11. « donuts »
Le lendemain
Madrid, Espagne
Antoine Griezmann
Je me sens responsable qu'Este pense que toute cette situation soit de sa faute alors que ça ne l'est clairement pas. Je ne me souviens pas de ce qu'il s'est passé mais je sais que c'est moi qui suis monté dans cette voiture, qui ai conduit et qui ai eu un accident. Même si cet accident a été causé par une autre voiture, - c'est ce qui m'a été dit - je sais que j'aurais pu éviter cet accident et toute cette souffrance que j'ai infligé à ma famille et mes amis.
- « Bonjour monsieur. » Dit un homme en entrant dans ma chambre. « Je suis votre kinésithérapeute, je m'occupe de stimuler vos jambes depuis que vous êtes plongés dans ce coma et hier, c'était le seul jour où je ne m'occupais pas de vous donc vous ne m'avez pas vu. »
Il est tout souriant et il s'approche de moi. Cet homme a vraiment l'air très sympathique et je pense que je vais bien l'aimer.
- « Ça me fait plaisir de vous voir réveiller. » Dit-il.
Il retire la couverture qui couvre mes jambes et il commence à bouger mes jambes avant de faire quelques massages. J'ai eu un peu mal au départ parce que je me suis blessé la colonne vertébrale lors de l'accident. Ce n'est rien de grave mais j'ai quelques vertèbres qui ont bougé et le médecin m'a prévenu que j'aurais souvent mal.
- « Est-ce que vous pensez que je pourrais reprendre rapidement le foot ? » Demandais-je.
Même si je connais déjà la réponse, j'ai besoin de poser cette question et d'entendre de la bouche d'un professionnel cette réponse.
- « Vu l'état dans lequel vous êtes, je pense que vous allez devoir attendre pendant un bon moment. » Me dit-il. « Et il va falloir dégourdir ces jambes qui sont restées immobiles pendant trois semaines. » Il marque une pause. « Et puis, votre colonne vertébrale ne vous permettra pas de faire grand-chose avant un long moment. »
Donc, il va falloir que j'attende pendant longtemps et je ne sais pas si je vais en être capable. Le foot est quand même toute ma vie mais une fois que je sortirai de cet hôpital, j'irai assister à tous les matchs et je vais essayer de négocier pour assister aux entraînements.
- « Mais pour commencer, nous allons voir si vous arrivez à tenir debout. » Me dit-il.
Il s'approche de moi et il me regarde en souriant. Depuis son arrivé, il ne fait que sourire et je dois dire que ça remontre le moral. Il faudrait que tout le monde soit comme lui.
- « Commencez par vous asseoir lentement sur votre lit. »
Depuis mon réveil, je suis attaché à ce lit. Les machines font absolument tout pour maintenir mon corps en pleine forme mais il va falloir que je bouge, je n'ai pas vraiment l'habitude de rester à rien faire. Même pour aller aux toilettes, j'ai une machine qui s'occupe de ça.
Je m'assois très lentement et ça me fait terriblement mal partout. J'ai l'impression que mon corps tout entier va se casser. Une fois que je suis finalement assis, il m'aide à bouger mes jambes jusqu'à la bordure du lit.
- « Maintenant, très lentement vous allez vous lever et vous allez prendre appuie sur mon épaule. » Dit-il en montrant son épaule.
J'acquiesce et pose ma main droite sur son épaule gauche. J'y appuie, pas trop fort, avant de poser mes pieds par terre et je commence à me lever lentement. J'avoue que ça me fait terriblement mal au dos et que la douleur descend jusqu'à mes pieds mais il faut que pour une fois, je me tienne debout.
Une fois que je suis tout droit, je retire ma main qui est sur son épaule et je reste quelques instants debout en souriant. La porte s'ouvre juste à ce moment et Este apparaît.
- « Oh, je suis désolée, je ne savais pas qu'il serait occupé. » Dit-elle en ressortant de la chambre.
Elle rentre à nouveau en fronçant les sourcils et elle me regarde de haut en bas. Je pense qu'elle est plutôt surprise de me voir debout.
- « Tu es déjà debout ? » Dit-elle.
- « Je peux pas passer ma vie couché sur ce lit inconfortable. » Lui répondis-je.
- « Votre mari m'a déjà demandé quand est-ce qu'il pourrait reprendre le foot. » Dit-il en souriant à Este.
Elle s'approche en souriant et je continue debout. Je ne vais pas pouvoir tenir encore longtemps.
- « Comment est-ce que vous savez que c'est ma femme ? » Demandais-je au kiné.
- « Je l'ai souvent vu ici à votre chevet avec vos enfants et nous avons beaucoup discuté pendant que je vous massais les jambes. »
Maintenant, je sais qu'Este avait toujours beaucoup de compagnie lorsqu'elle était ici et ça me rassure énormément parce que je veux pas qu'elle soit toute seule. Je sais aussi qu'elle n'était pas tout le temps ici parce qu'elle s'occupait de Ban et je remercie Dieu qu'il y ait notre fils parce que sans lui, je sais qu'elle aurait passé sa vie à l'hôpitalt et ça n'aurait pas été bon pour elle.
- « J'ai besoin de m'asseoir. » Finis-je par dire.
Mes jambes tremblent beaucoup trop.
- « Donnez-moi la main. » Me dit le kiné.
Il m'aide à me rasseoir sur le lit et je lui dis que je préfère rester comme ça pour l'instant. J'en ai vraiment trop marre d'être couché.
- « Je vais prévenir les infirmières qu'à partir de ce soir, vous pourrez aller faire vos besoins comme un grand mais elles vous aideront. »
J'acquiesce, je suis finalement content. Je vais déjà pouvoir bouger un peu, ce qui est vraiment quelque chose d'excellent. Je ne peux pas rester sur place, c'est plus fort que moi.
Le kiné quitte la chambre après plusieurs minutes de séances et Este s'assoit à côté de moi sur le lit. Je prends sa main et la tiens dans la mienne pendant un long moment.
- « Dis-moi exactement ce qui n'allait pas avant que tu me dises que tu veux le divorce. »
- « Ça devenait de plus en plus dur pour moi de rester ici à Madrid. » Me dit-elle. « Je savais que ça allait être dur d'être loin de ma famille mais je ne savais pas que ça allait être aussi dur de revenir après nos vacances au Portugal. »
Je peux parfaitement comprendre ce qu'elle ressent, j'ai quitté ma famille quand j'étais jeune et parfois, elle me manque terriblement mais ma famille est maintenant ici. Estrela, Mia et Esteban sont ma famille maintenant et je ferais n'importe quoi pour les rendre heureux.
- « Tu sais, j'allais profiter du fait que je pensais que tu me trompais... » Je ne la laisse pas finir sa phrase.
- « Tu as dit que tu voulais le divorce parce que tu pensais que je te trompais ? » Demandais-je en n'y croyant pas mes oreilles.
Je ne me souviens vraiment pas de ça et là, maintenant, j'ai vraiment besoin de savoir.
- « Le jour de ton accident, j'ai reçu un tas de photos de la part de quelqu'un où on te voit embrasser Erika et puis, j'ai dit que je voulais le divorce. On s'est, en quelque sorte, disputés et t'es parti énervé, c'est ce qui est à l'origine de ton accident. »
Et c'est pour ça qu'elle s'est sentie, et elle se sent sûrement encore, responsable de mon accident. Elle a sûrement discuté avec Erika et elle lui a dit que ce n'était pas vrai.
- « Il va falloir qu'on trouve cette personne pour savoir pourquoi elle t'a envoyé toutes ces photos. » Lui dis-je.
Quelqu'un veut clairement ne pas nous voir ensemble et je suis sûr qu'elle va continuer à essayer de tout faire pour nous voir séparer. Peut-être que Chloé est derrière tout ça... Elle voulait vraiment tout faire pour qu'on soit ensemble et peut-être qu'elle a mal accepté que je lui dise que je ne veuille que rester avec Estrela.
- « Ce n'est pas le plus important. » Me dit-elle.
- « Je n'ai absolument rien à faire de mes journées alors trouver cette personne me permettra de faire quelque chose. » Lui dis-je.
Si je ne fais rien, je vais finir par devenir fou et je pense que c'est tout sauf une bonne idée que je devienne fou.
- « Comme tu voudras. » Me dit-elle.
Elle fouille dans son sac et en sort une boîte de donuts. En temps normal, elle ne mange pas de donuts parce qu'elle trouve ça trop sucré mais quand elle a ses règles, c'est la seule chose qu'elle veut manger. Elle pourrait manger que des donuts et elle serait la femme la plus heureuse sur terre. Et son obsession pour les donuts pendant ses règles a augmenté depuis la naissance de Ban.
- « Toi, t'as tes règles. » Lui dis-je.
- « Yep. » Dit-elle avant de commencer à manger.
Si je tiens à ma vie, il vaudrait mieux que je ne lui demande pas si je peux en avoir un. Elle me tuerait pour un donuts mais comme j'aime l'énerver, je vais en prendre un sans rien lui demander.
Je prends celui avec un nappage au chocolat, son préféré mais elle me l'arrache des mains avant même que je puisse le mettre en bouche.
- « Non mais ça va pas ? » Me dit-elle en mangeant le donut qu'elle vient de m'arracher. « C'est pas parce que t'es à l'hôpital que tu peux tout te permettre. » Ajoute-t-elle en me regardant choquée. « Ce sont mes bébés. »
Son amour pour les donuts me fera toujours tellement rire.
- « Je pensais que j'étais ton bébé. » Lui dis-je.
- « Ne commence pas à jouer avec mes sentiments. » Me dit-elle. « Depuis que j'ai mes règles, je suis trop émotive. »
Je peux comprendre, j'ai été plongé dans un coma et ça a dû bien jouer avec ses émotions.
- « Donc, je suis plus ton bébé ? » Demandais-je quand même.
- « Pas en ce moment. » Me répond-elle.
Au moins, c'est clair et net.
- « Dans 3-4 jours, tu le seras peut-être. » Ajoute-t-elle avant de finir son donut au chocolat.
Je souris en la regardant manger et dire que j'aurais pu ne plus jamais assister à des moments comme celui-ci. Ça aurait été vraiment triste de ne plus pouvoir voir ma femme parce qu'il n'y a qu'en la voyant que je suis heureux.
Son téléphone commence à sonner et elle pose sa boîte de donuts sur mes jambes avant de lécher rapidement ses doigts. Elle cherche son portable dans son sac et elle répond une fois qu'elle l'a trouvé. Elle le colle contre son oreille et elle commence à parler.
Je profite de l'occasion qu'elle soit distraite pour lui voler un donut et le manger calmement pendant que je la regarde parler. Elle fronce les sourcils à plusieurs reprises et je ne peux m'empêcher d'admirer ma portugaise. Je trouve qu'elle est encore plus belle depuis que je me suis réveillé. Il y a quelque chose en elle qui brille et qui la rend encore plus attirante mais je ne saurais dire pourquoi. Peut-être que c'est juste mon impression.
Elle pose son téléphone sur ses jambes et elle me regarde avec surprise et inquiétude, je dirais. Là, elle commence à m'inquiéter. J'espère qu'il n'est rien arrivé de grave à Bella et aux jumeaux. Je tiens vraiment à devenir tonton dans quelques mois.
- « Qu'est-ce qu'il y a ? » Demandais-je avec inquiétude.
- « C'était le garagiste, celui qui s'est occupé de ta voiture. » Me dit-elle.
- « Tu m'avais dit qu'elle était complètement détruite. » Lui dis-je en fronçant les sourcils.
- « Je sais, c'est ce que la police m'avait dit mais j'avais décidé de garder ta voiture pour voir si je pouvais la faire réparer. » Je hoche de la tête. « Et j'ai appelé ton garagiste préféré pour voir s'il pouvait faire quelque chose. Il m'a dit qu'il prendrait du temps parce qu'il était très occupé mais que dès qu'il pourrait, il jetterait un œil à ta voiture. »
Je continue à hocher de la tête.
- « Il vient de me dire que ta voiture a été abîmée avant ton accident et qu'en principe, tu as perdu le contrôle de ta voiture avant d'avoir ce tragique accident. »
Donc quelqu'un a fait en sorte que j'ai un accident de voiture. Quelqu'un veut me voir mort.
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Voilà, j'espère que vous avez aimé ce chapitre. Ce tome-ci, il y aura un peu plus d'action... mais qui veut voir notre cher Anto mort ? 🤔
Et dans ce chapitre, il y a un petit indice pour la thématique dont je vous parle tant et je vous laisse chercher.
Je vous fais de gros bisous et à bientôt pour la suite 😘
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