26: Restrictions scolaires
J'ATTENDS VRAIMENT VOS RETOURS SUR LE CHAPITRE.
Il était dix-neuf heures. La nuit était tombée depuis plus d'une heure et l'ambiance maussade de novembre se faisait sentir dans l'air. La lune pâlotte se cachait derrière de gros et épais nuages gris qui présageaient déjà l'état dans lesquels les professeurs retrouveraient leurs élèves au début de la semaine d'après. Sur les vitres glacées de Yuei, une couche de buée se dessinait lentement et il n'y avait aucun doute dans le fait que certains élèves y aient déjà laissé la trace de leur main, de smiley ou encore de cœurs durant leurs temps de pause. L'herbe encore présente dans le parc était recouverte d'un givre blanc semblable à une couche de sucre-glace sur un dessert et qui n'attendait rien d'autre que de craquer joyeusement sous les pas d'un étudiant ou d'un professeur. Cependant cela ne risquait pas d'arriver car tous les élèves étaient rentrés chez eux, et quant aux professeurs ils n'étaient tout simplement pas d'humeur à gambader gaiement dans la brise légère automnale puisque depuis deux heures déjà, ils étaient réunis dans une salle bruyante à la table jonchée de tasses vides et de feuilles parsemées de notes.
Aïsawa souffla peu discrètement mais sans pour autant attirer l'attention de ses collègues, trop occupés à débattre vigoureusement. À cette heure, il pourrait être chez lui, son chat pattounant à ses côtés sur son fauteuil en train de gratter le papier tout en râlant sur l'incapacité de ses étudiants en sirotant un thé. Quoi quand y réfléchissant bien, il aurait plus besoin d'un autre café au vu des quelques coups d'œil qu'il avait déjà jeté sur les copies de ses secondes (certains d'entre eux n'avaient rendu qu'une copie gribouillée de quelques phrases tremblantes et il aurait besoin de toute la patience du monde et de celle de son mari pour y venir à bout sans les renvoyer). Il lui lança d'ailleurs un coup d'œil, jaugeant ses légers murmures argumentés face à la virulence de Midnight qui ne cessait de dire et redire ce qu'elle pensait depuis plus d'une heure avec l'appui présent mais pourtant plus effacé de Vlad King. Il lança un autre coup d'œil à la fenêtre qui encadrait la figure du directeur pour y observer les quelques branches de cerisiers éclairées par les lampadaires à la lumière jaunâtre se balancer souplement et faire dodeliner leurs feuilles presque mortes au rythme du vent glacial.
Le principal Nezu se leva soudainement et toussota, décidant que le débat avait assez duré et qu'il était temps que lui et ses collègues se mettent d'accord. Le silence se fit relativement dans la seule salle encore éclairée de l'établissement -bien que les locaux de services luisent encore faiblement dans l'ignorance du monde- et les regards se déposèrent les uns après les autres sur la créature humanoïde pour que le verdict tombe et qu'ils puissent enfin rentrer chez eux.
- Je propose un vote à main levé pour que nous nous mettions d'accord. La réunion a déjà bien trop durée et nous avons tous plus qu'envie de rentrer chez nous.
Les mains se levèrent par deux fois avant qu'il ne reprenne la parole, arborant son habituel sourire surnaturel.
- Bien, bien. Je vous demanderai donc de bien vouloir prévenir vos élèves lundi en ne laissant rien paraître de la situation actuelle. Notre but n'est surtout pas d'affoler leurs parents alors faites comme si tout cela était déjà prévu. Bonne soirée à tous!
-Quand même, murmura Midnight, je ne trouve pas cela prudent...
Comme si ça concluait cette entrevue (personne n'ayant envie de recommencer à débattre), les professeurs commencèrent à se lever et partir, sacs et carnets à la main et Aïsawa ne fut pas en reste, saisissant même ses clefs de voiture avant d'avoir passé la porte principale du bâtiment. Le goudron mouillé était silencieux sous ses pieds et ceux de son compagnon, si bien que s'il ne lui avait pas tenu la porte quelques minute auparavant, il n'aurait eu aucune idée de sa présence. Ce dernier tenait étroitement sa chemise en cuir marron entre ses mains frêles, peu enthousiaste à l'idée de l'échapper dans une flaque et de ruiner le travail qu'il avait fourni.
Aïsawa déverrouilla le véhicule et pris le volant entre ses mains crispées, expira longuement le stress de sa journée alors que son mari faisait claquer la portière. Il sentit une main se poser sur sa cuisse, qu'il recouvrit consciencieusement de la sienne, appréciant le contact du métal froid de l'alliance contre sa paume. Le moteur se mit à ronronner, le chauffage à s'enclencher et il sortit du parking vide pour s'engager sur les routes urbaines trop animées.
- Quel est ton avis sur ces stages? Dis le numéro un, la main toujours sur la jambe de son compagnon alors qu'ils attendaient que le feu passe au vert.
- Je suis d'accord avec toi dans l'ensemble. C'est trop dangereux et je ne comprend pas pourquoi Nezu les mets en place, même avec de telles circonstances. La voiture se remit à avancer alors que le brun examina la réaction de son conjoint avant de se recentrer sur la route.
- Je ne vois pas vraiment en quoi c'est dangereux... Hormis les attaques mais nous pouvons les gérer.
- C'est là le problème. Répondît l'autre. On surestime trop nos capacités ces derniers temps et ça commence à sérieusement nous jouer des tours. Ces élèves seront sous notre responsabilité et s'il leur arrive quelque chose, c'est encore la réputation de notre établissement qui en prendra un coup. Sa côte est en chute libre depuis la rentrée à cause des attentats. Les parents désinscrivent leurs enfants par peur et on perd de l'argent à causes des attaques répétées. Un silence se fit dans l'habitacle et le blond avala sa salive avant de reprendre.
- Donc si je comprends bien, ces stages sont là pour rassurer les parents d'élèves?
- Et pour redorer notre image, ajouta le brun. Il permettront de remettre du beurre dans les épinards même si pour cela on doit autoriser l'accès à nos cours ce qui est du suicide à mon sens puisque la réputation de l'établissement se fait par son mystère, mais passons. L'établissement compte beaucoup sur ces stages alors ils doivent impérativement se passer sans le moindre accroc.
- Ça veut finalement dire que Nezu a laissé son éthique de côté pour sauver les chèques d'inscription... Le dépit se fit sentir dans la voix d'All Might et il saisit précipitamment l'une des mains posée sur le volant pour y entrelacer ses doigts ayant soudainement un besoin désespéré de réconfort, ce qui lui fut accordé quelques secondes plus tard.
***
La voiture de police se faufilait dans les rues bondées de véhicules et de piétons, tous plus pressés les uns que les autres au vu de l'heure matinale de ce premier jour de semaine. Il faisait froid et moche, un temps de lundi. Il régnait toujours une ambiance de merde le lundi. C'est peut-être pour ça que j'avais eu du mal à me lever ce matin, au point de ne pas avoir le temps de déjeuner et de quand même rater mon bus.
C'était soit ça, soit le fait que Marcus m'ait tenu éveillé jusqu'à deux heures du matin, ne me laissant que... quatre heures pour me reposer et repartir pour toute une semaine. En attendant, il m'avait surpris seul à l'arrêt de bus et en un coup d'œil, il avait décidé d'arriver en retard et avait ouvert sa portière pour me faire grimper à ses côtés et me conduire jusqu'à mon établissement scolaire. J'évitais de regarder son côté de la voiture, observant plutôt les HLM de couleurs plus tristes les unes que les autres et les plaques d'immatriculations des voitures qui nous doublaient, toute distraction étant bonne à prendre et plus agréable que de croiser son regard dans un reflet de pare-brise ou la sensation de cette main qui massait ma cuisse gauche un peu possessivement. Le dos de sa main touchait l'intérieur de ma cuisse droite alors qu'il pressait la gauche, faisait des aller-retour dessus, la tâtant comme si mon pantalon gris l'empêcherait de bien comprendre sa composition et son entièreté. Mon regard est fixé sur la vitre et je ne me regarde surtout pas dans le rétroviseur alors que sa main vient maintenant sur mon genou qu'il englobe pour repartir tout aussi vite sur le dessus de ma jambe, là où je sais que se trouve un grain de beauté. Il continue de faire subir ce supplice à toutes les connections nerveuses de ma jambe encore plusieurs minutes durant lesquelles j'ai posé ma tête dans ma main et me suis accoudé à la portière en silence. Sa main lourde et rêche se complaît dans ce petit jeu et n'en étant jamais repue, se rapproche de mon aine et remonte pour finalement saisir mon sexe à travers le pantalon de mon uniforme. Maintenant je regarde les nuages. Il y en a des blancs, des gris, des ni blancs ni gris de toutes les formes. Ils sont tous très gros et imposants, présageant la pluie torrentielle qu'a dit la météorologue de ce matin et -oh. Il compresse mon sexe dans sa main, l'englobe de toute sa présence. J'ai l'impression d'être bloqué dans un étau chaud mais ce n'est pas exactement agréable. Il exerce une pression qu'il relâche de temps à autre alors que mon regard ne se détache jamais du ciel, ne voulant surtout pas savoir comment il déplace ses doigts sur la longueur de mon pénis mou pour aller titiller le bout de mon prépuce ou comment il pince mes testicules ou tente de les faire rouler. Je me dis que je vais le laisser me tripoter gentiment sur le reste du trajet et qu'après tout, ce n'est que ça. De toute façon il ne reste plus vraiment beaucoup de route et la musique de la station radio est plus que correcte pour un lundi matin. Il déplace de nouveau sa main qui ne semble jamais éprouver le besoin de se poser sur le volant ou autre part et d'y rester, et soulève le bout de chemise coincée dans mon pantalon pour en quelques sortes, l'éjecter du chemin qui le sépare de mon intimité et je le sens involontairement toucher la peau de mon ventre. Je dégluti de nouveau et cherche ma respiration. Mon cou me fait presque mal tant je suis tordu vers l'extérieur pour regarder les pigeons sur les fils électriques et les putains de bouchons du lundi matin me permettent de les observer sous toutes leurs coutures. Il en profite pour prendre à pleine main l'élastique de mon sous vêtement et le tirer d'un coup sec, sûrement histoire que je ne flotte pas dedans, que toute la surface qu'il malaxe ne sois pas libre mais bien compacte, comme on enveloppe un cadeau dans du papier décoratif. Le mouvement bref sur mes parties génitales me fait frissonner et la sensation de sa main qui remet mon bout de chemise blanche dans sa prison déclenche la chute d'une unique larme froide qu'il ne voit pas mais que je sens glisser sur ma joue comme si elle était vivante. Sa main revient sagement se poser sur ma cuisse qu'il cajole encore un peu et je ferme les yeux pour laisser quelques autres larmes froides se disperser sur mes joues, mes cils se coller entre eux et mon nez s'obstruer de morve. Je n'aime pas ça. Qu'il touche mon entrejambe, mon pubis encore couvert de duvet blond, mon ventre, ma cuisse ou même encore mon genou. La voiture se déporte de la route principale et j'ouvre les yeux pour admirer le bâtiment de verre. Il se gare sur une place devant l'établissement et je saisis à peine mon sac qui penche ma tête vers lui pour essuyer mes larmes, même celles qui ont coulées dans mon cou.
-Passes une bonne journée, Souriceau. Me dit-il de sa voix la plus normale, la plus paternaliste.
Il me lâche et je n'en attend pas plus pour sortir de la voiture blanche et noire et marcher en direction des portiques tout en pensant tristement que je ne voulais pas non plus qu'il touche mes joues.
En rentrant dans la classe mes yeux ne sont plus rouges et mon uniforme est irréprochable. Je passe devant le groupe des filles que je salue doucement et Ochaco s'en détache pour m'accompagner jusqu'à ma table où elle s'assoit et où nous discutons. Je sors mes affaires en même temps que je lui raconte mon week-end -enfin, celui que j'aurais aimé passer- et Iida nous rejoint alors qu'elle me décrit le film qu'elle a vu, fiches de révisons entre les mains pour recentrer notre conversation sur quelque chose de plus rationnel et utile. Il demande à notre amie de retourner à sa place au moment où la sonnerie de début de cours retentit et je me retrouve à observer le blond cendré en face de moi, concentré sur ses cours en attendant que notre professeur daigne se montrer. Il fait tourner son crayon entre ses doigts et ne relève même pas la tête alors que notre professeur rentre accompagné et il est plus que sûr que son expression aurait valut le détour s'il avait vu par qui. En tout cas, la mienne doit être hors de prix.
Je regarde Julie, cette peste, s'avancer aux côtés de mon professeur en sentant progressivement mes mains devenir moites et mon cœur battre plus fort. Il me semble même sentir une goutte de sueur froide dans mon cou mais je ne peux en être certain tant mon attention reste portée sur son visage qui ne m'inspire que la haine et la peur. Ses pupilles semblent s'allumer quand elle voit la chevelure blonde et son expression laisse entrevoir de la stupeur quand ce sont nos regards qui se croisent. Aïsawa s'éclaircit la gorge pour intimer le silence à mes camarades qui piaillent devant cette arrivée inconnue et pour capter notre attention, chose qui n'a aucun effet sur moi car je suis fixé, bloqué sur la présence de l'adolescente. J'ai l'impression d'être dans une arène, prêt pour un combat à mort et le bourdonnement sourd dans mes oreilles me fait un instant penser à une foule en délire.
Toutes mes connexions nerveuses cherchent une raison à sa présence ici et je frissonne une seconde entière quand l'hypothèse d'un changement d'école me traverse l'esprit. Des images de l'année dernière se superposent à celle actuelle et je déglutis sans vraiment en être conscient avant de décider d'enfin écouter mon professeur qui nous éclairera sûrement. Je lance pourtant un ultime regard à mon voisin de devant pour, peut-être, me rassurer juste pour constater qu'il n'a tout simplement pas levé le nez de ses cours.
- Le lycée à organisé des stages de découverte d'une semaine pour les élèves d'autre établissements pour vous permettre de créer des relations et d'entrer plus facilement dans des agences après la fin de vos études. Mademoiselle euh... Julie s'avance d'un pas en souriant à l'assemblée et répond.
- Julie Dérauss, de Rikano. Elle reçoit quelques sourires en retour et guette une réaction de la part de mon ancien ami qui n'arrive pas. De ma place je le vois juste lever brièvement un sourcil avant de tourner une page.
-Voilà, c'est ça. Répond mon professeur principal en sortant ses cours. Les autres te montreront l'emplois du temps. En attendant, va t'asseoir à la table du fond. Je jette un rapide coup d'œil dans ma diagonale et constate qu'on a installé une table derrière celle de Shoto, vois passer ses longues jambes à côté de moi quand elle traverse la classe et je me retrouve avec une véritable boule de noeud dans la gorge.
Je passe mes premières heures de cours de la journée dans un état de stress que je pensais oublié mais qui a apparemment été imprimé par mon corps, si bien que quand la sonnerie retentit, je sursaute tant je suis sous tension.
Les filles profitent de la pause matinale pour s'agglutiner autour de Julie, me rappelant sa facilité à sociabiliser et à être au centre de l'attention. Elles parlent et rient, s'échangeant des anecdotes et j'ai soudainement peur qu'elles en viennent à parler de moi, de mon passé et mes mains tremblent alors que je les entends se moquer. Un frisson remonte dans ma nuque et je suis du regard Eijiro se lever et s'intégrer à leur groupe en réalisant que personne ne se moque et que ma paranoïa revient. Je décide de me lever pour prendre l'air mais alors que je suis devant la porte de la classe, la sonnerie retentit et je traverse de nouveaux la pièce devant tout le monde en baissant les yeux pour me rassoir.
La suite de la matinée passe dans un brouillard flou et je ne me souviens de presque rien jusqu'à l'heure du repas où je sors mon casse-croûte, préparé par ma mère, et mâche son contenu lentement. Je hais l'idée qu'elle soit dans mon dos et j'ai l'impression qu'elle me transperce de flèches en ricanant de son rire désagréable. Sa présence semble partout et je manque d'échapper ma bouteille quand elle se retrouve à moins d'un mètre de moi pour s'adresser au blond.
Je n'essaie même pas de faire semblant d'être concentré sur mon plat et écoute attentivement leur conversation sans qu'ils ne fassent attention à moi.
- Salut Katsuki. Engage-t-elle. J'étais dans ta classe l'an dernier, tu te souviens? J'aurais voulu savoir si je pouvais manger avec toi! C'est plus sympa comme on se connaît et puis, on pourra reparler du collège. Elle n'obtient pas immédiatement de réponse et elle commence à se dandiner sur ses jambes devant l'ignorance de mon ancien ami qui, concentré sur ses boulettes de viandes épicées et sa salade, ne lui répond pas. Il ne la regarde même pas à vrai dire. Elle renchéri alors que sa voix a perdu de sa superbe.
- Donc... Qu'est ce que tu en penses? Je vois Kacchan avaler sa bouchée et lui répondre en prenant bien son temps.
- Je sais même pas qui t'es et je m'en fous en fait. C'est fini le collège et si tu veux bouffer avec des gens c'est pas mon problème, alors bouge tu gaspilles mon oxygène. Ses yeux ne se sont même pas dérangés pour elles et passent de son bentô à son sac où il en sort une gourde.
L'autre gourde devient rouge et s'éloigne en bégayant quelque chose, sûrement surprise d'avoir été si transparente à ses yeux alors qu'elle était si populaire. À l'époque, tout le monde disait même qu'ils auraient fait un couple d'enfer.
Me sentant rassuré par la présence de l'explosif face à cette menace en jupe courte, je finis mon repas en tremblant moins mais c'est quand je me décide à soulager mes reins que mes instincts de proie reviennent.
Je sors de la classe un peu vite, comme à mon habitude quand il s'agit de ça et j'ai vraiment l'impression d'uriner du sang quand je suis enfin dans une cabine, si bien que je me mords les lèvres. Je fais comme si je n'avais pas vu la trace humide au fond de mon boxer en le remontant en pensant qu'il faudrait vraiment que je l'empêche de frapper de nouveau mon dos avant que je ne puisses plus rien retenir, et tiré la chasse. Je me lave les mains consciencieusement, peu désireux de retrouver cette fille entrain de copiner avec tous MES camarades et pourtant, quand je pousse la porte des toilettes, c'est face à elle que je tombe et je comprends qu'elle m'a attendu. Je sens presque mes genoux fléchir et elle attaque directement de sa voix mielleuse.
- Et bien, tu en as mis du temps le raté... Je pensais ne jamais t'en voir sortir et j'ai faillis aller demander une couche aux professeurs. Un enfant comme toi qui n'a pas été capable de développer un alter n'a pas non plus dû être capable d'apprendre à être propre. Je ne lui répond pas et fonce du plus vite que mes jambes me le permettent jusqu'à la porte de ma salle. Pourtant, elle me rattrape et me saisit par le poignet en m'intimant de la suivre et, peu désireux de faire un scandale devant tous les élèves et ayant compris que la seule chose que pourrait produire ma gorge ne serait que des cris, je la suis docilement jusqu'à l'extérieur où elle nous isole. Elle me bloque contre un mur et j'entends son rire contre mon oreille alors qu'elle poursuit sa petite vengeance.
- Tu n'as pas changé. Toujours aussi minable. Je ne comprend même pas comment tu as pu atterrir ici et pas moi alors que tu es l'humain, la chose la plus pitoyable que j'ai rencontré. Sa voix est traînante, insupportable. Mon rasoir t'as plus, j'espère? Je pourrais te prêter une corde cette fois car crois moi, à la fin de la semaine quand les professeurs auront vu mon niveau, je suis certaine de recevoir une demande d'admission. Comme les places sont limitées, ils se débarrasseront de l'un d'entre vous. Je n'aimerais pas que ce soit toi, je n'ai pas encore eu l'occasion de te voir pleurer cette année et j'adorerais en être la cause mais... entre nous, si un élève devait être expulsé, ce serait logique que ce soit celui qui se brise constamment les os, non? Les points crispés sur mon pantalon, je fixe mes pieds. Inconsciemment j'ai envie de la croire. J'entends la fin de la pause retentir et je m'esquive de son contact agilement pour retourner en classe, l'air piteux. Ochaco tente de me parler mais je lui intime de se taire en montrant l'horloge avec un petit sourire, auquel elle répond. Les deux heures qui suivent ne ressemblent à rien et ma prise de note non plus, tant je semble m'être absenté dans mes pensées, au point où je me fait même rappeler à l'ordre par Cementoss.
Durant la troisième pause de la journée, je vois tous les élèves se précipiter hors de classe, comme d'habitude lorsque notre sommes restés enfermés toute la journée et je décide d'aller ouvrir la fenêtre du fond pour aérer la salle qui sent la transpiration. Je profite de l'air un peu frais sur mon visage pour me calmer et m'apprête à retourner à ma place quand je remarque que je suis de nouveau seul avec cette connasse, cette Julie, qui termine sa prise de note sur une feuille. Je la vois de dos et mon sang commence à palpiter dans mes veines, la même sensation que j'avais face à Stain me prend et je m'approche silencieusement d'elle. La salive dans ma bouche s'accumule et l'avaler me ferait certainement perdre la concentration qui me maintient dans cet état presque second. Mes doigts fourmillent et je sens presque l'adrénaline couler en moi, alimentant une pulsion puissante et hors de tout sens moral. Je me laisse aller et sent monter en moi une extase réelle alors que ma main agrippe son crâne grâce à ses cheveux attachés. Je sers ses mèches contenues dans ma main avec un plaisir certain et ces liens organiques coupent presque la circulation dans mes doigts tant je sers fort. Elle pousse un cri et tente d'attraper mon poignet pour se libérer mais elle n'a pas assez de force et avec toute celle que j'ai en moi et sûrement boosté par la haine, j'abat sa tête contre le bord de la table avec brutalité. Le bruit est fort, violent, et j'entends d'ici la panique des élèves qui doivent être au dehors. J'ai sentis la table vibrer sous moi et sa tête à tapé exactement comme je le voulais. C'était d'une cruauté monstrueuse mais j'ai envie de sourire. Je me sens machiavélique mais si contenté... Je relâche sa tête alors qu'elle pleure et elle se relève piteusement de son plan de travail alors que je me met face à elle. Je me délecte de la voir le regard perdu et apeuré alors que d'une main elle touche son front ensanglanté tout en ne voyant pour l'instant que sa feuille fichue et tachée d'une mixture d'encre et de sang. Sa vision va se brouiller de rouge d'ici quelques secondes, ses sourcils sont pâteux d'hémoglobine et l'odeur forte du fer semble déjà envahir mon nez. Son front gonfle à vue d'œil et je la regarde passivement comprendre ce qui lui arrive comme le ferait une bête qui se débat dans un collet.
- Ça, c'est pour tout ce que tu m'as fait subir. Ma voix est plus basse qu'à l'accoutumée et je prononce chaque syllabe avec une précision chirurgicale. C'est pour toutes tes mesquineries et ton attitude de salope. Ne t'approche plus jamais de moi, compris? Ou je te termine ma souris. Je me redresse et entend un cri venant de derrière.
En me retournant, je reprend pieds sur terre et remarque que c'est Toru qui vient d'entrer dans la salle et qui constate l'horreur de la scène. Je ne peux pas voir son expression mais d'après son cri, ça a l'air horrible. La suite se passe dans le flou, ou alors de manière très accélérée. D'autres élèves rentrent et un brouhaha s'organise autour de moi. Certaines filles se précipite sur leur camarade alors que deux autres vont chercher l'infirmière et un professeur. Moi, je garde le silence alors que l'autre explique la scène en pleurant et même lorsque mes camarades, ayant compris qu'elle disait vrai et que c'était bien moi le responsable me traitèrent de malade en me regardant avec peur, je ne réagis pas et restais en arrière comme si j'étais spectateur de cette scène. Même les élèves les plus imposants de notre classe me fixèrent avec surprise et fixèrent la blessure avec un air halluciné et quand je croisais celui confus et penseur de Kacchan, j'eu le bon sens de détourner le regard vers l'extérieur.
Aïsawa fit son apparition dans l'encadrement de la porte et après un vif coup d'œil à la stagiaire, il me dit droit dans les yeux.
- Midoriya, dans le bureau du directeur. Maintenant. Je sentis la fureur sous-jacente dans sa voix calme et je croisais le regard gêné et presque dérangé de ma présence d'Ochaco en passant, comprenant que notre relation ne serait jamais plus la même.
Dans le bureau du directeur, l'ambiance était plus que lourde et je compris vite que j'allais subir de sévères remontrances si ce n'est un renvoi. Je savais que cet incident serait marqué dans mon dossier scolaire et alors que mon mentor rentrait lui aussi dans la salle avec un air désappointé, je regrettais de ne pas avoir le talent de discrétion de Kacchan pour ces situations. Lui ne s'était jamais fait prendre.
Entouré des trois adultes, je gardais le silence.
- Ce que tu as fait,commença le directeur, est très grave. Et inadmissible dans un établissement qui a pour but de former les héros de demain. Je ne sais même pas ce qui me retiens de te renvoyer à vrai dire. Ces stages ont une grande importance et par ta faute, cette élève va être renvoyé chez elle avec les excuses de l'établissement. Ça aura de graves conséquences, tu te rends comptes de ça? Tu lui présentera tes excuses et également à ses parents. Il laissa un petit silence planer.
Nous attendions un autre comportement de la part d'un élève aussi prometteur que toi mais il faut croire que nous nous sommes trompés sur ton compte, Izuku.
Je trouvais ça injuste. C'était moi qui devrait me confondre en excuses après tout le mal qu'elle m'avait fait? Il en était hors de question! C'était peu cher payé pour toutes les années de souffrance qu'elle m'avait fait endurer. La colère sourde qui se déplaçait dans mes veines et mes artères m'empêcha de dire quoi que ce soit. Mon idole s'adressa ensuite à moi d'une voix bien moins joyeuse que celle que je lui connaissais.
- Izuku, pourquoi avoir fait ça? C'est tellement loin du garçon que je connais et que j'ai choisis comme disciple. Un brin de culpabilité poussa en moi. C'est la seule chance que tu auras de t'expliquer, alors laisse nous comprendre... Mais une fois encore, je gardais le silence. Je ne voulais plus jamais en parler, ils n'étaient pas capable de juger cette affaire, ils ne l'avaient pas vécu comme moi, jour après jour. Ils ne comprendraient pas.
Comprenant que je ne dirais rien, le blond se détourna de moi avec un air blessé avant que le directeur reprenne.
-Bien... Tu préfères peut-être garder le silence mais ça ne va pas dans ton sens jeune homme. Sa voix dure contrastait avec son physique mais je m'en fichait pas mal. Il s'adressa ensuite à mon professeur principal qui était resté les bras croisés et avec un air si énervé que j'avais peine à y croire. J'essayais d'imaginer durant un instant quelles serait leur réaction si je leur racontais ce que je vivais mais la voix de la souris balafrée interrompue cette idée.
- En temps que professeur principal, j'estime que vous jugerez au mieux de la punition. Son regard croisa le mien et je n'y vu aucune tendresse.
- je t'aurais bien renvoyé mais ça n'aurait rien apporté de bon. Tu es exclu de cours jusqu'à mercredi, tu seras en retenue de deux heures chaque fin de semaine jusqu'à la fin de l'année et je t'enlèverai cinq points à chacun de tes contrôles. Dans toutes les matières. J'encaissais la nouvelle en silence et Nezu inscrivit ces instructions sur un carnet.
- Bien, bien. J'ajouterai que tu ne terminera pas la journée et que tu as interdiction de récupérer ces cours avec tes camarades et que cet incident sera inscrit dans ton dossier. Je pensais amèrement qu'ils ne voudraient même pas me parler.
Tu vas aller chercher tes affaires et nous allons informer tes parents des événements. Ma tête se releva brusquement et mon cœur se crispa.
- Non pitié! Surpris mais content d'enfin trouver un sujet qui semblait me toucher, le principal me répondît.
- Qu'est-ce que tu croyais? Nous avons pour obligation d'informer tes parents! Tu ne peux pas faire ce que tu veux impunément. Mes mains tremblaient sur mes cuisses.
- S'il vous plaît...
Ma supplique resta sans réponse et je dû sortir du bureau sans avoir obtenu gain de cause. En rentrant dans la salle, le silence se fit et je passa devant tout le monde pour ranger mes affaires en pensant qu'elle avait finalement obtenu ce qu'elle voulait car tout le monde s'était tourné contre moi. Épié par une vingtaine d'yeux, j'enfilais mon sac et quitta la salle puis l'établissement que j'étais si heureux de rejoindre le matin même.
Durant le repas, seul le bruit des couverts fut autorisé. Maman, ayant reçu le coup de fil du lycée me regarda avec une grande déception quand j'arriva et sanglota durant tout le dîner. Quant à Marcus... ses yeux parlaient pour lui.
Je n'eu pas le droit à un bonne nuit ce soir là mais ma mère, à peine remise de ses émotions me dit.
- Je ne te pensais pas capable de ça Izuku. Tu me déçoit énormément et je regrette de t'avoir mis dans cette école. Je ne te reconnais plus.
Je fis en sorte de ne pas la croiser le lendemain soir car sa réponse m'avait fait mal mais le matin d'après, ce fut pour une autre raison.
Après plus de vingt-quatre heures d'absence, je pénétrais de nouveau dans l'établissement scolaire si réputé avec une capuche visée sur la tête pour éviter les regards des autres. Je m'étais éclipsé aux toilettes avant la sonnerie pour ne pas être dérangé et c'est en redoutant plus que jamais les autres que je m'avançais vers la porte de la 2-A en frottant mes poignets.
À peine avais-je passé la porte que le niveau sonore chuta drastiquement. La tête baissée, je m'apprêtai a m'assoir à ma table quand j'entendis quelqu'un m'appeler fortement.
Le délégué s'approcha de moi et me dit brutalement.
- Midoriya, je voulais juste te dire que je ne tolère pas tes actes et que même si ton aide a été la bienvenue par le passé, je préfère que ça s'arrête là. Nous ne sommes plus amis car je trouve tes actes hautement scandaleux et injustifiés envers cette fille et d'après moi, ta sanction a été bien faible.
- Merci de ton honnêteté Iida. Je m'assis piteusement à ma chaise alors que toute la classe venait d'assister à mes remontrances et alors que j'allais poser ma tête dans mes bras il ajouta.
- Et pour ta gouverne, les capuches sont interdites dans l'intérieur de l'établissement. Un soupir m'échappa. Je me redressais et, en le fixant dans les yeux je retirais mon couvre-chef en observant son expression changer. Je vis s'installer de la surprise sur plusieurs visages et entendis des respirations se couper alors qu'ils scrutaient et dévisageaient mon œil au beurre noir. C'était un petit cadeau de Marcus, trop heureux de pouvoir me sanctionner comme il se devait après ma bavure. C'était la première fois qu'il me frappait au visage et voir leurs réactions était aussi humiliant que le moment où j'avais pris son poing dans la figure.
Les vaisseaux de mon œil droit avaient pour la plupart explosés et ma pupille verte était donc entourée d'une sclérotique rouge sang effrayante puis d'un coquard presque noir tant le choc avait été puissant. Mon nez et ma pommette avaient eux aussi subit le choc et la seule sensation du froid sur ma peau m'était douloureuse.
Je voyais dans la plupart de leurs regards du dépit, pensant sûrement que j'avais mal tourné, que je m'étais battu et que je ne méritais plus de faire parti de leur classe. Je n'allais pas les contredire, ça m'arrangeait assez qu'ils puissent s'imaginer ça.
Certains professeurs me demandèrent si j'allais bien alors que d'autres firent comme si j'avais le visage le plus normal, esquivant la situation en estimant que ça ne les regardait pas car le directeur m'avait déjà sanctionné. J'appris durant cette matinée que Julie et ses parents ne m'avaient pas attendus et qu'ils ne voulaient rien avoir à faire avec moi. J'en étais satisfait.
Quand la sonnerie retentit, je n'hésitais pas une seconde et sortis prendre l'air avant que la curiosité de mes camarades se réveille et qu'ils m'entourent. Je me précipite dans le couloir et descend un étage quand j'entends une voix.
- Deku-kun! Il faut que je te parle! Je me tourne dans les escaliers en hochant la tête avant de poursuivre ma route jusque dans le hall où elle me rejoint alors que je pousse la porte principale.
Elle nous isola de la masse d'élèves pour se mettre à parler.
- Je suis d'accord avec Tenya. Je ne te reconnais pas, d'abord tu tabasses cette élève sans raison et ensuite tu te bats... Je suis désolé Deku-kun mais, je ne pense pas pouvoir supporter de rester avec toi pour le moment, ça me mettrait trop inconfortable. Comme elle vit que je n'avais rien à ajouter, elle partit rejoindre les autres. Je me dirigeais pour ma part jusqu'aux toilettes.
Dans la cabine, je sors la nouvelle lame de ma chaussure, et baisse ma chaussette au maximum. Je pose mon pied sur la cuvette avant de couper ma peau comme un forcené, faisant des gestes très rapides, plusieurs à la seconde sur tout son contour. Je sens l'adrénaline dans mon sang et je le vois perler et brûler ma cheville alors que je pense pour la millième fois en deux jours que je suis en train de foutre ma vie en l'air.
Dans la salle de classe les filles piaillent sur la situation actuelle et je commence à n'en plus pouvoir d'entendre le prénom de Deku sur toutes les bouches. Bien qu'il faille que je reconnaisse qu'il fait de plus en plus fort et que même moi, je n'arrive pas exactement à comprendre ce qui se passe. En passant devant la table des filles après être allé pisser, j'entends le prénom Julie une fois de trop.
- Vous en avez pas marre de la défendre sans la connaître? A vous entendre ce serait forcément une sainte et votre avis sur Deku est descendu d'un coup. Soit vous êtes toutes hypocrites, soit vous êtes connes.
-Pour qui tu te prends Katsuki? S'exclama l'alien. Tu as vu comme nous dans quel état il l'a mise! Elle saignait énormément et a eu des points de sutures! Il aurait pu lui exploser la tête contre la table.
- C'est vrai, on a le droit d'être en colère contre lui. Ajouta la batracienne, recueillant des mouvements positifs de tête. Elle était gentille et personne ne mérite ça. Ça ne lui ressemble pas.
Je soupira, agacé.
- Gentille, hein? Je suppose qu'aucune d'entre vous n'a eu le courage de lui demander pourquoi il a fait ça alors. C'est plus marrant de cracher dans le dos des gens sans savoir. À ces mots, je m'assis à ma table alors que Sero enchaîna à mon attention.
- T'as raison, on lui a pas demandé. Et alors? Rien ne justifie une telle violence! Et puis à t'entendre on croirait tu connais toute l'histoire! Pourquoi tu le défends? Mes sourcils se froncèrent.
- Je le défend pas. Seulement je me rappelle de cette fille. Une peste. Une harceleuse. Ça vous a pas traversé l'esprit qu'ils pouvaient s'être déjà vu avant ou qu'elle avait aussi sa part de responsabilité dans cette histoire? Tête d'œuf s'exclama à son tour en me méprisant du regard.
- Ça te va bien de dire ça! Je ne suis même pas étonnée de ta réaction compte tenu de ton comportement passé avec lui. Tu la traite d'harceleuse mais tu ne vaut pas mieux Bakugo, Deku-kun m'a raconté beaucoup de choses sur vos années de collèges et il n'a jamais évoqué cette fille. Par contre, toi... Je sentis mon sang bouillir alors que de petites explosions se créèrent dans mes mains.
- Parle pas de choses dont t'ignore pauvre débile! Tu sais rien de cette période. Mais ça m'étonne pas venant de quelqu'un comme toi! Nous allions en venir aux mains quand la sonnerie retentît, nous stoppant dans notre élan. Eijiro s'était levé et me retenait de lui refaire le portrait avec les ongles en plaquant un de ses bras contre mon torse et me me parlant.
- Laisse la parler, allez Kat. Elle en vaut pas la peine et il y a déjà assez d'Izuku pour ne pas risquer de te faire renvoyer. Calme toi mon grand, elle mérite pas ton attention. Je finis par coopérer et par m'asseoir et le professeur rentra et commença l'appel.
Deku fit son entrée à ce moment là et tout le monde pu voir l'abandon envers lui dans les yeux d'Aïsawa au moment où il constata un œil au beurre noir sur le visage de son élève, pensant sûrement que ses sanctions n'avaient pas suffit. Deku traversa la classe tête basse mais quand ses yeux croisèrent les miens, je pensais encore que cette bagarre dans laquelle il avait été impliqué comme son coup de sang n'étaient pas logiques et il dû le comprendre car il ne s'attarda pas et m'esquiva presque, me laissant encore plus dubitatif.
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