XII
- …vous ne pouvez pas être assez stupide pour ne pas comprendre ! Est-ce que vous n’entendez pas ce que je vous hurle ?!
- Ne soyez pas insolent ! Vous savez ce qui arrive aux fous qui osent parler ainsi aux nobles.
- Je sais aussi que je suis le seul d’entre eux qui peux mener vos couards se faire bouffer par les morts !
- Ne faite pas l’indispensable.
- Ne faite pas comme si je ne l’étais pas. Mais on ne parle pas de ça. Une armée de non-morts qui sont sans doute déjà en marche pour Kievag, et vous parler des gardes trop occupé à surveiller ce qui vous sert de palais et vers lequel aucun lépreux de cette ville n’arriverait à se traîner quand bien même il y aurait quelque-chose à piller.
- Je vous dis que tous nos hommes sont mobilisés ailleurs et cette ville que vous chérissez tant est tout à fait protégée. Vos services nous sont précieux, en effet, mais votre avis, lui, l’est, beaucoup moins.
- Bon, eh bien ne comptez pas profitez ni de l’un ni de l’autre, quand la charogne souillera vos murailles. Je serai loin de la puanteur de cette ville et de la crétinerie de ses dirigeants.
J’ai fait volte-face et ai passé les versants des grandes portes dans un effet faussement dramatique et sans doute raté. Je partais rassembler quelques affaires et m’en irait de cette ville quand les zombies se feront sentir.
Leur politique était sans logique. Qu’ils invoquent les sorcières pour raser un concurrent commercial mais qu’ils ne prennent pas la peine d’envoyer des hommes pour une menace directe. Des enfants capricieux… et inconscients.
Puis il a fait nuit et j’ai marché. Je m’en suis foutu de tout ça, à nouveau. J’ai marché dans la nuit noire, me remémorant de drôles de souvenir dans lesquelles elle couvrait mes tentatives de bonheur.
J’avais courtisé des femmes et marché au loin. Je me disais que j’étais bien.
J’étais seul.
Je suis retourné dans la ruelle étroite. J’y avais été vivant. J’y avais fais le mort. Non, je n’avais que fait semblant de ne pas l’être. Et je me plaignais, encore. Je te demande pardon, tu n’aimais pas ça.
J’avais vu des pays verts. J’y avais bu. J’y avais rit, à parler de tout avec personne. J’avais sauté de l’Ergort dans la rivière. Torrent de poussière. Je te faisais sourire.
Un jour je serai de nouveau heureux.
Les autres y arrivent.
J’y arriverai.
Il faut le temps. Il faut se donner les moyens. Ça viendra.
J’ai fais tant de choses. Vécu tant de bonheur. Pourquoi ne serait-ce plus le cas ? Le monde ne s’arrête pas.
Je disais « Mieux vaut vivre une seule seconde de bonheur que des siècles vides. ». J’en ai eu des centaines de ces secondes. J’ai l’hiver.
Je cherche la liberté, mais je l’ai. Nous sommes libres. Je marche sans destination et personne ne m’arrête.
Le noir me le reproche, il se moque.
Je marche sans destination.
Je mens.
Mais je me sens bien.
Je mens.
Il fait si noir que je ne sais plus.
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