𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟒
★ 𝐌𝐮𝐬𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐫𝐞𝐜𝐨𝐦𝐦𝐚𝐧𝐝é𝐞 : Mind Games de Sickick ★
❝ Un premier entrainement ❞
𝐑 𝐀 𝐃 𝐇 𝐀 𝐍 𝐊 𝐇 𝐀 𝐓 𝐑 𝐈
Je me réveille, la gorge encore serrée par la fatigue et l'insomnie qui m'ont empêché de fermer l'œil avant quatre heures du matin. Mes yeux s'ouvrent péniblement, encore embrouillés, mais mon corps est figé d'une raideur soudaine. À quelques centimètres de moi, le visage pâle et glacial d'Anastasia me fixe, ses yeux perçants et vairons ancrés dans les miens. Mon cœur rate un battement et je me recule vivement, le souffle coupé.
Elle esquisse un sourire à la fois amusé et ironique.
— Je ne savais pas que mon visage faisait aussi peur... dit-elle en inclinant légèrement la tête, ses cheveux sombres encadrant son visage comme un voile de mystère. Tu as pour habitude de toujours dormir autant ?
— Putain, mais tu peux pas me foutre la paix ? Il est quelle heure au juste ? dis-je en grognant, ma voix encore rauque de sommeil.
Anastasia rit doucement, un rire presque musical mais teinté d'une froideur qui me rappelle où je suis.
— Sept heures. Et tu es en retard pour ton premier entraînement, lance -t-elle lorsque ses yeux glissent sur moi, un éclat de malice y dansant. Enfile quelque chose de plus convenable et suis-moi.
Je baisse les yeux, réalisant que je ne porte qu'un simple caleçon. Mon corps, meurtri par les épreuves des derniers jours, frissonne sous son regard. Je serre la mâchoire, me retenant de répliquer. Je jette un coup d'œil rapide autour de moi, cherchant des vêtements. Anastasia, comme si elle pouvait lire dans mes pensées, incline la tête vers une armoire imposante au fond de la pièce.
— C'est là.
Je me lève, mes jambes lourdes mais fermes, et me dirige vers l'armoire. Je l'ouvre d'un geste brusque et découvre des tenues soigneusement rangées : des vêtements de boxe, des chemises classiques, des pantalons, des sous-vêtements. Mon dos est tendu car je sens toujours le regard perçant d'Anastasia me suivre.
Sans un mot, je commence à me changer, sentant la chaleur de sa présence qui ne faiblit pas. Ses yeux ne cillent jamais, et elle ne se gêne pas pour m'observer. Je retiens un soupir, ravale ma frustration, et me concentre sur chaque mouvement, préparant mon esprit pour ce qui m'attend.
Je finis de m'habiller, enfilant un short noir qui semble fait d'une matière légère et flexible, parfaite pour l'entraînement, et un sweat sans manche noir à capuche qui s'adapte à mon torse. La tension de l'élastique contre ma peau me donne un vague sentiment de protection. Anastasia me regarde avec un sourire en coin, ne cachant toujours pas son regard insistant qui glisse sur mon corps. Un frisson me traverse, mais je le chasse rapidement de mon esprit.
Elle pivote sur ses talons, ses cheveux lisses et sombres s'agitant avec une grâce calculée. Je la suis en silence, sortant de l'appartement sous la surveillance constante des deux gardes postés près de la porte. Nous avançons dans un couloir long et majestueux. Les murs, d'une pierre grise qui doit avoir plusieurs siècles, contrastent avec la modernité des meubles en verre et des œuvres d'art abstrait accrochées ici et là. L'air est légèrement parfumé à la bergamote, et le bruit de nos pas résonne sous le plafond haut. Les lieux respirent la richesse, une richesse que je n'ai jamais côtoyée.
Nous entrons dans une vaste pièce où de grandes baies vitrées laissent entrer les premières lueurs de l'aube. Le soleil se lève lentement sur la ville, sa lumière dorée éclairant la moquette épaisse et le ring de boxe qui trône au centre de la pièce. Mon regard est attiré par la hauteur sous plafond et les poutres apparentes qui laissent une impression de grandeur presque sacrée.
Un homme se tient sur le ring. Il est massif, ses bras aussi larges que mes cuisses et son visage marqué par les années, raconte des combats innombrables. Ses cheveux grisonnants sont tirés en arrière, et une cicatrice en zigzag orne sa pommette gauche.
— Radhan, voici Ryker, annonce Anastasia. Il est un professionnel de boxe et un allié de la maison. Il sera ton coach.
Ryker s'avance vers moi, m'observant d'un regard dur mais intègre. Sa poigne est ferme lorsqu'il serre ma main. Anastasia fait volte-face et commence à s'éloigner, ses talons martelant le sol avec une régularité hypnotique.
— Ce soir, nous serons de sortie. Tu enfileras un costume, dit-elle avant de disparaître, laissant un nuage de parfum sophistiqué derrière elle.
Mes yeux observent la silhouette svelte des deux hommes en noir qui restent à l'entrée, bras croisés. De sortie ? Où pourrions-nous bien aller, ce n'est pas le jour du combat ?
— Tu as l'air d'un gosse nerveux, lance Ryker, sa voix grave et rocailleuse. Allez, monte sur le ring.
Je me hisse sur mon terrain de jeu favori, les muscles tendus. Ryker commence par raconter son histoire, ses combats légendaires et ses victoires dans des tournois officiels. Je l'écoute, fasciné par son parcours, mais un voile obscur s'abat sur son visage lorsqu'il évoque les combats clandestins.
— Les règles sont simples, explique-t-il en me regardant droit dans les yeux. Pour gagner, il faut que ton adversaire soit inconscient. Pas de répit, pas de sortie de cage. Et la mise en jeu est souvent astronomique. Ces combats sont très importants pour tous les mafieux de la ville.
Un frisson me traverse. La réalité brutale de ce monde que je m'apprête à affronter me semble encore plus sombre. Je n'ai jamais pris part à de tels combats, même si j'en connaissais l'existence.
L'entraînement commence ensuite. Ryker me fait courir autour du ring, enchainer des séries de coups, travailler mon souffle et ma résistance. Ses corrections sont sèches, sans indulgence. Les heures passent, rythmées par le bruit sourd de mes poings qui frappent les gants de Ryker et par mes expirations saccadées.
Mon corps crie à l'arrêt, mais Ryker me force à continuer, à repousser mes limites. Le soleil a maintenant grimpé haut dans le ciel et baigne la pièce d'une lumière écrasante. Je ne tiens presque plus debout.
— C'est bon pour aujourd'hui, gronde une voix masculine que je reconnais.
Il y a ce même sbire qu'hier, en veste de cuir, qui se tient à l'entrée, un sourire narquois sur les lèvres. Je descends du ring, à bout de forces, escorté jusqu'à mon appartement par les gardes qui ne faiblissent jamais. L'homme en cuir me lance un regard en coin.
— Espérons qu'Anastasia ait fait le bon choix, et que tu survives au combat de demain soir.
Une rage sourde monte en moi, mais je n'ai plus la force de répliquer. Je ferme les yeux un instant, me promettant de me venger. Pour l'instant, je me contente de serrer les dents, mes poings encore meurtris par l'entraînement.
Quelques heures plus tard
Je me réveille en sursaut, la lumière tamisée de la chambre m'enveloppe tandis que les paroles d'Anastasia me reviennent. Ce soir, nous serons de sortie. Cette simple phrase tourne dans ma tête, déclenchant un tourbillon d'interrogations. Pourquoi sortirions-nous ? Je suis leur captif, leur prisonnier. Comment pourraient-ils se montrer avec moi en public ?
Je me redresse lentement, sentant encore la fatigue de l'entrainement matinal dans chacun de mes muscles. J'avais fini par m'effondrer sur le lit, épuisé, juste après une longue douche qui n'avait pas réussi à effacer les courbatures douloureuses. Je n'ai eu jusque-là, aucun répit.
Je passe une main sur mon visage et soupire avant de me lever. Mes pas me mènent machinalement vers l'armoire et 'ouvre les portes en grand. Je découvre un costume noir, soigneusement emballé, attendant comme s'il savait qu'il finirait sur mes épaules. Sans réfléchir, j'enfile le pantalon, la chemise et la veste. Le tissu glisse sur ma peau, aussi léger que la soie, une matière que je n'avais jamais touchée auparavant. Je passe une main dans mes cheveux, tentant de les discipliner devant le miroir.
L'image qui me renvoie est à la fois familière et étrangère. Un homme qui semble prêt pour un gala, mais dont les yeux bleus et l'expression tendue racontent une autre histoire : celle de l'inconnu, de l'incertitude, de la colère. Est-ce que cette tenue est appropriée ? Où allons-nous ? Je me perds dans ces questions jusqu'à ce que le silence de la pièce devienne insupportable.
Je m'assois sur le canapé, jouant nerveusement avec l'ourlet de ma veste. La seconde s'étire, puis un bruit soudain me tire de mes pensées : la porte s'ouvre d'un coup sec. Anastasia fait irruption, et pendant un instant, je suis incapable de bouger. La lumière de l'entrée l'entoure d'une aura dorée, et je ne peux m'empêcher de la fixer.
Elle porte une robe rouge écarlate qui s'étire langoureusement sur sa silhouette, marquée d'une fente qui découvre une jambe interminable. Ses cheveux sont détachés, formant des ondulations parfaites, et son maquillage accentue la brillance féline de ses yeux vairons. Son regard se verrouille sur le mien, et l'air se charge d'une étrange tension. Elle avance d'un pas, et je ressens un frisson le long de ma colonne.
— Arrête de la mater comme ça, lance une voix agacée.
Le brun à la veste de cuir se tient non loin, un sourire narquois collé aux lèvres. Derrière lui, je repère le roux et Alexei, droit comme un piquet et ses yeux sombres observant la scène. Anastasia ne détourne pas le regard non plus.
— Suis-nous, dit-elle d'un ton sérieux, l'accent slave accentuant chaque syllabe.
Mon cœur rate un battement, mais je m'exécute, la curiosité et l'appréhension nouant mon estomac.
Nous descendons au sous-sol, où une dizaine de véhicules sont garés. Une immense voiture noire nous attend, dont je ne connaissais même pas l'existence. Le véhicule respire le luxe : chaque détail, chaque courbe semble taillé à la perfection. J'entre en premier, les yeux rivés sur les lieux que je traverse. Nous sommes tous les cinq à l'arrière, les sièges se faisant face, tandis qu'un chauffeur est à l'avant.
Lorsque nous quittons le garage, je réalise pour la première fois l'ampleur de la bâtisse. Elle se dresse, majestueuse et imposante, entourée de gardes armés qui veillent au pied des lampadaires. L'image est frappante : un royaume auquel je n'appartiens pas.
La voiture s'enfonce dans la nuit, le moteur vrombissant doucement tandis que je me perds dans la contemplation de cette forteresse, que je pourrais appeler prison.
Et voici un nouveau chapitre, assez court ! Qu'avez-vous pensé de celui-ci ?👀
L'intrigue s'installe doucement, mais celui de mercredi prochain promet 🙂↕️
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