30. « il est parti »

Rome, Italie
Estrela Griezmann

Non, ce n'est pas possible. Antoine n'est pas mort. Il n'est pas mort. Il est un combattant.

- « Non, mon fils n'est pas mort. » Dit Isabelle en pleurant encore plus. « Mon bébé n'est pas mort. »

- « Je suis vraiment désolé d'avoir à vous annoncer cette mauvaise nouvelle mais Antoine Griezmann est mort. »

S'il vous plait, faites en sorte qu'il arrête de dire qu'Antoine est mort. Ça me brise le coeur à chaque fois qu'il le dit.

- « Je veux voir mon mari. » Dis-je au médecin.

- « Madame... »

- « Non, vous allez me laisser voir mon mari. » Lui criais-je dessus.

Je ne le crois pas. Antoine ne baisserait pas les bras aussi facilement, il s'est toujours battu contre tout et surtout, il s'est toujours battu pour vivre. Notre petit Eva est comme lui, c'est une combattante.

J'avance mais le médecin me retient. Je veux juste voir Antoine pour m'assurer que ce n'est qu'une mauvaise blague. Il ne partirait pas comme ça et jamais, il ne me laisserait seule. Ce n'est pas vrai.

- « Madame. » Dit-il.

- « S'il vous plait, laissez-moi le voir. » Dis-je en commençant à pleurer.

Je pose ma tête contre son épaule et je me mets à pleurer de plus en plus.

- « Venez. » Me dit-il.

Il m'emmène jusqu'à une salle et toute la famille vient avec nous. On a besoin de voir de nos propres yeux qu'Antoine est parti et que plus jamais il ne sera auprès de nous. Nous entrons dans ce qui ressemble à un bloc opératoire et il nous laisse nous approcher de la table qui est au milieu. Un corps sans vie y est et je m'effondre complètement.

Antoine est parti et il m'a laissé ici seule. Comment je vais faire pour vivre sans lui à mes côtés ? Je m'approche de la table et je vois celui qui m'a fait rire tellement de fois sans vie. C'est comme si ce n'était que le fantôme d'Antoine. Je pose ma tête sur son torse et je pleurs à chaudes larmes.

- « Tu peux pas m'abandonner comme ça. » Lui dis-je. « Pas maintenant, Eva vient seulement de naître. »

Mes bébés vont grandir sans leur père et ils ne connaîtront plus son amour. Il les aimait tellement et maintenant, à cause de ce meurtrier, mes enfants vont être à jamais privés de cet amour. L'amour d'un père est un amour unique et mes bébés ne le connaîtront plus.

Je m'accroche à Antoine de toutes mes forces et j'espère en vain qu'il me tienne également mais rien ne se passe. Je recule simplement pour laisser la place à ses parents de lui dire au revoir. Je pose ma main sur ma bouche et je regarde Isabelle s'effondrer sur le corps de son fils.

Mon corps tremble tellement et j'ai l'impression que mon corps va me lâcher à tout moment. Théo me donne la main et je pose ma tête sur son épaule. C'est horrible. J'ai l'impression d'être en plein cauchemar sauf que tout a l'air tellement réel.

- « Je vais t'aider, Este. » Me dit-il.

Je pleurs encore plus et mon meilleur ami me sert dans ses bras.

- « Bella et moi, on va t'aider comme on pourra. » Me dit-il en caressant mon dos.

Théo pleure également sauf qu'il essaye de rester fort pour tout le monde mais il a le droit de ne pas être fort. Il vient de perdre son grand frère qu'il admirait tant. Il a le droit de s'effondrer parce que tout son monde vient de s'effondrer.

- « Nous sommes une famille et on s'aidera. »

Je reste dans ses bras jusqu'à ce qu'il aille faire ses adieux à son meilleur ami et puis, le médecin nous demande de partir. Nous sommes ensuite tous partis en direction de l'hôtel pour aller essayer de dormir. Demain, nous allons devoir résoudre tous les problèmes qui concernent le transport du corps d'Antoine jusqu'à Mâcon et nous allons devoir préparer son enterrement.

Il y a tellement de choses à faire mais tout ce que j'ai envie de faire est de mourir. Plus rien ne me retient ici et puis, cette douleur que je ressens constamment à la poitrine me donne simplement envie de me jeter par la fenêtre pour y mettre fin.

Le jour suivant

Nous sommes en train de faire nos valises car nous avons finalement tout réglé. Nous partons demain matin et une compagnie italienne se chargera de transporter le corps d'Antoine vers Mâcon. J'ai appelé mes parents pour leur annoncer la tragique nouvelle et ils m'ont dit qu'ils nous rejoindraient à Mâcon demain avec les enfants.

Erika a bien évidemment été mise au courant et elle a dit qu'elle annoncerait elle-même la nouvelle à Mia. Elle veut l'expliquer à sa façon et puis, ça nous permettra de ne pas devoir voir son visage se décomposer lorsqu'elle saura que son papa ne reviendra plus jamais.

Quelqu'un toque à la porte de ma chambre et je pars ouvrir. Je suis surprise de voir l'inspecteur Murillo. Depuis hier, je ne l'ai plus vu et elle n'a donné aucune nouvelle sur le meurtre. Je pensais que ça allait prendre beaucoup de temps avant d'avoir une infime piste sur le tueur.

- « Bonsoir Madame Griezmann. » Me dit-elle. « Est-ce que vous pouvez me suivre ? » Me demande-t-elle.

- « Je vais juste prendre un gilet et mon sac. » Lui dis-je.

Je prends mes affaires ainsi que les clés de la chambre et je ferme la porte. Je suis l'inspecteur Murillo qui m'emmène jusqu'à une voiture. Je monte à l'intérieur après qu'elle m'ait invité à monter et elle commence à conduire.

- « Nous avons retrouvé le meurtrier de votre mari. » Me dit-elle.

Finalement, justice va être faite.

- « Mais le meurtrier ne veut rien nous dire, il tient seulement à vous parler. » Me dit-elle.

Maintenant qu'il a été attrapé, il tient à me parler face à face alors qu'il n'a jamais eu le courage de le faire depuis qu'il a commencé tout ça.

- « Nous avons besoin de connaître les raisons qui l'ont poussé à tuer votre mari et je pense que vous en avez également besoin. Donc, nous pensons que c'est mieux pour tout le monde que vous lui parliez. »

Je hoche simplement la tête. Après plusieurs minutes de route, nous arrivons finalement au poste de police et je suis l'inspecteur jusqu'à une salle. Elle se place entre une porte et moi et elle se mord légèrement la lèvre.

- « Vous connaissez cette personne et je vais juste vous demander d'essayer de rester calme. » Me dit-elle. « Je n'ai pas vraiment envie de vous arrêter pour entrave à une enquête. »

Je hoche la tête et prends une grande inspiration. J'ai vraiment peur de ce que je vais découvrir ici mais je vais essayer de rester le plus calme possible.

L'inspecteur ouvre la porte et me laisse entrer. Mon cœur tambourine dans ma poitrine et je commence à marcher. Lorsque je vois le visage du tueur, je suis extrêmement surprise. C'est Gabriella. Oh mon Dieu ! J'aurais dû me douter que c'était elle.

Je prends place en face d'elle et je la regarde simplement. Aucune émotion ne sort de son visage et elle me fait extrêmement peur en ce moment. L'inspecteur Murillo s'installe à côté de moi et ça me rassure énormément qu'il y ait quelqu'un à mes côtés.

- « Nous vous avons apporté Estrela comme vous nous l'aviez demandé. » Dit-elle à Gabriella.

- « J'aimerai être seule avec elle. » Répond Gabi sans jamais la regarder.

- « Vous savez parfaitement que c'est impossible. »

Je regarde Murillo et je lui souris.

- « Vous pouvez nous laisser seule. » Lui dis-je.

C'est la seule façon d'obtenir des réponses et j'en ai besoin. J'ai besoin de savoir pourquoi Gabriella a tué Antoine.

L'inspecteur se lève et nous laisse seules. La porte est fermée à clés et je suis sûre qu'un tas de policiers se tiennent derrière la porte.

Gabriella me regarde finalement et elle affiche un petit sourire mais elle me fait vraiment peur. J'ai l'impression d'avoir une autre Gabi devant moi.

- « Alors t'es surprise ? » Me demande-t-elle.

Je n'ai même pas envie de lui répondre.

- « Plus rien ne me surprend venant de toi. » Lui répondis-je.

A vrai dire, je ne savais pas à qui m'attendre. Ça pouvait être n'importe qui.

- « Mais je suis pas venue pour discuter avec toi, je veux juste savoir pourquoi. » Lui dis-je.

Une fois que je sortirai d'ici, je ferai une croix sur son existence et sur l'amitié que nous avons eu.

- « C'est plutôt simple. » Me dit-elle. « Ton mari n'était qu'un connard. »

Je me lève et la giffle de toutes mes forces. Personne n'a le droit de dire qu'Antoine était un connard, il était la meilleure personne que je connaisse.

- « Répète-le encore une seule fois et cette fois-ci, c'est moi qui te poignarderait. » Lui dis-je.

Je pense que la police va bien finir par m'arrêter.

- « Antoine n'était pas comme toi. » Lui dis-je en criant.

Je m'installe à nouveau et je la regarde en la foudroyant du regard.

- « Mais je ne l'ai pas tué pour ça. » Me dit-elle. « Je l'ai tué pour te faire du mal. »

Mon cœur arrête complètement de battre. Je pensais que nous étions amies et qu'elle tenait à moi mais je vois bien qu'en fait, elle ne m'a jamais aimé.

- « Ta famille et toi ne méritez que la misère. » Elle me foudroie maintenant du regard. « Aucun de vous n'était là quand Felipe pleurait le soir parce que les gens disaient qu'il n'était pas le vrai fils de mon père. Aucun Miguel n'a été là quand il a eu le cœur brisé. Mon frère a dû faire face au monde seul et il a dû prouver des tonnes de fois qu'il était réellement un Borbón. »

Donc, elle a tué Antoine pour me faire souffrir et pour faire souffrir toute ma famille. On souffre déjà assez comme ça avec la perte de Luisa qui s'est suicidé et il a fallu qu'elle ajoute la mort d'Antoine.

- « Et qu'est-ce que je vais dire à mes enfants quand je vais rentrer ? » Lui criais-je. « Qu'est-ce que je vais dire à Esteban quand il sera plus grand ? »

Elle mérite des claques.

- « Mes enfants vont grandir sans père et ta folie merdique va peut-être déclencher des idées meurtrières chez trois petits enfants. » Je me lève et la tue du regard. « Mia, Esteban et Eva deviendront peut-être comme toi à cause d'une folie qui n'a ni queue ni tête. »

Si un des trois petits Griezmann devient comme elle, je viendrai personnellement lui retirer la vie.

- « Ton frère a quand même pu savoir qu'il avait été adopté et que ses parents biologiques étaient vivants mais le père de mes enfants est mort et ils vont grandir sans père. »

Je n'ai pas pu me retenir et je l'ai gliffé une nouvelle fois sauf que cette fois-ci, les larmes ont commencé à ravager mon visage. Elle a détruit ma vie juste pour pouvoir venger son frère qui est heureux aujourd'hui.

Omniscient

Derrière l'immense vitre noire de la salle d'interrogation où se trouvent Estrela et Gabriella, une horde de policiers se préparent à quitter la salle pour aller faire sortir Estrela qui commence à crier sur la prisionnière et qui la gifle violemment pour la deuxième fois.

- « Non, laissez-la, elle a besoin d'extérioriser sa souffrance. » Dit Antoine en posant sa main sur son ventre qui lui fait souffrir.

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Donc, voilà, la partie 1 est terminée et je vais vous faire attendre un long moment avant de poster la deuxième partie.
J'espère en tout cas que ce chapitre vous a plu.
A la base, le chapitre n'était pas censé se terminer comme ça mais comme j'ai vu que vous vous agitiez dans tous les sens dans le dernier chapitre alors je vous laisse un indice. Tout sera expliqué dans la deuxième partie comme c'est prévu dans mes plans.
Je dédicace ce chapitre à editoutsimplement le_monde_d_athe_ lelemrtz emmyreadx marie-angeline car vous aviez trouvé que c'était Gabi la tueuse 😁
Besos et à bientôt 😘

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