35: Le jour le plus interminable de l'année
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L'homme les regarde avec effarement, incapable d'encaisser les informations que vient de lui imposer l'adolescent. Il regarde le jeune homme qui pleure silencieusement en essayant de passer au dessus du déni qui lui soulève le cœur.
- Izuku, dit-il avec un ton beaucoup moins professionnel qu'il le voudrait. C'est vrai?
Il le voit acquiescer fébrilement derrière ses mains qui cachent ses yeux et jette un coup d'œil au blond qui regarde son camarade avec compassion avant de prendre la serviette en papier sur la table et de la lui tendre pour qu'il s'essuie.
Il le remercie doucement et se mouche quand l'hispanique demande.
- Tu es blessé?
- Ça va. Lui répond l'autre en esquivant sa question. Je veux juste que ça s'arrête.
Un silence se glisse entre eux alors qu'il bloque obstinément sur l'image qu'il se fait -ou se faisait- de son collègue et ami. Comment aurait-il pu leur cacher ça? Leur dire sans détourner le regard et avec un sourire qu'il était heureux d'être tombé sur un gosse comme lui?
Plusieurs de ses phrases lui revenaient en tête, des phrases qui lui semblaient maintenant être des pieds de nez, des moqueries face à leur ignorance.
Son but était de rester impartial pour démêler le vrai du faux mais si les gamins avaient des preuves... Il allait lui falloir de l'aide.
- Je vais vous faire rentrer par la porte des véhicules et vous attendrez dans mon bureau.
- Hors de question. Répond instantanément Katsuki. Je ne vous laisse aucune chance d'aller le prévenir.
- Je ne suis pas le plus qualifié pour ce genre de plainte, j'ai besoin d'une de mes collègues et d'un médecin légiste pour constater les lésions, s'il y en a.
- Vous savez où il est à cette heure? Demande doucement Izuku en croisant son regard et en lui transmettant toute son inquiétude.
- Je vous accompagne si vous devez vous absenter, lui dit l'explosif alors qu'ils quittent le bâtiment pour rejoindre le commissariat au pas de course.
Le détenteur du One for All encaisse impassiblement la douleur durant leur trajet et essuie son front brûlant quand ils attendent le signal de l'adulte pour pouvoir rentrer.
Katsuki lui remet sa capuche quand la porte s'ouvre et ils remontent un long couloir froid aux teintes bleues en entendant leurs pas cogner bruyamment le sol. Le blond s'est mis devant lui comme une maigre protection pour cacher son visage.
- Magdaleine! Appelle soudain l'homme qui les guide. Si Katsuki a un instant peur que ce soit un code, il remet ses mains dans ses poches quand une femme noire se tourne vers eux avec un regard surpris.
- Miguel, tu vas bien? J'allais prendre ma pause. Elle lui montre ses clefs de voiture accrochées à un pompon rose qu'elle tient entre ses mains.
- J'ai une urgence. Lui répond l'homme sans s'arrêter de marcher. La femme prend immédiatement un air concentré, les regarde puis lui emboîte le pas sans poser de questions.
- Qu'est-ce que c'est? Demande-t-elle en se plaçant au bureau alors que l'homme baisse les stores pour ne pas être vu depuis le couloir.
- Viol. Dit l'adulte en invitant les adolescents à s'asseoir en face d'eux alors qu'il se place à la gauche de sa collègue devant son ordinateur.
La dénommée Magdaleine regarde d'abord Katsuki avec un air dur jusqu'à ce que l'hispanique ne les informe qu'il appelle le légiste en attrapant le combiner posé sur le meuble.
- Lequel d'entre vous s'est fait agresser? Demande-t-elle avec plus de douceur.
- Lui. Répond l'explosif avant de rajouter. Je reste avec lui pour la déposition.
- Tu as été témoin de quelque chose? Demande Magdaleine.
- Oui mais je ferais ma déposition après lui si ça vous va. Elle se tourne de nouveau vers le vert.
- Quel âge as-tu?
- Quinze ans marmonne Izuku en s'accrochant au siège. La vache, ce qu'il a mal.
Un homme bedonnant qui porte une blouse rentre dans la pièce, la ferme et se présente avant de se mettre dans un coin.
- J'ai installé la caméra pour enregistrer notre entretien. Dit la femme en lui montrant la webcam. Izuku hoche timidement la tête en regardant l'objectif.
- Je vais vous lire un texte de loi pour vérifier qu'on parle bien d'un viol. Dit Carls qui cliquait en silence sur son écran depuis plusieurs minutes.
- Selon l'article 222-22 du Code pénal, une agression sexuelle constitue toute atteinte commise avec violence, menace, contrainte ou surprise. C'est le cas? Dit-il en se décalant pour le regarder.
- Oui. Répond piteusement Izuku. Miguel reprend.
- Le viol est défini, selon l'article 222-23 du Code pénal comme tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu'il soit commis sur la personne d'autrui par violence, contrainte, menace ou surprise.
Il relève la tête de nouveau et le jeune homme acquiesce en pleurant. Pourquoi a-t-il l'impression d'être le coupable?
- Est-ce que tu peux définir la nature de ton viol? Demande la femme qui a l'air d'avoir pris les commandes de l'interrogatoire.
- Des viols, corrige le blond. Izuku est rassuré qu'il soit là même si dès qu'il parle, il se sent couvert de honte.
- Je comprend pas, admet-il doucement. La femme qui a l'habitude de travailler avec des enfants pose son stylo et le regarde, impassible.
- Où t'a-t-il pénétré? Questionne Magdaleine d'une voix chaude.
Izuku laisse un regard gêné lui échapper et il se rappelle de la remarque de Katsuki. Il lui a dit qu'il ne le jugerait pas mais peut-il vraiment le faire? Il se sent nu et a tellement peur que son ami d'enfance apprenne la vérité.
La main moite qui attrape doucement ses doigts réchauffe à peine son cœur et il n'arrive pas à les serrer, vidé de toute énergie.
- La bouche et... en bas.
- C'est à dire en bas? Ils savent tous ce qu'il veut dire mais c'est trop dur pour lui.
- D- Derrière... et il s'étouffe avec ses larmes en sentant ses doigts se faire enserrer plus fortement.
- D'accord. Lui répond-t-elle alors que l'autre recopie ses paroles.
- Et avec quoi t'a-t-il violé?
- A- Avec son- ça dépend mais... Izuku bégaie et ne voit plus rien qu'un brouillard de larmes mais il ferme les yeux en serrant ses lèvres entre elles, déterminé à être le plus courageux possible.
N'y pense pas, se dit-il. Laisse les mots sortir comme s'ils ne voulaient rien dire. Allez, force-toi.
- Il me force souvent à lui faire des fellations et-, sa voix déraille un peu et il n'arrive pas à parler de manière assurée.
- Et il utilise son alter pour me... dedans. Il regarde fixement le bureau pour ne pas craquer.
- Est-ce que tu connais l'identité de ton agresseur?
- C'est mon beau-père. Dit-il d'une voix terne. La femme reste professionnelle et poursuit.
- Je peux avoir son nom?
- Marcus Ibranovski. Avoue-t-il après un silence gêné. Les yeux des adultes s'écarquillent alors que leur collègue tape le nom russe avec un air sinistre.
Magdaleine prend un temps pour reprendre son calme et regarde la liste de questions habituelles pour enchaîner.
- C'est arrivé plusieurs fois? Katsuki sait que c'est la procédure mais il boue intérieurement. Il lui a déjà donné la réponse plus tôt et Deku est à deux doigts de passer de l'autre côté à chaque instant.
- Oui.
- À quand remonte la première fois? Izuku ferme les yeux.
- J'avais cinq ans.
- Tu te rappelles de ce qu'il t'a fait?
- Pas clairement. Il déglutit. C'est des flash, des sensations, des bruits...
- Et ça s'est passé où? Demande-t-elle pour le distraire et l'empêcher de se perdre trop loin.
- Dans la salle de bain. L'horloge fait un bruit aussi mat que celui du clavier.
- Dis-moi de ce dont tu te souviens.
- C'était au début de leur relation, commence Izuku. Il me lavait pour laisser du temps à ma mère pour souffler... Je me souviens que je me prenais souvent des fessées quand je faisais des bêtises et qu'il me disait que c'était ma faute si mon père s'était tué. Bref, il me violait avec ses doigts quand j'étais dans la douche.
- Tu en as parlé à quelqu'un?
- Non, avoue-t-il. C'est la première fois. Les larmes roulent sur ses joues.
- Tu te souviens de quelque chose en particulier? Il hésite mais comme il sait qu'il le regrettera plus tard s'il ne le fait pas, il se lance.
- Je saignais beaucoup. C'est ça qui l'excitait. Il veut toujours me faire mal et il bandait aussi. Elle boit une gorgée de sa tasse de café et reprend.
- Vous m'avez dit qu'il y en avait eu d'autres?
- Oui... Il me tape souvent... Il utilise son alter et-
- Tu peux être plus précis? Le coupe-t-elle. Désarçonné, il cligne des yeux.
- Euh... Il transforme des boules de métal pour faire une grosse masse. Il entend Katsuki respirer plus fort mais l'ignore de toutes ses forces.
- Grosse comment? Comme s'il la voyait devant lui, Izuku écarte les bras et décrit un objet qui pourrait bien faire la taille d'une jambe de sportif. Le blond se sent tourner de l'œil devant sa description innocente.
- Continue, je t'en pris.
- Il... l'utilise pour me... Il me fait ce genre de choses au moins une fois par semaine et me force à le... -il chuchote- sucer plus souvent encore.
- Est-ce que tu sais pourquoi il fait ça?
Le garçon ferme les yeux en sentant sa tête tourner et attend que ça se calme avant de poursuivre.
- Il disait que j'étais désobéissant mais je sais qu'il veut juste me voir souffrir.
- Pourquoi? Insiste-t-elle.
- Parce qu'il aime ça. Dit calmement l'autre. Il dit que je suis sa petite souris, son jouet. Sa poupée. L'explosif déteste l'admettre mais c'est vrai que l'autre a l'air d'un poupon de porcelaine avec ses grands yeux, son visage rond et son air fragile.
- Je suis sa chose et il sait que j'ai trop peur pour en parler alors il fait ce qu'il veut. Il veut me voir saigner parce que c'est ça qui l'excite.
- Pourtant tu parles, là. Souligne la femme.
- Oui mais c'est parce que Kacchan est venu m'aider. Il ose regarder le blond qui essaie de lui faire un sourire rassurant.
- À quand remonte le dernier viol?
- Ce matin, soupire le vert en fuyant leurs regards. Mais ça a vraiment commencé hier soir. Admet-il après un long tremblement.
- Raconte-nous. L'encourage l'adulte.
- C'était pas comme d'habitude. Se défend l'autre. Il était beaucoup plus violent. Il voulait me tuer.
- Tu es sûr de ça? Le questionne Magdaleine. Le détenteur du One for All hoche la tête.
- Oui. Il m'a dit qu'il avait hâte de violer mon cadavre quand il rentrerai à la maison ce soir. Katsuki enfoui son visage entre ses mains en réalisant l'erreur qu'il a faillit faire en allant en cours ce matin.
- Je vais te demander de décrire ce qu'il s'est passé avec le plus de précisions possible. Prend tout ton temps, on pourra même faire ça en plusieurs fois.
- Attendez, s'exclame Katsuki. Ça veut dire que vous en avez assez pour le mettre sous les barreaux?
- Non. Lui répond calmement la femme, peu ravie d'avoir été coupée. Il nous faut des preuves pour ça.
- En garde à vue au moins? On a les preuves! S'exclame le blond en leur tendant le sac. Vous avez même une tentative de meurtre! Il soupire et regarde l'horloge. Il faut vraiment que De- Izuku se fasse examiner avant que les preuves ne se détruisent et le lieu de l'agression n'a pas été touché depuis.
Les policiers se regardent un instant puis le médecin s'exprime.
- Ça ne change pas grand chose... J'amène le jeune homme en salle d'examen pendant que vous prenez sa déposition, dit-il en pointant le blond du doigt.
Izuku n'arrive pas à calmer ses pleurs pendant tout le trajet, effrayé de tomber sur son bourreau et il frissonne quand ils arrivent dans la salle d'examen.
- Vous travaillez avec des femmes? Demande-t-il timidement, n'ayant pas envie de se faire tripoter par ce gros bonhomme.
- Malheureusement nous travaillons en binômes pour ce genre d'affaires et il n'y a qu'une seule femme dans notre service. Elle pourra faire l'examen génital si tu préfères mais je devrais y assister. Il hoche la tête piteusement et salut la grande blonde qui lui dit bonjour.
Elle commence par regarder son cou et son visage alors que l'autre le photographie et prend des notes pendant qu'il explique comment c'est arrivé.
Elle constate l'état de ses poignets et de ses avants bras et l'aide à retirer son haut alors qu'il est immobile dans la salle froide.
- Tu as une très vilaine blessure. Dit-elle en palpant son ventre violet.
- Ça fait mal... Pleure-t-il pour qu'elle arrête.
- Je me doute. Tu vas aller à l'hôpital ne t'inquiète pas. Ajoute la blonde en touchant sa côte du bout des doigts. Pas besoin d'être un expert pour voir qu'elle est brisée. Le poumon n'est pas perforé mais c'est tout de même laid.
- Je suis sur liste rouge. Les prévient Izuku.
- Je demanderai à Miguel de t'accompagner dans l'ambulance. Lui dit l'homme en notant l'information.
Elle lui fait ouvrir la bouche, l'examine et frotte de longs coton-tiges au fond de sa gorge, le faisant presque vomir.
- C'est étrange. Dit-elle en touchant ses dents de ses mains gantées.
Elle le fait lever les bras sans lui faire mal puis note quelque chose dans son rapport avant de se tourner de nouveau vers lui.
- Tu vas t'installer sur la table gynécologique? Izuku déglutit en silence en regardant la grande table et s'avance avec difficulté.
La femme l'aide à enfiler une blouse d'hôpital avant de l'aider à se déshabiller totalement. En voyant la couche pleine de sang, elle retient un spasme d'horreur.
- Qu'est-ce que c'est que ça? Demande-t-elle en lui tenant la main pour qu'il s'allonge et qu'il pose les pieds sur les étriers.
- C'est pour éviter de tacher mes habits. Izuku sent un vertige le traverser et il avale difficilement la salive qui stagne dans sa bouche.
- Et qu'est-ce qu'il t'a fait pour que tu saignes comme ça? Elle enfile une paire de gants en latex et commence à observer les dégâts avec une petite lampe.
- Mon dieu... laisse-t-elle échapper quand elle voit la fissure qui part de l'intérieur de son rectum et qui s'étant sur plusieurs centimètres à l'extérieur de son anus. En touchant sa peau, elle constate que la réponse de ses muscles est très faible.
- Il m'a mit la masse et autre chose... La femme est bien consciente que la quantité de sang qui s'écoule d'entre les jambes du garçon alors qu'elle a juste écarté une de ses fesses n'est pas normale et qu'une fissure ne fait pas ça.
- Quelle est cette autre chose? La panique se fait clairement entendre dans sa voix et Izuku pleure.
- Une bouteille d'alcool. Elle a explosé... J'ai pas réussi à me retenir, je suis désolé. Il est secoué de sanglots monstrueux et la trentenaire ordonne à son collègue d'appeler une ambulance en urgence alors qu'elle comprend que des morceaux de verre doivent être restés coincés dans le chemin et qu'il risque une hémorragie interne.
- Mon grand, dit-elle en couvrant le bas de son corps qui est à l'air libre. Depuis quand as-tu cette couche sur toi?
- Depuis huit heures ce matin? Il pleure tellement qu'elle ne sait pas comment le calmer et en étant une jeune maman, elle passe instinctivement sa main dans ses cheveux de manière répétitive.
Katsuki est en train de montrer les images sur son téléphone aux policiers devant lui quand le médecin légiste rentre en trombe dans la pièce.
- Miguel il faut que tu te prépares en vitesse à aller à l'hôpital. Katsuki se lève de sa chaise à ces mots.
- Il va bien? Qu'est-ce que qu'il se passe?
- Il a une côte fêlée, des éclats de verre dans le rectum et on soupçonne une hémorragie interne. Dit l'adulte en s'adressant à ses collègues.
- Pourquoi on a besoin de moi? Demande l'homme en se préparant tout de même à quitter la pièce. Personne ne fait attention à l'adolescent qui sent toutes les couleurs quitter son visage.
- Il est sur liste rouge. Il fronce les sourcils.
- Ça ne devrait pas être possible.
- On sait. Enchaîne le médecin en rentrant les données de son appareil photo et son rapport sur l'ordinateur. Il a dû avoir une aide extérieure. À ces mots, quelque chose clique dans la tête du blond.
- Il m'a dit qu'il avait des complices médecins.
- Tu sais autre chose? Lui demande Magdaleine, en vain.
- Où est Deku? S'exclame Katsuki alors que les deux hommes s'apprêtent à quitter la pièce.
- Dans la salle d'examen, mais toi tu termines ta déposition. Lui ordonne Carls. L'explosif ne l'écoute pas et suit l'homme trapu qui a déjà repris son chemin.
- Katsuki! Appelle Miguel avec un ton inquiet.
- Vous rêvez. Dit le blond en retenant sa rage. Je ne laisse pas Deku seul avec vous. Je serais dans l'ambulance, en accompagnant ou en patient mais je le lâche plus.
Ne voulant pas prendre de risque inutile, l'hispanique se tait et regarde le jeune homme se précipiter jusqu'au chevet de son ami qui pleure toujours.
Izuku sent des mains attraper son visage et croise deux yeux rouges entre ses larmes qui lui brûlent le visage.
- J'ai mal! Kacchan j'ai mal...
- Je sais Deku, courage-
- J'en peux plus! Le coupe le vert avec désespoir. Je veux mourir! LAISSE MOI MOURIR! KACCHAN LAISSE MOI MOURIR! Katsuki a envie de pleurer devant cette scène tout droit sortie d'un film d'horreur.
- Deku...
- Je veux plus... J'en ai marre... Il s'étouffe dans ses sanglots. C'est toujours pareil et il va me tuer... Kacchan je veux plus me battre.
Il entend un bruit clair et baisse la tête pour voir du sang se déverser par petites gouttes sur le sol entre ses jambes. Bien sûr qu'ils ne l'on pas rhabillé inutilement mais le drap blanc sur ses jambes sert juste à cacher une boucherie monstre.
- Arrête, le supplie Izuku en voyant son regard partir plus bas. Kacchan... Il tousse fortement et ça attire suffisamment son attention pour qu'il attrape sa main et ne quitte plus ses yeux verts du regard.
- Tu ne meurs pas maintenant. Tu m'entends, Deku? Il essuie les larmes sur les joues tachetées avec sa manche en essayant d'ignorer le fait que ses doigts sont glacés. Il ne l'emportera pas au paradis... Ne lui fait pas cette joie.
Miguel se penche sur l'épaule du blond pour lui dire que le véhicule arrive dans peu de temps et il hoche la tête d'un air absent.
- Izuku, commence l'officier. Tu connais les complices de Marcus? Il hoche la tête mais se mord la lèvre tellement fort qu'elle commence à saigner. Ses jambes tremblent à cause de la douleur et Katsuki comprend qu'ils ont trop tiré sur la corde.
- Le directeur... et le chirurgien Bigsmall. Carls pousse une suite de jurons en espagnol et Izuku pleure de plus belle en entendant son ton énervé.
- Miguel du calme. Le somme le médecin légiste en voyant bien qu'il empire la situation.
- Mais c'est comme ça qu'il a réussi son cou le petit- Il se censure. Il est monté en grade en protégeant un drogué de docteur et en a profité pour se trouver une planque pour cacher ses magouilles dégoûtantes! Il attrape son collègue par le col avec un air fou.
- Je vais lui arracher les yeux des orbites, tu vas voir! Je vais lui arracher les tripes et lui faire bouffer à ce violeur de bébé!
Izuku hurle comme un dément, terrifié et perdu et Katsuki met toute son énergie à essayer de le faire revenir parmi eux en ignorant le bruit du sang qui tombe au sol et ses propres larmes qui menacent toujours plus de couler.
Il tient fermement ses épaules pour le maintenir contre le cuir du fauteuil et qu'il évite de se blesser plus qu'il ne l'est déjà. Les deux médecins réussissent à faire sortir leur collègue pour ne pas affoler l'enfant et ce dernier se calme à peine pour se contenter de broyer la main de son ami dans la sienne à cause de la perte d'adrénaline qui condamne son corps à une souffrance infinie.
Ils entendent des pas dans le couloir et les urgentistes rentrent dans la salle avant de se faire stopper par la femme blonde.
- Il a un retard de croissance important qui a certainement été causé par ses traumatismes donc faites attention avec l'anesthésie. Ils acquiescent et elle poursuit son briefing. Lésions internes avec possibilité d'hémorragie. Il a subit des tortures et des viols alors soyez prudents.
- On a pas vraiment le temps. Dit l'urgentiste en face d'elle. Il doit se faire opérer en urgence d'après ce que j'ai compris de votre appel.
Les deux adultes continuent de parler alors que ses collègues s'approchent d'eux et transfèrent son ami sur un brancard qu'il n'avait pas vu. Izuku s'accroche désespérément à lui, tétanisé face aux étrangers et l'explosif le rassure alors qu'il ne lâche pas ses doigts et qu'ils marchent vers l'extérieur.
Le vent froid les heurte de plein fouet mais ça ne dure pas longtemps puisqu'ils sont bientôt dans le véhicule qui fait tourner ses gyrophares. Katsuki ne demande pas la permission et s'installe à côté de lui quand ils l'ont calé et reprend sa main moite qu'il avait lâché.
Miguel monte dans le véhicule quelques minutes plus tard et s'installe sur la banquette latérale alors que les médecins s'affairent autour du jeune homme qui panique de plus en plus. Il se sent perdu et en danger et c'est trop quand l'un des hommes attrape sa jambe en soulevant le drap.
- Non! Hurle Izuku en se débattant. Lâchez-moi! Lâchez-moi! Non, je veux pas! Terrorisé, il se débat dans tous les sens et c'est quand Katsuki entend l'un d'entre eux demander un sédatif qu'il réagit.
- Oh! Deux secondes! Intime-t-il a la personne qui veut à tout prix calmer son ami d'enfance.
- On a pas le temps, répète l'homme en blouse blanche.
- Vous lui faites peur! Laissez-moi deux minutes, d'accord? Il arrive à convaincre l'équipe qui ne souhaite pas plus que lui qu'il souffre de lui laisser une chance et sent qu'ils démarrent alors qu'il retourne près du visage de son ami qui s'est recroquevillé dans ses bras en pleurant.
Le blond essaie de dégager les bras maigres et blessés de devant son visage mais entend une plainte étouffée qui lui brise le cœur en toute réponse.
- Deku c'est moi... Dit-il d'une voix douce en réussissant à le faire se décrisper.
- Je veux pas... Geint le garçon.
- Je sais. Dit Katsuki en touchant le bout du nez de l'autre avec un de ses doigts.
- On va à l'hôpital. L'informe-t-il en essuyant ses larmes de ses doigts et en l'encourageant à mettre ses jambes dans une position plus pratique pour les urgentistes.
- Regarde pas... Lui demande-t-il d'une voix faible. Katsuki hoche la tête et continue.
- Ils vont devoir te toucher mais je surveille que tout se passe bien, ça te va? Izuku acquiesce en silence, terrifié.
- J'ai mal... Se plaint le garçon.
- On va t'anesthésier. Lui dit un médecin en lui montrant une aiguille. Izuku essaie de fuir de nouveau mais Katsuki l'en empêche avant de claquer ses doigts devant ses yeux d'un coup sec.
Il capte son attention avec un sursaut et ne lâche pas son regard du sien.
- Tu vas suivre mon doigt du regard sans le lâcher, d'accord? Toute ton attention est concentré sur ma main. Peu importe ce qu'il se passe autour de nous, tu restes concentré sur ces doigts. Il les fait bouger doucement et voit les pupilles émeraudes le regarder.
Comme l'autre est allongé, c'est plus simple de réduire son champs de vision et il commence à bouger son index devant ses yeux et constate avec soulagement qu'il obéit.
- C'est bien Deku. Le félicite le garçon alors qu'il voit un homme en blouse attraper l'avant-bras de son ami d'enfance. Il claque de nouveau ses doigts quand il le voit paniquer à la sensation d'un corps étranger sur son poignet et voit les billes vertes se figer de nouveau sur ses mains. Il détourne habilement son attention à chaque fois que quelque chose se passe et retient intérieurement son souffle.
Pourvu qu'ils n'en aient pas pour longtemps.
- Aïe. Laisse échapper Izuku quand l'aiguille se plante dans le creux de son coude et que le cathéter est installé.
- Tu as fait le plus dur. Le rassure Katsuki en faisant bouger ses pupilles. Reste concentré.
Il continue ce petit manège durant quelques longues minutes jusqu'à ce que l'anesthésie commence à faire effet et qu'il cligne des yeux plus longtemps à chaque fois.
Les médecins sont entrain de constater les dégâts sous le drap depuis plusieurs minutes sans que son ami ne s'en soit vraiment rendu compte et il s'endort complètement grâce aux mouvements tendres qu'il sent dans ses cheveux.
Quelqu'un le fait se déplacer pour installer un masque à oxygène sur le visage d'Izuku et Katsuki respecte sa promesse en refusant de quitter son visage du regard ne serait-ce que plus d'une seconde.
Il prend conscience que l'ambulance est en contact direct avec l'hôpital et qu'ils donnent des précisions sur l'état de santé de son ami qui lui donnent envie de vomir.
- Si vous avez des informations qui pourraient nous être utiles, dites-les. Les informe l'un des soignants.
- Il fait moins de quarante kilos et est de groupe O. L'explosif regarde la silhouette inconsciente sans lâcher sa main mais sans trop la bouger non plus à cause du fil qui lui injecte des calmants et autres produits en intraveineuse.
Il a clairement l'impression d'être dans une fourmilière en les voyant tous s'affairer autour de son Deku et il n'arrive même pas à regarder les blessures de son bras, exténué et ayant l'impression qu'il romprait la promesse qu'il lui a faite.
Ils arrivent bien plus vite qu'il ne le pensait à l'hôpital et il se retrouve dans l'arrière cours sans comprendre comment, seul, avec pour seule information que l'intervention va durer plusieurs heures, qu'il va peut-être s'en sortir, qu'il aura un lourd traitement et des séquelles physiques. Il a une sensation de vide incommensurable dans la poitrine.
Il sert ses doigts entre eux pour essayer de retrouver la sensation qu'il avait quand il tenait sa main et commence à pleurer parce qu'il a l'impression qu'ils le lui ont arraché sans un mot. Il respire l'air froid qui l'entoure et reprend presque pied avec la réalité quand le policier espagnol lui suggère qu'il devrait contacter quelqu'un avec un air triste.
Il s'éloigne de l'entrée pour ne pas gêner le défilé des ambulances et se retrouve avec le combiner contre l'oreille à attendre que les détonations sourdes se stoppent.
- Katsuki?
- Maman... Il réalise qu'il pleure de nouveau et s'effondre au sol sans pouvoir se retenir au monde qui l'entoure. Il laisse sa douleur s'évacuer par tous les moyens en ignorant les plaintes de sa mère qui s'inquiète.
- Où es-tu?
- À l'hôpital... Réussi-t-il à répondre entre deux larmes.
- Oh mon dieu, tu vas bien? Katsuki qu'est-ce que tu as fait?!
- C'est pas moi... Je- c'est Deku... Et il recommence à pleurer indéfiniment.
- Ne bouge pas, j'arrive. Elle raccroche et le blond range son téléphone dans sa poche en enterrant son visage dans ses mains. Il est presque couché contre le sol et a plus que jamais la sensation d'avoir le poids du monde entier sur les épaules.
Il n'arrive pas à croire qu'il a réussi à aller aussi loin avec son idée de merde alors que la réalité était cent fois plus ignoble qu'il ne le pensait.
Il s'assoit sur un banc en pierre grise qui traîne devant la bâtisse et ne se lève que lorsqu'il reconnaît la voiture de sa mère sur le parking.
Il se fige quand la femme sort du véhicule et le cherche des yeux. Elle s'approche de lui en courant presque et il sent ses mains de mère prendre son visage en coupe pour vérifier qu'il va bien, mais à part ses yeux rougis il n'a même pas une éraflure.
Sans qu'elle ne puisse le voir venir, il explose en sanglots et la sert contre lui d'une façon tellement désespérée qu'elle se demande s'il ne l'a jamais fait de toute sa vie.
Le blond enfouit sa tête dans son cou et sent les caresses rassurantes dans sa nuque pétrifiée par le froid l'aider à se détendre et à faire confiance à sa mère.
- Katsuki, dis-moi ce qu'il se passe... Voir son fils si touché par quelque chose qu'elle ignore l'effraie, l'explosif n'ayant jamais été très sensible au point de se laisser aller comme ça.
- C'est Deku... Il- il... Le blond perd ses mots et se demande un instant s'il peut lui dire avant de se souvenir qu'elle est sa marraine.
- Izuku va mal? Tente-t-elle.
- Il s'est fait abuser par son beau-père. Ça dure depuis presque dix ans et j'ai jamais rien vu... À aucun moment.
- Marcus? Elle n'arrive pas à y croire.
- Oui. Pleure son enfant.
- Où est Izuku? Elle le force à le regarder, inquiète pour son filleul.
- Il est en train de se faire opérer. Il la serre très fort dans ses bras et inspire son parfum pour tenter de calmer ses sens.
- Il se faisait taper? Elle essaie de le forcer à la regarder mais constate tristement qu'il est sous le choc.
- Et violer. Son cœur s'arrête et elle sert l'adolescent contre elle plus fermement, des dizaines de questions se bousculant dans son crâne.
- Inko le savait? Elle ne peut pas imaginer sa meilleure amie maltraiter son fils mais elle sait aussi qu'on ne connaît jamais vraiment les gens qui nous entourent.
Le blond hausse les épaules contre elle et quelque chose clique dans son esprit et réveille son instinct maternel.
- Qu'est-ce que tu faisais ce matin? Des scénarios catastrophes s'enchaînent dans sa tête et elle l'entend répondre d'une voix rauque.
- Je l'ai amené porter plainte. Il voulait pas, il était terrifié et- et blessé... Sa voix se craquelle de nouveau et Mitsuki accompagne son fils dans leur voiture car le vent les gèle sur place.
- Je vais aller en cours cet après-midi. Lui annonce-t-il une fois qu'on ne voit plus que les sillons humides parcourir ses joues.
Les mains crispées sur le volant pour garder une contenance, elle n'a pas le cœur à lui interdire.
- Tu pourrais te reposer jusqu'à ce soir? Il secoue doucement la tête en signe de négation.
- Je vais lui prendre les cours et je dois prévenir les autres qu'il est en sécurité. Il se tourne vers elle un instant.
- Tu crois qu'il pourra sortir ce soir?
- Je ne sais pas. Dit-elle avec franchise. Je vais préparer la chambre d'ami dans le doute mais s'il a un traitement lourd, il va avoir besoin de repos.
- Il ne pourra pas se reposer s'il a peur... Murmure l'explosif en regardant le bâtiment. Elle passe une main dans ses cheveux ébouriffés et sourit tristement.
- Je suis très fière de toi Katsuki. Elle démarre la voiture et ils rentrent chez eux dans un silence seulement rompu par les questions éparpillées de sa mère.
Ils mangent leur repas avec peine puis elle le laisse prendre une douche avant de se changer et d'enfiler son uniforme.
Denki sort du self et repère la tête de Sero dans la foule d'élèves au loin avec soulagement. Il est littéralement bouffé par le stress depuis ce matin et entre son attention qui est monopolisée par son camarade, l'expression de son mec qui découvre les messages de Katsuki qui tourne en boucle dans sa tête et sa jambe qui tremble, il a plus que besoin de se détendre.
Il lui tape sur l'épaule en lui demandant quelque chose qu'il lui donne avec un air inquiet. Denki coince le joint entre ses lèvres alors que l'autre l'allume et tire plusieurs fois dessus, relâchant un peu la pression.
- Depuis quand tu fumes? Il se tourne vers son copain qui l'avait suivi de loin et lui répond après avoir tiré dessus.
- C'est occasionnel mais j'en ai besoin là. Il le voit acquiescer, compréhensif et il a envie de l'embrasser ou d'au moins le pousser à se confier à lui.
Il sait très bien qu'il n'a pas à se mêler de la vie d'Izuku mais il n'est pas stupide et sait qu'il a dût subir un énorme traumatisme. En tout cas, suffisamment grand pour avoir fait perdre toutes ses couleurs au rouquin.
- La consommation de ce genre de produits est interdite Kaminari. L'électrique se tourne vers son délégué qui le regarde, planté comme un piquet. Il ne le supporte plus, vraiment.
- Je t'ai demandé l'heure!? Il inspire de nouveau une bouffée de fumée.
- Ne me parle pas sur ce ton Kaminari.
- Ou quoi? Il a envie de le frapper mais se contente de lui cracher la fumée à la figure. Qu'est-ce que ça peut bien te foutre que je fume?! T'as un vrai problème mon gars, et il est aussi profond que le balais que t'as au fond du cul! Ils sont tous désarçonné par sa façon de parler. D'habitude, c'est Katsuki qui s'énerve facilement.
- Arrête d'emmerder ton monde pour une fois et laisse-nous vivre! Le binoclard s'éloigne sans demander son reste et Denki soupire avant d'entamer un peu plus son joint sous le regard soucieux de son amant qui s'approche de lui et lui chuchote.
- Quitte à pomper un truc qui te détend, tu ne voudrais pas que ce soit moi? S'il cherche juste à le faire rire ou au moins se décrisper, il ne s'attend certainement pas au regard sérieux qu'il lui lance. Peut-être a-t-il été trop loin?
- Tu sais quoi? C'est une excellente idée. Pris d'une impulsion, Denki rend son joint à Sero alors qu'il parle avec Mina et attrape son mec par le col sans lui laisser le temps de réagir.
- Quoi!? Jappe bêtement Eijiro alors qu'il se fait traîner jusque dans les toilettes du troisième étage sans comprendre comment ça a pu déraper si vite.
À cette heure-ci, il n'est pas surpris de constater qu'ils sont seuls mais il n'a pas le temps de penser autre chose qu'il se fait embrasser sauvagement. Il sait que l'autre est dans le même état de détresse que le sien mais dans le doute, il préfère désamorcer la situation pour éviter qu'il regrette plus tard, ayant réalisé qu'ils ont tendance à se laisser aller quand ils sont à bout.
- Denki! Il détache ses lèvres du cou qu'il embrasse. T'es pas obligé de faire ça. Il hausse un sourcil en dégrafant sa ceinture et se penche.
- Je sais mais là, j'en ai envie. Eijiro trouve naturellement une place pour ses mains dans ses cheveux et le laisse le sucer bien sagement en appréciant de plus en plus son côté impulsif.
Ils retournent à l'extérieur quelques minutes avant l'arrivée de Katsuki et Denki est entrain de mâchouiller une sucrerie quand il le voit passer le portail.
L'explosif s'approche d'eux avec un air éteint et Eijiro le bloque dans une étreinte forte sans poser la moindre question.
- Il est au bloc. Leur dit faiblement le blond, toujours dans les bras du roux. Il a faillit mourir... Il le sert plus fort et la faiblesse qu'il sent dans sa voix le met à terre.
Il ne peut même pas s'imaginer ce qu'il a dû voir durant les dernières heures.
Quand ils se séparent, c'est Denki qui saute dans les bras du blond, à la grande surprise de ce dernier. Il ne le repousse pas et comprend à cet instant qu'il est content de pouvoir les compter comme ses amis.
- Il a de la chance de t'avoir, lui dit Denki en calmant sans le savoir une peur qu'il traîne avec lui depuis longtemps.
Après avoir brièvement serré l'électrique contre lui, les garçons retournent en cours sans vraiment faire attention à ce qui les entoure et même le regard insistant d'Aïzawa n'arrive pas à raviver le tempérament habituellement brûlant de Katsuki.
D'ailleurs, ce dernier n'attend pas son reste quand la sonnerie se fait entendre et se dépêche de sortir en ignorant les regards inquiets ou perplexes de ses camarades.
Alors qu'il s'arrête pour prendre des choses dans son casier, la voix monocorde du détenteur de double alter l'interpelle.
- Qu'est-ce que tu veux? Il est à bout de nerfs et n'a pas l'énergie pour s'occuper de lui maintenant.
- Est-ce qu'il est vivant? Katsuki se contente d'hocher la tête sans le regarder
- Il va bien?
- J'en sais rien. Dit-il en fermant son box. L'autre lui tend un bout de papier qu'il attrape en fronçant les sourcils.
- Préviens-moi quand tu le sais, s'il te plaît. Katsuki accepte à contrecœur, sachant qu'il l'a aidé et qu'il est peut-être le seul vrai ami de Deku.
Eijiro lui demande aussi de lui donner des nouvelles du vert avant qu'il ne monte dans le bus scolaire et l'explosif hoche silencieusement la tête en se remémorant ce qu'il doit faire avant de retourner voir Deku à l'hôpital.
Le couple d'adolescents le regarde partir avant que le plus viril des deux ne prenne l'initiative de raccompagner son petit-ami jusqu'au métro le plus proche.
Au moment de se séparer, Denki le regarde en souriant et sans que rien n'ai pu le prévoir, il se penche et l'embrasse passionnément. Eijiro est légitimement surpris mais comme son amant semble être dans un jour câlin, il saisit sa taille avec douceur et approfondi leur embrassade.
L'autre s'est pendu à son cou, lui fait un sourire éclatant et il ne résiste pas à l'envie qui le prend et qui le pousse à l'enlacer amoureusement en écrasant ses lèvres sur les siennes.
Izuku ouvre difficilement les yeux à cause de la lumière du soleil couchant qui taquine instantanément sa rétine. Les mêmes pensées moroses reviennent quand il sent l'odeur oxydée de la perfusion dans son bras et qu'il reconnaît le plafond de l'hôpital mais il n'arrive pas à se souvenir comment il a essayé de se suicider cette fois.
Il retrouve ses souvenirs au même rythme que ses yeux se ferment et que son corps lui paraît de plus en plus présent bien qu'engourdi.
- Enfin réveillé? Il reconnaît la voix grave de Katsuki et sourit à peine, épuisé. Il sent du mouvement sur sa gauche et ose regarder l'adolescent qui s'est penché à son chevet.
- Kacchan... Sa voix est trop cassée et c'est presque ridicule à ce point.
- Comment te sens-tu? Il prend une grande inspiration pour se réveiller et le regrette presque immédiatement quand il sent ses côtes se soulever.
- Ça va. Il se sent à l'ouest et l'autre doit le voir puisqu'il évite de faire trop de bruit en rapprochant sa chaise.
- Tu veux que je te laisse dormir tant que tu es sous morphine ou je peux te donner la bonne nouvelle?
Deux yeux verts intéressés se plantent sur lui et le blond hausse un sourcil.
- La première bonne nouvelle, dit-il en sortant quelque chose du sac qui doit être à ses pieds, c'est que j'ai réussi à obtenir ça. Il lui tend son lapin en peluche qu'il réceptionne avec un sourire enfantin.
- Merci Kacchan. C'est si sincère que ça le fait aussi sourire.
- Ils l'ont examiné et je l'ai lavé en urgence parce que je me suis dit que tu la voudrais. Sa mine s'assombrit et il ajoute. Ta maison est entourée de rubans jaunes et est considérée comme une scène de crime jusqu'à nouvel ordre.
- Mais alors- Murmure Izuku avec surprise et espoir.
- Oui Deku! Lui sourit Katsuki de manière plus franche. Il s'est fait arrêter! On a réussi. Sous le choc, il n'arrive qu'à demander.
- Qu'est-ce qu'il a dit? L'autre se mord inconsciemment la lèvre.
- Apparemment il a rit. Izuku se contente de l'écouter avant de réaliser quelque chose d'autre.
- Je vais vivre où? Et maman?
- Tu vas venir à la maison. Hors de question que tu sois seul chez toi, marmonne l'autre en pestant.
- Et maman? Insiste Izuku avec inquiétude en se raccrochant à son doudou.
- Elle est en garde à vue prolongée. Lui avoue le blond à contrecœur. Ils l'ont fait venir depuis son travail et d'après Carls, elle s'est effondrée en apprenant la nouvelle en disant que c'est sa faute. Elle a été débordé par son alter et a fait voler tous les objets dans l'accueil du commissariat et ils ont dû lui mettre des menottes spéciales pour la calmer.
Le plus jeune ne sait pas quoi en penser et se contente donc d'observer son ami et maintenant héros. Mitsuki interrompt ce moment de calme et s'approche de son lit en lui demandant comment il se sent. Après une réponse évasive, elle lui dit.
- Je viens de m'entretenir avec ton docteur comme je suis maintenant la seule personne autorisée à être en charge de toi, et ton dossier a été débloqué de liste rouge.
- Qu'est-ce que c'est? Demande Katsuki en le voyant acquiescer tout naturellement.
- C'est un système de protection du dossier médical qui est normalement réservé à certaines élites comme les héros connus ou les agents spéciaux. Lui explique sa mère. C'est pour ça que personne ne s'est inquiété: toutes les preuves étaient gardées dans un dossier spécial que seul le service rouge pouvait connaître.
Katsuki se pince l'arrête du nez. C'est tellement surréaliste.
- Et comme ils sont sous un lourd contrat de confidentialité... Ajoute le jeune homme avec lassitude. Même l'infirmière du lycée n'aurait pas pu le savoir.
- Il a triplé de volume. Lui dit-elle. Bref, je viens de prendre connaissance de ton traitement à venir et je voulais savoir si tu préfères que je m'occupe de toi ou que je contacte une consœur.
Izuku hésite longuement. D'un côté il n'a pas envie que d'autres personnes soient au courant de ce qu'il a vécu mais d'un autre... C'est quand même quelqu'un qu'il connaît depuis toujours et n'a pas envie qu'elle voit certaines parties de son corps de trop près.
Sachant qu'il ne pourra pas plus s'humilier qu'il ne l'a déjà fait, il se décide.
- Si ça ne vous dérange pas trop je préférerai que ce soit vous. Elle lui sourit doucement.
- Ne t'inquiète pas mon grand, je te note comme patient dès ce soir. Elle enchaîne. Les médecins ont dit qu'on pourrait partir dès que ta perfusion serait terminée à condition que tu restes alité à la maison. Ça te va ou tu préfères passer la nuit ici?
C'est bête mais le jeune homme a soudainement peur que Marcus vienne ici pour le finir durant la nuit. C'est stupide mais s'il se trouve chez Kacchan, ils pourront l'entendre s'il cri.
- Je veux venir. Sa voix est un peu trop suppliante mais ils ne relèvent pas. Izuku jette un œil à la perfusion de fer qui s'égoutte peu à peu jusqu'à son bras en fronçant le nez à cause de l'odeur.
- Je vais fumer devant l'hôpital, si ça ne dérange personne. Celui aux taches de rousseurs la rassure poliment et se retrouve de nouveau seul avec l'explosif.
- Tu as faim? Lui demande-t-il après un moment de silence où il s'est contenté de regarder par la vitre sale de l'hôpital.
- Pas du tout. J'ai un goût horrible dans la bouche... Il déglutit et a un haut le cœur mal contrôlé.
- C'est à cause de l'anesthésie. Lui dit le blond sans aucune hésitation. Tu ne t'inquiètes pas si tu n'as pas besoin d'aller aux toilettes dans les prochains jours.
- Kacchan! Izuku cache son visage rouge derrière la main qui n'est ni handicapé par le fil ou sa côte et l'entend ricaner. C'est peut-être une bonne nouvelle au vu de l'opération qu'il vient de subir mais quand même.
- Quoi?
- S'il te plaît! Le pauvre n'a vraiment pas envie qu'il s'intéresse à l'état de son transit comme ça.
- Ma mère est infirmière! Se défend le blond. Des anecdotes elle en a plein et si tu crois qu'elle prend la peine de me cacher les détails sordides, tu te trompes! Izuku fuit son regard et ferme paresseusement les yeux.
- Des policiers sont venus prendre d'autres détails après mon premier réveil. Lui murmure le vert sans ouvrir les yeux.
- Et alors? Il entrouvre un œil.
- Je retourne dans quelques jours au commissariat pour finaliser ma plainte.
- Je viendrais avec toi, je dois aussi signer la mienne. Il sait qu'il veut surtout éviter de le laisser seul et ça lui réchauffe un peu le cœur. Il a l'impression d'être dans une autre dimension.
Le blond lui donne une compote qu'il a ouverte et il accepte de la manger pour faire partir ce goût dégoûtant qui loge sous sa langue.
- Je crois qu'elle fume un paquet entier. Lui dit Katsuki à demi-mot quand il regarde l'heure sur son téléphone. La nuit est tombée et la perfusion est presque terminée.
Un médecin est passé et lui a expliqué l'intervention dans les grandes lignes en lui expliquant qu'il devait faire attention et éviter toute pénétration avant plusieurs mois. Bien sûr, il a rougis de gêne.
Katsuki est en train de lui expliquer les cours de la journée quand sa mère rentre dans la pièce.
- J'en ai profité pour passer à la pharmacie avant qu'elle ferme. On peut y aller si tu es prêt et que tu te sens toujours de venir à la maison. Izuku acquiesce alors que son ami d'enfance le tient pour qu'il redresse son torse et s'assoit sur le matelas.
Il a plusieurs vertiges et sait que c'est à cause de la perte de sang importante qu'il a subit mais n'arrive pas à s'empêcher de poser sa tête sur le biceps de l'explosif pour ne pas tomber inconscient.
L'autre prend son rôle d'accoudoir très au sérieux et ne bouge pas d'un pouce jusqu'à que ça se calme et qu'il l'aide à se mettre dans le fauteuil roulant que l'hôpital leur a donné pour se rendre jusqu'à la voiture.
Le détenteur du One for All déteste cette sensation d'être limité mais comme il n'a pas le choix, il laisse sa marraine pousser le fauteuil alors que Katsuki ramasse ses affaires et tient la porte de l'ascenseur pour qu'ils puissent rentrer.
- Tu as envie de manger quelque chose de particulier? Demande la femme alors qu'ils traversent le parking seulement éclairé par les lampadaires et la lumière des urgences.
- Non, merci. Il essaie de restreindre ses frissons mais Katsuki le voit et prend le temps d'enlever son sweat pour lui mettre avant de l'installer à l'arrière de la voiture dont le moteur se met à ronronner doucement.
Mitsuki retourne dans le bâtiment pour rendre le fauteuil alors qu'il essaie de se faire à la douleur sous ses fesses. La banquette n'est pas des plus confortable et même si ce n'est pas comparable à ce qu'il sentait plus tôt dans la journée, il ne dirait pas non à un coussin.
Le blond se met à sa gauche après avoir fermé la portière et allume prestement le chauffage pour qu'il ne gèle pas sur place. La nuit est froide et il est bien content de sentir le tissu épais du pull de Katsuki sur lui.
Il est trop grand mais au moins il se sent bien couvert, voire protégé de l'extérieur. Une main lui enfile la capuche et sa vision devient plus limitée alors que l'autre a un rire en le voyant aveuglé.
- C'est pas drôle Kacchan. Il baille soudainement et le blond le laisse se caler contre son bras sans broncher. Izuku profite de la sensation rassurante que l'autre lui procure et ferme les yeux en se blottissant plus confortablement contre lui.
Izuku sent que la voiture s'arrête, que le clignotant fait un bruit anormalement long et que la portière s'ouvre de son côté, le faisant frissonner.
- Désolé. Chuchote Katsuki en voyant qu'il l'a réveillé avant de passer ses bras sous ses jambes et son dos et de le porter.
Le vert reconnaît brièvement la maison de son ami d'enfance alors qu'il l'amène à l'intérieur sans aucune peine.
Une odeur douce se fraie un chemin jusqu'à ses narines et il fait un petit geste de la main à Masaru qui le salut en continuant de cuisiner.
- J'ai un peu faim... Avoue Izuku en chuchotant. Katsuki le fait s'allonger sur le canapé en lui intimant de ne pas bouger et aide sa mère à décharger la voiture avant de retourner à ses côtés en attendant que le repas soit près.
Izuku le regarde faire ses devoirs sur la table basse, en tailleur sur le tapis en faisant des mouvements rapides avec ses doigts alors qu'il complète leurs devoirs de mathématiques.
Ça ressemble presque à une incantation et même s'il sait exactement ce qu'il fait, les gestes l'apaisent et il se met à somnoler doucement, bercé par le bruit de son stylo.
- On mange. Appelle doucement le père, provoquant un sursaut involontaire chez lui qui réveille totalement ses réflexes et qui le poussent à se relever avec beaucoup trop de force.
- Doucement, abruti! Le sermonne Katsuki qui le regardait dormir et qui le voit maintenant tenir sa côte avec une grimace.
- Désolé...
- Ta gueule... Le garçon aux yeux rouges le fait s'installer sur une chaise après avoir installé un coussin spécial et vérifié qu'il supporte bien le changement de position.
- Izuku? L'appelle doucement l'homme de la maison, le faisant se crisper automatiquement.
- Oui? Il est clairement anxieux et l'adulte lui fait un de ses sourires doux puis continue sa phrase.
- C'est à toi de décider mais je pourrais te prendre un rendez-vous avec l'un de mes collègues pour commencer des séances de psychanalyses. Tu as subit un gros traumatisme et parler aide à passer au dessus.
- Euh... Parvient à dire l'autre qui ne s'y attendait pas. Je sais pas... Il n'a pas envie d'étaler sa vie et se sent plus que débordé par tout ce qui se passe.
Une pensée terrible s'impose à lui et il réalise qu'hier à la même heure, il se faisait-
Mitsuki donne un coup de coude à son mari.
- C'est un peu tôt pour tout ça chéri. Izuku, tu peux avoir cette possibilité quand tu le veux mais fait le à ton rythme.
- Est-ce qu'on peut parler d'autre chose? Kacchan lui ôte les mots de la bouche et il lui fait un maigre sourire quand ils croisent leurs regards.
Denki descend du bus et marche à pas rapides pour rentrer chez lui avant que le ciel ne soit totalement noir. C'est seulement son troisième rendez-vous chez l'orthophoniste mais il sent déjà qu'il fait des progrès, ou du moins il se sent tellement moins stupide quand il fait ses devoirs qu'il a l'impression d'être inarrêtable.
Pourtant, sa bonne humeur fond comme neige au soleil quand il passe la porte de chez lui. Il n'a pas le temps de comprendre ce qui lui arrive qu'il se prend une gifle qui résonne dans ses oreilles.
Il a un moment d'arrêt où il est incapable de faire le moindre mouvement, le souffle coupé et la tête toujours penchée sur le côté. Son sac de cours tombe le long de son bras alors qu'il s'en prend une autre dans l'autre sens.
- Arrête! Il réagit enfin et essaie de se protéger avec ses bras alors que sa mère le regarde avec une fureur telle qu'il n'en a jamais vu. Ses joues le brûlent et il voit un mélange de dégoût et de contentement dans le regard de son frère qui est derrière elle. Qu'est-ce qu'il fait là, d'ailleurs?
- Ne me donne pas d'ordre espèce de sale petite merde! Denki sent les larmes monter. Elle ne lui a jamais dit de choses pareilles, même dans ses pires moments.
- Qu'est-ce que j'ai fait? Sa voix est faiblarde. C'est vraiment une journée pourrie. Son sang se glace dans ses veines quand sa mère sort son téléphone de sa poche.
- Ce que tu as fait?! Tu as l'audace de me demander ça espèce de petit déchet? Il croise le regard désolé de son père et comprend presque trop tard que ça doit avoir un lien avec son petit secret.
Elle lui enfonce presque son téléphone dans le visage et il est obligé de reculer, effrayé pour voir ce qu'elle lui reproche. Il perd son souffle quand il voit une vidéo de quelques secondes tourner en boucle dans une conversation sms. Il se voit embrasser son copain à l'entrée de la bouche de métro, lui sourire et recommencer indéfiniment.
C'est pas juste, ce n'est arrivé qu'une fois. Il était juste content, il voulait juste mettre ses tracas de côté un instant pour profiter de son mec et on les a vu...
Il esquive un autre coup mais elle attrape ses cheveux et tire dessus en ignorant ses plaintes.
- Chérie, arrête. Son père s'interpose, n'aimant pas voir son fils dans cet état de souffrance. Il voit bien que sa femme se sent blessée comme il l'a été mais la peur qui parcourt le corps du plus jeune lui est insupportable.
- Tu es vraiment la pire chose qui me soit arrivée! Denki plaque ses mains sur sa bouche pour s'empêcher de fondre en larmes.
- Mais maman... Il essaie de la calmer mais ça a l'effet inverse.
- Ne m'appelle pas comme ça! T'AS JAMAIS ÉTÉ MON FILS! JUSTE UN PUTAIN D'ACCIDENT! Une erreur que j'ai pas pu avorter!
Il tremble de tout son être, incapable de bouger.
- Tu m'as gâché la vie! Tu nous aurais caché ça longtemps si ton frère ne vous avait pas surpris à faire ces... choses avec ce pédé, hein?! T'as bien fait de rester discret pendant tout ce temps parce que sinon... Quand je pense qu'il est rentré dans cette maison! Elle se recoiffe brièvement.
- Ça suffit. Son père ne tente pas grand chose de plus et son ton un peu passif n'est pas suffisamment convaincant pour elle.
- Non. Insiste-t-elle. Tu aurais dû crever dans ton ravin. Quand je pense que j'ai porté une tapette comme toi dans mon ventre... ça me donne envie de vomir.
Denki se sent comme une proie et, terrifié il se précipite vers sa chambre. Son frère qui est dans les escaliers ne se gêne pas pour l'attraper au passage et lui arracher le plus de cheveux possibles.
Il esquive comme il peut ses coups et s'enferme dans sa chambre avant de s'effondrer au sol en étant littéralement secoué de sanglots.
Sa mère se met à tambouriner contre la porte à pleine puissance et il a un instant peur qu'elle cède. Elle tient bon mais il l'entend crier.
- RAMASSE TOUTES TES AFFAIRES! JE NE VEUX PLUS DE TOI SOUS MON TOIT! Il ne répond pas et elle s'éloigne.
Ça s'est passé si vite, c'était si imprévisible et violent que comble de l'humiliation, il sent son pantalon d'humidifier sans même tenter de se retenir. Il ne veut pas en parler à Eijiro.
Il ne peut pas infliger ça à son copain. Et si jamais ils rompent? Il se retrouverait à la rue. Heureusement que demain il retourne à l'internat. Il a jusqu'à vendredi pour trouver une solution.
Il un rire sans vie. S'il n'avait pas été dyslexique, il n'aurait jamais eu de rendez-vous, il n'aurait jamais embrassé Eijiro à l'extérieur. Akari ne l'aurait jamais vu, jamais photographié et il n'aurait jamais su que sa mère ne l'avait jamais aimé...
Il pleure comme un bébé, baignant dans sa propre urine quand quelques coups se font entendre sur la porte.
- Comment tu vas? Son père demande à voix basse.
- Ça va, pleure-t-il sans essayer de le cacher.
- Je vais essayer de la calmer, elle ne le pensait pas tu sais?
- On sait tout les deux que si. Seul le silence répond à sa voix pleine d'amertume et il décide de se changer et d'aller laver son uniforme en quatrième vitesse.
Comme le gros de ses affaires se trouve au lycée, il a vite fait le tour de sa chambre et balance tout ce qu'il veut vraiment garder dans un sac de sport qu'il dépose au pied de son lit.
Il ne veut pas penser au fait qu'ils pourraient arrêter de payer Yuei, le changer d'établissement ou faire de sa vie un enfer, tout simplement.
Il s'allonge sur son lit en boule et caresse du bout des doigts le bracelet que son amoureux lui a acheté en secret en pensant qu'il va certainement devoir trouver un petit boulot pour payer ses études, un appartement ou même une collocation.
Il se remet à pleurer en pensant qu'il va devoir cacher tout ça à l'homme qu'il aime car contrairement à son père qui se mure dans le déni, il est plus que conscient que sa mère ne reviendra pas sur ses paroles.
De toute façon, c'est trop dangereux de vivre sous leur toit maintenant qu'ils savent.
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