15. « narcissique »
Le lendemain
Paris, France
Estrela Griezmann
Nous sommes finalement en 2020, j'ai vraiment du mal à y croire. Les petits de 2000 auront 20 ans et pour moi, ce sont toujours des petits bébés.
Mais cette nouvelle année, mon petit Ban fêtera son premier anniversaire et ça fera également un an que je suis mariée à mon petit Antoininette d'amour.
- « Bien dormi ? » Demande-il en tournant la tête vers moi.
Nous sommes dans mon ancienne chambre que nous avons un peu transformée parce qu'avec le petit lit que j'avais, c'était assez dur de dormir ici à deux et il y a également le berceau de Ban où il y dort actuellement. Et j'ai étrangement l'impression que ma chambre est beaucoup plus petite qu'avant.
- « Bien évidemment. » Lui répondis-je. « Cette chambre m'avait tellement manqué. »
J'ai grandi dans cette chambre et maintenant, je ne viens ici que de temps en temps. J'ai de très bons souvenirs ici mais maintenant, j'ai 24 ans et je suis en train de me faire des souvenirs dans une autre maison.
- « Il se pourrait bien qu'elle ne te manque plus autant. » Me dit-il.
Je fronce les sourcils parce que je ne comprends vraiment pas pourquoi il me dit ça.
- « Le PSG m'a fait une offre très intéressante et je pense que je vais l'accepter. »
- « Waouh. »
A vrai dire, je ne sais pas quoi dire mais je ne comprends pas trop pourquoi Anto va accepter cette proposition. Il est heureux à l'Atletico et il est assez proche de la plupart de ses coéquipiers.
- « Mais pourquoi ? » Lui demandais-je en fronçant les sourcils. « Tu es heureux à l'Atletico. »
Il passe sa main sur son visage et je me colle un peu plus à lui. Je regarde pendant un long moment son visage et j'analyse chaque petit recoin de son visage. Il y a bien quelque chose qui le tracasse.
- « Mais t'es pas heureuse à Madrid et les enfants et toi sont les seules choses qui me rendent vraiment heureux. » Me dit-il. « Le club où je suis m'importe peu. »
- « Non. » Dis-je en secouant la tête et en m'installant sur le lit. « Je ne te laisserai pas accepter cette proposition juste pour me faire plaisir. »
Je ne comprends pas grand-chose au foot mais il y a bien une chose que je sais. Antoine aime l'Atlético, il a une amitié unique avec la plupart de ses coéquipiers et surtout, il évolue au sein de ce club. Il devient meilleur après chaque entraînement et je pourrais pas le laisser partir juste parce que je traverse une période un peu plus triste dans ma vie.
- « Je veux juste que tu sois heureuse. » Me dit-il.
- « Et je suis heureuse. » Lui répondis-je. « Juste pas complètement mais tu sais parfaitement comme moi qu'il y a des phases où la famille nous manque beaucoup trop et je suis en plein dans cette phase. »
Bien sûr que je serais heureuse de pouvoir vivre à nouveau à Paris auprès de mes parents, de mon frère et de mes amis mais j'ai construit une vie à Madrid où se trouve maintenant ma famille. Antoine, Mia et Esteban sont ma famille maintenant et ils me rendent terriblement heureux mais je suis juste en train de traverser une période qui se révèle être très dure.
- « Tu peux pas quitter l'Atlético parce que c'est à cet endroit-là que tu évolues et je pense que tu devrais y rester encore pendant un temps. » Ajoutais-je.
Peut-être que dans quelques années, il ne voudra plus rester à l'Atlético et là, je ne dirai rien mais là, il veut simplement partir pour moi. Je ne le laisserai pas faire ça parce que ce n'est pas ce qui le rendra heureux.
- « Este... » Commence-t-il à dire.
- « Non, je te laisserai pas faire de conneries. » Lui répondis-je. « Nous allons rester à Madrid pour l'instant. »
Je suis vraiment convaincue que c'est une phase et que je m'en remettrai. Ma mère m'a dit que ce n'est pas facile tous les jours pour elle alors qu'elle vit ici depuis des années et je suis sûre que je vais surpasser cette mauvaise phase.
- « Et puis, maintenant comme tu as besoin d'aide pour tout, je pense que ça m'occupera l'esprit et je surmonterai tout ça avec toi. »
Si pendant toute cette phase j'avais douté de mes sentiments envers Antoine, je l'aurais quitté sans même me retourner mais tout ce que je ressens pour cet être m'a fait rester auprès de lui. Je l'aime tellement et parfois, j'ai même l'impression que tout cet amour va finir par déborder mais je l'aime toujours un peu plus tous les jours.
- « Alors dans ce cas, on restera à Madrid. » Dit-il en souriant. « Madame Griezmann décide. »
Je souris et me couche à nouveau auprès de lui sauf que je pose maintenant ma tête sur son torse. J'écoute attentivement son cœur battre et je remercie Dieu pour l'avoir mis sur mon chemin. Sans Antoine, je ne serais pas l'heureuse maman d'un petit Esteban.
- « Par contre, il va falloir qu'on fasse rapidement l'amour. » Me dit-il.
Ça ne me surprend même pas qu'il me dise ça.
- « Mon corps meurt d'envie de te sentir à nouveau. »
- « Tu devras lui dire d'attendre jusqu'à notre retour à Madrid. »
- « Ehh mais je tiendrais jamais jusqu'à la semaine prochaine. » Me dit-il.
Je lève la tête et le regarde en souriant. Il ne peut vraiment pas rester longtemps sans faire l'amour. Je pense que là nous venons de battre notre record, on n'a jamais tenu aussi longtemps mais bon, je pense que le faire dans un hôpital avec un mari handicapé est de loin très classe.
Je m'installe à califourchon sur lui et je fais bien attention de ne pas trop lui faire mal. J'ai pas envie qu'il souffre plus qu'il ne souffre déjà. Ça me brise complètement le cœur de le voir si mal. J'approche lentement mon visage du sien et le regarde intensément. Il ne me lâche pas du tout du regard pendant tout ce moment.
- « Mais je n'ai jamais dit qu'on ne pouvait pas faire autre chose. » Lui murmurais-je au creux de l'oreille.
Il n'a pas fallu que je dise quoique ce soit en plus pour qu'Antoine nous fasse tourner pour se retrouver sur moi et pour me faire l'amour comme il le fait si bien.
***
- « Et ici, c'est la petite chambre des jumeaux qui est bientôt prête. » Dit Bella en me montrant fièrement la chambre de ses petits bébés.
Il y a deux berceaux et quelques petits meubles dont certains qui ne sont pas encore montés. Les murs sont blancs et je souris en regardant cette petite chambre qui dans un mois sera remplie de vie. Je n'arrive pas à croire que dans un mois Bella sera maman d'un petit garçon et d'une petite fille.
- « C'est assez mignon comme appartement. » Dis-je en regardant ma meilleure amie.
- « On peut certainement pas comparer mon appartement avec ta maison de riche mais j'aime bien. » Dit-elle en souriant. « J'ai pas besoin d'un truc énorme. »
Depuis que Bella sort avec Théo, il faut dire qu'elle a commencé à arrêter à se comporter comme une gosse de riche et je vous avoue que je suis assez surprise qu'elle me dise qu'elle aime son petit appartement. Elle a toujours adoré les choses en grand.
- « Et sinon, tout va bien avec Anto ? » Me demande-t-elle.
- « Maintenant tout va plutôt bien. » Lui dis-je. « Je compte vraiment tout faire pour que tout se passe bien entre nous. »
Je me sens tellement mal d'avoir dit que je voulais le divorce alors que je n'ai jamais réellement voulu divorcer. On ne divorce pas de la personne qu'on aime tant à moins qu'elle nous ait blessé ou qu'elle ne nous aime pas en retour.
- « Et vous comptez pas donner de petit frère ou de petite sœur à Ban ? » Me demande-t-elle.
- « La grossesse te monte un peu trop au cerveau. » Lui répondis-je. « On est très bien comme ça pour l'instant. »
Je pense pas pouvoir être capable de m'occuper d'un autre enfant en ce moment et puis, Antoine est dans un sale état. Je dois tout le temps l'aider et tomber enceinte maintenant est tout sauf une bonne chose.
- « Moi, après le 27 février, je serais mère de deux enfants et toi, tu n'en as qu'un. Je pense pas qu'avoir un autre enfant te tuera. » Me répond-elle.
- « Tu oublies la petite Mia que je considère comme ma fille. Depuis que je suis avec Antoine, je m'occupe d'elle et je la traite de la même façon que Ban. »
Mia, je l'aime tellement cette petite et je la considère comme ma propre fille. Et puis, elle est la grande sœur de Ban. Ils n'ont pas la même maman mais j'aimerai toujours Mia et je serais toujours là pour elle.
- « C'est vrai. » Dit Bella en haussant les épaules.
- « Et sinon, vous avez déjà trouvé un prénom pour les deux petits monstres ? » Demandais-je avec curiosité.
Elle hausse un sourcil avant d'acquiescer et je souris.
- « On a déjà un prénom pour notre petite princesse mais Théo tient à donner son prénom à son fils. » Dit-elle en secouant la tête. « Ce gars est trop narcissique. »
Il me fait tellement rire. Les Griezmann sont tellement narcissiques et ça me fait tellement rire.
- « Mais je refuse que mon fils s'appelle Théo. » Ajoute-t-elle. « Donc, on cherche encore un prénom pour le petit badboy mais si jusqu'à l'accouchement, on ne trouve rien, il finira bien par s'appeler Théo. »
- « Et je pourrais savoir comment vous allez appeler la petite princesse ? » Demandais-je avec curiosité.
- « Ah, Théo et moi ne voulons rien dire jusqu'à la naissance. » Dit-elle en me souriant. « Tout le monde connaîtra leurs prénoms en même temps. »
- « T'es nulle. » Lui dis-je.
- « T'as bien fait la même chose avec Esteban. »
Je lève les yeux au ciel et secoue la tête.
- « Mais je sais que tu vas aimer ce prénom. » Finit-elle par me dire.
Je souris et sers ma meilleure amie dans mes bras. Les larmes commencent soudainement à mes monter aux yeux. Elle et moi, ça fait tellement longtemps qu'on a plus passé des journées et soirées entières à discuter dans sa chambre. Le vieux temps me manque tellement, surtout quand il s'agit de Bella. J'ai l'impression qu'on a vieilli d'un coup et que tout a avancé trop vite.
- « Eh, Este, qu'est-ce qu'il y a ? » Me demande-t-elle en se séparant de moi.
Elle me regarde pendant que je laisse les larmes couler le long de mon visage. Tout est tellement dur sans Bella.
- « Tu m'as juste trop manqué. » Dis-je en la serrant dans mes bras.
- « Purée, là, j'ai l'impression que c'est toi qui est enceinte et pas moi. » Me lâche-t-elle.
Je la sers contre moi et pleurs pendant un moment. Je pense que l'accident d'Antoine m'a rendu trop fragile. Je pleurs souvent pour un rien depuis son accident.
Mon portable se met à sonner et je le cherche rapidement. C'est mon père qui m'appelle et je réponds directement. J'essuie également mon visage qui doit ressembler à rien mais heureusement que je ne me suis pas maquillée. J'ai arrêté de le faire depuis un temps, je trouve que je suis assez bien sans maquillage.
- « Sim, pai. » (Oui, papa) Dis-je en décrochant.
- « Le détective que nous avons engagé pour essayer de retrouver des infos sur notre premier-né vient de trouver une piste. » Me dit-il.
Mon cœur commence à battre la chamade.
- « Il a dit qu'il a réussi à trouver un tas d'informations sur la tante de ta mère. »
J'acquiesce simplement et attends que mon père continue de parler.
- « Elle n'a jamais vécu à Barcelone. » Me dit-il. « Elle a quitté Porto pour aller directement à Madrid et elle y est restée toute sa vie avant de partir quand elle est tombée malade. »
Mon cœur a complètement cessé de battre.
- « Et elle a travaillé toute sa vie pour la même famille. » Ajoute-t-il. « C'est une noble famille espagnole et il y a de fortes chances qu'elle leur a donné notre bébé. »
Ne me dites pas que j'ai sûrement croisé mon frère ou ma sœur à Madrid et que je ne l'ai jamais su.
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SURPRISE !
Voilà, j'espère que vous avez aimé ce chapitre. Normalement, j'étais censée postée ce week-end mais comme hier, j'étais en congé, j'ai réussi à avancer pas mal et j'ai terminé aujourd'hui le chapitre.
Normalement, à partir de ce chapitre, je vais faire des sauts dans le temps et il y a une piste sur la thématique qui va bientôt arriver 👀
Sinon, j'espère que vous allez bien et je vous dis à ce week-end pour la suite 😘😘
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