La petite fille et le mort étaient dans l’ombre totale. Ils existaient seuls dans le silence. Dans le noir de la nuit.

La petite fille avait demandé au mort de faire jouer la boîte.

Le mort avait activé les ressorts.

La musique sortit doucement de la boîte rouillée et s’enroula à l’obscurité.

Plus aucune musique ne répondait à présent. Plus aucune ne répondrait.

Ils y étaient.

C’était le son le plus incroyable qu’ils aient jamais entendu. Il n’existait plus qu’eux entre ce vide. Ils respiraient dans la musique.

Tout était si calme. Ils planaient. Ils s’envolaient loin. Ça y est, ils se foutaient enfin de tout. Il ne restait plus que les bons moments de leurs deux vies qui s’emmêlaient. Ils y étaient arrivés. Leur respiration s’accélérait, s’emballait. Ils humaient la vie, ils l’aspiraient, il la mangeait. Leur cœur brûlait et explosait.

Ils y étaient. Ils pouvaient rire de tout.

*

*     *

… Et ils rirent de tout.

*

*     *

Rien ne s’arrêtera plus.

Dans un long souffle, le mort pleura un nom.

Lizy.

Quand les dernières notes de la boîte à musique rouillé moururent, la petite fille ne respirait plus.