l'ignore complètement, ou tout du moins essaie de ne pas se faire voir quand elle lui lance des regards étranges. Tenya n'est pas encore arrivé.

- Je suis pas interne...

- On avait complètement oublié! S'exclame Toru qui se trouve à sa droite.

- C'est pas grave! Dit Mina. Rikido pourra amener les gâteaux et on les mangera à la récré cet après-midi! Il fait un petit sourire en hochant la tête et va s'installer à sa table.

Hanta vient s'excuser quand il s'est assis et d'autres de ses camarades font de même sans qu'il ne puisse l'empêcher.

Shoto s'approche de lui et ne lui fait qu'un sourire qu'il lui rend. Il s'adosse à sa table et ils parlent un moment.

- Tu devrais retourner à ta place Shoto, le cours va bientôt commencer. Ils se tournent vers leur délégué qui vient de les interrompre.

- On t'a sonné?! Ça, c'est Kacchan qui s'est tourné sur sa chaise et qui fusille le garçon des yeux. Denki et Eijiro qui sont autour de sa table le regardent aussi avec dédain.

- Merci Katsuki mais il n'a pas totalement tord. Dit le détenteur du double alter en retournant à sa place après avoir demandé à son ami de manger avec lui.

- Oui bien sûr. Dit Izuku avant de se tourner vers l'autre qui n'a pas bougé.

- Qu'est-ce que tu lui veux, quatre yeux?! T'as pas assez foutu la merde?

- Kacchan, ça va. Rassure le jeune homme avec un sourire fébrile. Il se tourne vers l'autre.

- Je t'écoute Iida.

- Je voulais m'excuser de m'être comporté de cette façon. Je n'aurais pas dû agir ainsi et je me suis trompé sur ton compte Midoriya.

- Tu l'as surtout jugé sans chercher à comprendre et l'a culpabilisé pour rien! L'interrompt Katsuki avec férocité.

- Kac-

- Non attend, dit-il en faisant un geste de la main. Elle tremble mais il soupçonne que ce soit de rage.

- Tu ne peux pas l'éloigner de toi et le reprendre quand tu juges qu'il a compris la leçon. C'est pas un objet, il a des sentiments et vous avez joué avec pendant trop longtemps.

Eijiro est sur ses gardes, prêt à intervenir si une bagarre commence et la classe se fait de plus en plus silencieuse.

- Tout ce qui t'intéresse, ce sont les apparences! Je supporte pas les gens faux comme toi! Qui fait semblant d'être ami avec des gens parce qu'ils lui sont utile et qui les jette quand ils ne lui vont plus. Désolé de te l'apprendre mais la vie fonctionne pas comme ça.

- Kacchan...

- Merde! Tu peux pas venir t'excuser pour garder bonne conscience et montrer que tu fais bien comme les autres et espérer que les gens ne vont pas réagir.

Il se tourne vers son ami d'enfance qui se mord la lèvre et qui espérait sûrement qu'il n'essaie pas de blesser l'autre élève.

- Là j'ai fini, Deku. Il soupire.

- Je suis désolé Iida. Il sent que l'autre fulmine à ses côtés. J'accepte tes excuses mais je préfère rester avec Shoto et Kacchan.

- Je comprend Midoriya. Si tu changes d'avis, je serais content de te compter comme ami. Ochaco aussi même si elle est trop vexée pour faire le premier pas.

- C'est gentil mais je ne changerai pas d'avis. Il lui fait un sourire désolé et il s'éloigne.

Il soupire, ayant l'impression qu'une masse se soulève de ses poumons et se tourne vers Kacchan qui lui tend son poing avec un sourire en coin, fier de lui.

Il tape dedans et quelques secondes plus tard, Aïzawa rentre dans leur classe. Ils sont un peu surpris parce qu'ils ne commencent pas la journée avec lui mais quand l'adulte voit qu'il est de retour, il fait un signe de la main rapide dans sa direction pour qu'il s'approche.

Izuku se lève et s'avance vers son professeur qui le regarde de ses yeux fatigués.

- Bonjour Izuku. Sa voix est étonnamment douce et ça fait du bien à son cœur sans qu'il ne sache pourquoi. J'aimerai que tu viennes avec moi dans le bureau du directeur. Tu sais sûrement pourquoi mais ça me semble nécessaire. L'adolescent hoche la tête et l'adulte pose une main sur son épaule pour le guider hors de la classe.

Son professeur ne le suit pas tout de suite et le détenteur du One for All esquisse un sourire quand il voit son ami d'enfance sortir à sa suite, les mains dans les poches.

- Tu ne vas pas en classe? Le blond lui fait un petit sourire en coin alors que l'adulte ferme la porte derrière eux.

- Nan. Faut croire que je suis convoqué avec toi.

Le professeur ouvre l'ascenseur et ils rentrent dedans en silence. Ça le rend un peu malade et il ignore le regard du héros pour mettre le dos de sa main en contact avec celle du blond.

Katsuki lui lance un regard en coin, jaugeant son état de panique et attrape sa main qu'il met dans sa poche en mêlant leurs doigts durant les quelques secondes où les portes s'ouvrent et où l'adulte n'est pas concentré sur eux.

Il n'aime pas la sensation d'être observé et le rongeur mutant en face de lui ne l'aide pas vraiment.
Son bureau est aussi austère que dans son souvenir et frotte ses chevilles entre elles pour se calmer un peu.

- Je ne vais pas faire durer le suspense pour rien, commence le directeur avec une voix tendue. Je suis désolé.

Son air surpris doit être très clair puisqu'il poursuit.

- Nous aurions dû pouvoir te protéger de cet homme ou au moins te mettre suffisamment en confiance pour que tu nous en parles mais ça n'a pas été le cas et ça aurait pu te coûter la vie.

Izuku frotte son cou avec gêne et les regarde avec culpabilité.

- Vous pouvez nous expliquer comment vous vous êtes débrouillés d'ailleurs? Aïzawa se tourne vers le blond. Pourquoi ne pas m'en avoir parlé Katsuki?

- Parce qu'on avait pas le temps. Izuku aime quand ses yeux pétillent d'intelligence comme c'est le cas en ce moment et il pourrait passer tout son temps à l'écouter parler et expliquer ses pensées pour avoir une chance de comprendre comment son cerveau fonctionne aussi bien.

- Deku était terrifié et blessé, il me laissait à peine l'approcher et avait besoin de grands soins en toute urgence. C'est un miracle qu'il ait tenu aussi longtemps et je savais que si on n'avait pas le temps de porter plainte, on aurait tout fait pour rien.

Il se tourne vers lui pour voir comment il réagit à sa prise de parole et ne le quitte pas des yeux en poursuivant.

- Si je vous avais appelé, j'aurais dû vous expliquer toute la situation, mettre Deku en danger parce qu'en temps que membre de la police, l'autre aurait sûrement été informé par hasard -ou pas- de l'affaire. Vous auriez eu besoin d'autorisations et on avait pas ce temps.

- Tu en es sûr?

- Je suis pas du genre à jouer aux héros! Pas quand c'est une question de vie ou de mort. Il soupire. J'avais pas de preuve, juste une théorie, un pressentiment... Même si j'avais réussi à vous convaincre, je suis rentré illégalement chez lui parce qu'il voulait pas coopérer.

- Désolé... Ne peut s'empêcher de dire Izuku.

- T'excuses pas, Deku. S'empresse de répondre Katsuki. T'étais terrifié et personne peut t'en vouloir.

Le directeur se racle la gorge et prend un dossier qui doit être le sien. Il l'ouvre et tourne les pages les unes après les autres, suffisamment lentement pour qu'il puisse voir les différents post-it qu'il a dispersé le long de ces dernières.

- Nous n'allons pas compter tes absences de cette année, ni prendre en compte tes notes... Du moins les plus mauvaises. Son professeur enchaine.

- Vois ça comme un nouveau départ. On va prendre en compte ce que ta situation implique et il ne faut plus t'en inquiéter.

- Je ne vais pas redoubler? Il le rassure d'un signe de tête et continue.

- Non, on ne peut pas te prendre comme responsable de ce qui t'es arrivé. J'aimerai juste qu'on revienne sur cette bagarre qui t'as valu des sanctions. Le vert déglutit et regarde ses pieds.

- Je suis désolé... J'ai totalement perdu le contrôle. J'étais tellement énervé, j'avais peur...

- D'après certaines personnes, elle t'aurait harcelé au collège. Il lance un coup d'œil au blond qui hausse les épaules. Il ne confirme pas mais ne nie pas non plus.

- C'est vrai... Elle m'a vraiment pourri la vie.

- On ne peut pas faire grand chose, tu comprends, elle n'est pas élève ici... Dit le directeur. Pourquoi ne pas en avoir parlé plus tôt? Elle aurait été sanctionnée.

Il hausse les épaules, une expression triste passant sur son visage.

- Je voulais pas en rajouter... Je pensais que j'allais me faire punir donc je suis resté silencieux pour que mon beau-père n'en entende pas parler mais quand j'ai compris qu'il le saurait quand même, je voulais surtout éviter de trop me faire taper derrière en attirant l'attention.

- Attirer l'attention sur quoi? Demande Aïzawa.

- Sur le fait que j'ai peur de lui, que je ne voulais pas qu'il sache et que je ne réagisse que si on l'implique. Il m'a cassé la figure ce soir là, je n'imagine même pas si j'avais parlé...

- Ça venait de là, l'œil au beurre noir? Demande son professeur, toujours incapable de s'imaginer qu'on puisse faire ça à un enfant.

- Oui... Je me suis jamais défendu avant et ça a dû l'inquiéter de voir que je commençais à me rebeller.

- La punition ne tient plus, Midoriya. Il se tourne vers son camarade. Quant à toi Bakugo, nous mettrons une mention de ton implication dans ce sauvetage dans ton dossier scolaire.

- J'ai eu le soutient de Kirishima, Kaminari et Todoroki. Dit-il avec humilité. Aïzawa hoche la tête et leur dit de retourner en classe.

Ils sont seuls dans les couloirs silencieux et Izuku accélère un peu le pas pour rester à la hauteur de son ami d'enfance. Ils rentrent dans l'ascenseur et Katsuki roule des yeux quand il voit le sourire qui mange le visage de l'autre.

- Pourquoi t'es si heureux? Il sourit encore plus si c'est humainement possible.

- Parce que t'es entrain de devenir un vrai héros! Le blond se tourne un peu vers lui et fout le bordel dans ses cheveux.

- T'en doutais? Un sourire narquois lui échappe. Le plus petit fait une moue innocente en faisant signe que non. Il s'accroche à son cou, le déséquilibrant et le faisant se baisser maladroitement et en profite pour embrasser sa joue.

Il a un moment de latence, se rendant compte de ce que Deku vient de faire et qu'il en veut encore. Il se redresse l'air de rien et regarde fixement devant lui.

- Je suis fier de toi. Dit Izuku après s'être raclé la gorge, d'une voix peu sûre.

- Et c'est comme ça que tu le montres? Il n'a pas l'intention de sonner trop désagréable ou moqueur mais il espère tellement que ça va déboucher sur une confession ou un truc qui s'en rapproche!

- Bah... Tu m'as bien fait un bisou sur le front. Il se sent comme pris la main dans le sac et essaie de se justifier.

- J'ai fait ça parce que t'allais pas bien.

- Et bah je l'ai fait parce que je suis content.

Bien sûr. Il se sent con d'avoir pu penser que ça viendrait d'une intention autre que candide. Après tout ce qu'il a vécu, comment peut-il s'imaginer... Il ne peut pas le voir autrement que comme un pilier, un protecteur. Même pas un ami, lui lui sert de rempart contre le monde entier.

- Ok... Les portes s'ouvrent et ils retournent en classe l'air de rien.

La matinée se passe bien, Izuku est assidu dans sa prise de note et n'a pas l'impression que son absence pèse sur son travail et sa compréhension du cours. Merci à Kacchan qui l'a fait bosser durant les vacances.

Shoto reste avec lui pendant la récréation et ils parlent durant toute la pause sans s'en rendre compte. Il avait tellement peur de se retrouver seul et c'est un vrai soulagement de voir que ce n'est pas le cas.

Comme il lui a promis, ils mangent ensemble à midi, même s'il ne mange pas grand chose et que le bicolore reste d'un naturel silencieux. Il ne pose pas de question quand il prend des médicaments et le remercie intérieurement.

Le vert propose à son camarade de l'accompagner quand il lui fait part de son envie de passer du temps avec son ami d'enfance mais il décline son offre pour rester au calme.

Izuku lui fait un petit sourire et envoie un message à Katsuki. Il attend quelques minutes dans le couloir en se frottant instinctivement les poignets et se dirige vers l'extérieur quand il reçoit une réponse.

Il voit Denki lui faire des grands gestes au loin et s'avance dans la pelouse jusqu'à être à leur hauteur.

- Vous avez fait un pique-nique? Demande-t-il en se trouvant une petite place entre l'électrique et son ami d'enfance.

- On peut dire ça! Sourit Eijiro en poussant Denki à s'allonger dans l'herbe et à poser sa tête sur sa cuisse pour qu'il puisse jouer avec ses cheveux.

- Ils insistent pour manger dehors dès qu'il y a le moindre rayon de soleil. Grogne Katsuki en haussant les sourcils et en arrachant des brins d'herbe.

- C'est pas si désagréable... T'abuse Kacchan. Dit-il en profitant de la chaleur pour fermer un peu les yeux.

- J't'emmerde. Peste-t-il.

- Pourquoi t'es ronchon? Demande Izuku en ouvrant un œil.

- Tu bouuuudes? Renchéri Denki en souriant.

- Non! Je boude pas! Je vais très bien, je suis comme ça au naturel. Et j'vous emmerde. Il a envie de sourire quand il entend Deku rire.

L'adolescent colle son genou contre sa jambe et reprend sa discussion avec le roux, l'air de rien. Il les écoute distraitement et remarque que Deku baille de plus en plus.

- Tu tombes de fatigue Deku, ménage-toi. Il le voit s'étirer et faire un sourire fatigué.

- Ça va... La reprise est pas facile.

- Tu le vis bien? Intervient le blond, toujours entrain de se faire cajoler.

- Ça va. Je suis un peu stressé mais ça se passe mieux que ce que j'imaginais.

- C'est cool! Dit-il avec un sourire. Nous, on est là pour toi si tu te sens pas bien. Ajoute-t-il en levant un pouce.

- C'est gentil. Dit le détenteur du One for All avec un sourire.

- C'est sincère. Enchaîne Eijiro. Tu peux nous parler si ça va mal ou que t'as des soucis. Il hoche la tête en silence et regarde le parc du lycée dans le calme alors que le téléphone de l'électrique laisse passer un léger filtre de musique.

Ils sont bien à l'écart de tous les autres étudiants qui traînent dehors et c'est peut-être pour ça qu'il n'est pas très surpris quand les deux jeunes hommes s'embrassent sans aucune pression. Leur attitude contraste beaucoup avec celle qu'ils avaient chez Kacchan à être sous tension à l'idée même de se donner la main.

Il attend que la bouche de Denki ne soit plus sur celle de son copain pour lui poser une question.

- Et sinon, ça va toi? J'ai appris pour ta situation. Il lève les yeux au ciel et fait une mine contrite.

- Ouais. C'est la vie, écoute. Faut voir le positif, au moins maintenant j'ai plus à me cacher. Il sourit quand Eijiro embrasse sa joue avec entrain.

- Je suis cerné par des homosexuels! Dit Izuku avec légèreté sans réfléchir. Il réalise son erreur quand les yeux de Kacchan s'ouvrent en grand et le fixent.

- Qu'est-ce que tu veux dire? Dit Denki alors que le roux essaie de trouver une excuse le plus vite possible.

Il semble pourtant comprendre et se redresse en criant presque.

- Katsuki! Tu- tu l'es aussi? L'explosif soupire et Izuku s'en veut vraiment.

- Oui. Ça ne sert à rien de mentir mais il n'avait pas très envie d'en parler avec lui.

- T'es pas out? Demande le garçon.

- Si mais... il souffle. C'est un truc que je préfère garder pour moi. Denki hoche la tête, compréhensif avant de faire un sourire narquois.

- Je suis désolé Kacchan... Je pensais qu'il le savait.

- C'est rien. Le rassure-t-il.

- Tu es célibataire? Katsuki grince des dents. Voilà pourquoi il ne voulait pas en parler.

- N'y pense même pas. Menace-t-il.

- Allez, c'est marrant! Dit Denki en s'approchant un peu. T'as un amoureux? Un copain? Ou un plan cul?

- Rien qui te regarde! Tu obtiendras rien de moi.

- Pas grave. Dit Denki en se tournant vers Izuku. Ce dernier lève les mains en signe de défaite et d'innocence.

- Je sais rien! Il m'a rien dit de plus.

- T'as pas une petite idée? Il soupire de frustration quand il fait non de la tête. Et toi Izu? Il se sent rougir.

- Non! Je- 'fin... J'ai pas- C'est pas comme si-

- C'est trop mignon! S'exclame Denki en s'approchant pour pincer ses joues. T'es tout rouge!

- Denki, ça suffit. Sourit Eijiro en prenant le jeune homme par la taille pour le poser sur ses cuisses.

Izuku sait qu'il doit faire de la concurrence aux cheveux de ce dernier tant il est rouge et il sait aussi que c'est bien fait pour lui quand il croise le sourire moqueur du blond.

- Karma. Marmonne-t-il tout bas pour qu'il soit le seul à l'entendre.

Ils rentrent rapidement en classe après ça et même si la fatigue commence à se faire sentir, il tient bon jusqu'à la récréation. Les filles rassemblent tous les élèves de leur classe et ils se servent dans les grandes assiettes. Aïzawa est assis à son bureau et mange une part de gâteau, seule condition requise pour que leur petite fête soit autorisée.

Le garçon est assis sur sa table, les jambes dans le vide et mange un cookie fait maison avec plaisir. Kacchan s'est accoudé à côté de lui, sa tête à la hauteur de sa taille, sa propre nourriture dans la main.

- C'est trop bon! Dit Izuku comme tous ses camarades.

- T'en veux un autre? Demande Mina qui se plante en face de lui avec un sourire.

- Non, merci. Dit-il en finissant sa bouchée. Je mange pas beaucoup.

- C'est pour ça que tu étais pas en cours? Demande-t-elle pour lancer le sujet. Ce n'est pas malicieux, il le sait mais ça reste sensible et il a peur de la froisser.

- Non... J'ai pas trop envie d'en parler mais ça va mieux maintenant et je vais être là beaucoup plus souvent.

- C'est cool. Dit-elle. Et toi Bakugo, c'est quand que tu reviens à l'internat?

- C'est vrai que ça fait longtemps qu'on t'y a pas vu. Dit Hanta qui restait silencieux à côté d'eux, un verre de coca à la main.

- Ça vous regarde pas.

- Bientôt. Répond Izuku d'une voix douce, évitant ainsi des taquineries de la part des autres et que Kacchan se prenne la tête alors qu'il veut juste se détendre. Et il ne se détend jamais qu'en silence.

- Et toi Izuku? Pourquoi t'es pas interne? Demande le garçon.

- Pour les mêmes raisons qui faisaient que j'étais absent. Je vais bientôt être interne mais ma marraine doit finir de m'inscrire, c'est tout. Sa mention les fait tiquer mais ils ne relèvent pas, sentant qu'ils ont déjà assez été curieux comme ça.

Izuku se laisse glisser jusqu'au sol et leur dit qu'il va aux toilettes avec un sourire et remercie Rikido pour les gâteaux en passant.

Il s'enferme dans une cabine et une fois son pantalon baissé, il n'attend pas plus pour prendre sa lame et couper ses chevilles. Il le fait tout doucement, pas très profondément mais rien que la sensation de le faire lui fait du bien et apaise sa conscience.

Le sang ne tache pas trop ses chaussettes et il n'a qu'à les relever pour cacher ce qu'il s'est fait. Il glisse la lame dans la poche de sa veste qui est sur son torse, s'essuie et se laisse quelques secondes pour souffler et quelques autres pour masser ses reins avant de sortir de la cabine.

Il tombe sur son ami d'enfance et lui sourit en s'approchant des lavabos.

- Ça va? Demande le blond en se penchant à côté de lui.

- Oui, oui... Répond-t-il distraitement en essayant de voir s'il sait ce qu'il vient de faire ou pas.

- Pas trop stressé par la rentrée?

- Nan, juste un peu fatigué. Avoue-t-il en se tournant vers lui. Il ne semble pas être au courant et le laisse remonter ses manches une seconde pour voir ses poignets intacts.

- J'ai eu peur que tu... Il prend une grande inspiration. C'est bien que t'aies arrêté. C'est rassurant, vraiment. Il se force à lui sourire en se sentant coupable. Il déteste lui faire croire qu'il va mieux mais il a trop peur qu'il l'abandonne s'il le déçoit encore.

- Tu veux retourner en classe? Izuku secoue la tête en même temps qu'il chasse ses pensées suicidaires et murmure.

- J'ai mal aux reins. Comme une formule magique, il sent deux bras le soulever de terre et s'accroche à sa taille avec ses jambes.

- Je t'amène à l'infirmerie.

- Merci Kacchan... Marmonne-t-il en posant sa joue contre son crâne, les yeux mi-clos.

La journée se termine doucement et la nuit suivante est très calme car il est épuisé de retrouver le rythme scolaire. Il comprend mieux pourquoi le blond se couche si tôt et ils ne jouent que très peu à la console avant de s'effondrer sous les couvertures.

Dès le mardi, il a l'impression de voir qu'une nouvelle routine s'installe. Il passe la première récré principalement avec Shoto, mange avec lui et rejoint la bande de Kacchan après jusqu'à la fin de journée. Il aimerait bien allier le bicolore aux autres pour toujours être avec tous ses amis mais n'a pas envie d'insister et est déjà content de se faire inclure.

Il a quand même l'impression de plus se couper depuis le retour de l'école mais ne veut pas trop y penser maintenant parce que ça noircit trop son tableau de bonheur parfait et même s'il est faux, il veut encore en profiter un petit moment.

A l'école il est un élève comme les autres et il a très envie d'être insouciant, innocent et joyeux et même si des petits détails lui rappellent qu'il ne peut pas s'enfermer dans son illusion et que cette joie ne lui appartient pas, il se force à la cultiver.

Il ouvre les yeux et regarde le ciel bleu sans aucun nuage avec apaisement. Les garçons ont insisté pour aller sur le terrain d'entraînement pendant la pause et il reste dans les gradins pour les observer de loin comme il ne peut pas jouer avec eux.

Certains élèves de leur classe les ont rejoint et Kacchan en a eu marre de voir son entraînement se transformer en jeux alors il s'approche de lui, vidant une bouteille d'eau. Il voit sa pomme d'Adam bouger au rythme de l'eau qui passe dans sa gorge.

Il s'assoit sur le siège à sa droite et il peut voir la sueur couler sur ses tempes et son torse se lever rapidement à cause de l'effort qu'il vient de fournir.

- Ça va? Demande-t-il. Tu t'ennuies pas trop?

- Je compte les nuages... Dit-il avec un sourire. Tu sens bon. Remarque-t-il à voix haute.

- C'est la nitroglycérine. Explique le blond en s'essuyant avec une serviette. J'en fais quand je transpire et à cause de l'effort ça dégage une odeur de-

- De caramel, je sais. Ils échangent un sourire complice et Izuku se détourne pour regarder ses camarades faire une balle au prisonnier sur le terrain.

- T'as pas envie de les rejoindre?

- Nan. Rit Katsuki. T'es plus calme, ça fait du bien de temps en temps... Un silence plane entre eux mais ce n'est pas désagréable.

- Je repense à ce que Denki a dit hier...

- Soit plus précis, c'est une vraie pipelette.

- Tu ne m'as jamais parlé de tes relations. Je sais même pas si tu as un copain ou si tu es amoureux. Katsuki hausse inconsciemment les épaules.

- J'ai pas de copain. J'en ai jamais eu parce que j'ai jamais trouve quelqu'un de suffisamment intéressant. Il s'interrompt un moment et se tourne vers l'autre.

- Je te ferai remarquer que tu m'as jamais parlé non plus de tes amours, Deku. Il se sent rougir et répond.

- Parce que j'ai rien à dire! Il balbutie. C'est pas comme si j'avais eu le temps d'y penser.

- Ouais mais maintenant t'as le temps. Répond le blond. Izuku hausse aussi les épaules.

- Il te plaît Todoroki?

- Hein?! Il lui fait de grands yeux et un rire gêné. Non!

- Bah quoi? Tu passes beaucoup de temps avec lui spontanément et t'es pas aussi mal à l'aise qu'avec les autres.

- C'est vrai mais c'est parce qu'il est très calme et réservé. Ça m'apaise. Un silence plane. Mais ça veut pas dire que je suis à l'aise avec lui ou qu'il me plaît!

Il a un petit rire.

- Franchement Kacchan, tu m'imagines avec un mec après ce qu'il m'est arrivé? Il a un sourire amer. Bordel, qu'est-ce que ce petit rire innocent lui fait mal. Il le fait pas exprès mais quelle horreur c'est de se faire écraser tout espoir si fortement.

- Ouais... t'as raison.

- J'y ai jamais vraiment pensé en fait... Dit le plus jeune, pensif. J'ai jamais été attiré par les garçons ou par les filles...

- Y'a personne qui te plait? Demande Katsuki. Il n'a pas vraiment envie d'espérer mais veut au moins savoir contre quoi il doit rivaliser.

- Non. C'est net et précis. Même en essayant de voir les autres comme ça j'y arrive pas. J'ai l'impression que mon cœur est anesthésié.

- Peut-être que c'est encore trop tôt? Propose l'explosif.

- Ouais... D'un côté tant mieux parce que je peux pas m'imaginer devoir faire des trucs avec quelqu'un mais d'un autre, j'espère que ça va changer parce que ça a l'air chouette d'être amoureux.

Si tu savais... pense le garçon à ses côtés en regardant devant lui.

Izuku sent sans qu'il ne comprenne comment qu'il vaut mieux éviter de continuer sur ce sujet et se contente de prendre la main de l'autre en regardant devant lui. Katsuki sert ses doigts dans les siens en ne sachant plus s'il doit y voir un signe -même minime- ou pas et reste impassible pour profiter pleinement de cette sensation.

Izuku est très enthousiaste l'heure suivante quand Present Mic lui propose d'assister au cours de sport. Il est un peu déçu quand il comprend qu'il ne va pas s'entraîner comme les autres mais accepte tout de même de faire la victime à sauver.

La classe B s'est jointe à la leur et il salut Charlotte d'un signe de la main en passant avant de se mettre à côté de son professeur le temps qu'il explique le programme du jour.

Katsuki le voit s'éloigner inconsciemment de Vlad King et sert ses poings entre eux. Il espère tomber sur une bonne équipe car même si Deku est la victime à sauver, ça veut aussi dire que c'est leur cible et que c'est celui qui l'atteint en premier qui a gagné.

- Vous pensez que c'est prudent de le faire participer dans son état? Demande Eijiro à mi-voix à côté de lui. Il hausse des épaules et Denki fait une grimace alors que les profs précisent qu'effectivement, dans l'exercice, Izuku se remet de blessures importantes et qu'il est considéré comme une victime fragile.

Ce n'est qu'une excuse pour ne pas révéler son réel état de santé aux autres mais c'est vrai que les citoyens peuvent parfois être sévèrement touchés et qu'ils doivent être secourus rapidement.

Katsuki a le déplaisir d'apprendre qu'il se retrouve avec l'autre connard prétentieux, la fille amoureuse de Deku et le pervert.

- Pas de chance Kat! Dit Denki en tapotant son épaule.

Comment il est sensé monter une équipe avec eux? Faire équipe? Ils n'ont aucun point commun même avec leurs alters.

- Je suis désolé, commence la fille aux cheveux turquoises. Mon alter n'est pas très utile dans les situations physiques. Il soupire encore plus.

Monoma s'avance d'un air supérieur et ça lui tape vraiment sur les nerfs. Il pousse Mineta avec son pied de toutes ses forces et le garçon termine au sol alors qu'il allait toucher les fesses de la fille qui s'était tournée pour observer la situation sur laquelle ils allaient travailler.

- Commence pas, menace-t-il. Je suis déjà assez sur les nerfs à cause de cette équipe de merde, n'en rajoute pas.

Izuku est assis dans une salle d'un immeuble instable et attend sagement la prochaine équipe. Il était inquiet au début de l'exercice, prêt à sortir tant il tremblait mais quand il a compris que ce n'était qu'une illusion et qu'il ne risquait rien, il s'est détendu. Une simulation de plusieurs bâtiments fragilisés ont été construits par Cementoss et les élèves doivent miser sur le bon pour le trouver le plus vite possible.

Des trois premières équipes, il a préféré celle de Koji qui l'a soulevé très délicatement et qui l'a sorti de là sans soucis grâce à Ochaco qui avait annulé leur gravité. Il était assez mal à l'aise par rapport à elle mais elle s'est contentée de l'ignorer, même quand il l'a remercié.

Au vu des cris qu'il entend depuis quelques minutes, il se doute que c'est Kacchan qui approche. Minoru pousse des hurlements aigües ça et là et plus le temps passe, mieux il saisit les mots qui sont échangés.

Ils n'ont pas l'air de s'accommoder les uns aux autres et ils se donnent des ordres contradictoires en permanence. C'est une vraie cohue.

Des pas se font entendre dans les escaliers en mauvais état et quelques minutes plus tard, il croise un regard noir comme de l'encre.

- Il est là! S'exclame la fille en costume noir. Il n'a que le temps de se dire que sa tenue ressemble à celle de catwoman que deux éclairs aux cheveux blonds la dépassent et se précipitent sur lui.

Il sursaute et a un mouvement de recul quand Neito, qui a été plus rapide, s'avance et attrape son bras. Il commence à comprendre que le garçon veut s'attirer tout le mérite de la mission en le ramenant seul, au moins physiquement et ça ne semble pas plaire à Kacchan qui grogne et s'avance pour lui faire lâcher son bras.

- Laisse son bras, il est blessé. Sa prise se ressert sur lui et il geint alors que Katsuki réagit au quart de tour en l'entendant et essaie de détacher ses doigts parce qu'il sait que c'est exactement là qu'il s'était ouvert.

- C'est quoi ton problème, Bakugo? Tu supportes si peu de perdre? Je l'ai trouvé avant toi donc c'est normal que je le raccompagne.

- T'es en train de lui faire mal, débile! C'est pas une compétition!

- Mais il est pas vraiment blessé! C'est pour l'exercice. Il soupire. Personne ne nous voit ici et plus vite on sort, mieux on est noté.

- Aïe- Il se fait interrompre parce qu'il le tire vers l'avant pour éviter habilement l'explosif.

- Il a raison Bakugo. Enchaîne Mineta qui reprend sa respiration et utilise son alter pour maintenir le passage.

Izuku résiste un peu pour se soulager de la douleur mais ça ne semble pas plaire au garçon et il sent Kacchan l'attraper de l'autre côté.

Ce dernier a agit par pur réflexe en le voyant souffrir et Monoma semble voir ça comme une compétition puisqu'il tire plus fort sur son bras pour l'emmener à sa suite.

- Arrête! Supplie-t-il en sentant quelque chose tirer dans son bras.

- Neito, stoppe-toi deux secondes... Dit la seule fille du groupe avec une voix inquiète en commençant à voir que ça ne fait peut-être pas partie de l'exercice.

- Mais quoi à la fin! On avait dit qu'on devait être meilleurs que la classe A. C'est quoi votre problème?

- Il est blessé! Gueule Katsuki.

- Mais non, on va pas jouer pour rien alors qu'on pourrait être les premiers. C'est une mise en scène. Izuku marmonne des plaintes mais il ne l'écoute pas, trop concentré sur l'explosif.

- Non connard! Il croise le regard du garçon qu'il tient toujours et se rend compte qu'il pleure en regardant son bras qu'il essaie toujours de dégager de sa main.

Il le lâche et remarque que sa paume est rouge. Ses yeux s'écarquillent et voit que son avant-bras est de la même couleur à travers sa chemise.

- J'vais t'éclater! Gueule l'explosif en constatant les dégâts sur son ami d'enfance qui se laisse presque tomber au sol par réflexe en continuant de s'excuser dans le vide.

- Comment je pouvais savoir? Se défend-t-il en essuyant sa main sur son pantalon, ayant une réelle répulsion pour le sang.

- Izuku, ça va? Demande Charlotte en s'approchant de lui.

Il n'est pas en état pour leur faire face et se sent coincé à cause de leurs regards fixes. Il pleure et se cache derrière Kacchan.

Le blond le laisse faire en voyant sa détresse et prend sa main par automatisme en fixant l'autre qui essaie de garder sa fierté mal placée.

- On va devoir interrompre l'exercice pour l'envoyer à l'infirmerie à cause de tes conneries. Peste-t-il. Je t'ai prévenu qu'il allait pas bien.

- Je vais prévenir les profs! Affirme la jeune femme en partant devant à toute vitesse.

- Qu'est-ce qu'on fait? Demande Mineta. Katsuki l'ignore et se tourne un peu pour faire face au jeune homme derrière lui.

- Ça va? Il hoche la tête doucement et l'explosif remonte sa chemise pour constater les dégâts sans que les autres ne puissent le voir. Il fait un peu sombre et de la poussière se soulève en continue à cause des tremblements de terre.

Le pansement a une tache rouge sur le haut de la blessure et il redescend le tissu pour cacher ses cicatrices avant de le soulever de terre.

- Un point de suture a dû sauter. Dit-il alors qu'il sent sa tête se caler dans son cou.

Il la protège du plafond qui s'effondre quand il descend les escaliers et sert le garçon contre lui alors que les deux autres gravitent autour d'eux, gérant la structure en ruine.

Il accélère sa marche quand ils sortent du bâtiment, aveuglé par la lumière soudaine et voit que les professeurs viennent à leur rencontre avec l'infirmière et la jeune femme qui semble essoufflée.

- Tu descends, Deku? Dit-il doucement à côté de son oreille. Ses jambes se serrent plus fort autour de sa taille et il murmure un petit « non ».

- Je sais que tu as eu peur mais ça va aller... Marmonne-t-il en passant délicatement sa main gantée dans son dos.

- Je veux pas... Je veux rentrer à la maison.

- D'accord. Le rassure Katsuki en attrapant l'arrière de ses cuisses avec aise. On rentre dès que tu es soigné.

- Je veux mon doudou... Murmure-t-il dans son oreille. Un mélange de rage et d'inquiétude parcourt ses veines et il embrasse son front en détestant mentalement ses professeurs pour l'avoir mis dans une telle situation.

Il ne détourne pas son regard du blond en se retenant de lui bondir dessus pour l'avoir autant effrayé et perturbé que son seul refuge a été de régresser et s'enfermer dans sa coquille.

- Je sais. Je l'ai pas avec moi mais on va se débrouiller pour le mettre dans ton sac maintenant. C'est promis. Il le sent acquiescer dans son épaule et ne sait pas s'il doit aller dans son sens ou le secouer mais dans le doute, il reste doux et le soutient en affrontant le regard de tous les autres élèves qui les fixent, curieux et inquiets de voir que l'infirmière est là et l'état de panique des profs.

Eijiro fait une expression inquiète tandis qu'ils s'installent dans les gradins pour qu'il puisse le poser. Deku reste blotti dans ses bras et se contente de tendre son bras à l'infirmière qui défait le pansement.

Elle le rassure et prend de quoi refaire le bandage dans la valise qu'elle a ouverte à côté d'elle. La blessure n'est pas belle mais c'est normal et Katsuki se force à fermer les yeux, conscient que Deku ne veut pas qu'il voit ça. Un point a sauté mais elle les rassure en disant que ça ne risque rien à cette étape de cicatrisation.

Il ferme les yeux et geint quand le spray désinfectant touche sa plaie.
Ils entendent leur groupe se faire engueuler par Aïzawa qui s'est ramené quand Recovery Girl a été prévenue et la classe entière est silencieuse à part Deku qui tremble en pressant ses paupières, ayant l'impression que c'est lui qui se fait crier dessus.

L'homme s'avance jusqu'à leur niveau quand la femme s'en va et que Katsuki aide l'autre à enfiler une veste pour cacher la tache de sang sur son vêtement.

- Ça va Midoriya? Demande le professeur en s'accroupissant à la hauteur de l'adolescent. Il a les yeux dans le vague et hoche lentement la tête contre le torse du blond, comme s'il l'entendait en différé.

- Je vais rester avec lui le temps qu'il se calme. Prévient Katsuki alors qu'Izuku met son pouce dans sa bouche en fermant les yeux.

- Il ne serait pas mieux à l'infirmerie? Demande leur professeur en le voyant sombrer dans un état second de survie.

- Je préfère éviter de le bouger. Répond l'explosif en l'entourant de ses bras pour servir de rempart. Heureusement qu'ils sont dos aux autres car le garçon n'aurait certainement pas envie qu'ils le voient dans cet état.

Denki et Eijiro s'avancent vers eux alors que les profs expliquent qu'ils vont utiliser un mannequin puisqu'ils ne sont pas capable d'agir de manière responsable. Aïzawa s'en va de nouveau après un regard lourd de sens dirigé vers ses collègues.

- Il va bien? Demande Eijiro qui s'assoit dans le siège d'à côté.

- Bof... Dit-il en dégageant les cheveux qui tombent devant les yeux du garçon qui s'endort.

- Kacchan... Murmure-t-il.

- Oui? Il n'obtient pas de réponse, juste un léger coup de sa tête contre ses pectoraux dans lesquels il se cache un peu plus du reste du monde.

- Chut... fredonne Katsuki en embrassant son crâne. Tout va bien, c'est fini.

- Tu veux qu'on s'en aille pour rester seul avec Kacchan? Demande Denki qui s'assoit à ses pieds et qui pose une main sur la cuisse de Deku.

- Non... Dit-il en retirant un peu son doigt avant de le remettre en place, les yeux clairement ailleurs.

- D'accord bébé. Dit l'électrique en retirant sa veste en cuir qu'il pose sur lui comme une couverture et en embrassant sa tempe. Izuku ne bronche pas et se laisse porter par la voix grave de Kacchan qui résonne contre lui quand il explique ce qu'il s'est passé aux deux autres.

Il inspire la légère odeur caramélisée mélangée à celle qu'il a naturellement avant d'entrouvrir les yeux pour voir la main blanche sur ses cuisses qui ne bouge pas, reposant simplement sur lui.

Il l'attrape de sa main libre et joue avec ses doigts, concentré sur son action sans écouter ce qu'il se passe autour de lui. Ses yeux clignent doucement et il est totalement inconscient du fait que le couple en face d'eux le regarde faire. Kacchan le laisse jouer en bougeant ses doigts de temps à autre et retient un soupire de soulagement quand il l'entend rire faiblement.

Il agit vraiment comme un petit garçon et ça le désole autant que ça le rassure. Tant qu'il est capable de se protéger tout seul comme ça, tout va bien. Il le voit essuyer son doigt dans sa chemise et faire taper sa main dans la sienne, doigts écartés puis tracer de son indexe les lignes, les veines qu'il voit.

Denki et Eijiro sont bientôt appelés pour passer et le silence se fait entre eux alors que le plus jeune paraît toujours ailleurs. Un coup de sifflet fait sursauter violemment le garçon sur ses jambes dont les yeux s'ouvrent d'horreur.

- Ça va? Demande-t-il en le forçant à le regarder.

- Oui... Il papillonne des yeux et ses pupilles semblent enfin le voir. Denki a oublié sa veste. Il sourit faiblement et pose sa tête sur la sienne.

- Tu lui rendras après... Tu te sens mieux?

- Oui. J'ai un peu l'impression de flotter et j'ai mal dans le bras.

- Ok. Le cours est presque terminé. Je vais me changer, et on rentre.

- D'accord... Il le sent se lever de ses jambes pour se mettre à côté de lui.

Mitsuki s'inquiète un peu quand elle voit l'état de son bras quand ils rentrent mais Izuku réussi à la faire jurer de ne rien faire en disant que c'est un peu sa faute. Bien sûr, Katsuki s'énerve et heureusement que Masaru est là sinon... Il vaut mieux ne pas trop y penser.

Ils passent la soirée sur le jeu vidéo qu'il ont commencé il y a presque un mois de cela et s'acharnent à débloquer des trophées secrets avec leurs théories.
C'est finalement le blond qui trouve la méthode après plus d'une heure et Izuku se retient de crier de joie pour ne pas réveiller ses parents.

Ils se rendent compte qu'ils ont dépassé l'heure du couché et même si Deku arrive à l'entraîner quelques minutes dans son excitation en dansant comme un débile sur le lit, il sauvegarde et éteint la console.

- T'as bien sauvegardé, hein? Demande l'autre quand ils sont couchés.

- Oui Deku. J'allais pas tout foutre en l'air.

- Non mais t'es sûr? Parce que dans certains jeux, les développeurs font des pièges et tu peux perdre toute ta sauvegarde.

- Au lit! Nan mais je te jure... peste-t-il. Tout ça pour débloquer une pauvre couleur de tunique.

- C'est pas qu'une couleur je te signale, s'exclame Izuku en se relevant sur le coude. Dans la dynamique du jeux, ça signifie pleins de choses et je suis sûr que si on analyse ça autrement avec les éléments du jeux et la première cinématique, on peut voir une autre interpréta-

- Mais ta gueule! Soupire le blond en lui abattant un coussin sur la figure. Il l'entend japper avant de se venger en lui donnant un coup de sa peluche.

- Casse-toi. Grogne-t-il. Avec ton doudou qui pue!

- Il pue pas mon doudou! Dit-il d'une voix offusquée.

- Tu déconnes? Tu baves dessus quand tu dors.

- Va te faire voir. Dit-il en se tournant et en se couchant à l'autre bout du lit.

- Deku tu boudes?

- Oui. Bonne nuit Kacchan. Son ton est très froid et il s'approche doucement pour poser un doigt dans le milieu de son dos. Il n'appuie pas pour éviter de lui faire mal mais ainsi placé c'est très inconfortable et il le voit se tortiller.

- Hey...

- Quoi? Laisse-moi dormir.

- Tu te fous de moi? S'esclaffe-t-il avant de se calmer un peu. Arrête ton caprice.

- On se moque pas des doudous... Sa voix redevient toute jeune.

- Je sais. Pardon Deku. L'adolescent se retourne et le fixe en faisant les gros yeux.

- C'est toi qu'est bizarre. T'as pas de doudou alors que tout le monde en a!

Sur ces mots, il s'approche sans le laisser répliquer et s'installe à quelques centimètres de lui, chatouillant sa gorge avec sa respiration.

- T'avais de l'énergie à revendre ce soir... Dit-il en guise de bonne nuit.

Katsuki refuse de suivre le roux quand il lui propose de sortir à l'extérieur pour la récréation, pensant plutôt à profiter du calme de leur salle de classe. Ils sont une poignée à faire comme lui alors ça se passe généralement bien et il ne s'énerve pas trop.

Deku sort de la classe avec Denki alors il ne s'inquiète pas trop et se contente de prendre son téléphone pour regarder ses notifications.
Le rire de l'électrique le force à relever la tête et il jette un coup d'œil à ce qui a bien pu le mettre dans cet état.

Il s'apprête à retourner sur son mobile quand il voit que Deku rit aussi. Il ne le voit que dans l'ouverture de la porte mais ce n'est pas grave. Ça lui fait du bien de le voir sourire comme ça et être aussi à l'aise pour parler avec l'autre sans se soucier de ce qui l'entoure.

Les deux garçons rentrent et s'installent à la table du blond en continuant de discuter. Katsuki ne peut pas s'empêcher de les regarder et alors que Denki cherche quelque chose dans son sac, il remarque une tache brune sur le bas de pantalon du vert. Plus précisément sous son pantalon quand il s'est relevé.

Ses sourcils se froncent un peu et son cœur commence à s'emballer quand il le voit frotter l'endroit exact avec sa jambe. Il essaie d'être discret et sent ses mains devenir encore plus moites quand il aperçoit plus clairement sa chaussette.

Et merde... Pense-t-il. Il n'a pas le cœur et le courage d'aller le couper dans sa bonne humeur maintenant et rumine durant toute l'heure suivante. Il réfléchit à toutes les phrases inimaginables pour trouver la meilleure pour aborder le sujet mais ça le chamboule trop.

- Deku, il faut que je te parle d'un truc. Dit-il finalement quand la sonnerie retentit et qu'ils rangent leurs affaires.

Ils ont une bonne heure de libre avant que les bus ne passent et il compte bien en profiter pour mettre tout ça au clair.

- Ok Kacchan! Il espère tellement qu'il se trompe mais c'est si peu probable.

Il ne décroche pas un mot quand il le guide à l'extérieur et le plus jeune commence à comprendre que quelque chose cloche. Katsuki marche jusqu'à un coin isolé du lycée à l'extérieur et pose son sac contre le mur avant de soupirer pour lui-même.

Izuku l'imite en se tordant les mains. Il espère vraiment que tout va bien parce que ça n'en a pas l'air.

- Kacchan?

- Fais voir tes poignets. Oh-oh. La direction que prend leur échange ne lui plaît pas du tout. Il s'exécute pourtant et essaie de paraître le plus sûr de lui possible.

L'adolescent tourne ses bras dans tous les sens d'une manière beaucoup plus suspicieuse que les précédentes et il déglutit audiblement.

- Qu'est-ce qu'il se passe Kacchan? Sa voix tremble maintenant. Il le lâche et met ses mains dans ses poches.

- Baisse tes chaussettes. Oh merde. Un voile d'inquiétude passe sur son visage et il essaie de se reprendre le mieux possible.

- Pourquoi?

- On sait tout les deux pourquoi, Deku. Son cœur cogne fort contre ses côtes.

- Alors c'est pas la peine! Sa phrase transpire la détresse et il recule d'un pas.

- Deku, me force pas à le faire moi-même. Il se recule encore et Kacchan l'attrape par le bras pour l'empêcher de fuir.

- Non!

- Pourquoi tu te fais ça? Pourquoi bordel!? Ça t'a pas suffit de finir à l'hôpital? Il se dégage de lui et chasse les larmes qui se forment aux coins de ses yeux.

- Je suis désolé Kacchan... Ses yeux partent sur le côté, un réflexe de survie malheureux qui lui fait bien comprendre qu'il est effrayé et qu'il cherche une issue.

- Je pensais que ça allait mieux! Pourquoi tu me mens comme ça?

- Je te mens pas! Il respire vite et sa voix s'élève un peu aussi. Heureusement qu'ils sont seuls.

Il baisse ses chaussettes et lui montre les coupures rouges et sanglantes. Ce n'est rien de comparable à ce qu'il a au bras mais ça le fait quand même frissonner. Au vu des entailles, il comprend que ça fait un moment qu'il les accumule.

- Je comprend pas pourquoi tu te fais ça...

- C'est pas le problème Kacchan... Je peux pas m'en empêcher et plus tu me surveilles, plus j'y pense et plus ça me fait envie! Il soupire et essuie ses larmes.

- Je peux pas te laisser faire ça! S'énerve-t-il. Ça a faillit te tuer et je devrais fermer les yeux?!

- Bah oui! T'es pas ma mère! Ni mon médecin, ni qui que ce soit pour me dire ce que je peux faire ou pas!

- Mais on est tous inquiets pour toi! C'est grave, Deku! Tu te rends bien compte que tu vas pas bien, non?

- Si! Cri-t-il. Pourtant je devrais pas, hein? Tout va bien dans ma vie! J'ai des gens qui m'aiment, des professeurs qui font attention à moi! Des amis, des bonnes notes... Il recommence à pleurer en continuant à crier. All Might en mentor et un super meilleur ami qui s'inquiète toujours pour moi... Il renifle.

- Deku...

- Mon violeur est en prison, je vais guérir de mes blessures alors quelle idée de m'en faire d'autres! C'est vrai, je vais enfin atteindre mes rêves! Pourquoi j'irais mal! Il hoquète.

- J'ai pas le droit d'être heureux. Je le mérite pas, je vous cause trop de problèmes et j'ai l'impression que ma tête va exploser à force de me forcer à toujours aller mieux... mais ça sonne si faux.

- Bien sûr que t'as le droit d'être heureux. Il approche sa main de sa tête mais il l'esquive en se prenant dans ses propres bras.

- Pourquoi ça? Je ne suis que sa chose après tout...

- Bordel non! Il l'attrape par les épaules et le secoue fermement. T'es pas sa chose! T'es pas sale! Ou cassé! Il le plaque contre le mur pour que ses yeux n'aient pas d'autres choix que de se plonger dans les siens.

Katsuki commence à pleurer aussi et ça l'enrage encore plus.

- TU MÉRITES D'ÊTRE HEUREUX! Tu le mérites plus que quiconque! Il t'a pas souillé! T'es pas un moins que rien, t'es pas inutile! Tu comprends? Sa voix se casse sur la fin et ça lui brise le cœur de voir qu'il se déteste autant.

- Deku... Penses-pas ça pitié... Tu vaux le coup qu'on s'inquiète. T'es gentil, intelligent, débrouillard... drôle, beau, attentionné et j'en passe...Il essuie les larmes qui coulent sur les joues crépies de taches de rousseur.

- Profite-en bien, je dis pas ça tous les jours...

- Je suis désolé Kacchan. Il essaie de lui sourire pour le rassurer et frotte son nez contre le sien en fermant les yeux.

- Je t'en veux pas. Je t'en voudrais jamais d'aller mal mais la prochaine fois, viens m'en parler. Ou même à quelqu'un d'autres mais le garde pas pour toi.

Il sent le torse de l'autre se soulever anarchiquement à ces mots et il pose ses mains sur ses joues pour tenter de l'aider à se calmer.

- Je m'en veux vraiment de t'inquiéter. À chaque fois je m'en veux.

- Ne me le cache pas. Fais-toi soigner après... si tu peux pas t'en empêcher, soit au moins prudent. Il hoche la tête et le regarde de ses grands yeux verts.

Il le voit déglutir et passe de nouveau ses doigts sur ses joues rondes pour mieux les sécher.

- Merci d'être toujours là Kacchan. Dit le jeune homme d'une voix incertaine.

Il attrape sa main dans la sienne juste pour sentir la pression de ses doigts le rassurer et fixe son torse qui est juste sous son nez.

- De rien Deku. Il caresse sa joue du dos de son doigt et se recule d'un petit pas pour lui laisser de l'espace pour respirer.

- Pourquoi tu fais tout ça? Il a un air tellement incrédule sur le visage quand il prononce cette phrase qui soulève son menton pour qu'il le regarde.

- Parce que c'est toi pauvre andouille. Son expression perdue lui sert le cœur et il en a marre de le voir douter à ce point de sa valeur.

Ils restent très près l'un de l'autre et ça le déstabilise de voir son visage si proche du sien et il laisse sa respiration rapide le déstabiliser un instant. Il n'arrive pas à penser à autre chose et a le malheur de regarder sa bouche.

Après tout ils sont seuls et... C'est mal de faire ça. De penser à ça si fort. L'insécurité dans ses yeux est tellement violente et ils ne parlent plus depuis plusieurs minutes, juste plongés dans le bordel de leurs tourments.

Et si quelqu'un les interrompait? Son cœur se sert d'horreur à cette idée et il entrelace ses doigts avec ceux de Deku de sa main qui tient la sienne. Le jeune homme se laisse faire et essaie de sourire un tout petit peu pour le rassurer alors qu'il le tient toujours si près de lui.

Il est si beau dans ses bras... Il a l'impression qu'il va exploser et il n'en peut plus de s'imaginer passer le pas ou tenter quelque chose pour toujours se faire rattraper par sa bonne conscience. Il ne fait rien de mal d'ailleurs... juste rêver de cette odeur de tilleul qui l'englobe et de l'embrasser alors qu'il est juste à quelques centimètres de ses lèvres.

Il passe sa main libre sur son front et dégage ses cheveux foncés, lui faisant gentiment pencher la tête vers l'arrière. Il ferme doucement les yeux sous la caresse et sa langue le brûle comme un piment sur son palais.

C'est une mauvaise idée... Une très mauvaise idée de se laisser porter sans aucune garantie et avec son cœur en mise.

Les deux billes vertes se rouvrent et il sent deux bras le serrer très fort dans son dos et sa tête s'enfoncer dans son torse. Il le sert en retour avec un sourire déçu. C'est sûrement un signe.

Il passe sa main dans le dos du garçon qui frotte son nez dans son cou un instant avant de se reculer et de prendre ses deux mains dans les siennes pour les faire se balancer.

Il joue un peu avec lui et la légèreté de son sourire le pousse à sourire aussi. Deku le pousse doucement de la force de ses bras et il fait la même chose, le plaquant accidentellement contre le mur.

Il semble si heureux avec son sourire plein de dents blanches quand il le regarde qu'il se laisse porter et avance un peu plus jusqu'à ce que son nez caresse le sien d'une douce pression. Son sourire à lui s'est calmé et il le laisse le repousser mais comme rien ne vient, même pas de la peur ou du doute dans ses yeux, il laisse ses lèvres qui frôlaient déjà les siennes se coller en un baiser.

Il a un feu d'artifice dans l'estomac mais comme il est toujours à moitié chamboulé, paniqué et en train de réaliser que « merde, ça y est, il le fait », il sent ses lèvres trembler sur celles de l'autre garçon.

Pourquoi embrasser est si difficile? Ça ne fait qu'une seconde qu'il est contact avec lui et c'est déjà si maladroit. Il sent bon. Pense-t-il en appuyant un tout petit peu plus, juste pour voir sa réaction.

Il le sent appuyer en retour et son bassin crée instantanément un frisson d'euphorie qui remonte dans tout son corps. Il se stabilise un peu sur ses jambes qui tremblent et attrape mieux ses mains quand il se recule d'un petit centimètre avant de l'embrasser de nouveau.

Comment est-il sensé faire ça? Il penche un peu son visage et se retient de couiner quand ils se détendent tous les deux et qu'il peut prendre sa lèvre supérieure entre les siennes.

Il entrouvre les yeux pour voir que Deku a fait la même chose et les referme pour parsemer ses lèvres de plusieurs petits baisers qui ne font presque aucun bruit avant de se reculer sans lâcher ses mains.

Son visage a pris plusieurs teintes de rouge et le garçon le regarde sans rien trop oser dire. Katsuki passe sa main dans ses mèches bouclées et fait un petit signe de tête.

- Tu viens? On va rater le bus...

Izuku acquiesce en silence et ramasse son sac. La voix de Kacchan est beaucoup plus douce et apaisée qu'avant mais ses mains pleines de cicatrices tremblent. Il les cache dans ses poches et laisse le blond passer un bras autour de ses épaules quand ils descendent l'allée.

Pourquoi Kacchan a-t-il fait ça? Il se retient de trembler et monte dans le véhicule en silence. Le blond se met juste à côté de lui et regarde quelque chose sur son téléphone en silence.

Pourquoi ne dit-il rien? Sa jambe saute un peu et il lèche ses lèvres automatiquement en regardant par la fenêtre. Son premier baiser... La seule chose que Marcus ne lui avait pas pris. Il ne lui reste plus rien maintenant et il a le goût de Kacchan sur le bout de la langue. Ça lui semble un peu amer.

Il soupire en s'accoudant au rebord de la fenêtre en sentant son cœur battre fort dans sa poitrine. Il n'arrive pas à comprendre pourquoi son ami d'enfance lui a fait ça.

Enfin, il a quand même dit que c'était parce que c'était lui... mais il refuse de penser que ça puisse bien être ce qu'il pense. Il ne veut pas sortir d'un enfer pour plonger dans un autre. Il lui lance un petit coup d'œil en se disant qu'il vaut mieux éviter de le mettre de mauvaise humeur dans le doute et croise ses jambes en réprimant l'envie de faire pipi qui monte à cause du stress.

Il va rester sage jusqu'à ce qu'ils rentrent et verra sur le moment. Il ferme les yeux et retient la grimace désespérée qui pointe en espérant qu'il ne voudra pas le forcer à coucher avec lui avant que ses parents ne soient rentrés.

Il lui faisait tellement confiance... Peut-être que c'est moi qui ait envoyé les mauvais signaux? Se demande-t-il alors qu'ils arrivent à leur arrêt. Il repense au bisou qu'il lui a fait dans l'ascenseur avec culpabilité, au fait qu'il se colle contre lui quand ils dorment ou le fait qu'il prend toujours sa main.

C'est définitivement sa faute. Il a une mine sombre quand ils arrivent dans leur rue et Katsuki garde le silence, ne sachant pas s'il doit dire quelque chose, s'excuser ou autre. Il en a déjà assez fait et même s'ils semblaient être sur la même longueur d'onde, l'attitude de Deku dans le bus a transformé son excitation en malaise.

Le mieux c'est de lui laisser du temps et c'est pour ça qu'il lui laisse un peu d'espace quand ils marchent jusqu'à chez lui. C'est vraiment ridicule mais il n'arrive pas à lui parler.

Il lui a dit qu'il n'était pas prêt à avoir de relations bon sang! Il s'installe à son bureau et se plonge dans le travail pour fuir son sentiment de honte.

- Je vais faire une sieste... Dit l'autre d'une voix toute douce et basse. Katsuki le regarde une seconde en hochant la tête et perd tout le courage de lui parler quand il se dirige dans l'autre chambre.

Alors il est vraiment entrain de devenir son jouet? Se demande Izuku en enfonçant sa tête dans l'oreiller. Il a bloqué la porte avec la chaise pour qu'il ne rentre pas mais il ne semble pas avoir envie de lui maintenant puisque la chambre est plongée dans le silence et l'obscurité.

Il a oublié son portable dans son sac et n'a pas le courage de sortir pour le prendre alors il reste couché dans le lit durant deux longues heures à se demander si ce n'est pas trop risqué d'en parler à sa marraine.

Ce n'est pas grand chose après tout, juste un petit bisou et il ne l'a pas repoussé... Si ça prend de l'ampleur, ils vont peut-être se demander s'il n'avait pas fait la même chose avec son beau-père, non?

S'il se fait violer une seconde fois, il ne sait pas s'il aura la force morale d'en parler. Kacchan sait tout ce qu'il lui est arrivé et ne se fera pas prendre. Il se remet à pleurer silencieusement et s'interrompt quand il entend la porte d'à côté claquer et des pas dans le couloir.

Katsuki s'enferme dans la salle de bain avec son téléphone et ferme la porte à clef. Il a terminé tous ses devoirs et se déteste d'être si organisé parce qu'il n'a plus rien à faire. Alors il y repense et l'absence de Deku dans la chambre et son attitude lui font encore plus peur et accentuent la répulsion qu'il cultive envers lui-même.

Il appelle Eijiro en passant de nouveau une main dans ses cheveux. Il n'a pas envie de tout dévoiler mais il a besoin de lui parler.

Il décroche après le deuxième appel et sa voix essoufflée lui coupe la parole avant même qu'il ne puisse parler.

- Je suis assez occupé là... Je te rappelle quand j'ai le temps si c'est pas trop urgent?

- Ouais... Sa voix est la plus stable qu'il le peut sur le moment et il se ronge la peau autour des ongles en se retenant de pleurer.

- Ok, à plus. Dit le rouquin avant de raccrocher en maintenant le contact visuel avec Denki qui a plaqué ses deux mains sur sa bouche pour étouffer ses gémissements alors qu'il bouge lentement ses doigts en lui.

Katsuki n'est pas stupide et se doute bien de ce qu'il devait faire et ça le rend encore plus morose. C'est pas juste... Il n'a pas le droit d'être si heureux alors que lui vient de flinguer toutes ses chances avec le gars qu'il aime et qu'ils risquent même de ne plus être rien pour l'autre.

Si seulement il s'était écouté, qu'il s'était retenu... Il aurait peut-être pu le faire tomber amoureux de lui, rester ami avec lui... Peut-être même que ses sentiments se seraient atténués.

Il a un rire vide. Qui est-ce qu'il essaie de tromper? Il l'aime tellement qu'il a l'impression de mourir.

Eijiro le rappelle presque deux heures plus tard et il n'a pas bougé du tapis de bain dont il enlève les bouloches frénétiquement pour canaliser son anxiété.

- Je suis seul. Qu'est-ce qui se passe?

- J'ai déconné... Commence-t-il faiblement en faisant cligner ses yeux qui le piquent.

- Katsuki, tu pleures?

- Je suis trop con... Dit-il en commençant à se lâcher. Eijiro entend ses larmes à l'autre bout du fil.

- Kat, explique-toi. Pourquoi tu pleures?

- Ce... ce week-end, j'étais avec un mec que je connais du collège et...

- Et?

- On est proches... Je suis amoureux de lui en fait. Il lèche une larme qui coule sur sa joue et passe sur sa lèvre.

- Continue bonhomme... Qu'est-ce qu'il s'est passé? Tu lui as dit?

- Non... Je- Merde. Je l'ai embrassé. Je pensais que c'était réciproque parce qu'il a répondu mais depuis il me parle plus et- Il recommence à pleurer. Eijiro je sais pas quoi faire!

- Calme-toi... Souffle le rouquin d'une voix paternelle. Ça fait longtemps que vous flirtez?

- Justement on... on trainait juste ensemble et je l'ai embrassé!

- Il aime les hommes? Il t'a repoussé?

- Non... Il m'avait dit qu'il avait pas la tête à ça mais on était seuls et- je sais pas, j'y ai cru... Il m'a pas repoussé, il m'a embrassé aussi...

- Pourquoi tu t'inquiètes alors?

- Parce qu'il me fuit quand j'essaie de lui parler et il est bizarre avec moi.

- Tu sais ce que je vais te dire, non?

- Non... Je crois que j'ai tout foutu en l'air, putain... Il pleure, les larmes coulant de manière anarchique dans son cou. Je veux pas le perdre, Eiji... J'ai envie de crever.

- Kat, dis pas ça.

- Je l'aime trop... Ça fait mal.

- Je sais bonhomme... Va lui parler. C'est la seule solution... Il faut mettre les choses à plat entre vous deux et là tu pourras avancer.

- Ok... Un long silence suit ses mots et il sèche son visage avant de se moucher.

- Allez Kat, on en reparle demain si tu veux. Je t'aime. Ajoute-t-il, tout de même inquiet qu'il fasse une bêtise.

- Ouais... Bonne nuit Eijiro.

Il fait couler un bain très chaud et se glisse dedans en quelques minutes. Il a envie de s'endormir dedans pour tout oublier mais c'est impossible et il attrape le rasoir dans l'étagère et le regarde attentivement, presque comme s'il espérait qu'il lui dise quoi faire. Il le fait tourner entre ses doigts en essayant de comprendre comment ça peut faire du bien.

Il l'approche de son poignet, pose la lame contre sa peau et s'arrête un moment. S'il appuie plus, il va saigner. Est-ce que Deku a hésité la première fois qu'il l'a fait ou ça lui est venu comme une évidence? Il se mord la lèvre avant de l'enlever.

- J'ai besoin d'aide... S'avoue-t-il quand il comprend que se couper ne va pas lui faire du bien. Il voit un peu mieux ce que recherche Deku quand il le fait mais sait qu'il ne pourra pas s'évader comme ça pour sa part.

Le repas est calme et c'est difficile pour lui de voir à quel point Deku a du mal à lui faire face. Il l'a entendu pleurer quand il est venu le prévenir que c'était l'heure de manger et là, c'est à peine s'il lève la tête de son assiette.

- Votre journée s'est bien passée? Masaru ne reçoit que deux réponses étouffées et marmonnées à la va vite et s'empêcher de plus parler, comprenant que les deux garçons n'ont pas l'air au mieux de leur forme.

- Bon, qu'est-ce qu'il vous arrive!? Demande sa femme quand elle apporte le dessert sur la table, agacée du silence qui la met inconfortable.

- Rien! Répond Katsuki sur le même ton, clairement pas d'humeur. Il se sent déjà assez coupable et n'a pas besoin que sa mère vienne y mettre son grain de sel.

- Pardon. S'excuse Deku avant de se lever et de se précipiter dans sa chambre en pleurant. La femme le regarde faire avec inquiétude et le suit quelques secondes plus tard en appelant son nom.

Le garçon profite de son absence pour se tourner vers son père et lui demander.

- Je veux aller voir un psy.

- D'accord. Dit l'homme, surpris mais avec un sourire fin. Je connais un très bon psychanalyste, si tu veux. Il hoche la tête.

- T'en parles pas à maman, s'il te plaît.

- Promis. Je peux savoir ce qui t'a décidé?

- Je veux pas en parler.

- Comme tu veux, mon grand. L'infirmière redescend avec une mine contrite.

- Il me dit que tout va bien et refuse d'ouvrir la porte... Tu sais ce qu'il a? Demande-t-elle en se tournant vers lui.

- Je vais le voir. Se lance l'explosif en se disant qu'il doit répondre de ses actes maintenant avant que ça ne fasse plus de mal à Deku.

Il se met devant la porte et frappe doucement contre le bois peint.

- Deku, c'est moi. Il enclenche la poignée sans grand espoir mais la porte s'ouvre sans la moindre résistance.

L'adolescent est assis sur le lit et le regarde avec peine en jouant avec les manches du pull qu'il lui a offert.

- Viens avec moi, on sera mieux dans ma chambre. Lui propose-t-il. Izuku acquiesce et le suit docilement en silence.

Ils s'installent chacun à une extrémité du lit et si Katsuki le regarde, le détenteur du One for All esquive tout contact avec lui, même visuel.

- Je crois qu'on doit parler. Commence le blond en voyant bien que son homologue reste silencieux.

- Je t'écoute... Dit le plus jeune en reniflant.

- Pourquoi tu pleures? Demande-t-il en s'approchant un peu.

- Parce que j'ai pas envie que ça recommence... Avoue Deku avec peine.

- Que quoi recommence? Hey, regarde-moi. L'adolescent se cache dans son col et croise son regard un instant avant de le fuir.

- J'ai peur que... tu m'utilises.

- Hein?! Non! S'exclame l'explosif quand il comprend le sous-entendu. Pourquoi je ferais ça Deku?

- Parce que- J'ai cru que c'est ce que tu voulais et que c'est pour ça que tu m'as... fait ça. Il essuie ses yeux avec ses manches.

- Pourquoi je voudrais ça, franchement? C'est horrible.

- Bah... J'ai de l'expérience pour ce genre de chose et tu m'as dit que toi non alors j'ai cru que tu voulais en profiter. Il ne peut s'empêcher de trembler en disant ça.

- Deku... Je suis pas un violeur! Ça m'intéresse pas si t'en as pas envie. Qu'est-ce qui te fait penser une chose pareille? Katsuki est clairement abasourdi par ce qu'il entend.

- Tu m'as aidé sans rien demander et j'ai toujours cette dette envers toi. Je sais pas, j'ai eu peur que tu en profites. Il respire profondément. J'ai rien sans vous alors tu sais que je dirais rien.

- Je vais pas profiter de toi! Tu me crois toujours pas quand je te dis que je te veux aucun mal? Izuku voit bien qu'il est blessé et s'en veut encore plus.

- Kacchan... Pourquoi t'as fait ça? C'est un peu la question qu'il redoutait mais il n'a plus le choix et ne peut pas l'éviter indéfiniment.

- C'est pas drôle, tu sais? Il recommence à pleurer et se cache derrière ses genoux. Je sais pas si c'est pour te moquer de moi ou...

- Non Deku! Vraiment, ajoute-t-il en cherchant ses mots. C'est juste difficile de le dire à voix haute.

- De dire quoi? Le questionne-t-il en se levant pour prendre un mouchoir.

Il humecte ses lèvres et se repositionne sur la couette.

- Je... je t'ai pas embrassé pour me moquer de toi ou pour profiter de toi. J'ai cru que tu en avais aussi envie et comme tu ne m'as pas repoussé, je ne me suis pas arrêté.

- D'accord...

- Pourquoi tu ne m'as pas repoussé si tu n'en avais pas envie? Ça m'amuse pas de te forcer.

- Tu m'as pas vraiment forcé Kacchan... Dit le jeune homme d'une voix faible. J'étais sous le choc mais j'ai répondu.

- Pourquoi? Demande le blond avec un nouveau souffle d'espoir dans le torse.

- Parce que ça faisait du bien... Sur le moment. Katsuki ne peut pas s'empêcher de sourire un peu.

- Je l'ai pas juste fait pour ça Deku... Tant qu'on y est, pense-t-il, autant tout dévoiler.

- Pourquoi alors?

- Je suis amoureux de toi. Souffle-t-il avec peine. Je sais que tu m'as dit que c'était pas quelque chose qui t'intéressait mais j'ai cru que...

Il s'interrompt pour se frotter les yeux.

- J'ai pas d'excuse Deku, je suis désolé j'aurais pas dû te faire ça.

- T'es sérieux? Il le regarde enfin et Izuku a les yeux grands ouverts de stupeur.

- Oui. Il n'a pas l'air dégoûté ou énervé donc c'est déjà ça. Merde, ce qu'il a peur de sa réaction.

- Mais pourquoi? Dit-il en un rire faux. Pourquoi moi? Kacchan, tu peux tellement trouver mieux partout! Il secoue sa tête. J'y crois pas.

- C'est pas une blague Deku. Je suis fous de toi depuis plus d'un mois, sans déconner. Il se cache dans ses mains en rougissant.

- Oh... Mais qu'est-ce que je suis sensé dire? Katsuki laisse passer un sourire triste.

- Je sais que c'est pas réciproque donc j'attend rien de toi, ne t'inquiète pas. Ça se reproduira pas.

Izuku s'approche de son ami d'enfance alors qu'il se recule jusqu'à toucher le mur de son dos.

- Je veux pas te faire de mal, Kacchan.

- Et alors? Tu peux pas te forcer à ressentir les mêmes choses que moi.

Ils restent assis en silence l'un face à l'autre parce qu'il a bien raison. La situation est délicate et Izuku ne sait pas quoi faire à part jouer avec ses doigts.

- Qu'est-ce que tu veux que je fasse? Demande le vert après un moment.

- Je sais pas. Soupire le jeune homme. Rien? De toute façon c'est pas comme si on pouvait vraiment changer les choses.

Izuku se mord la lèvre en le regardant attentivement et en essayant de déceler quelque chose en lui. Il n'a pas de papillons dans le ventre comme tout le monde le dit mais... C'est Kacchan!

Il ne peut pas décrire ce qu'il ressent autrement que comme ça. « C'est Kacchan ».
Il est toujours aussi incroyable mais même si son cœur est atténué, il n'est pas vide d'intérêt pour lui.

- Je suis pas amoureux de toi mais ce que je ressens pour toi c'est très, très fort. Et je crois que je ne ressent pas ça pour quelqu'un d'autre. Admet-t-il en ne détournant pas le regard quand il le fixe de ses pupilles rouges.

Le blond se redresse un peu et approche son visage du sien qu'il recule en rougissant par réflexe. Oh la la, il n'aime vraiment pas l'idée qu'il puisse le voir de si près.

- Qu'est-ce que t'essaie de me dire, Deku? Dit Katsuki d'une voix joueuse.

- Je sais pas... Il déglutit.

- Deku, je t'aime. Insiste-t-il. Sûrement pour le faire rougir, pense Izuku.

- Je sais tu viens de le dire!

- Donc tu te doutes bien que je ne me contenterais pas de faux semblants, n'est-ce pas? Il hoche la tête.

- Pardon Kacchan... Il passe sa main dans ses cheveux pour les mettre en bazar.

- T'excuses pas. C'est pas ta faute si t'aime pas les hommes. Il le regarde avant de sourire de manière un peu joueuse.

- Quoique... Tu as bien dit que ça t'avais plus, non?

- J'ai dit que c'était agréable. Rectifie Izuku en sentant son visage chauffer et en lui donnant un léger coup.

- C'était ton premier? Demande l'autre avec un sourire insolent.

- Bah oui... Comme si tu le savais pas.

- Moi aussi, dit-il avec un air plus complice.

- Ah... Il lèche ses lèvres gercées. Et c'était pas trop mauvais?

- Non, c'était bien. Le rassure l'explosif avec un rire. Il le regarde fixement alors que le soleil tombe à l'extérieur.

- Tu penses que Marcus aurait pu me rendre gay? Demande doucement Deku en se grattant la joue.

- Non. Dit-il avec assurance. Mon père m'a jamais fait ça et pourtant je suis homo. Ça a rien à voir.

Il prend sa main abîmée dans la sienne et entrelace leurs doigts. Deku le laisse faire et vient même se coller contre lui en fermant les yeux.

- Peu importe qui tu finiras par aimer, même si c'est un garçon, ça ne sera pas à cause de lui. Izuku soupire en silence en se mettant plus proche de lui, se blottissant contre son bras.

Il le laisse faire et pose tendrement sa tête sur la sienne en resserrant sa prise sur sa main.

- Je suis un peu fatigué, Kacchan... Soupire Izuku en jouant avec ses doigts après une partie de jeu vidéo où il est principalement resté dans la même position.

- Ok... Soupire-t-il en se dégageant de sa prise pour s'étirer. Je vais me changer dans la salle de bain. Ajoute-t-il en commençant à se lever.

Izuku se tourne vers la porte alors qu'il prend ses cachets et manque de s'étouffer avec son eau quand il croise le regard de l'adolescent qui s'est changé et qui le fixe en silence.

- Tu veux que j'aille dormir dans l'autre pièce? Propose le blond sans le quitter du regard, même en ayant été pris sur le fait.

- Euh... non? Dit-il en avalant sa gorgée. Enfin, on va juste dormir, hein?

- Oui, Deku... Je te ferais rien. Soupire Katsuki.

- C'est d'accord dans ce cas. Dit-il en hochant la tête.

Il le regarde s'installer à côté de lui en silence et lui fait un sourire timide quand Kacchan lui tend sa peluche.

Ils se couchent face à face et même s'il se sentait fatigué, maintenant il n'arrive pas à fermer les yeux. Ça semble aussi être le cas pour Kacchan qui ne cligne même plus des yeux pour ne pas briser le contact visuel.

- Qu'est-ce qui t'a fait tomber amoureux de moi? Chuchote-t-il, un peu curieux. C'est la première fois qu'il se sent désiré et il a envie d'entendre des compliments. Même juste un. C'est un peu con mais il en a besoin.

- Je sais pas, sourit-t-il. Je suis pas très doué avec les mots. C'est toi, t'es juste... toi. Il lui rend son sourire.

- Mais ça te dérange pas que je ressemble à ça? Dit-il en prenant soudainement conscience de son apparence. Il n'est pas très soigné avec lui-même et sait qu'il ne ressemble pas à un garçon de son âge.

- Non, t'es mignon, si c'est ce que tu veux que j'avoue. Souffle-t-il en sortant une main d'en dessous des couvertures pour jouer avec une de ses mèches. J'm'en fous que tu aies des cicatrices ou des séquelles de ce qu'il t'a fait parce que ça fait parti de toi. T'es bien comme ça, ajoute-t-il en se penchant pour embrasser son front.

Izuku le laisse faire et s'accroche à lui en nichant son nez dans son cou. Il est parcouru de frissons de stress et Katsuki le sent bien alors il caresse ses cheveux dans sa nuque.

- Ça te dérange pas que je sois si proche de toi alors qu'on est juste amis? Marmonne-t-il contre la peau de son cou.

- Non... Le blond remonte la couverture pour englober le garçon. Je suis là pour toi, je te l'ai déjà dit mille fois... et ça fait du bien.

- J'ai peur qu'un jour tu en aies marre...

- Je te le dirais si ça arrive, promis. Les bras fins du garçon se serrent plus autour de sa taille.

- Il y a un truc qui me fait peur aussi... mais je sais pas si je peux t'en parler.

- Va y. Répond-t-il tout bas.

- Je sais que si je tombe amoureux de quelqu'un, je pourrais pas faire de trucs... intimes. J'ai pas envie de bloquer quelqu'un avec moi alors qu'il n'y gagnerait rien.

- Le sexe c'est pas tout ce qui fait une relation, tu sais.

- C'est quand même très important, Kacchan...

- Je sais mais c'est pas essentiel. Si tu veux être avec quelqu'un pour le cul, il faut le dire dès le départ mais pour certaines personnes, c'est totalement optionnel.

- Mais c'est pas ton cas, n'est-ce pas? Il hausse les épaules.

- J'ai pas besoin de forcer quelqu'un si j'ai envie. Je peux me masturber. Il le sent s'agiter à ces mots et couiner en se bouchant les oreilles.

- Faut pas dire ça! Geint-il d'une voix aiguë.

- C'est pas un gros mot! Rit-il en baissant la tête pour le regarder. C'est normal et tout le monde le fait, même les tous petits.

Surtout les tous petits, pense-t-il.

- Pas tout le monde! Avoue-t-il avec gêne.

- Oui mais y'a pas de mal à se faire du bien. Il rit encore. Faut pas être honteux Deku, c'est naturel.

- Hum... Dit-il simplement. Mais tu penses que tu pourrais te retenir longtemps? T'as des besoins au bout d'un moment.

- C'est pas vital, merde! Râle Katsuki. Tu vas pas te forcer avec un connard parce que t'as peur de le blesser. Faut pas tolérer le chantage pour ça, sinon c'est un viol. Il le sent frémir et l'enlace plus fort.

- T'es sûr que c'est pas pour avoir quelque chose de moi que tu m'as embrassé?

- Oui. Je voulais juste un truc réciproque mais c'est tout. Il essaie d'être le plus assuré possible mais ça lui fait quand même mal au cœur.

- J'aimerais bien être heureux... Dit-il en se redressant un peu pour être très près de son visage.

- Deku... menace Katsuki en le voyant se rapprocher.

- Tu me laisserais essayer d'être heureux avec toi? Demande-t-il tout doucement en frottant son nez contre le sien. Le jeune homme attrape sa taille pour ne pas qu'il puisse encore bouger et profite de la sensation de la peau de son nez contre la sienne.

Son souffle tape contre ses lèvres et il pourrait l'embrasser mais-

- Ne joues pas avec mes sentiments, Deku. C'est tout ce que je te demande. Il sent sa main se faire prendre violemment dans la sienne, presque comme pour le pousser à céder, pour le forcer à l'embrasser. Encore. Mais Katsuki sait qu'il n'en a pas envie.

- Ne m'embrasse pas Deku. Pas si c'est pour me briser le cœur. J'en ai qu'un et il est entre tes mains, alors prends-en soin s'il te plaît. Sa main blessée vient prendre son visage en douceur et il sent la bouche s'éloigner de la sienne, son souffle bouger sur sa joue qu'il embrasse avec force alors qu'il le sert avec désespoir entre ses bras.

Katsuki le sert tout aussi puissamment quand il sent les larmes couler de son visage sur le sien et ne le lâche que lorsqu'il retourne s'enterrer dans son cou.

- Je dirais rien si tu me forçais... Prononce-t-il si près de lui que ses lèvres frottent contre son cœur à chaque mot. Je sais faire des choses et personne le saurait.

- Pourquoi tu dis ça? Chuchote l'explosif dans ses cheveux. À quoi ça sert si t'en as pas envie, hum?

- Je sais que les garçons aiment ça... se faire sucer. Dit-il comme s'il ne s'était pas fait interrompre. Je l'ai fait plein de fois et je peux la prendre en entier dans ma bouche si tu veux.

- Tu en as envie? Demande Katsuki en embrassant son front.

- Non... J'en ai jamais envie. Mais je sais gérer si tu veux le faire fort et je peux avaler.

- Dors, Deku. Personne ne force personne ici. C'est pas pour ça que je t'aime.

Izuku respire mal en l'entendant dire ça et couine dans son torse en s'agrippant à son haut. Il le sent hoqueter et démêle ses cheveux avec ses doigts en fredonnant une berceuse.

- Merci. Il l'entend à peine le prononcer, comme la sensation de son haut qui s'humidifie sous ses larmes.

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