21: Échec scolaire et sociabilisation
PDV IZUKU :
Je fais tourner mon stylo noir entre mes doigts pour la seizième fois en une demi-heure alors que notre professeur déblatère son cours de sa voix monocorde et soporifique. Je jette un cou d'œil à l'horloge murale pour la cinquième fois en moins d'un quart d'heure pour remarquer tristement que le cours ne se termine que dans un peu plus de dix minute. J'observe mes camarades somnolents pour la plupart à l'exception peut-être de Iida qui écoute assidûment et de Shoto qui a l'air d'avoir but un baril entier de caféine. Je recopie machinalement les quelques mots clés inscrits au tableau et me dandine sur ma chaise en espérant trouver une position plus confortable et qui pourrait atténuer mon envie pressante causée par mes reins déglingués.
Je regarde ma feuille de cours et soupire. Ma prise de notes ne ressemble pas à grand chose et j'étouffe un bâillement dans ma main. Je regarde de nouveau cette horloge de malheur et me concentre sur la voix d'Aïsawa, comprenant que c'est la seule chose qui peut me changer les idées. Malgré mon immense fatigue, je prend sur moi et essaie de suivre un maximum la fin de ce cours, sachant que j'ai déjà raté bien trop de journées de classe et que nous ne sommes qu'à la fin du mois de septembre. Les minutes semblent enfin décidées à avancer et je range précautionneusement mes affaires, prêt à courir jusqu'aux toilettes.
Enfin, la sainte sonnerie retentit. Malheureusement pour moi, c'est le moment que choisis notre professeur pour attirer notre attention.
Shota: Silence bande de sales mioches. Étant donné que nous sommes à la fin du premier mois de cours, je me dois de faire le point avec vous de manière individuelle sur vos notes. La plupart de mes camarades soupirent de mécontentement et je les aurais certainement rejoints si ma vessie ne m'envoyait pas des signaux d'urgence. Fermez-la c'est la procédure.
À ces mots, il note des noms aux tableaux, tandis qu'un silence presque total fait son apparition.
Shota: Voilà. Tous ceux dont le nom est marqué vont se mettre au fond de la salle et passer chacun leur tour. Je regarde rapidement la liste et fait appel à tout mon self contrôle pour ne pas pleurer quand je vois le miens.
Devant le regard ravis de la moitié non-inscrite, notre professeur fait un sourire sadique avant de rajouter.
Tous ceux dont le nom n'est pas inscrit attendent à l'extérieur.
Nous nous exécutons rapidement, soucieux de rentrer chez nous le plus vite possible.
Je m'installe derrière un garçon de ma classe aux cheveux rouges et attend patiemment en regardant autour de moi pour passer le temps. Un frisson parcourt mon échine quand je tombe sur deux yeux rouges qui ne semblent pas ravis du tout et je tourne précipitamment la tête pour fixer la nuque de mon voisin de devant en gigotant sur ma chaise.
Heureusement pour moi et ma vessie, je me rend rapidement compte que les entretiens ne durent pas plus de 5 minutes.
D'ailleurs, le prénommé Eijiro se lève pour aller s'installer devant notre professeur.
La nuque devant moi a donc disparu et je suis bien embêté car ma vessie se manifeste encore plus. J'essaie de me concentrer sur les paroles du pro-héros mais sa voix monocorde n'est pas facile à comprendre.
Shota: Tes notes sont assez justes. Il va falloir te ressaisir.
Eijiro: Je sais... j'avais quelques problèmes dernièrement mais c'est réglé. Dit-il en tirant légèrement sur ses manches.
Shota: Bien. Tu peux y aller.
Notre professeur me lance un rapide coup d'œil et je prend mon sac pour aller m'assoir en face de ce dernier.
Je suis assez nerveux et Aïzawa mérite sa réputation de mec blasé en étant extrêmement direct.
Shota: Midoriya Izuku... De nombreuses absences et des résultats justes... il soupire. Tu es prévenu, à ce rythme tu ne passes pas l'année. Mon cœur rate un battement et je baisse la tête. Évidemment, à quoi je m'attendais.
Cependant, tu sembles motivé et investi. Bon, je suis pas psy mais si t'as des problèmes faut en parler, vous connaissez la musique. Je réussi à déglutir malgré la formation d'une boule de honte et de culpabilité dans ma gorge.
Izuku: Oui monsieur. Je.. je vais me ressaisir.
Shota: Hum.. l'écart entre la 3ème et la seconde est assez abrupte et je pense que tu t'en remettra. Dans le pire des cas, vous avez un entraînement pratique jeudi donc sert toi en pour remonter ta moyenne. File. J'ai pas que ça à faire moi.
Je me lève d'un bon est quitte la salle pour foncer au bout du couloir or plus je me rapproche des toilettes, plus je vois mes rêves s'effriter entre mes doigts.
Je pousse la porte battante les larmes aux yeux et me précipite dans une cabine libre.
Je met ma tête entre mes mains et soupire longuement.
Je finis par sortir de la cabine sous le bruit de la chasse d'eau alors que la douleur dans mes reins persiste faiblement et allume le robinet pour me rafraîchir le visage.
Je ferme les yeux mais les réouvre alors qu'une voix retentit.
?: Tu comprends pourquoi je voulais pas que tu viennes?
Je me tourne pour voir mon ami d'enfance, nonchalamment appuyé sur le mur de l'entrée des toilettes qui me fixe avec un air neutre.
Il se rapproche de moi et je recule par instinct.
Katsuki: Tu vas finir par te faire butter, Deku. J'ai beau le répéter tu comprends pas. Au début c'était évident comme t'avais pas d'alter. Mais au final t'en a un et t'as même réussi à rentrer dans ma classe. Mais là aussi y'a eu des signes.
Il est de plus en plus proche de moi et mon dos colle le mur alors que je suis attentif au moindre de ses mots.
Bordel tu te casses un os à chaque fois que tu l'utilises! Mais tu t'en branles, hein? Vu qu'apparemment t'aimes bien prendre les gens pour des cons.
Il est à quelques centimètres de moi et son poing s'est abattu juste à côté de mon visage. J'humidifie mes lèvres avant de prendre la parole d'une voix plus faible que je ne le voudrais.
Izuku: Je comprend pas ce qui t'énerve Kacchan... et je ne prend personne pour un con.
Katsuki: Mon cul oui! Ton histoire d'alter à la con tiens pas la route! Tu finis presque inconscient à chaque cours et tu continue d'avoir ton sourire débile collé au visage! Tu t'obstines alors que tu prends cher à chaque fois MERDE À LA FIN!
Il soulève la manche de ma chemise à l'endroit où j'avais précédemment un plâtre et me montre la cicatrice en relief toute fraîche qui parcourt celui-ci. Je panique un peu car il risque de voir toutes les autres mais il est trop en colère pour faire autre chose que serrer fortement mon poignet en secouant ce dernier devant mes yeux.
Katsuki : T'as pas les épaules et faudrait que t'en prennes conscience ! T'as vu la cicatrice que je t'ai fait? ET C'ÉTAIT MÊME PAS INTENTIONNEL ! T'as pas idée à quel point tu m'énerves à jouer au con et à faire en sorte que tout le monde soit d'accord avec ça! Et en plus tu penses pouvoir devenir le numéro 1! MERDE QUOI!
J'encaisse comme je peux ses reproches tout en essayant de ne pas fondre en larmes. J'essaie de dégager ma main mais il resserre sa prise et je sens mes coupures piquer.
Izuku: Lâche moi. Ma voix n'est qu'un faible murmure.
Katsuki: Non. Qu'est ce que tu vas faire si je le fais pas de toutes façons? Tu vas te casser le poignet? Te mettre à pleurer?
Izuku: Je comprend pas pourquoi ça t'énerve tous ça mais j'ai pas l'intention d'abandonner.
Katsuki: Mais tu vas te faire rétamer t'en es conscient?!
Izuku: OUI J'EN SUIS CONSCIENT! J'AI PLUS PEUR DE ME FAIRE TAPER DESSUS DEPUIS LONGTEMPS, OK! J'AI PLUS PEUR D'AVOIR DES CICATRICES! J'AI PLUS PEUR DE TES REMARQUES! ALORS LÂ-CHE-MOI! Mes larmes dégoulinent sur mes joues et je hoquette. Pourtant, je soutiens son regard déconfit.
J'abandonnerais pas Kacchan. Et saches que je t'ai pas menti, libre à toi de me croire ou pas... Je t'en veux pas pour mon bras, mais je vais commencer à t'en vouloir si tu continues de vouloir briser mes rêves.
Cette fois, je n'ai pas trop de mal à enlever mon poignet de son emprise. Il semble me jauger du regard et j'essuie mes larmes de ma main non blessée.
Katsuki: J'essaie pas d-
Izuku: Laisses moi Kacchan... dis-je en le coupant, ne supportant plus sa voix. S'il te plaît. Il se recule enfin et je ne le regarde même pas quand il quitte les toilettes. Je renifle en rattachant ma chemise et sort de cet endroit qui pue l'urine.
Je commence à descendre les escaliers quand une main m'attrape par l'épaule. Je me tourne pour voir le sourire d'Ochaco se faner et me regarder d'un air inquiet. Iida me fixe derrière ses lunettes d'un air interrogatif.
Ochaco: Deku-kun tu as pleuré ? Je suppose que mes yeux rouges me trahissent mais je lui fais quand même un petit sourire d'excuse.
Izuku: Oui mais ça va. Je suis pressé, mon beau-père m'attend.
Ochaco: Attends! Raconte nous. On est tes amis. Un pincement se produit dans ma cage thoracique à ses mots. J'ai besoin d'air.
Izuku: J'ai pas envie d'en parler. Je veux juste rentrer.
Ochaco: Aller ça te feras du bien.
Iida: Il n'a pas envie Ochaco. Peut-être qu'il sera plus en forme pour en parler demain. Laisse lui du temps. La seule fille du groupe lui lance un regard noir avant de se tourner vers moi et de poser autoritairement sa main sur mon épaule.
Ochaco: On prend le même métro alors t'as jusqu'à ton arrêt pour me raconter.
Je soupire intérieurement et comme depuis septembre, je finis par obéir.
***
On a finalement passé toute la soirée à s'échanger des messages et je lui ai expliqué toute l'histoire avec Kacchan sans oublier le collège.
Elle a finis par l'insulter copieusement par message et au lieu de me réconforter, ça m'a plutôt dérangé qu'une presque inconnue insulte mon ancien ami sans même le connaître. Car oui, même si elle s'autoproclame mon amie, elle n'est qu'une gentille connaissance à mes yeux. Gentille mais tout de même...Et elle l'insulte sans même le connaître.
En parlant du loup, la voilà qui arrive sur le parking du lycée avec sa mère. On est déjà jeudi matin et nous avons un trajet d'une heure en bus à faire.
Je baille dans mes mains, ayant encore fait le rêve bizarre où je cours dans le noir vers une lumière rouge.
Je ne l'ai toujours pas atteinte d'ailleurs. En me réveillant ce matin, j'avais la désagréable sensation d'avoir les pieds tachés de sang et j'ai dû vérifier plusieurs fois avant d'être sûr que ce n'était pas le cas.
La jeune fille arrive à mon niveau et je lui fait un check pour éviter d'avoir à lui faire la bise, chose qui m'a franchement choqué la première fois qu'elle l'a fait n'étant pas habitué à autant de proximité. Elle semble un peu troublé mais me souris et me présente à sa mère que je salut moi aussi d'un sourire. Elle me prend par le bras et m'entraîne plus loin pour me parler de son sujet favori du moment, Kacchan.
Je n'ose pas lui dire que ça me gêne par peur de perdre une camarade mais je trouve son obsession pour les anecdotes de ce qu'il m'a fait au collège assez malsaine et dérangeante. Elle avait raison quand elle disait que ça me ferait du bien de parler. Mais seulement pour l'altercation dans les toilettes, après je n'avais pas vraiment envie de m'étendre sur le sujet... ou du moins pas avec elle.
Pourtant, elle m'incite à parler et me coupe à quelques moments pour dire du mal de lui. Je me sens un peu coupable de dire du mal de Kacchan mais j'obéis, n'ayant pas assez de force caractérielle pour lui tenir tête.
Ochaco affirme que ça ne peut me faire que du bien mais avec Marcus, je ne me sens pas particulièrement mal par rapport à ce que m'a fait Kacchan. Je vois ça comme des gamineries pas bien méchantes tout au plus un peu blessantes. Je sais que mon cerveau a tendance à ne garder que le positif mais je sais quand même qu'il ne me faisait plus de mal en 3ème. À par pour la fois où il s'est foutu de la mort de papa devant tout le monde...
Je me mord la lèvre et me rend compte de l'arrivée de beaucoup de nos camarades, dont Iida que je m'empresse d'aller saluer.
Je lui demande discrètement s'il peut se mettre avec Ochaco, peu désireux de passer une heure entière à dire du mal du blond.
Il acquiesce en fronçant les sourcils et la fille arrive en souriant et lui serre instinctivement la main.
Iida lui propose alors de se mettre avec elle et j'ajoute que ça ne me dérange pas quand la fille me regarde.
Nous montons dans le bus et je vois la fille aux yeux noisettes lancer un regard noir au blond avant de dire silencieusement "monstre", l'air légitime et fier.
Je rougis de honte alors que le regard de Kacchan se rive sur moi et me dirige vers le fond du bus, pour me mettre à côté du garçon-scotch. Il me dit bonjours en souriant et je fais de même. Le garçon avec un éclair bizarre dans les cheveux et Eijiro sont en face de nous et discutent énergiquement. Voyant que je suis là, Eijiro m'inclu aussitôt dans la conversation avec un grand sourire.
***
Je vois le bus se garer avec étonnement, n'ayant même pas vu le temps passer. Eijiro est un garçon plein de vie et vraiment drôle. Denki est un peu maladroit mais c'est presque touchant. Quant à Hanta, il a l'air d'être un gentil garçon.
Iida et Ochaco se sont mis à l'avant et même si ça me fait mal de le dire, ça m'a fait du bien. Je ne me sens pas complice avec Iida et Ochaco comme Eijiro, Denki et Hanta le sont. Mes "amis"... et bien ils le sont parce que Iida est un excellent camarade d'étude et car j'ai sauvé Ochaco à l'examen d'entrée... je crois que je suis jaloux de Eijiro.
Il a un bon groupe d'amis, pas de violences domestiques... et au moins il traine avec Kacchan alors que ce n'est pas un petit con violent venant d'un collège de pourris.
Un peu refroidit, je descend du bus avec mon sac et fonce aux toilettes pour me changer et arrêter le supplice rénal qui agit en moi.
J'enfile mon costume distraitement. Je l'aime bien ce costume. Maman l'a fait pour moi. Comme d'habitude maintenant, j'ai un petit pincement au cœur quand je pense à elle.
Kacchan s'est moqué de mon costume... en même temps, le siens est super cool.. mais je l'aime bien parce qu'il cache toutes les parties de mon corps.
Je sors sans enfiler ma capuche et rentre dans le vestiaire des hommes. Les autres sont encore en train de se changer et je pose juste mon sac sur un banc avant de sortir. Quelques personnes sont déjà là dont le garçon aux cheveux rouges qui me fait de grands signes pour attirer mon attention. Je trottine jusqu'à lui et son sourire.
Eijiro: Dis... je voudrais pas être abrupte mais tu connais bien Katsuki? Mon début de sourire se fane et je regarde l'autre garçon à l'air gêné.
Izuku: Oui, on est amis d'enfances... pourquoi?
Eijiro: Et bien... Il te surnomme depuis le premier jour et vous aviez l'air de vous connaître. Et puis il parle souvent de toi en râlant... 'fin, comme il râle constamment.... mais quand même. Je me posais la question parce que j'avais essayé d'aborder le sujet quand je l'avais invité à la maison...
Izuku: Oh.. je vois. Tu es son meilleur ami, non? Il me regarde presque avec un air d'excuse et j'ai subitement envie de pleurer.
Eijiro: Je crois qu'on peut dire ça comme ça, ouais. Ça a pas l'air d'être un mec très sociable et je crois que le fait que mon alter puisse supporter ses crises de colères aide.
Izuku: Il est pas vraiment méchant tu sais... il me souris, comprenant que je prend sa défense.
Eijiro: Ouais je sais... il grogne beaucoup mais il mord pas... ou pas vraiment. Tu as vraiment l'air de bien le connaître. Je sais pas ce qu'il s'est passé entre vous mais c'est dommage que vous soyez pas plus proche.
Izuku: En ce moment il passe son temps à me reprocher des trucs, comme quoi je suis fragile que j'ai pas les épaules...
Je ne sais pas vraiment ce qui me pousse à lui parler de toutes ces choses alors que je le jalouse de son amitié avec mon ex-meilleur ami mais.... je crois que je commence à comprendre pourquoi il est si populaire auprès des gens.
Il me coupe dans mes pensées avec un sourire.
Eijiro: Peut-être qu'il s'inquiète pour toi? Nous nous regardons en silences quelques instants avant d'exploser de rire. Ou pas... connaissant le bestiaux, ça m'étonnerait un peu.
J'essaie de calmer mon fou rire mais durant un instant, ce qu'il vient de dire ne me semble plus si stupide.
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Je sais que ça fait longtemps, je me désespère moi-même. J'aime toujours autant recevoir des notifications de vos commentaires et je sais que vous êtes réactif à cette histoire, merci à vous.
Je ne vous promet pas de dates mais une suite et même si c'est pour dans longtemps, j'ai peur de terminer cette fiction.
Les fins me font toujours peur et même si j'ai pleins d'autres idées d'histoires, je suis nul à ce sujet et les fins me font comme des blocages.
Je sais pas si vous comprenez mais c'est pas pour tout de suite de toutes façon.
Bonne journée/ nuit/ éclipse à vous et j'espère vous écrire bientôt.
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