Pdv Hinata :

Je faisais la vaisselle comme à mon habitude en soupirant tristement. Je sais que je n'ai pas le droit de me plaindre, qu'il y a toujours pire comme situation et que je dois m'estimer heureuse d'avoir un toit et de la nourriture. Mais même en me disant cela, je ne peux m'empêcher de rêver d'une vie meilleure. Une vie où mon père ne serait pas aussi violent avec moi, une vie où mes camarades ne passeraient pas leur temps à se moquer de moi, et une vie où ma mère serait toujours de ce monde. Une vie où je serais heureuse en fait, tout simplement. Le bonheur, voilà la seule chose que je demande à la vie. Mais peut-être est-ce trop demandé ? Peut-être est-ce égoïste de ma part de me plaindre alors qu'il y a toujours pire ?

Je ne sais pas pourquoi la vie ne m'a pas accordé une vie paisible, mais il y a sûrement une bonne raison. Je me demande quel genre d'atrocités j'ai pu commettre dans mon ancienne vie. Est-ce une sorte de punition de la vie de me donner ça ? Peut-être, qui sait. Je le mérite sûrement. Perdue dans mes pensées, je n'entends pas mon père rentrer dans la cuisine, et je sursaute quand il commence à me crier dessus.

Hiashi : J'espère que tu as bientôt fini espèce de bonne à rien ! Tu traînes trop ! Tu es si nulle que tu ne peux même pas faire la vaisselle correctement ?! Même un escargot irait plus vite !

Surprise, le verre que j'étais en train de laver m'échappe des mains et tombe par terre, se brisant dans un grand bruit et étalant des morceaux coupants partout. Mon père fronce alors les sourcils, signe qu'il est très énervé et je ferme les yeux, redoutant sa punition. Peut-être qu'un verre cassé n'est rien, mais avec mon père quoi que je fasse est une très grave erreur qui mérite d'être punie. Il lève sa main et me gifle violemment, en criant que je suis une incaple. Je sens que je vais avoir mal à la joue pendant un certain temps... J'espère que je ne vais pas avoir une marque trop visible, mes amis vont se demander ce que je me suis fait... Mais bon, j'ai l'habitude de trouver des excuses pour cacher les blessures que me fait mon père...

Hiashi : Tu es vraiment une incapable Hinata ! Même pas capable de tenir un verre correctement ! Je me demande vraiment ce que j'ai fait au ciel pour mériter une fille aussi pathétique !

Hinata : Je- Je suis désolée père je ne voulais pas le casser !

Hiashi : Que tu sois désolée ne réparera pas ta faute pauvre imbécile ! Ramasse moi tout ça, et plus vite que ça !

À ces mots il me pousse violemment et je m'écorche les bras et les mains avec les morceaux de verre en essayant de me rattraper. Je regarde mes mains ensanglantées et mon père me toise méchamment.

Hiashi : Débrouille toi pour trouver une excuse. Tu as intérêt à ce qu'on ne les remarque pas.

Il faisait référence à mes blessures suite aux coupures à cause du verre. Depuis la mort de ma mère il y a plus d'un an, mon père est devenu violent envers moi. Il s'est mis à me crier dessus et à me taper sans raison. C'est pourquoi mon corps est rempli de bleus et de coupures, que je cache du mieux que je peux quand je sors. Si mon père apprenait que quelqu'un était au courant pour mes blessures, il me tuerait. Il est vraiment capable des pires atrocités... Il s'est toujours débrouillé pour me faire mal à des endroits non visibles, c'est pour ça qu'il a toujours évité le visage, les mains et le cou. Même si une fois il est devenu fou et il a voulu m'étrangler, je ne me souviens plus exactement pourquoi. Sûrement pour quelque chose de banal. J'ai dû porter un col rouler en été pour camoufler ça et tout le monde me regardait bizarrement.

Pourtant je n'ai rien fait de mal, si ? Selon lui, rien que ma naissance est une erreur. Il me l'a tellement répété que j'ai fini par y croire. Il a peut-être raison finalement, je suis faible... À l'Académie des Ninjas tout le monde se moque de moi parce que je suis trop timide et que je ne maîtrise pas très bien mes techniques. Pourtant je m'entraîne très dur tous les jours pour être plus forte ! À croire que personne ne voit tous mes efforts...

Par contre, je suis assez forte en théorie et quand on doit faire des devoirs écrits tout le monde me demande les réponses. C'est d'ailleurs une des seules fois où les autres me parlent, si ce n'est pas pour se moquer de moi. Ils se servent de moi, je le sais mais je ne peux pas refuser, sinon je me fais taper. Il y a un groupe en particulier qui m'embête, mené par Akuma. Ils se croient tout permis car ils ont deux ans de plus que nous. C'est injuste !

Malheureusement, je ne peux parler de tout ça à personne. Je n'ai pas d'autre famille, à part mon cousin Neji. On a toujours été proches tous les deux, mais si je lui raconte ce qu'il se passe son côté impulsif va prendre le dessus et on va tous les deux avoir des problèmes, et je ne veux pas l'entraîner dans mes histoires. Surtout qu'il est déjà assez occupé avec son entraînement pour devenir ninja. Je l'admire tellement... Il est très fort et maîtrise le byakugan à la perfection. J'aimerais être aussi forte que lui...

Mon cousin est au courant que je me fais embêter à l'Académie car il est dans ma classe, et c'est pour ça qu'à chaque fin de journée il me raccompagne jusqu'à chez moi pour ne pas que j'ai des problèmes sur la route, mais il ne sait pas pour mon père. Je n'ose pas lui dire, de peur de lui attirer des problèmes. Il a seulement un an de plus que moi mais je le considère comme un grand frère. Heureusement qu'il est dans ma classe, je ne sais pas ce que j'aurais fait sans lui.

J'ai bien quelques amis à qui je pourrais parler, mais j'ai peur de leur réaction. En plus, ils sont presque tous dans une autre classe. Heureusement, il y a T/p, ma meilleure amie qui me soutient dans toutes les situations. Elle est arrivée à l'Académie des Ninjas il y a deux ans et ne manque pas de courage, elle n'hésite pas à intervenir quand des élèves viennent m'embêter et que mon cousin n'est pas là. Je me sens coupable de ne pas pouvoir me défendre toute seule... J'ai vraiment l'impression d'avoir sans cesse besoin des autres.

Je pourrais aussi en parler aux professeurs, mais je ne suis pas sûre qu'ils s'intéressent à mes histoires. Ils vont me traiter de menteuse, et vont penser que je dis ça uniquement pour me rendre intéressante. De toute façon, je ne sais même pas s'ils savent que j'existe. Je suis tellement timide que je ne participe jamais en classe, même quand j'ai les réponses. Avant, je participais beaucoup en cours, et les professeurs me trouvaient très intelligente. Mais des élèves sont venus me menacer, ils m'ont dit que si je n'arrêtais pas de faire ma "miss parfaite", ils allaient s'occuper de moi. Je pense qu'ils étaient jaloux que j'ai les réponses et pas eux... Depuis, je ne participe plus et je me sens mal à l'aise dans la classe.

J'ai essayé de tenir face à tout ça, mais le jour où j'ai vraiment perdu mon sourire sincère, c'est le jour de la mort de ma mère. Elle est morte d'une maladie grave et les médecins n'ont rien pu faire pour la sauver. C'est depuis ce jour là que ma vie a basculé, depuis ce jour là que j'affiche un faux sourire. C'est à ce moment que j'ai commencé à oublier le sens du mot bonheur. Je sais que si je montre que je suis triste et que je vais mal, mes camarades vont profiter de ma faiblesse pour se moquer. Car c'est quand tu montres tes faiblesses que les autres s'en servent pour te détruire. Ma mère m'a toujours appris à ne jamais parler de mes problèmes. La moitié des personnes s'en fichent, et les autres sont contents que ça t'arrive.

Je ramasse les morceaux de verres tandis que mon père part travailler dans son bureau et je pars dans la salle de bain pour mettre des bandages sur mes mains. Je me mords les lèvres quand je désinfecte les plaies, ça pique ! Une fois ceci fait je vais me préparer rapidement et je pars pour l'Académie. Neji doit me rejoindre devant chez moi dans cinq minutes, je dois me dépêcher si je ne veux pas être en retard ! J'espère juste qu'on ne va pas me poser sur mes blessures aux mains. De toute façon, je crois que personne ne va vraiment s'en préoccuper. Et c'est parti pour une nouvelle journée à montrer aux gens que je suis heureuse alors que c'est faux. Comme quoi, il ne faut jamais se fier aux apparences.

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J'espère que ce premier chapitre vous a plu, n'hésitez pas à me laisser votre avis en commentaire !