𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟑

★ 𝐌𝐮𝐬𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐫𝐞𝐜𝐨𝐦𝐦𝐚𝐧𝐝é𝐞 : Or Nah (feat The Weeknd) ★

❝ Un nouveau jouet ❞

𝐀 𝐍 𝐀 𝐒 𝐓 𝐀 𝐒 𝐈 𝐀 𝐓 𝐒 𝐕 𝐄 𝐓 𝐊 𝐎 𝐕 𝐀

Le silence profond de ma demeure est rompu par le bruissement des rires et des échanges entre Kian, Levi et moi. La grande pièce est baignée d'une lumière tamisée, projetant des ombres mouvantes sur les murs somptueusement décorés. Les murs de marbre poli reflètent les dorures subtiles qui ornent les corniches et les colonnes. Cette maison de presque sept cents mètres carrés est mon royaume, un sanctuaire où Alexei et moi vivons entourés de nos alliés les plus fidèles, Kian et Levi.

Kian est assis, les bras croisés sur sa poitrine musclée, ses cheveux bruns bien coiffés et ses yeux marron luisant d'amusement. Il porte toujours cette veste en cuir qui laisse deviner la puissance de ses épaules. Levi est grand et roux avec des yeux sombres, où brille une lueur espiègle. Il s'adosse nonchalamment contre le mur, un sourire taquin étirant ses lèvres. Malgré la situation tendue, il trouve toujours un moyen de glisser une plaisanterie. Son rire rauque résonne à travers la pièce.

Nous nous trouvons dans le nouvel appartement de Radhan, notre nouveau jouet. L'absence de fenêtres et la lumière diffuse rendent l'endroit oppressant, un contraste volontaire avec le luxe de la pièce. Un grand lit trône au centre, où le boxeur est étendu, pieds et mains solidement attachés par des cordes de soie noire. Un sac de frappe flambant neuf pend dans un coin, spécialement pour notre captif. Un silence tendu envahit la pièce tandis que Radhan continue de dormir, inconscient des regards qui pèsent sur lui.

— Combien de temps va-t-il encore dormir, celui-là ? je lâche, l'agacement perçant dans ma voix.

Mes talons aiguilles frappent le sol de marbre, créant un rythme régulier qui semble marquer le temps. Levi sourit en haussant les épaules.

— Peut-être qu'il est juste trop effrayé de se réveiller et de voir ta jolie frimousse, Ana.

Je plisse les yeux dans sa direction, un sourire sardonique apparaissant sur mes lèvres. Alexei, silencieux et imposant comme toujours, observe la scène sans bouger. Sa carrure massive est dominée par ses cheveux mi-longs et noirs plaqués en arrière et par ses yeux perçants.

— S'il n'a pas envie de se réveiller, je vais le faire à sa place, je dis, ma voix glaciale déchirant le silence.

Je m'avance vers le lit, mes talons frappant le sol avec une détermination implacable. Radhan, mignon dans sa vulnérabilité, a les cheveux humides de sueur qui collent à son front. Il respire calmement, la tête au bord du vide, inconscient de ce qui l'attend. Je me place près de lui, ajustant ma position pour enfoncer le talon aigu de ma chaussure dans la peau tendre de son cou. J'appuie de toutes mes forces. La réaction est instantanée : ses yeux s'ouvrent, la panique y brille pendant un instant.

Les rires de Kian et Levi retentissent, échos moqueurs d'une cruauté partagée. Radhan halète, une lueur sauvage dans le regard, avant de me lancer d'une voix rauque :

— T'es complètement tarée !

Avant que je ne puisse répliquer, Alexei se lève d'un mouvement rapide et fluide pour un homme de sa taille, et lui assène un coup sec au visage. Le bruit sourd résonne dans la pièce. Un filet de sang coule de la lèvre de Radhan, mais il ne baisse pas les yeux. Je souris, le rouge de son sang accentuant la blancheur de mes dents. Mon frère est toujours là pour corriger les personnes qui osent mal me parler. Il devrait avoir compris pourtant.

— Quel beau compliment, dis-je avec mon accent distinct.

— Radhan, bienvenue chez toi, Levi prend la parole, la voix grave et posée.

Le boxeur bouge la tête, observant lentement la pièce et analysant chaque détail. Alexei brise cet instant, en le saisissant fermement, le soulevant juste assez pour le maintenir debout. Levi s'approche et défait les cordes qui enserrent ses jambes, tandis que Kian, avec un air faussement amical, coupe les liens de ses poignets. Radhan se redresse, et je remarque un mélange de douleur et de rébellion dans ses yeux bleus lorsqu'ils croisent les miens.

Je repars m'asseoir, jambes croisées, mon regard planté dans le sien.

— Ne fais rien d'insensé, Radhan. Ces trois hommes n'hésiteront pas à te punir, et crois moi, je viendrai finir la punition moi-même.

Il ne bronche pas, mais je vois l'étincelle de défi qui danse dans ses yeux. Il calcule, analyse.

— Nous n'allons pas te garder ici des années, mais suffisamment de temps pour que tu nous rapportes quelques millions.

Un silence s'installe, pesant, rempli de menaces et de promesses non dites. Je souris, savoure l'incertitude que je lis sur son visage. Il pense qu'il peut encore s'en sortir, mais il ne connaît pas la véritable puissance des Tsvetkova.

𝐑 𝐀 𝐃 𝐇 𝐀 𝐍 𝐊 𝐇 𝐀 𝐓 𝐑 𝐈

Je reprends conscience brutalement, la douleur irradiant dans mon cou. Mon premier réflexe est de lever la main pour toucher l'endroit sensible. Du sang. Je sens une fine traînée chaude qui serpente sur ma peau. Je serre les dents, un mélange de rage et de frustration gronde en moi.

Mes yeux parcourent la pièce, cherchant une échappatoire, mais je sais pertinemment que je suis pris au piège. Les murs de marbre sont sans la moindre fenêtre pour entrevoir la liberté. Seule cette maudite porte blindée me sépare de la sortie, gardée par des molosses prêts à m'empêcher de respirer si je tente quoi que ce soit.

Mes pensées tournent en boucle, cherchant un plan, une faille. Peut-être que pendant un combat... Mais une voix, douce et cruelle, interrompt mes réflexions.

— Je t'apporterai ton repas dans deux heures, murmure Anastasia, sa voix douce comme de la soie mais tranchante comme une lame. Tu as ton premier entraînement demain matin, à sept heures. Et si jamais l'idée de fuir te venait, sache qu'il y aura toujours mes hommes devant cette porte. Ils se feront un plaisir de te rappeler qui nous sommes.

Je la fixe sans ciller. Ses yeux vairons, insondables, me toisent un instant avant qu'elle ne se détourne. Les jumeaux Tsvetkova quittent la pièce, suivis de près par les deux nouveaux sbires. Je les observe, capturant chaque détail de leur démarche. Anastasia marche avec la grâce d'un mannequin, sa robe noire et moulante épousant ses courbes comme si elle avait été cousue directement sur elle. Je me mords la lèvre inférieure, l'angoisse et la colère se tordant dans mon ventre.

Quand la porte se referme avec un claquement sourd, je m'effondre sur le lit. Moelleux. Trop confortable, presque moqueur. Un soupir m'échappe. Aspen et Zion... Mes amis fidèles, mais aussi désespérément ordinaires. Ils n'ont aucune chance face aux Tsvetkova et leurs hommes. Moi non plus, d'ailleurs. Je suis capable de pulvériser un homme, de le détruire jusqu'à ce qu'il supplie. Mais Alexei plus les autres ? C'est du suicide.

Je ferme les yeux, réfléchissant à mon prochain mouvement. Peut-être que lors de ce premier combat si je parviens à attirer l'attention... Mon esprit s'échappe dans des plans flous.

Je me lève et parcoure la pièce du regard. L'appartement est luxueux, chaque meuble et chaque détail témoignant de l'argent qui coule à flots dans les veines des Tsvetkova. Une ironie amère se dessine sur mes lèvres abîmées. Combien d'argent possèdent-ils pour parler de millions comme s'il s'agissait de quelques pièces de monnaie ?

Je m'approche du sac de frappe flambant neuf dans le coin. Ma main se serre autour du cuir, mes muscles se tendent, et je frappe. Une fois. La sensation est presque apaisante. Je frappe encore, plus fort, laissant ma colère et mon impuissance s'exprimer. Je continue jusqu'à ce que mes bras soient en feu, jusqu'à ce que la sueur coule le long de mon dos et que ma respiration soit un râle laborieux.

Je me laisse glisser au sol, le souffle court. Cette rage sourde en moi ne faiblit jamais, et aujourd'hui, elle brûle encore plus intensément. Je me redresse, me dirigeant vers la salle de bain. Une pièce immaculée, aussi impersonnelle qu'élégante. Je me regarde dans le miroir, mon reflet est un étranger, un visage meurtri par les coups d'Alexei : des hématomes florissants sur mes pommettes, une lèvre fendue, des marques qui racontent l'histoire du début de ma captivité.

— Jusqu'où cela va-t-il me mener ? Je murmure, la voix rauque.

Je retire lentement mes vêtements, laissant tomber les restes de dignité au sol. L'eau chaude coule sur ma peau, apaisant brièvement les douleurs lancinantes. Je reste sous le jet, immobile, le regard vide un long moment. Le poids de ma situation me submerge, mais quelque part, au fond de moi, une flamme vacille encore. Une flamme qui refuse de s'éteindre, même sous le poing des Tsvetkova.

Je sors de la salle de bain, la peau encore humide et les cheveux collés par l'eau. Le silence de la pièce, lourd et oppressant, me pousse à m'étendre sur ce lit immédiatement luxueux. Mon regard se perd sur le plafond tandis que mes pensées vagabondent : comment sortir d'ici ? Les options sont peu nombreuses, les chances minces. La tension s'amplifie dans mon ventre, cette rage sourde qui ne me quitte jamais vraiment.

Soudain, un claquement sec me tire de ma rêverie. Cela fait déjà deux heures qu'ils ont quitté la pièce ? La porte s'ouvre sans le moindre avertissement, et je me redresse instinctivement. Anastasia entre, mais diffèrente cette fois-ci. Sa robe noire longue, étincelante sous les faibles lueurs de la pièce, ondoie à chacun de ses pas comme une mer sombre constellée d'étoiles. Ses cheveux sont relevés en un chignon sophistiqué, dévoilant la grâce de sa nuque. Mon instinct m'ordonne de rester sur mes gardes, mais un éclat d'admiration involontaire traverse mon esprit. Elle est belle, cette femme diabolique.

Sans un mot, elle s'avance et dépose un plateau au sol avec un mépris calculé, comme si elle nourrissait un chien. Ses yeux vairons croisent les miens et un sourire félin étire ses lèvres peintes d'un rouge vif.

— Bon appétit ! lance-t-elle, sa voix caressant l'air de son accent chantant.

L'humiliation me monte à la gorge. Sans réfléchir, je me jette sur le plateau et d'un coup de pied rageur, je le renverse violemment. Les morceaux de poulet, les légumes et le riz éparpillés souillent le sol impeccable.

— Je ne suis pas ton chien, ni ton prisonnier, je crache entre mes dents, mes yeux fixés sur elle, défiant.

Anastasia penche la tête, un mélange de curiosité et d'amusement traverse son regard.

— Si tu n'es ni l'un ni l'autre, alors tu es quoi ?

Mon cœur tambourine, une pulsion soudaine prend le dessus. En un instant, je bondis et mes doigts se referment autour de sa gorge nue. Je la plaque contre le mur froid, sentant la tension vibrer dans mes muscles. Ses yeux s'élargissent, mais l'étincelle de panique que j'attends ne vient pas.

— Si tu savais à quel point j'aime ça, murmure-t-elle, un sourire narquois flottant sur ses lèvres.

La provocation perce ma rage, me fait hésiter une fraction de seconde. Cette seconde fatale suffit. Ses ongles acérés s'enfoncent dans mon poignet, et d'un mouvement fluide, elle inverse les positions. Sa jambe glisse derrière la mienne et je me retrouve à demi courbé, son bras s'enroulant autour de mon cou.

— Mais j'aime ça dans un autre cadre, si tu vois ce que je veux dire, susurre-t-elle, reprenant mes mots précédents avec une ironie mordante.

L'écho de sa voix me glace autant qu'il attise ma haine. D'un geste brusque, elle me relâche, et je m'écroule légèrement en avant. Elle est plus forte qu'elle ne le laisse paraître, cette femme. Les gardes en noir, massifs et menaçants, sont déjà dans la pièce, prêts à intervenir. Leur regard est une mise en garde muette, mais Anastasia les arrête d'un simple geste de la main.

— Mange, ordonne-t-elle, sa voix retrouvant son ton habituel. Sinon, je te promets que la punition sera d'un tout autre goût.

Une vague de dégoût me submerge. Je la hais, je les hais tous. Mon poing se serre, mais je n'ai pas le choix. 

Elle tourne les talons, quittant la pièce avec sa démarche de reine, une ombre de sourire sur les lèvres. Les deux gorilles referment la porte derrière elle, et je reste seul. Le silence retombe, étouffant, insupportable.

Mes yeux tombent sur le plateau renversé, le riz, le poulet et les légumes éparpillés. Mais au lieu de m'attarder, je me tourne vers le sac de frappe dans un coin de la pièce. Les poings serrés, je m'avance et, sans hésiter, je me jette dessus, frappant avec toute la rage qui me ronge.

Mes poings s'abattent contre le sac avec une violence sourde, chaque impact résonnant comme un cri étouffé dans cette salle vide. La sueur brûle mes yeux, mes muscles hurlent, mais je frappe encore et encore, comme si chaque coup pouvait briser les chaînes invisibles qui m'enferment. Je frappe pour fuir ce destin qu'ils m'imposent, pour retrouver celui que j'étais. Mais plus mes poings s'écrasent, plus je sens la cage se resserrer.

Anastasia peut être cruelle 🤐
Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ? 🖤

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