25. « elle est morte »

Le lendemain
Madrid, Espagne
José Miguel

Mon portable se met à sonner et je vois un numéro français s'afficher. Je réponds quand même, c'est possible que ce soit un collègue du travail qui a besoin de conseil ou quelque chose d'autre.

- « Bonjour, est-ce qu'il s'agit bien de monsieur José Luis Silva Miguel ? » Me dit un homme dont je ne reconnais pas la voix.

- « Oui, c'est bien moi mais est-ce que je pourrais savoir à qui je m'adresse ? » Demandais-je avec curiosité.

- « Je suis l'inspecteur Nathan Fontaine et ce matin, à 11h, nous avons découvert le corps sans vie de mademoiselle Luisa Giovanna Martina Lorenzino. »

Je ferme instinctivement les yeux pour ne pas me mettre à pleurer maintenant et mon cœur a complètement cessé de battre. Ma chère et tendre Luisa est morte et plus jamais je ne pourrais la revoir. Je sers le téléphone de toutes mes forces pour essayer de continuer à écouter l'inspecteur mais tout ce que j'ai envie de faire maintenant est de m'effondrer.

- « Elle s'est suicidée et vous a laissé une lettre. » Dit-il.

Je sais qu'elle n'allait pas très bien dernièrement mais je ne savais pas qu'elle comptait mettre fin à ses jours. Je l'ai même vu la semaine dernière parce qu'elle allait vraiment très mal et malgré tout, je tenais à l'aider.

- « Nous gardons la lettre et nous attendrons que vous veniez la chercher. »

- « Je ne suis pas à Paris, en ce moment mais je pourrais être là demain. » Lui dis-je.

- « Prenez votre temps Monsieur Silva Miguel. »

- « Merci, Monsieur l'inspecteur. »

Je finis par raccrocher et je regarde devant moi pendant un long moment. Le jardin de la maison d'Este et d'Antoine est vraiment beau et il me rappelle tous les moments que j'y ai passé avec Luisa quand nous étions toujours ensemble. Les larmes coulent le long de mon visage et je les laisse ravager mon visage.

Même si je n'étais plus avec elle, je l'aimais toujours. Je n'avais jamais aimé quelqu'un comme je l'aimais elle et je l'aime toujours. Sauf que maintenant, il n'y aura plus jamais d'elle et moi et je ne comprends vraiment pas pourquoi elle s'est suicidée.

Elle aurait pu m'appeler et je l'aurais aidé. J'aurais tout fait pour l'empêcher de se suicider et je lui aurais dit oui pour qu'on ait des enfants. Je n'ai jamais réussi à tourner la page après elle parce qu'il n'y avait qu'elle que je voulais et je n'ai jamais voulu l'admettre parce que je ne me sentais pas prêt à devenir père.

- « Jo. » Dit la douce voix de Mia.

Je tourne la tête et je la vois s'approcher de moi. J'essuie mes larmes pour ne pas la rendre triste. Je déteste voir les petits tristes, ça me brise tout le temps le cœur.

- « Tout va bien ? »

Je la prends dans mes bras et la sers contre moi.

- « Oui. » Dis-je en lui souriant.

Luisa aimait tellement Mia et elle adorait jouer avec elle. Les larmes coulent à nouveau et cette fois-ci, Mia me sert dans ses petits bras. Elle ne peut pas savoir à quel point c'est réconfortant.

- « Vous allez bien ? » Demande Este en venant près de nous.

Je lève la tête et ne prends même pas la peine d'essuyer mes larmes. Este m'a déjà vu pleurer un tas de fois et je n'ai pas besoin de faire le bonhomme insensible devant elle parce qu'elle sait que j'ai un cœur et que j'ai des sentiments comme tout le monde.

- « Eh, qu'est-ce qu'il y a ? » Demande-t-elle en venant près de moi.

Je regarde Mia et ma sœur comprend instantanément que je me retiens parce que la petite Griezmann est ici.

- « Tu n'as pas besoin de me le dire maintenant. » Dit-elle. « Mia et moi, on va juste te faire des câlins. »

Et nous sommes restés tous les trois pendant un long moment à nous faire des câlins. Je sais que si Luisa avait été là, elle m'aurait dit que c'est la chose la plus mignonne qu'elle n'a jamais vu au monde et elle m'aurait très probablement cassé la tête avec son histoire de fonder une famille.

Mais aujourd'hui, je regrette de ne pas avoir eu envie d'avoir une famille avec elle et elle me manque plus que tout. Elle me manque mais je ne serais plus jamais capable de la serrer dans mes bras et de lui donner tout mon amour.

Je ne reverrai plus jamais son doux sourire le matin et je n'entendrai plus jamais sa voix qui était douce et grave à la fois. Ses yeux bleus-verts ne me regarderont plus jamais et je n'y verrais plus jamais l'amour qu'elle me portait lorsqu'elle me regardait.

Luisa est partie et je n'ai pas pu la retenir.

En fin d'après-midi, Antoine est rentré de son entraînement et Mia est partie le rejoindre. Este est partie lui parler et il est parti avec Mia et Ban acheter une glace.

Ma petite sœur et moi nous sommes finalement retrouvés seuls et je me suis effondré dans ses bras. Je ne me suis jamais senti aussi mal et je n'ai jamais eu autant mal au cœur.

- « Dis-moi ce qu'il se passe. » Dit-elle en caressant mes cheveux.

Je ne sais pas si je suis capable d'avouer à voix haute que ma Luisa est partie à tout jamais.

- « Jo, dis-moi. » Dit-elle. « Ça me brise le cœur de te voir dans cet état et de ne pas savoir pourquoi. »

J'entends parfaitement dans sa voix qu'elle ne va pas bien.

- « Elle est partie. » Dis-je simplement.

- « Qui est partie ? » Demande-t-elle. « Et où ça ? »

- « Luisa est morte, Este. Elle est morte. »

- « Oh mon dieu ! » Dit-elle avant de se mettre à pleurer.

Il n'y a rien de plus dévastateur que de perdre la seule personne qu'on a réellement aimé dans sa vie.

Le lendemain
Paris, France

Je suis devant le commissariat de police où on m'a dit de venir chercher ma lettre et mon cœur bat à mille à l'heure. J'entre à l'intérieur et je donne mon nom. Le policier à la réception me dit de le suivre et nous montons à l'étage supérieur. Il se dirige vers un bureau où un policier semble travailler sans relâche.

- « Inspecteur Fontaine. » Dit-il au policier. « Voici Monsieur Silva Miguel. »

Il lève la tête et me regarde. Il se lève ensuite et me tend la main.

- « Bonjour monsieur. » Me dit-il. « Je vous présente toutes mes condoléances. »

Il peut me présenter tout ce qu'il veut mais rien ne me ramènera Luisa.

- « Avant de vous donner la lettre, j'aimerai vous poser quelques questions. » Me dit-il.

Je hoche simplement de la tête et il m'emmène dans ce qui ressemble à une salle d'interrogatoire. Il ferme la porte et m'invite à prendre place.

- « Quelle était la nature de votre relation avec Mademoiselle Lorenzino ? » Me demande-il en sortant un bloc note.

- « C'était mon ex. » Lui répondis-je.

- « Votre rupture était-elle récente ? » J'acquiesce simplement. « Et combien de temps étiez-vous restés ensemble ? »

- « 4 ans. »

Et ses quatre années ont été les plus belles de toute ma vie.

- « Je pense que je suis responsable de son suicide. » Lui dis-je.

Je lui explique alors toute l'histoire mais je sais que ça ne changera absolument rien à ses conclusions.

- « Est-ce que je pourrais la voir ? » Lui demandais-je.

- « Oui, bien sûr. »

Il m'emmène jusqu'au médecin légiste qui s'est occupé de faire l'autopsie et puis, le médecin me montre le corps blanc et sans vie de Luisa. Je m'effondre complètement et pose ma tête sur le cou de Luisa.

- « Tu ne pouvais pas me faire ça. » Dis-je à Luisa. « Tu pouvais pas. »

Mais elle l'a fait et elle m'a brisé le cœur. Il ne reste absolument plus rien de mon cœur.

Le médecin légiste me dit qu'il faut que je m'éloigne de Luisa et je le fais à contre cœur. Je regarde une dernière fois celle que j'aime et je finis par m'éloigner.

L'inspecteur me donne sa lettre et je rentre à la maison pour pouvoir la lire dans le plus grand des calmes.

« Jo,

Tu as été les quatre meilleures années de ma vie et même si après notre rupture je t'ai dit des choses horribles, je t'ai toujours aimé. Tu m'as apporté tout ce dont j'avais besoin et je pensais sincèrement que notre amour était éternel. Il l'était et il l'est toujours mais le destin nous a séparé.

La première grossesse de ta sœur a éveillé en moi l'envie d'être mère et en te voyant avec Mia et Esteban, je pensais sincèrement que nous pourrions commencer notre propre famille. Mais ce n'était que mon imagination. Tu n'étais pas prêt à être père et tu ne voulais pas d'enfants. Et la naissance d'Eva est ce qui a déclenché ce suicide.

Je veux être mère plus que n'importe quoi au monde mais il n'y a que toi que j'aime. Je ne peux pas et je ne veux pas aimer quelqu'un d'autre mais tu ne veux pas que nous soyons parents et la naissance de ta nièce a été la goutte d'eau.

Je vais très mal depuis que nous nous sommes quittés et tu le sais. La dépression m'a touché de plein fouet et je savais que jamais je n'allais m'en sortir. Personne ne pouvait me sauver, pas même toi et je préfère mettre un terme à tout ça.

Je ne supporte plus la personne que je suis devenue et je ne peux pas continuer à vivre cette misérable vie encore longtemps. Je n'aurais même pas été capable d'être une mère convenable tellement cette maladie me ronge de l'intérieur.

Malgré tout, j'espère que tu trouveras quelqu'un qui t'aime pour ce que tu es réellement comme je t'ai réellement aimé et j'espère qu'un jour, tu puisses devenir père. A ce moment-là, j'espère que tu comprendras ce que j'ai ressenti en voyant ta sœur avec Esteban dans ses bras.

Vis ta vie et sois heureux mon prince. Tu mérites absolument tout mais surtout, tu mérites d'être heureux. J'espère que tu seras éternellement heureux auprès de ta famille qui grandit.

Avec amour,

Ta princesse italienne. »

J'ai tué Luisa et je ne me pardonnerai jamais ça.

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Alors, il y a des gens choqués ?
Je vous avoue que ça a pas été facile d'écrire ce chapitre, j'ai quand même pleuré mais il fallait que je l'écris. Ça fait partie de l'histoire. Je vais essayer de poster les 5 prochains chapitres assez rapidement, j'ai vraiment hâte de vous faire découvrir la fin de la première partie...
N'hésitez pas à me poser des questions si vous en avez.
Bisous 😘

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