Du sang coulait du couteau qui pendait à sa main. Le corps devant elle avait cessé de bouger et une marre de sang commençait à ce former autour de lui, mouillant légèrement les chaussures de la brune. Un sourire léger au visage, June rentra le couteau ensanglanté  dans sa sacoche de cuir, tremblante encore d'exaltation. Ses pupilles avaient doublé de volume et l'adrénaline commençait à descendre. Les doigts secoués de minuscules spasmes, elle attrapa le sac de sa victime et fouilla dedans. Elle y trouva beaucoup d'objets, assez insignifiants pour elle. Après plusieurs recherches, elle trouva un portefeuille en cuir noir. June aimait la matière sous sa main. Elle accrochait sans trop accrocher. Elle sortit l'argent du porte feuille et le fourra dans sa poche, ainsi que le porte feuille, mais dans l'autre poche, et eu une soudaine nausée qui la fit chanceler, alors qu'elle reposait les yeux sur le corps se vidant de son sang. Elle respira longuement, puis ferma les yeux. Elle revint dix ans en arrière, quand elle avait six ans. 

Cette après midi, June et ses parents avaient prévu d'aller au parc, qui était ensoleillé grâce à l'arrivée de l'été. Alors que son père allait pousser sa poignée pour sortir, il se retourna et fit aux deux filles un sourire éclatant. Pourtant un bruit de pas résonna dans la couloir de leur immeuble. Ils se dirigeaient vers cette sortie. La porte s'ouvrît doucement, presque trop doucement, comme le silence avant l'orage. Un homme en costume militaire passa la tête dans la pièce, avant d'y rentrer tout son corps. Une arme à la main, il pointait ce qui ressemblait à un pistolet sur le front du père de la petite. Ce dernier recula en levant les mains en l'air, effrayé. Il commença a parler d'une voix forte et menaçante :

« Reculez ! La petite, elle vient derrière moi. »

Il s'approcha de la femme, qui tenait dans ses bras une jeune enfant à la tignasse ébouriffée brune qui ne devait pas avoir plus de six ans. Il tira la petite brune par le col de sa chemise vers lui. Il la jeta face contre le mur. Elle poussa un petit couinement en se retournant, se tenant le nez. Ses yeux brillaient de détresse. Elle jeta des petits coups d'oeil à ses parents. Son père se pinçait l'arrêté du nez, et des larmes dégoulinaient de son nez pour s'écraser au sol, comme s'il savait exactement ce qu'il se passait. Sa mère semblait trembler de ne pas pouvoir avoir sa fille contre elle. Ses yeux brillaient, et elle serrait fortement les points. 

« On vous a enfin attrapé ! »

Il tira soudainement sur la tête de l'homme qui s'écroula à l'instant ou la balle lui transperça la tête. La petite hurla de terreur, se recroquevillant sur elle même. La mère éclata en sanglots, fixant en alternant son mari maintenant décédé, et la fille hurlant doucement.  L'homme poussa un soupir d'impatience, lui claqua le visage et elle s'effondra contre le sol. La mère était épouvantée. Choquée, elle tremblait. Elle n'arrêtait pas de regarder en alternant son mari, maintenant mort, les yeux grands ouverts, du sang coulant de sa tête pour former une grande flaque en dessous de son crâne, et sa fille, inconsciente, son d'éclat nez taché de sang, les traces de larmes encore collées à ses joues. Ça avait été tellement irréel. On aurait dit un cauchemar, mais la mère de June avait parfaitement que c'était vrai. Elle le savait, mais elle ne l'accepteait pas. Sa seule manière de le supporter était de rester dans le déni. Elle commença à pousser des petits hurlement de panique, puis, l'homme, apparemment agacé d'être dérangé dans son travail, il lui tira dessus, puis tira le bras de la petite vers la sortie de la maison...

Ce souvenir là était le pire, le pire qui existe, pour June. Toute sa vie s'était effondrée à ce moment là. Cet homme là, il avait tout brisé. Et elle venait de le tuer. Il lui restait encore des tonnes de personnes à éliminer, mais pour elle cet homme là était extrêmement important. Les ordres venaient de quelqu'un d'autre, mais c'était son premier souvenir de terreur pure. C'était lui qui avait abattu ses parents. Qui avait dévasté sa vie de la façon la plus atroce. C'est sur cette pensée que June disparu dans un sentier sombre, entendant les sirènes de police se rapprocher.