30: Rédemption
Inko fît tourner le volant de sa petite voiture pour entrer dans le parking éclairé par les phares d'un bus scolaire, les lampadaires n'étant pas en fonction durant les vacances et les étoiles n'étant pas visibles car cachées derrière des nuages épais et porteur de neige.
La petite voiture blanche se gara sur une des innombrables place vide, phares allumés et moteur tournant, histoire de maintenir un minimum de chaleur dans l'habitacle. Izuku garda les mains sagement posées sur ses cuisses, regardant ses camarades arriver au compte goutte et se saluer chaleureusement à travers le pare-brise. Le grand bus qui stationnait à quelques mètres d'eux portait les couleurs de leur établissement et laissait échapper des volutes d'air chaud et de fumée à intervalles réguliers alors qu'à travers ses vitres illuminées d'une lumière jaune, le chauffeur grattait sa barbe de trois jours en parlant avec Aïzawa qui était adossé à la rambarde des escaliers et tenait distraitement un des sièges du premier rang.
L'adolescent détourna son regard d'eux pour observer ses camarades qui chargeaient leurs sacs et parlaient entre eux avec joie tandis que leurs parents les imitaient et discutaient entre eux de leur travail ainsi que de leur progéniture dont ils étaient tous si fier.
Izuku faisait tâche et il le sentait plus qu'à n'importe quel autre moment. Sa mère ne discutait jamais avec les autres parents, toujours trop occupée ou trop gênée pour oser s'exprimer et prendre le temps de se faire des amis. Lui n'avait jamais eut de quoi l'aider non plus, étant généralement le boulet de service, le sans-alter, le raté dont personne ne voulait comme ami. Il sentit que cette fois n'allait pas faire exception et qu'elle n'allait même pas daigner sortir du véhicule pour saluer Mitsuki qui riait avec la mère de Kirishima, bien qu'elle ne l'ait pas vu depuis au moins la saison dernière et que cette dernière soit sa seule vraie amie.
Le garçon aux cheveux verts humecta difficilement ses lèvres, une idée folle lui traversant l'esprit. Et s'il lui disait tout? Là, maintenant, sortit de nul part. Ils étaient seuls, isolés, personne ne pourrait l'interrompre et Marcus ne pouvait rien lui faire présentement. Ils pourraient même s'enfuir avec la voiture et ils seraient loin avant même qu'il ne puisse réagir.
- Maman, je dois te di- Mais la petite femme lui coupa l'herbe sous le pied sans s'en rendre compte, concentrée sur l'horloge numérique de sa voiture qui lui signalait qu'elle se mettait en retard.
- Il faut que tu y ailles mon chéri, je vais arriver en retard. Izuku glua ses lèvres entre elles et saisit son gros sac sur ses cuisses, embrassa sa mère sur les joues et lui dit qu'il l'aimait avant de quitter l'habitacle et de se prendre le vent glacial parsemé de flocons moqueurs de plein fouets. Ouais, personne n'aurait pût l'interrompre à par elle.
Le détenteur du One for All vissa ses écouteurs dans ses oreilles pour laisser la musique museler ses pensées et son sentiment de solitude et écrasa la fine couche de neige qui couvrait le parking pour rejoindre ses professeurs dont l'un marquerait sa présence sur une fiche. Il posa son sac All Might -celui qui était assez grand pour contenir de quoi rester une semaine au camps et qui avait survécu aux éclaboussures de sang, pas comme celui qu'il avait utilisé en Italie et sur lequel on voyait clairement l'empreinte entière de ses paumes et de ses doigts dans une couleur entre le carmin et le marron à cause d'une malheureuse fois où il s'était ouvert les veines trop profondément. Il avait voulu le nettoyer mais l'hémoglobine s'était incrustée et mélangée aux mailles du tissus, le rendant irrécupérable. Dès lors, il séjournait dans le dernier compartiment de son armoire et il cachait des compresses et autres soins dans ses nombreuses poches. Ce qui le dérangeait le plus à son propos était la coulée épaisse qui s'était étalée contre le visage jovial de son idole et qui lui donnait un air dérangé, perturbé, surtout à cause de son sourire trop grand et de la phrase à moitié lisible qu'il connaissait par cœur et qu'il criait: « La cavalerie est là! ». Il cligna rapidement des yeux pour chasser ces pensées et colla son sac contre d'autres en faisant attention à ne pas les bousculer.
Il tenta ensuite de s'intégrer discrètement aux autres élèves mais abandonna vite quand aucune des filles ne lui adressa la parole et quand le regard de certaines d'entre elles lui lancèrent du feu il préféra s'isoler un peu. C'était uniquement sa faute après tout.
Il sentait le froid s'infiltrer dans son pantalon et résista à l'urgence de bouger la position de son sous-vêtement qui l'irritait grandement, le bout de tissus rêche frottant contre la peau nue, surstimulée et blessée de son pubis et lui faisait regretter de ne pas être pubère comme ses camarades.
L'ayant repéré, sa marraine l'attira à lui et après une étreinte trop serrée et deux bises, elle lui demanda des nouvelles de sa mère qu'il lui donna avec un peu de réserve, se faisant littéralement transpercer par le regard carmin de son fils, certainement agacé qu'un moins que rien monopolise l'attention de sa mère.
Leur professeur d'anglais les appela bruyamment dans l'aube silencieuse et leur permis d'aller s'installer au chaud dans le bus en attendant son départ officiel.
Izuku salua le chauffeur alors qu'Aïzawa lui donnait une petite tape sur l'épaule, comptant distraitement les élèves monter dans le bus avec un regard encore plus fatigué que d'habitude, ses yeux semblants même rentrer dans leurs orbites.
Le garçon s'avançât dans l'allée pour chercher une place mais étant monté parmi les derniers, il n'y en avait déjà plus beaucoup. Il s'approcha de Shoto qui était seul mais se rendit compte trop tardivement que la fille invisible s'était mise à ses côtés et dût continuer à chercher sous le regard perçant de Ochaco qui s'asseyait aux côtés de Iida. Il s'approcha timidement du fond du bus où était les amis de Katsuki et où on pouvait voir deux places vides. Sachant que son ami d'enfance était dans son dos et ne voudrait sûrement pas se mettre à ses côtés, il commença à se tourner pour s'asseoir avec un professeur quand Eijiro qui le regardait avec peine prit la parole.
- Tu veux t'asseoir avec nous Izuku? Ce dernier se tourna avec étonnement avant de faire un petit sourire contrit.
- Non, c'est gentil... Le roux insista, voyant bien le mal être de son camarade.
- Allez, restes avec nous! De toute façon toutes les places sont prises! Izuku se tourna vers son amant avant de dire.
- Je vais pas vous déranger, vous êtes déjà tous par deux et Kacchan... Dit-il en faisant une grimace gênée que l'autre comprît immédiatement. Eijiro se pencha vers l'avant pour s'adresser à Mina.
- Tu pourrais pas te mettre avec lui? La fille se tourna avec humeur et lui dit, les sourcils froncés.
- Non. Je ne veux pas lui pardonner ce qu'il a fait l'autre fois et je vois pas pourquoi je le ferais. Sero qui était à ses côtés ajouta.
- Désolé mais je suis d'accord avec elle pour le coup. En voyant Izuku ravaler ses larmes devant l'attitude de ses amis, Eijiro soupira, défit sa ceinture sous le regard compréhensif de son copain et lança.
- C'est bon, j'ai compris. Je me met avec Kat dans ce cas, c'est pas un problème. Dit-il en regardant les prunelles vertes en face de lui avec défi et en l'invitant à s'asseoir aux côtés de l'électrique. L'autre céda et s'installa en baissant la tête pour éviter les regards humiliants des autres élèves.
- Pardon... Murmura-t-il à Denki une fois qu'il eut attaché sa ceinture de sécurité. Il sentit une main bienveillante se poser sur son bras et bien qu'il devait être gêné d'être séparé de Eijiro après tant de temps sans l'avoir vu, il réussissait à lui sourire et à garder la face.
- C'est rien Izuku, c'est juste un trajet.
Bien qu'il ait essayé de le déculpabiliser, ce dernier se passa dans un silence mortuaire et bien qu'il sache que les deux autres n'étaient qu'à quelques mètres sur la droite, plus le temps passait, plus il se sentait coupable de ce détail si futile. Sans oublier que Mina et Sero rendaient chacune de ses paroles, chacun de ses mouvements inconfortables, lui faisant bien comprendre que sa présence était indésirable.
Le soleil brillait dans le ciel rose clair du matin quand le bus passa à un énième péage auquel personne ne faisait plus attention, ce qui était bien normal après plus de trois heures de route. Izuku ne pouvait même pas regarder les arbres par la fenêtre pour se distraire car il était du côté de l'allée et la seule chose qui l'empêchait de se faire dessus était sa seule volonté et sa peur grandissante de l'humiliation. Il voulait bouger ses cuisses pour se retenir, la sensation du sang coulant le long de son périnée perturbant son cerveau et le mettant dans l'incapacité de savoir s'il se faisait dessus pour de vrai.
Il coinça ses mains fermement entre ses cuisses dans un ultime geste pour faire barrière et soutenir ses pauvres muscles qui fatiguaient.
Son envie pressente l'empêchait de dormir comme ses camarades et voir Denki se reposer dans l'insouciance la plus totale ressemblait à une nouvelle sorte de torture.
Il pourrait dormir contre l'épaule de Eijiro. Pensa Izuku, se persuadant pour de bon que la meilleure solution était de parler à Kacchan quand il en aurait la possibilité.
La voix douce de son professeur principal retentit soudain dans le microphone de l'autocar, les prévenant qu'ils feraient une pause d'un quart d'heure d'ici quelques minutes, faisant soupirer l'adolescent de soulagement bien que l'idée qu'il se ferait dessus s'il changeait de position retentissait comme un avertissement dans sa tête.
Il eut l'impression d'être le plus vif de tous quand le bus se stoppa car pendant que ses camarades s'étiraient et reprenaient conscience doucement, lui descendait déjà les marches en cherchant des yeux les toilettes publiques les plus proches.
Une fois dans une cabine, il laissa tout le stress qu'il emmagasinait quitter sa poitrine et il attrapa quelques feuilles de papier pour frotter le sang qui avait coulé dans son sous-vêtement, pour éviter qu'il soit fichu. Il retint quelques larmes en sentant que sa vessie ne voulait pas se vider correctement et que la douleur persistait même quand il forçait dessus. Il frotta maladroitement ses reins à travers ses vêtements en marmonnant des paroles rassurantes pour, désespérément, calmer son corps et l'encourager à se détendre. Ça ne fonctionnait pas du tout et à bout, il sortit une lame de rasoir de la poche interne de sa veste et coupa lentement sa peau juste au dessus de la cheville pour observer le sang s'écouler paresseusement sur son épiderme. L'adrénaline jaillit en lui comme à chaque fois et il se mordit la langue. Il prit une autre feuille dans le distributeur automatique, frotta contre la blessure fraîche pour énerver ses nerfs un peu plus, remis sa chaussette en place et rangea l'objet précautionneusement avant d'enfin quitter cette pièce exiguë.
Il essuya ses mains sur son pantalon avant de rejoindre les adolescents dans le magasin typique des bordures d'autoroute pour prendre un petit flacon de gel désinfectant car le sien était déjà presque vide. Il paya son achat et repéra une chevelure blonde très claire à l'extérieur, juste sur la devanture, entourée par ses amis dont Mina qui fumait une cigarette et Sero -plus discrètement- un join. Il sourit en voyant Eijiro attraper les doigts de Denki un quart de seconde pour l'empêcher de tendre la main pour le prendre quand le garçon adhésif lui proposa de tirer dessus.
Izuku vit leur professeur arriver sans qu'il puisse les prévenir et ils cachèrent leurs affaires trop tard et se les firent confisquer instantanément. Mina écrasa son mégot, le jeta et retourna dans le bus avec Yuga et Momo pendant que les garçons riaient en voyant Aïzawa fumer la beuh de Sero en le regardant droit dans les yeux. Izuku sortit du magasin pour s'approcher d'eux et fronça le nez sous l'odeur que l'herbe dégageait. Il plongea ses yeux dans ceux de son ami d'enfance et ce dernier se mit à l'écart instantanément en lui faisant un signe de tête.
- Qu'est-ce que tu veux Deku? Dit-il en le regardant distraitement.
- Je me suis dit que Denki et Eijiro méritaient de rester ensemble pour le reste du trajet et je me demandais si ça te dérangeait que je me mette à côté de toi...
- J'm'en fou tant que tu m'emmerdes pas.
- Promis Kacchan! Les pupilles vermillon le regardèrent avec amusement avant qu'il ne s'éloigne, n'ayant plus rien à faire ici.
Le plus jeune réussit à trouver le rouquin qui était en train de parler avec Denki pour lui annoncer la bonne nouvelle juste à temps avant que Vlad King ne les appelle.
Eijiro lui fit une petite accolade sur l'épaule pour le remercier et il les accompagna jusqu'à l'intérieur pour se mettre à côté de Katsuki qui était déjà assit et sur son téléphone. Izuku le regarda avec timidité et l'autre releva la tête.
- Qu'est-ce que t'attends pour t'asseoir?
- Kacchan tu es du mauvais côté. L'ado lui montra l'espace entre ses genoux et le siège de devant.
- Passe et fais pas d'histoire. Izuku s'exécutât sans savoir que le regard rouge s'était fixé un instant de trop sur ses fesses rondes et se blottit contre la vitre froide pour ne pas perturber son ancien ami plus longtemps. Il enfila sa capuche pour avoir l'illusion d'être confortablement installé et pût enfin somnoler même s'il restait sur ses gardes, la sensation de la jambe de Katsuki contre la sienne étant trop forte.
Ils s'arrêtèrent de nouveau à midi pour manger le repas que leurs parents avaient préparés sauf que contrairement au matin même, Izuku décida d'arrêter de forcer et s'isola pour déjeuner en paix. Il mangea sereinement son plat jusqu'à ce qu'il ouvre la petite boîte qui contenait son dessert, une banane coupée en morceaux. Un haut le cœur le prit et il vida le contenu instantanément dans la poubelle publique avant de retourner dans le car, la folie de son beau-père lui sautant à la gorge. Quel malade avait l'idée d'éjaculer sur un fruit? et de le faire en plusieurs fois d'après ce qu'il avait pût voir. Lui apparemment. Ça avait dû l'exciter de l'imaginer ouvrir ça devant ses camarades, trouver une excuse en ne laissant rien paraître et le manger pour rester crédible. Il avait eut de la chance sur le coup mais il devrait faire plus attention à l'avenir.
Ils arrivèrent dans le début de l'après-midi et furent ravis de pouvoir se dégourdir les jambes, les sujets de discussion comme les cadeaux de Noël et occupation vacancières ayant été épuisés depuis longtemps.
Ils s'entraînèrent jusqu'à ce que la nuit tombe, avec pour seul objectif perfectionner leur technique. Ils préparèrent ensuite le repas avec les élèves de l'autre classe qu'Izuku avait respectueusement ignoré depuis leur départ, sentant une certaine animosité s'en dégager depuis le matin. Il repéra pourtant la chevelure turquoise de la fille qu'il avait rencontré au championnat et lui fit un petit signe de la main quand elle le salua.
Ils découvrirent ensuite leurs dortoirs, deux grandes pièces qui les séparaient par sexe et qui contenaient des lits composés d'un matelas sur le sol et de couvertures. Izuku réussit cette fois à se mettre à côté de son camarade brûlé qui le salua d'un petit signe de tête et en se tournant vers la droite, il constata que c'était Kacchan qui préparait sa couche. Les lits étaient assez rapprochés et Izuku songea qu'il devrait faire attention à ne pas trop bouger ou cauchemarder pour ne pas perturber le sommeil de ses camarades.
Tandis qu'ils allaient dans les bains communs que proposait le camps, Izuku se lava dans une cabine individuelle avant d'aller se coucher, prétextant une grande fatigue qui n'était pas si fausse puisqu'il s'endormît au moment où sa tête touchait l'oreiller et que même le bruit de ses camarades revenant des douches communes ne le réveilla pas.
Il se réveilla vers minuit, sa vessie paraissant plus lourde que d'habitude et il se leva dans l'obscurité, enfila ses chaussons à l'aveuglette et sortit du dortoir dans le silence nocturne. Au dessus de l'évier où il lavait ses mains, son visage éclairé par les reflets lunissants d'une fenêtre sale s'observait avec fatalisme. Ses yeux étaient très sombres, entourés de cernes violettes, ses lèvres rouges étaient rongées, mordues au sang et ça se voyait grâce aux traces de sang séché que ses dents imprimaient sur ces dernières, crise après crise. Il avait l'air triste bien malgré lui et quand il essaya de sourire, il n'arriva pas à le faire pour de vrai. On aurait dit une affreuse grimace apprise par cœur surplombée par des yeux morts. Ça faisait des années qu'il n'avait pas sourit pour de vrai et ceux qu'il faisait à sa mère et les autres, il ne les supportait plus. Il relâcha les muscles de son visage avec abandon, presque déception retrouvant une expression plus stoïque et retourna se coucher.
La journée d'après fut consacrée à des exercices physiques et à l'amélioration de la maîtrise d'alter pour la plupart des élèves. Certains comme Denki et Eijiro avaient des cours de soutient avec leur professeur principal et Izuku regretta presque de ne pas en faire parti quand il sentit son bras droit le brûler terriblement.
Il savait que son pouvoir était dangereux, qu'il nécessitait une grande concentration et prudence et que par conséquent, il était plus que normal que ses camarades l'évitent mais de voir que même durant les moments en commun ils ne voulaient pas de lui, c'était douloureux.
Tenant son plateau plein des deux mains, il inspira profondément d'une traite avant de s'approcher de sa première (ancienne?) amie qui mangeait joyeusement son entrée avec tout leur groupe d'amis.
En le voyant arriver elle soupira.
- Je peux me mettre avec vous? Demanda-t-il doucement.
- Non. Je ne veux plus te voir, Izuku. On est plus amis. Il encaissa le coup et sa gorge se serra en ne voyant aucune hésitation dans son regard et en tournant la tête, il vit que Iida n'avait pas même pas arrêté de manger.
- Je suis désolé pour ce qu'il s'est passé... Je sais que je n'ai aucune excuse mais j'aimerai vraiment que vous y pensiez.
- Pourquoi devrions-nous y penser si tu sais toi-même que tu n'as aucune excuse? Tu nous prends pour quoi en fait?
- Tu ne peux pas nous demander de rester avec toi alors que tu te conduis comme un délinquant alors que tu sais pertinemment que nous aspirons à devenir des héros. Enchaîna Iida. Je croyais avoir été clair là dessus la dernière fois.
- Est-ce que tu t'es au moins excusé au près d'elle? Assena Ochaco. En voyant le regard fuyant de celui en face d'eux, le délégué soupira.
- Laisse nous Midoriya. Je savais bien que l'entrevue avec Stain aurait dû me mettre la puce à l'oreille à ton sujet. Maintenant va t'en, je ne veux pas que les professeurs pensent que j'ai quoi que ce soit en commun avec toi. Se prenant la remarque comme un coup de poignard, Izuku fit demi tour le rouge aux joues et s'installa à une table seule pour se faire le plus invisible possible. Il vit cependant une paire de mains vernies d'un noir écaillé se poser devant lui et il releva la tête pour faire face à celle de la fille de la psychologue.
- Bonjour. Murmura Izuku, ne voulant pas rendre sa journée plus improductive qu'elle ne l'était déjà en étant malpoli.
- Salut Izuku! Je peux manger avec toi? Demanda-t-elle avant un sourire. Il lui fit de la place en quelques secondes et elle s'installa en face de lui en soupirant.
- Quelle journée! Je suis épuisée. Comme mon alter n'est pas vraiment physique, je passe mon temps à faire des abdos et des pompes! Elle fît une petite grimace et Izuku rougit de gêne avant de murmurer.
- Je suis désolé mais je n'arrive vraiment pas à me rappeler ton prénom. Elle fit un petit signe, comme pour chasser ses tracas distraitement et lui répondît avec un sourire.
- Je m'appelle Charlotte. Mon nom de héros c'est Mirphinne. Le brouillard se leva dans sa mémoire et il serra la main qu'elle lui tendait puis répondît.
- Je suis Izuku, et mon nom de héros est Deku.
- C'est mignon! Il gratta la peau de son cou, ne sachant pas vraiment quoi dire. Une chose était sûre, ce n'était pas le but initial de Kacchan quand il l'avait rebaptisé comme ça, mais il se garda bien de lui dire.
La fille en face de lui était plutôt bavarde et ce ne fut pas compliqué de discuter avec elle. Il passa même tellement de temps à l'écouter qu'il finit par savoir à peu près tout ce qu'il se passait dans sa vie en ce moment sans qu'il ait eut besoin de lui demander quoi que ce soit. En voyant que l'heure de la pause arrivait à son terme ils se séparèrent pour retourner dans leur zone d'entraînement attitrée.
Ses muscles étaient tout engourdis quand il s'arrêtât enfin, ayant trop forcé dessus. Monsieur Aïzawa était passé plusieurs fois pour rectifier ses positions et il avait encore beaucoup de mal à ne pas se casser un membre quand il l'utilisait. Il n'arrivait pas à visualiser concrètement une cible et c'était comme essayer d'être conscient de respirer, cligner des yeux ou marcher: ça se terminait toujours par quelque chose de trop artificiel pour être correct. Son professeur lui répétât plusieurs fois qu'il devait se laisser aller, le faire de manière instinctive mais cet alter n'avait rien d'instinctifs pour lui, il n'était même pas fait pour son corps. Il était habitué à prendre les coups, pas à les rendre.
Il s'assît pour stopper le tremblement dans ses jambes et bu au goulot de sa gourde pour se désaltérer. Il essuya ensuite les gouttes de sueur sur son front avec sa serviette avant de suivre ses camarades qui quittaient le gymnase pour aller se laver.
Izuku grimpa sur le toit en pleurant toutes les larmes de son corps. Il faisait nuit noire et la neige commençait doucement à tomber. Ses mains étaient moites et il avait beaucoup de mal à apercevoir son environnement, sa vision noyée sous les gouttes salées qui tombaient à gros débit sur le sol et ses joues. Elles étaient bruyantes sur le béton. Il avança pieds nus sur le toit et enjamba la barrière de sécurité maladroitement, s'entravant tristement dedans en se tenant au grillage d'une seule main.
Il frotta son nez dégoulinant de sa manche sans grand succès et se mit à pleurer plus fort, les larmes dans sa gorge se libérant enfin. Le sol était loin et pourtant si près quand il regardait le chemin de terre qu'il surplombait d'une dizaine de mètres. Ses cheveux se collaient sur son front transpirant et le vent froid agressait sa nuque humide, le poussant dans le même sens que sa future chute. Il sortit un petit canif en amandier d'une de ses poches en faisant attention à ne pas l'échapper. Il savait que si c'était le cas, il descendrait sagement le récupérer sans se faire voir et remonterait où il était jusqu'à ce qu'il y arrive.
Katsuki se tourna entre ses draps sans se réveiller, une grimace de mal être se frayant un chemin sur son visage. Il se tourna sur son autre flanc et son visage se détendit un peu.
Izuku releva ses manches en équilibre sur le bord du précipice par la seule force de ses talons et après les avoir remonté suffisamment haut pour que ses coudes les maintiennent en place, il déplia le couteau à la lame brillante et tendit son bras droit devant lui, exposant sa chaire blanche et ses veines bleues à la lumière de la lune. Il l'attrapa à la verticale et l'enfonça d'un coup profondément. Un bruit visqueux se fit entendre et ses geignements laissèrent comprendre une grande douleur et aussi un peu d'horreur face à la vision sanglante et morbide de son corps qu'il découpait. Sa respiration se bloqua dans sa gorge, sifflante entre ses dents et il sentît clairement ses poumons lui faire faux bond quand il tira le couteau vers lui alors qu'il était toujours enfoncé dans ses chaires. La progression n'était pas facile et il sentait clairement les muscles fibreux lui faire barrière et sa main gauche se contracter n'importe comment avant de ne plus réagir, morte. Il s'était sectionné un tendon. Le sang giclait en petits jets comme un tuyau d'arrosage percé et la main à la cicatrice lâcha le manche de l'arme pour laisser pendre son bras infirme contre son flanc tandis qu'elle était toujours enfoncée dans son artère. Il avait touché son os plusieurs fois et ses paupières clignèrent doucement pour calmer ses larmes tandis qu'il se tournait vers la porte du toit qui restait immobile. Son bras gauche était en feu et s'il le sentait, c'était parce qu'il était contre sa cuisse.
- Je veux une nouvelle vie, Kacchan... Murmura-t-il alors qu'il se laissait tomber vers l'avant sans même faire l'effort de prendre une impulsion. Ses doigts fins avaient faillit se rattraper aux mailles du grillage mais ils glissèrent lâchement. Son corps tomba trop vite dans un bruit d'air rapide et s'écrasa au sol comme un fruit trop mûr. Sa tête tapa face contre le sol avec force et bien qu'elle soit lourde, elle rebondit deux autres fois alors que sa boîte crânienne s'était fendue au premier impact, le tuant sur le coup alors que ses organes internes absorbaient le choc aussi bien qu'une tomate qu'on aurait lancé contre un mur. Le coutelas termina sa route de l'autre côté de son avant bras dans un bruit assourdissant de chaire déchirée, laissant apparente la lame rougeoyante qui brillait impérialement dans l'obscurité et ses yeux morts laissèrent glisser une dernière larme alors que ses dents touchaient impudiquement la terre retournée et boueuse. Sa langue s'était faite sectionnée durant la chute à cause de la peur et la bouche de l'adolescent se remplit de sang qui s'écoula par ses narines et ses lèvres.
Katsuki ouvrit ses yeux d'un coup en respirant très mal, tremblant de peur. Il laissa un geignement quitter ses lèvres, chose qu'il n'avait plus fait depuis sa petite enfance. Il sentait des soubresauts le posséder et il tourna son corps de l'autre côté dans un ultime effort après de longues minutes à simplement tenir la couverture entre ses doigts serrés. Le goût de la bile remonta dans sa gorge et il réussit à prononcer deux syllabes étouffées comme un appel à l'aide.
- Deku.
Sa respiration se régula un peu quand il fit face à la silhouette endormie qui se trouvait à ses côtés. Évidemment que ce n'était qu'un cauchemar, qu'est-ce que ça aurait pût être d'autre? En le voyant respirer à ses côtés, ses yeux commencèrent à s'humidifier et il s'assit lentement plus près de lui jusqu'à ce qu'il puisse atteindre le visage de son camarade.
Katsuki ne se sentait vraiment pas bien et à ce moment précis, se comporter avec Deku comme si c'était lui l'adulte responsable qui avait la solution aux problèmes qu'il créait semblait une bonne idée.
Il attrapa son épaule d'une main et le secoua un peu en l'appelant jusqu'à ce qu'il se réveille, ce qu'il fît en ouvrant brusquement ses yeux et en levant ses bras devant son visage pour se protéger. Ses jambes s'étaient également relevées pour protéger ses organes et en le voyant faire, la culpabilité dans sa gorge prit plus de place et l'empêcha de parler correctement.
- Je vais pas te frapper Deku. Dit-il en avalant ses larmes. L'autre le regarda un peu bêtement, comprenant peu à peu la situation et il s'assit à son tour avant de dire d'une voix enrouée de sommeil.
- Ça va Kacchan? Il regarda le blond -qui avait attrapé ses propres mains pour garder contenance- vaciller sur lui même et il reprit la parole en voyant qu'il ne répondait pas.
- Qu'est-ce qu'il t'arrives? Tu m'inquiètes... L'autre passa ses mains sur son propre visage et se mit à enfiler précipitamment ses chaussures avant de fuir sans écouter les chuchotements de son ancien ami qui le questionnait sur ses agissements. Izuku l'imita pour ne pas le laisser seul dans un tel état et attrapa leurs vestes en plus, chose que Kacchan n'avait pas eut le bon sens de faire, ce qui témoignait encore plus de l'anormalité de la situation.
Il sortit de la pièce le plus discrètement qu'il le pût et se mit à chercher le blond dans l'obscurité en essayant de ne pas s'entraver dans une marche ou de se faire repérer. Ne le voyant pas dans le bâtiment, il décida de chercher à l'extérieur. Il remontait sa fermeture éclair quand il aperçu sa silhouette au loin, au milieu de rien. Il se précipita aux abords de la forêt pour le rejoindre dans le froid et son expression ne quitta pas l'inquiétude en rencontrant les pupilles rouges qui semblaient à mille lieux de lui.
- Kacchan! Dieu merci, tu vas bien. Il s'approcha de lui avec un aplomb qu'il ne se connaissait pas et lui passa son manteau sur les épaules quand il ne bougea pas.
- Dis quelque chose, s'il te plaît. Tu me fais peur... En voyant que rien ne le faisait réagir et qu'il gardait les yeux rivés sur le sol, il essaya autre chose.
- Il a neigé Kacchan. Tu vas attraper froid si tu restes ici. On va se mettre à l'abri, d'accord? Je ne te forcerai pas à parler... Izuku était vraiment inquiet en le voyant si apathique et s'il pensait à aller avertir ses professeurs, laisser Katsuki seul ici ne ressemblait en rien à une bonne idée.
- Tu as fait un cauchemar? Tu veux m'en parler Kacchan?
Il vit les pupilles rouges s'entourer de larmes sans savoir quoi faire et une grimace se fît sur son visage alors qu'il les laissait couler en hoquetant. Le plus jeune attrapa sa main glacée dans la sienne pour tenter de le réconforter et le tira un peu de force vers le mur de la bâtisse pour les protéger du vent. Il réussit à convaincre le blond d'enfiler les manches de son manteau, décida de ne pas pousser sa chance en la fermant et observa le visage fin et d'habitude si ferme et impassible se craqueler.
- Kacchan, parle moi. Il avait lâché sa main depuis un moment mais il hésitait à la reprendre en le voyant en mettre une devant sa bouche pour réprimer ses sanglots.
- Pourquoi? Croassa-t-il faiblement d'une voix qu'il ne reconnaissait pas. Il essuyait ses larmes les unes après les autres sans succès.
- Pourquoi quoi, Kacchan?
- Après tout ce qu'il s'est passé... Les insultes, les coups... les menaces de mort... Pourquoi tu restes? Pourquoi tu persistes? Le garçon aux yeux verts leva ses sourcils, surprit que la conversation prenne ce genre de tournure.
- Et bien, je ne sais pas vraiment quoi te répondre... C'était vrai, il était plus que prit au dépourvu.
- Deku, soit sérieux deux secondes... Dit-il en laissant clairement percevoir la colère dans sa voix. Izuku se doutait bien qu'elle ne devait pas être tournée contre lui mais il répondît quand même comme si c'était le cas.
- Je suis sérieux Kacchan. Je t'ai toujours considéré comme quelqu'un d'important pour moi, c'est tout. Les prunelles rouges se tournèrent vers lui avec fureur et il frappa le mur de son poing.
- CONNARD! T'es qu'un connard, Deku! Comment tu peux accepter ça comme ça! Je t'ai harcelé! Pendant des années! J'ai même persuadé des abrutis finis qu'ils pouvaient s'en prendre à toi comme si c'était un jeu! Pourquoi t'es pas en colère? Pourquoi tu me pardonnes ça? POURQUOI? Il pleurait fortement en face de lui et même s'il comprenait que c'était sa culpabilité qui parlait, il sursauta tout de même quand il cria. En le voyant faire, Katsuki laissa échapper un rire amer.
- Tu vois, t'as peur de moi. Quel genre de héros harcèle les personnes sans défense, tu peux me le dire?
- Je ne suis plus sans défense, Kacchan.
- Mais tu l'étais, c'est la même chose. Il essuya de nouveau ses larmes qui coulaient en continu.
- Est-ce que tu peux me donner une seule putain de bonne raison pour avoir accepté tout ce merdier sans rien dire? La réponse lui sembla si évidente qu'il la lui lança sans réfléchir.
- Parce que tu allais mal? Tu n'es pas quelqu'un de méchant Kacchan, tu ne l'as jamais été. Je savais juste que tu n'allais pas bien et que c'est ça qui te guidait quand tu t'en prenait à moi.
- Conneries. Dit-il en reniflant. T'as pas eu mal quand je t'ai fais tout ça peut-être? Et qu'est-ce que t'en sais, hein? T'es pas dans ma tête! Izuku s'adossa au mur en le regardant dans les yeux.
- Tu ne serais pas dans cet état si tu avais agit par méchanceté et consciemment. Il laissa l'idée traverser l'esprit de son camarade et ajouta. Je ne réagirais pas de la même façon avec les autres et tu le sais. Il savait qu'ils pensaient tout deux à Julie et à la blessure qu'il lui avait infligé.
- Arrête de me chercher des excuses, putain. J'étais peut-être un gamin au début mais ça a perduré! J'ai fait ça des années durant et ça me faisait rire. Ça m'amusait de te voir souffrir, tu imprimes? Izuku s'étonnait d'être aussi pédagogue à ce moment précis mais il savait qu'il était toujours comme ça avec lui. Son Kacchan avait toujours été borné.
- Mais tu t'en veux là? Dit-il en connaissant déjà la réponse.
- Oui putain. Répondît-il d'une voix tremblante.
- Qu'est-ce que tu attends de moi dans ce cas? Qu'est-ce que tu veux? Il se tourna de nouveau vers lui avec violence.
- Je veux que tu réalises tout ce que j'ai fait! Il tremblait terriblement et ce n'était pas de froid. Je veux que tu réalises que je t'ai poussé à te foutre en l'air! La culpabilité et l'angoisse de meurtre le poussèrent à se prendre la tête entre les mains.
- Je l'ai pas fait- Mais il l'ignora.
- Je pourrais t'avoir tué. Si... Si t'avais été plus faible, plus triste ou je sais pas... Je pourrais être responsable de ta mort. Le plus jeune se décolla du mur et attrapa les mains de l'autre pour qu'il arrête de tirer sur ses cheveux et les garda dans les siennes, voyant bien qu'il perdait pied et que la situation devenait hors de contrôle.
- Je vais bien Kacchan. Regarde-moi. Kacchan, regarde-moi. Il réussit à capter son regard après plusieurs essais. Je vais bien. Je suis là, avec toi. Je suis bien vivant et tu n'es responsable de rien à propos de ma santé mentale. Tu n'es pas un meurtrier alors calme toi maintenant... Il s'accroupit au même moment où il vit le corps de son ami se dérober sous lui et attrapa son visage entre ses mains pour essuyer les larmes qui ne s'arrêtaient pas.
- Je vais bien, très bien. Sèche tes larmes, c'est finit. Tu n'es plus comme ça depuis longtemps.
Izuku se releva en premier et aida l'autre adolescent à faire de même mais ne lâcha pas ses mains quand ce fût fait. À la place, il l'attira contre lui et commença à frotter son dos doucement. Les sanglots resurgirent et Izuku pensa distraitement qu'il n'avait pas dû pleurer depuis des années pour avoir autant de douleur en réserve. L'autre était secoué par ses larmes et se cramponnait à son corps comme un naufragé.
- C'est terminé, Kacchan. On va bien maintenant. Il lui répéta ces phrases plusieurs fois comme un mantra jusqu'à ce qu'il se calme plus ou moins correctement et qu'il sente la tête sur son épaule reprendre une respiration plus humaine.
- Tu te sens mieux?
- J'me sens en vrac. Un silence s'installa de nouveau entre eux mais de manière moins pesante cette fois.
- Deku? Dit-il contre son épaule trempée de ses larmes et de flocons fondus.
- Hum?
- Je suis homo. J'aime les garçons. La main dans son dos s'arrêta une seconde avant de reprendre.
- D'accord. Et alors?
- C'est tout ce que ça te fait?
- ... Je suis pas vraiment surpris pour être franc. Je t'imaginais pas avec une fille. C'est juste logique quand on te connais, en fait.
- T'es le seul à qui je l'ai dis. Marmonna-t-il. Eijiro l'a deviné. Izuku l'écarta de lui, sourcils froncés.
- Pourquoi tu me dis tout ça? Le blond haussa les épaules, feignant de ne pas savoir.
- Comme ça. Si jamais tu veux te venger. Je ne l'ai dit à personne et je ne t'en voudrais pas si tu me rendais la monnaie de ma pièce.
- Je t'arrête tout de suite. Assena l'autre en le regardant avec peine et colère. Je n'ai pas l'intention de me venger ou quelque chose d'aussi stupide. Tu me connais mieux que ça Kacchan, non?
- Oui mais je me suis dit que ce serait juste.
- Tu t'es surtout dit que si tu souffrais tu pourrais mieux le vivre. C'est pas à moi que tu vas faire avaler une couleuvre pareille.
- Si tu veux pas te venger, je peux savoir pourquoi tu as dit toutes ces choses sur moi à tête d'œuf pour qu'elle les balance devant tout le monde? T'as pas à me répondre bien sûr... Dit-il en lui lançant un regard qui suggérait l'inverse. L'autre soupira de malaise.
- Elle m'a un peu forcé la main un jour où tu m'avais fait une remarque. J'ai dis beaucoup de choses parce que j'étais pas bien et je n'apprécie pas particulièrement qu'elle agisse de cette manière.
- Je m'en doutais... Quelle salope!
- Kacchan!
- Quoi?! C'est vrai et tu ne peux pas le nier. Izuku préféra ne pas répondre et regarda un air grave reprendre place sur le visage de son camarade.
- Je ne veux pas que ça se passe comme ça Deku.
- Comment ça?
- J'ai déconné. Grave. Je veux pas que tu sèches mes larmes en me disant que ça va et que ça s'arrange de cette manière. C'est pas mérité.
- Qu'est-ce que tu proposes dans ce cas?
- Je veux pas que tu me serves ça sur un plateau d'argent. L'amitié ça se mérite et le pardon aussi.
- Je ne t'en ai jamais tenu rigueur, tu sais?
- Je sais. Trop bon trop con comme dirait le proverbe!
- Hey!
- Dis-moi que c'est faux! Si on m'avait fait la moitié de ce que je t'ai fait je ne voudrais plus rien avoir à faire avec le responsable.
- Je m'en fiche! Dit-il en se souvenant qu'à l'époque, les actes de Katsuki lui apparaissaient comme des chatouilles insignifiantes à côté de ceux de Marcus. Il n'avait jamais prit toute cette histoire très au sérieux.
- Ça c'est parce que t'es trop gentil. Ce n'était pas un compliment dans sa bouche mais ça le fit quand même sourire intérieurement.
- Arrête ça.
- Quoi?
- Ce regard de débile. Il soupira. Katsuki était vraiment une cause perdue.
- Si tu veux. Mais je voudrais juste une chose.
- Quoi?
- Que tu t'excuses. S'il te plaît. Rajouta-t-il. L'autre hocha la tête et le regarda droit dans les yeux.
- Pardonne moi de t'avoir fait tout ce mal durant ces années. Je suis sincèrement désolé Izuku. Un frisson désagréable le parcouru en l'entendant prononcer son prénom et l'autre dû le voir car il fit un léger sourire moqueur.
- Non.
- Non, hein?
- Ça va pas du tout. Le plus âgé souffla d'amusement avant de frissonner de froid.
- On repart sur de nouvelles bases du coup?
- C'est toi qui voit. Murmura l'explosif.
- Avec plaisir dans ce cas. Eijiro ne va pas mal le prendre?
- Il n'a rien à dire. C'est peut-être mon meilleur pote mais t'es mon ami d'enfance. Un souffle chaud envahit le torse d'Izuku en l'entendant prononcer ces mots et il hocha la tête, se sentant protégé par l'aura de confiance qu'il dégageait de nouveau.
- Comme tu veux. C'est pas comme si t'avais besoin de moi de toute façon! Les sourcils blonds se froncèrent et il grogna.
- Tu veux vraiment qu'on fasse un résumé de ce qu'il vient de se passer durant la dernière demi-heure? Il lui fit un bref signe de la main et ils rentrèrent dans le bâtiment. Les lèvres du plus jeune étaient tellement froides que c'était à peine supportable et il ne pouvait pas imaginer l'état dans lequel devait être son ami puisqu'il n'avait à aucun moment fermé sa veste.
Il lui emboîta le pas quand il s'arrêta soudainement alors qu'il grimpait les marches jusqu'à leur dortoir. Izuku s'arrêta juste à temps pour ne pas s'écraser contre ses omoplates et le vit se tourner.
- J'ai faillis oublier, l'année dernière, c'est pas moi qui avait organisé cette horreur par rapport à ton père.
- Tu parles de la fête? L'autre hocha la tête et ajouta.
- C'était un des débiles consanguins qui me suivait. Il t'avait vu dans le cimetière et s'était dit que ce serait drôle.
- Ah... Murmura le concerné avant d'entendre l'autre répondre.
- Je lui ai foutu une droite en pleine figure.
- Pour me venger? Demanda-t-il candidement avant de le voir acquiescer.
- Merci Kacchan. Clôtura Izuku en le prenant contre lui sans pouvoir se retenir.
Il le relâcha après quelques secondes mais cette révélation lui prouvait qu'il faisait le bon choix en lui donnant une seconde chance.
Ils retournèrent se coucher après s'être souhaité une bonne nuit bien qu'ils sachent pertinemment qu'ils ne dormiraient pas plus de deux heures, mais leur relation apportait une sensation tellement rafraîchissante que le sommeil les cueillît en quelques minutes.
Ils se firent brutalement réveiller par Present Mic qui criait dans toute l'auberge avec son alter et Izuku attrapa son ventre par réflexe et cria en retour.
- Pardon! Je recommencerai pas! Sa voix effrayée se fondit pourtant dans le brouhaha soudain fait par les élèves surpris.
Les garçons se levèrent en grognant à cause du grabuge et Eijiro secoua gentiment Denki qui s'était caché en grognant sous son oreiller alors que Katsuki se frottait les yeux, subissant son manque conséquent de sommeil. Izuku attrapa ses vêtements mécaniquement et se leva avec pour les enfiler dans les toilettes. En passant, il entendit Shoto demander à son ami d'enfance s'il se sentait bien à cause de son air de mort-vivant et il sourit légèrement en entendant l'autre lui répondre d'aller se faire voir chez les grecs.
La journée commença comme celle de la veille au détail près que Katsuki l'interpella plusieurs fois sur sa posture et lui glissa quelques conseils durant les pauses quand ils étaient tranquilles. D'abord excité de le voir interagir avec lui, il se concentra rapidement pour prendre en compte ses remarques et s'améliorer. À un moment, il lui proposa même de se battre contre lui pour tester ses attaques et il accepta en déglutissant. Ses mouvements étaient mal assurés quand il commença à l'attaquer et Katsuki le plaqua au sol en quelques minutes seulement.
- Concentre-toi Deku. Déjà que t'arrives pas à utiliser ton alter, essaie au moins de me toucher. Il s'enleva de son dos et l'aida à se relever en lui tendant sa main. Izuku l'attrapa sans hésiter et apprécia étrangement le fait de sentir qu'il l'aidait à se mettre debout sans effort. Ils se mirent face à face en position de combat et Katsuki lui lança.
- On va se battre au corps à corps, sans alter. T'essaie de me mettre au sol quelques secondes et après... On verra plus tard, essaie déjà de faire ça. Le plus jeune fléchi ses jambes à ses paroles et acquiesça.
Il n'arrivait pas à lancer la première offensive et quand Katsuki le compris, il soupira avant de lancer son poing dans sa direction. Izuku écarquilla ses yeux et l'esquiva de justesse avant de bloquer le bras qui plongeait dans son ventre. Son corps commença à se chauffer au fil du combat et ses mouvements devenaient plus instinctifs et plus juste, car il pensait moins. Quand il se battait, il passait dans un espèce d'état second où toutes les frustrations qu'il vivait se muaient en rage et prenaient possession de lui. L'autre ne lui laissait pas une seconde de répit et il commença à s'essouffler alors que Katsuki n'entamait qu'à peine ses réserves.
Le blond lui fit une balayette en lui attrapant les poignets et mît son genou dans son dos en lui faisant respirer le sable. Izuku se débâtit en geignant et se tortilla pour trouver une faille mais voyant que c'était peine perdue, il tapa le sol du plat de sa main pour déclarer forfait. Il le relâcha après l'avoir maintenu comme ça quelques secondes pour savourer sa victoire et lui tendit sa gourde pour qu'il se désaltère car la sienne était déjà vide. Celui aux taches de rousseurs le remercia et avala le breuvage en pensant que Kacchan n'était pas un mauvais professeur.
- Tout n'est pas à jeter dans ce que tu fais mais t'as du boulot. Lui lança le garçon aux yeux rouges en étirant ses bras.
- J'ai réussi à te toucher plusieurs fois quand même! S'exclama Izuku pour se défendre.
- Ouais, c'est ça dont je parlais quand je disais que tout n'est pas à jeter. Il faut que tu anticipes les coups plus sérieusement Deku. Tu peux pas faire pile ou face à chaque fois qu'une attaque arrive. Bosses ton endurance, c'est ça qui te fait le plus défaut. Il hocha la tête en l'écoutant attentivement et lança d'une voix timide.
- Je peux te faire une remarque aussi? Les pupilles rouges se plantèrent dans les siennes fermement et il accepta alors qu'Izuku pensait avoir fait une erreur.
- Tu... euh. Tu n'es pas très souple. Ça se sent quand tu utilises tes jambes.
- Je bosse dessus, t'inquiète. Il lui fit un sourire timide et retourna s'entraîner seul contre un mannequin alors que Eijiro s'approchait de son meilleur ami avec un air suspicieux.
Il se mit sur ses avants-bras pour travailler ses abdominaux à côté de l'explosif qui était dans la même position et le fixa avec un regard interrogateur. En le remarquant, l'autre soupira.
- Qu'est-ce que t'as à me regarder comme deux ronds de flan? Eijiro se mit sur le côté pour lui faire face sans stopper son gainage.
- Bah... Qu'est-ce qu'il se passe avec Izuku? Vous avez enfin fait la paix? Il leva les yeux au ciel.
- On a eut une discussion hier soir. J'me suis excusé et ouais, on fait la paix en quelques sortes.
- C'est super! Il t'en veut pas trop?
- Même pas. C'est un abruti. Je pourrais buter sa mère qu'il réussirait à dire que c'est parce que j'étais mal luné.
- C'est plutôt une bonne chose, non? À t'entendre on ne dirait pas. Le blond haussa les épaules nonchalamment et attrapa sa gourde pour boire quelques gorgées.
- Et c'est tout? Demanda-t-il.
- Ben ouais, c'est tout.
- Je pensais qu'il s'était passé autre chose, tu as l'air plus apaisé que ces derniers temps.
- Non il ne s'est rien passé, pourquoi t'es si curieux d'un coup?
- Pour rien... Eijiro commença à faire des pompes pour lui laisser un peu de tranquillité et c'est quand ils commencèrent leur deuxième série que le roux posa la question qui le taraudait depuis le matin même.
- Je me demandais, après toutes ces années à côtoyer Izuku... Tu l'as jamais envisagé autrement? L'autre s'assit au sol pour étirer ses jambes sans le regarder.
- Où veux-tu en venir? Eijiro toussa.
- Tu l'as toujours vu de manière platonique? Katsuki essayait d'atteindre ses orteils avec ses doigts mais même dans cette position, son meilleur ami pût voir ses sourcils se froncer.
- Bien sûr! Je sais pas ce que tu as Eijiro mais t'as pas intérêt à commencer à jouer les entremetteurs.
- Je ne me le permettrais pas! Tu fais ce que tu veux avec qui tu veux... J'ai juste cru que tu avais... des sentiments?
- Pour Deku? Pourquoi ça? Répondît-il du tac au tac. Le rouquin sentit ses joues chauffer de gêne.
- Déjà il est plutôt..'fin il est pas désagréable à regarder, ensuite tu le connais depuis longtemps, dit-il en énumérant ses exemples sur ses doigts, votre relation est hyper complexe et profonde et enfin t'aime les mecs... Et puis c'est pas comme si t'étais obsédé par lui!
- Je suis pas obsédé par Deku! Tu délires mon gars! Eijiro laissa échapper un rire à ces mots.
- Tu t'en rends vraiment pas compte où t'es à ce point dans le déni? Katsuki le regarda avec trouble. Tu me parles de lui depuis le début d'année, dès qu'il dit ou fait quelque chose, t'as un avis à donner dessus et tu supportes clairement pas qu'il t'ignore. Rappelle-toi du championnat: t'as piqué une crise parce qu'il a encouragé Shoto et pas toi, tu m'en a parlé trois jours. La seule raison pour laquelle tu détestes à ce point Ochaco c'est parce qu'elle t'as piqué ta place de meilleur ami.
- Alors déjà c'est une vrai connasse et personne n'a prit ma place. Eijiro le regarda avec consternation en l'entendant.
- Vraiment? Kat, tu t'entends?
Katsuki garda le silence, mal à l'aise car il ne trouvait rien à redire. Il n'arrivait pas à démentir quoi que ce soit dans sa phrase et il enterra sa tête dans ses genoux.
- Sérieusement Kat, tu en étais pas conscient?
- Non. Bredouilla-t-il timidement avant que son ami décide de ne pas le perturber plus que ça et de continuer sagement les étirements. Il avait bien fait de ne pas lui dire qu'il captait tous les regards furtifs qu'il lançait régulièrement à l'autre adolescent et qu'il savait tout de ses habitudes sans même faire d'effort. Pour lui c'était évident que ça cachait quelque chose, mais peut-être qu'il se trompait.
En tout cas, il espérait que ça ne tournerait pas au vinaigre car il ne réussissait pas à s'imaginer quelle épreuve serait de réconforter un Katsuki au cœur brisé.
Izuku s'était de nouveau installé seul pour manger son repas pour ne pas déranger ses camarades de classes avec sa présence et essuyer un nouveau refus. Il avait encouragé Shoto à ne pas s'isoler des autres pour lui et qu'il ne lui en voudrait pas mais ça lui avait quand même pincé le cœur de le voir s'attabler avec les autres. Il triturait les légumes avec sa fourchette quand un plateau se posa à sa gauche un peu trop brutalement. Il sursauta puis leva les yeux pour tomber sur le visage de Katsuki qui fuyait son regard.
- Je peux? Demanda-t-il la mâchoire serrée. Izuku lui fit instantanément de la place pour qu'il puisse s'asseoir et l'autre s'installa en silence avant de commencer à manger.
Il ne sût plus exactement à quel moment ils commencèrent à parler mais les langues se délièrent plutôt facilement quand leur sujet préféré fût mit sur le tapis, et le plus jeune fut ravis de constater qu'il retrouvait quelque chose de familier et naturel dans leurs débats sur All Might. Ce n'était pas aussi enjoué que les débats qu'ils avaient en primaire mais les petites remarques murmurées entre deux bouchées avaient quelque chose de très plaisant et salvateur pour le détenteur du One for All.
Le sujet de son alter commençait à peine à être évoqué quand Katsuki soupira et lança à voix haute en direction de la table d'en face qui était occupée par Ochaco et ses amis.
- T'as un problème tête d'œuf? Tu nous regardes depuis tout à l'heure en faisant des grimaces, t'as un truc à dire? Toute la tablée se retourna vers eux et celui aux tâches de rousseurs plongea son nez dans son assiette en l'entendant crier.
Il avait oublié que Katsuki était si sanguin pendant un instant. Tsuyu posa une main sur l'épaule de son amie et tous l'entendirent lui demander de l'ignorer et garder son calme car la pièce était maintenant plongée dans un silence pesant.
- Ouais je préfère. Marmonna Katsuki en retournant à son plat qui refroidissait sans décrisper son expression. Izuku sentait les muscles contractés de sa jambe contre la sienne et voyait l'autre trembler d'énervement sans savoir quoi faire et fût donc plus que ravis de voir Eijiro et Denki arriver vers eux les mains prises par leurs plateaux à moitié entamés pour reprendre le contrôle de la situation.
Ils se mirent en face d'eux et celui aux yeux verts reçut un regard de soutient de la part de Denki en même temps qu'il posait sa main sur son avant-bras.
Ils terminèrent de manger tous ensemble dans la bonne humeur et l'électrique n'avait pas décollé son pied de celui du plus jeune pour le rassurer en voyant qu'il semblait au bord des larmes -pour changer- et décida de reprendre son rôle d'abruti de service pour essayer de lui tirer un sourire.
- Katsuki, tu veux bien me rappeler pourquoi je ne peux pas t'appeler Kacchan? Les muscles de l'autre se crispèrent sur sa fourchette.
- Parce que t'as pas à le faire. J'aime pas ça.
- Izuku peut le faire, alors pourquoi pas nous, Kacchan? Dit-il avec une voix enfantine.
- Arrête ça putain!
- C'est vrai que c'est bizarre, lança Eijiro. Pourquoi tu ne l'as jamais repris? Le garçon aux cheveux verts se tourna avec intérêt vers le blond et ce dernier soupira en le voyant le fixer.
- Je sais pas, j'y faisais pas attention. Ça a toujours été comme ça.
- Et ça vient d'où? Demanda l'électrique à Izuku. Il se mit à rougir et vit Katsuki faire un sourire malicieux.
- J'arrivais pas à prononcer son prénom donc ça s'est fixé avec le temps...
- Je crois que t'as oublié de parler du passage où tu zozotais et que personne ne comprenait ce que tu chougnais, Deku. Izuku baissa de nouveau sa figure vers son plateau, faisant rire la tablée.
L'ambiance causée par la petite altercation précédente semblait avoir totalement disparu pour le principal concerné quand, à la fin du repas, l'adolescente se leva, se tourna et s'avança vers eux avec un air décidé sur le visage.
- Un problème Uraraka? Amorça le roux pour essayer d'anticiper la dispute qui se préparait. Il avait clairement vu son meilleur ami serrer les poings pour se préparer à se lever et il vit dans les yeux de l'autre qu'elle était tout aussi prête à en découdre.
- Effectivement j'ai un problème! Je vois pas pourquoi je devrais laisser couler alors que j'ai rien à me reprocher. Katsuki souffla du nez en l'entendant et Ochaco sauta sur l'occasion.
- T'as un truc à dire à ce propos?
- Mais c'est qu'elle mordrait presque... Lança le blond en essayant de conserver un minimum de self-control.
- Ferme-la! T'as rien à faire dans une filière pareille et je veux rien entendre de la part d'une personne aussi toxique que toi! Katsuki perdit le sourire mesquin qu'il avait sur les lèvres et la regarda avec un air meurtrier.
- Parle mieux si tu veux pas bouffer le sol.
- Tu vois?! T'es violent et c'est tout ce que tu sais faire! T'as rien d'un héros alors ferme-la. C'est pas normal que les profs vous autorisent à rester à Yuei après toutes les merdes que vous créez. Et là je parle de toi Midoriya! Izuku qui s'était déjà recroquevillé sur lui même la regarda entre ses bras.
- Ouais c'est à toi que je parle, pas la peine de faire la victime! C'est de ta faute s'il y a une ambiance de merde dans la classe! Tu fracasses la gueule de quelqu'un qui t'as rien fait et à la place de te faire oublier, tu restes avec des personnes comme lui alors que tu sais très bien comment ils sont!
Les autres élèves s'étaient approchés, Shoto et Iida pour calmer la jeune fille et certains secondes B pour assister à l'altercation. Eijiro, Denki et Katsuki s'étaient levés quand Ochaco s'était penché à quelques centimètres au dessus de Izuku pour l'engueuler et l'explosif la poussa d'un geste brusque pour qu'elle lui laisse un peu d'espace.
Izuku se leva pour s'éloigner de la table mais la fille revint à la charge pour le faire réagir.
- Il a clairement pas envie de te parler alors laisse-le Ochaco. Dit calmement Denki en voyant de la peur dans les yeux de plus petit.
- Non c'est trop facile! Il ruine tout, notre amitié, l'avenir de cette fille, la cohésion de notre classe et la confiance que les professeurs ont en nous et on devrait laisser couler?! C'est hors de question. Katsuki attrapa son bras fermement et l'éloigna de son ami d'enfance qui commençait à avoir les yeux humides.
- Je suis désolé... Dit celui-ci avec des sanglots dans la voix.
- Arrête de t'excuser Deku. Lui ordonna le blond en faisant face à la fille anti-gravité.
- Il a raison, ça sert à rien maintenant. Dit-elle avec colère.
- T'en as pas marre de raconter de la merde? Assena l'explosif. C'est toi qu'a un comportement toxique pauvre conne! Tu lui cris dessus alors qu'il s'excuse et cherche votre pardon de merde depuis des semaines et quand il se détourne de vous tu piques une crise?! T'es personne pour juger qui mérite d'être un héros ou pas! Essaie déjà de te trouver des valeurs et revient te plaindre après. Tu dis qu'on est toxique mais tu vaux pas mieux! La seule chose que tu sais faire c'est répéter ses secrets devant tout le monde et faire des choses qu'il te demande d'arrêter!
- Comme quoi? Cria la fille alors que le délégué s'approchait.
- L'appeler Deku par exemple! Elle rît avec sarcasme.
- C'est pas ce que tu fais tout le temps par le plus grand des hasards?! Et moi pour ta gouverne, je l'ai pas fait pour me moquer!
- Peut-être mais il t'a dit d'arrêter! Plein de fois! Tous le monde ici en est témoin. Voyant qu'elle commençait à être en tort, elle lui lança.
- Moi au moins j'ai pas fait de sa vie un enfer. Je l'ai pas harcelé durant des années.
- Parle pas de ce que t'ignore connasse je te l'ai déjà dit!
- Mais tu sais que j'ai raison et que t'as pas ta place ici! Katsuki s'avança d'un air menaçant en laissant de la fumée sortir de ses poings.
- Alors déjà, ça te regarde pas. Ensuite, dit-il en lui lançant une explosion près de l'oreille, t'as entendu que ce que t'as bien voulu entendre. Tu t'en fous de savoir si j'ai fais des choses positives, ton but c'est de prouver que je suis le mal incarné. Il esquiva son attaque et enchaîna en la frappant au ventre avec son genou. Moi, je lui ai laissé le choix. Je lui ai demandé si ce surnom le dérangeait, je lui ai pas imposé jusqu'à ce qu'il cède. T'es qu'une pauvre manipulatrice qui pique une crise dès qu'elle n'obtient pas de qu'elle veut! Tu dis haut et fort que tu vaut mieux que moi mais tu lui fais des réflexions depuis des jours sans que ça cesse et jusqu'à ce qu'il pleure. Il lui mit une gifle puissante avant de dire.
- T'appelle ça comment si c'est pas du harcèlement. Elle fulminait sur place, statique, les yeux envoyant des éclairs. Eijiro attrapa son camarade par les épaules pour le stopper et le délégué posa une main sur celle de la fille. Le roux le relâcha pourtant en sentant la colère contenue le faire vibrer sous sa peau et il se contenta de chuchoter des paroles rassurantes dans son oreille. Pendant qu'ils se battaient, Charlotte s'était approchée dans le dos du garçon aux cheveux verts pour le soutenir et Eijiro restait à côté de son ami pour l'aider à canaliser sa colère, prêt à intervenir. Certains élèves étaient partis prévenir les professeurs quand ils avaient commencé à en venir aux mains mais aucun n'était encore là. Ochaco se sentait humiliée mais à la place de se calmer et faire preuve de recul et de bon sens, elle se tourna vers son ancien ami.
- Et toi tu dis rien?! Tu joues encore la victime, comme si tu n'avais rien fait! T'es quel genre de héros pour laisser les autres te défendre à ta place et ne rien dire alors que tu sais que tu as tort?
- Je comprend plus... Pleura Izuku, confus entre tous ces cris. Il ne savait plus quoi dire, quoi penser et se mit à bredouiller. Il ne savait plus ce qu'il avait fait ou pas, perdu dans cette histoire qui ne se terminait pas et qui lui avait déjà coûté si cher. Il ne pouvait pas simplement tout expliquer, il était noyé dans les problèmes et les mensonges jusqu'au cou.
- Je t'ai laissé tranquille comme tu me l'as demandé Ochaco. Pourquoi tu viens me crier dessus? Je sais que j'aurais pas dû lui faire ça mais j'avais mes raisons.
- C'est pas excusable! Cria-t-elle par dessus ses larmes. T'es encore en train de te chercher des excuses et de me faire passer pour la méchante! Si tu voulais pas me dire des choses il fallait me le dire!
- Mais je l'ai fait! Sanglota Izuku de plus belle. Je t'ai demandé plusieurs fois d'arrêter de m'appeler comme ça ou de dire certaines choses mais tu t'arrêtes pas.
- Espèce de menteur! Dit-elle sous le choc. Les larmes du garçon en face d'elle l'énervaient et elle avait envie de le frapper jusqu'à ce qu'il avoue tout ce qu'elle lui reprochait. Elle voulait qu'il souffre, qu'il se repente et qu'il subisse les conséquences de ses actes. En voyant le garçon blond lui faire un sourire mesquin, son sang se mit à bouillonner.
- Je propose que tout le monde se calme et reste à distance. Dit calmement la fille de la psychologue qui caressait doucement le dos de celui qui pleurait avec Denki qui s'était rapproché. Elle voyait bien que cette histoire était plus profonde qu'elle n'y paraissait et qu'un rien pourrait tout faire basculer. Elle n'avait cependant pas prévu qu'elle serait ce quelque chose. La suite se passa en a peine quelques secondes.
- Toi tu la ferme! Lança l'autre jeune femme à son intention en s'avançant dans leur direction à grandes enjambées.
- Ochaco arrête! Lança le bicolore, prenant la parole pour essayer d'arranger les choses et épaulé par le délégué, ils essayèrent de la prendre par les bras pour la stopper dans son projet de frapper toutes les personnes qui seraient contre elle. Voyant qu'Izuku allait se retrouver au milieu du combat qu'il avait commencé et son cauchemar étant encore trop frais dans son esprit pour le supporter, Katsuki se défi de la prise qu'Eijiro avait renouvelé pour se précipiter sur la fille hystérique en essayant d'imaginer une solution pour la plaquer au sol -de préférence assez violemment- alors que le rouquin courait derrière lui.
- Arrête! Cria Izuku d'une voix terrifiée quand elle prit son poignet avec force dans sa main en essayant de se protéger le visage. La pauvre élève de seconde B essaya de l'aider à se dégager de la prise de l'autre fille quand un flash lumineux causé par une explosion attira son attention dans le bord de son champs de vision. Effrayée et de nature à céder facilement à la panique, la fille aux cheveux turquoises poussa un cri de peur et déclencha son alter par inadvertance, plongeant tout ce petit monde sans un état d'inconscience alors que ses yeux s'étaient révulsés vers l'arrière et qu'elle flottait à quelques centimètres du sol en tenant toujours la main du garçon qu'elle aimait.
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