2.


June monta dans un immeuble en face de l'endroit où travaillait sa victime. Il faisait nuit, et celle ci était fraîche, mais June n'avait pas froid. Cela faisait trois semaines qu'elle étudiait sur ce personnage. Il avait une fille. June l'avait croisée qu'une seule fois, lorsque qu'elle était encore emprisonnée chez les hommes de Mikeal Lurs. Oui, c'était le nom du dirigeant principal de cette organisation. Ah non, ça ne va pas recommencer ! J'en ai marre de ces flashs de mon passé qui resurgissent comme ça, d'un coup ! Se dit elle. June ferma ses yeux contre son propre intérêt, frappant du point le mur.

June avait 13 ans. Elle frotta sa plaie faite au taser qu'elle avait sur son poignet, que lui avait fait M. Lurs car elle avait osé refuser de s'entraîner avec ses pouvoirs. Il était vraiment obligé de me faire ça ?! Ça fait vraiment mal !  La voix d'une jeune fille s'éleva derrière elle. Hein ? Mais elle était dans sa « chambre » !

« Tiens. (elle lui tendit un bandage.)

(June lui prit des mains, puis la fixa d'un air étonné, presque agressif ) - Qu'est ce tu veux ?!

- Bah...je ... rien... 

- Si tu m'as donné ça c'est forcément  que tu veux que je te donne quelque chose en échange !

- Non, mais... je veux bien que l'ont soit amies !

- C'est quoi ? Une « amie » ?

-Et bien c'est... quelqu'un en qui tu peux avoir confiance. Quelqu'un qui a confiance en toi. Qui va te soutenir, t'aimer tel que tu es.

(Les yeux de June brillèrent un instant, comme entrevoyant quelque chose d'incroyable, de presque impossible, puis redevinrent sombres ) - Ça ne doit sûrement pas exister. Maintenant dégage, va à tes activités de petite fille parfaite et lâche moi !

- Mais... et mon service ?

- Je t'en ai déjà fait un en t'écoutant jaquacer pendant des heures sur la gentillesse, la joie de vivre et toutes ces conneries !

- D'accord. Moi, je m'appelle Kate, et ce monsieur c'est mon père ! (Dit elle en pointant le garde qui gardait la porte. Et si tu veux une amie, tu peux essayer de me retrouver ! (Dit elle avec le sourire) »

Elle sortit de la pièce, et June écarquilla les yeux. Elle prit le bout de tissu et le sentit, puis ferma les yeux. Je te retrouverais, un jour, Kate.

June revint à la réalité, puis cligna les yeux, et grommela. Elle secoua la tête. Elle n'avait pas besoin de ça maintenant.  Cette fille n'avait pas besoin d'elle. Elle allait tuer cette personne, partir, et tout irait bien. Mais de toute façon, Kate ne l'apprécierait sûrement pas si elle tuait son père. Évidement. On peut pas avoir tout en même temps. June soupira, puis se rendit compte que la future victime sortait du magasin. June descendit en vitesse l'immeuble, puis poursuivit l'homme dans la nuit particulièrement sombre. La jeune brune s'efforçait de ne pas faire de bruit, mais sans le faire exprès, elle marcha sur une canette de coca qui fit un horrible bruit que même un sourd aurait entendu. Le monsieur se retourna, puis continua de marcher. June soupira discrètement de soulagement. Elle ne s'était jamais faite prendre au paravant. Ce n'est pas maintenant qu'elle allait se faire attraper ! Arrivé devant chez lui, il ouvrit la porte. June, cachée derrière la maison d'à côté, prit un caillou qu'elle avait trouvé par terre, et le lança sur le poteau à côté de la maison de l'homme, lui faisant penser qu'il y avait quelqu'un là bas. Pendant qu'il était distrait , elle entra vite fait dans la maison, son couteau tranchant à la main. Elle se cacha derrière la porte. L'homme rentra, étonné. Elle sortit de sa cachette, puis passa derrière lui, lui mettant le couteau sous sa gorge. Il sursauta, puis écarquilla les yeux. Il grommella :

« Tiens, la merdeuse viens se venger...

- Bravo, nounours, t'as tout comprit ! »

Elle appuya le couteau sous sa gorge de plus en plus fort. Soudain, un cris monta derrière elle. Une jeune fille blonde la fixait dans les escaliers. C'était elle. Kate.

« S'il te plaît, lâche le...

-...

-Si tu le lâches, je ne dirais rien à personne sur ce que tu es et ce que tu as fait.

- Ah oui ? Et lui, il a eu pitié de moi ?

- Non mais toi, tu peux être QUELQU'UN DE BIEN ! »

June lâcha le couteau, les larmes aux yeux, l'impact de l'expression l'avait ébranlée. Elle ramassa l'arme et le rangea dans sa sacoche, ses mains que la tension rendait veineuses tremblaient. June hésita. Elle hésita vraiment, et fini par se retourner et courir dans le sens inverse. Elle ne savait pas vraiment pourquoi. Elle aurait du tuer les deux. Mais étrangement, elle n'en était pas capable. 

C'était elle. Kate. La fille qui avait occupé toutes ses pensées pendant tout ce temps. Et la deuxième fois qu'elle la voyait, c'était dans le meurtre de son père, et elle pensait encore que June était une bonne personne. Le brune ne comprenait pas. Ou alors, elle lui avait dit ça seulement pour qu'elle le lâche. Oui, sûrement. June ne s'arrêtait de courir, comme si quelqu'un la poursuivait. Elle ne savait pas pourquoi. Mais elle courrait. Elle aimait beaucoup courir. Quand elle courrait, elle avait l'impression que tout était plus simple. Elle fait l'impression d'aller plus vite que ses problèmes et de les laisser derrière elle. Qu'est ce que c'était con, comme raisonnement.  Elle entra dans la caravane, se jeta sur son lit, et sombra dans ce vide profond qu'on appelle le monde des rêves et du sommeil.

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