29: Croissance
L'enfant se mit à rire de bon cœur, les bras autour du cou du blond pour ne pas qu'il le pose au sol et sa mère essuya son front transpirant en posant le sac d'affaires de son fils contre la porte d'entrée.
- Kaïto, dît-elle en reprenant son souffle, où sont passées tes bonnes manières? Le petit se laissa glisser jusqu'au sol avant de regarder l'explosif avec admiration.
- Bonjour Katsuki! L'ado lui ébouriffa les cheveux et l'adulte poursuivît.
- Il y a d'autres gens, mon grand!
- Oui mais je les connais pas! Affirma-t-il du tac au tac. Eijiro s'approcha avec Denki en prenant Izuku par la main au passage, ce dernier étant un peu réticent à l'idée d'approcher cet enfant qui ressemblait trop à son Kacchan et qui semblait être dans ses bonnes grâces sans pour autant sembler très gentil. Il voulait se blottir contre la jambe du blond comme il l'avait fait la veille mais il n'était plus un bébé et il sentait au fond de lui qu'il n'était plus son préféré. Katsuki se tourna vers eux et les présenta à son cousin puis parla avec sa tante en perdant l'air détendu qu'il avait sur le visage depuis que l'enfant était entré dans la pièce.
- Tu pourrais me le prendre jusqu'à lundi soir? Je suis désolée mais j'ai beaucoup de travail. Le petit garçon aux yeux bruns s'assît sur le pied de son cousin et s'agrippa à sa jambe.
- S'il te plaît Katsu! Gémît l'enfant en lui faisant les yeux doux.
- Ça devrait pas poser de problème, mais il faudra être sage. Dit-il en désordonnant sa coiffure.
- Promis! On pourra aller à la plage?
- Oh ouais! S'te plaît Katsuki ! S'agita Denki. Il se tourna vers celui aux cheveux rouges pour lui faire la même requête mais avant qu'il ait pu lui dire quoi que ce soit, le roux lui fit un clin d'œil, provoquant une vague d'euphorie chez les enfants.
La seule adulte du groupe regarda sa montre et les informa qu'elle devait partir car elle avait un rendez-vous urgent et Katsuki lui répondît qu'elle pouvait partir sans problème avec une voix amère, les yeux fixant son rouge à lèvre aguicheur et son décolleté plongeant avec dédain.
Denki profita d'être le plus grand de la bande pour prendre les commande et attrapa les enfants de respectivement quatre et cinq ans par les mains pour les emmener sur le tapis et faire connaissance, ce qui lui permettait également d'éviter d'avoir à lire le livre pour enfant qu'il avait choisit avec l'explosif.
Ils commencèrent à jouer avec les voitures et les poupées et Eijiro s'approchait doucement d'eux pour les surveiller quand il vît Izuku frapper violemment la poupée.
- Pourquoi tu la tapes comme ça? Demanda-t-il à l'enfant en s'asseyant sur le canapé.
- Parce qu'elle est pas sage. Elle est punie. Sa voix était plus morne que d'habitude mais il n'aurait pas pu s'en rendre compte en le connaissant si peu.
- Mais il ne faut pas taper les gens mon grand! Qu'est-ce qu'elle a fait la poupée?
- Elle voulait pas manger les légumes! Il éclata d'un rire franc avant de prendre le garçon aux cheveux verts sur ses genoux et embrasser sa joue toute ronde.
- Ne la tape pas, s'il te plaît. Je ne suis pas en train de te fâcher, ajouta-t-il en le voyant cacher son visage, mais il ne faut pas taper les gens. Il déposa l'enfant sur le tapis et Izuku serra son lapin contre son petit corps pour se rassurer.
Denki s'exclama soudainement et interpella les autres.
- C'est quoi vos alters? Vous m'avez jamais montré! Eijiro solidifia ses bras presque immédiatement pour les impressionner et les enfants semblèrent captivés et poussèrent des petits cris en lui demandant de recommencer.
- Et bah Katsuki il peut faire des explosions et tout! Dit Kaïto, visiblement fier de son cousin en faisant rouler une petite voiture de police.
- Moi, dit Denki avec joie, je sais faire de l'étricitité. Il mit deux de ses doigts l'un face à l'autre et un petit éclair se créa timidement en ébouriffant ses cheveux. Eijiro, attendrît par la scène, ravala son envie de câliner Denki n'ayant pas envie de créer de favoritisme.
- Trop chouette! Firent Kaïto et Izuku. Alors que Eijiro rectifiait Denki sur sa prononciation.
- Moi, murmura celui aux tâches de rousseurs, j'ai pas d'alter. Denki le regarda avec peine. Une peine que l'enfant voyait à chaque fois que quelqu'un l'apprenait et qu'il avait apprît à ignorer. L'autre essaya de le réconforter comme il le pût.
- Peut-être qu'il va pas tarder?
- Non, le repris Izuku avec sûreté. Le médecin a dit que j'en aurais jamais.
- C'est pas grave! S'exclama Kaïto. Moi non plus j'ai pas d'alter. Les yeux verts semblèrent s'illuminer et l'enfant lui parut tout de suite plus sympathique.
- C'est vrai? L'autre lui sourit grandement.
- Ouais! Maman elle m'a dit que c'est parce que je suis né trop vite et que son ventre il a pas pu me le donner avant que j'en sorte. Il haussa les épaules en prenant une figurine d'All Might. C'est pas grave, moi je m'en fiche.
- Moi je voulais devenir un héros. Dit Izuku en ravalant ses larmes.
- Bah tu seras un héros! Tu seras le meilleur même! Enfin, après Katsuki. Et moi je serais un super détective pour t'aider!
Eijiro assista à cette scène en silence, constatant pour la première fois la dure réalité des personnes sans alter. Il se sentait coupable d'avoir eut de la chance, mais se sentait quand même bien pour Izuku au fond de lui car Kat lui avait un jour expliqué que son corps été devenu assez fort pour supporter son pouvoir durant son adolescence et qu'il s'était déclenché. Il l'admirait pour s'être autant battu.
Eijiro se rendît dans la salle à manger où Katsuki était en train de réviser et il se plaça dans son dos pour l'enlacer et il l'entendît soupirer de bien être.
- Je vais faire le repas, ton cousin est allergique à quelque chose?
- Non, rien du tout. Dît-il en posant sa tête contre l'épaule musclée et en abandonnant son état de concentration. Ses sourcils se décrispèrent doucement et sa respiration se calma le temps de l'étreinte. Eijiro se dirigea doucement vers le comptoir après avoir reçu l'affection dont il avait besoin et Katsuki décida de se joindre aux enfants qui jouaient paisiblement.
Du point de vue de Denki, la soirée se passa calmement jusqu'au moment du dessert où Kaïto exprima le désir de manger de l'ananas et sa tante qui était rentrée du travail en découpa pour tout le monde. Quand elle lui demanda s'il en voulait, il se força à refuser même s'il pensa à lui mentir pour assouvir sa curiosité et découvrir ce goût qu'il n'avait jamais pu connaître mais Eijiro lui donna une grappe de raisins sans même y penser et il sourit, heureux d'avoir un allié qui le comprenait si bien.
Quand en se lavant les dents il entendit Izuku dire qu'il ne se sentait pas très bien, il se prépara mentalement à ressentir la même chose car il s'était rendu compte que l'autre enfant était plus sensible à tout ce qui leur arrivait et ça ne manqua pas car une demi-heure plus tard, ils pleuraient dans les bras des adolescents alors que leurs corps en faisaient encore des leurs.
Kaïto était avec Masaru qui le réconfortait en lui expliquant la situation car l'enfant avait l'impression d'être dans un affreux cauchemar et il demanda à dormir avec les adultes, ce qui arrangeait tout le monde car la chambre de Katsuki, bien qu'étant immense ne pouvait plus accueillir une personne de plus sans que ça devienne invivable.
Les enfants étaient à peine en pyjama que Katsuki décida de vérifier une théorie.
- Deku, tu as sept ans et Denki tu en as dix, n'est ce pas? Les deux enfants acquiescèrent et il poursuivit.
- Donc vous gagnez deux ans à chaque changement, ça dure environ une demi-heure à chaque fois et c'est très douloureux... Izuku pinça ses lèvres en acquiesçant de nouveau, encore chamboulé.
- Pourquoi Aïsawa ne nous a pas prévenu... Soupira Eijiro avec douleur en serrant les enfants contre lui tandis que Katsuki se laissa aller à un moment de colère.
- Ça j'aimerais bien le savoir bordel! C'était la moindre des choses de faire leur travail correctement mais à part nous inquiéter, ce lycée de merde n'a rien fait! Il fulminait et Izuku se défit de l'étreinte du roux pour prendre la main de son Kacchan pour le calmer et même si ce dernier ne desserra pas son poing quand il voulu entrelacer ses doigts aux siens, il comprît qu'il était juste inquiet pour eux.
Ils allèrent se coucher rapidement et Izuku continua à faire attention à ce que personne n'ait vu ses bleus et se blottit contre le grand. Quand il fût certain que tout le monde dormait, il sortit le plus discrètement possible de la chambre pour aller dans la salle de bain et enfila une couche le plus vite possible en ignorant la sensation trop serrée de cette dernière sur ses cuisses car il serait mortifié s'il se faisait surprendre et retourna se coucher sans un bruit.
Cependant il se réveilla vers quatre heures du matin en pleine panique, sentant qu'il se faisait dessus sans rien pouvoir retenir. Son cœur palpitait dans sa cage thoracique et des sueurs froides coulaient dans son dos en le faisant frissonner. Il contractait ses muscles le mieux qu'il pouvait mais il avait l'impression d'avoir été anesthésié ou de ne plus savoir comment faire et il paniquait pour la simple raison que même s'il se concentrait ou forçait sur ses muscles, il savait que rien ne changerait et que cette fois encore il allait devoir se changer parce qu'il aurait souillé ses vêtements. Il tenta de changer de position pour bloquer le travail de ses organes digestifs mais rien n'y faisait et il pleurait à gros sanglots en sentant sa couche se remplir et sa peau être en contact avec ses excréments. Il se précipita de nouveau dans la salle de bain en pleurant toutes les larmes de son corps en essayant de ne pas faire de bruit avec la poignée et il se précipita aux toilettes après avoir prit de quoi se changer en sentant que la gravité n'arrangeait rien. Il s'assit sur la cuvette après s'être déshabillé et attendit que ça s'arrête en étant secoué par ses larmes. Il essayait de pousser, de retenir mais rien n'y faisait et il se sentait seul et prit au piège sans avoir le moindre contrôle sur son corps. Il n'était pas à la maison et ça l'angoissait. Comment pourrait-il expliquer tout ça? Le cacher? L'école commençait déjà à se poser des questions à ce propos et il n'arrivait pas à gérer sur tous les fronts.
Quelques coups sur la porte des toilettes retentirent et il posa ses mains sur sa bouche pour calmer sa crise de larmes en attendant que l'autre s'en aille ou se mette à parler.
- Tout va bien? Demanda la voix du roux, un peu plus grave et endormie.
- Oui ça va... Réussit à dire la petite voix tremblante.
- Tu pleures. Qu'est-ce qui t'arrives? Le cerveau d'Izuku se mit à tourner à plein régime.
- Je... je suis un peu malade. Il avala sa salive difficilement en attendant de voir si son excuse semblait convaincante et l'autre répondît.
- Ah d'accord. Tu as de la fièvre?
- Non, répondît-il en sachant que ce serait trop facilement vérifiable. Un petit silence plana et il se jeta sur l'occasion.
- J'ai salis mes habits. Dit l'enfant en jetant un coup d'oeil au sac poubelle qui renfermait la couche sale qu'il avait fermé d'un double noeud.
- Oh. Murmura l'adolescent derrière la porte. Tu as besoin d'aide? Izuku se rendit compte que l'autre risquait de voir qu'il n'avait pas de sous-vêtements s'il mettait les habits au sale ou s'il l'aidait à les laver.
- Non... Je préfère le faire tout seul. Sa voix était gêné, hésitante et Eijiro dût prendre ça pour de la pudeur puisqu'il ajouta d'une voix rassurante.
- Je comprends. Je t'attends dans la salle de bain, d'accord?
- D'accord. Izuku se nettoya du mieux qu'il pût avec les lingettes quand il sentît que c'était terminé, enfila une autre protection sous son pyjama et tira la chasse en vérifiant que la pièce était dans le même état qu'avant son arrivée.
Il prit sans broncher le médicament que l'adolescent lui avait préparé et alors qu'ils allaient se recoucher, Izuku l'attrapa par le bras.
- Tu ne diras rien, hein? Eijiro s'accroupît en face de lui en le regardant dans les yeux.
- Écoutes bonhomme, je dirais que tu es un peu malade demain mais ça restera entre nous. Ça arrive quand on est un peu malade, c'est pas grave.
La matinée se passa relativement bien, Izuku faisant attention à aller régulièrement aux toilettes sans se faire voir, surtout par Katsuki car il se souvenait qu'à l'école il ne ratait pas une occasion de se moquer un peu de lui.
Il dessinait avec les deux autres quand Katsuki s'adressa à Denki et lui demanda de lire quelque chose qui s'apparentait à une recette. L'électrique prit la feuille et commença à la lire doucement avant de s'arrêter, comme s'il cherchait à comprendre son sens et quand l'autre lui demanda de reprendre, Denki lâcha la feuille en pleurant et s'enfuit à l'étage.
- Pourquoi tu fais pleurer mon copain?! Demanda Kaïto en boudant un peu, les doigts serrés autour d'un feutre.
- Je n'ai pas fait exprès mon grand. Dit-il avant de se tourner vers Izuku en lui tendant la feuille.
- Tu peux le remplacer? Le garçon hocha la tête, sachant déjà bien lire et lui donna toutes les informations dont il avait besoin.
À l'étage, Eijiro s'approcha de la chambre d'ami qui était à la gauche de celle de Katsuki, dans laquelle il avait entendu du bruit alors qu'il changeait les draps et il entra dans la pièce en percevant clairement des sanglots.
- Denki! S'exclama le roux en voyant l'enfant pleurer contre le lit, la tête dans les genoux. Il se précipita sur lui et le prit dans ses bras en embrassant sa tête. Il assît l'enfant sur ses cuisses et lui demanda ce qu'il avait.
- Je suis trop bête. Dit-il entre ses larmes. Je suis le plus stupide et- et j'arriverai à rien dans la vie. Choqué par la violence de ses propos, l'adolescent l'interrompît.
- Ne dis pas ça! Surtout, tu ne dis pas ça! Je veux rien entendre d'aussi horrible à propos de toi, je suis clair? C'est totalement faux en plus!
- C'est vrai! Dit l'autre en tapant ses pieds contre le sol, dévasté. Tout le monde le dit! Mes parents, mon frère, la maîtresse et les autres! Tout le monde! Eijiro sortît le paquet de mouchoir de sa poche pour que l'enfant se calme et il attrapa ensuite son visage entre ses mains.
- C'est faux. Regarde-moi dans les yeux, Denki. C'est totalement faux. Tu es dans le plus grand lycée de héros du pays, tu m'entends? Tu travailles dur et tu fais pleins d'efforts tout le temps. Tu n'es pas stupide, tu es dyslexique. Ce n'est pas grave de ne pas savoir lire. Et puis maintenant, tu as juste quelques difficultés. Tu te débrouilles bien. Il caressa ses cheveux doucement. Personne ne penses que tu es stupide ici.
- Mais Katsuki il veut m'humilier... Dit-il en faisant couler quelques larmes que l'autre essuya dans la seconde.
- Non, bien sûr que non... S'il te fait lire des choses c'est parce qu'il sait que tu en es capable! Ne te braques pas, d'accord? L'enfant acquiesça et se blottit contre l'autre, voulant rester un peu plus avec le seul qui semblait croire en lui.
La pluie se mit à tomber durant le repas, contrecarrant la sortie prévue à la plage et Kaïto se mit à bouder. Eijiro essaya de le faire sourire en faisant des blagues et les enfants se mirent à rire de bon cœur jusqu'à ce qu'ils se prennent au jeux et se mettent eux aussi à faire de blagues. Izuku cessa soudainement de rire et son visage se figea de stupeur et d'horreur au même moment où il lâchait ses couverts et couru jusqu'aux toilettes du rez-de-chaussée sous les regards confus des autres enfants et de Katsuki.
Les enfants allèrent jouer dans le salon et Kaïto alluma la télévision alors que les ados prenaient un café.
- Je ne sais pas si je devrais en parler mais par rapport à Izuku.. Dit-il en faisant un signe de tête vers la cabine qui était toujours fermée.
- Quoi? Katsuki sentait bien que l'autre était mal à l'aise et ses sourcils se froncèrent.
- Cette nuit, il a eut un... accident? Il m'a dit qu'il était malade mais j'ai trouvé ça bizarre que ce soit si... violent cette nuit et plus rien jusqu'à tout de suite. En plus, il semblait avoir tout prévu pour se changer avant que j'arrive. Il s'interrompît une seconde avant de rajouter. Ça m'a semblé très organisé pour un accident. L'autre avala une gorgée avant de lui répondre.
- Je l'ai vu y aller plusieurs fois ce matin mais à aucun moment il ne m'en a parlé ou demandé un médicament et ça me semble étrange le connaissant. Dit-il en repensant à l'expression de pure terreur qui avait prit place sur le visage de l'enfant quelques minutes avant.
Katsuki décida d'attendre que l'enfant sorte des cabinets et quand Izuku eut les mains propres, Katsuki l'alpaga.
- Tu vas bien? Il voyait de la méfiance dans ses yeux et l'enfant le regardait directement dans les siens pour clairement anticiper ses réactions.
- Oui. J'étais malade.
- Tu es sûr? L'enfant acquiesça. Tu as mangé toute ton assiette pourtant.
- C'est venu d'un coup, je savais pas... En l'entendant mentir, Katsuki décida de poursuivre.
- Pourtant ce matin Eijiro m'a dit que tu avais été malade cette nuit. Il vit l'enfant déglutir et de la peur s'installer dans ses yeux.
- Oui mais- Sa voix s'affaiblissait et il cherchait ses mots avec difficulté.
- Tu n'agis pas comme ça quand tu es malade, Deku. On le sait très bien tout les deux. Il vit les yeux verts se remplir de larmes et l'enfant se décomposer peu à peu face à lui. Eijiro qui s'était éloigné avec les autres pour qu'ils ne tombent pas sur un programme télé inadapté entra dans la pièce en entendant les larmes de l'enfant.
- Qu'est-ce qu'il t'arrives? Les larmes de l'enfant se coinçaient dans sa gorge avec violence et il hoquetait fortement.
- Je... je ne... Incapable de faire une phrase et honteux d'être observé par les deux adolescents qui l'avaient démasqué et le jugeaient sûrement, Izuku eut envie de partir en courant.
- Répond-nous Deku? Pourquoi tu as menti?
- J'arrive plus... J'arrive plus à... Il répétait trois fois chaque mots et son ami d'enfance essayait de l'encourager pour comprendre cette situation qui n'avait aucun sens.
- Qu'est-ce que tu n'arrives plus à faire?
- À LE RETENIR! Cria l'enfant. J'ARRIVE PLUS! J'ARRIVE PLUS! J'ESSAIE MAIS ÇA VEUT PLUS! J'ARRIVE PLUS À LE CONTRÔLER! Sentant que l'enfant était en train de craquer nerveusement, Katsuki le prit dans ses bras alors qu'il répétait ces phrases en se déchirant la voix. Il était à deux doigts de s'arracher les cheveux.
- C'est pas grave... C'est pas grave Deku, calme toi.
- ÇA VEUT PLUS! Hurla l'enfant car si, c'était grave. C'était très grave même, parce que c'était pas sa faute si il était tout cassé de l'intérieur. L'autre passait une main dans son dos pour essayer de réguler sa respiration, sans grand succès.
- Tu sais pourquoi c'est arrivé, bonhomme? Demanda Eijiro en restant à distance pour ne pas affoler d'avantage l'enfant qui ne semblait déjà plus vraiment être avec eux.
- AHHH! L'enfant hurlait fort, le plus fort possible, d'un cri strident et douloureux pour le blond qui était si près de lui. Il revoyait dans sa tête des images, des images terribles qu'il savait responsable de ce chantier qui habitait ses culottes. Sa respiration devenait trop rapide et insensée et il criait et geignait en alternance, revivant des scènes d'horreur dont aucun enfant de sept ans n'aurait dû avoir connaissance.
- Calme toi Izuku! Tout va bien! Katsuki répétait ces phrases en boucle à l'enfant qui hyperventilait dans ses bras.
- ÇA VEUT PLUS! JE VEUX PLUS! Eijiro s'éloigna pour s'occuper des deux autres qui assistaient curieusement à la scène sans comprendre.
- C'est pas grave! Deku, du calme!
- CA VEUT PLUS! ÇA VEUT PLUS! ÇA VEUT PLUS! L'enfant criait -Dieu sait comment- de plus en plus fort et de plus en plus haut, n'étant plus capable de dire autre chose, traumatisé par les scènes qu'il revivait intérieurement et incapable de le faire comprendre à son Kacchan ou de le faire sortir autrement.
- LÂCHE MOI! LÂCHE MOI! Le petit se mit à se débattre furieusement et Katsuki ne savait pas si il devait l'écouter ou le serrer contre lui pour éviter qu'il ne parte encore plus fort.
Cependant il n'eut pas vraiment le choix car la crise d'hyperventilation devint trop forte et comme l'air ne passait pas correctement dans sa gorge, l'enfant se mit à vomir et à s'étouffer à moitié en rendant son repas.
Le blond se mit à frotter le dos de l'enfant qui n'était pas calmé pour autant et qui souffrait visiblement en tenant son ventre et en pleurant des larmes froides. Eijiro arriva de nouveau en voyant cette scène et tendit des mouchoirs à l'enfant pour qu'il s'essuie une fois le ventre vide. Une petite main tremblante en prît et s'essuya la bouche en pleurant toujours mais sentant que la crise allait repartir quand il se remit à geindre, Eijiro saisit fortement l'épaule de Katsuki qui s'apprêtait à prendre de quoi nettoyer ce bordel et lui ordonna fermement.
- Non! Toi, tu vas dehors avec Izuku pour le calmer et JE m'occupe de la propreté.
Katsuki attrapa l'enfant dans ses bras sans un mot, traversa le salon sous les regards curieux des autres et se mit dans le jardin encore humide.
- Qu'est-ce qu'il a Izuku? demanda Denki à Eijiro qui avait sorti une serpillière.
- Il est malade. Répondît-il sèchement. Vous le laissez tranquille.
Katsuki marchait de long en large dans la pelouse mouillée en soutenant Deku qui tremblait fortement et pleurait en essayant de le calmer.
Comme le mois de décembre était bien commencé, il ne tarda pas à avoir froid et frotta le dos du gamin qui ne semblait pas vouloir revenir à un état normal.
- Tout va bien, Deku... C'est finit.
- Non... Murmura l'autre. C'est jamais finit...
- Tu veux bien m'expliquer plus calmement? Dit-il en relevant l'enfant qui glissait dans ses bras. Il sentait que le petit avait mit une couche et il plaça une main sur sa tête pour le rassurer.
- J'arrive pas à le stopper... Ça arrête pas d'arriver et j'arrive plus à m'empêcher de- Sa voix se coupa dans un sanglot et Katsuki arrêta là sa torture.
- D'accord. C'est bon Deku, j'en sais assez. L'enfant inspira fébrilement l'air frais de l'extérieur et le blond l'incita à copier sa propre respiration jusqu'à ce qu'il y arrive. Il déposa le jeune garçon au sol en vérifiant qu'il tenait bien sur ses jambes et ils rentrèrent se mettre au chaud.
Izuku n'osa pas regarder les enfants qui l'avaient entendu faire une crise et qui le fixaient et il sentît qu'il se faisait de nouveau soulever du sol pour atterrir dans les bras musclés et contractés de Katsuki, et il en profita pour échapper à leurs regards trop curieux. Kaïto cria de mécontentement en le voyant faire, couru jusqu'à son cousin et tira doucement mais fermement sur son pantalon pour attirer son attention.
- C'est à moi que tu fais des câlins normalement Katsu! Pourquoi tu le portes et pas moi! Izuku se blottit plus fort contre l'adolescent, vidé de toute force et avide de réconfort, ce qui attisa la jalousie du plus jeune.
- Je sais mon grand, dît le blond en lui caressant la tête d'une main en retenant Deku de l'autre, mais tout de suite c'est lui qui en a besoin d'accord?
Comprenant qu'il n'aurait pas gain de cause, le petit s'exclama.
- Et ben d'abord je t'aime plus! Katsuki allait répondre quand il entendit celui aux taches de rousseurs se remettre à pleurer dans ses bras.
- Chut, Deku... Il se tourna vers son cousin rapidement. Si tu veux à ce point un câlin, demandes à Eijiro il sera ravis de t'en donner un.
Il resserra sa prise sur celui dans ses bras et monta au premier étage pour l'emmener dans la chambre. Il posa le garçon sur le lit, lui tendit son doudou et essuya rapidement ses larmes.
- Tu vas faire une sieste, d'accord? Ça va te faire du bien. Il le vit hocher la tête et il l'aida à retirer son pantalon rapidement puis s'apprêta à l'aider à retirer son haut quand l'enfant le stoppa.
- Non! Il tirait dans le sens contraire et voyant qu'il était trop fatigué pour encaisser une deuxième crise, il abandonna et le borda après avoir fermé les rideaux.
- Tu ne t'inquiètes pas si ça arrive encore, personne ne te fâchera. Il alluma la veilleuse à la demande de l'enfant et sortît de la pièce en ajoutant.
- Je reviens dans une petite heure, reposes-toi. La porte se ferma en silence et Katsuki soupira en voyant son ami arriver dans sa direction avec un air concerné et inquiet. Le blond lui mima que l'autre dormait et Eijiro s'adossa au mur à ses côtés et attrapa doucement ses doigts dans les siens.
- Il va bien? Chuchota-t-il.
- Je ne sais pas.
- Il m'a fait peur tout à l'heure... Katsuki serra un peu les doigts de l'autre entre les siens.
- Je ne sais pas du tout ce qu'il a. C'est la première fois que je l'entends parler de ça et je n'ai pas de souvenirs de lui en train de se faire dessus en classe...
- Peut-être qu'il a été discret. Le mieux, ajouta-t-il en se tournant vers lui, ce serait de demander à sa mère.
- T'as raison...
Katsuki lâcha la main de son ami et prît son téléphone portable avant d'aller s'isoler dans la salle de bain pour ne pas déranger le principal concerné qui somnolait à quelques mètres d'eux.
La sonnerie retentit sourdement deux fois avant qu'il n'entende une voix de femme inquiète au téléphone.
- Allô? Katsuki, tout va bien?
- Tout va bien. J'aurais juste une question ou deux à propos d'Izuku. Il s'adossa contre le lavabo et entendît la femme se déplacer et certainement se mettre au calme.
- Ça pourrait attendre ce soir? Je n'ai pas de pause jusqu'à dix-sept heures.
- Désolé mais ça me semble assez urgent. Il l'entendît pousser un soupir de fatigue.
- Je t'écoute.
- Est-ce que Izuku a ou a eut des problèmes d'incontinence? Vers ses sept ans plus particulièrement. Il s'est fait dessus à plusieurs reprises depuis hier soir et on ne sait pas trop quoi faire pour le rassurer.
- J'aurais dû m'en souvenir! S'exclama-t-elle à l'autre bout du fil, rassurant légèrement l'adolescent.
- Quand Izuku avait sept ans, il s'est fait opéré pour ça. Le médecin nous a dit qu'il avait une dilatation du sphincter interne et ça s'est totalement résorbé avec le temps et les rééducations. Surpris que le diagnostique soit si grave, il se permit de poser quelques questions.
- Vous savez comment c'est arrivé?
- Non, malheureusement... Ça lui a fait beaucoup de mal et c'est à peu près à ce moment là qu'il a commencé à être timide et distant.
- D'accord. On peut faire quelque chose pour aider?
- À part l'opérer, non. Je vais vraiment devoir te laisser mon grand, j'ai trop de travail. Je viendrais vous voir ce week-end.
- Ok. Le téléphone l'informa qu'elle avait coupé l'appel et il descendît dans le salon pour informer l'autre des nouvelles.
Katsuki retourna peu après dans la chambre pour réveiller Izuku qui avait réussit à s'assoupir et il lui apprit ce que sa mère lui avait dit.
- Tu vas manger en petites quantités ce soir pour éviter de reproduire ce qu'il s'est passé tout à l'heure et si jamais ça arrive encore, tu ne t'inquiètes pas. Le garçonnet se mît à pleurer incontrôlablement, rassuré d'avoir enfin des mots à poser sur cette situation infernale.
Comme ils ne pouvaient pas sortir pour aller s'amuser et que tout était déjà fait, ils décidèrent de regarder un film d'animation. Après que Kaïto ait comprit qu'il ne pouvait pas s'asseoir sur les genoux de Katsuki et repousser toutes les personnes qui s'approchaient d'eux et plus spécifiquement Izuku, ils profitèrent du film avec des couvertures et des chamallow qu'Eijiro avait eut la bonne idée de prendre.
L'ambiance générale était beaucoup plus calme et même si Katsuki dût expliquer des passages à son cousin qui ne comprenait pas tout, ils étaient tous soulagés que les cris soient derrières eux. La mère de Kaïto arriva à la fin du film durant le générique et il s'en alla après avoir câliné tout le monde et fait de grands signes par la fenêtre de la voiture.
Un quotidien s'était mit en place depuis maintenant une semaine et mis à part les petits problèmes de santé d'Izuku, la soirée se passa normalement jusqu'à ce que la nuit tombe et que les deux enfants commencent de nouveau à se sentir inconfortables.
Cette fois-ci, ils demandèrent pourtant à le faire seul, chacun de son côté car ils commençaient à connaître le processus et à vouloir garder un peu d'intimité. C'était tout à fait compréhensible et ils acceptèrent bien que Eijiro sentent ses mains trembler.
Izuku s'enferma donc dans la salle de bain et Denki dans la chambre d'ami et ils sortirent de celles-ci avec deux ans de plus chacun et avec des pyjamas adaptés.
Comme toujours après cette épreuve, le sommeil ne tarda pas à les cueillir et ils dormirent d'un sommeil de plomb jusqu'à tard dans la matinée.
Si Izuku dessina jusqu'à l'heure du repas, Denki qui avait douze ans ne trouvait plus ça tellement amusant et parla avec Eijiro de choses et d'autres, mais surtout du collège.
- Tu sais déjà ce que tu veux faire plus tard? Demanda le plus âgé.
- Pas vraiment... Je suppose que je vais faire héros comme on est dans la même classe. Sa voix n'était pas des plus joviale et il jouait avec ses ongles en disant ça. Les sourcils du roux se crispèrent et il se risqua à demander.
- Tu n'as pas envie d'être un héros? L'autre mordit l'intérieur de sa joue en répondant timidement.
- Si, bien sûr... C'est juste que Akari veut rentrer à Yuei l'année prochaine et tout le monde est fier de lui parce que c'est l'un des meilleurs et qu'il a toutes ses chances.
- Et alors? Tu n'es pas ton frère. C'est bien si cette passion peut vous rapprocher. Le blond lui fit un petit sourire contrit et ajouta amèrement.
- J'ai peur de ne pas être à la hauteur. Maman aime trop nous comparer tout le temps et je sais que si jamais je fais moins bien que lui, elle me le reprochera. De toute façon, Akari a dit qu'il ferait héros juste après que je lui ai dit que c'est ce que je voudrais faire. Il m'a dit que je serais toujours moins doué que lui et qu'il ne fallait pas que je perde mon temps avec des bêtises comme ça parce que je serais encore ridicule. Eijiro fulminait et il attrapa la main moite du pré adolescents et planta son regard dans le sien.
- Tu te rappelles ce que je t'ai dit? Tu es doué dans ce que tu fais parce que tu fais des efforts et que ça te plaît. Ne le laisse pas te miner le moral et crois moi, tu seras un héros bien plus compétant que lui.
Après le repas, la chaleur extérieure était montée en flèche et il faisait très chaud pour la mi-décembre. Katsuki leur proposa de faire un tour sur la plage pour en profiter tout de même. Izuku n'était pas des plus motivés, n'aimant pas avoir les pieds pleins de sables et peureux de devoir montrer son corps mais il fît profil bas et suivit le mouvement.
Denki prit un ballon et une fois que le pic-nique fut prêt et dans un sac, ils partirent de la demeure des Bakugo pour aller se promener.
La température était trop basse pour se baigner et un vent frais les faisait parfois frissonner mais tout le monde s'amusait bien dans l'ensemble. Izuku était très silencieux et comme il avait prit un carnet avec lui, il ne se mêlait ni à eux, ni aux autres familles en congés qui avaient eut la même idée. Cependant quand ils décidèrent d'aller se tremper les pieds dans l'eau, Eijiro décida de l'inclure de manière un peu brusque et l'attrapa par les aisselles pour le porter jusqu'aux premières vagues. Ça aurait pût être très marrant si l'enfant battu ne sentait pas son t-shirt remonter dans son dos pour dévoiler ses bleus et il ignora les rires de celui qui lui faisait une farce et lui demanda de le lâcher de manière virulente et quand l'autre compris qu'il ne plaisantait absolument pas, il posa l'enfant pour le voir courir se réfugier sur sa serviette en lui tournant le dos.
Il décida de ne pas en faire plus pour l'énerver mais il compris que c'était plus fort que ça quand, au moment du goûter, il refusa de venir avec eux.
- Deku ramène toi, c'est l'heure de manger. Katsuki tendit les portions de chacun hors du sac alors que Denki faisait des blagues, s'amusant enfin.
- Non, je veux pas manger avec lui. Répondît calmement le plus jeune à l'intention de Eijiro. Katsuki allait insister mais le concerné lui fit signe de ne rien faire et il se leva pour se placer face à celui qui écrivait toujours en lui tendant sa nourriture, sachant qu'il était responsable de cette situation.
- Qu'est-ce que tu fais? Demanda le plus âgé des deux pour essayer de créer un dialogue.
- J'écris des partitions. Impressionné, il continua dans sa lancée.
- C'est vachement cool! Tu joues d'un instrument?
- Du violon. Répondît l'autre sans lever le regard et avec une voix neutre au possible.
- Écoutes, dit-il en comprenant qu'il ne se rachèterait pas si facilement, je suis désolé pour tout à l'heure si je t'ai fais mal. Je voulais qu'on passe un bon moment, pas que tu te sentes mal, bonhomme. J'aime pas te voir tout seul. Les deux yeux verts le jaugèrent un instant et il fît une petite moue.
- Je te pardonne. Il toucha enfin à sa nourriture et ils retournèrent avec les autres pour parler de tout et de rien. À un moment, le sans alter prît la parole.
- On pourrait aller sur la falaise, là-bas? Katsuki y jeta à peine un coup d'œil avant de répondre d'un non catégorique.
- Mais pourquoi? Demanda Denki.
- Parce qu'elle est dangereuse et n'a pas de barrière. Il y a eut un accident cet été et un mec est tombé en se fracassant sur la plage. Eijiro laissa échapper un bruit choqué en mettant sa main devant sa bouche.
- Il est mort? Demanda Izuku avec inquiétude.
- Je sais pas mais il aurait dû faire plus attention.
La température n'étant pas si clémente, ils décidèrent de rentrer peu après quand Denki commença à claquer des dents. Ils essayèrent de travailler à plusieurs reprises sans succès probant et certains de leurs professeurs leur demandèrent de rendre des travaux par internet dans la journée et ce, jusqu'à la fin de la semaine qui officialiserait le début des vacances. Il passèrent la journée d'après à les remplir, les deux jeunes étant suffisamment autonomes pour ne pas avoir besoin d'être constamment sous surveillance et quand Denki changea de nouveau d'âge le jeudi, Eijiro fît justement remarquer que la seule différence avec celui du présent était sa longueur de cheveux et sa musculature plus fine.
Pour Izuku, les réjouissances ne furent pas les mêmes car dès qu'il croisait Katsuki ou que celui-ci parlait, il sursautait violemment et changeait de pièce.
Trop concentré sur ses cours, le blond ne s'en rendit pas compte dès les premiers instants mais quand il lui demanda de lui passer la carafe et qu'il bondit sur sa chaise avant de la lui tendre en tremblant, il comprit qu'il y avait un problème.
N'aimant pas faire traîner les choses en longueur, il lui demanda de l'aider à débarrasser la table et quand il termina de passer l'éponge, il le força à s'assoir en face de lui. Le jeune collégien tremblait et tirait sur ses manches pour garder une petite contenance en le regardant par coups d'œil pour voir s'il était énervé contre lui. Au collège, Kacchan s'était fait une bande d'amis et il se faisait trop martyriser pour se sentir à l'aise seul avec lui.
- Qu'est-ce que t'as?
- Rien Kacchan. Pardon. Il tiqua en l'entendant s'excuser, une sensation familière et un déjà-vu de cette époque revenant en lui.
- Pourquoi tu t'excuses?
- Parce que je suis en train de t'énerver... Sa voix tremblait de peur et Katsuki sentit une aiguille de culpabilité s'infiltrer dans son corps.
- Pas du tout. T'as rien fait alors t'excuses pas. Il hocha la tête violemment et Katsuki releva son menton d'un doigt pour tomber sur deux prunelles pleines de terreur. Il le lâcha instantanément, se prenant en pleine face la réalité qu'il avait créé à cette époque et l'horrible gosse qu'il avait dû être pour que des larmes coulent sur les joues d'un gamin de sixième après seulement trois phrases échangées. Il se sentit très mal soudainement, les conséquences de ses actes passés carillonnant à ses oreilles avec sournoiserie. Il se prenait le retour de bâton de ce qu'il avait longtemps considéré comme un jeu, une justice logique ou la sélection naturelle. Il réalisait l'environnement de peur qu'il avait dû faire subir à ce garçon pas pénible pour un sous dont il s'occupait depuis presque deux semaines en culpabilisant. Quelle honte. La sensation d'être dégouté de lui même n'était qu'écœurante.
- C'est bon... Murmura-t-il en baissant les yeux sur la nappe. Tu peux aller t'amuser. Sans demander son reste, Izuku s'éclipsa en le laissant avec ses pensées honteuses.
L'après-midi fut très pénible pour le blond qui n'arrivait pas à se sortir ses actes de connard hors de la tête et il gribouillait sur une feuille en ruminant chaque chose qu'il avait fait quand il entendit sonner à la porte d'entrée et après un rapide coup d'œil, il reconnu l'homme moustachu qui était venu la semaine passée.
- Denki! Ton père est là! Il entendît des pas précipités dans les escaliers et vit les trois autres descendre dont Eijiro transpirant encore de sa séance de musculation. Katsuki aurait mit sa main à couper que l'électrique l'avait regardé soulever des poids avec admiration et envie.
Denki ouvrit la porte en souriant et son père lui fît une accolade joyeuse, certainement rassuré de retrouver son enfant en bon état.
- C'est terminé fiston?! Dit l'homme en passant une main dans la chevelure blonde avec des rides heureuses aux coins des yeux.
- Malheureusement, pas encore. Répondît Eijiro en le saluant virilement. Ça devrait être terminé d'ici samedi.
- Je passerais samedi soir, alors. Comme ça tu pourras t'amuser avec tes copains et rattraper tes cours. Denki fît une moue saoulée en l'entendant parler de devoirs et ils rirent de bon cœur durant un moment, au point où Eijiro fît un café à l'adulte alors que Denki était retourné à l'étage pour lui rendre les affaires dont il n'avait plus besoin.
Après la discussion qu'ils avaient eut avec Denki l'autre jour, Katsuki était quand même rassuré de voir la bonne entente qui existait entre son meilleur ami et son beau-père, pensant que ça pourrait peut-être jouer en leur faveur quand ils décideraient de se dévoiler. Comme la fois d'avant, il ne tarda pas à repartir après avoir salué Izuku d'une poignée de main ferme et d'une accolade pour les deux jeunes qui lui avaient évité de se ronger les sangs.
La semaine se termina à une vitesse folle et bien que les choses semblaient revenir à la normale, Katsuki n'allait pas bien pour autant et n'arrivait pas à se changer les idées, croisant constamment un regard vert effrayé partout où il passait.
Alors qu'ils étaient enfin en vacance après une fin de semaine chargée en examens qu'ils n'avaient pas trop raté pour l'un et réussit haut la main pour l'autre et que la seule chose dont ils avaient besoin était du sommeil, ils se firent réveiller par surprise par les deux autres qui gémissaient de douleur en pleurant en plein milieu de la nuit. Comprenant ce qu'il se passait mais voyant que c'était trop tard pour agir car ils étaient déjà entourés de vapeur, Katsuki osa prendre la main de son ami d'enfance pour l'accompagner un peu et Eijiro fit la même chose en chuchotant des paroles d'encouragement à leurs camarades.
Izuku respirait de manière anarchique quand ce fût terminé, comme après une session d'apnée et n'ayant pas eut le temps de se changer, il se cacha sous les draps en demandant à Katsuki s'il pouvait lui donner de quoi se couvrir car son pyjama s'était déchiré en lâchant sa main moite. En attendant, Denki regardait les siennes avec stupeur, essuya les larmes qui avaient coulées sur ses joues et retomba sur le matelas en riant nerveusement. Ses habits étaient toujours à sa taille et il prenait peu à peu conscience de tout ce qu'il se passait en cachant son visage dans le col de son haut.
- C'est finit! C'est enfin finit! S'exclama-t-il. Voyant que son copain allait bien, Eijiro sauta de joie en entendant la nouvelle et il le serra contre lui, chose qu'il se retenait de faire depuis plus de deux semaines. Ce n'était même pas indécent et cette étreinte ressemblait à toutes celles qu'il avait donné avant mais le simple fait que l'autre se souvienne de leur couple changeait tout son sens.
- Tu m'as manqué... Chuchota Eijiro dans son oreille pour qu'il soit le seul à l'entendre avec un sourire plein les lèvres, sauf que Denki le fixa avec quelque chose d'indéfinissable dans le regard avant de fuir le sien. Eijiro eut l'impression de recevoir un seau d'eau glacé sur le crâne et il posa sa main sur sa joue pour capter son attention.
- Ça ne va pas? L'autre s'assit en serrant les draps entre ses mains et fît un petit non de la tête en se cachant avec ses cheveux.
- Vient avec moi. Dit Eijiro en le prenant par la main, les sourcils froncés. Il quitta la chambre dans laquelle Izuku se changeait dans le noir et Katsuki était sur son téléphone en les informant qu'ils n'en avaient pas pour longtemps.
Il les conduit dans la chambre d'à côté, alluma la lumière et le chauffage et verrouilla la porte avant de rejoindre son amant sur le lit.
- Qu'est-ce qu'il t'arrives, Denki? Ce dernier évitait son regard et essaya également d'éviter la question. Eijiro la posa une deuxième fois avec inquiétude et l'électrique pinça ses lèvres puis daigna enfin lui répondre.
- J'ai honte Eijiro. Murmura Denki. Tu m'as vu dans des états dégradants durant ces deux dernières semaines et j'arrive pas à le supporter. Je me souviens de presque tout et je t'ai dis des choses que j'aurais normalement gardé pour moi. Je m'en veux... J'ai envie de m'arracher la langue. Le roux prit ses mains dans les siennes et lui répondît doucement pour ne pas le brusquer encore plus. C'était une situation si exceptionnelle qu'il était difficile de ne pas faire d'erreur. Il savait que leur relation était encore fragile et il ne voulait pas que tout ceci la détruise.
- Tu sais, tu n'as rien fait de honteux ou si gênant. Un sourire lui échappa et il rajouta. Tu étais même un enfant très mignon et attendrissant. L'autre retira ses mains des siennes et les entoura autour se son propre torse comme par pudeur avant de dire d'une voix emplie de gêne.
- Tu m'as changé, lavé... tu m'as vu nu Eijiro! J'ai dis des choses terribles et dévoilé des choses de ma vie privée à toi et à Katsuki que j'aurais préféré garder pour moi pour toujours! Eijiro attrapa son visage entre ses mains et posa son nez contre le sien avant de murmurer.
- À aucun moment je ne t'ai jugé, tu m'entends? J'ai vu un petit garçon de deux ans évoluer jusqu'à ses six ans qui n'était pas capable de se débrouiller tout seul. Je ne t'aurais pas laissé souffrir et être sale pour les raisons que tu m'as donné. Je ne suis pas un voyeur et j'ai essayé de respecter ton intimité du mieux que je le pouvais, je te le jure. Tu comptes beaucoup pour moi, mon cœur. Je ne veux pas que tu penses que je t'ai manqué de respect.
- Est-ce qu'on pourrait ne plus jamais en parler, s'il te plaît? Voyant le malaise profond dans lequel il était plongé, Eijiro accepta immédiatement et embrassa doucement son amoureux, réduisant enfin le manque qui l'habitait depuis trop longtemps. Eijiro était un garçon tactile et l'interdiction qu'il avait subit renforça le plaisir qu'il ressentit en possédant les lèvres douces de son copain qui lui répondait avec tendresse. Ils se retrouvaient à leur rythme après cette épreuve et Eijiro s'allongea entre les jambes de son petit ami en tenant une de ses cuisses qui s'était refermée sur sa taille pour être plus à l'aise et en serrant sa main dans la sienne. Ils ne faisaient que s'embrasser et le roux lui exprima son désir de ne rien faire de plus, trop mal à l'aise et n'ayant rien sur lui pour qu'ils se protègent. Denki l'attrapa par la nuque et appuya sur le deuxième interrupteur pour les envelopper de l'obscurité nocturne, marmonnant que Katsuki devait avoir compris qu'ils ne reviendraient pas entre deux baisers.
De son côté, Izuku n'arrivait pas à dormir à cause de son dos qui était trop douloureux et brûlant pour qu'il se couche et il observait silencieusement son ami d'enfance se balader sur les réseaux sociaux jusqu'à ce les prunelles rouges lui accordent de l'attention et que sa voix encore plus froide que d'habitude ne lui fasse un reproche.
- C'est mal polis de regarder les affaires des autres, Deku.
- Excuse-moi... Répondît le plus jeune en regardant ses cuisses éclairées par la lumière de l'appareil.
- Pourquoi tu dors pas? Ça t'as pas assez épuisé tout ce bordel?
- J'y arrive pas. J'ai mal au dos... Il frottait la paume de ses mains à cause du stress et il entendît l'autre se racler la gorge avant d'éteindre son téléphone.
- C'est ma faute? Pour ton dos. Ajouta-t-il après un court silence. Il sentait quelque chose d'étrange dans sa voix sans savoir l'identifier.
- Pourquoi ça le serait? Demanda Izuku candidement. Un silence lui répondît et la voix basse de l'autre surgit quand il pensait qu'elle ne viendrait plus.
- Tu es en quelle classe Deku?
- En quatrième, pourquoi?
- Parce que je t'avais déjà tapé dessus en quatrième, voilà pourquoi. Le plus jeune déglutît.
- Tu sais... C'est plus tes copains qui me tapent. Toi tu m'insulte et tu t'amuses à me faire peur mais t'es pas le plus violent. Sa voix se mit à trembler et il essaya de le dissimuler pour paraître plus convaincant.
- Me cherches pas d'excuses Deku! C'est bien à moi qu'ils obéissent ces trous du cul, non?! T'as pas à me rassurer, je ne suis pas un putain de mioche.
- J'ai pas dit ça Kacchan. Sentant qu'il n'était pas dans son état normal, il se débrouilla pour s'allonger sur le côté sans lui faire face et ferma les yeux pour inciter son cerveau à le plonger dans l'inconscient.
Du côté de Katsuki, il avait ressorti son portable car il pensait beaucoup trop depuis quelques jours et se mit à regarder une playlist aléatoire pour se vider la tête. Cependant, l'image se figea en plein milieu de celle-ci et la barre de chargement ne bougeait plus, ce qui le fît soupirer.
Quand même, retentît la voix dans sa tête, faire tout ce mal à un gamin qui n'avait rien pour se défendre...
Arrête. Ferme-la.
Tu avais tout. Tu aurais pu le protéger, devenir son héros... À la place, tu t'es dit que rabaisser ton seul vrai ami, quelqu'un qui aurait tout lâché pour toi, te rendrais plus grand. Quelle disgrâce.
Ferme là, je sais déjà tout ça.
Alors pourquoi t'en prends pas compte? Ça fait trop mal à ton égo? Tu penses toujours que tu mérites ta chance alors que tu es aussi horrible avec ceux qui veulent t'aider?
J'ai pas fait exprès! Je m'en rendais pas compte!
C'est faux... C'est faux et tu le sais. C'est comme moi, je n'existe pas. Tu es carrément obligé de t'inventer une voix interne pour te remettre en question. Pathétique.
Katsuki éteint son téléphone en se pinçant les lèvres, l'envie de se divertir étant totalement passée et il alluma la lampe sur sa table de chevet, frotta ses yeux pour dissuader ses larmes de s'y installer et regarda celui à ses côtés qui essayait de trouver une position confortable.
Se sentant toujours coupable, il se leva et sortît de la chambre pour revenir quelques minutes plus tard avec un tube de crème qu'il tendit à l'autre qui le regardait curieusement. Il le prit en silence en le remerciant et Katsuki lui proposa de lui en mettre.
- Hum, je sais pas... Il évitait son regard de nouveau et Katsuki ajouta.
- Fais pas le prude Deku, tu ne pourras pas te la mettre tout seul correctement. Dit-il en s'asseyant sur l'autre côté du lit en observant l'adolescent indécis lui tendre le tube avec une grimace de douleur et de refuser.
- Pourquoi?
- Parce que je ne veux pas que tu vois mon dos. Ça serait l'humiliation de trop, Kacchan.
- En quoi ce serait humiliant?! T'as clairement besoin de soins Deku, déconne pas! Dit-il en se rapprochant avant de se faire stopper par une main sur son torse qui le poussa fortement.
- Kacchan NON! Le plus âgé se rassît sur le matelas en entendant la peur dans sa voix et il reboucha le tube qu'il avait ouvert en ignorant la respiration erratique du plus jeune, prouvant qu'il en avait encore fait une. Il fixa ses genoux avec honte en le voyant sécher ses larmes du coin de l'œil et il ajouta d'une voix grave.
- T'as déjà eut assez mal quand on t'a tapé dessus alors laisse-moi au moins t'empêcher d'avoir mal maintenant. La main d'Izuku se posa sur la sienne furtivement, se retirant quand il eut attiré son attention et il murmura.
- Promets-moi de ne rien dire... Il acquiesça et détourna le regard à la demande de l'autre pour qu'il se mette en place et se retourna une fois qu'il eut la tête enterrée dans le coussin et le nos nu. Sa salive se bloqua à la vue des bleues plus ou moins larges et foncés qu'il voyait sur le dos blanchâtre et il se sentit vraiment coupable en voyant son état, se demandant même s'il méritait de devenir un héros avec une attitude aussi cruelle.
Il étala un peu de son contenu sur ses doigts, frotta ses mains pour que ce ne soit pas trop froid et il se mit à genoux à la perpendiculaire du corps allongé pour commencer à appliquer la pommade sur les zones blessées sans appuyer trop fortement pour éviter de le meurtrir encore plus. Il passait ses mains consciencieusement pour faire pénétrer la crème, n'hésitant pas à en rajouter pour être efficace sur toute la zone et en sentant les muscles noués sous ses doigts, il essaya de les détendre en utilisant ses pouces avec des mouvements circulaire sans grand succès car le stress constant qu'Izuku ressentait avait conditionné son corps à être sous tension et donc totalement crispé. Les bras du plus jeune commençaient doucement à desserrer l'oreiller en sentant les mains chaudes masser son dos d'une manière assez douée et il se risqua à lui poser quelques questions alors que les doigts s'attardaient sur ses reins.
- C'est aussi bien qu'on le dit Yuei? Dit-il en fermant les yeux, oubliant l'interdiction qu'avait posé son beau-père à propos de son corps pour profiter de ce moment un peu hors du temps sans penser aux conséquences.
- Plus ou moins. On l'idéalisait trop et comme partout, l'argent a du pouvoir.
- Oh... On pouvait clairement sentir de la tristesse dans sa voix. Et est-ce que j'ai des amis? Katsuki repensa à l'humiliation publique que leur délégué lui avait fait subir en classe et cette peste de tête d'œuf qui retournait sa veste dès qu'elle le pouvait.
- Oui. Mentît Katsuki avant d'ajouter pour sa propre bonne conscience. T'en as pas beaucoup mais oui.
- Le garçon brûlé, c'est un ami à moi? L'explosif monta ses mains jusqu'aux épaules crépies de taches de rousseurs, là où il y avait le plus de tension et massa la peau abîmée avec précaution, sentant chaque relief des cicatrices à chacun de ses mouvements.
- Ouais.
- Tu ne l'aimes pas. Affirma l'autre en entendant le ton de sa voix.
- Je le déteste. Répliqua-t-il du tac au tac, le faisant souffler du nez.
- Et nous, on est amis? Demanda Izuku avec appréhension.
- Tais-toi Deku. Assena l'autre, n'étant pas en état pour faire le tri dans ses sentiments et ses relations. Sentant pourtant que Izuku était blessé par sa réponse mais gardant le silence, il lui dit doucement en terminant de passer ses mains grasses sur ses lombaires.
- Je ne te déteste pas par contre. Il vit un sourire de remerciement fleurir sur ses lèvres et il lui tendit son chandail en éteignant les lumières.
Il se fit réveiller quelques heures plus tard par Izuku qui quittait la chambre très tôt le matin et n'étant pas du genre à se rendormir facilement, il décida de descendre et de préparer à manger pour tout le monde.
Le garçon dont il s'était occupé durant la nuit le rejoignit à table en évitant son regard, se servit des céréales et commença à les manger en silence pour ne pas le déranger, étant habitué à une atmosphère tendue durant les repas. Après s'être servit une tasse de café au lait, Katsuki s'assit en face de l'autre et le laissa terminer son bol, ne voulant pas perturber le calme matinal avant d'engager la conversation.
- Ton dos va mieux? Celui aux taches de rousseurs essuya sa moustache de lait et lui répondît en mettant ses couverts dans l'évier.
- Pas trop... C'était gentil de m'aider hier soir mais c'est pire maintenant. Il tira sur les manches du pull qu'il avait mît par dessus son pyjama et Katsuki avala d'une traite le reste de son petit-déjeuner et alla chercher des anti-douleurs dans la boîte à pharmacie de la salle de bain. Après avoir trouvé la bonne boîte, il s'apprêtât à redescendre pour les donner à celui qui en avait besoin quand il tomba sur son meilleur ami qui s'étirait devant la porte de la chambre mitoyenne à la sienne, les cheveux en désordre et une tâche rouge dans le cou. Il s'approcha de lui avec un sourire moqueur et l'autre dût bien le voir puisqu'il le salua avec malaise.
- Bonjour Kat. Bien dormi?
- Oui plutôt, mentît Katsuki. Je ne te retourne pas la question... Dit-il en lui faisant une œillade suggestive en touchant le suçon sur son cou. L'autre le cacha du plat de sa main en rougissant et lui répondît.
- C'est pas ce que tu crois.
- Oh mais je ne crois rien du tout, Eijiro. Seulement, tu changeras les draps avant que ma mère y foutte les pieds. Et vous ouvrirez les fenêtres. Il vit le rougissement de l'autre s'étendre jusqu'à ses oreilles et il balbutia quelques explications.
- On a pas... Je veux dire, on s'est embrassé mais rien d'autre. 'fin il est toujours vierge. Katsuki lui fit signe de se taire et ajouta.
- Je veux pas de détails. Juste, changes les draps. Question d'hygiène. Eijiro acquiesça, un peu honteux, et Katsuki laissa un petit rire lui échapper en voyant ça et posa une main réconfortante sur sa joue qu'il mordait de l'intérieur avant d'enfin redescendre.
Izuku avala deux pilules avec un verre d'eau en le remerciant et les deux amoureux descendirent à peu près à ce moment pour déjeuner en se tenant la main. En voyant le plus jeune, Denki lâcha celle de Eijiro et se tourna vers lui avec surprise.
- Tu ne m'avais pas dit que Izuku était là! Eijiro le regarda avec choc, comprenant son erreur et s'excusât.
- Tu pourras garder ça pour toi? Demanda le roux en s'adressant à Izuku.
- Oui, bien sûr. Répondît-il avant d'ajouter. Félicitations du coup. Le blond à l'éclair lui fit un sourire resplendissant et s'installa à table en posant sa tête sur l'épaule de son copain qui était à sa droite.
Quand ils entendirent des bruits de pas à l'étage, ils avaient finit de manger depuis un moment et les deux amants se mirent à une distance convenable puis saluèrent les parents de celui qui les hébergeait quand ils vinrent pour profiter de leur journée de repos.
Izuku alla s'habiller pendant que Eijiro s'occupait de la literie, assisté par Denki qui le distrayait plus qu'il ne l'aidait et que Katsuki révisait encore. En le voyant faire, Denki s'y mît aussi et ce dernier passa la plupart de son temps à reprendre ses cours en s'arrachant les cheveux et après plusieurs heures de prise de tête intense, le rouquin décida qu'il méritait du repos et rejoignit le plus jeune qui était resté au rez-de-chaussée pour ne pas déranger les lycéens qui travaillaient, laissant son copain être épaulé par son meilleur ami qui maîtrisait beaucoup mieux que lui tout ce qui concernait les cours.
En le voyant encore écrire sur une feuille ce qui ressemblait à des portées et des notes de musique, il se mît en face de lui et commença à parler de sa passion, voulant en apprendre plus. Izuku lui expliqua qu'il tenait son violon de son père et que c'est lui qui lui avait tout appris. Eijiro réussit à lui faire promettre d'en jouer devant lui un jour quand il sentit deux bras passer autour de sa taille et une tête se poser sur la sienne. Il échangea un sourire complice avec son copain qui avait dû supplier Katsuki de le laisser faire une pause et le fît s'asseoir sur ses cuisses en continuant sa discussion avec le collégien en ignorant l'autre qui jouait avec ses cheveux et triturait ses doigts.
Pour Izuku, ces marques de tendresse étaient assez malvenues et inhabituelles et l'adolescent ne savaient pas trop comment les appréhender ou réagir en leur présence, n'y étant jamais confronté car Marcus n'était pas du tout comme ça avec sa mère. Il cacha son malaise toute la journée avec brio et se sentit un peu coupable d'être soulagé quand le père de son camarade revint pour chercher son fils, sachant qu'il n'aurait plus à faire face à leur amour qui était trop violent pour lui. L'adulte proposa à Eijiro de le ramener chez lui et après un regard à l'hôte qui acquiesça en disant qu'il pouvait gérer Deku seul pour une journée et un autre à son copain qui le suppliait, il alla chercher ses affaires et, après avoir salué et remercié les Bakugo, il rejoignît son amoureux dans la voiture de son paternel, abandonnant Izuku aux griffes de son ami d'enfance.
La maison lui sembla rapidement beaucoup plus calme et il commença à trembler discrètement sans comprendre, percevant peut-être les premiers symptômes qui signeraient sa dernière transformation avant le retour en enfer, et il fût très silencieux toute la fin de la journée, ses sens et son instinct lui envoyant des signes de danger immédiat qu'il ne comprenait pas.
En le voyant être parcouru de vagues de frissons, Katsuki se leva de son bureau pour se mettre face à lui et toucha sa jambe de son pied pour attirer son attention. Il réussit à lui faire relever la tête et il posa immédiatement le dos de sa main contre son front pour voir s'il avait de la fièvre. Bien que le plus jeune trouve agréable le contact ferme et chaud contre son visage, il était terrifié et par conséquent, se mit à pleurer. Il essuya ses larmes le plus vite qu'il le pût mais le mal était fait et Katsuki s'éloigna de nouveau pour ne pas aggraver la situation et permettre au plus jeune de se calmer. Il retourna à son bureau pour continuer de travailler comme si rien n'était arrivé.
- Tu peux dormir dans l'autre chambre ce soir si tu veux. Lui lança l'explosif sans même le regarder.
- D'accord. Répondît Izuku, pensant simplement que c'était une manière polie de le virer de sa chambre plutôt qu'une vraie question, le poussant à ramasser ses affaires et à les poser dans l'autre pièce sans réfléchir plus que ça, blessant l'autre dans son amour propre et les forçant tout les deux à cohabiter avec le silence et leurs pensées noires.
Le repas fût aussi calme qu'il le pouvait avec Mitsuki en meneuse de tablée et après avoir sursauté trois fois à chaque bruit trop fort, celui aux cheveux verts se renferma un maximum sur lui même pour se protéger et ne laissa plus un mot franchir la barrière de ses lèvres avant de leur souhaiter une bonne nuit collectivement et ne plus quitter sa chambre. Il passa une nuit pénible entre ses peurs, ses appréhensions et ses douleurs, ne dormant que très peu et d'un sommeil trop léger pour être réparateur. Il était angoissé, ayant compris que Marcus ne s'était pas arrêté, pas que ce soit surprenant le connaissant mais effrayé à l'idée de ce qu'il avait pu lui faire sans pour autant être capable d'imaginer la réalité des faits qui était bien pire. Ses poumons commencèrent à le lâcher vers cinq heure du matin, à peu près au même moment que le départ de sa marraine, ne laissant plus l'air passer correctement dans sa trachée. Alors qu'il se battait avec son système respiratoire, il sentit l'air s'alourdir autour de lui et ses mains moites passèrent entre ses mèches humides pour les décoller de son front lui aussi trempé. Il enleva la couverture autour de lui et ouvrit la fenêtre en grand en éteignant le chauffage et tenta de reprendre un peu d'air à l'extérieur, sans succès. Ses pensées étaient de plus en plus incohérentes et il se mit à pleurer en silence, attrapa sa gorge avec sa main pour tenter de maîtriser sa respiration bien que la seule chose qu'il réussît à faire fût se faire mal et de la restreindre un peu plus. Quand il eut l'impression d'avoir prit feu, il se laissa couler contre le mur et ferma les yeux, incapable de regarder ses mains et ses bras se mettre à fumer et faire des mouvements qu'il ne pouvait pas contrôler. Le pire, c'était ses organes internes. Il avait l'impression que chacune de leurs extrémités vibrait de sursimulation et il plaqua ses mains contre ses yeux quand il eut la sensation qu'ils allaient exploser comme deux ballons qu'on aurait remplit d'eau bouillante.
Quand il sentit la transpiration sur son épiderme le faire frissonner, il comprît que c'était passé et tous les souvenirs se bousculèrent au portillon de sa mémoire en un instant, lui donnant envie de gerber. Il revit la petite fille pleurer puis successivement tous les événements qui s'étaient passés durant ces quinze jours. Un d'entre eux accaparait pourtant toute son attention et se rejouait en boucle, jusqu'à ce qu'il ne comprenne pourquoi et qu'il ne pousse un cri d'horreur silencieux, le faisant se tordre pathétiquement sur le sol.
Ça y est.
- Je sais pourquoi... chuchote-t-il. Je sais pourquoi tu me fais peur dans la douche. Il s'adresse à son bourreau comme s'il était là, assis contre le mur en l'écoutant attentivement. Je sais pourquoi j'ai eu si peur quand tu as tiré le rideau de douche, tu te rappelles? C'était juste après le puit.
Izuku était avachi ventre et face contre le sol, ravalant ses larmes le nez collé contre le parquet. Il se mit à répéter ces trois mots, ce « tu te rappelles » en boucles, à peine murmurés, en articulant exagérément chaque syllabe et en sentant le goût salé de ses larmes et de sa morve se perdre dans sa bouche et ses lèvres à chacune d'elles.
Il revoyait les grosses mains d'adulte frapper une de ses cuisses pour écarter ses jambes nues alors qu'il était dans la cabines de douche, les orteils crispés contre la céramique mouillée et blanche et les yeux fixés sur ce qu'il savait maintenant être l'érection de son beau-père qu'on voyait luire de sperme à travers son boxer trop moulant alors qu'il était accroupi devant lui, ses cuisses poilues et musclées comme celles d'un bœuf lui coupant toute retraite. Il voyait deux gros doigts d'homme luisant de savon se frayer un chemin entre ses fesses pour trouver son anus alors qu'une poigne violente le tenait par le genou pour qu'il ne bouge pas. Il savait que ses mains d'enfants s'étaient crispées sur elles-mêmes à ce moment précis, comme son muscle anal et que c'est là qu'il avait pleuré. Il sentait de nouveau le carrelage froid dans son dos et la chaleur sournoise qui le mangeait de l'intérieur. Il se souvenait se faire dessus, faire sur les doigts qui lui faisait mal comme dans une tentative désespérée de le repousser ou de le dégoûter. Ça ne l'avait fait que sourire. Dans un souvenir brumeux, il revoyait les doigts bouger trop vite entre ses jambes d'enfant, couverts de merde et des premières gouttes de sang que son corps abandonnait tandis qu'il le déviergeait avec violence.
Izuku retînt le vomi amer de bile qu'il sentait sur sa langue et l'avala en se relevant avec difficulté sur ses genoux. Il ignora la transpiration qui couvrait son corps comme un voile de honte, le pyjama trop serré qui ne pouvait pas contenir ses muscles et qui s'était déchiré et se cacha sous les couvertures en fixant le vide jusqu'à ce que le froid soit trop présent dans la pièce et qu'il soit forcé de se relever et fermer la fenêtre.
Il resta immobile, les pieds dans le vide à fixer le parquet durant un long moment après ça avant d'attraper son uniforme qu'il n'avait que peu porté et de se diriger jusqu'à la salle d'eau pour prendre un bain et se nettoyer. Il hésita à se couper ou même se déchiqueter la chaire en voyant le rasoir posé sur l'évier à côté de lui mais se dît que ça ferait désordre s'il se suicidait dans la baignoire de ses voisins sans même leur laisser un mot.
Il se laissa tremper dans l'eau de la baignoire devenue froide, n'ayant pas l'énergie nécessaire pour en sortir et regarda la lumière extérieure rentrer par la fenêtre et éclairer son corps qui aurait dû se trouver sur une affiche pour les pays du tiers-monde ou dans un hôpital. Izuku se demandait encore comment son corps pouvait le supporter et ne voulant pas trop pousser sa chance, il frotta sa peau couverte de chaire de poule puis sortit de la cuve en fonte pour se sécher et enfiler des habits. En regardant son reflet dans le miroir mural il constata rapidement que son œil avait retrouvé un aspect normal et en se tourna un peu il fût momentanément soulagé de voir que les coups qu'il avait prit dans le dos étaient bien moins visibles. Il s'habilla en essayant de ne pas trop y penser car il savait que ça ne durerait pas et dès le lendemain il aurait de nouvelles marques, peu importe leur nature car il était impensable qu'il aille en cours sans être fraîchement blessé, et plus les blessures étaient nombreuses et encombrantes, mieux c'était. Il approcha son visage de la surface réfléchissante une fois qu'il fût tout à fait vêtu, tira sur la peau située sous ses yeux et tira la langue à sa propre personne, faisant une grimace horrible avant de quitter la pièce.
Il ramassa ses affaires en un seul sac et quand Katsuki se réveilla quelques heures plus tard, Izuku était déjà prêt à partir depuis longtemps et attendait l'arrivée de sa mère sur le canapé comme un passager attend son train en vérifiant qu'il a sa valise à portée de main.
Il n'avait réussit à avaler le moindre aliment et si les images traumatiques s'imposaient avec moins de force, la sensation qu'elles provoquaient n'avait pas baissée d'intensité et il se sentait partir à certains moments, son esprit étant incapable de rester sain dans une réalité aussi violente.
Heureusement pour lui, sa mère le couvait énormément et fît donc en sorte d'arriver aux alentours de dix heures et Izuku était dans un état si terrible qu'il ne savait pas s'il préférait quitter cette maison sans même dire au revoir et remercier ceux qui s'étaient si bien occupés de lui pour fuir dans sa chambre ou alors rester avec eux pour éviter de devenir un défouloir pour son beau-père dont la bite serait certainement en manque et les testicules pleins depuis deux semaines, ne demandant qu'à être vidés.
Il prit sa mère contre lui pour la saluer, la voyant de moins en moins à cause du travail que Marcus lui avait trouvé et l'éternisa un peu trop en sachant que les autres prendraient ça comme une affection enfantine alors qu'il était juste à deux doigts de se foutre en l'air et qu'elle lui servait de garde-fou.
La petite femme le serra contre elle avant de lui faire une bise sur la joue et d'ensuite s'adresser à Katsuki et son père pour les remercier chaleureusement, leur proposant même de les payer, ce qu'ils refusèrent.
Izuku serra ensuite brièvement la main de l'homme adulte avant de faire la même chose avec le blond en plantant son regard dans le sien. Izuku ne sût jamais ce qu'il y vu mais Katsuki lança soudain.
- Il y a un entraînement commun avec toute la classe juste après Noël. Le plus jeune hocha la tête et sa mère, anticipant sa question, lui fît un sourire.
- Tu peux y aller mon chéri. Tu feras ton sac tout à l'heure. Après avoir demandé quelques précision sur la durée et autres détails techniques, ils partirent à pied pour rejoindre leur petite maison isolée.
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